Travailler l`écriture personnelle étape par étape

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Travailler l`écriture personnelle étape par étape
Classiques & Cie BTS • Infos méthode
Travailler l’écriture personnelle étape par étape
Étape 1 : Analyser le sujet
La question posée par le sujet renvoie au chapitre dans lequel se trouve abordé le problème du
dopage. Mais les documents qui composent cette partie, et la question elle-même, ont toutes
sortes de ramifications avec d’autres problématiques : la nature même du sport et la
compétition, la quête de la performance et ses raisons, l’esprit du temps, le « darwinisme
social », la recherche de la gloire, la volonté de dépasser ses propres capacités physiques et
même une certaine forme de jeu de cache-cache avec les autorités. C’est tout l’esprit du sport
qui se trouve concerné, et au-delà d’une réponse positive immédiate, d’autres questions se
posent, plus complexes et plus « philosophiques ».
Étape 2 : Rechercher des idées et organiser le plan
On pourra envisager un plan en deux parties complémentaires (thèse suivie d’objections) ou
en trois parties. Le choix du plan dépend pour beaucoup du temps : la réalisation de la
synthèse et d’un travail argumenté réclame facilement plus de 4 heures. Le travail d’écriture
personnelle implique nécessairement d’être « percutant » sur le plan argumentatif, et bref. Il
ne faut pas oublier d’autre part que ce travail est noté sur 20 (contre 40 pour la synthèse) et
qu’il ne s’agit pas – dans ces conditions – d’une dissertation.
En fonction des documents du corpus et de ceux qui figurent dans le chapitre 2, deux ou trois
grandes orientations complémentaires se dégagent, qui permettent de construire un plan.
 Orientation 1
Les raisons (faciles à trouver dans différents domaines) de condamner le dopage : mensonge
et tricherie brouillant les conditions d’une pratique sportive « juste » mettant les athlètes dans
les mêmes conditions / contravention aux règles et à l’esprit olympique et sportif / illégalité /
utilisation de produits dangereux qui font courir des risques vitaux à ceux qui s’en servent
sans contrôle ou avec un contrôle insuffisant. Le dopage est interdit et condamné dans les plus
hautes instances du sport et cette interdiction entraîne des contrôles officiels : dans ces
conditions, on peut difficilement soutenir une position contraire à l’éthique du sport et à
l’esprit olympique.
© éditions Hatier, 2011
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 Orientation 2
Un certain nombre d’objections se dégagent cependant qui semblent bien atténuer la force de
la condamnation : l’existence de « deux poids, deux mesures » révélant que le dopage existe
sans différents types d’activités (création artistique, professions du spectacle), sans soulever
autant d’opprobre que dans le sport / difficulté de définir la notion de dopage : à partir de
quelle situation peut-on parler de dopage (nature des produits, des actions, des quantités, et
lieux et temps…) / différences d’attitude et d’acceptation en fonction des sports considérés,
des fédérations et des pays (exemple des décisions du CIO et de certaines fédérations
américaines très laxistes / dopage intégré à la notion de progrès : il s’agit de recherches
poussées concernant les matériels (vélos plus légers, vêtements aérodynamiques, chaussures
favorisant le saut ou la course…) et les produits médicaux ; on se situe donc dans le cadre
d’une recherche d’amélioration, d’une quête de progrès, d’une lutte – humaine et historique –
contre la nature, et répondant à l’idéologie (héritée des Lumières) de l’infinitude, génératrice
du culte du dépassement et de la performance.
 Orientation 3
Le paradoxe que fait apparaître la juxtaposition des deux premières orientations conduit à
d’autres réflexions ou recherches de « solutions » : la mise en place d’une définition adoptée
par tous et d’une législation internationale réellement appliquée / la nécessité d’une
harmonisation dans les pratiques et dans l’établissement d’une liste de ce qui est accepté et de
ce qui est prohibé.
On peut cependant se demander dans quelle mesure ces recommandations ne vont pas rester
des vœux pieux, du fait de l’importance des enjeux financiers du sport. C’est donc une
définition du dopage ainsi que toute une économie et toute une philosophie du sport qu’il
faudrait réinventer.
© éditions Hatier, 2011