Explorations fonctionnelles respiratoires chez l`enfant asthmatique
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Explorations fonctionnelles respiratoires chez l`enfant asthmatique
Dossier Explorations fonctionnelles respiratoires chez l’enfant asthmatique Réalisation, interprétation et indications Muriel Le Bourgeois Service de pneumologie et allergologie pédiatrique, Hôpital Necker-Enfants Malades, 75015 Paris <[email protected]> L’exploration fonctionnelle respiratoire contribue au diagnostic et au suivi thérapeutique de l’enfant asthmatique. Les méthodes utilisables dépendent de l’âge et de la coopération de l’enfant. Les EFR peuvent être réalisées en routine chez l’enfant dès l’âge de trois ans. Chez le nourrisson, elles restent réservées à des laboratoires spécialisés. À partir de 6-7 ans, les mesures obtenues chez l’adulte sont le plus souvent transposables chez l’enfant. L’interprétation des résultats sous-entend la réalisation de normes chez des enfants sains. La mesure des volumes pulmonaires permet d’évaluer une éventuelle distension. Plusieurs techniques permettent de mesurer une obstruction bronchique. La réalisation d’une courbe débit-volume facilement obtenue chez l’enfant de plus de sept ans peut être aidée par des logiciels incitatifs chez le jeune enfant. La mesure des résistances qu’elles soient par oscillations forcées, interruption de débit ou pléthysmographiques demande moins de coopération et est plus facile chez les enfants d’âge préscolaire. La mesure de l’hyperréactivité bronchique est également possible. Les dernières recommandations internationales précisent l’intérêt du double contrôle clinique et fonctionnel respiratoire. Mots clés : exploration fonctionnelle respiratoire, examen, asthme L es explorations fonctionnelles respiratoires (EFR) font partie des examens clés de diagnostic et de suivi de l’asthme de l’enfant, comme l’indiquent les recommandations internationales actuelles. Pourtant, selon l’étude AIRE, 40 % des enfants asthmatiques n’ont jamais eu d’EFR [1]. doi: 10.1684/mtp.2008.0182 Conditions de réalisation mtp Tirés à part : M. Le Bourgeois Les EFR pédiatriques obéissent à des impératifs généraux de réalisation : calibration du matériel, règles d’hygiène (filtre, embout buccal à usage unique). Les tests fonctionnels respiratoires doivent avoir une bonne sensibilité et une bonne spécificité, mt pédiatrie, vol. 11, n° 5, septembre-octobre 2008 permettant ainsi de distinguer les enfants sains et malades. L’ordre des mesures est établi afin de ne pas perturber un test par un autre. La réalisation des EFR peut être gênée en cas de douleurs faciales, thoraciques ou abdominales, quelle qu’en soit la cause. Les EFR sont inutiles lors d’épisodes aigus infectieux respiratoires ou de crise d’asthme. L’opérateur doit noter le type et le dosage de tous les médicaments inhalés ou oraux susceptibles de modifier la fonction respiratoire (tableau 1). Les bronchodilatateurs longue action sont arrêtés depuis 24 h lors d’un bilan diagnostique. En cas de surveillance d’un traitement de fond, ils 281 Explorations fonctionnelles respiratoires chez l’enfant asthmatique Tableau 1. Délai d’arrêt des traitements Délai d’arrêt avant les EFR 8h 24 h 72 h avant test à l’histamine Médicaments Bronchodilatateurs courte action, anticholinergiques, théophylline Bronchodilatateurs longue action, théophylline retard, cromoglycate Antihistaminiques peuvent être maintenus mais, le plus souvent, ils sont arrêtés pour évaluer le degré d’obstruction basale. L’arrêt des corticoïdes inhalés est inutile. L’interprétation des résultats nécessite la réalisation préalable de normes chez des enfants sains, variables selon l’âge, la taille, l’ethnie. Il est effectivement important de ne pas se baser sur des extrapolations d’équations d’adultes sous peine de sous-estimer les valeurs de référence chez les moins de 5 ans. Il est indispensable de connaître la