Agritaine dossiers n°35 - Chambre Régionale d`Agriculture d`Aquitaine

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Agritaine dossiers n°35 - Chambre Régionale d`Agriculture d`Aquitaine
agritaine
dossiers
Dossiers d’information de la Chambre régionale d’agriculture d’Aquitaine
NUMÉRO 35
NOVEMBRE 2013
Dordogne • Gironde • Landes • Lot-et-Garonne • Pyrénées-Atlantiques
Adapter, accompagner
et anticiper
Avec
INOSYS
l’agriculture aquitaine renforce son triple A
L’Aquitaine, avec ses 43.100 exploitations agricoles, est caractérisée par un
assolement diversifié et des systèmes
d’exploitation de type polyculture-élevage
qui permettent de valoriser l’ensemble
du territoire pour faire de l’Aquitaine la
1ère région française en terme d’économie,
d’emploi et d’agro-alimentaire.
Cette réalité a motivé la Chambre régionale
d’agriculture d’Aquitaine pour participer
à la démarche mutualisée « Références
Systèmes » INOSYS, lancée par l’APCA
(Assemblée Permanente des Chambres
d’agriculture) fin 2010.
La réalisation d’une typologie des systèmes
d’exploitations est la première étape d’une
démarche complète et harmonisée de
construction, en régions, d’observatoires
des systèmes de production agricole
permettant de mieux appréhender les
réalités de la ferme régionale.
Les Chambres d’agriculture d’Aquitaine
disposent désormais, grâce au partenariat
avec les services statistiques de la Direction
Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture
et de la Forêt, d’un nouvel outil, une typologie précise des exploitations agricoles de
la région qu’il est essentiel de valoriser à
plus d’un titre.
Sommaire
Dispositif INOSYS
Une nouvelle typologie
d’exploitation ........................... p.2
D’une part cet outil a toute sa place dans
le conseil qui constitue le cœur de métier
des Chambres d’agriculture.
Panorama de l’agriculture
d’Aquitaine selon INOSYS ... p.3
D’autre part, INOSYS permet d’avoir une
lecture plus transversale de l’impact des
politiques publiques sur les chapitres
économique et environnemental, et de
définir un nouveau mode relationnel avec
les Instituts Techniques.
Les systèmes en productions
animales .............................. p.6
D’autres partenariats doivent également se
tisser pour mutualiser les compétences et
outils de chacun dans un objectif final de
conseil pertinent auprès des agriculteurs
de la région.
Dominique Graciet,
Président de la Chambre d’agriculture Aquitaine
Les systèmes en productions
végétales ............................ p.4
Typologie INOSYS
1ère étape d’un projet
à long terme ........................... p.8
agritaine
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NUMERO 35
NOVEMBRE 2013
PAGE 2
Dispositif INOSYS
Une nouvelle typologie d’exploitations
En créant le dispositif INOSYS sur tout le
territoire national, les Chambres d’agriculture,
relayées par l’APCA (Assemblée Permanente
des Chambres d’Agriculture) et en partenariat
avec les services statistiques du Ministère et
les instituts de l’élevage, se sont dotées d’un
outil complet : INOSYS, destiné à améliorer le
conseil aux agriculteurs.
Mieux connaître la diversité des agricultures dans
les territoires, être en capacité d’évaluer le fonctionnement des principaux types d’exploitation à partir
de cas réels mais aussi disposer de références et
d’indicateurs sur les performances des systèmes
d’exploitation tant au niveau économique, social ou
environnemental, sont les 3 enjeux de ce dispositif.
Le résultat de ce travail cible trois types de publics :
• Les élus qui doivent disposer d’une cartographie
de la diversité des systèmes d’exploitation dans
les territoires.
• Les conseillers qui ont besoin de références
locales pour le conseil, la formation, les études de
territoire et l’approfondissement de problématiques
nouvelles (Agro-écologie, Ecophyto…).
• Les agriculteurs qui doivent raisonner l’évolution
de leur système d’exploitation de manière pertinente.
Ainsi, le groupe Chambres d’agriculture a souhaité proposer un projet fédérateur stratégique
vis-à-vis de ses publics cibles. Les approches,
méthodes et outils d’acquisition de références sur
les systèmes d’exploitations agricoles s’en trouvent
harmonisés avec, en outre, une volonté affirmée de
renforcer les partenariats existants avec les instituts
techniques et les services statistiques du Ministère
en région, mais également le désir d’en développer
de nouveaux.
Une nouvelle approche pour classer les exploitations agricoles
Historiquement, la typologie des exploitations agricoles utilisée est celle par OTEX1
(méthode européenne de classement par
orientations technico-économiques) avec
une vision principalement filière. Cependant dans le contexte actuel, avec la dérégulation des marchés, l'augmentation du
prix des intrants, l'équilibre variable entre
les ateliers d'une même exploitation en lien
avec la volatilité des prix et les politiques
publiques, cette analyse verticale n'est plus
suffisante. Une vision globale de l'exploitation s'impose, avec une approche système.
