Analyse des besoins en gestion de la couleur

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Analyse des besoins en gestion de la couleur
ANALYSE DES BESOINS EN
GESTION DE LA COULEUR
RAPPORT
Le 27 octobre, 2009
Analyse des besoins en gestion de la couleur
TABLE DES MATIÈRES
LE MANDAT ................................................................................................................................................... 3
La Méthodologie ........................................................................................................................................... 3
Inventaire des ressources ......................................................................................................................... 3
Analyse des besoins .................................................................................................................................. 4
Livrables .................................................................................................................................................... 4
CONSTATATIONS ........................................................................................................................................... 4
Les approches ........................................................................................................................................... 4
Numérisation rapide ............................................................................................................................. 4
Numérisation détaillée ......................................................................................................................... 5
Les Collections privées .............................................................................................................................. 5
Le Projet Pilote .......................................................................................................................................... 5
FotoWare .................................................................................................................................................. 6
Le procédé de numérisation ......................................................................................................................... 6
Traitement des images ............................................................................................................................. 6
L’appareil de numérisation ....................................................................................................................... 7
Logiciel pilote ............................................................................................................................................ 8
Digital ICE .................................................................................................................................................. 9
Les fichiers d’images ..................................................................................................................................... 9
L’Orientation ............................................................................................................................................. 9
Format de fichier....................................................................................................................................... 9
Le cadre ..................................................................................................................................................... 9
L’espace couleur ......................................................................................................................................... 10
Gestion de la couleur .................................................................................................................................. 11
LA DIFFUSION .............................................................................................................................................. 11
La projection dans les salles de cours ..................................................................................................... 12
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Analyse des besoins en gestion de la couleur
LE MANDAT
Le Groupe Numérique Inc. doit analyser et définir les besoins en gestion de la couleur dans le cadre d’un
projet pilote portant sur la numérisation et la diffusion de collections d’images. Il doit proposer des
mesures et des procédures qui permettront aux Services de l’Audiovisuel d’établir des bases de travail
ainsi que le contexte technologique requis pour la numérisation des images et pour la mise en place de
critères d’évaluation pour définir les paramètres d’opération du projet pilote.
LA MÉTHODOLOGIE
Afin de procéder à l’analyse des besoins, Le Groupe Numérique a retenu les services de M Charles
Poynton, spécialiste de la physique, des mathématiques et de l’ingénierie de systèmes d’imagerie
couleur numérique comprenant la vidéo numérique, la TVHD et le D-Cinéma. M Poynton a contribué à
l’élaboration de nombreuses normes de la SMPTE et du ITU-R telles Rec. 601, SMPTE RP 145, SMPTE
170M, et Rec. 709. Il a d’ailleurs contribué à la rédaction de la norme SMPTE 274M qui est le fondement
des normes de production en TVHD.
M Poynton a organisé et présenté un grand nombre de conférences au cours des dernières années dont
certaines dans le cadre d’événements annuels tels SIGGRAPH et le Hollywood Post Alliance Technology
Retreat. À Montréal, M Poynton a déjà donné des conférences et séminaires au cours des deux
dernières années intitulés: F-stops, gradations, « Looks » et LUT…la transition vers le Cinéma Numérique
ainsi que Une Introduction Technique au Cinéma Numérique.
M Poynton est l’auteur de l’ouvrage de référence intitulé Digital Video and HDTV Algorithms and
Interfaces. Il est Fellow de la Society of Motion Picture and Television Engineers (SMPTE).
Inventaire des ressources
À cette fin, nous avons rencontré diverses personnes qui œuvreront à la mise en place et à l’opération
de ce projet pilote de manière à évaluer leurs connaissances et leur familiarité avec les divers aspects de
l’imagerie numérique.
Nous avons aussi procédé à l’identification des ressources techniques et des technologies employées à
l’UQAM pour la distribution et l’affichage des images numériques dans le cadre de ce projet.
Par ailleurs, nous avons répertorié les divers types de contenus envisagés pour la numérisation dans le
cadre de ce projet. Nous avons aussi identifié les autres formes de média qu’il serait possible de
numériser à l’avenir. Deux journées consécutives de rencontres ont été requises pour compléter cet
aspect du travail.
