Quand un projet culturel devient un outil du
Transcription
Quand un projet culturel devient un outil du
Bahija Kibou Master Pro Conduite de projet culturel-connaissance des publics Quand un projet culturel devient un outil du développement durable en Afrique de l’ouest Note de synthèse Production audiovisuelle et cinéma François Campana 2007-2008 1 Le cinéma numérique ambulant, quand un projet culturel devient un outil du développement durable Introduction 1. Un projet culturel avant tout 1. La programmation • Promotion du cinéma d’Afrique • Education à l’image, devenir spectateur en Afrique enjeux et mécanisme 2. Un projet inscrit dans les dynamiques culturelles locales, études de deux exemples • Studio CNA (biennale de la photo de Bamako) • FESCPACO 2. L’inscription dans le développement durable de l’Afrique • Les modes financements • Devis et budget, rapport d’activité au travers de l’exemple du CNA Burkina Conclusion Annexe 2 Le cinéma numérique ambulant, quand un projet culturel devient un outil du développement durable Introduction : « Deux énormes baobabs campés de chaque côté de la piste annoncent l’entrée prochaine du village. Le sol s’adoucit sous les roues du 4x4, et bientôt, un comité d’accueil trépignant escorte la voiture jusqu’à ses derniers mètres. Comme toujours, l’équipe du Cinéma numérique ambulant (CNA) est reçue avec les honneurs bruyants des enfants du village. Ce soir, à Sakoiba, c’est la fête. Dès que la nuit aura vaincu le jour et la chaleur, l’écran géant, planté sur la place, s’allumera pour une soirée de cinéma à la belle étoile. Depuis deux ans, explique une animatrice du CNA non sans fierté, le CNA a parcouru 72 000 km rien qu’au Mali, sillonnant toutes les régions pour se poser, chaque soir, dans les villages les plus reculés, dépourvus d’électricité « 1 Tout au long de l’année, y compris en saison des pluies, deux équipes de trois personnes se répartissent les tournées de cinéma itinérant travers le pays. Une équipe s’installe à Sikasso, l’autre à Ségou, puis c’est Kayes, Mopti ou Gao, pour plusieurs semaines de projections dans un rayon limité à deux heures de trajet maximum. Cette action à tiroirs multiples unique en son genre, regroupe un nombre de questionnement important en ce qui concerne la culture et le développement, avec un support principal : LE CINEMA D’AFRIQUE. Le CNA, créé il y a 7 ans, est devenue une « multinationale», qui a un réseau qui s’étend du Bénin, au Niger, en passant par le Burkina Faso et au Mali. Le CNA souhaite installer un réseau de distribution de cinéma en Afrique, Clément Perrin qui travaille avec eux depuis deux ans, dans les volontaires du progrès revendique cette position de l’association, « le CNA c’est le plus grand distributeur de cinéma en Afrique ». Le CNA se veut d’abord un outil de diffusion culturel avant d’être un acteur du développement. Nous verrons d’abord que c’est au travers de leurs choix artistiques que les équipes du CNA articulent leur éducation à l’image. Puis en s’inscrivant dans la scène culturelle internationale en Afrique que le CNA assoie son action artistique. Dans un second temps nous analyseront en quoi cette action culturelle dévient une action de développement, et quel sont ses modes de financement par l’étude du budget et du rapport d’activité du Burkina Faso. « c’est un combat permanent pour prouver que l’on est un outil culturel et pas de développement » déclare Christian Lambert à titre d’introduction lors de notre entretien. 1 Cinéma numérique ambulant : un écran sous les étoiles : Reportage au Mali sur l'action... 