variabilité d’un test en condition basale pour mesurer l’effet d’un bronchodilatateur (BD) ou d’un agent bronchoconstricteur. La plupart des mesures de paramètres fonctionnels respiratoires sont normalement distribuées et ainsi 90 % des valeurs normales se situent entre – 1,64 et + 1,64 DS. Si chez l’adulte des valeurs audelà de ces variations sont synonymes d’anomalies respiratoires, chez l’enfant il peut exister un chevauchement avec les valeurs d’enfants sains. La notion de Z-scores (valeur mesurée – valeur prédite/déviation standard résiduelle de la population de référence) est intéressante pour évaluer des changements de fonction respiratoire longitudinaux ou pour comparer des résultats de fonction respiratoire par différentes techniques de mesure [2-5]. Quelles mesures en fonction de l’âge ? Les mesures fonctionnelles respiratoires peuvent être obtenues à tout âge. À partir de 7 ans, les mesures obtenues chez l’adulte sont généralement réalisables. L’EFR chez le nourrisson reste réservée à des laboratoires spécialisés. Les EFR chez les enfants âgés de 2 à 3 ans, trop grands pour être sédatés et trop jeunes pour coopérer, restent difficilement réalisables. Mesure des volumes pulmonaires Chez l’enfant de plus de sept ans, la capacité vitale lente (CVL) est réalisable. En cas d’obstruction bronchique, la capacité vitale forcée (CVF) est plus basse que la CVL. Ceci explique que le rapport de Tiffeneau VEMS/ CVL est plus sensible pour la détection d’une obstruction bronchique que le VEMS/CVF. Avant l’âge de 7-8 ans, l’expiration maximale avec réalisation correcte du volume de réserve expiratoire (VRE) est difficile à obtenir, rendant l’interprétation du 282 volume résiduel (VR) délicate. C’est dire tout l’intérêt de l’appréciation du technicien. Chez les enfants de moins de 6-7 ans, la mesure des volumes se résume donc souvent à celle de la capacité résiduelle fonctionnelle (CRF) par pléthysmographie ou par dilution de l’hélium. Il est recommandé trois mesures avec un coefficient de variation ≤ 5 % [6]. Une augmentation d’au moins 20 % de la CRF témoigne d’une distension. Une éventuelle différence entre la CRF pléthysmographique et la CRF hélium indique la présence de gaz piégés. Courbe débit-volume Chez l’enfant de plus de sept ans, la réalisation des courbes débit-volume obéit aux mêmes critères de réalisation que l’adulte. Il est recommandé trois mesures avec un coefficient de variation ≤ 5% [7]. Soixante pour cent des enfants de 3 à 6 ans environ sont capables de réaliser une courbe débit-volume exploitable, aidés par des logiciels incitatifs ludiques (ballons, bougies) [2, 8-10]. Les courbes sont éliminées si l’enfant attend trop pour expirer, en cas de toux ou de réinspiration durant la mesure, si la courbe ne comporte pas de pic distinct ou s’il y a plusieurs pics. Trois ou au minimum deux courbes débit-volume doivent être acceptables. Une reproductibilité de 5 % est requise entre les deux volumes expiratoires forcés les plus élevés et entre deux capacités vitales forcées les plus élevées (figure 1). La mesure du DEM 25-75 est largement dépendante de la validité de la CVF et du niveau de l’effort expiratoire ; or, celui-ci est d’autant plus difficile à évaluer que l’enfant est jeune. Récemment, des normes ont été publiées chez les enfants de moins de 6 ans et/ou de moins de 110 cm [2, 9, 10]. Le DEP, très utilisé en pratique quotidienne, n’objective que l’obstruction proximale et est un instrument imparfait pour la recherche d’une obstruction. Il ne dispense en aucun cas d’un contrôle de mesure plus complet de la fonction respiratoire (tableau 2). Résistances Plusieurs techniques existent, demandant peu de coopération et donc plus facilement réalisables : mesures des résistances par oscillations forcées, des résistances par interruption de débit, des résistances pléthysmographiques. Quelle que soit la technique utilisée, il est important de vérifier l’absence