pressedossier dt.

Transcription

pressedossier dt.
Independent Spirit Award 2002:
Prix du meilleur acteur, catégorie espoir, Paul F. Dano
Prix de la meilleure production Belladonna Production
L.I.E.
«On the Long Island Expressway there are lanes going east, lanes going west, and lanes going straight to hell.»
Un Film de Michael Cuesta
Avec Brian Cox, Paul Franklin Dano, Billy Kay
USA 2002 – 1 h 37 – couleur – 35mm – format 1: 1,85 – Dolby SR
Distribution: Xenix Filmdistribution GmbH, Langstr. 64, 8026 Zürich; Tel 01-296 50 40; Fax 01-296 50 45
www.xenixfilm.ch; [email protected]
www.lot47.com/lie
Sortie: août 2002
Synopsis
Howie (Paul Franklin Dano) a quinze ans . Il n’a pas de
chance dans la vie. Sa mère est décédée dans un accident
sur la Long Island Expressway. Depuis, il collectionne les
articles de journaux sur tous les accidents qui ont eu lieu
sur cette autoroute. Il vit dans un lotissement déprimant de
banlieue pour les familles aisées avec son père (Bruce
Altman), un entrepreneur mêlé à des affaires pas très
nettes. L’existence de son fils n’a pas l’air de l’effleurer
beaucoup.
Howie, ainsi livré à lui-même, se fait des propres copains. Il
va de temps en temps à l’école, mais il préfère traîner avec
sa bande. Il s’entend bien avec Gary (Billy Kay). Histoire de
se faire des sensations fortes, ils cambriolent des maisons.
La prochaine cible, c’est la maison de Big John Harrigan.
C’est Gary qui l’a décidé et ce n’est pas un hasard, car il a
encore des compte à rendre à ce type louche, qui a
certains penchants envers les adolescents.
Howie ne peut alors pas s’imaginer l’ampleur que cette histoire va prendre, puisque, à leur grande surprise, Howie va
commencer à rechercher l’affection et les faveurs de Big
John, bien plus âgé que lui.
A propos du film
Michael Cuesta est réalisateur de films publicitaires. L.I.E., qui est en fait l’abréviation de "Long Island Expressway",
est son premier film. Pour Cuesta, il n‘y a pas le bien d’un côté, le mal de l’autre, il n’y a pas seulement le blanc
ou le noir. Il peint ses personnages avec une telle délicatesse et intelligence qu’ils éveillent tous sans exception la
sympathie, y compris Big John. Cuesta a l’immense talent qui consiste à amener le spectateur à remettre en
question ses préjugés et tous les clichés inhérents à un tel sujet . Dans cette histoire d’enfance perdue, ce n’est
jamais ce que l’on s’imagine à première vue qui compte.
L.I.E. a suscité la controverse aux Etats-Unis. Bien que porté aux nues par la presse, il s’est vu interdit aux moins
de 17 ans par les contrôles publics. Est-ce là l’expression d’une fausse pudeur et hypocrisie américaine? La provocation semble plus venir du fait que le film est une approche prudente de la relation hésitante entre un adolescent
et un homme d’un certain âge et que cette relation n’est pas montrée du doigt, qu’elle ne fait pas l’objet d’un
jugement moral. Au contraire, c’est dans toute sa complexité qu’elle est décrite. Il fait confiance et rend sa liberté à
un spectateur adulte, c’est à lui de se faire sa propre idée.
Entretien avec Michael Cuesta
Le film commence avec Howie qui rappelle comment sont morts le chanteur compositeur Harry Chapin, le
réalisateur Alan Pakula, sa propre mère dans des accidents sur la Long Island Expressway. Quelle est l’importance de cette L.I.E. dans le film, quelle est la métaphore?
Harry Chapin était originaire de Long Island, sa chanson "The Cat’s in the Cradle" était un tube dans les années
70. Il vivait aux environs de Huntington Bay, l’endroit où je vis aujourd’hui, et est décédé au début des années 80
dans un accident de la route. Lorsque Alan Pakula est mort sur la L.I.E., j’étais en train d’écrire la dernière version du scénario. Ça m’a touché et j’ai décidé d’utiliser ces accidents mortels en partie comme métaphore. Je les
ai ajouté à celui de la mère de Howie à la sortie 52. Howie se demande pourquoi les gens autour de lui ont disparu précisément sur cette route qui le relie, lui, au monde extérieur. C’est une métaphore pour esquisser le
parcours d’un garçon dans les filets de l’adolescence, quelqu’un qui va passer dans le monde angoissant des
adultes, sans que l’on se demande s’il y est prêt ou pas.
