Les Proverbes la discipline

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Les Proverbes la discipline
Les Proverbes : la discipline INTRO CULTE Proverbes 3 : 5-­‐6 « Confie-­‐toi en l’Eternel de tout ton cœur, Et ne t’appuie pas sur ta sagesse ; Reconnais-­‐le dans toutes tes voies, Et il aplanira tes sentiers ». Lorsque j’étais petit garçon, je passais mes grandes vacances en Angleterre. Nous y allions une année sur deux pour que ma mère puisse voir sa sœur qui avait épousé un Anglais. Quelle drôle d’idée me direz-­‐vous. Je suppose que mon oncle Francis devait être craquant en uniforme, sur son char, lorsque les Anglais ont libéré Bruxelles en 1945. Je ne parlais pas un mot d’anglais et pour cause, puisque j’avais seulement un an et demi lors de mon premier séjour en terre britannique. C’était lors de la coupe du monde de football 1966. Cela ne m’a pas empêché de me faire des petits copains et de parvenir à jouer avec eux. Un des jeux auxquels nous jouions était un jeu d’association. Le jeu se présentait sous forme de cartes. Elles représentaient différentes professions : chirurgien, ambulancier, menuisier, agent de police, astronome, couturière etc… Et nous devions, parmi toutes les cartes qui se trouvaient devant nous, reconstituer des paires. Il fallait retrouver pour chaque profession, l’outil qui lui correspondait. Ce petit jeu m’a permis au passage d’apprendre pas mal de mots usuels dans la langue de Shakespeare. Nous passions donc des heures à rendre son scalpel au chirurgien, sa matraque au policier et son aiguille à la couturière. Vous vous doutez que si je vous raconte tout ça, ce n’est pas par nostalgie ou saisi par une envie subite de parler de moi. Non, si je vous raconte tout ça, c’est parce que ce jeu m’a appris autre chose de plus important et fondamental : la caractéristique de chacun de ces outils, pour les travailleurs qui les employaient, ils étaient indispensables. Sans scalpel, pas d’opération pour le chirurgien. Sans télescope, voilà notre astronome aveugle et dans l’impossibilité d’observer les étoiles. Sans matraque, notre policier se retrouve dépressif de ne plus pouvoir tabasser personne. Lorsqu’il s’agit de notre façon de vivre, les Proverbes affirment que l’outil qui nous est le plus indispensable est la discipline. C’est étrange, vous avez quasi tous fait une vilaine moue à l’évocation de ce terme, comme c’est bizarre ! D’après le livre des Proverbes, sans elle, sans la discipline, nous ne pouvons pas mener une vie productive et satisfaisante. Voilà ce que nous dit un de ces Proverbes concernant la vie sans discipline : Proverbes 13 : 18 « La pauvreté et la honte sont le partage de celui qui rejette la discipline,
Mais celui qui a égard à la réprimande est honoré ».
La pauvreté et le mépris peuvent revêtir différentes formes, mais une chose est sûre : ignorer la discipline mène peu à peu à des conséquences dommageables. Nous devons donc essayer de prendre la notion de discipline au sérieux. J’ai dit tout à l’heure, en vous taquinant, qu’à l’évocation du mot « discipline », vous aviez eu une moue de dégoût. Et la raison en est simple, c’est que pour la grande majorité d’entre nous, la discipline est souvent associée à des choses négatives : nous imaginons un enfant recevoir une fessée, et nous repensons aussitôt à celles que nous avons reçues étant enfant – pour ceux qui en ont reçues bien entendu – ou alors elle nous évoque un soldat se faisant durement réprimander ou encore, un élève se faisant exclure de sa classe. Rassurez-­‐vous, de nos jours cela n’arrive plus puisque les professeurs doivent impérativement garder toutes leurs petites têtes blondes dans leur classe sous peine, dans le cas contraire, qu’on ne remette en doute leur capacité à gérer leur classe. Comment cela est-­‐il possible ? Simple, la discipline a été effacée de nos tablettes ! Pour nous, la discipline est au mieux, un mal nécessaire, un chapelet sans fin de punitions et de privations quotidiennes imposées par quelque autorité extérieure fermement décidée à nous gâcher la vie ! Selon ce point de vue majoritairement répandu, la discipline