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Analyse des besoins en gestion de la couleur
Analyse des besoins
M Poynton a ensuite procédé à l’analyse des données recueillies de manière à envisager la nature du
travail qu’il sera nécessaire d’entreprendre pour mettre en place le projet pilote. Les éléments
suivants qui ont été considérés sont:




Identification des paramètres techniques qui encadreront le projet (formats de fichiers,
résolutions, espaces couleur, caractérisation des périphériques d’entrée et de sortie, etc.)
Élaboration d’une méthodologie de travail (workflow) qui inclura le calibrage des écrans de
saisies.
Identification des critères d’évaluation et validation des résultats
Identification des références techniques
Livrables
Le présent rapport comporte les éléments suivants :



Des recommandations quant aux critères et normes techniques à employer pour réaliser ce
projet pilote
Des suggestions de plateformes logicielles et matérielles pour procéder à la numérisation et au
stockage des images numérisées
Des suggestions de solutions pour la mise en place d’une procédure et une méthodologie de
travail qui intégrera une gestion ordonnée de la couleur allant de la numérisation des images
sources à leur reproduction sur les divers types de systèmes envisagés
CONSTATATIONS
La Photothèque de l’UQAM détient une collection d’environ 500 000 diapositives 35mm (2po. X 2po.)
destinées en majeure partie à l’enseignement de l’Histoire de l’Art. Ce rapport survient à la suite de
rencontres effectuées auprès des responsables des Services de l’Audiovisuel de l’UQAM et des
gestionnaires de cette collection en vue de la numérisation de ladite collection.
Les approches
Deux approches sont envisageables pour la numérisation de la Collection :
 une approche « rapide » qui servirait à produire une version « numérique » de la Diapothèque dans
laquelle les images seraient simplement cataloguées et indexées de la manière actuelle
 une version plus raffinée qui consisterait à cataloguer de manière plus détaillée les images au fur et
à mesure qu’elles seraient numérisées de manière à produire un « catalogue » numérique structuré
et enrichi qui pourrait être consulté selon une foule de critères.
Numérisation rapide
Nous avons envisagé la perspective d’une numérisation « rapide » des images de la collection ainsi que
la numérisation des montures des diapositives afin de recueillir les notes et commentaires qui y sont
inscrits. Cette dernière numérisation vise à produire les métadonnées correspondantes pour chacune
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des images. Nous proposions de numériser les pages complètes d’images ainsi que les montures à une
résolution de 3K x 2K.
Il en résulterait une collection d’images numériques de toute la collection actuelle qui serait indexée tel
qu’elle l’est présentement à la Diapothèque. Cette approche permettrait d’extraire rapidement les
données associées à chacune des images qui constituent les seules informations que nous possédons sur
celles-ci présentement.
La collecte de ces informations s’effectuerait manuellement (entrée de données dans une base de
données établie à cet effet) et il serait alors possible de construire et d’enrichir la collection numérique
en fonction de la demande et selon la disponibilité des ressources humaines et matérielles.
Cette approche aurait l’avantage de capter rapidement les images et de les rendre disponibles sous
forme numérique aux usagers dans un délai raisonnable. Les images seraient cataloguées et indexées
selon la méthode présentement employée à la Diapothèque (artiste, art, époque) et la recherche serait
plutôt limitée. De plus, puisque les données inscrites sur les montures sont de nature variable, ces
informations seraient consignées dans un champ global qui ne serait accessible que par le biais d’une
recherche textuelle (open text).
Cette approche simple a le mérite de circonscrire le travail de numérisation et de consigner le grand
nombre d’images le plus rapidement possible et à moindre coût dans le monde numérique.
Le projet pilote envisagé pourrait inclure quelques pages de diapositives de manière à tester la
faisabilité et l’utilité d’une telle approche.
Numérisation détaillée
Cette approche plus conventionnelle consisterait à numériser chacune des diapositives individuellement
et ensuite d’associer à chacune de ces images une série de métadonnées et de mots clés qui serviront
ultimement à effectuer des recherches détaillées dans la collection selon un grand nombre de critères.
