Janssen-Cilag : L`intelligence collective d`abord

Transcription

Janssen-Cilag : L`intelligence collective d`abord
DR
Spécial Métiers PROSPECTIVE
SABINE DANDIGUIAN,
PRÉSIDENTE DE JANSSEN
CILAG FRANCE.
L’intelligence
collective d’abord
DR
Janssen-Cilag
ELISABETH CAPMARTY,
VICE-PRÉSIDENTE RH
ET COMMUNICATION
DE JANSSEN CILAG
FRANCE.
Sabine Dandiguian et Elisabeth Capmarty réfléchissent
ensemble aux changements de modèle et d’organisation.
Intelligence collective et transparence sont leurs maîtres-mots.
Quel est l’impact du changement
de modèle pour l’industrie sur votre
organisation interne ?
● Sabine Dandiguian : Nous réfléchissons depuis cinq ans au changement
de « business model » et à l’évolution
de notre portefeuille qui devient de
plus en plus hospitalier. Nous avons
identifié et formé en anticipation des
personnes susceptibles de travailler
sur des nouveaux domaines thérapeutiques, plus spécialisés. Nous renforçons aussi nos équipes médicales et
médico-économiques et créons des
postes de « Key Account Managers ».
● Elisabeth Capmarty : Nous privilégions la promotion interne. Depuis
deux ans, nous avons favorisé plus de
260 mobilités sur 1 000 collaborateurs.
Qu’en est-il de la transversalité
interne chez Janssen-Cilag ?
● SD : Nous avons été les premiers
à prôner « l’intelligence collective ».
La question de la transversalité est
centrale et nous croyons au travail
en groupes projets regroupant des
compétences diverses et qui convergent sur un objectif commun.
● EC : L’intelligence collective est au
centre de notre vision pour l’avenir.
C’est un état d’esprit, impliquant de faire circuler les informations, de tester une
idée avec un collègue, d’être connecté
en permanence en interne et en externe.
Quelle communication adoptez-vous
pour expliquer les changements ?
● SD : Chez Janssen-Cilag, nous
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PHARMACEUTIQUES - SEPTEMBRE 2009
sommes environ 1 000, dont 100 managers et 30 managers de managers.
Nous avons une communication ciblée
pour chacune de ces communautés.
Nous organisons aussi des « chats »,
des blogs, etc., qui permettent de
renforcer l’interaction, les échanges.
● EC : La communication interne
est essentielle. Nous avons un style,
instauré à l’arrivée de Sabine Dandiguian : la transparence du discours.
Nous disons les choses, ce qui est facile à entendre et ce qui l’est moins.
Ce binôme conduit-il à une gestion
différente des personnes ?
● SD : Sûrement. J’aime qu’on me
challenge, qu’on me fasse des propositions comme le fait Elisabeth. De
plus, la décentralisation, qui est un
des principes de J&J, me permet de
prendre des risques sur des gens, de
modifier l’organisation pour accélérer
le développement de certains forts potentiels. On s’adapte, on expérimente…
● EC : Cela maintient l’entreprise dans
une certaine agilité.
Votre binôme est-il unique ?
● SD : Je rêverais de faire des RH
et Elisabeth est un ancien patron
opérationnel ! Surtout, nous pensons
que la performance de l’entreprise est
fondée sur la qualité des médicaments
que nous proposons, alliée à la qualité des personnes qui les présentent.
● EC : Nous partageons les mêmes
valeurs, la même obsession de l’humain. Nous avons une responsabilité
partagée d’employabilité de nos collaborateurs sur le long terme et donc
investissons beaucoup en formation.
● SD : Mais ce n’est pas le tout
de s’inscrire à une formation : le
salarié doit aussi donner de sa personne... Et puis un collaborateur
doit être capable d’accepter les feedbacks. Nous avons mis en place une
évaluation à 360° pour les managers
à potentiel : ils s’évaluent eux-mêmes et reçoivent les avis de leurs
managers, leurs collaborateurs et
leurs pairs. C’est très instructif !
Vous avez reçu le trophée des binômes PDG/DRH. Quelles qualités
récompense-t-il ?
● SD : Nous avons reçu le trophée de
la transparence et de l’innovation, lié au
programme de transformation de l’entreprise que nous menons depuis cinq
ans. Nous avons également reçu le trophée « coup de cœur », attribué par le public présent. Nous en sommes très fières.
Comment la fonction RH évoluet-elle ?
● SD : De manière centrale, déterminante et stratégique pour l’avenir.
Je veux des RH capables de guider des
business, projeter les organisations, les
compétences, travailler sur les comportements, les modes d’interaction
entre les gens, le style et les valeurs de
l’entreprise. C’est pour toutes ces raisons qu’Elisabeth est mon bras droit.
Propos recueillis par Valérie Moulle