C’est pourquoi, le projet national INOSYS
a basé le classement des exploitations
agricoles sur les caractéristiques techniques
influant sur leur organisation et leur logique
de fonctionnement.
La typologie INOSYS s’est construite en
2 étapes :
Définition des exploitations
INOSYS
La typologie INOSYS ne classe pas
les 43.055 exploitations recensées en
2010. Les exploitations retenues et
dénommées exploitations INOSYS ont été
sélectionnées sur la base de leur poids
économique : PBS3 > 25.000 € ET de
leur impact sur la main d’oeuvre : PBS
< 25.000 € mais déclaration d’au moins un
mi-temps sur l’exploitation pour les moins de
62 ans. Elles représentent 29.065 exploitations, soit 69 % du panel initial.
Par opposition, les autres exploitations sont
qualifiées « Petites exploitations ».
1
Classification OTEX : «une exploitation est spécialisée dans une
orientation si la PBS de la ou des productions concernées dépasse
deux tiers du total»
2
BDNI = base de données nationale identification
3
PBS = production brute standard
Recensement agricole 2010 : 43.055 exploitations
14.315
13.390
Petites
Exploitations
productions végétales
4.521
Expl. spécialisées Grandes cultures et cultures industrielles
9.788
Expl. avec cultures pérennes ou spécialisées
exploitations
518 spécialisées Maraîchage
977 spécialisées Arboriculture
482 spécialisées Horticulture-Pépinières
6.705 spécialisées Viticulture
1.210 mixtes (+ champignons)
• La définition de critères discriminants
à dire d'experts :
Sur la base des connaissances des experts
de terrain, chaque région a proposé une
sélection de critères discriminants permettant de séparer les groupes. Un cadrage
national de la typologie a permis de hiérarchiser ces critères et de les associer à des
seuils significatifs pour chaque atelier afin
de permettre un classement des exploitations par exclusion, sous la forme d’une
arborescence.
29.665
Exploitations
INOSYS
10.978
Exploitations
avec herbivores
Expl. avec herbivores viande
3.207 Viande polyculteurs-éleveurs
3.269 spécialisées Viande
4.502
Expl. avec herbivores lait
1.289 Herbivores lait avec atelier végétal
3.213 spécialisées Elevage et lait
2.828
Exploitations
avec granivores
2.153
Expl. avec granivores et productions végétales
675
Expl. spécialisées granivores
• La quantification des systèmes
d'exploitations :
Une fois les groupes déterminés, la
typologie complète, avec ses déclinaisons
régionales Aquitaine, a été quantifiée
(effectif dans chaque groupe) grâce au
traitement des données du Recensement
agricole 2010, mais également à partir de
la BDNI2 pour le classement spécifique des
bovins viande.
6.476
592 spécialisées Volailles
251 Poulets de chair
26 Poules pondeuses
302 Palmipèdes gras
71 spécialisées Porcs
687
Statuts spéciaux et
productions spéciales
Pour en savoir plus
sur la méthodologie, les critères,
les seuils ; l'arborescence
complète : www.aquitainagri.fr /
Agriculture en Aquitaine /
Typologie des systèmes
d’exploitation : INOSYS
141 Expl. spécialisées Abeilles
478 Expl. spécialisées Equidés
68 Expl. fourrure, gibier ou viande spéciale
857
Exploitations
Petits élevages
Source : RA 2010, traitement CRAA
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NOVEMBRE 2013
Panorama
de l'agriculture d'Aquitaine
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Répartition des systèmes de production INOSYS
par département (en nombre d’exploitations)
selon INOSYS
9 000
8 000
Petits élevages
Sur les 29.665 exploitations retenues, la méthodologie INOSYS
permet de mettre en lumière la diversité et la richesse de notre
agriculture, caractérisée par la prépondérance et la variété des
systèmes de polyculture‑élevage.
7 000
5 000
Parmi ces exploitations, près de la moitié (14.315) sont des exploitations
à dominante végétale dont les 2/3 correspondent aux exploitations dites
« pérennes ou spécialisées » (viticulture, maraîchage, arboriculture
et horticulture-pépinières). Celles à dominante élevage (13.806) sont
majoritairement représentées par les systèmes herbivores viande. Les
exploitations granivores et équidés représentent respectivement 9 %
(2.828) et près de 2 % (478) des exploitations INOSYS.
Expl. spécialisées
ruminants viande
4 000
Expl. cultures pérennes
ou spécialisées
Expl. spécialisées
élevage granivores
6 000
Expl. avec élevage lait
3 000
Expl. grandes cultures
et légumes de plein champ
2 000
Statuts spéciaux et productions
spéciales (abeilles, équidés, gibier)
1 000
0
Dordogne
Gironde
Les exploitants agricoles
Les nouveaux installés
Près de la moitié des chefs d'exploitations
ont plus de 50 ans, avec une moyenne
de 48,6 ans. 22 % des exploitations ont
des exploitants pluri-actifs mais cette
caractéristique est plus significative dans
les systèmes équins sans loisirs, grandes
cultures, fruits à coques, producteurs de vin
en négoce et éleveurs de ruminants viande,
avec des taux compris entre 30 et 40 %.