14/06/2006, revue en ligne Afrik.com 3 2 Un projet culturel avant tout • Promotion du cinéma d’Afrique La programmation Plus de 2 millions de spectateurs fin 2005, la cadence est rude : chacun des dix villages choisis recevra une dizaine de fois la visite du cinéma ambulant, soit environ tous les quinze jours. Vers quatre heures de l’après-midi, l’équipe se met donc en route, afin d’arriver avant la nuit pour l’installation. Comme toute vie nomade, celle-ci puise son énergie dans une organisation légère. Côté logistique, le CNA, c’est un 4x4 bardé de logos aux couleurs des sponsors, un équipement vidéo numérique, lecteur DVD, vidéo projecteur, un ampli et des enceintes pour la sono, et bien sûr un groupe électrogène dans son caisson à roulettes. Enfin l’objet magique, un écran de plastique blanc de 4x3m, est soigneusement enroulé et prend place avec le reste sur le toit du véhicule. Ajoutez des supports métalliques et de grandes nattes à l’africaine, et le tour est joué. Voilà plusieurs années que le Cinéma numérique ambulant sillonne les pistes dans quatre pays d’Afrique de l’ouest : Bénin, Niger, Mali et Burkina Faso. Fin 2005, plus de deux millions de spectateurs, en majorité ruraux, ont ainsi pu voir des fictions africaines et des films de sensibilisation. Chaque pays gère sa propre association CNA, initiative de Christian Lambert, le "CNA France" coordonne l'action les organisations de droit loca. « Le but, c’est que le CNA français disparaisse au profit d’une association panafricaine », explique Christian Lambert, l’un des fondateurs du projet. Il est en tournage au Bénin et au Cameroun lorsqu’il se rend compte qu’ « aucun des participants africains engagés localement ne verrait jamais le film ». L’association née en 2001, trouve un écho favorable dans le milieu cinématographique, puis convainc les bailleurs de fonds. L’Union européenne débloque 300 000 euros. « De quoi nous permettre d’acheter le matériel, les véhicules et de payer les salaires de 12 animateur » commente Christian Lambert. Le CNA se procure les films constituant la programmation, d’abord grâce à un partenariat avec L’AIF (agence intergouvernementale de la francophonie), parce qu’il y avait un programme de film en DVD qu’ils éditaient, d’abord les chefs d’œuvres du cinéma africain puis d’autres. Mais depuis deux ans ils n’ont plus de crédits, donc maintenant « on fait film par film on fait une proposition financière aux ayants droit qui est minime ; mais qui existe 200 € /an/film en tout pour toute les unités. » affirme Christian Lambert, mais qui a tout de même permis de 4 créer un catalogue d’une trentaine de films, qui représente une grande partie du budget du CNA. L’association attache une importance extrême au payement des droits des films, afin de créer un réseau cinématographique cohérent, même si bien évidement l’apport financier est faible, l’acte symbolique représente beaucoup pour les cinéastes. C’est même l’un des fers de lance de leur action, distribuer le cinéma d’Afrique dans un réseau d’ayant droit et de façon pérennes. Le CNA est une réponse à un besoin d’espace de diffusion du cinéma africain en Afrique. Parce qu’à titre d’exemple le Mali ne compte qu’un seul cinéma à Bamako, les salles sont contraintes à la fermeture faute de spectateur privilégiant les DVD pirates, américains, égyptiens ou indiens. Actuellement seuls les festivals font un travail de promotion et de diffusion du cinéma africain. « Quand Dani Kouyaté [cinéaste burkinabé] a appris ce que nous faisions, il a offert tous les droits de diffusion sur ses films et a donné de l’argent pour de l’essence », souligne Christian Lambert • Education à l’image, devenir spectateur en Afrique enjeux et mécanisme Les séances permettent la création d’une identité culturelle de l’image au travers d’un divertissement. Car c’est un moment de fête que l’arrivé du CNA dans un village, certains font des kilomètre à pied pour assister à la séance. La répétition régulière (en moyenne une séance par mois) fait de ce moment un véritables rendez-vous avec les villageois. C’est l’occasion d’une célébration, un rassemblement communautaire autour d’un élément commun qui parle au plus grand nombre, les lettrés comme les autres. Dans cette société de l’oralité le cinéma trouve une place de choix, une sorte de conte africain moderne, qui éduque, et transmet des valeurs. Le cinéma permet la découverte d’un moyen de communication, d’expression artistique par la magie du langage visuel. Il suffit de voir sur le site les visages émerveillés des spectateurs (reportage de JeanFrançois Meyer). Leurs actions permet la découverte d’un art avec son langages, ses artistes au travers d’une histoire africaine, « on va proposer une programmation de cinéma, présenter un axe d’éducation