romaine - Association des Journalistes du Patrimoine

Transcription

romaine - Association des Journalistes du Patrimoine
LA MAISON
ROMAINE
À PARAÎTRE : OCTOBRE 2012
textes : Jean-Pierre Adam
photographies : Hervé Hôte
restitutions 3D : Hubert Naudeix
Format : 24 x 29 cm
Nb de pages : 224
Nb d’ill. : 300 couleurs
Prix public de vente TTC : 49 €
ISBN : 978-2-918371-03-8
La diversité des travaux publics des Romains ne doit
pas faire oublier leur réalisation la plus évidente dans
l’art de bâtir : la domus, ou maison d’habitation, que
les Romains vont porter à un niveau étonnant de
confort et de luxe décoratif.
Atrium, péristyle, jardin… C’est en compagnie de
l’architecte-archéologue Jean-Pierre Adam que nous
partons pour une visite privilégiée, à la découverte
des différents espaces qui caractérisent la domus. Il
nous convie à une déambulation sensible, au cœur
de la sphère privée.
La maison romaine constitue la première synthèse
de référence, exclusivement consacrée à l’habitat
romain. L’ouvrage propose une description et une
analyse précise de l’architecture et du mode de vie.
Les œuvres des peintres académiques font écho à
de spectaculaires images en 3D ; elles redonnent
souffle aux vestiges archéologiques, offrant ainsi la
représentation d’une société valorisant un art de
vivre exceptionnel.
EVENEMENTS LIÉS
Printemps 2013 : Londres, British museum, exposition "the
roman domus"
TEXTE : JEAN-PIERRE ADAM
Architecte-archéologue, Jean-Pierre Adam a dirigé le bureau de
Paris de l’Institut de recherche sur l’architecture antique (CNRS).
Son champ d’activité le conduit à intervenir en métropole et dans
le monde méditerranéen concerné par les cultures grecques et
romaines, en particulier pour Rome et Pompéi, de même que sur
plusieurs sites de l’Égypte pharaonique.
Outre la recherche de terrain, il collabore avec plusieurs
départements du Louvre et assure des cours dans plusieurs
établissements parmi lesquels l’École polytechnique fédérale de
Lausanne, l’École du Louvre et l’École de Chaillot.
Il est l’auteur de nombreuses publications et ouvrages de
référence parmi lesquelles La construction romaine.(2008 :
5e édition, traduit en 5 langues)...
PHOTOGRAPHIES : HERVÉ HÔTE
Anthropologue de formation, Hervé Hôte est photographe depuis
toujours. Il collabore pour de nombreux magazines et pour des
maisons d'édition de beaux livres : portraits, territoires urbains,
architecture, paysages, ...
MODÉLISATIONS 3D : HUBERT NAUDEIX
Diplômé de l’École nationale des arts décoratifs, Hubert Naudeix
est spécialiste depuis plus de 15 ans de restitutions virtuelles de
monuments et d’architecture. Il collabore avec les plus grands
établissements culturels (Centre des monuments nationaux,
Cité de l’architecture, Château de Fontainebleau, Château de
Versailles,…)
Les éditions Honoré Clair constituent le département édition de la société Aristeas, agence arlésienne
spécialisée dans la mise en valeur du patrimoine. Experte reconnue dans la reconstitution 3D de
monuments historiques, elle collabore pour le compte de nombreuses institutions culturelles.
L’équipe d’Aristeas est heureuse de placer cette aventure éditoriale sous le patronyme d’Honoré
Clair, archéologue arlésien, amoureux indéfectible du patrimoine...
CONTACT PRESSE : Christine WALTER-BOULE / Agence Déclinaison communication / 01 40 61 00 77 / 06 60 21 29 63
Éditions Honoré Clair Hôtel de Divonne, 6, rue de la Roquette, 13200 Arles - 09 51 61 32 00
www.editions-honoreclair.fr
Les points forts du livre...
- Première synthèse de référence exclusivement consacrée à l'habitat pompéien,
offrant une véritable incursion au cœur de la sphère privée...
- Une visite privilégiée en compagnie de Jean-Pierre Adam,
archéologue et auteur de renom.
- Plus de 300 documents iconographiques d'une qualité exceptionnelle alternant :
- Photographies originales des vestiges archéologiques et documents d'archives permettant
de comprendre en profondeur les sources dont les archéologues disposent.