Les agriculteurs installés depuis moins de
5 ans, près de 4.000, représentent 13 %
des agriculteurs INOSYS recensés en 2010.
• Les systèmes viticoles et herbivores
sont ceux où l'on retrouve le plus grand
nombre de nouveaux installés (ce sont les
systèmes où il y a également le plus d'agriculteurs). En revanche, les systèmes spécialisés volailles, maraîchage sans abris et
horticulture-pépinières sont ceux où la part
des nouveaux installés, avec ou sans DJA4
est la plus forte. Les groupes plus discrets
comme les systèmes abeilles, équins ou
statuts spéciaux affichent également des
taux d'installation de plus de 25 %.
Dans les intentions d’installations,
le hors cadre familial ne représente que 2,7 %
3,7%
13,8%
2,7%
45,3%
34,5%
Co-exploitant
membre de
la famille
autre
sans objet
successeur
ne sait pas ou
sans successeur
Petites exploitations
Les petites exploitations, au nombre de
13.390, représentent 31 % du recensement
total. Malgré leur nombre significatif, ces
exploitations ne couvrent que 8 % de la
SAU totale, pèsent 2 % de la PBS totale et
emploient 6 % des UTA totaux.
Plus concentrées, dans les départements
de Dordogne et des Pyrénées-Atlantiques,
ces exploitations, quasi exclusivement
de type individuel, sont spécialisées en
productions végétales (majoritairement en
grandes cultures) puis en ruminants viande.
1/3 de ces petites exploitations ont des
exploitants pluri-actifs dont 77 % sont dans
la classe d'âge des 30-60 ans.
4
DJA : Dotation Jeune Agriculteur
5
UTA : Unité de Travail Agricole Annuel
• Quatre fois sur dix, ils sont aidés par
le dispositif national (pour ceux âgés de
moins de 40 ans, condition d'éligibilité de la
DJA). Rapporté à l'ensemble des nouveaux
installés, la DJA soutient un quart des projets. Il s'agit en priorité d'installations sur
Landes
Lot-etGaronne
PyrénéesAtlantiques
des systèmes herbivores lait ou viande et
maraîchage et plus particulièrement avec
serres chauffées.
• Sur l'ensemble des agriculteurs INOSYS,
tous âges confondus, 44 % (13.000) ont
utilisé la Dotation Jeune Agriculteur au
moment de leur installation. Ainsi l'aide de
l'état concernait proportionnellement plus
de projet qu’à l’heure actuelle.
Répartition des nouveaux installés
par département
1 200
1 000
35 %
14 %
800
21 %
600
26 %
86 %
400
28 %
79 %
200
0
72 %
Dordogne
Gironde
Landes
Avec DJA
Sans DJA
65 %
74 %
Lot-etGaronne
PyrénéesAtlantiques
L'Aquitaine : une région d'emploi agricole
Les exploitations INOSYS regroupent 94 % de l’emploi agricole réparti de la façon
suivante : 39.000 UTA5 familiales, 21 200 UTA salariées (près de 90 % de permanents) et
9.700 UTA saisonniers ou occasionnels.
En moyenne, les exploitations emploient 2,3 équivalents temps pleins. Le recours à
la main d'oeuvre salariée est nettement supérieur à la moyenne pour les 3 systèmes
horticulture-pépinières, viticulture et spécialisés volailles. Les systèmes élevages herbivores
sont caractérisés par une main d'oeuvre totale moins importante que la moyenne mais ils
sont plus dépendants de l'emploi familial.
Répartition de la main d’oeuvre par système d’exploitation INOSYS
5
4
3
= moyenne
régionale 2,9 UTA
2
= moyenne
régionale 1,3 UTA
1
0
UTA
moyen par
exploitation
Grandes Maraîchage Arboriculture Horticulture V iticulture V iande spécialisées
poly culteurs V iande
Pépinières
cultures et
élev eurs
légumes
de plein
champ
Productions végétales
V olailles
spécialisées Granivores Granivores
Lait
et autres
élev age
et
av ec
et lait
Grandes prod. végétales
atelier
cultures
v égétal
Productions herbivores
Porcins
Productions granivores
UTA familiales
UTA salariés
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INOSYS : les systèmes
en production
végétales
Les exploitations avec productions végétales regroupent celles dites
« Grandes cultures et industrielles » (4.521) et « Cultures pérennes
et spécialisées » (9.788). Les systèmes céréaliers et viticoles sont
largement majoritaires avec plus de 60 % des exploitations végétales.
Parmi les 220 exploitations avec « cultures spéciales », 163 (74 %)
produisent du tabac. Les systèmes cultures industrielles et légumes
de plein champ concernent 661 exploitations. Il s’agit des légumiers
cultivant moins de 5 légumes, situés en majorité dans les Landes et
le Lot‑et‑Garonne.