à l’image par un cinéma qui a été fait par leur « grand frères », qui est proche de leurs cultures, qui parle d’une culture authentique, et qui va leur parler », confirme Christian Lambert. Ce choix de programmation permet la découverte d’une production artistique africaine, valorisant les origines des spectateurs et de leurs identités. L’exigence qualitative, tant au niveau des films projetés que la qualité de l’image et du son, est un élément fondamental pour Le CNA, c’est un moyen de plus de valoriser l’identité culturelle africaine et l’inscrire dans la modernité. L’utilisation de l’image numérique symbole d’une technologie plutôt associé à une identité culturelle occidentale devient en soi un atout à l’action. 5 Au travers de la charte passée entre le CNA et les villages partenaires, impliquant un bon fonctionnement des séances conditions sinequanone de la venue de l’équipe, les villageois doivent être responsables et sont eux-mêmes garant du retour du CNA. « Nous demandons que l’endroit de la projection soit nettoyé, des bancs mis à disposition, qu’on nous aide à installer et à ranger le matériel, que l’équipe soit nourrie. Ce n’est pas totalement gratuit mais les gens ne paient pas individuellement. C’est une cohérence de principe. » affirme Christian Lambert C’est d’ailleurs plutôt vers un type de prise en charge collective que tend le CNA, il parle d’un financement du cinéma en Afrique plutôt inspiré de celui de la télévision, puisque le fonctionnement occidentale basé sur une part du prix du billet est inconcevable ici, alors qu’une logique de financement collective est elle, plus envisageable. « le cinéma en plein air implique l’acceptation d’une autre économie, on peut être assez proche de l’économie de la TV et des arts de rue. » C. Lambert Exemple : Cinéma Numérique Ambulant dans les villages du Bénin Programmations et calendriers des projections Tournée: Zone de Cotonou Contact : (00 229) 97 69 36 05 (Opportune) / 97 88 96 31 (Olivier) Départements : Allada Dates: Février – Avril 2007 Village Projection Distance de Cotonou Dates des projections Kpodji les monts Yevie Kpe Agonsoudja Agassa-Godomey Agongbe Domegbo Adjagbo Gbetagbo Yekondo 33 km 38 km 42 km 32 km 26 km 40 km 35 km 29 km 39 km 35 km 6-févr, 6-mars 20-mars 3-avr. 17-avr. 7-févr. 7-mars 21-mars 4-avr. 18-avr. 8-févr. 8-mars 22-mars 5-avr. 19-avr. 9-févr. 9-mars 23-mars 6-avr. 20-avr. 10-févr. 10-mars 24-mars 7-avr. 21-avr. 13-févr. 13-mars 27-mars 10-avr. 24-avr. 14-févr. 14-mars 28-mars 11-avr. 25-avr. 15-févr. 15-mars 29-mars 12-avr. 26-avr. 16-févr. 16-mars 30-mars 13-avr. 27-avr. 17-févr. 17-mars 31-mars 14-avr. 28-avr. NB : du 22 février au 5 mars, le CNA interrompt ses activités afin de retrouver l’ensemble des autres équipes à Ouagadougou pour des projections dans le cadre du FESPACO 2007. NB : En fonction des aléas de la vie des villages ciblés, du climat ou d’éventuels problèmes techniques, les dates sont susceptibles de changer à tout moment. Merci de vous renseigner à l’avance pour confirmer les dates de projections auxquelles vous souhaitez assister. PROGRAMMATION Janvier – Juillet 2007 Départements Allada – Donga – Atacora (ci-dessous) 6 7 1. Un projet inscrit dans les dynamiques culturelles locales, deux exemples • Studio CNA (biennale de la photo de Bamako) Pour le CNA il est important d’être présent dans les temps culturel fort des pays où il est présent afin de s’inscrire dans le paysage culturel d’Afrique de l’ouest. « Il faut qu’on soit présent systématiquement sur ce genre d’événement » affirme avec vigueur Christian Lambert. C’est donc volontiers qu’ils ont répondu à l’appel de la Maison africaine de la Photographie, organisateurs des Rencontres de la photographie de Bamako soutenue notamment par l’AFAA et cette année par CultureFrance. Evénement très important au Mali, avec pour commissaire Simon Njami, qui a longtemps fait référence en matière d'art contemporain africain. Présent sur toutes les grandes manifestations s'y rapportant (Rencontres de la photographie africaine à Bamako, Biennale de Dakar etc., il est le commissaire général de l'exposition Africa Remix présentée à Beaubourg.) En 2005 et en 