El Karama 36 - Bureau International pour le Respect des Droits de l
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El Karama 36 - Bureau International pour le Respect des Droits de l
Bureau International pour le Respect des Droits Humains au Sahara Occidental * BIRDHSO* EL KARAMA Numéro 36 Septembre 2009 L’universalité des droits de l'homme s'arrête à la porte du Sahara Occidental : démonstration onusienne ans notre dernier éditorial, nous vous invitions à participer à la campagne auprès du Conseil de Sécurité et de son Président mexicain, visant à élargir le mandat de la MINURSO à la protection de la population civile sahraouie. Alors même que la situation est extrêmement violente pour les défenseurs sahraouis des droits humains, les activistes des droits humains comme ils se nomment euxmêmes, dont certains d’entre eux se font condamner à des peines très lourdes pour des accusations fallacieuses, ils subissent de mauvais traitements dans leurs lieux de détention, ils poursuivent des grèves de la faim laissant souvent des séquelles irréversibles. Le Conseil de Sécurité, en date du 30 avril 2009, a refusé de voter la protection de la population civile par la Minurso : on peut s’étonner d’une décision aussi inique puisque toutes les forces onusiennes ont dans leur mandat un volet Droits humains. Quelles sont les raisons qui ont pu motiver ce choix de la part de la plus haute instance politique que le monde connaisse? Mesdames, Messieurs, l’attitude de la France. Tout simplement. Oui, vous avez bien lu, c’est de la France dont il s’agit, la patrie des droits de l’homme. Cette République qui se permet de protéger un Royaume qui n’en finit pas de traquer, arrêter, torturer des résistants sahraouis qu’Amnesty International considère comme des prisonniers d’opinion. Cette organiation dit bien que « s’ils ont été arrêtés c’est parce qu’ils défendent les droits de l’homme et sont Sahraouis ». Amnesty International ajoute au sujet de l'audience qui s’est tenue le 13 mai 2009 au tribunal d’Agadir que « la Cour d'appel se doit également d'examiner des allégations plus récentes selon lesquelles le Sahraoui Yahya Mohamed El Hafed a subi des actes de torture et d'autres mauvais traitements à la prison d'Inzegane le 3 avril, et est maintenu à l'isolement prolongé dans une cellule froide, sans lit, couverture, ni aération convenable, depuis son transfert à la prison d'Aït Melloul le 4 avril. Amnesty International est d'autant plus préoccupée que, selon certaines informations émanant d'autres détenus, le défenseur des droits de l’homme Yahya Mohamed est en mauvaise santé et souffre d'asthme et de rhumatismes. Il aurait été encore affaibli par la grève de la faim qu'il observait depuis le 4 avril 2009 pour protester contre les actes de torture et les mauvais traitements qui lui ont été infligés. L'administration pénitentiaire a exigé que ses proches présentent une autorisation délivrée par le directorat des prisons à Rabat, à plus de 600 kilomètres d'Aït Melloul –les empêchant dans les faits de lui rendre visite. Aussi Yahya Mohamed El Hafed n'a-t-il pas vu sa famille depuis le 4 avril 2009. D C’est donc ces pratiques là que défend la France. Heureusement que d’autres pays comme le Costa-Rica et l’Ouganda ont plaidé, certes sans succès, l’élargissement du mandat de la Minurso: l’Autriche a déclaré qu’il était temps de trouver une nouvelle approche du conflit pour que des progrès aient lieu dans les camps de réfugiés et au Sahara Occidental. Le Président mexicain, quant à lui, a conclu la session en affirmant que le Conseil de sécurité ne pouvait pas faire abstraction de la situation humanitaire dans la région. Rappelons que dans le point 66 du rapport du Secrétaire Général de l’ONU, il est noté : 66. Je tiens à rappeler que l’Organisation des Nations Unies demeure attachée au respect des normes internationales relatives aux droits de l’homme et j’appelle à nouveau les parties à poursuivre le dialogue constructif engagé avec le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme en vue 1 Bureau International pour le Respect des Droits Humains au Sahara Occidental * BIRDHSO* d’assurer le respect des droits de l’homme du peuple du Sahara occidental dans le territoire et dans les camps de réfugiés (S/2008/251, par. 71 et S/2007/619,par. 67). C’est à partir de ces indices, preuve qu’une volonté existe mais qui n’arrive pas à balayer les obstacles mis par la France que la