La spécialisation6 dans une production végétale donnée est très
importante ; près de 82 % des exploitations productions végétales
sont concernées.
La viticulture largement en tête
Sur les près de 9.000 exploitations vigne recensées en 2010,
6.705 sont classées dans le groupe Spécialisées Viticulture
(74,5%). C'est le groupe le plus important de la région, le plus
spécialisé mais également le plus concentré puisque 85 % de
ces exploitations se situent en Gironde. Les exploitations non
classées dans ce groupe se retrouvent majoritairement dans
deux autres systèmes INOSYS respectivement bovins viande +
viticulture (449) et mixtes cultures pérennes (184) où la viticulture
est associée soit aux grandes cultures, soit à l'arboriculture. La
viticulture reste de loin la filière prépondérante en Aquitaine tant
par son poids économique, près de 40 % de la PBS régionale,
que par sa politique de qualité, 96 % des exploitations sont sous
signe officiel de qualité.
Le groupe Spécialisées Viticulture couvre 130.187 ha au total avec
une surface moyenne par exploitation de 19,4 ha. Les producteurs
en chais particuliers (producteurs de vins) représentent 65 % de
ce groupe et parmi eux 33 % vendent majoritairement leur vin
en bouteilles.
Répartition des exploitations Spécialisées Viticulture
par systèmes INOSYS (en nombre d’exploitations)
2 000
Conseillère Entreprise
pour la Chambre d’agriculture de la Gironde
Quelle est votre expérience en termes de typologie ?
J’ai participé à un groupe de travail sur un projet national intitulé
ROSACE Viticulture. Il s’agissait de caractériser et dénombrer les
exploitations viticoles dans plusieurs bassins en France en suivant
une méthode harmonisée. Le groupe a choisi de distinguer les
exploitations par systèmes basés sur 2 critères, les circuits de
commercialisation et le positionnement en prix sur le marché. Ce
travail a permis d’élaborer en 2011 une typologie girondine des
exploitations viticoles et de clarifier un paysage qui n’était pas
forcément celui que j’imaginais. Dans le même temps, nous avons
créé des « cas-types fermes de références », grâce au suivi fin de
23 viticulteurs et nous avons calculé des données économiques
précises en terme de chiffre d’affaires, résultats, prix de revient
ou situations financières sur 5 types d’exploitations.
Qu’est-ce que la typologie INOSYS apporte de plus ?
Pour moi, INOSYS a permis de travailler en profondeur au niveau
régional. Jusqu’à présent je disposais uniquement d’un référentiel girondin, même s’il s’agit du plus gros bassin de production
français et qu’il représente 85 à 90 % de la viticulture régionale. En
comparant les données INOSYS à celles dont je disposais jusqu’à
présent, j’ai pu également constater une grande cohérence des
résultats. Avec le RA 2010, nous avons bénéficié d’une source
d’informations très sûre. Enfin, grâce à INOSYS, nous pouvons
confronter nos données à celles d’autres bassins viticoles sur une
échelle plus vaste que ROSACE en parlant un même langage.
Quelles peuvent être les attentes des conseillers et des
professionnels par rapport à cet outil ?
Je souhaite qu’INOSYS nous permette de mieux diffuser l’information tant auprès des conseillers que des agriculteurs. Cette
question de la diffusion des informations est essentielle d’une
part vis-à-vis des professionnels qui définissent les orientations
de la politique agricole, mais également des conseillers pour qui
une telle typologie peut représenter la base d’un conseil de type
nouveau et complet. Grâce à la typologie INOSYS nous pouvons
désormais adapter totalement l’accompagnement à la stratégie
de l’exploitation.
Quelles sont vos attentes concernant plus spécifiquement
la vigne ?
1 500
1 000
500
0
Florence Lamoureux
prod. de raisin
à destination
coop négoce
prod. de moûts
à destination
coop négoce
prod.vin vrac
pour négoce
prod. vin vente
mixte
prod. vin vente
en cave
(en bouteilles)
prod. Mixte
(raisins,
moûts, vin)
CHAIS PARTICULIERS
PyrénéesAtlantiques
Lot-et-Garonne
Landes
6
Spécialisation = 66 % de la PBS est réalisée par un seul type
de production
Gironde
Dordogne
Beaucoup de fausses idées circulent sur le secteur viticole.
Peut-être parce que jusqu’en 1998, il y avait peu de références
économiques exploitées car les situations étaient bonnes. Peu
de viticulteurs connaissaient leurs coûts de production réels.
Aujourd’hui avec la crise, nous avons encore plus besoin de
chiffres. Sur la base d’INOSYS, il serait intéressant de pouvoir
disposer de données de prix qui ne sont pas dans l’enquête
RA. Dans les cas-types, nous devrons également étudier plus
particulièrement le positionnement du Lot-et-Garonne et de la
Dordogne qui sont sur des systèmes mixtes.
