Peut-être, ça va… arriver
Transcription
Peut-être, ça va… arriver
Les Musiques de la Boulangère présentent Peut-être, ça va… arriver Une création musicale de Nicolas Frize sur un texte de Marie Desplechin pour : - voix soprano, Olga Pitarch - voix baryton, Jean-Philippe Zielinski - clarinette basse, Ghislain Hervet - basson, Alexandre Ouzounoff - luth, Mauricio Buraglia - psaltérion & percussions, Michèle Claude - chœur (70 exécutants) - grand instrumentarium (objets sonores) - sons enregistrés Mardi 18 décembre 2012 - 19h30 Centre culturel Jean-Houdremont 11, avenue du Général-Leclerc – 93120 La Courneuve Dimanche 13 janvier 2013 - 16h30 Gymnase du SIVOM 33, rue d’Amiens – 93240 Stains Samedi 26 janvier 2013 - 20h30 Salle de la Légion d’Honneur 6, rue de la Légion d’Honneur – 93200 Saint-Denis Entrée libre - Réservation vivement conseillée Durée – 1 heure Relations presse Anita Le Van : 06 20 55 35 24 - [email protected] Contact production Marianne Anselin : 01 48 20 12 50 - [email protected] http://www.nicolasfrize.com En résumé Cette création combine de façon un peu iconoclaste la musique et la littérature. Le texte traite de la mémoire et l’oubli chez l’enfant (une commande originale). Il n’est pas utilisé comme un livret, et de fait il n’est pas chanté : au beau milieu de la musique, épars et fondu, il est « parlé » sous de multiples formes par une foule de voix singulières. La myriade de sons qui trébuche et crépite dans l’œuvre, fait passer sans cesse des sons au sens et du sens aux sons. La partition, pour voix, instruments, objets sonores et sons enregistrés, se décompose en impressions successives, combinant de façon continue un tissu instrumental et vocal avec des matières sonores de facture « concrètes ». Le dispositif concerne plus de soixante dix participants, amateurs et professionnels, dont le travail préparatoire d’interprétation s’est effectué lors d’ateliers musicaux axés sur la recherche vocale et instrumentale étalés sur toute l’année 2012. Il se conclut en décembre et janvier prochain par des concerts dans les trois villes de La Courneuve, Stains et Saint-Denis. Le public est disposé à l’intérieur des sources, sollicité parfois. Les interprètes Ce dispositif a rassemblé un groupe hétérogène d’interprètes, dont la « mixité » s’est située à trois niveaux : . une mixité géographique : des participants de plusieurs villes et quartiers, rassemblés pour l’occasion, . une mixité générationnelle, . une mixité sociale, en motivant des personnes repérées par les services sociaux des villes (circonscription sociale, CCAS), les maisons de l’emploi (projets de villes RSA, missions locales), les centres sociaux (CAF, associatifs, municipaux…), diverses associations (dont le Groupe d’Entraide Mutuelle de Saint-Denis), rejoints par des instrumentistes et chanteurs professionnels, des comédiens, des musiciens amateurs volontaires. Les ateliers Depuis mai 2012, ils se sont retrouvés deux fois par mois sous la direction du compositeur, assisté de Marie De Bailliencourt, comédienne, de Svetlana Samsanova, pianiste et de l’équipe des Musiques de la Boulangère, pour la logistique liée à la scénographie, aux objets sonores, aux transports entre les villes, aux repas... Ils ont expérimenté, se sont joués des mots, les ont mastiqués, retournés, bricolés, ont joué d’une centaine d’objets de toutes sortes, instruments détournées ou objets quotidiens, dans un dédale de sons inattendus, ils ont chanté, battu la mesure, mesuré la battue, appris l’écoute. Hommes femmes, enfants, d’ici et d’ailleurs, qui, pour la plupart, n’avaient jamais participé à un projet artistique, n’avait jamais fait de musique. Avec leurs chemins de vie tous singuliers, ils ont pris des cars pour voyager à pas loin mais c’est déjà assez loin, avec un courage certain, ont douté d’eux et des autres, ont mangé des carottes, des pizzas, des cerises, ont travaillé et travaillé. Un saut dans l’écriture contemporaine (et