L`annonciation Pierre Paul Rubens
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L`annonciation Pierre Paul Rubens
L’annonciation Pierre Paul Rubens Louise Janssens, Alison Roux FPA1 Identification de l’œuvre L'annonciation Artiste : Pierre Paul Rubens Huile sur toile, 310cm x 178,6cm Titre : L’annonciation, une des scènes les plus représentées de l’iconographie chrétienne. C’est la représentation de la scène de la Bible dans le nouveau testament, lorsque l’ange Gabriel vient annoncé à Marie qu’elle est enceinte de Jésus. Production : Commencé vers 1610, modifiée et achevée en 1628. Lieu de conservation actuel : Rubenshuis («Maison de Rubens» aujourd’hui un musée), Anvers, Belgique Pierre Paul Rubens Peter-Paul Rubens, peintre baroque flamand, est né le 28 juin 1577 à Siegen, près de Cologne, en Westphalie. En 1589, deux années après le décès de son père, il fut emmené par sa mère à Anvers afin d'étudier l'art de la peinture. Il apprit les techniques et savoir faire auprès d'artistes influents, et sur leurs recommandations il partit de 1600 à 1608 découvrir en Italie les différents aspects de la Renaissance. Lors de ce voyage, il acquit les différents styles italiens et copia les grands peintres tels que Raphaël, Michel-Ange, Léonard de Vinci, Tintoret, Titien, Baroccio et surtout Caravage. Mais ses dix années d’éducation flamande percent dans la plupart de ces copies. Ses premières compositions authentiques (1601) sont aujourd’hui à l’hospice de Grasse (FR). L’une d’elles, inspirée du Tintoret et de Michel-Ange, est le prototype encore maladroit de l’Érection de la croix d’Anvers. L'artiste touche à tous les sujets et tous les genres : la peinture religieuse, mythologique, le portrait, la scène de genre mais aussi le paysage. Peter-Paul Rubens rencontre très rapidement le succès et devient l'artiste le plus important de sa génération. Afin de répondre aux nombreuses commandes, il dispose d'un grand atelier où ses élèves dont Antoine Van Dyck (15991641) entament les toiles et où le maître apporte le coup de pinceau final. C'est en tant que peintre que nous connaissons le plus Pierre Paul Rubens mais il était également diplomate, designer de tapisseries, architecte, illustrateur de livre, collectionneur, etc. Il continua ainsi sa vie et mourut le 30 mai 1640 à Anvers. Lignes de force : Tout est fait pour que notre regard se concentre sur Marie, le centre du tableau. Que se soit la lumière venant du ciel, les bras de l’ange Gabriel ou le regard des trois chérubins (angelot, figure d’ange dans la religion juive et chrétienne). Ensuite notre regard remonte vers la colombe pointée du doit par l’ange, représentant le Saint Esprit. Ordonnancement : On peut dire que ce tableau contient un ordonnancement dynamique, de part la scène en elle-même, l’ange est en lévitation et crée une sensation de mouvement (courbe avec ses bras). Les deux chérubins en haut à droite lance des roses à Marie (rose mystique : Rosa mystica ou rose mystique, (du grec μυστός « mystos », mystère), est le nom symbolique de Marie dans l’Église catholique) et le dernier retient l’étoffe de l’ange Gabriel. Type de composition : Composition en diagonale : dynamisme dans l’œuvre, ligne qui traverse le tableau et nous emmène directement à Marie (premier regard) ensuite on va chercher les détails, commençant du bas du tableau en remontant à la colombe. Centre d’intérêt : Grâce aux lignes de force et à la lumière notre regard se dirige automatiquement sur le sujet principal qui est Marie. Le thème du tableau est l’annonciation à Marie de sa maternité par l’Ange Gabriel. On devine sur son visage l’étonnement et la surprise, troublée, elle est interrompue en pleine lecture agenouillée sur le prieDieu. On la reconnait par son manteau bleu outremer (Le bleu outremer ou outremer est un bleu profond, longtemps extrait de la pierre