Enfin, avec INOSYS, nous avons la chance de disposer d’une
photo du paysage agricole par stratégie, et non uniquement par
production. Maintenant il va falloir l’exploiter ! Nous allons travailler
sur cette base INOSYS pour faire des simulations de trésorerie
sur l’impact de la grêle et la conduire sur 3 types d’exploitations
viticoles. Ces informations seront partagées avec les banques et
les collectivités territoriales. INOSYS est donc immédiatement utile !
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Arboriculture et maraîchage
Cultures phares du nord Aquitaine
Les grandes cultures
Les systèmes Spécialisées Arboriculture et Maraîchage regroupent
respectivement 977 et 518 exploitations.
Le groupe Spécialisées Céréales et Oléo-protéagineux (COP),
constitué de 2.133 exploitations représente 14,9 % des systèmes
spécialisés en productions végétales (7,2 % des exploitations
INOSYS).
Un atout pour les systèmes polyculture-élevages
• Le groupe Spécialisées Arboriculture ne regroupe que 28 %
de la totalité des exploitations arboricoles INOSYS et 53 % des
surfaces totales des vergers. Ceux-ci, sont associés à l'élevage
ruminants pour 660 exploitations (55 % en Dordogne, bassin
Limousin) et aux autres cultures dont grandes cultures en majorité pour 621 exploitations (50 % en Lot-et-Garonne). La grande
majorité des exploitations commercialise en circuits longs.
Au sein de ce groupe :
• 53 % n’irriguent pas.
• 32 % des exploitations sont classés dans le groupe Irrigation et
sont essentiellement conduites en monoculture de maïs.
• 1.167 exploitations cultivent moins de 50 ha (54,7 %).
Répartition des systèmes arboriculture
par département (en nombre d’exploitations)
Moyenne de SAU des systèmes
Spécialisées Céréales-oléoprotégineux
600
Ha
120
500
103,3
100
400
Pyrénées-Atlantiques
Lot-et-Garonne
200
Landes
Dordogne
Fruits à pépins
(dont Kiw i)
Fruits à
noyaux
Fruits à
coques
Fruits pour la
transf ormation
(prune)
Arbo mixte
Modes de commercialisation
pour les systèmes d’exploitation maraîchage
160
61,1
58,9
33,0
20
0
• Les exploitations maraîchage sont réunies à 38 % dans le
groupe Spécialisé et à 42 % dans le groupe mixtes pérennes.
Les producteurs en maraîchage plein champ sont près de 2/3 à
commercialiser leur production en circuit court. Les exploitations
en serres chauffées, essentiellement concentrées en Lot-etGaronne, sont très spécialisées et produisent en grande majorité
fraises et tomates.
71,7
60
40
Gironde
100
0
81,8
80
300
COP s ans
irrigation e n
m onoculture
de m aïs
COP s ans
irrigation e n
culture s
as s olé e s
COP
partie lle m e nt
irrigué e s e n
m onoculture
de m aïs
COP
partie lle m e nt
irrigué e s e n
culture s
as s olé e s
COP
m oye nne m e nt
irrigué e s
COP tré s
irrigué e s
En revanche 98 d’entre elles ont une surface supérieure à 150 ha.
Contrairement aux systèmes viticulture, ils sont peu spécialisés. En effet, les exploitations de plus de 40 ha de céréales et
oléo-protéagineux associées aux productions animales représentent 21,2 % des exploitations INOSYS (6.305) et se retrouvent
dans les groupes dits « élevage ». Ceci souligne l'importance
des céréales et oléo-protéagineux dans ces types d'exploitations
polyculture-élevages.
120
Répartition des exploitations BIO par Type INOSYS
80
40
Serres
chauf f ées
Serres
f roides
ng
it lo
cu
c ir
it m
ix te
cu
c ir
c ir
cu
it c
ou
rt
ng
it lo
cu
c ir
cu
c ir
rt
ou
it c
cu
c ir
it lo
cu
c ir
c ir
cu
it a
u tr
e
ng
0
it m
ix te
5 % 10 %
Plein
champ
Petits élevages
30
Expl. spécialisée volaille
31
Prod. végétales grandes cultures + granivores
30 %
61
Prod. végétales hors grandes cultures + granivores
49
Expl. spécialisée élevage et lait
79
Expl. lait avec atelier végétal
46
Expl. spécialisée viande
96
Expl. Avec viande polyculteurs éleveurs
150
Expl. Productions végétales mixtes
155
Viticulture dominante
Exploitations BIO
Des exploitations INOSYS, 1.668 sont conduites en mode biologique
soit 5,6 %. Elles sont essentiellement végétales, avec une large
prédominance des exploitations en viticulture bio (497 soit 30 % du
panel), principalement en chais particuliers (83 %).
La surface moyenne de ces exploitations est de 33 ha ; 70 % cultivant
moins de 50 ha. Les jeunes installés en Bio (316) ont choisi en priorité
les systèmes maraîchage, viticulture et élevage laitier.
Les systèmes menés en bio, plus engagés dans la vente en circuits courts
(36,5 %), ont une main d’oeuvre moyenne par exploitation légèrement
plus importante qu’en conventionnel (2,7 UTA totales).