est l’adversaire implacable d’une vie joyeuse, féconde et épanouie. Je crois que nous serons tous plus ou 1 moins d’accord avec cette perception des choses. Pourtant, tout le monde ne voit pas la discipline sous cet angle. J’ai récemment lu l’interview d’un très grand sportif, probablement un des plus grands champions de tennis de tous les temps : Une des questions que le journaliste a posée à notre ami Roger était de savoir s’il n’en avait pas assez depuis tout ce temps, de s’entrainer comme une bête tous les jours que Dieu fait ? Federer a répondu qu’au contraire, c’était cette discipline à l’entrainement qui lui avait permis d’atteindre ce niveau de jeu et de performance physique et que sans cela, il n’aurait pas connu tous ces moments magiques et d’intenses émotions et certains des plus beaux moments de sa vie. Il a même ajouté qu’en quinze ans de tennis au plus haut niveau, il n’avait jamais été en retard à une séance d’entrainement. Qu’il n’avait jamais écourté une de ces séances parce qu’il en avait marre ou qu’il avait mal quelque part ou qu’il était fatigué, alors que c’est forcément arrivé qu’il en ait marre ou qu’il soit fatigué ou même les deux. Il a même été jusqu’à dire qu’il n’avait jamais discuté une consigne ou une remarque d’un de ses entraineurs ! C’est d’autant plus remarquable que les entraineurs en question, c’est Federer qui les paie ! Je suis certain que si on interrogeait Raphaël Nadal, un autre champion de tennis ou tout autre sportif de haut niveau, quelle que soit sa discipline, il dirait la même chose. Et je me suis donc posé une question toute simple : lorsque Federer lève la coupe après avoir remporté le tournoi de Wimbledon, se dit-­‐il que la discipline est vraiment la pire chose qui soit sur terre ? Je pense personnellement qu’il se contente de profiter du moment et s’il pense à la discipline qui lui a été nécessaire pour en arriver là, je suis persuadé qu’il se dit tout simplement que cela en valait la peine. Voilà le souci débusqué : n’étant pas disciplinés, nous ne savons pas ce que cela fait d’atteindre un objectif grâce à elle. Vous vous dites peut-­‐être que tout cela c’est très bien pour les autres, mais que vous ne vous sentez pas concerné. Vous vous souvenez de ce Boeing qui s’est posé sur la rivière Hudson à New-­‐York avec à son bord des centaines de passagers ? Pas une seule victime. Le commandant de bord a pris la décision de poser son avion sur cette rivière parce que, d’après son expérience, c’était la seule chose à faire vu les circonstances. Lorsqu’on a interviewé l’homme en question, il s’est contenté de dire, avec beaucoup d’humilité, qu’il avait eu beaucoup de chance. Personne ne croit ça un seul instant ! La chance n’a rien à voir là-­‐
dedans. Renseignement pris, ce pilote avait des milliers et des milliers d’heures de vols, des milliers et des milliers d’heures de remise à niveau. Des milliers d’heures de stage en pilotage extrême, une expérience de plusieurs conflits militaires. La chance n’a rien à faire là-­‐dedans. La vérité est beaucoup plus simple : des milliers et des milliers d’autres pilotes dans les mêmes circonstances auraient crashé l’avion et ses passagers avec ! Cet homme a décidé de discipliner sa vie à son métier de pilote, un point c’est tout. Quelle chance pour ces centaines de personnes. Maintenant, laissez-­‐moi vous poser une question : si vous deviez embarquer dans un avion, quel genre de pilote voudriez-­‐vous aux commandes ? Celui qui a posé l’avion sur l’Hudson ou un pilote qui fait juste ça pour gagner sa vie, draguer les hôtesses et en faire le minimum ? Vous voyez que vous êtes concernés ! Nous devons apprendre à considérer la discipline comme un instrument indispensable pour la réussite de notre vie et comme le plus précieux des atouts pour atteindre nos objectifs. Mais pour pouvoir nous en servir, 2 nous devons bien la comprendre et lui faire perdre son petit côté ambigu, en examinant de près ses différentes composantes. J’espère vraiment que cela nous aidera à l’appliquer dans nos vies. La première composante de la discipline consiste à établir un objectif