Si la panse fonctionne, la vache aussi

C O N S E I L
07/08.03 / 22
Si la panse fonctionne, la vache aussi
Dans l’alimentation des vaches laitières à haute production, on parle beaucoup d’oligo-éléments,
d’acides aminés protégés et autres additifs. On oublie cependant souvent, qu’en premier lieu, la panse
doit être fonctionnelle. Le système de pré-estomacs de la vache constitue un système dynamique,
colonisé par des milliards de micro-organismes. Le milieu doit correspondre aux besoins de ces derniers
sans quoi, même les meilleurs additifs sont inutiles.
sbu. Les ruminants ne se ressemblent pas tous. Ils peuvent
être répartis en trois groupes
qui se distinguent quant à la
construction de leurs estomacs
mais également quant à leur
manière d’ingérer le fourrage.
Un coup d’œil au museau
Un large museau caractérise le
premier groupe, auquel appartiennent les bovins. De larges
incisives et une langue longue
et rêche leur permettent d’arracher des touffes entières au
pâturage, en un coup de gueule,
et d’ingérer ainsi de grandes
quantités de fourrage grossier.
A l’inverse, on trouve les animaux avec un museau très fin
et des dents plus pointues,
comme le chevreuil. Leur manière de se nourrir est très sélective et ils choisissent leur nourriture, à savoir des feuilles très digestes et riches en énergie, parmi les herbes riches en cellulose.
Le large museau est caractéristique des ruminants bovins
Comme forme intermédiaire,
on trouve des animaux qui s’approprient leur nourriture au
moyen d’incisives pointues ou
larges. Les représentants typiques sont la chèvre pour les
animaux domestiques et le chamois ou le cerf pour le gibier.
Toutefois, le système de préestomacs, conçu spécialement
pour la décomposition du fourrage grossier, est caractéristique
de tous les ruminants.
Système de pré-estomacs
Ce qui est communément appelé la panse, est en réalité tout un
système de pré-estomacs. Le
bonnet, le feuillet et la panse,
en raison de leur fonction, sont
définis comme étant des estomacs mécaniques auxquels est
rattaché la caillette, l’estomac
glandulaire. Chez le jeune veau,
ce dernier est le plus grand. Au
fur et à mesure de la transition
de l’alimentation à base de lait
à l’alimentation à base de concentré et de fourrage grossier,
la panse dépasse de plusieurs
fois le volume de la caillette.
Le bonnet, le feuillet et la panse
sont revêtus d’une muqueuse
exempte de glandes, dont la
structure de la surface est caractéristique de chacun des estomacs.
Le bonnet est adjacent à l’embouchure de la trachée dans
la panse. Il peut se contracter
très fortement favorisant d’une
part le renvoi du fourrage prédigéré dans la gueule pour la
rumination et d’autre part le
transport du fourrage suffisamment décomposé dans la
panse. Le feuillet est légèrement plus grand que le bonnet.
Il sert principalement à l’absorption de l’eau, des vitamines, des substances minérales
et des oligo-éléments.
La panse
Le plus grand des pré-estomacs
est de loin la panse. Avec un
volume de 100 à 150 litres, il
remplit quasi toute la partie
gauche de la cavité abdominale.
Les faisceaux musculaires qui
prennent racine dans la couche
de muscles de la paroi de la
panse sont appelés piliers de la
panse et forment des sillons visibles de l’extérieur. Ils partagent la panse en deux parties,
la cavité supérieure et la cavité
inférieure. Les mouvements péristaltiques de ces muscles permettent de travailler le contenu
de la panse et de le mélanger
avec le suc. Ils garantissent également un bon mélange des
bactéries et autres micro-organismes de la panse. Ces con-
panse
bonnet
feuillet
caillette
La décomposition
du fourrage dans
les pré-estomacs
est assurée par les
micro-organismes
– leur garantir des
conditions de
croissance optimales constitue une
base importante
pour l’élevage de
vaches saines
tractions induisent les bourdon- varie en fonction des aliments.
nements typiques de la panse, Toutefois, l’adaptation de la floqui sont le mieux perçus dans le re de la panse aux changements
creux du flanc gauche.