d’hypertrophie amygdalienne, de rejeter les mesures si l’enfant déglutit, tousse, vocalise pendant la mesure ou s’il existe des fuites au niveau de l’embout buccal. – La mesure des résistances par oscillations forcées (Rrs) consiste à appliquer de faibles variations de pression sinusoïdales au système respiratoire à l’aide d’un générateur externe et à étudier la relation entre les variations de pression appliquées et les variations de débit respiratoire mt pédiatrie, vol. 11, n° 5, septembre-octobre 2008 . V (l/S) 4 4 4 4 2 2 2 2 0 1 0 V (I) 0 1 2 0 1 Réalisation correcte 4 0 1 1 Expiration insuffisante et effort sous-maximal Figure 1. Courbes débit-volume chez l’enfant d’âge préscolaire. Tableau 2. Mesures de fonction respiratoire en fonction de l’âge Volumes Âge 0-2 ans 2-6 ans ≥ 7 ans CRF + + + CPT + Débits CV + Vmax CRF + Résistances Débits Exp. DLCO Pléth. Osc. Int. + + + ± + + ± + + ± + qui en résultent [11]. En pratique courante, les oscillations forcées sont appliquées à la bouche par un haut-parleur, et la relation pression-débit est également mesurée à la bouche (figure 2). Les mesures sont impérativement effectuées en maintenant les joues et le plancher buccal à l’aide des mains. Cette technique peut être appliquée facilement à l’enfant et même au nourrisson. Le coefficient de variation varie de 9 à 15 % [12]. Chez l’enfant, la Rrs est dépendante de la fréquence utilisée [13, 14] et est d’autant plus élevée que la fréquence est basse (figure 3). Il n’y a actuellement aucun consensus fixant la fréquence optimale pour le calcul de la Rrs (0 Hz (R0), 4 Hz, 6 Hz). Des normes ont été publiées pour un certain nombre de ces paramètres de mesure [12, 15]. – La technique de l’interruption de débit consiste à occlure durant une brève période le débit inspiratoire ou expiratoire (80 et 100 msec) en considérant que la pression mesurée à la bouche durant cette occlusion reflète la pression alvéolaire. La valeur de pression (P) ainsi obtenue est rapportée à la valeur de débit mesurée juste avant l’occlusion, permettant d’obtenir une valeur de résistance (Rint) selon la formule : Rint (kPa/L/sec) = P (kPa)/Débit (L/ sec) (figure 4). Les valeurs de Rint varient selon leur mesure en inspiration ou expiration, il est donc important que le moment de l’interruption soit parfaitement standardisé [16]. Les mesures doivent impérativement être effectuées en maintenant les joues et le plancher buccal à l’aide des mains. Au moins 5 à 6 mesures correctes doi- Etat stable + + PaO2 TcPO2 SaO2 Effort Insp. unique + + + + + vent être obtenues pour donner une valeur définitive [16, 17]. Le coefficient de variation de la mesure à intervalle bref est de 10 % [16]. Des normes ont été publiées chez Rrs (hPa.s.l-1) 12 R0 Pente 10 8 R16 6 4 2 4 12 20 28 Fréquence (Hz) Figure 2. Relation résistance/fréquence chez l’enfant observée par la technique des oscillations forcées. Cette relation est surtout observée sur les basses fréquences (< 16 Hz), avec une augmentation de la résistance lorsque la fréquence diminue. mt pédiatrie, vol. 11, n° 5, septembre-octobre 2008 283 Explorations fonctionnelles respiratoires chez l’enfant asthmatique qui a l’avantage de maintenir la glotte ouverte et de diminuer les variations thermiques –, soit en respiration normale (ce qui augmente la valeur des résistances) [20]. Un parent peut rester avec l’enfant dans la cabine à condition qu’il maintienne une apnée ou qu’il expire très lentement pendant l’enregistrement de la mesure et qu’on ait introduit un facteur de correction prenant en compte le volume de l’adulte [21]. La mesure de sRaw est réalisable chez 80 % des enfants de 2 à 5 ans [22]. Le coefficient de variation est de 9 % [23]. Des normes de sRaw ont été publiées [24-26]. Pression Pmax PintE Pint P25 Ppre Interprétation T0 T30 T T70 T100 Temps (ms) Figure 3. Mesure de la résistance par interruption du débit. Au cours d’une interruption de 100 msec, les