497
Horticulture / pépinières dominantes
18
Arboriculture dominantes
165
Maraîchage dominant
87
Exploitations grandes cultures avec plus de 20% d'herbe
73
Expl. COP et cultures spéciales 5
Expl. COP (Céréales Oléo-Protéagineux)
59
Expl. COP et cultures industrielles et légumes plein champs
34
Expl. spécialisées équidés sans loisir
7
Expl. spécialisées abeilles en circuits longs
8
Expl. spécialisées abeilles en circuits courts
12
0
100
200
300
400
500
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INOSYS : les systèmes
en production
animales
Thierry Deltor
A cela s’ajoute également la volonté de disposer de données végétales et animales harmonisées. Les élus ont été séduits par la possibilité
de disposer d’une 1ère photographie des systèmes agricoles, notamment dans le contexte
de notre agriculture aquitaine très marquée
par la polyculture et/ou polyculture-élevage.
Elle mériterait d’être régulièrement actualisée
afin de suivre les évolutions du métier d’agriculteur. Cette actualisation est déjà en grande
partie réalisée en productions animales, grâce
notamment à la valorisation des bases de
données des IPG6.
Responsable filières bovins viande et équins
à la Chambre d’agriculture des Pyrénées-Atlantiques
Comment avez vous été intégré au travail
sur INOSYS ?
« J’ai été informé de l’existence du dispositif
INOSYS au travers de ma mission de pilote
régional PRDA, sur l’action 4.2.1. intitulée
« Elaborer des références systèmes et des
bases de données pour l’aide à la décision ».
Cette mission a d’abord consisté, dès 2009,
à recenser en Aquitaine l’ensemble des dispositifs de collecte et de diffusion de références
techniques et économiques existantes,
sur toutes les productions majeures (soit
13 filières animales et végétales suivies) et,
de ce point de vue, rejoint en grande partie
les objectifs du programme national INOSYS.
Le premier constat a confirmé une forte
disparité entre les productions végétales
(sans financement pérenne) et les productions animales. Ces dernières bénéficient
depuis de nombreuses années de crédits et
de moyens d’animation spécifiques, avec le
partenariat étroit des instituts techniques. La
comparaison des dispositifs a démontré tout
l’intérêt de ces moyens : les méthodes de
collecte sont harmonisées et permettent des
comparaisons sur tout le territoire national,
et les productions sont nombreuses (castypes, simulations PAC, notes de conjoncture
annuelles... ). Des travaux sont également
conduits en plus du suivi des fermes de
références : valorisation d’autres sources
de données dans des observatoires des
productions, enquêtes thématiques, essais
en fermes, études prospectives…
En 2011 et 2012, j’ai été associé à la 1ère phase
du programme coordonnée par la Chambre
régionale, qui consistait en une définition des
typologies des systèmes agricoles d’Aquitaine. Il a fallu pour cela d’abord identifier les
personnes ressources, filière par filière, issues
des Chambres d’agriculture et d’organismes
partenaires (Instituts Techniques en particulier). J’ai été associé au même travail dans le
cadre du massif pyrénéen en collaboration
avec l’Association des Chambres d’agriculture des Pyrénées (A.C.A.P.).
Comment INOSYS peut être utilisé
concrètement dans votre métier ?
Grâce aux références collectées, les
Chambres d’agriculture disposent de deux
atouts essentiels : une approche « système »
globale qui va au-delà des ateliers de production, et la capacité à dispenser un conseil
en toute neutralité aux agriculteurs. Avec
INOSYS, elles réfléchissent à un dispositif qui
pourrait permettre de répondre aux attentes
de plus en plus pointues de leurs ressortissants. Ainsi, depuis 2007, les agriculteurs sont
confrontés à des conjonctures de plus en plus
erratiques, avec des fluctuations inédites sur
les cours des produits et des intrants majeurs
(énergie, aliments, engrais,…). La question
des coûts de production et d’optimisation des
charges est centrale.
En quoi l’approche INOSYS est intéressante ?
INOSYS a permis de remettre les « références
systèmes » au cœur des préoccupations,
en en redémontrant l’importance et la pertinence. Peut-être victimes d’une certaine
routine annuelle, les références pouvaient en
effet être mal diffusées ou mal identifiées…
et parfois même carrément abstraites pour
certains professionnels. Je dirais même que
ce dispositif replace les références dans une
perspective de travail qui sera le meilleur
garant de leur pérennité. INOSYS incite à
réfléchir à des dispositifs nouveaux, peut-être
plus légers que les approches comptables
actuelles, mais moins coûteux et plus réactifs.
Bovins viande
L’élevage le plus représenté dans la région
L'élevage viande rassemble près de la moitié des exploitations
élevage, contre 30 % pour l'élevage lait et 20 % pour l'élevage
granivores.