Vous étiez jusque là réalisateur de films publicitaires ainsi que photographe. Où avez-vous puisé l’inspiration
pour ce film?
Je pense que l’inspiration la plus évidente, c’est mon enfance passée à Long Island. Mais la raison principale est
plus la volonté de faire un film qui touche émotionnellement et psychologiquement les gens, que cela leur soit
proche. Ce genre de films a toujours laissé des traces, en ce qui me concerne, et c’est ce que je voulais faire
depuis le début. J’ai grandi de manière relativement peu spectaculaire. Je faisais partie d’une bande de jeunes et
on faisait toutes sortes de conneries, mais ce qui m’intéressait vraiment en fait, c’était la lecture et le cinéma;
j’avais toujours un appareil photo sur moi. J’étais bien plus extroverti que Howie. Il y avait dans le quartier un
homme du même genre que Big John que l’on croisait en camionnette et qu’on appelait "Le gros". Après bien
des années, je m’en suis souvenu, lorsque j’ai commencé à travailler au scénario. On se doutait tous que ce type
était plus ou moins dangereux, mais c’est bien connu que la plupart des choses est due à l’imagination des
enfants. C’est Steve Ryder qui a suggéré que Big John soit un ancien Marine.
La description des adolescents est très réaliste, tout comme celle de la vie dans cette banlieue. Comment
avez-vous réussi à dresser un portrait de manière si juste?
C’est sans doute dû au fait que j’ai grandi à Long Island. Je voulais une vison du monde adolescent aussi réaliste
que possible. Je n’ai pas observé les jeunes pendant des mois, non, ce n’est pas ça. Je crois que ce sentiment
de réalisme est lié au casting d’une part, et au réalisme qui est automatiquement là, lorsque l’on tourne près
d’une autoroute. Je ne crois pas qu’une connaissance accrue du monde adolescent soit nécessaire – on sait tous
ce que c’était – mais je pense que nous avons trouvé des acteurs exceptionnels et que c’est grâce à eux que le
film fonctionne. Les banlieues sont, à l’opposé des centres villes, des lieux où l’on peut, de nos jours, créer un
sentiment de réalité auprès des spectateurs. Tout comme Scorcese utilisait dans les années 70 le son et l’odeur
de New York, c’est maintenant le son de l’autoroute qui suggère une expérience commune. Le bruit ininterrompu
de la circulation est une composante essentielle de la vie dans ces quartiers, tout le monde connaît cette
sensation et peut s’y retrouver. Ayant moi-même grandi dans une banlieue, puis étant allé vivre en ville, pour
finalement revenir en banlieue, lorsque j’ai fondé
une famille, je peux vous dire que les banlieues ne
sont plus principalement des cités dortoirs. Ça n’a
rien à voir avec le chant des grillons dans le vent
non plus.
Des films comme AMERICAN BEAUTY ou
HAPPINESS tirent un bon nombre de leur
potentiel dramatique de ces quartiers suburbains qu’ils ont pour décors.
Ceux qui ne vivent pas dans ces quartiers ne
peuvent pas s’imaginer à quel point ces
agglomérations, qui sont par définition des cités en
marge d’une grande ville, sont devenues
indépendantes. Les banlieues modernes ont leurs
propres ressorts industriels, leur propres chaînes de
télévision. Elles ont leur propre culture, leur propre
rythme, leur éthique et leur morale aussi. Même si
c’est un rapport ambigu, j’aime ces lieux. C’est idéal pour y élever ses enfants, c’est assez éclectique. On y
trouve tout. Ça va de la mafia aux artistes en passant par les employés de bureau. Un peu de tout, en fait, et je
sais que ce sera, de ce point de vue, mieux pour mes enfants. Et l’on sait aussi que derrière chaque porte se
cache bien des histoires.
Comment avez vous trouvé les adolescents?