valeurs de pression mesurées à la bouche dessinent un plateau lentement ascendant, après une phase d’oscillations. Le plus souvent, la pression permettant le calcul de la résistance (Pint) est estimée par construction d’une régression unissant les valeurs du plateau à 30 et 70 msec, puis extrapolation de cette régression jusqu’à un temps T immédiatement après le moment de l’occlusion (T0). l’enfant [18]. D’utilisation très simple, la technique des interruptions de débit est particulièrement séduisante chez le jeune enfant. – La technique des résistances pléthysmographiques a l’avantage d’être utilisée et validée depuis longtemps chez l’adulte et le grand enfant [19]. L’enfant respire à travers un pneumotachographe recueillant le débit dans un espace fermé de volume fixe muni d’un capteur de pression. Il est possible de mesurer directement les résistances spécifiques : sRaw (Raw × VGT). Cette mesure directe des sRaw évite une mesure du volume gazeux thoracique qui est difficilement réalisable chez les plus jeunes enfants. Dans la cabine, porte fermée, l’enfant respire en respiration calme à travers un embout buccal (utilisation d’un pince-nez) relié à un pneumotachographe, il se maintient les joues. La mesure des sRaw de l’enfant se fait, soit en respiration rapide et à petit débit (halètement) – ce Expiration Inspiration Débit (L/s) 0,5 Pressions 0 -0,5 Figure 4. Mesure des résistances pléthysmographiques. 284 Obstruction basale Une forme concave de la courbe débit-volume évoque une obstruction bronchique. La théorique du rapport VEMS/CVL chez l’enfant est normalement supérieure à 80 % voire 90 %. Un rapport VEMS/CVL < 80 % de la théorique ou < 5e percentile signe une obstruction bronchique. Par extension, la plupart des consensus considère une obstruction si VEMS < 80 % [27]. Ces deux définitions de l’obstruction bronchique sont rarement observées chez l’enfant chez lequel des paramètres plus sensibles semblent plus fréquemment diminués (DEM 50, DEM 25-75). Cependant, la dispersion importante en population saine des valeurs de DEM 50 et de DEM 25-75 rend l’interprétation de ces paramètres difficile. Leur modification après bronchodilatateurs peut apporter un argument supplémentaire sur une obstruction bronchique. Cependant, il n’y a aucun consensus sur les valeurs-seuils permettant de définir l’obstruction ou sa réversibilité. L’expérience du laboratoire est donc primordiale dans l’interprétation qui peut être faite de ces valeurs. Une augmentation des résistances de 30 % suggère une obstruction bronchique basale. La technique des Rint semble cependant avoir une sensibilité et une spécificité moindres que celle des oscillations forcées [15] et des sRaw [22], sous-estimant le niveau d’obstruction, surtout en cas de résistance élevée [15, 28]. Néanmoins, la mesure des Rint s’est montrée capable de différencier différents phénotypes de wheezing à l’âge de 4 ans, les enfants avec un sifflement persistant depuis les premières années de vie ayant les résistances les plus élevées [29]. Il peut exister une distension définie par une augmentation de 20 % de la CRF ou de VR par rapport aux valeurs prédites avec augmentation du rapport VR/CPT. Réversibilité Elle est généralement définie par une amélioration d’au moins 12 % du VEMS pré-bronchodilatateur, une diminution de 30 à 40 % des Rint, des résistances par oscillation et des résistances pléthysmographiques [7, 15, 18, 22]. mt pédiatrie, vol. 11, n° 5, septembre-octobre 2008 En l’absence d’autres mesures, le débit expiratoire de pointe (DEP) mesuré par un débitmètre de pointe, peut être une aide pour évaluer la réversibilité aux β2mimétiques : amélioration de 20 % par rapport à la valeur de base. Cependant, la mesure du DEP a une sensibilité et une spécificité pour montrer une obstruction bronchique médiocre comparée au VEMS, et elle ne doit pas remplacer une exploration fonctionnelle [30]. Une revue exhaustive de