de ration demande du temps,
Chez une vache, le suc de la raison pour laquelle, les chanpanse abrite plus de 10 milliards gements dans l’alimentation
de micro-organismes par milli- doivent être effectués de malitre (centimètre cube). Pour un nière réfléchie. En particulier le
volume de 100 litres, cela cor- passage de l’alimentation hiverrespond à un nombre de seize nale à l’alimentation estivale et
chiffres. Les plus importants vice-versa doit être lent et prosont les quelque cinquante ty- gressif. Pour que les micro-orpes de bactéries. Ces dernières ganismes puissent s’adapter à la
ne se déplacent pas librement nouvelle ration, la phase de
dans le suc de la panse mais transition doit durer au minis’accrochent aux particules de mum deux semaines. Les mêfourrage et induisent leur fer- mes principes s’appliquent à
mentation. Les levures et les l’alimentation des vaches taries.
protozoaires sont également in- Lors du passage de la ration ridispensables. Tous
les micro-organismes sont constitués
essentiellement de
protéines. Ils ont
une courte durée
de vie (quelques
heures) et leur population se renouvelle deux à trois
fois par jour. Comme chaque type de
micro-organismes a
une tâche spécifique dans le processus de fermentation, leur survie
respective est étroitement liée. C’est
aussi pourquoi la
composition
des Les micro-organismes adhèrent aux fibres alimicro-organismes mentaires et procèdent à leur décomposition
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Des soins efficaces
sont la meilleure
La taille et la quantité
des papilles de la
panse sont fonction
de l’alimentation;
c’est pourquoi une
transition progressive
à la ration de démarrage
est essentielle
che en structure, affouragée pendant la
phase de tarissement, à celle riche en
éléments nutritifs de la phase de démarrage, une population différente de
micro-organismes doit se constituer.
C’est pourquoi, les génisses et vaches
taries doivent être habituées à la ration
de démarrage et aux concentrés deux
semaines avant la date prévue pour la
mise bas. Celui que ne prend pas cette
précaution risque qu’une ingestion insuffisante de fourrage vienne s’ajouter
au stress du vêlage, engendrant ainsi
des troubles du métabolisme et de la
fécondité.
Bonnet avec structure en réseau
les pertes laitières.
démarrage permet de préparer tant la
flore que les papilles de la panse.
Si la ration manque de structure,
la caillette peut se déplacer
La caillette des bovins correspond en
grande partie à l’estomac composé
d’une seule cavité du porc ou du cheval.
Contrairement au processus qui se déroule dans la panse, la décomposition
des aliments y est assuré non pas par
des bactéries mais par des enzymes. En
rapport avec la production laitière en
constante progression, la caillette et son
éventuel déplacement ont été sujets à
BAG T
O
N 95722
CLASSE DE
TOXITITÉ:
NÉANT
Feuillet
La surface des muqueuses est caractéristique et donne le nom aux différents préestomacs
La paroi de la panse et revêtue de papilles qui augmentent jusqu’à vingt fois
la surface d’absorption de la muqueuse.
Les papilles de la panse absorbent entre
autres les acides gras (acide acétique,
propionique et butyrique) libérés par les
bactéries lors des processus de décomposition.
Le développement des papilles est par
ailleurs stimulé par la concentration des
acides gras (avant tout l’acide propionique et butyrique). Des modifications
au niveau de l’alimentation sont toujours liées à des changements de la
qualité et de la quantité des papilles.
Pendant la phase de tarissement par
exemple, le nombre de papilles diminue
et leur taille se réduit. Comme c’est le
cas pour les micro-organismes, les papilles nécessitent deux à trois semaines
pour se reconstituer. Par conséquent,
une préparation correcte à la ration de
prévention contre
de nombreuses polémiques. De récents
essais ont toutefois démontré que les
principaux facteurs à risque étaient la
naissance de jumeaux, l’immobilisation,
la rétention du placenta, l’acétonémie,
l’inflammation de la matrice et l’acidose
de la panse et que le phénomène du
déplacement de la caillette n’était pas
lié à l’augmentation de la production.
Les principales causes de ces troubles
sont les erreurs d’alimentation et les rations pauvres en structure.
Conclusion:
C’est pourquoi: «Celui qui maîtrise les
processus au niveau de la panse et des
pré-estomacs, qui sait créer des conditions favorables pour une bonne croissance des micro-organismes, pose les
meilleurs jalons pour l’élevage de vaches
saines.»
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