réciproquement) ! Les ateliers étaient sur un double registre : un travail collectif, s’appuyant sur l’effet de groupe avec des matières sonores amples et denses (chœur sonore) et la proposition d’appropriations individuelles (ouverte et libre), le compositeur s’attachant à mettre en valeur les personnalités, les atouts propres de chaque interprète… Des « concerts en commun » Deux chanteurs et quatre instrumentistes professionnels complètent le grand chœur sonore et vocal. Il s’agit ici plutôt d’un grand instrument. Tous sont dans la salle avec le public, au milieu de lui. Un environnement sonore est spatialisé tout autour. La partition joue de contrastes : certains moments sont très animés et interrelationnels, d’autres sont suspendus, et purement musicaux (voire silencieux). Le public est sollicité pour intervenir, de différentes façons : on lui remet à l’entrée des extraits du texte dans un programme/partition, il reçoit des consignes depuis l’écran ou via le chef d’orchestre et, sollicité, intervient à certains moments. Les interprètes sont des transmetteurs du dispositif, en cela la manifestation finale n’est pas un spectacle, mais un concert en commun. Les musiciens mettent en scène la séance. Le compositeur poursuit ici sa volonté d’imaginer d’autres formes de partage de l’art : ici la nature des interprètes participants ajoute considérablement à l’expérience musicale, de néophytes absolus il deviennent émetteurs, acteurs et passeurs. Échos Nicolas Frize travaille depuis plus de trente cinq ans aux rives de ce type de démarches. De façon politique et libre, il joue avec les franges du travail social à la lisière de son œuvre musicale. Sans tambour ni trompette, il parcourt les lieux où échouent les gens, la prison, l’hôpital, là où les personnes sont ou semblent avoir leur place, sans que personne ne le leur demande, l’usine, l’école, le foyer… L’objectif est d’emmener des personnes qui sont parfois dans l’autocensure culturelle sur un terrain artistique professionnel et reconnu. Un des ressorts de cette réussite passe par l’abstraction et une esthétique musicale contemporaine exigeante, éloignée des usages (nouveauté et surprise). La création artistique, et les œuvres d’art en général, sont des espaces/temps privilégiés de construction du sensible dans le collectif. En cela, elles construisent du collectif, c’est à dire de l’émancipation. « La partition musicale joue avec le texte comme un bateau sur la mer : il disparaît dans le creux des vagues, noyé dans la musique, réapparaît sur les crêtes, avec des mots singuliers, jaillissant au milieu des sons, chahuté par gros temps. Liquides et immobiles, des voix se découpent dans des paysages énigmatiques, glissant dans l’étendue musicale. Partition pour voix parlées ou chantées, instruments, objets sonores de toutes sortes et sons enregistrés, pour spectateur aussi. Le spectateur a les moyens d’embarquer, s’il le veut, le texte flottant parfois sous ses yeux, dans des messages, sur un écran, dans les mains du chef d’orchestre… Un texte dans lequel il est question d’enfance, de souvenirs qui filent, de mémoire qui s’effiloche. Entre les mots des phrases, bulles sautantes et les sons des instruments, gouttes flottantes, entre les voix des chanteurs qui coulent et les voix du chœur qui clapotent, entre les objets qui roulent et ceux qui ondulent, de petits hautparleurs en petits haut-parleurs, la musique dessine une crête surprenante, tout le temps mouvante, fugace et renouvelée sans cesse. Nous sommes au présent ! Pour celui-ci qui ne se rappelle pas de tout ce à quoi il a pensé hier et qui brûle de préparer demain, pour celui-là qui est tous les jours vierge de ses propres idées, prêt à tout recommencer, dans le flot continu de son désir permanent, c’est le présent qui dit le présent. Alors, peut-être, ça va… arriver. Hommes, femmes, enfants, vierges de musique écrite : avec leurs chemins de vie tous singuliers, sans se connaître, ils