2007, le CNA invente un nouvel outil : le Studio Numérique Ambulant et le projet Vingt Cinq quartier de Bamako, Cinq femme photographe malienne, projet qui inscrit le CNA dans une dynamique culturelle locale, lui accorde un véritable rayonnement au niveau artistique au travers d’un nouveau médium. Le Studio numérique ambulant fait des portraits où chaque sujet photographié choisit un arrière plan dans le catalogue de Tendance floue (Collectif de photographe français, Montreuil), qui sera ensuite incrusté au portrait. La magie du numérique et de Photoshop, transposera ces maliens, qui en Europe, qui en Asie, qui au cœur d’une architecture contemporaine. L’objectif principale étant le rapprochement de la photographie des populations, un travail de plus d’éducation l’image réalisé par les équipes du CNA. 8 Les images seront ensuite exposées sur des panneaux dans chaque quartier, projeté avant les séances du CNA et une fresque sera construite autour de l’école de photo de Bamako (50m, voir image ci-contre). Jean-François Meyer, photographe membre du collectif Tendance floue, qui à réalisé un reportage sur CNA qui à remporter d’ailleurs le World press (prix de reportage), est un partenaire primordiale de ce projet. Suite au succès de cette action, il est question d’une exposition à Cotonou (Burkina Faso) sur Malik Sidibé, où le Studio numérique ambulant ferait le même type de démarche. • Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision d’Ouagadougou (FESPACO) Le FESPACO est la plus grande manifestation cinématographique du continent africain. Durant le festival, les équipes CNA ont organisé 12 projections dans les quartiers de la capitale Burkinabé. Dans une ambiance proche de celle des villages, où travaille actuellement le CNA, plus de 10 000 spectateurs ont pris beaucoup de plaisir à découvrir ou revoir des grands films africains Le Visite du stand du CNA par le Ministre CNA a également tenu un stand au MICA, lieu de de la Culture du Burkina Faso rencontre des professionnels du cinéma. Les membres du CNA qui se sont relayés sur le stand, ont pu parler du CNA, expliquer son action et ses objectifs et faire partager leur expérience aux nombreux visiteurs et professionnels qui s'y sont succédé durant la semaine. La présence du CNA au FESPACO fut l'occasion de parler de l’apport particulier du cinéma aux efforts de développement. Véritables courts-métrages de fiction ou documentaires, de nombreux films de sensibilisation projetés par le CNA font appel à des réalisateurs reconnus et à de jeunes talents. De même les longs métrages africains, pour la plupart, abordent ou évoquent des thèmes auxquels est confronté l'ensemble de la société africaine aujourd'hui. Ces deux genres cinématographiques se rejoignent et se complètent en permettant aux spectateurs d'appréhender le monde et la société avec un regard nouveau. Les quatre animatrices et responsables des structures du CNA ont évoqué chacune, à partir de l'exemple d'un des films qu'elles projettent habituellement dans les villages, les répercussions qu'elles ont observées chez leurs spectateurs. 9 2. L’inscription dans le développement durable de l’Afrique • Les films de sensibilisations Avant chaque séance le CNA diffuse un film, ou un court métrage traitant d’une problématique africaine, tel que l’illettrisme, l’excision, la scolarisation des petites filles ou encore la prévention du SIDA. Ces supports éducatifs sont généralement commenté par les animateurs du CNA, pour répondre au public, souvent interpellé voire gêné par ces sujets. Même ce n’est pas l’activité première du CNA, le développement au travers de ces actions de prévention est un axiome de plus à l’action du CNA. Par exemple au Mali, le CNA-Mali a négocié un contrat à l’année - projection de films de sensibilisation – avec le Haut Conseil de lutte contre le sida du Mali, et un autre avec l’ONG canadienne Save the Children (prévention du trafic d’enfants). Cette structure aux mille et un visages, tant par l’éducation à l’image, la prévention, la promotion cinématographique locale, est un acteur important du développement dans les régions qui accueillent les 4X4 du CNA. Je crois que ces deux aspects majeurs de l’action du CNA sont indissociables, pour reprendre les termes de Christian Lambert «L’ouverture à la culture et l’ouverture au monde ne peut que favoriser le développement durable ». 