la place des EFR dans l’évaluation et la surveillance de l’asthme chez l’enfant de plus de 3 ans a été faite par le GRAPP [31]. Mesure de l’hyperréactivité bronchique (HRB) Le calibre des voies aériennes peut se modifier en réponse à différents stimuli chimiques ou physiques (métacholine, histamine, mannitol ou exercice) : c’est cette réponse qui est testée par les tests de provocation bronchique (TPB). Ces TPB doivent être prescrits par un médecin. Les TPB ont des contre-indications absolues : 1) syndrome obstructif sévère, 2) anévrysme artériel connu, 3) accident vasculaire cérébral récent, 4) infarctus du myocarde récent (< 3 m) ; et relatives : 1) syndrome obstructif modéré, 2) infection récente des voies respiratoires supérieures, 3) hypertension artérielle, 4) épilepsie sous traitement, 5) obstruction bronchique déclenchée par les manœuvres spirométriques. Le test à la métacholine, agoniste muscarinique de synthèse, plus stable que l’acétylcholine et non dégradable par la cholinestérase, mieux tolérée que l’histamine, est le plus fréquemment utilisé. Pratiqué de manière standardisée, le test de provocation à la métacholine est sans danger à condition que le personnel soit formé à la prise en charge d’une crise d’asthme et ait accès à des bronchodilatateurs et à de l’oxygène. Dans le cadre d’une enquête épidémiologique, la présence d’un médecin n’est pas requise pourvu que le test soit réalisé dans des conditions standardisées et qu’on puisse voir le malade dans les dix minutes. À la fin du test, le patient ne doit pas être laissé sans surveillance et ne peut quitter le laboratoire qu’après correction de sa bronchoconstriction. Le patient doit également recevoir des instructions si la bronchoconstriction récidivait dans les 24 h qui suivent [32]. Il existe différentes méthodes d’administration de la métacholine par nébulisation avec un filtre placé sur le circuit expiratoire : nébulisation répétée de concentrations croissantes de métacholine, nébulisation déclenchée par l’inspiration et délivrant selon sa durée (0,4, 0,8 sec) 50 ou 100 mcg (méthode de Yan) [33]. Si le test de provocation est positif, l’enfant inhale 400 μg de salbutamol en aérosol doseur à l’aide d’une chambre d’inhalation et les mesures sont répétées dix minutes plus tard. Il s’agit d’un test très sensible mais peu spécifique, il a une bonne valeur prédictive négative. Ce test est donc plus à même d’exclure un diagnostic d’asthme que d’établir un diagnostic de certitude. La réponse est mesurée selon l’âge par la mesure du VEMS et celle de résistances. Pour le VEMS, le seuil de positivité est la dose (PD20) ou la concentration (PC20) provoquant une diminution de 20 % du VEMS. Selon les recommandations ATS, une augmentation de 100 % des sRaw, de 40 % des Rrs et des Rint déterminent le seuil de positivité d’un test à la métacholine [34, 35]. L’augmentation des Rint est cependant moins discriminante pour la mise en évidence d’une hyperréactivité bronchique [36]. Chez les plus jeunes enfants, dont la coopération à des mesures répétées est plus difficile, la réponse à la métacholine peut être évaluée par la mesure de la pression transcutanée d’oxygène (PtcO2). Le seuil de positivité est défini par une baisse de 15 à 20 % de la PtcO2 (PD20PtcO2) [35, 37-39]. D’autres tests d’HRB existent : test à l’adénosine qui serait un meilleur reflet d’une inflammation active des voies aériennes, test à l’exercice qui aurait une meilleure valeur prédictive positive que celle des tests pharmacologiques pour le diagnostic d’asthme chez l’enfant [40, 41]. Indications des EFR chez l’enfant asthmatique Confirmer le diagnostic d’asthme Chez les enfants capables de réaliser des volumes et débits forcés reproductibles, une mesure de la CV lente et de la courbe débit-volume est systématique. Pour la très grande majorité des enfants, ces mesures suffiront à une évaluation fiable des fonctions respiratoires. Une mesure