ont pris des cars pour voyager entre eux. Pendant plusieurs mois de l’année, ils ont arpenté la musique, se souvenant de jour en jour des sons et des notes de la fois prochaine, se déplaçant plus loin, se nourrissant de nouveau, se rencontrant encore, avec fidélité et douceur. Ce concert a tout l’air d’un concert étrange : il en vient de partout, les sons circulent et les interprètes sont au milieu de tous, comme l’eau dans la mer, confondue avec elle-même. Les plages de son sont parsemées de mots, les hoquets de mots sont parsemés de bruits et de musiques. Cela me revient. Et puis s’en va. » Nicolas Frize « […] - Tu te souviens de quoi ? - Je me souviens de vous. Je me souviens que vous êtes assis dans la salle. Comme vous êtes jolis, bien rangés, je m’en souviens. Je me souviens des mots pour vous le dire… mais ce qui passe, je l’oublie. Je me souviens de ce qui vit. […] » Marie Desplechin Photo non reproductible Une production Les Musiques de la Boulangère, association soutenue par la Direction Régionale des Affaires Culturelles d’Ile-de-France Ministère de la Culture et de la Communication, la Région Ile-de-France, le Département de la Seine-Saint-Denis, les villes de Saint-Denis, Stains, La Courneuve, et la sacem. À propos de Nicolas Frize Après des études supérieures de piano, de chant et de direction musicale, Nicolas Frize entre dans la classe de Pierre Schaeffer au CNSM de Paris (stage GRM/INA), puis est assistant de John Cage à New York (Villa Médicis - Hors les murs). Il a écrit plus de 150 oeuvres orchestrales, instrumentales, chorales, électroacoustiques… donnant des concerts tant en France qu’à l’étranger. Il mène depuis une trentaine d’années sa recherche musicale autour de l’instrumentation, où son goût des combinaisons audacieuses le conduit à faire voisiner et communiquer instruments traditionnels, choeurs et voix, bandes magnétiques et objets détournés. La liste de ces détournements est longue. Citons « Rêves de Hotte » (jouets) au Théâtre des Champs-Elysées et au studio 104 de Radio France, « Concert de pierres » au Festival d’Avignon, « Concert de baisers » dans la Cour du Palais-Royal à Paris, « Le chant de la chair » à Paris, Châteauvallon, Marseille, au Japon, à Cuba ou « La – concert de porcelaine » à la Manufacture de Sèvres et aux Beaux-Arts de Paris. Les lieux, inattendus ou traditionnels, vastes ou intimes, ainsi que les circonstances humaines sont souvent instigateurs de la musique qui leur est consacrée et de la forme qu’elle emprunte ; ainsi, d’années en années, les créations, bien qu’imbriquées les unes dans les autres, sont ponctuelles et uniques. Citons « Le ciel m’est monté à la tête » pour la Saline Royale d’Arc-et-Senans, « Un instant » pour l’inauguration de l’orgue de l’Eglise Saint Pierre de Chaillot à Paris, « Auguste s’envole » pour l’usine Babcock de La Courneuve (Festival d’Ile de France) ou « Shi Tchué » (2008) pour les Serres d’Auteuil… Il se consacre également à la composition de commandes originales pour le théâtre, la danse, le cinéma, la radio, les expositions et bien d’autres applications. Depuis 1975, Nicolas Frize dirige l’association « Les Musiques de la Boulangère » qui bénéficie de soutiens financiers institutionnels et travaille à créer, promouvoir et diffuser la musique contemporaine dans les lieux de la vie quotidienne et du travail… Nicolas Frize s’est par ailleurs spécialisé sur les recherches et travaux autour du son, à travers un programme de mémoires sonores, un projet pédagogique sur l’écoute, l’encadrement d’une activité permanente de restauration d’archives sonores (depuis 1991), des études et recherches-actions sur l’environnement sonore, le bruit et l’audition et de nombreuses participations à des colloques, séminaires, et travaux collectifs sur le son en général. Les Musiques de la Boulangère Bureaux : 15, rue Catulienne 93200 Saint-Denis Siège : 91, rue du Faubourg Saint-Martin 75010 Paris Tel : 01 48 20 12 50