Comité intergénérationnel: jeunes et vieux contre la baisse

Seules les paroles prononcées font foi
Comité intergénérationnel: jeunes et vieux contre la baisse des rentes
Intervention de Sonja Oesch, Commission des jeunes de l’USS
Berne, le 4 février 2010
Les partisans d’une baisse des rentes versées par les caisses de pension ne se lassent pas
de répéter que les jeunes entrant dans la vie professionnelle sont injustement ponctionnés
pour financer les rentes des personnes retraitées. Leurs propos remettent en question le
contrat intergénérationnel et minent la cohésion sociale. Le comité intergénérationnel des
jeunes et des retraités contre le vol des rentes proteste fermement contre cette façon de
dresser artificiellement les jeunes contre les moins jeunes. Ce comité est formé des organisations suivantes: Commissions des retraités et de jeunesse de l’USS, FARES, AVIVO, Jeunesse socialiste, Jeunes VertEs, jeunesse SEV, jeunesse Unia, jeunesse comedia, jeunesse
du Syndicat de la communication, SSP.
En réalité, la baisse des rentes frapperait tout autant la jeune génération, qui percevra un
jour des rentes, que la génération plus âgée qui sera à la retraite d’ici quelques années.
Nous refusons de nous laisser manipuler les uns contre les autres. La Commission de jeunesse de l’USS est choquée par la campagne menée par les jeunes du camp bourgeois,
qui ne font qu’attiser les tensions entre les générations. Face au besoin urgent de désamorcer un éventuel conflit entre générations, nous avons créé ce comité intergénérationnel. En tant que représentants des jeunes et des seniors, nous sommes résolus à nous entraider et à tirer à la même corde.
Non au vol des rentes!
Une baisse des rentes insupportable
Les rentes AVS et LPP doivent permettre à tout un chacun de «maintenir de manière appropriée son niveau de vie antérieur» durant sa retraite. Cet objectif est expressément
prévu dans la Constitution fédérale. Or ce principe est menacé. Car les politiciens et les
managers des assurances privées cherchent à réduire les rentes, dans l’AVS comme dans
le deuxième pilier. Une retraite décente ne serait plus possible pour tout le monde!
Tout le monde en ferait les frais
La réduction du taux de conversion entraînerait une perte de rente massive pour les futurs
bénéficiaires de rentes:
Une femme de 50 ans qui gagne aujourd’hui 5800 francs perdrait 35 300 francs
après sa retraite.
Un homme de 36 ans qui gagne aujourd’hui 6000 francs perdrait après sa retraite,
en moyenne, 50 800 francs.
Une femme de 26 ans percevant 5000 francs de revenu serait même privée de
61 300 francs.
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Ce dernier exemple montre bien que les jeunes travailleurs et travailleuses seraient les
grands perdants du vol des rentes, même si les jeunes du camp bourgeois prétendent le
contraire.
Cette péjoration des rentes toucherait tout le monde, jeunes travailleurs compris. Car tout
en continuant à verser des cotisations élevées, ils recevraient nettement moins. Quant aux
retraités actuels, ils courraient un risque accru de baisse de leurs rentes.
Une baisse des rentes inutile
En 2003 déjà, lors de la première révision de la LPP, le Parlement a décidé de réduire le
taux de conversion par étapes jusqu’en 2014 de 7,2 à 6,8 %. Cette mesure a dûment tenu
compte de l’allongement de la durée de vie des assurés. L’espérance de vie n’ayant
guère progressé entre-temps, rien ne justifie cette nouvelle modification de loi.
Moins de chômage = davantage de cotisations aux caisses de pension
La Suisse est confrontée à une forte poussée de chômage. Les jeunes entrant dans la vie
active sont les plus touchés. Or un taux de chômage élevé se traduit par une faible productivité et donc par moins de cotisations à la prévoyance professionnelle. La Commission
de jeunesse de l’USS exige donc du camp bourgeois qu’il adopte des mesures durables et
ciblées pour endiguer le chômage. Il s’agit d’empêcher que cette situation n’affecte durablement les cotisations versées à la prévoyance professionnelle. A l’heure actuelle, le
camp bourgeois ne cherche à «combattre» le chômage des jeunes qu’avec des coupes
dans l’assurance-chômage, il n’a pas levé le petit doigt pour les jeunes à la recherche
d’un emploi et a même violemment combattu les mesures préconisées par le Conseil fédéral pour réduire le chômage des jeunes. Pourtant, une lutte fructueuse contre le chômage générerait automatiquement des cotisations supplémentaires au profit des caisses
de pension.
En outre il est hypocrite, de la part de milieux qui ne font rien pour soutenir les jeunes travailleuses et travailleurs ou alors qui les sanctionnent, d’endosser aujourd’hui le rôle de
sauveurs des jeunes. L’exemple des coupes prévues dans l’assurance-chômage au détriment des jeunes le montre bien. Le plus piquant est l’argument que les salariés plus âgés
ne sont pas en mesures de payer pour les jeunes. Autrement dit, il est question de réduire
les rentes de la génération plus âgée, parce que ce n’est pas aux jeunes de payer pour
leurs aînés. En même temps, il faudrait réduire les allocations de chômage versées aux
jeunes, parce que leurs aînés refusent de payer pour eux. Une telle vision de la solidarité
entre les générations n’est rien d’autre qu’un démantèlement des prestations à tous les niveaux. Nous y sommes fermement opposés.
En conclusion, ces messieurs dames ne sont guère crédibles en versant aujourd’hui des
larmes de crocodile parce que le taux de conversion actuel léserait les jeunes.
Le comité intergénérationnel des jeunes et des retraités contre le vol des rentes invite à
voter NON au vol des rentes le 7 mars 2010.
Contact: Jean-Christophe Schwaab, secrétaire central de l’USS, 078 690 35 09
ABLAGE-NR. NICHT VERGESSEN