Les systèmes bovins viande sont les plus représentés (85 % du
groupe) et essentiellement concentrés dans les départements
de la Dordogne et des Pyrénées-Atlantiques. Ces élevages
sont caractérisés par une faible spécialisation et se retrouvent
souvent associés à d'autres ateliers plus significatifs en terme
de rentabilité, comme les volailles (300 exploitations), la vigne
(450), l'arboriculture (500), les grandes cultures (1.500) mais
également les élevages laitiers bovins ou ovins (1.600).
Ainsi le groupe Spécialisées Bovins viande compte autour de
2.600 exploitations (moins de 9 % des exploitations INOSYS
et 47 % du cheptel régional).
Elles sont principalement de type naisseurs, avec l'écrasante
spécialisation broutards (92 %) et producteurs de veaux sous la
mère. Les exploitations mixtes, quant à elles, se sont également
orientées vers les ateliers d'engraissement.
Pour cela les références devront être réactives.
Il faudra les pérenniser et les rendre plus
dynamiques en misant sur plus de pertinence
mais sans que cela coûte plus cher.
Répartition des systèmes Bovins viande
spécialisés et avec une production végétale
BV - type indéterminé
BV - commercialisation mixte
Systèmes
Bovin viande
spécialisés
BV - naisseurs
BV - naisseurs-engraisseurs
BV - producteurs de veaux
Systèmes
Bovin viande
avec productions
végétales :
BV - engraisseurs
Grandes cultures
Viticulture
Arboriculture
BV et VEAUX de BOUCHERIE
0
6
200
IPG : Identification pérenne généralisée
400
600
800
1000
1200
1400
agritaine
dossiers
NUMERO 35
NOVEMBRE 2013
L’élevage laitier
4.500 exploitations ont un élevage lait significatif dont plus des 2/3 sont spécialisées
(sans atelier cultures significatif au sens
d'INOSYS).
Au sein des exploitations dites spécialisées,
seules 6 % correspondent aux systèmes
caprins lait, caractérisés par leur activité
de transformation fromagère (54 %, contre
20 % dans les systèmes ovins lait et seulement 6 % en bovins lait).
Les systèmes spécialisés en bovins et ovins
lait sont équivalents en terme d'effectifs,
autour de 700 exploitations. Pour les bovins
lait, le système fourrager spécialisé maïs est
largement majoritaire (presque 60 % des
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Les équins
exploitations) quel que soit le département
considéré. Seule la Dordogne se démarque
un peu avec une part plus importante de
ses exploitations en systèmes fourragers
mixtes (maïs+herbe).
Le système Spécialisées Ovins lait
rassemble près de 60 % des exploitations
concernées et plus de 80 % du cheptel
régional. Dans le cas d'exploitations mixtes,
les ovins lait sont quasi essentiellement
associés aux bovins viande. Ces systèmes
sont caractérisés par la pratique du pastoralisme avec plus des 2/3 des exploitations
qu'elles aient une activité livraison de lait ou
transformation fromagère.
Les exploitations avec équins ont été
classées en amont de la typologie
sur un critère de taille d’élevage
mais surtout de spécialisation, avec
la notion d’activité de loisir ou non.
Ceci a conduit à un groupe spécialisé équins qui ne concerne que
21 % des exploitations avec équins
et 53 % du cheptel équin régional.
Ceci s’explique par l’organisation
des exploitations où le plus souvent
l’atelier équin est associé à un autre
élevage, comme les bovins viande,
cas le plus fréquent (31 % des exploitations équines et 21 % du cheptel)
ou les ovins lait (15 % du cheptel).
Répartition des exploitations spécialisées Lait
692
737
Spécialisées Bovins lait
Laitiers (livreurs)
386 Fourrager maïs
220 Fourrager maïs + herbe
86 Fourrager herbe
45
1.645
Fromagers
Exploitations spécialisées lait
13 Fourrager maïs
13 Fourrager maïs + herbe
46
100
Spécialisées Caprins lait
19 Fourrager herbe
Laitiers (livreurs)
54
Fromagers
549
691
Spécialisées Ovins lait
Laitiers (livreurs)
347 Pastoraux
202 Non Pastoraux
142
Fromagers
111 Pastoraux
31 Non Pastoraux
Les granivores
Avec 9 % des exploitations agricoles,
les systèmes granivores dégagent
14 % de la PBS régionale. Au sein de
ce groupe, les systèmes porcins représentent environ 10 %.
Les exploitations palmipèdes sont peu
spécialisées puisque seules 14 % des
exploitations et 21 % du cheptel se
retrouvent dans le groupe spécialisé.
L'atelier palmipèdes est souvent associé aux grandes cultures (> 40 ha) et
de façon non négligeable aux ateliers
bovins viande spécialisés ou non.
L'activité de gavage est prépondérante
dans la région, avec plus de ¾ des
exploitations palmipèdes concernées.
Commercialisation en circuits courts
Les exploitations commercialisant une partie de leur production en circuits
courts (hors vin) représentent près de 18 % des exploitations INOSYS.
Parmi elles, 2.400 sont spécialisées dans ce mode de commercialisation
(> 50 % du CA en circuits courts) : ce sont principalement les producteurs de
miel, de maraîchage plein champ et les horticulteurs-pépiniéristes (plus de
2/3 des exploitations de ces groupes).