Une telle approche est toutefois beaucoup plus ‘laborieuse’ et nécessitera des ressources humaines et
techniques plus importantes sans compter le fait que le travail de numérisation s’échelonnera sur
plusieurs années si on désire numériser les 500 000 diapos répertoriées à date.
Les Collections privées
Dans le cadre du grand projet de numérisation, il a été suggéré que la Collection pourrait accueillir des
images provenant de collections privées. Une estimation du nombre et de la nature de ces images
devrait être effectuée. Il est possible que le fait d’accueillir de telles collections « privées » serve à
rendre le projet de numérisation encore plus attrayant pour les professeurs comme les chercheurs et
étudiants même si ces collections privées ne seraient accessibles qu’à un groupe restreint d’individus
autorisés à les consulter.
Le Projet Pilote
La tâche de numériser autant d’images représente un défi de taille. Si on émet l’hypothèse qu’une
diapositive prend en moyenne une minute à numériser (le temps de la sélectionner, de la nettoyer, de la
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numériser et de la replacer) et que ce travail se déroule sur un quart de travail de 8hres à un rythme de
250 jours ouvrables par an, il faudra environ 4 ans pour arriver à numériser la collection dans son entier.
À ce travail, il faudra inclure le temps nécessaire pour annoter et indexer chacune des images
numérisées de manière à les rendre accessibles aux utilisateurs de l’UQAM. Ce travail pourrait
s’effectuer en parallèle à la numérisation mais requerra plus de personnel et de matériel.
Il a été suggéré que le projet pilote qui serait entrepris par l’UQAM procède à la numérisation d’environ
200 images (diapositives). Il est certes nécessaire de procéder à un projet pilote et 200 images est un
point de départ raisonnable. Toutefois, nous croyons qu’afin de déterminer avec suffisamment de
précision la durée du projet principal et de tenir compte des imprévus qui surviennent
systématiquement dans ce type de projet qui fait appel à des composantes techniques complexes, le
projet pilote devrait envisager la numérisation de quelques milliers de diapositives. À un rythme de
numérisation anticipé d’une image à la minute (donc environ 480 images par jour), 2000 images ne
représentent que 5 jours de travail.
FotoWare
L’UQAM a choisi le logiciel commercial FotoWare pour la gestion des actifs numériques et pour
l’insertion et l’édition de métadonnées. N’étant pas familiers avec ce produit, nous devrons
entreprendre une recherche plus détaillée pour évaluer et apprécier les mécanismes de gestion de la
couleur qui sont intégrés (ou non) dans ce logiciel.
Malgré que FotoWare puisse être relié à des caméras numériques, il appert que le produit de base ne
soit pas en mesure d’être interfacé à un numériseur.
Par ailleurs, même si on constate la présence de routines qui permettent un certain degré
d’automatisation, il ne semble pas y avoir, à prime abord, de moyen de programmer des séquences
d’automation et de contrôler l’application de l’extérieur. Ces aspects devront donc faire l’objet d’une
étude plus poussée.
Le produit FotoWare Cameleon Edition s’affiche comme ayant la possibilité de contrôler un numériseur,
mais le site web de l’entreprise ne fournit pas de détails plus précis à cet effet. Aussi, FotoWare
Cameleon Edition est en mesure d’indexer jusqu’à 100 000 images dans deux indexes; ce nombre est
largement inférieur aux 500 000 images que nous aurions à indexer avec leurs métadonnées associées.
LE PROCÉDÉ DE NUMÉRISATION
La tâche de numériser toute la collection est un projet d’envergure qui se doit d’être envisagé en deux
étapes : une première phase pilote qui servira à évaluer les outils et les méthodes de travail permettant
ainsi de déterminer les attentes en matière de qualité et d’échéancier; une deuxième phase de
réalisation qui procédera à la tâche de numériser et d’indexer les contenus de la Diapothèque.
Traitement des images
Compte tenu de l’envergure de la tâche et puisque nous ne pouvons être assurés d’avoir accès aux
données et aux sources de chacune des images de la collection (permettant de déterminer la
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Analyse des besoins en gestion de la couleur
reproduction de la couleur ou les conditions originales de captation des images), il a été convenu
qu’aucun traitement d’image (correction de couleur, restauration, etc.) ne serait envisagé lors de la
numérisation.