fine de lapis-lazuli puis fabriqué synthétiquement à partir du XIXe siècle). L’ange est représenté en lévitation, à gauche, les vêtements et les cheveux agités par le souffle de l’air. Avec sa main droite élevée il pointe la colombe représentant le saint esprit qui apparait au dessus d’eux dans le rayon de lumière. Fidèle à la tradition flamande l’artiste à placé la scène dans un intérieur. Il a définit un caractère intime et domestique par la présence du chat endormi en bas a droite, d’un panier contenant l’essentiel pour la couture et un vase avec des fleurs sur la table. Signification des éléments principaux de l’œuvre : Le baroque Flamand est différent du baroque italien, il a comme tradition de se dérouler à l’intérieur. Il y a donc des éléments qui représente cet intérieur : le chat et le panier. La vierge interrompue dans sa lecture se relève pour recevoir le message, elle a encore un genou sur son prie-Dieu. La colombe représente le saint esprit, ce dernier est pointé du doigt par l’archange. Cette scène est comme un instantané ; • la vierge n’est ni debout, ni assise. • Elle a ses cheveux au vent • l’ange est en lévitation • la colombe est en plein vol Tous ces éléments donnent vie au tableau. Même si il est quand même calmé par les petites touches du baroque flamand (le chat qui dort d’ailleurs et n’est donc pas en mouvement). Genre de l’œuvre : C’est une peinture religieuse, représentant une scène de la Bible dans le Nouveau Testament. Sujet de l’œuvre : L’annonciation est le titre de plusieurs œuvres peintes traitant de l’Annonciation faite à Marie, un des thèmes privilégiés de l’art chrétien, occidental et byzantin. Bien qu’aucun des Évangiles ne mentionne ce que faisait Marie au moment de l’Annonciation, deux traditions picturales se sont dégagées néanmoins dans l’art chrétien : dans la première et la plus ancienne, qui est essentiellement illustrée par le christianisme oriental, Marie est représentée filant de la laine. En revanche, dans de nombreuses représentations de l’Annonciation de l’art occidental, particulièrement depuis Duccio (le plus grand peintre siennois de son temps) qui est le premier à adopter cette iconographie, Marie est représentée généralement avec un livre ouvert à la main. Le livre, que Marie tient à la main, traduit son origine lettrée et donc sa connaissance des Saintes Écriture: Marie est le modèle de la confiance en Dieu par excellence. Œuvres importantes: Le Baptême du Christ (aujourd'hui à Anvers), La Sainte-Trinité (palais ducal de Mantoue) et La Transfiguration. Composant directement sur la toile, sans dessin préparatoire et presque sans repentirs, Rubens réalise avec une rapidité prodigieuse les trois immenses tableaux, démontrant ainsi de véritables dons de décorateur, tant par la puissance du style que par l'aisance de la composition. Il touche à tous les domaines de la peinture : portraits, sujets mythologiques, scènes allégoriques, scènes historiques, sujets religieux, paysages….. Techniques : Les esquisses : Les esquisses pour les compositions de grande envergure tels que les plafonds lui servait de maquette et étaient peintes sur panneaux de bois. Brossées vivement, les esquisses de Rubens ont un caractère léger et spontané qui contraste avec celui de ses grands tableaux dont ce ne sont pas les qualités principales...On retrouve cependant cette impression avec « la kermesse », de dimension plus modeste et peint sur bois. L’utilisation d’un gel composé d’huile noire et de mastic en larmes pour poser les ombres et les couleurs sombres permet d’obtenir cette touche enlevée toute en transparence. En revanche les zones claires, lumineuses, sont opaques et obtenues avec de l’huile cuite dans laquelle est incorporé du blanc plus ou moins coloré. Les tableaux : Il utilisait les toiles , des toiles marouflées sur panneau, et des papiers