Le front national : p 16

Le Front National, proche de ouvriers ?
Dans cette campagne électorale, le FN parle de social.
Marine Le Pen a entamé depuis 2002 une réflexion pour dédiaboliser le FN, elle a compris que
les propos racistes qui sont la base de ce parti ne peuvent suffire à atteindre le pouvoir.
Elle a compris que le score surprise de 2002 était dû à la déception des Français face aux programmes des
partis classiques de droite comme de gauche.
Elle a entrepris la conquête des abstentionnistes et de ceux qui n’y croient plus.
Mais pour autant, le Front National est-il la solution ?
Ce parti a été créé en 1972, dans un contexte de guerre froide. Il est alors très anti-communiste.
Jean-Marie Le Pen qui émerge électoralement en 1983 est pour une économie ultralibérale et donc une diminution de l’intervention de l’Etat.
Dans les années 1995-1996, le Parti Communiste s’effondre et les classes populaires sont attirées par le vote protestataire du FN. C’est là que commence à apparaître le souci du social dans leurs slogans.
C’est vers cette époque aussi que son discours raciste s’adoucit (du moins officiellement), il n’est plus
question de supériorité ou de hiérarchie des races mais de préserver les identités en évitant de les mélanger.
Le FN conceptualise alors la thématique « Ni droite, ni gauche, Français », un slogan fascinant emprunté
aux années 1930. Il veut rassembler non plus par des solidarités de classes mais par des solidarités nationales de type ethnique.
Pendant longtemps la seule réponse à tous les problèmes de la France a été
« l’immigration, cause de tous les problèmes ».
Le FN estime qu’il y a des cultures incompatibles avec la culture européenne et française, avec les valeurs républicaines. Il pointe du doigt les musulmans. Stratégiquement, c’est très adroit, cela leur permet d’exprimer une certaine xénophobie au nom des valeurs progressistes : la défense de la laïcité. Mais si aujourd’hui ce sont les musulmans, hier c’étaient les juifs, demain ce
seront peut-être dans d’autres populations.
Mais quant on arrive à un score de 20 % aux élections présidentielles et qu’on veut
aller plus loin, il faut un peu peaufiner le programme.
Le FN parle maintenant de « préférence nationale » qui nourrit 90 % de ses mesures.
L’autre volet, c’est la fermeture des frontières et la sortie de l’euro.
Dans ce programme, tout est pensé du point de vue des fermetures : fermeture symbolique
(l’identité), juridique (l’accès à la nationalité) et géographique (les frontières).
Quant on regarde vite fait ses propositions économiques il est vrai qu’on trouve parfois des
similitudes avec les autres … le FN a pioché dans les autres programmes les mesures qui
peuvent séduire dans les domaines qu’il ne maîtrise pas.
Il ne sait parler que de réduire l’immigration, voire la supprimer… pour le reste tout est
assez vague, pas de mesures précises.
Quant on interroge les responsables du FN sur la mise en application dans la loi de la préférence nationale,
on a l’impression qu’ils ne réalisent pas que ce serait anticonstitutionnel.
Que les ouvriers, la classe ouvrière ne s’y trompe pas : la lutte des Français
pure souche contre les étrangers ne résoudra pas leurs problèmes !
16
Ou le Front de Gauche ?
C’est la lutte contre le capitalisme, les marchés financiers qui permettra une
plus grande justice sociale.
Le sentiment d’appartenance à un groupe que cherche les déçus de la politique, c’est dans la lutte des classes qu’ils doivent le trouver.
Et c’est bien ce qui se passe actuellement avec la formidable montée du Front de Gauche !
Le Front de Gauche est un parti rassembleur sur des valeurs de solidarité qui redonne confiance dans une
vraie gauche.
Un parti qui a le courage de redire ces mots qu’on nous a dit ringards : la lutte des classes.
Un parti qui ne se trompe pas de cible et qui parle de résoudre tous les problèmes concrets des classes populaires par un autre partage des richesses.
Un parti qui parle de « l’humain d’abord ».
« L’enfer des pauvres fait le paradis des riches » disait Victor Hugo …
et c’est là qu’est le véritable problème.
Prenez le pouvoir !
17