Il sera nécessaire de s’assurer que lors du calibrage et de la caractérisation des appareils de
numérisation et de capture, des fonctions automatiques telles la correction due au vieillissement (colour
fading correction) soient neutralisées. Toutefois, certains mécanismes de détection et de correction de
poussière ou de rayures (tel le « Digital ICE », voir plus loin) pourraient être tolérées.
L’appareil de numérisation
Une recherche devra être effectuée en vue de choisir l’appareil le mieux adapté aux besoins du projet
d’envergure. Le projet pilote devrait servir à déterminer les critères de performance de l’appareil requis
pour faire le travail.
Ainsi, des numériseurs à plat (flatbed scanners) de type consommateur tel le CanoScan 8800F et le
numériseur Epson V700 Perfection Photo ne sont pas susceptibles de livrer les résultats escomptés. Leur
design risque de causer des problèmes de mise au point, particulièrement lorsque les diapositives sont
d’âge et de nature variées. Certaines diapos proviennent de pellicules inversibles originales tandis que
d’autres sont le résultat d’un tirage négatif qui fait en sorte que le plan focal se retrouve sur la surface
opposée de la pellicule, créant une possibilité de perte de mise au point d’une image à l’autre.
Par ailleurs, la grande variété de montures (carton, verre, métal, etc.) pourra aussi influencer le
positionnement de la diapositive sur les porte-diapos du numériseur.
Il serait possible de créer des groupes de diapositives de même type pour maintenir la constance dans la
mise au point mais cette manipulation additionnelle ne ferait que ralentir et alourdir le procédé.
Numériseur de diapos Nikon Super Coolscan 5000ED
Des numériseurs à plat plus haut de gamme tels
IQsmart sont construits de manière à recevoir
autant des diapos que des films grâce à une
profondeur de champ supérieure qui accommode
les deux types de supports. Il serait envisageable
de numériser les diapos en mode « transparence »
dans un premier temps et ensuite de passer en
mode « réflexion » pour capter l’image des
montures des diapositives en vue de transcrire les
informations écrites qui s’y trouvent. Toutefois,
une telle approche pourrait ralentir la productivité
et cette deuxième étape devrait idéalement être
entreprise de façon distincte sur un numériseur
moins élaboré.
Les numériseurs dédiés à la copie de diapositives tels le Nikon CoolScan 5000 ED et 9000 ED sont
susceptibles de ne pas souffrir de ce type de déficience mais des tests devraient être effectués de
manière en s’en assurer.
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Analyse des besoins en gestion de la couleur
Advenant le choix de tels appareils, il serait avantageux d’avoir recours à un accessoire qui permettrait
l’alimentation automatique des diapositives de manière à réduire la manipulation et d’optimiser le
rythme de production. Un tel système est disponible pour le Nikon Super Coolscan 5000 ED (SF 210
slide mount feeder) mais Nikon ne fabrique plus le Nikon Super Coolscan 5000 ED et il ne semble pas y
avoir de mécanisme d’alimentation automatique pour le modèle 9000ED. Par ailleurs, certains
utilisateurs de ce système d’alimentation rapportent
que les montures de carton sont plus susceptibles à
bloquer ce mécanisme et le projet pilote devrait être
l’endroit tout désigné pour mettre ce système à
l’épreuve s’il est choisi.
Le numériseur Reflecta DigitDia 50001 propose un
chargeur motorisé mais il n’est pas du même calibre et
ne semble pas posséder les mêmes caractéristiques que
le Nikon, particulièrement en ce qui a trait à la gestion
de la couleur.
Enfin il y a deux autres types de numériseurs à plat qui
sont susceptibles de faire le travail : l’iQsmart1 de
Kodak2 et le Flextight X5 de Hasselblad3.
Numériseur Flextight X5 d'Hasselblad avec le chargeur
de diapositives
L’iQsmart1 de Kodak (autrefois appelé Eversmart
Supreme II offert par l’entrepsise Creo, acquise il y a
quelques années par Kodak) peut numériser 48
diapositives sous montures 2 x 2 en une passe. Même si
le format JPEG 2000 n’est pas offert, une conversion
vers ce format pourrait être accomplie par le biais d’un
programme externe qui devra être développé.