Judy Henderson, notre agent à New York, nous a montré pas mal de jeunes du coin. Paul Dano (Howie) est
originaire du Connecticut et Billy Kay (Gary) vient de Huntington, Long Island. Judy avait en outre fait le casting
de SUBURBIA, le film de Linklater, et le fait qu’elle connaisse tant de jeune talents du coin a été une aide
inestimable. J’aime bien travailler avec les enfants. Mais même s’ils veulent devenir comédiens à tout prix, ils ne
le sont jamais. Et quand ils commencent à jouer, ils sont mauvais. Paul est d’une intelligence extrême, très intuitif
et sensible. Il était le deuxième ou le troisième au casting. Comme je m’étais dit qu’on en verrait au moins 600,
j’ai d’abord pensé qu’il ne faisait pas l’affaire, parce que ça ne pouvait pas être aussi facile. Mais mes producteurs
sont devenus hystériques et ma femme m’a menacé de divorce, si je ne le prenais pas. Tout le monde était d’avis
qu’il était idéal pour le rôle.
Billy Kay est venu pour le rôle de Howie, mais je me suis tout de suite dit que je tenais là Gary. C’est un mec sûr
de lui et qui a toujours réponse à tout. Déjà au casting, il a commencé à frimer: le Gary idéal. Je le trouve super
dans le film.
Bien que vos enfants soient loin de l’adolescence, est-ce que votre rôle de père dans la vie a influencé
d’une manière ou d’une autre le personnage du père dans le film.
Je crois que je me place des deux côtés dans la relation père fils. Je comprends aussi bien Marty que Howie.
Tous les parents font des erreurs et comme beaucoup de parent, mon travail prend beaucoup de place. C’est
simple de comprendre ce que ressentent les enfants quand leurs parents ne prennent pas le temps de s’occuper
d’eux. Marty est un de ces nombreux types qui vivent dans ces banlieues. Il perd son temps en essayant de
gagner de l’argent, de faire bonne figure. On fait face de nos jours à l’incroyable pression de devoir avoir du
succès. Je considère Marty comme une victime de ce système.
La maison de Marty est très spéciale.
Je recherchais ce look aseptique cultivé par la classe moyenne supérieure dans les années 80, lorsque les
milieux économiques étaient florissants et que les gens comme Marty pouvaient se permettre de balancer leur
argent par les fenêtres. Je voulais un contraste saisissant entre cette maison et celle de Big John, je recherchais
des antinomies spécifiques. Chez Big John, c’est aménagé comme dans les années 70, d’une manière excentrique, éclectique et exubérante, ça a même quelque chose de mystérieux.
Racontez-nous comment s’est passé le travail avec Brian Cox, qui joue Big John.
Je ne ferai jamais assez d’éloges à son sujet. C’est un acteur exceptionnel, ce fut un plaisir de travailler avec lui.
Pour moi, le personnage de Big John est essentiellement marqué par le refoulement de ses sentiments de
culpabilité. Ce serait trop simpliste d’affirmer qu’il est purement méchant ou qu’il ne cherche qu’à exploiter les
autres comme on pourrait le penser d’un homme qui s’intéresse aux adolescents. Il sait que ses penchants sont
problématiques. Il est essentiel que les spectateurs puissent le comprendre, lui trouvent même un côté sympathique. Lorsque j’ai pensé à Brian pour le personnage, j’ai regardé MANHUNTER de Michael Mann où il est le
premier à jouer Hannibal Lector ainsi que ROB ROY dans lequel il joue un lèche-botte qui se fait égorger par
Jessica Lange.
Lorsque je l’ai rencontré, j’ai tout de suite remarqué qu’il avait compris le rôle quand il m’a dit qu’il était fasciné
par le côté paternel de Big John. Brian m’a toujours soutenu dans les moments de doute et m’a conseillé de faire
confiance au scénario et à tout ce que nous avions tourné. Il est incroyablement cultivé, il a lui-même été
réalisateur et ses commentaires étaient toujours très fouillés et réfléchis.
La relation entre Howie et Big John évolue sur une ligne ténue, elle pourrait à tout moment basculer.
J’ai tout fait pour que les intentions de Big John soient floues. Howie éveille en Big John un instinct paternel, ce
qui est en contradiction avec son comportement habituel. Mais on ne sait jamais où tout cela va mener. Et je
trouve cela passionnant et inquiétant à la fois. Howie sait quant à lui qu’il détient un pouvoir énorme sur Big John
et quand Big John s’en aperçoit, il soutient Howie quand il a en a le plus besoin. On le voit en particulier quand
Howie récite le poème de Walt Whitman. Je trouve que c’est la scène la plus intime du film.