campagne va se poursuivre pour mettre en œuvre un mécanisme de protection de la population civile. Pour qu’il puisse aboutir, la pression doit se faire sur la France, vous l’aurez bien compris, qui ne tient pas compte du rapport accablant de la mission du Parlement européen au Sahara Occidental de mars 2009. PARLEMENT EUROPEEN :La Délégation ad Hoc pour le Sahara Occidental dans son rapport, parmi ses recommandations : ⇒propose que le mandat des Nations Unies inclue le monitoring de la situation des droits de l'homme dans la région. A cet effet, les Nations Unies devraient pouvoir compter sur l'accord de toutes les parties concernées et disposer d'un accès sans entraves aux populations tant à Tindouf qu'au Sahara afin de recueillir des plaintes éventuelles sur le non-respect des droits de l'homme. La Délégation appelle l'Union européenne, notamment par le biais des Etats Membres qui participent au Conseil de Sécurité, à travailler dans ce sens. ⇒invite la Commission européenne, à travers sa Délégation à Rabat, de suivre la situation des droits de l'homme au Sahara occidental et d'envoyer régulièrement des missions d'information sur place. Ainsi, et à l’instar de pratiques déjà existantes de la part de certains Etats-Membres, elle recommande à la Délégation de la CE de dépêcher des observateurs aux procès impliquant des militants sahraouis et s’attend à ce que le Parlement européen soit tenu informé de ces développements. Elle invite la Commission européenne à profiter pleinement des possibilités offertes par le dialogue sur les droits de l'homme dans le cadre du sous-comité mis en place avec le Maroc pour soulever ces questions. * COMMUNIQUE du BIRDHSO * Le Bureau International pour le Respect des Droits de l’Homme au Sahara Occidental (BIRDHSO) prend note de la résolution (S/2009/224) du Conseil de Sécurité des Nations Unies qui réaffirme le droit à l’autodétermination du peuple du Sahara Occidental, en tenant compte « de la dimension humaine du conflit ». Le BIRDHSO s’étonne néanmoins que tant le Rapport du Secrétaire Général de l’ONU que la résolution elle-même, n’aient pas pris en considération plus fermement la question des violations des droits humains subies par la population civile sahraouie, et qu’aucune mesure n’ait été prises, comme le recommandaient de nombreuses organisations de défense des droits de l’homme (Human Rigts Watch, Amnesty International, BIRDHSO) ainsi que la délégation ad hoc du Parlement européen, pour que le mandat onusien inclut la surveillance des droits de l’homme dans le territoire. Nous regrettons vivement que cette situation urgente n’ait pas été prise en compte, malgré les nombreux rapports d’ONG et d’Institutions faisant état de violations flagrantes des droits humains. MINURSO demeurant à ce stade la seule opération des Nations Unies qui ne comporte pas de composante « droits humains » en dépit des besoins criants sur le terrain. Dans le même temps, le BIRDHSO s’indigne fortement de la position de la France, berceau des droits de l’homme, qui s’est opposé à l’élargissement du mandat de l’ONU à cette question d’une extrême gravité. Le BIRDHSO réaffirme son engagement à demander, aux côtés des autres organisations de défense des droits de l’homme, que la Communauté Internationale et les Nations Unies assument le rôle qui leur incombe pour la protection des droits humains dans la région et mettent en place de manière urgente un mécanisme de contrôle indépendant pour la surveillance du respect des droits de l’homme dans le territoire. Genève, le 3 mai 2009. Le BIRDHSO salue les Etats membres qui, comme le Costa Rica et l’Ouganda avec le soutien du Mexique et de l’Autriche ont défendu la dimension du respect et de la protection des droits de l’homme dans la région, la 2 Bureau International pour le Respect des Droits Humains au Sahara Occidental * BIRDHSO* Entrevue avec Felipe Briones - Menorca Info, 12.08.2009 "L'Espagne continue d'être la puissance administrante du Sahara Occidental" Comprendre le conflit du Sahara Occidental du point de vue juridique peut résulter, de prime abord, compliqué et même ennuyeux. Rien n’est plus loin de la réalité. Le secrétaire général de l'Association Internationale des Juristes pour le Sahara Occidental et juge anti-corruption d'Alicante, Felipe Briones, a réussi hier à expliquer la situation légale dans laquelle se trouve actuellement le territoire africain envahi par le Maroc de manière