- Images de synthèse et tableaux du XIXe siècle pour pénétrer dans la réalité de l'Antiquité
Le premier livre qui s'intéresse de près à l'habitat romain dévoile un texte riche porté par une illustration
abondante et variée : photographies originales, tableaux du XIXe siècle, documents d'archives et surtout
images 3D se répondent pour favoriser la découverte sensible et l'acquisition des connaissances.
Chaque chapitre du livre ouvre sur une nouvelle pièce de la domus et invite le lecteur à une véritable
visite privée.
Des encadrés contextuels permettent d'approfondir des thèmatiques liées à l'histoire et à l'architecture
de la civilisation romaine : l'approvisionnement en eau, la technique de la fresque, le chauffage...
L'ouvrage peut se lire dans l'ordre des chapitres ou bien au gré des envies du lecteur.
SOMMAIRE
I
La ville romaine
II
Le miracle Pompéïen
Pour en savoir + : L'eau à Pompéi
III
Naissance et génèse DE LA DOMUS
Pour en savoir + : Les structures architecturales
IV
Par les rues et ruelles
Pour en savoir + : Alphabétisation sur les murs
V
Aux origines de la domus
VI
La façade
VII
Entrons dans la domus
Pour en savoir + : Technique de la mosaïque
VIII
L’atrium
IX
Le TabliNum
Pour en savoir + : Les étoffes
X
LE Triclinium
Pour en savoir + : Le mobilier
XI
LA Cuisine
XII
LES CHAMBRES
Pour en savoir + : L'éclairage
XIII
L'Oecus
Pour en savoir + : La fresque et les styles pompéiens
XIV
LES Bains
Pour en savoir + : Le chauffage
XV
LE Péristyle ET LES JARDINS
«
III
LA
Hic habitamus. Felices dii nos faciant.
(Nous habitons ici. Les dieux nous rendent heureux !)
Graffitti sur une façade,
Pompei, Région I
facade
« Hic habitamus. Felices dii nos faciant. »
Nous habitons ici. Les dieux nous rendent heureux ! »
GRAFFITTI SUR UNE FAÇADE DE MAISON, Pompei Région I, ??
ment dans la surface rectangulaire, centrée sur l’espace central de l’atrium, entouré des
pièces d’habitation.
La boutique installée dans la façade de la maison du Chirurgien correspond à une disposition répandue surtout dans les rues principales où se concentrait le commerce ; dans
ces artères, de part et d’autre de la porte d’entrée se trouve fréquemment une boutique,
largement ouverte sur le trottoir, avec souvent un logement à l’étage lorsque le commerçant était indépendant de la domus.
La domus des Ceii (I, 6, 15), particulièrement bien préservée, donne une excellente idée de l’aspect des façades dans les rues secondaires. Son parement, bien protégé
par une généreuse avancée du toit (restauré), est revêtu d’un stuc blanc dans lequel sont
tracées les lignes de joint d’un grand appareil d’opus quadratum de marbre. Sur ce parement se voient encore neuf inscriptions d’annonces électorales, l’une portant le nom
Page de gauche
Façade de la maison des Ceii
Etat en 2008
Façade principale de la maison du Faune,
détail de la « restauration »
Alfred Normand
Mine de plomb, plume, lavis d’encre de Chine
et aquarelle, 1850
Rome, académie de France à Rome, donation Cayla
52
»
53
L’Eau à Pompéi
L’Eau à pompéi
Perspective écorchée du castellum aquae,
le château répartiteur d’eau de la ville
Jean-Pierre Adam
Jusqu’à l’époque augustéenne, les Pompéiens s’approvisionnaient en eau de
différentes manières ; la plus ancienne
consistait à aller la puiser dans le fleuve
Sarno qui coulait au pied de la ville. On
ne voit plus ce petit fleuve aujourd’hui
aux approches de Pompéi, car son
parcours est en partie enterré. Servant,
«
dans son trajet aérien, de déversoir
aux déjections industrielles et domestiques, ce cours d’eau est totalement
mort. Dans la seconde moitié du VIe s.
av. J.-C., les Pompéiens commencèrent
A l'époque augustéenne, la
ville put bénéficier du confort
suprême de l’eau courante et
abondante amenée dans tous
les quartiers...
»
Coupe et plan d’une fontaine
publique, via Stabiana
Dessin de Jean-Pierre Adam
zénithale, la collecte de l’eau connut
un premier réel progrès ; mais c’est
surtout à l’époque augustéenne que,
grâce à la construction de l’aqueduc
de Campanie dont un rameau était
destiné à Pompéi, la ville put bénéficier
du confort suprême de l’eau courante
et abondante amenée dans tous les
quartiers.
