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En 1964, Hier, aujourd’hui et demain est récompensé par l’Oscar du Meilleur Film Etranger. De Sica, plus connu pour ses films néo-réalistes,
met en scène Sophia Loren et Marcello Mastroianni dans une collection inventive de petites comédies sexuelles qui ont particulièrement bien
passé l’épreuve du temps.
So phi a Lo ren, l e v i s ag e de to utes l es femmes
FICHE TECHNIQUE
RÉALISATION
VITTORIO DE SICA
SCÉNARIO
EDUARDO DE FILIPPO
CESARE ZAVATTINI
d’après ALBERTO MORAVIA
PHOTOGRAPHIE
GIUSEPPE ROTUNNO
Marcel l o l e s éducteur ?
MUSIQUE
ARMANDO TROVAJOLI
MONTAGE
ADRIANA NOVELLI
PRODUCTION
CARLO PONTI PRODUCTIONS
INTERPRÉTATION
ADELINA / ANNA / MARA
SOPHIA LOREN
RENZO / AUGUSTO RUSCONI
CARMINE SBARATTI
MARCELLO MASTROIANNI
PASQUALE NARDELLA
ALDO GIUFFRÉ
AMADEO SCAPECE
LINO MATTERA
UMBERTO
GIOVANNI RIDOLFI
SOEUR VERACE
TECIA SCARANO
HIER, AUJOURD’HUI ET
DEMAIN
(IERI, OGGI, DOMANI)
FRANCE/ITALIE - 1963 - DURÉE 1H59
COULEURS
V.O.S.T.
copies neuves
A PARTIR DU 12 AOÛT 2009
Presse
Nadine Méla
Tél. 01 56 69 29 30
La mère, la prostituée, l'héritière, la religieuse : Sophia Loren campe tous ces archétypes avec une vérité indéniable, jusqu’à en être l’expression la plus parfaite. Pour un
temps seulement. Car, contrairement à la persistance suggérée par le titre du film, De
Sica a l’intelligence de déconstruire ces images féminines idéalisées.
Adelina est la mère parfaite de l'époque : pauvre mais d’un courage magnifique, s’occupant de ses enfants, de son mari au chômage et travaillant sans relâche pour tout ce petit
monde. Anna, riche bourgeoise, semble aspirer à une vie plus simple et ne cesse de maudire cette aisance qui ne lui apporte aucun bonheur. Mara est une prostituée riche, indépendante, attrayante comme aucune, d’une sexualité franche à laquelle aucun homme ne
saurait résister.
Sans doute choisie au départ pour ses formes généreuses, Sophia Loren surprend, dans
chacun des segments, par son talent à incarner d’emblée ces stéréotypes et par son habileté à surprendre et à renverser les situations. On mesure d’autant plus le fossé séparant
une telle performance de l’accueil qui lui a été réservé unanimement en France en 1964 :
« On reste confondu dev ant la bassesse de ce film en trois parties destiné à nous faire
admirer toutes les facettes du talent de Mme Ponti. Une sorte de fureur dans le laid et
l’ignoble – v oire le plat – semble av oir possédé Vittorio de Sica dont v oilà en tout cas
l’acte de décès artistique confirmé. Quant à Mme Ponti, elle s’efforce de faire tout ce
qu’elle peut en matrone, en femme du monde et en putain, sans qu’aucune de ces défroques
ne lui conv ienne v raiment. Marcello Mastroianni souffre. Et le spectateur abasourdi se
demande ce qui a bien pu arriv er à ce joli monde et comment le cinéma italien peut-il se
renier à ce point. » (Cinéma 64).
Tandis que le film était dans le même temps couronné de prix et de succès dans le monde
entier… tout aussi unanimement.
Marcello Mastroianni exprime par son personnage le conflit de l’homme vulnérable
face à la femme dominatrice.
Son succès international, notamment dans le monde anglo-saxon, a fait de lui le séducteur-type dans la grande tradition des stars de naguère. Avoir interprété un hommage à
Rudolph Valentino – Ciao Rudy - l’a conforté dans cette image. Fausse. Car dans la plupart des films qu’il a tournés, Mastroianni ne se montre pas à son avantage comme un
séducteur triomphant mais, bien au contraire, en homme malheureux, battu et soumis
aux lois des femmes.
Dans Hier, aujourd’hui et demain, il incarne un ouvrier napolitain marié à une femme sur
qui pèse une condamnation à la prison. Mais elle échappe à sa peine en tombant enceinte en permanence, épuisant le mari qui devient impuissant. Il est d’ailleurs curieux que
les cinéastes employant Mastroianni, acteur remarquable et docile, lui fassent souvent
jouer des rôles d’impuissant, au risque d’égratigner durablement son image traditionnelle d’amant méditerranéen, quelque peu bellâtre, mais attirant tout de même. Mais - et
Vittorio De Sica l’a bien compris - Mastroianni a l’intelligence d’incarner son personnage avec un humour très composé, sachant parfaitement quel sens lui donner. Loin des
“superman” des comédies classiques, ses aventures sexuelles ne dépassent pas celles de
la plupart de ses compatriotes masculins qui n’ont aucune raison de l’envier et peuvent
plus facilement s’identifier à lui.
Ses contradictions, traitées comme des farces, sont en réalité les contradictions de toute
une société.
Vi tto ri o de Si ca, un (peti t) maî tre de l a co médi e i tal i enne
Dans les années 60, le néo-réalisme a vécu. Il n’est donc pas surprenant de voir De Sica
s’intéresser à un genre, la comédie italienne, dont le renouveau participe d’un nouvel
âge d’or du cinéma italien.
Même si, au sein de ce genre, il n’est pas un innovateur, sa filiation avec le néo-réalisme apporte un ton radicalement différent. La dénonciation sociale et l’humanité qui font
le prix, par exemple, du Voleur de bicy clette, ne sont pas absents de Hier, aujoud’hui et
demain, bien que moins explicites.
Mais c’est surtout sa franchise sexuelle – dont la scène culte du striptease de Sophia
Loren - très en avance sur son temps, qui continue de marquer les esprits. Les trois histoires, parfaitement construites, sont à la fois drôles et coquines. Suffisamment pour
surprendre les spectateurs, mais pas trop pour demeurer un divertissement populaire.
De Sica tient à la perfection cet équilibre fragile, dans une mise en scène brillante et
toute en énergie, signant là, avec L’Or de Naples (1954) et Mariage à l’italienne (1964),
un nouveau fleuron de la comédie italienne.
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