élevé. Si cela vous étonne, demandez-­‐vous pour quelle raison vous vous disciplineriez si vous n’avez aucune raison valable de le faire ? Pourquoi payer le prix d’une chose qui n’en vaut pas la peine ? Si nous n’ambitionnons qu’un travail tranquille, quelques relations de bon voisinage et une vie spirituelle passable, pourquoi développer la discipline ? Pourquoi nous en préoccuper alors que nous pourrions parfaitement nous en passer ? Pourquoi perdre notre temps à nous discipliner si nous n’avons aucun objectif à atteindre. Donc, si « bof » ou « c’est bon comme ça » est votre définition de la vie, ne changez rien, vous n’avez pas besoin de discipline. Par contre, si nos buts dans la vie sont plus ambitieux, la discipline devient nécessaire. Et pas seulement sur le plan professionnel. Si nous rêvons d’être un conjoint, un parent ou un ami qui insuffle la vie à ses proches, si nous voulons honorer Dieu et servir les autres avec nos revenus, employer nos dons spirituels de façon à ce que ceux-­‐ci fassent une différence ou encore, si nous voulons conserver notre corps en bonne forme physique et pour cela manger sainement, nous devons nous discipliner. A ma connaissance, tout musicien, tout acteur, écrivain, athlète, vendeur, directeur d’entreprise, enseignant, artiste orateur, pilote de voitures de course, bref tout travailleur qualifié dans quelque domaine que ce soit, a besoin de discipline pour la simple et bonne raison qu’elle est indispensable pour atteindre l’objectif fixé. Sans elle, on ne va pas très loin. Avoir de l’ambition positive et poursuivre ses rêves en particulier dans le domaine spirituel n’a rien de présomptueux ou d’arrogant. On a souvent peur dans les milieux chrétiens de la dimension d’orgueil, et on a raison. Mais qu’il y a-­‐t-­‐il de mal à grandir, à apprendre, à se fixer des objectifs et à les atteindre ? Si cela est en nous, c’est à mon sens justement parce que cela rejoint le fait que nous avons été créés à l’image de Dieu et que nous aspirons à donner un sens à notre vie en déployant tout notre potentiel. Proverbes 13 : 12 « Un espoir différé rend le cœur malade, Mais un désir accompli est un arbre de vie ».
Je pense vraiment que c’est Dieu qui met en nous le désir de progresser. Nous ne sommes bien entendu pas là pour laisser une trace dans l’histoire. La seule trace que j’espère laisser, j’aimerais qu’elle soit au ciel et pas sur terre. Mais n’avez-­‐vous jamais réfléchi à ce moment où vous serez arrivés à la fin de votre vie et où vous en ferez le bilan ? Vous n’y pensez jamais ? Qu’est-­‐ce que j’ai fait de ma vie ? Qu’est-­‐ce que j’ai accompli ? Quel sera le bilan de ma vie ? Personnellement, je crois qu’il faut y penser avant d’y être, avant qu’on ne puisse plus rien y changer. Au cours de l’histoire de l’humanité, nous sommes passés par toutes les couleurs de l’arc en ciel. La pensée populaire a constamment oscillé entre la valeur du plaisir et celle du travail. A l’heure actuelle, certains exaltent l’éthique du labeur et sacrifient presque tout pour atteindre leurs objectifs professionnels, alors que d’autres clament sans aucune honte leur rejet du travail acharné et de la performance. Pourrions-­‐nous décider d’éviter ces deux extrêmes et convenir que se fixer une série d’objectifs élevés, en comptant sur l’aide du Seigneur pour les atteindre, est une étape indispensable en vue d’une vie riche de sens ? Vous vous rappelez ce verset bien connu de l’Ecriture : « Faute de vision, mon peuple dépérit » Et qu’est-­‐ce d’autre une vision, si ce n’est un objectif à atteindre ? Si on ne sait pas où l’on va et pourquoi il faut se discipliner, comment va-­‐t-­‐on évaluer le chemin parcouru ? Comment saura-­‐