L’eau, distribuée à partir d’un castellum aquae situé près de la porte
du Vésuve – le point le plus élevé –,
circulait dans un réseau de canalisa-
à installer des citernes ;; les édiles firent
creuser cinq puits publics, qui pour
tions de plomb enterrées et alimentait
les fontaines publiques, les thermes et
retrouver la nappe phréatique, nécessitèrent de percer l’épaisse couche de
les particuliers qui avaient souscrit un
contrat. En raison d’une dénivellation
lave servant de socle à la cité.
Avec l’apparition de l’atrium à ouverture
de 35 mètres entre le point d’arrivée
et le quartier le plus bas, une succes-
Ci-dessus
Le castellum aquae est situé à l’extrémité nord de
la via del Vesuvio, au point le plus élevé de la ville.
On note les orifices de départ des trois canalisations
principales qui distribuaient tous les quartiers.
Etat en 2008
Ci-contre
Tour de rupture de pression à l’angle de
la via Stabiana et de la via di Nola
Etat en 2008
sion de tours de rupture de pression fut
installée tout au long du parcours de
de trop-plein en partie haute. L’eau,
en effet, coulait jour et nuit dans les
distribution.
Les fontaines
presque
fontaines publiques, demeurant ainsi
toujours propre et fraîche ; le débord
toutes construites suivant le même
modèle, ne diffèrent que par la sculp-
permanent, qui s’écoulait sur la chaussée, en assurait un nettoyage d’autant
ture ornant leur bouche d’eau. Leur
bassin, installé mi-partie sur la trottoir
plus utile que Pompéi était démunie de
réseau d’égout. Seule l’aire du forum,
et mi-partie sur la chaussée, est formé
de quatre dalles de lave, jointoyées
qui n’avait ni chaussée en pente ni fontaine, possédait des égouts souterrains.
par un cordon de mortier de tuileau, et
des crampons de fer scellés au plomb,
La densité des fontaines à Pompéi
était telle que la plus grande distance
le fond étant garni d’une étanchéité.
L’eau arrive par un tuyau branché sur
séparant deux fontaines n’excédait pas
80 mètres.
publiques,
la canalisation principale courant sous
le trottoir, puis monte à l’intérieur d’une
borne et débouche dans le bassin muni
d’un orifice de vidange, normalement
bouché, en partie basse, et d’un canal
Fontaine publique à tête de taureau située à l’angle
de la via della Fortuna et du vicolo dei Vettii (VI, 13, 7)
Etat en 2009
Borne de distribution de fontaine décorée
d’une outre ou d’une gourde, via Stabiana
Etat en 2009
31
30
«
Les escaliers de bois prenaient naissance à
partir d’une volée de marches de pierre ou
de maçonnerie. Cette précaution autorisait
les nettoyages à grande eau de l’atrium,
lequel pouvait également être soumis aux
débordements de l’eau de pluie.
Coupe sur la maison dite des soldats (logements
des gladiateurs autour de la palestre du théâtre)
Album Poirot
Aquarelle, juillet 1826
Paris, Institut national d’histoire de l’art
Page de droite
Cour intérieure de la maison de Julius Polybius
Cet atrium secondaire est muni d’un compluvium
(ouverture de toiture), d’un impluvium et du
puits de la citerne. La cuisine est installée dans
cet espace. Une galerie en balcon dessert les
chambres de l’étage.
Etat en 2008
»
Echelle de meunier de la maison de Julius
Polybius
Les escaliers de bois ne prenaient pas naissance
au sol mais à partir d’une volée de marches
de pierre ou de maçonnerie. Cette précaution
autorisait les nettoyages à grande eau de l’atrium,
lequel pouvait également être soumis aux
débordements de l’eau de pluie.
Etat en 2008
Herculanum, échelle de meunier dans une
boutique de l’insula orientale (2A, 9)
Etat en 2008
94
Trebius
LE triclinium
Valens
Sur la droite de l’atrium de la maison de Trebius
Valens, se situe le triclinium. Cette vaste salle
ne possède pas de porte sur l’espace commun et
n’est accessible, curieusement, que par la petite
chambre située à droite de l’entrée. Une porte
originelle ouvrait bien sur l’atrium, mais elle fut
murée, et son emplacement se lit clairement
dans la maçonnerie non enduite.
La pièce, longue de 7,15 mètres et large de
3,86, est la plus importante de la demeure. Ses
proportions sont fort proches de ½, soit le rapport mentionné par Vitruve comme étant le plus
efficace pour une salle à manger.