complémentaire des résistances peut être une aide pour les cas d’interprétation difficile notamment chez les enfants d’âge intermédiaire. Chez les enfants les plus jeunes, une mesure des résistances est réalisée (dont le choix est tributaire des habitudes de chaque laboratoire et de la coopération de l’enfant) : – en cas d’obstruction, un test aux bronchodilatateurs permettra de juger de la réversibilité évoquant un asthme. Ce test est également utile chez un enfant dont les valeurs basales sont apparemment normales notamment lorsque l’on teste pour la première fois l’enfant car il permet d’obtenir les valeurs optimales. La présence d’une distension doit être évaluée après BD. – en cas de valeurs basales normales, la recherche d’une hyperréactivité bronchique (HRB) n’est pas pratiquée en routine chez l’enfant, elle est réservée à la démarche diagnostique dans les formes atypiques. L’HRB n’est cependant pas spécifique de l’asthme puisqu’elle est présente chez 7 à 9 % des enfants sains [42]. À l’opposé, mt pédiatrie, vol. 11, n° 5, septembre-octobre 2008 285 Explorations fonctionnelles respiratoires chez l’enfant asthmatique l’absence d’HRB justifie la recherche d’un autre diagnostic puisque ce test à une bonne valeur prédictive négative à condition que l’inhalation de la métacholine ait été correcte [43]. Suivi de l’enfant asthmatique et amélioration du contrôle de l’asthme Appréciation de la sévérité La mesure de la fonction respiratoire permet d’avoir des informations complémentaires indispensables à l’appréciation du degré de sévérité de l’asthme et de son contrôle [27]. Les critères de sévérité de l’asthme de l’adulte sont cependant mal adaptés à l’enfant chez lequel un VEMS compris entre 60 et 80 % correspond à un asthme grave. Surveillance du traitement Les dernières recommandations du GINA précisent bien l’intérêt du double contrôle clinique et fonctionnel respiratoire même si elles n’incluent pas les enfants de moins de 5 ans [27]. L’objectif d’une fonction normale apparaît pourtant essentiel lorsque l’on se réfère aux études de cohortes qui démontrent clairement que les atteintes fonctionnelles respiratoires peuvent être précoces avant l’âge de trois ans et qu’elles sont corrélées à la fonction respiratoire à l’âge adulte. La persistance d’une obstruction bronchique après test aux corticoïdes ou traitement de fond prolongé fait suspecter des lésions bronchiques fixées dues au remodelage. La mesure de la fonction respiratoire doit être contrôlée 3 à 6 mois après l’initiation du traitement et après modification thérapeutique, une fois par an en cas d’asthme stable. Par ailleurs, certaines études suggèrent que la mesure de la réactivité bronchique pourrait apporter des renseignements utiles pour la prise en charge thérapeutique et le pronostic à long terme. Chez l’enfant l’existence d’une HRB est prédictive de la persistance de l’asthme et d’un VEMS bas à l’âge adulte [42, 44]. EFR du nourrisson Les progrès technologiques de ces dernières années permettent de nos jours de réaliser une exploration fonctionnelle respiratoire (EFR) chez le nourrisson grâce à des méthodes standardisées, permettant d’approcher ce qui est habituellement obtenu chez l’enfant plus grand. Cependant, l’EFR du tout petit reste un examen très spécialisé qui nécessite un personnel médical et infirmier entraîné et qui prend du temps. Avant l’âge de deux mois, la mesure de fonction respiratoire peut être réalisée lors du sommeil spontané, après la prise d’un biberon. Après 2 mois, les mesures se font pendant le sommeil induit par l’hydrate de chloral. Depuis mars 2000, l’hydrate de chloral n’a plus d’AMM, son 286 administration est réservée à l’obtention d’une sédation chez les enfants de 2 mois à 5 ans indispensable à la réalisation d’investigations diagnostiques notamment les EFR. La posologie est de 50 à 100 mg/kg administrée per os ou par voie intrarectale. Il convient de limiter au