t-­‐on si l’on est arrivé ? Ce texte nous dit que sans objectif, nous mourrons, notre vie sera morte ! Il y a un terrible exemple biblique à cette réalité, c’est Israël dans le désert. Il avait un objectif : la terre promise. Mais le peuple a refusé de se discipliner en vue de devenir un peuple d’hommes et de femmes libres afin d’atteindre leur objectif. Résultat, ils sont morts dans le désert en tournant en rond ! Quelle vie magnifique et riche de sens ! Vous imaginez le bilan de vie de tous ces hommes et femmes: « j’ai été esclave en Egypte, puis j’ai été esclave de moi-­‐même toute ma vie et j’ai tourné en rond ». J’ai parfois peur que le ciel soit une immense fête foraine avec des carrousels à perte de vue. La composante suivante, qui est au cœur de la discipline, consiste à garder le meilleur pour la fin. Je me rends bien compte que ce que je viens de dire est un peu étrange, voire nébuleux. Ce que je veux dire par « garder le meilleur pour la fin », c’est tout simplement « arranger » les peines et les plaisirs de la vie de manière à amplifier ces derniers en accomplissant d’abord ce qui est pénible afin de nous en débarrasser. C’est une dimension avec laquelle j’ai parfois eu du mal. C’est en fait ma femme qui m’a initié 3 à cette composante. Lorsque Isabelle mange, et il en est d’autres qui font la même chose, elle termine toujours par ce qu’elle préfère. Elle « expédie » toujours en premier ce qu’elle aime moins de manière à garder un maximum de plaisir pour la fin. Au début, je trouvais cette pratique complètement débile. Je ne comprenais pas l’intérêt de se prendre la tête avec des choses aussi futiles, et pourtant. Pourtant, la plupart d’entre nous ont adopté ce principe sans le savoir durant leur enfance. Vos parents ne vous disaient-­‐ils pas : « Fais d’abord tes devoirs, tu joueras après ». Même principe à l’œuvre, d’abord faire le moins facile, le plus pénible, afin d’être récompensé. Vous pouvez développer cette composante de la discipline quasi dans tous les domaines de votre vie. Certains laissent tout pour le lendemain, d’autres font des heures supplémentaires pour boucler leur projet et pouvoir jouir de la satisfaction de voir la chose qu’ils ont contribuée à élaborer, exister. Il en va de même dans les relations personnelles. Un couple qui remet inlassablement, encore et encore, la mise à plat de ses problèmes finira, dans quasi 100 % des cas, par ne plus avoir de relation du tout. Alors qu’en les affrontant lorsqu’ils se présentent, ils les résoudront et amélioreront leur relation. Idem en amitié. S’il faut dire quelque chose de désagréable à un nouvel ami au début d’une relation, mais que ce quelque chose doit lui être dit, même si le risque est de le perdre, il faut le faire, parce que la qualité de la relation est à ce prix. Les plus belles choses passent parfois par des moments difficiles au préalable. Je me suis encore fait la réflexion lorsque j’étais dans l’avion pour revenir de vacances : quelle chance que le rêve des frères Wright : de vouloir voler un jour était assez fort pour leur faire supporter toutes les déceptions, les bleus et les fractures. C’est grâce au fait qu’ils ont accepté d’essuyer d’abord les plâtres de leur entreprise, qu’aujourd’hui, nous pouvons joindre le sud de l’Espagne en 2h30. Ils ont commencé par le plus dur et ont fini par le meilleur. Vous vous dites peut-­‐être encore que la discipline ce n’est vraiment pas pour vous ? Détrompez-­‐vous, vous êtes vous aussi capable de garder le meilleur pour la fin ! La 3ème composante de la discipline va nous ramener dans la première partie du livre des Proverbes. Le texte que nous allons lire maintenant concerne en particulier les désordres d’ordre sexuel, mais je pense que nous pouvons tirer de cet enseignement un principe pouvant s’appliquer de manière plus générale. J’appellerai cette 3ème composante : le principe de prendre sa décision à l’avance. Proverbes 5 : 1-­‐ 8 « Mon fils, sois attentif à ma sagesse, Prête l’oreille à mon intelligence, Afin que tu conserves la
réflexion, Et que tes lèvres gardent la connaissance. Car les lèvres de l’étrangère distillent le miel,
Et son palais est plus doux que l’huile ; Mais à la fin elle est amère comme l’absinthe, Aiguë comme
un glaive à deux tranchants. Ses pieds descendent vers la mort, Ses pas atteignent le séjour des
morts. Afin de ne pas considérer le chemin de la vie, Elle est errante dans ses voies, elle ne sait où
elle va. Et maintenant, mes fils, écoutez-moi, Et ne vous écartez pas des paroles de ma bouche.