Fiche artistique
Brian Cox (Big John)
L’acteur, "le comédien au talent le plus multiple de sa génération", a obtenu deux Olivier
Awards pour ses prestations dans "Titus Andronicus" au Royal Shakespeare Company’s
Swan Theatre et pour "Rat in the Skull" au Royal Court Theatre à Londres et New York.
On a pu voir récemment Brian Cox au cinéma, entre autre dans THE AFFAIR OF THE
NECKLACE aux côtés d‘Hilary Swank, MORALITY PLAY avec Willem Dafoe et dans la
comédie SUPER TROOPERS. On le verra prochainement dans THE BOURNE IDENTITY
avec Matt Damon.
Ses films les plus connus sont: MANHUNTER, THE MINUS MAN, FOR THE LOVE OF
THE GAME, RUSHMORE, THE CORRUPTER, THE BOXER, THE LONG KISS
GOODNIGHT, BRAVEHEART, ROB ROY et HIDDEN AGENDA.
On voit Brian Cox régulièrement sur les scènes de théâtre.
En 2000, il a été réalisateur d’un épisode de la série télé OZ de HBO
Il est également l’auteur de deux ouvrages: "Salem to Moscow: An Actor’s Odyssey" et "The Lear Diaries".
Paul Franklin Dano (Howie)
Est né et a grandi au Connecticut. Dano a joué dans plusieurs pièces de théâtre à
Broadway, entre autre le rôle du garçon de douze ans, Scrooge, dans "A Christmas Carol"
de Dickens ou dans “Ragtime”. Il a déjà fait son apparition dans des films indépendants
(ANIMAL ROOM) ou dans des téléfilms (SMART GUY).
Billy Kay (Gary)
Il a grandi à Huntington, Long Island. Billy a commencé sa carrière à l’âge de six mois
dans la comédie THREE MEN AND A BABY, a joué dans des films publicitaires et à onze
ans a participé à la comédie musicale "Oliver". Il a également joué dans THE WIZ et
TOMMY.
Gary est actuellement sur les écrans de télévision dans la série GUIDING LIGHT de CBS
dans le rôle de l’adolescent rebelle Shayne. Il était également aux côtés de Timothy Dalton
et Nastassja Kinski dans TIME SHARE pour la Fox Family Channel.
Howie
Big John
Gary
Marty Blitzer (le père)
Kevin Cole
Brian
Scott
Conseillère
Avocat de Marty
Paul Franklin Dano
Brian Cox
Billy Kay
Bruce Altman
James Costa
Tony Michael Donnelly
Walter Masterson
Marcia DeBonis
Adam LeFevre
Fiche technique
Michael Cuesta (réalisateur)
Michael Cuesta a commencé sa carrière dans l’audiovisuel en tournant des films publicitaires qui ont d’ailleurs
été primés. Il a été récompensé entre autre par le Museum of Modern Art et à l’occasion de divers festivals du
film publicitaire. Il a travaillé pour pratiquement toutes les plus grandes agences de publicité aux Etats-unis et en
Europe. On reconnaît son style par le fait qu’il raconte des histoires humaines avec des images très fortes dans
des endroits aussi atypiques qu’originaux.
Il a étudié à l’Ecole des Arts Visuels de New York la littérature et la photographie. Avant d’être réalisateur, il
voulait être photographe. Il vit avec sa femme et ses deux enfants aux environs de New York.
Steve Ryder (coauteur)
Steve Ryder a grandi dans le Bronx et a longtemps cherché sa voie professionnelle: Du reportage de police au
journalisme pour le New York Daily News en passant par la poésie et les nouvelles.
Il est maintenant scénariste ainsi que script doctor.
Producteurs
Coproducteurs
Musique
Image
Montage
Casting
Décors
Costumes
Maquillage
Son
Rene Bastian
Michael Cuesta
Urs Hirschbiegel
Valerie Romer
Jose Gilberto Molinari-Rosaly
Linda Moran
Pierre Földes
Romeo Tirone
Eric Carlson
Kane Platt
Judy Henderson
Elise Bennett
Daniel Glicker
Persefone Karaksota
David Alvarez