BERGERAC Quartier Saint Jean, 20

Transcription

BERGERAC Quartier Saint Jean, 20
HiS/Dire. pén'ode récente,
époquemodeme
BERGERAC
Quartier Saint Jean,
20-22 rue du pont Saint Jean
Au co urs du mois de mars 2007 , un projet immobilier
sur deux parcelles du quartier du Pont Saint-Jean a
do nné lieu à des sondages d'évaluation archéolog ique
(responsable: Ch. Seuiller. Inrap), qui ont mis en
évidence la présence d'un petit ensemble funéraire
regroupant une dizaine de sépultures .
Au cours du mois de décembre 2007, l'opération
de fouille préventive a permis de mett re en évidence
un ensemble de quinze inhumations en cercueil,
organisées en deux rangées parallèles. Tous ces
individus ont été déposés selon un axe est-ouest, tête
à l'ouest, allongés sur le dos à l'intérieur d'un cercueil,
le corps envel oppé d 'un linceul.
L'échantillon est composé de dix adultes et cinq
sujets immatures. Le groupe des adultes est constitué
de quatre fem mes , quatre hommes et deux individus de
sexe indéterminé, tous décédés relativement jeunes, à
l'exception de l'un d'entre eux (sép. 3). Le groupe des
immatures est constitué de trois sujets décédé s entre
5 et s ans, un sujet décédé entre 10 et 14 ans et un
sujet fém inin décédé entre 12 et 18 ans, probableme nt
de la syphilis (la présence de cette pathologie milite en
faveur d'une période d'utilisation de l'espace funéraire
postérieure au XVIe siècle).
Le principa l problème que pose cet ensemble est
la raison de sa présen ce à cet endroit, qui ne semble
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pas être en relatio n avec un bâtime nt religieux, Une
enquête documentaire menée par Y. Labcrie (ville
de Bergerac) révèle dans ce quartier la prése nce
d'une chapelle Saint-Jean , peu ment ionnée dans les
archives mais qui sem ble avo ir été utilisée principalement au cours de la première moitié du XIVe siècle
puis très vite aba ndonnée .
En outre, la bon ne gestion de l'espace funéraire et
l'homogénéité des dépôts nous permette nt de conclure
à une pér iode d'utilisation rest reinte . Les éléments
céramiq ues retrouvés dans le comblement des fosses
nous montrent que ces inhumations sont certainement
postérieures au début du XIVe siècle et antér ieures à
la période contemporaine,
En fonctio n des données issues de la fouille et de
l'enquête documentaire menée par y, Leborie. trois
hypothèses ont été avancées :
- la prem ière est une retatlc n entre ces dépô ts
funéraires et la chapelle Saint-Jean , ce qui implique
une période d'utilisation située dans la prem ière moitié
du XIVe siècle ;
- la deuxième suppose que ce groupe d'individus
correspond à une fam ille protes tante, qui se sont (ou
ont été ) exclus des cimetières pa roissiaux. Cetle
hypothèse suggè re une période d'utilisatio n postérieure au milieu du XV Ie siècle ;
- la troisième est une relation ent re ces dép ôts
funéraires et la présen ce d'un hôpital dans le quartier
de Pédouille , à proximité du quartier Saint-Jean . Cet
hô pital s'installe dans ce secte ur dès la moitié du XVe
siècle,
Rècemment, les résultats d'a nalyses radiocarbone
(laboratoire d'Erlangen , Allemag ne - écha ntillons
ErI·12199, Erl-12200, Erl-12201) ont révélé que ces
inhumations éta ient posté rieures au XVIIe siècle . De
ce fait , la première hypothèse conc ernant la relation
avec la chape lle Saint-Jean peut être défin itivement
écartèe. En revanche, il sera probableme nt délicat de
privilégier une des deux dernières hypothèses .
Peressinotto David