Hasselblad propose le Flextight X5 qui se compare au précédent. Une motorisation est disponible afin
d’alimenter automatiquement jusqu’à 50 diapositives. Toutefois, on doit procéder au chargement et
déchargement des diapos par groupes de 5 dans des supports intermédiaires, ce qui complique et
ralentit le procédé.
Logiciel pilote
Les numériseurs sont souvent accompagnés de logiciels qui gèrent la numérisation. Certains sont plus
performants que d’autres et plusieurs sont limités quant aux options de contrôle de la numérisation. Il
n’est pas certain que ces logiciels puissent être automatisés et cet aspect devra faire l’objet d’une
recherche ou d’une étude plus détaillée lors de l’évaluation des numériseurs. Le logiciel pilote Vuescan
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http://www.reflecta.de
http://graphics.kodak.com/KodakGCG/uploadedFiles/iQsmart1_brochure.pdf
http://hasselblad.com/products/scanners/flextight-x5.aspx
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Analyse des besoins en gestion de la couleur
est une de ces applications qui peut être contrôlée par un programme externe (command line) qu’il
faudrait écrire en vue d’en automatiser les fonctions.
Digital ICE
Certains modèles de numériseurs offrent la technologie Digital ICE qui fait appel à une illumination
infrarouge pour détecter et supprimer les traces de rayures ou de poussière tenaces présentes sur les
diapositives. Notre expérience avec cette technologie a été très satisfaisante et nous en recommandons
l’usage dans le cadre de ce projet compte tenu de la manipulation dont ont fait l’objet une grande part
des diapositives de la collection.
LES FICHIERS D’IMAGES
L’Orientation
Il serait souhaitable de bénéficier d’une détection automatique de l’orientation de l’image (en mode
« portrait » ou « paysage ») lors de la numérisation. Cet aspect dépendra entièrement du numériseur et
du logiciel pilote qui lui est associé.
Format de fichier
Selon notre évaluation des besoins du projet envisagé, nous recommandons de numériser à une
résolution de 3072 x 2048 échantillons (pixels). Nous ne croyons pas que nous irons chercher davantage
d’information sur la pellicule 35mm en allant au delà de cette résolution de 3K x 2K
Les images en mode « portrait » seront numérisées à 2K x 3K. Le projet pilote viendra confirmer ce choix
de paramètres.
Nous recommandons aussi d’employer la compression de type JPEG2000 et le format JP2000 pour
l’enregistrement des fichiers (.jp2). Les paramètres de compression du JPEG2000 – en particulier le ratio
de compression - devront être établis grâce à des tests qui se dérouleront lors du projet pilote. Nous
estimons qu’un rapport de compression de 20:1 serait en mesure de livrer une qualité supérieure.
Une image numérisée à 6 Méga pixels nécessitera 300KOctets; par conséquent, la collection de 500 000
images ne devrait pas requérir plus de 150 GOctets. À notre avis, il est insensé de caractériser un
numériseur en termes de « points au pouce » (dpi), mais à titre comparatif, nous suggérons qu’il s’agit
ici d’une numérisation équivalente à environ 2 200dpi.
Selon les circonstances, il est possible qu’il soit nécessaire d’importer des images numériques dans la
collection provenant de sources externes à la Diapothèque. Il n’y a aucune raison technique ou pratique
qui empêche de les garder dans leurs formats natifs. (Les images non compressées pourraient toutefois
être converties en JPEG2000 afin de maximiser l’espace de stockage).
Le cadre
Les formats d’images classiques employés au cinéma et à la télévision ayant un rapport de 4 :3 et de 5 :4
pour certaines applications informatiques sont en déclin. Nous anticipons une migration vers un rapport
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Analyse des besoins en gestion de la couleur
se rapprochant davantage de 16 :9 (même pour l’informatique). De nombreux ordinateurs portables
offrent un rapport de 16 :10. Du côté de la projection vidéo, le virage vers la TVHD laisse aussi envisager
le format 16 :9.