marouflés sur toile. La technique de Rubens se démarquera de celles utilisée par les primitifs flamands par l’accentuation de l’opacité des pâtes, en particulier des couleurs claires par l’adjonction de blanc dans les couleurs, selon la méthode des peintres italiens, en particulier les vénitiens. Comme chez les primitifs, les fonds de Rubens sont clairs, préparés d’un mélange de colle de peau et de craie. Ses couleurs étaient broyées avec un mélange d’huile de lin cuite et de résine, On a la chance de pouvoir consulter les écrits de Turquet de Mayerne, qui était un ami de Rubens et qui donne de précieuses indications sur sa façon de faire, en spécifiant : « vidi » : j’ai vu. Jaune : mélange de laque jaune (stil de grain), ocre jaune, blanc d’argent. Chair : blanc d’argent, ocre jaune, ocre rouge, vermillon (cinabre) Rouge : blanc d’argent, laque, vermillon Gris bleu : blanc d’argent, outremer (lapis lazuli) et noir D’autres annonciations 1 2 3 4 5 Contexte historique, politique et socio-économique : De 1581 à 1648 à lieu « la guerre de quatre-vingts ans » guerre qui oppose les catholiques aux réformés. L'art baroque prend place dans un climat politique et religieux plutôt difficile et violent. C'est le résultat du conflit entre les membres de la Réforme et les catholiques. A cause de ces tensions Les pays-bas du nord et du sud se séparent. Anvers se vide d’une grande partie de sa population particulièrement de ses artistes et de ses artisans qui fuient vers le Nord. La fille de Philippe II d'Espagne, Isabelle, et le fils de Maximilien II, Albert, se font marier. Mariage politique qui permet de mettre en place « la trêve des douze ans » (signature : 1609). Cette trêve permet la reconstruction économique et la reconstruction des dommages collatéraux des conflits précédents. Les artistes et artisans sont alors mis a grande contribution. De nombreux travaux seront très religieux. La Contre-Réforme s'installe les catholiques ne veulent plus être remis en doute par des réformistes. (Exemple : Martin Luther était le premier en 1521 à dénoncer les scandales qui secouent Rome et la papauté, particulièrement les indulgences destinées à racheter les pêchés des fidèles.) Ils vont tenter de ranimer la foi catholique. Beaucoup d’artistes protestants partent pour les Pays-Bas du Nord ou dans différentes régions de l’Empire, notamment à Francfort. La reconstruction de chapelles et de monastères font venir des artistes mandaté pour les décorer dans un style baroque. En 1608, Ruben revient à Anvers. Après le succès, que son travail reçoit de la part des catholiques, il ouvre des grands ateliers où les apprentis et les assistants se ruent. Caractéristiques peintures flamandes: Les œuvres des grands artistes baroque flamands témoignent d’une nouvelle esthétique baroque où l’expression, le mouvement et les violents contrastes d’ombre et de lumière sont les caractéristiques essentielles. Le dessin flamand du XVIIe siècle, est donc un dessin très pictural et coloré, fait à la pierre noire accompagnée de gouache ou aquarelle. Cette présence de la couleur accompagne justement ces caractéristiques où l’expression, le mouvement et les violents contrastes d’ombre et de lumière participent à une nouvelle esthétique. Rubens est reconnu pour son art baroque que l'on associe au baroque flamand. Cela consiste à mêler la grandeur du baroque italien avec son côté antique tout en gardant une part de réaliste. Sources : 1. L’annonciation, Pierre Paul Rubens, 1610 2. L’annonciation, Fra Angelico, 1430 3. L’annonciation de Cortone, Fra Angelico,1433-1434. 4. L’annonciation, Philippe de Champaigne, 1444 5. L’annonciation, Léonard de Vinci, 1472-1475 Bibliographie : • RUBENS, Gilles Néret, éditions Taschen • L’art Baroque, Danièle Boone, éditions Ides et Calendes Webographie : • www.rubenshuis.be • www.universalis.fr • www.clio.fr