maximum la répétition des administrations. L’hydrate de chloral est contre-indiqué dans certaines situations (tableau 3). Les conditions de sécurité doivent être respectées : surveillance clinique et par oxymètre de pouls jusqu’à son réveil complet, matériel de réanimation dans la pièce d’examen. La précision des appareils de mesure et des logiciels de calcul utilisés permettent de réaliser des mesures consécutives non invasives de la fonction respiratoire chez le nourrisson qui ont fait l’objet de recommandations internationales [45-49]. – Capacité résiduelle fonctionnelle pléthysmographique ou par rinçage de l’azote par l’oxygène ; – Compliance et résistance. Avant l’âge de 8 à 12 mois, le nourrisson a une respiration exclusivement nasale qui contribue pour 50 % à la résistance totale mesurée. – Débits expiratoires forcés. La mesure de courbes débit-volume partielles expiratoires forcées est obtenue par la méthode dite « de la jaquette ». Adaptée à la taille de l’enfant, la jaquette gonflable, reliée à un réservoir contenant de l’air comprimé, est placée autour du thorax et de l’abdomen. La compression rapide de la partie antérieure du thorax et haute de l’abdomen se fait au tout début de l’expiration. Le débit expiratoire est recueilli par un pneumotachographe via un masque facial. Deux techniques sont actuellement utilisées : – Compression au niveau du volume courant : débit maximal à la CRF (V’maxCRF). Les mesures sont analysées quantitativement : V’maxCRF, et qualitativement : forme de la courbe concave chez le sujet obstrué. – Compression au niveau de la capacité pulmonaire totale (CPT) : méthode du raised volume qui semble avoir une meilleure sensibilité et reproductibilité [49, 50]. Une pression de 30 cmH2O est appliquée au niveau buccal augmentant ainsi passivement le volume pulmonaire. Après quatre à cinq inflations successives, la jaquette est gonflée et le débit expiratoire enregistré. La meilleure Tableau 3. Contre-indications du chloral Fièvre Risque d’apnée centrale ou périphérique : – obstruction aiguë des voies aériennes supérieures, – hypertension intracrânienne, – pathologie du tronc cérébral, Insuffisance respiratoire (SaO2 < 94 % et/ou PaO2 < à la fourchette physiologique pour l’âge de l’enfant), Insuffisance rénale, insuffisance cardiaque, troubles connus du rythme cardiaque, insuffisance hépatique, Hypersensibilité connue à l’hydrate de chloral. mt pédiatrie, vol. 11, n° 5, septembre-octobre 2008 somme de la capacité vitale forcée et du volume expiré à 0,5 ou 0,4 seconde détermine les courbes retenues, le meilleur DEM 25-75 peut également être utilisé. – Des tests de réversibilité et de provocation bronchique peuvent être réalisés. Conclusion Les EFR sont indispensables pour le diagnostic, le suivi et l’appréciation du contrôle de l’asthme de l’enfant. Elles sont le plus souvent réalisables par des techniciens entraînés. Elles restent difficiles dans deux cas : chez le nourrisson, car il nécessite une exploration particulière avec un matériel adapté et le plus souvent une sédation (qui relève donc de laboratoires très spécialisés), et chez l’enfant entre 2 et 3 ans. Références 1. Rabe KF, Vermeire PA, Soriano JB, Maier WC. Clinical management of asthma in 1999 : the Asthma Insights and Reality in Europe (AIRE) study. Eur Respir J 2000 ; 16 : 802-7. 13. Cuijpers CE, Wesseling G, Swaen GM, Wouters EF. Frequency dependence of oscillatory resistance in healthy primary school children. Respiration 1993 ; 60 : 149-54. 14. Stanescu D, Moavero NE, Veriter C, Brasseur L. Frequency dependence of respiratory resistance in healthy children. J Appl Physiol 1979 ; 47 : 268-72. 15. Delacourt C, Lorino H, Fuhrman C, Herve-Guillot M, Reinert P, Harf A, et al. Comparison of the forced oscillation technique and the interrupter technique for assessing airway obstruction and its reversibility in children. 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