Il est probable que les circuits de traitement (cartes graphiques, etc.) qui alimentent les diverses formes
d’écrans soient en mesure d’ajuster les formats d’images en fonction de l’écran, mais nous croyons qu’il
serait souhaitable d’établir une politique qui adhère au format 16 :9.
La majorité des images 3:2 de la Diapothèque en format « paysage » meublera bien l’espace 16:9 (85%
de la surface de l’écran); quant aux images en mode « portrait » elles n’occuperont que 40% de la
surface de l’écran.
L’ESPACE COULEUR
La norme sRGB est largement employée dans le monde graphique informatique depuis 15 ans –
initialement dans des applications spécialisées pour ensuite être adoptée pour usage général. Après
avoir échantillonné quelques douzaines de diapositives de la Diapothèque, nous croyons que l’espace
couleur sRGB sera suffisant pour les besoins de ce projet.
Les formats de fichiers modernes (incluant TIFF, PNG, JPEG et JPEG 2000) offrent tous la possibilité
d’intégrer les informations liées à l’espace couleur des images sous la forme de profils ICC. Nous
recommandons fortement cette pratique lors de la numérisation des images.
À court terme, nous suggérons de paramétrer le numériseur de manière à générer des images ayant un
profil sRGB fixe. Nous recommandons de leur donner cet attribut de manière à faciliter éventuellement
la migration vers une gestion de la couleur.
L’espace couleur Adobe RGB 1998 (“AdobeRGB”) propose un
RGB est largement employé dans les arts graphiques
d’environnements circonscrits où la gestion de la couleur est
sera en mesure de bien servir les besoins de la collection à
avantage à adopter la norme Adobe RGB pour l’instant.
gamut plus étendu que le sRGB. Adobe
mais de manière générale il s’agit
étroitement contrôlée. Puisque le sRGB
la Diapothèque, nous ne voyons aucun
Cependant, nous sommes convaincus que l’usage d’un gamut élargi pour l’imagerie numérique à long
terme est indispensable. Par ailleurs, il est possible que des images provenant de l’extérieur destinées à
être incorporées dans la collection soient en format Adobe RGB et c’est pourquoi cette norme doit être
envisagée dans une stratégie à long terme. Il serait même souhaitable que l’équipe du service de
l’audiovisuel s’équipe d’un écran AdobeRGB (cf : Eizo CG-241W) afin de se familiariser avec cette
technologie. Il serait même avantageux de se munir d’un projecteur à gamut élargi.
À court terme (2-4 ans), la problématique associée au déploiement d’un système ayant un gamut élargi
tel Adobe RGB fait en sorte que même si les images ainsi encodées sont accompagnées de leur profil, la
majorité des systèmes actuels ignorent ces derniers et les images sont rarement reproduites
correctement. On peut croire que tant que la majorité des systèmes n’auront pas fait le passage à un
espace couleur élargi et malgré l’usage de conversions intégrées dans les équipements actuels (sRGB),
les résultats demeureront insatisfaisants.
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Analyse des besoins en gestion de la couleur
Ce n’est qu’avec l’avènement d’une gestion plus systématisée de la couleur dans notre environnement
informatique que nous serons en mesure de bénéficier pleinement d’un espace couleur élargi de façon
uniforme et efficace.
GESTION DE LA COULEUR
En prévision de la mise en opération du projet pilote, le personnel de l’Audiovisuel devra établir les
paramètres de couleur du numériseur. À cette fin, ils devront caractériser l’appareil en utilisant des
images étalon. Par ailleurs, le numériseur devra être calibré (il est possible qu’il l’ait été chez le
fabricant) et produire des images encodées directement en sRGB. Si ce n’est pas le cas, il s’agira de lui
constituer un profil approprié.
L’emploi d’une charte ANSI IT8.7/1-1993 (R2008) sur
diapositive est nécessaire pour procéder au calibrage. Nous
présumons ici que le logiciel pilote du numériseur sera en
mesure d’imposer les modifications requises pour livrer un
encodage conforme au sRGB.
Exemple de Charte de calibrage IT-8
Le logiciel pilote pourrait générer un profil ICC mais il serait
préférable que celui-ci effectue les ajustements directement
lors de la numérisation pour éviter de devoir avoir recours à
un profil externe. Les images ainsi produites auront alors un
profil « générique » sRGB.