Eloigne-toi du chemin qui conduit chez elle, Et ne t’approche pas de la porte de sa maison ».
De nombreux Proverbes abordent ce thème pour la raison simple que le potentiel de destruction des péchés liés au sexe est énorme. Et le conseil est invariablement le même : « Si tu veux éviter le péché sexuel, tu dois décider à l’avance de fuir les tentations ». C’est en résumé ce que ce père propose comme plan à ses fils : « Ne vous approchez pas de la maison d’une femme pervertie. Ne passez même pas dans sa rue. Décidez sciemment de vous en écarter et tenez votre résolution quoi qu’il arrive ». Il y a une profonde sagesse dans ce conseil et la pensée qui sous-­‐tend cette sagesse est celle-­‐ci : « Décidez maintenant, en plein jour, pendant que vos pensées sont claires et votre corps soumis au contrôle de votre raison et du St Esprit. Réfléchissez aux conséquences de vos actes. Evaluez les bienfaits de la pureté sexuelle et les conséquences dramatiques de l’immoralité sexuelle. Considérez à quel point il est précieux d’avoir une bonne conscience devant Dieu et de maintenir votre intégrité face à vos amis, à votre famille ». Croyez-­‐moi, 4 je voudrais vraiment avoir fait cela il y a quelques années. Ne pas l’avoir fait a failli me coûter la vie. Parce que le problème est le suivant : si nous ne décidons pas à l’avance, si nous ne réfléchissons pas d’abord, le jour où nous nous retrouverons dans une situation de tension, de tentation, nous serons cuits ! Ça, je vous le garantis ! Et j’emploie le terme « cuit » sciemment : Proverbes 6 : 25-­‐26 « Ne la convoite pas dans ton cœur pour sa beauté, Et ne te laisse pas séduire par ses paupières.
Car pour la femme prostituée on se réduit à un morceau de pain, Et la femme mariée tend un
piège à la vie précieuse ».
Un morceau de pain cuit au four ! Les rédacteurs des Proverbes savaient de quoi ils parlaient. Mes amis, le point essentiel de tout cela, c’est que très peu d’entre nous sont capables de faire des choix moraux héroïques au sein de puissantes tentations. Proverbes 6 : 27-­‐28 « Quelqu’un mettra-t-il du feu dans son sein, Sans que ses vêtements s’enflamment ?
Quelqu’un marchera-t-il sur des charbons ardents, Sans que ses pieds soient brûlés ? ».
Nous aimerions tous nous savoir invulnérables à la tentation et au péché, mais une partie de notre accès à la maturité consiste justement à comprendre que nous sommes faibles et à agir en conséquence. Nous avons tous en nous des tendances négatives et nous connaissons tous les tiraillements et les pressions d’un monde en pleine déroute. Nous luttons tous avec nos points faibles. Mais cela ne veut pas dire que nous ne pouvons pas vivre de manière intègre. Si, bien entendu, nous sommes suffisamment disciplinés pour prendre d’importantes décisions en pleine lumière, quand nous avons les idées claires. Vous savez, dans la vie pastorale, on est souvent confronté aux questions. Je me pose des questions et les personnes m’en posent. Ces questions peuvent toucher à des domaines multiples et il est clair que je n’ai pas réponse à tout ! Mais il est certaines questions qui reviennent souvent, que des personnes différentes me posent mais dont le sujet est le même. Une de ces interrogations est de savoir pourquoi, dans certains domaines de nos vies, nous parvenons à résister et à conserver notre intégrité alors que dans d’autres, nous n’y parvenons pas. Les raisons peuvent être multiples et complexes, bien sûr, mais il est probable que dans une certaine proportion, la raison pour laquelle vous tenez la position dans un certain domaine est simplement due au fait que consciemment ou non, vous ayez pris, à l’avance, la décision de ne pas céder et de prendre les dispositions nécessaires pour cela. Autrement dit, cette composante de la discipline est déjà à l’œuvre dans certains recoins