2. Les modes financements • Financement issu du développement Même si l’association ne cache pas que 80% des ressources du CNA sont issue des programme de développement, tel que : l’Unicef au Benin et au Niger, le Plan de lutte contre le sida au Mali (PLCS), le Plan national d’éducation a la citoyenneté (PNEC) par le gouvernement malien qui doit des somme au CNA mali d’ailleurs, etc. • Des partenaires privées Depuis plusieurs années, Point Afrique (compagnie d’aviation) soutient leur action, il s’agit d’une coopérative de voyageurs qui réinvestit ses bénéfices dans des projets de développements. Qui va permettre au le CNA de ne payer que les taxes pour les billets et offre fret (pour les aéroports de Bamako, Ouagadougou, Aganes, Dakar, Cotonou). C’est un partenariat de grande importance pour le fonctionnement du CNA, puisqu’il représente 800kg/AN, et 12 billets en moyenne, ce qui correspond à un apport d’environ 10000€ en nature. La contrepartie, c’est la vente d’un voyage type « écotourisme » ou les voyageurs peuvent accompagner une équipe du CNA, et une visibilité sur les supports de communications. 10 Le second partenaire important c’est Mitsubishi électrique qui permet d’obtenir un matériel numérique de haute qualité à pris coûtant (1200€ par projecteur), et du prêt de matériel (responsable des ventes de Mitsubishi France).Ils permettent aussi des formations de techniciens du CNA pour l’entretiens du matériel. • L’exemple du Cinéma Numérique Ambulant Burkina Création d'une structure mobile de projection - Première tournée de projections2 de films africains Juillet / Octobre 2007 Bilan des ressources financières allouées Source de financement Titre Montant Fcfa 12 000 000 Montant Euros 18 293,88 € Coopération suisse au Burkina Faso CNA France Subvention + don véhicule 766 000 1 167,76 € CNA Afrique Subvention Subvention 3 134 038 4 777,81 € CFI Subvention 1 311 914 2 000,00 € Association Loniya TOTAL ENTREES Achat de projections 785 000 1 196,72 € 17 996 95227 436,18 € Le moyen de financement est spécifique à chaque antenne du CNA, basé sur des relations locales, et des acteurs locaux, même si il est présenté ici le cas du CNA Burkina à titre d’exemple, il faut souligner que chaque CNA s’adapte à son pays et est lié au dynamisme de son équipe. Ainsi par exemple au Mali il y a trois CNA Mali, c’est une équipe d’une quinzaine de personnes. Les enjeux et les besoin sont spécifique même si la formule reste globalement la même. Conclusion Le CNA est dépendant des subventions allouées, même si compte tenue de l’ampleur de leurs actions, le budget nécessaire n’est pas considérable, le CNA a des difficultés à trouver des financements durables. Permettant ainsi d’assurer un emploi à touts les membres des équipes de terrain, et d’inscrire leur travail de façon réellement durable en ayant la possibilité d’imaginer des projets à long 2 Voir Annexe : bilan financier mensuel du CNA Burkina, juillet à octobre 2007 11 terme. Malgré les grandes quantités de projets qui n’ont pas tous étés cités ici, malgré la légitimité de leurs actions, malgré l’implication sur terrain locale du CNA, malgré le peu de moyens nécessaire à leurs fonctionnements, malgré tout cela, le CNA reste une association fortement tributaire du bénévolat (CNA France). Or celui-ci commence à annoncer ses limites, car même si le CNA est fort d’une présence dans quatre pays, s’il souhaite continuer son expansion et créer un véritable réseau du cinéma en Afrique, il semble inévitable de devoir s’inscrire dans des projets de plus grandes capacités, et donc obtenir des crédits plus conséquents. Mais pour trouver ces financements le travail bénévole semble insuffisant. Sans doute l’avenir me fera-t-il mentir, et l’énergie suscitée depuis plusieurs années maintenant continuera-t-il d’animer le souffle grandissant du Cinéma Numérique Ambulant en Afrique, je l’espère. ©Meyer, tendance Floue 12 Annexe 1 : Bilan financier mensuel du CNA Burkina (en Francs CFA) 13