Nous croyons que tous les écrans seront éventuellement conformes au profil sRGB. Advenant la
nécessité de calibrer des écrans, ces unités n’auront qu’à être mises en conformité avec la norme sRGB
sans avoir à s’en remettre à des profils ICC.
Toutefois, la migration éventuelle vers un gamut élargi nécessitera une étude plus approfondie.
LA DIFFUSION
Nous recommandons qu’une étude soit entreprise afin de déterminer les exigences techniques pour les
systèmes de projection, tant les appareils existants que ceux qui les remplaceront. Nous postulons que
les projecteurs actuels opèrent selon la norme sRGB (et que la norme RGB+W, si elle est employée, a été
désactivée; voir plus bas).
Conséquemment, avant d’entreprendre le projet pilote, une étude sur le déploiement d’une politique
de la gestion de la couleur dans les systèmes de présentation et de projection sous la juridiction du
service de l’audiovisuel devrait être entreprise. Celle-ci devra déterminer la faisabilité et la viabilité
d’une gestion de la couleur dans les écrans et projecteurs dans les classes. Parallèlement, on devrait
déterminer si la technique DDC/EDID4 est une méthode fiable pour le transfert des paramètres de
caractérisation de la couleur entre les ordinateurs et les écrans/projecteurs.
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DDC: Display Data Channel/ EDID : Extended Display Identification Data
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Analyse des besoins en gestion de la couleur
La projection dans les salles de cours
Nous prévoyons que les projecteurs HD 1920 x 1080 seront la norme avant longtemps et qu’ils seront
largement utilisés dans tous les secteurs d’industrie pour un bon nombre d’années à venir. Il serait donc
avantageux d’en acquérir quelques exemplaires pour évaluation.
Une nouvelle génération de projecteurs utilisant les DEL (diodes électroluminescents) comme source
lumineuse fera son apparition sur le marché très prochainement. Les avantages les plus marqués de ce
type d’illuminant sont : la longévité de cette forme d’éclairage et sa consommation réduite en plus
d’une réduction du dégagement de la chaleur. Mais c’est surtout leur habileté à fournir une lumière
ayant un spectre élargi pouvant possiblement rencontrer les exigences de l’Adobe RGB qui rend cette
technologie attrayante.
Les fabricants en feront sans doute l’éloge bien avant qu’il soit possible de réaliser une gestion de la
couleur adéquate pour les ordinateurs qui en tirera le plein bénéfice (surement pas avant 3 à 7 ans).
Au début des années 2000, on exploitait l’encodage RGB+W (le W correspond à White) dans les
projecteurs à DLP unique (single-chip DLP). Cette forme de reproduction avait l’avantage d’augmenter la
luminosité des projecteurs, mais comme cette méthode ne correspond pas au sRGB, cette augmentation
de luminosité engendrait un débalancement de la couleur.
L’usage de plus en plus répandu de ces projecteurs et la présence accrue de photographies dans les
présentations a mis fin à cette forme de reproduction qui manquait de réalisme. Il a donc fallu près de
dix ans pour en arriver au sRGB…et encore!
Pour les classes spécialisées comme celles d’histoire de l’art, il serait souhaitable de porter une attention
particulière à la qualité et la fidélité de la reproduction des images. Pour les salles de petite envergure
(30 places ou moins), il serait bon de considérer des écrans plats puisqu’ils offrent un bien meilleur
contraste (et par conséquent une qualité d’image supérieure) que les projecteurs qui sont limités au
sRGB/BT.709. Les écrans plats sont maintenant en mesure de reproduire des gamuts élargis, même si
leur exploitation dans ce mode demeure inégale pour l’instant.
Pour ce qui est des salles où la projection demeure nécessaire, une attention particulière devrait être
apportée au contrôle de l’éclairage ambiant de manière à réduire au minimum les sources de lumière
indirecte qui ont pour effet de réduire le contraste de la projection. Parallèlement à ces mesures, il
faudrait privilégier des couleurs sombres et neutres pour les murs et plafonds dans la mesure où les
ressources et les conditions le permettent.
René Villeneuve
Le Groupe Numérique Inc.
27 octobre, 2009
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