claire et concise. Du point de vue légal: comment le conflit du Sahara Occidental est-il interprété ? La partie fondamentale est de situer le contentieux du Sahara comme un territoire non autonome. Actuellement 16 territoires non autonomes restent seulement dans le monde et le Sahara est le plus ancien de tous. Les territoires non autonomes ont une condition juridique et politique différente selon l'État qui les administre. Cela signifie que ces territoires doivent nécessairement s’autodéterminer, c'est-à-dire que la population autochtone doit se prononcer sur le destin qu’elle veut pour ces territoires. Dans ce sens le référendum est le meilleur instrument, bien qu’il ne soit pas absolument nécessaire. L'invasion militaire du Maroc en 1975 a plusieurs conséquences: d'un côté, le Sahara ne cesse pas d'être un territoire autonome par ce fait et, de l'autre, il ne convertit pas le Maroc en puissance administratrice du territoire. Qui est alors la puissance administrante ? L'Espagne abandonne le Sahara en février 1976 en cédant l'administration au Maroc mais, pour le Droit international et pour des Nations Unies, une puissance administrante ne peut pas unilatéralement abandonner ses responsabilités dans le territoire non autonome. De cette façon, l'abandon par l'Espagne du Sahara est nul et, selon les Nations Unies, l'Espagne continue d'être la puissance administrante du Sahara Occidental. Quelles ont été les causes de ce malentendu ? Des raisons historiques ont toujours été alléguées mais de plus, il n'y avait pas de position politique unanime. En 1974 l'ONU a chargé l'Espagne d’un recensement de la population sahraouie en vue de célébrer un référendum en 1975. L'Espagne l'a réalisé et la question que l’on allait formuler à la population était double : voulez-vous être un État indépendant ? ou : Voulezvous rester intégrés définitivement à l’Espagne ? Très habilement, le roi Hassan II a sollicité une expertise de la Cour Internationale de Justice de La Haye (et cela a paralysé la célébration du référendum. En octobre 1975 le Tribunal s’est prononcé et le même jour le roi du Maroc tergiversa l'expertise et invita la population marocaine à récupérer le Sahara. C’est alors que fut organisée la Marche Verte. Le Prince don Juan Carlos voyagea à la capitale du Sahara et ordonna aux troupes espagnoles qu'elles ne tirent pas un seul coup de feu. D'autre part, il y avait une aile à l'intérieur du gouvernement franquiste qui était enclin aux thèses du Maroc. Là il y a eu des intérêts bâtards et on a profité de cette époque pour offrir au Maroc un territoire qui était considéré province espagnole. Quelles mesures l’ONU a-t-elle prises à ce moment-là ? D'un côté elle a exigé du Maroc qu’il suspende la Marche Verte et de l’Espagne que, si elle n'était pas capable d'organiser le référendum, qu’elle transfère l'administration du Sahara aux Nations Unies. Quel rôle devrait avoir notre pays selon vous ? L'Espagne devrait résolument soutenir le référendum pour les sahraouis. Un conflit similaire a existé au Timor Oriental, dont l'administration revenait au Portugal. L'Indonésie a envahi le territoire et le Portugal n'a jamais renoncé à sa condition de puissance administratrice, il a rompu ses relations avec l'Indonésie et s'est préoccupé de dénoncer ce qui arrivait là-bas. Cela fait déjà dix ans qu’un référendum a été organisé au Timor et maintenant c'est un pays libre. Quels sont les droits du peuple sahraoui ? Comme territoire non autonome, le peuple sahraoui a le droit à la lutte armée et cette lutte est parfaitement légitime. Pour sa part la législation internationale interdit que l'on puisse aider de n'importe quelle façon des états qui contrôlent un territoire non autonome pour empêcher que cette population puisse s'autodéterminer. C'est-à-dire, n'importe quelle aide au Maroc serait illégale mais toute aide au peuple sahraoui serait parfaitement légitime. Quelle est l'actuelle position de la communauté internationale ? Il est important de remarquer que l'administration du président Obama a rompu ce qui était la position du gouvernement des USA durant l'ère de Bush, qui a été caractérisée par son soutien au Maroc dans la thèse d'une autonomie pour les sahraouis à l'intérieur du Maroc. Obama parie sur la voie du référendum qui inclut l'option de l'indépendance. De cette façon on ouvre une nouvelle époque qui peut supposer un espoir pour résoudre l'unique conflit qui reste