Son sobre décor de IIIe style à fond noir se perçoit difficilement dans la pénombre d’une pièce
pratiquement aveugle, car les petites ouvertures
situées en hauteur n’ont pas été restituées.
«
Reconstitution virtuelle du triclinium
de la maison de Trébius Valens.
»
135
ment politique – ont offert aux citoyens des conditions d’existence paisibles, prospères,
confortables, hygiéniques et culturelles, dont la plupart des composantes étaient réunies
dans le programme de la domus. Le modèle remarquable de cette structure familiale
attendra des siècles avant de réapparaître, sans en retrouver toutes les qualités.
Pompéi ne pas fut la seule ville prospère et heureuse du monde romain. Néanmoins, la
rencontre de communautés culturelles anciennes et généreuses, d’un climat sans excès,
d’une terre à la fécondité exceptionnelle et de la proximité du rivage, a contribué à donner
à cette modeste cité provinciale une position particulièrement enviable, dont témoigne
effectivement son corps meurtri et merveilleux. La visite de la domus d’A. Trebius Valens,
demeure pourtant loin d’être la plus fastueuse, témoigne aujourd’hui de ce que pouvait
être l’existence de la plupart des familles pompéiennes, comme, d’une manière plus générale, d’un grand nombre de familles romaines.
Nombreux sont les Romains qui comme Cicéron, Horace, Ovide, Stace, pour ne citer
que les plus fameux, ont chanté la douceur de vivre dans la domus ou la villa. Mais, l’un
des meilleurs chantres de l’épicurisme domestique, se trouve être,
curieusement, Pline le Jeune, qui fut le témoin de l’anéantissement des cités du Vésuve et de la disparition de ce que beaucoup, comme le poète Martial, considéraient comme un éden.
Ce célèbre neveu du grand naturaliste, dont il rapporte la mort
dramatique durant son expédition de secours aux Pompéiens,
possédait plusieurs résidences dont il a laissé la description. Celle
qui lui était la plus chère, la villa des Laurentes près d’Ostie,
lui a inspiré des propos quasi passionnels. Certes, la vanité de
présenter à un ami le faste de ses biens n’est pas absente, mais il
évoque avec une profonde sincérité tout l’amour que lui apporte
l’existence dans cette demeure ; on retrouve dans ses propos tous
les éléments vus à Pompéi, la plupart du temps à une échelle
plus modeste, et qui caractérisent le bonheur domestique des
Romains. Le ton de la lettre qu’il adresse à son ami Gallus32,
l’invitant à venir séjourner aux Laurentes, exprime son enthousiasme à la simple perspective de ce séjour bienheureux. Les mots
choisis pour sa description sont puisés au registre de la félicité. Il
suffit d’en égrener quelques-uns, à commencer par les premiers :
Miraris cur me Laurentinum vel, si ita mavis, Laurens meum tanto
opere delectet… « Vous vous étonnez que j’aime tant ma propriété
du Laurentin, ou, si vous préférez, des Laurentes… Son entrée
donne sur un atrium simple mais non sans élégance… l’ensemble
offre un abri merveilleux… puis deux chambres d’une décoration
exquise mais simple… au bout du jardin est un pavillon, que j’appelle mes délices, oui mes vraies délices… ne trouvez-vous pas que
j’ai de bonnes raisons de m’y être établi, de m’y tenir habituellement, y faire mes délices ? »
Page de gauche
Détail d’un visage de jeune femme, maison des Amours
Dorés
Etat en 2008
Lesbia pleurant la mort d’un moineau (Lesbia weeping over
a sparrow)
Lawrence Alma-Tadema
Huile sur toile, 1866
H. XXcm ; l. XXcm
Coll. part.
«
Nombreux sont les Romains qui
comme Cicéron, Horace, Ovide, Stace, pour ne citer que les plus fameux,
ont chanté la douceur de vivre dans
la domus ou la villa.
Laissons les derniers mots à des Pompéiens certainement plus
modestes et plus réalistes, qui témoignèrent sur le mur de leur
domus de leurs espérances de bonheur, et probablement de leurs
illusions : Hic habitamus. Felices nos dii faciant, « Nous habitons ici.
Que les dieux nous rendent heureux ! »
Combien de jours leur restait-il avant le réveil du Vésuve ?
32 Pline le Jeune, Livre II épître XVII. Extrait des Lettres de PLine le Jeune, t. I, Les Belles Lettres, trad. Anne-Marie
Guillemin.
210
»
Double page suivante
Détail des fresques de la maison de Julius Polybius
Etat en 2008
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