Transférer son assurance vie en euros vers un contrat

Transcription

Transférer son assurance vie en euros vers un contrat
Transférer son assurance vie en euros vers un contrat multisupports, c'est
possible !
Il est maintenant permis de transformer un contrat d'assurance vie en euros en un contrat
multisupports sans perdre les avantages fiscaux acquis. Une bonne idée ?
Désormais, on peut transférer son épargne placée sur un contrat d'assurance vie en euros sur un
contrat multisupports, sans perdre l'antériorité fiscale de 8 ans, c'est-à-dire sans entraîner aucune
taxation supplémentaire. Rappelons que les intérêts des contrats d'assurance vie sont taxés (en cas
de choix du prélèvement forfaitaire et hors prélèvements sociaux) à seulement 7,5% au-delà de 8
ans, après un abattement de 4 600 euros (9 200 euros pour un couple). En cas de retrait avant 4 ans,
l'impôt s'élève par contre à 35%, et entre 4 et 8 ans, à 15%.
La transformation de l'épargne investie en euros vers un contrat en unités de compte peut s'effectuer
soit par transfert sur un nouveau contrat, soit par avenant au contrat d'origine, transformant ce
contrat en un contrat multisupport. C'est votre conseiller qui vous indiquera la démarche à suivre.
Car, précisons-le, le transfert ne pourra se faire qu'au sein d'un même établissement assureur.
Un point très important : en principe, une part "significative " (20% du capital acquis environ, mais
les textes ne sont pas précis) de l'épargne transférée devra être investie dans des supports risqués
(unités de compte). Ce sera la condition pour conserver l'ancienneté du premier contrat, et donc les
avantages fiscaux attachés à cette ancienneté, même si rien n'est précisé quand au maintien de cette
allocation sur le moyen et long terme. Les professionnels de l'assurance devraient à ce sujet publier
prochainement un code de déontologie qui devrait prévoir une information et un conseil ad hoc, afin
d'éviter des transferts massifs et irraisonnés. Le danger est en effet de voir les épargnants investir
inconsidérément en Bourse, encouragés par les assureurs. Ces derniers ont effectivement tout intérêt
à ces transferts : avec les contrats investis en bourse, le risque de perte en capital est complètement
porté par les souscripteurs, ce qui est finalement moins coûteux pour les assureurs.
Un conseil : ne vous précipitez pas si votre banque ou votre assureur vous incite à transformer ou à
transférer votre contrat. Rien ne vous y oblige ! Faites avant tout un bilan, éventuellement avec
votre conseiller, de votre épargne, de vos besoins et surtout de votre horizon de placement.
Si vous êtes proche de la retraite ou déjà retraité et si votre argent est placé sur un fonds en euros
encore rémunérateur, le jeu n'en vaut sûrement pas la chandelle. D'autant que des éléments
importants comme le montant des frais, les conditions de rachats, d'avance, peuvent être autant de
variables qui doivent vous faire réfléchir au bien-fondé de cette transaction...
A contrario, si votre horizon de placement est lointain (10 ans et plus), et si vous acceptez un peu de
risque pour votre capital, dans l'espoir d'obtenir in fine un rendement supérieur à celui des fonds en
euros (à la baisse depuis quelques années), profitez de cette possibilité de transfert pour diversifier
votre épargne en Bourse (actions/ obligations). Soit à travers la souscription de fonds déjà
diversifiés (par zone ou par secteur par exemple) ou profilés (prudent, équilibré, dynamique), soit à
travers la constitution de votre propre portefeuille de fonds et sicav.
Et même si vous ne souhaitez pas prendre de risque avec votre épargne aujourd'hui, rien ne dit qu'un
jour vous ne serez pas tenté par une diversification en Bourse. Un contrat multisupports vous
permettra alors de placer une part de votre épargne sur des fonds en actions. En résumé, ne
transformez pas votre placement si votre horizon de placement est court ou si vous ne souhaitez
prendre aucun risque avec votre capital. Ne le faites que si votre horizon est d'au moins 10 ans et
que vous acceptez d'investir une part de votre épargne en fonds boursiers risqués.
Bérénice De LaHaye