de votre vie ; ça marche ! Cela devrait nous encourager à persévérer. Mes amis, honnêtement, si je ne m’astreins pas à un minimum de discipline, c’est la catastrophe. Si je ne décide pas de passer du temps avec Dieu et je ne me discipline pas pour le faire, le résultat est quasi immédiat : je dirige moi-­‐même, je prends les décisions moi-­‐même, je ne pense qu’à moi et rien qu’à moi. Et j’ai la faiblesse de croire que c’est votre cas à vous aussi. Vous devez prendre à l’avance la décision de vous lever plus tôt pour passer un moment avec Dieu. Et peu importe si votre métabolisme vous dit que vous êtes bien dans votre lit, levez-­‐vous et faites ce que vous avez décidé. Et si vous ne parvenez pas à trouver de motivation suffisante pour prendre cette décision, dites-­‐vous bien une chose : Il y a autour de vous énormément de personnes, souvent très proches de vous, que vous dites aimer, qui ne rêvent que d’une chose : que vous deveniez un meilleur pilote ! Que vous changiez ! Et si vous pouviez le faire sans l’aide de Dieu, ce serait fait depuis longtemps. Je ne sais pas pour vous, mais moi je n’ai aucune envie de passer l’éternité avec moi-­‐même, comme je peux être parfois. Et je n’ai pas envie non plus de passer l’éternité avec vous comme vous pouvez être parfois ou même, souvent! C’est une façon de parler bien sûr puisque nous serons parfaits ! Mais je me rappellerai quand même combien vous ne l’étiez pas. Et vous verrez, lorsque la discipline aura déjà porté certains fruits, nous nous réjouirons ensemble de ce que nous changeons. Parce que, tout comme les champions de tennis fêtent leurs victoires en tournois, nous devons nous aussi fêter nos progrès. Rassurez-­‐vous, je ne compte pas remettre de coupes. C’est important mes amis de s’encourager mutuellement, nous ne le faisons pas assez. Tout ceci est très sérieux et très important, pour nous, pour Dieu et pour notre entourage… Et également pour ceux qui nous entourent. Il n’y a rien de pire que de prendre conscience que nous ne changeons pas. Et si nous n’en avons pas conscience, les autres, si. Nous nous disons si souvent : « Il y a tellement de choses à faire et tellement peu de temps pour le faire, je n’ai pas le temps de travailler sur mon caractère ». Pourtant, notre caractère est 5 par excellence, le lieu où la discipline doit s’exercer. Nous prenons parfois les moines pour des fous de s’astreindre à une telle discipline pour devenir pareils au Christ, mais les sportifs de haut niveau ne le font-­‐
ils pas aussi et pour des objectifs beaucoup moins glorieux ? Mais rappelons-­‐nous néanmoins que la discipline est seulement un outil, indispensable, mais un outil. Elle est un outil que vous confiez à Dieu. C’est un partenariat et Il doit être aux commandes, au risque dans le cas contraire si vous vous disciplinez par exemple, au niveau de votre humilité, de vous dire après un certain temps : « C’est incroyable, je ne pensais pas qu’il était si facile d’être humble ! Je ne comprends pas comment les autres ne parviennent pas à l’être ! ». Notre changement n’est pas pour notre gloire, mais pour la sienne. Si tout ce que j’ai dit ne vous a pas encore convaincu, j’espère que ceci le fera : « Le but de la discipline c’est la liberté ». Je veux être libre de faire ce qui est juste au bon moment, de la bonne manière et pour la bonne raison. Nous avons besoin d’objectifs élevés, nous devons garder le meilleur pour la fin et nous devons prendre nos décisions à l’avance, mais tout cela -­‐ et de savoir si nous allons décider de le mettre en pratique ou pas -­‐ peut se résumer à répondre à cette simple question : « Qui voulons-­‐nous être ? ». Nous n’emporterons qu’une seule chose dans et pour l’éternité, c’est celui ou celle que nous serons devenu. 6 

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