en Afrique de ces caractéristiques. llllllllllllllllllllll 3 Bureau International pour le Respect des Droits Humains au Sahara Occidental * BIRDHSO* Le BIRDHSO en action. leur participation au Conseil, ils ont eu des ⇒Campagne pour l’extension du statut de la rencontres avec plusieurs organisations syndicales Minurso : participant à la 98ème Conférence Internationale du 14 mars 2009, Genève. Journée de travail de Travail de l’OIT. réflexion et actions pour la défense des droits humains au Sahara occidental, en présence d’une vingtaine de participants venus de Belgique, d’Espagne, de France, d’Italie, de Suisse et du Sahara Occidental. Une campagne de lettres au Président du Conseil de Sécurité est mise en route pour que la Mission de l’ONU prenne en compte la protection des droits humains. Des dizaines de lettres ⇒Observation des procès : seront ainsi envoyées d’Australie, d’Autriche, Procès en appel d’un jugement rendu en première d’Espagne, du Portugal, de France, d’Italie, de instance le 9 octobre 2008 : participent comme Belgique, de Suisse et du Sahara Occidental. observateur pour le BIRDHSO, l’AFASPA, le CORELSO, l’AFAPREDESA et l’Association ⇒10ème Conseil des Droits de l’homme de Droit et Solidarité au procès en appel de 9 militants l’ONU, mars 2009 : sahraouis à Agadir le 27 mai 2009. Michèle Participation d’une délégation comprenant les Decaster et le24 juin, Mériem Derkaoui. défenseurs sahraouis des droits humains El Mami Les 9 membres du groupe dit de "Mohamed Yahia" Amar Salem, Président du Comité sahraoui contre ont été condamnés à de lourdes amendes et à des la torture et membre du CODESA et Daha peines de prison ferme : Yahya Mohamed Elhafed Rahmouni, membre de l’ASVDH, ainsi que le Yahia, 43 ans, 15 ans de prison; Mahmoud El Secrétaire général de l’Union des juristes sahraouis, Berkaoui, 26 ans, Salmi Mohamed, 34 ans, la faim, Abba El Haissan et le Président de 4 ans. Najem Bouba, 27 ans, Mayara Moujahed, 33 l’AFAPREDESA, Abdeslam Omar Lahcène. ans, Lahcen Lefkir, 28 ans, Salam Charafi, 28 ans, Quatre communications écrites ont été présentées : Abdelghani Bani, 30 ans, 4 ans; Omar Lefkir, 22 par France Libertés: Le Pillages des Ressources ans, 1 an. Les membres du groupe des trois, Hassan Naturelles au Sahara Occidental ; par la Société Khalad, Ali Buamoud, Elmahjoub Aillal, ont été Internationale des Droits de l’Homme (IGFM) : condamnés à 4 ans, peine doublée par rapport à la «Les disparitions forcées au Sahara Occidental ; première instance. par International Educational Development (IED):La situation au Sahara Occidental» et par la ⇒Autres activités : Fédération Syndicale Mondiale Situation des * Italie : dans le cadre de la Conférence « Société travailleurs sahraouis dans les territoires occupés civile et droits humains au Maghreb », les 13,14 du Sahara Occidental" déposée février à Naples, organisé par l’Osservatorio Plusieurs interventions orales, et rencontre avec le Internazionale, intervention de Jacqueline Comité contre la Torture et le Bureau des Philippe, représentante du BIRDHSO en Italie au défenseurs des droits de l’homme. cours du débat sur le Sahara Occidental. Le 12 mars, organisation au Centre International de * Nombreuses rencontres de représentants du Varembé d’une Conférence : « Les forces BIRDHSO avec des institutions des droits de onusiennes et la protection de la population civile l’homme de l’ONU (Haut Commissariat aux Droits au Sahara Occidental ? » de l’homme, Rapporteur Spécial sur la liberté d’expression), avec le CICR, et des missions ⇒11ème Conseil des Droits de l’homme, juin diplomatiques. 2009 : La délégation sahraouie était composée de Abdeslam Omar (AFAPREDESA), Sid Ahmed ppppppp Eddia (représentant des travailleurs de Phos Bou Craa), et Kahdija Moutik (syndicaliste). En plus de Le « KARAMA » paraît 3 à 4 fois par année. Pour le publier, nous avons besoin de votre soutien. Abonnement annuel : 20 FS/15 € à verser aux adresses ci-après. Si vous désirez recevoir régulièrement des informations par e-mail ou par fax, vous pouvez vous inscrire à notre adresse. Bureau International pour le Respect des droits de l’homme au Sahara Occidental Case Postale 474 1211 GENEVE 4 Suisse -Fax et Tél. 41.22.320.65.50 E-mail :[email protected] *Compte de Chèque Postal: CCP 12-12461-0 - IBAN CH51 0900 0000 1201 2461 0 * Compte bancaire : Union de Banques Suisse 279-C3117839.0 – IBAN CH64 0027 9279 C311 7839 0, 1205 GENEVE 4