Pour les systèmes élevage, les producteurs de volailles de chair et de
palmipèdes ont recours plus fréquemment à ce mode de commercialisation
(30 % des exploitations commercialisent en circuits courts, contre moins de
10 % pour les exploitations avec herbivores).
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NUMERO 35
NOVEMBRE 2013
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Typologie INOSYS
1ère étape d’un projet à long terme
Le projet INOSYS, concrétisé par les Chambres d'agriculture dès
2011, a débuté par la typologie des exploitations agricoles selon
une méthode nouvelle qui met l'accent sur une entrée système
d’exploitation. Cette première étape finalisée, la Chambre régionale
d'agriculture d'Aquitaine a pour ambition de poursuivre ses travaux
selon les orientations suivantes :
Mieux connaître les systèmes en décrivant leur fonctionnement
Sur la base de l'arborescence INOSYS, les groupes les plus
significatifs, innovants et/ou susceptibles de se développer vont
être décrits avec plus de finesse dans des fiches synthétiques :
c'est ce que l'on appelle la CARACTERISATION des systèmes.
Ce travail sera réalisé en 2014, en priorisant les systèmes jugés
« clés », soit une quarantaine pour la région.
Mesurer l'impact des politiques publiques
La Chambre régionale d'agriculture d'Aquitaine, en partenariat avec
la DRAAF, a engagé un travail de simulations sur l'impact de la
réforme de la Politique Agricole Commune (PAC) sur les exploitations de la région. Ce travail permettra d'apprécier les systèmes les
plus impactés et ainsi de faciliter l’anticipation du conseil agricole.
Adapter les dispositifs références
La collecte de références est la base de la connaissance du
fonctionnement technico-économique des exploitations et du
conseil agricole pour le réseau Chambres d'agriculture. Quels
que soient les outils mis en œuvre, le résultat permet aux
agriculteurs et aux conseillers de se positionner par rapport
aux caractéristiques du système d'exploitation concerné. Un
travail de réflexion sur les dispositifs de références de demain
est à initier avec les partenaires institutionnels, en particulier en
élevage. Il s’agit de mettre en place de nouveaux réseaux en priorité
pour deux filières phares de la région : la vigne, pour son poids
économique et son empreinte qualité dans la région et les grandes
cultures pour leur impact environnemental, et leur lien direct
dans l'alimentation des élevages de qualité. Pour la filière fruits et
légumes, ce dispositif sera abordé dans un 2ème temps comptetenu de sa diversité.
L’ensemble de ce travail, rendu éligible dans le contrat d’objectif
du Ministère, pourra être réalisé dans le cadre du Programme
régional de développement agricole (PRDA).
Des partenariats à consolider ou à inventer
Sur la base des partenariats mis en œuvre lors de la typologie
INOSYS, d’autres collaborations sont à renforcer ou à construire
en particulier pour les filières végétales, qui restent moteur pour la
région Aquitaine. Au-delà des partenariats techniques, la pérennité de l’outil INOSYS nécessite une mise à jour des données
issues du RA 2010 et l’apport de compléments économiques.
Cela implique un travail de concertation avec des partenaires
tels que les banques, inter-professions, centres de gestion, etc.
Trois questions à Alain Coquemer
Directeur référent INOSYS National
Directeur de la Chambre régionale d’agriculture d’Auvergne
Pourquoi INOSYS est un projet important pour le réseau
national des Chambres d’agriculture ?
Du point de vue du conseil global aux entreprises, INOSYS renforce les Chambres d’agriculture dans leur rôle d’acteurs clés du
développement agricole grâce notamment au recueil de données
sur les systèmes d’exploitation. En terme stratégique, les élus
des Chambres disposent désormais d’un outil d’analyse fine qui
leur permettra de réfléchir à l’évolution de l’agriculture sur leurs
territoires et qui enrichira les discussions menées avec un certain
nombre de partenaires, tels les Conseils généraux et régionaux.
De quelle manière la typologie INOSYS trouve t-elle une
application concrète dans les Chambres d’agriculture ?
Pour donner un exemple précis, en Auvergne, INOSYS nous
permet de revisiter les réseaux de fermes de références afin de
les faire évoluer en collant à la réalité du terrain (nombre d’exploitations, représentativité, types et description des systèmes…).
Dans certains systèmes nous avons constaté des évolutions plus
rapides que nous l’imaginions. Ainsi nous pouvons intégrer de
nouvelles fermes qui viennent consolider la photographie actuelle
de notre agriculture.
Autre aspect essentiel, dans le cadre de la Politique Agricole
Commune 2014-2020, nous sommes à même de procéder à des
simulations afin de mesurer l’impact des nouvelles règles sur
notre contexte agricole et ce à différents niveaux. Les Chambres
d’agriculture peuvent désormais développer une véritable vision
prospective.
Quelles sont les prochaines étapes du développement d’INOSYS ?
La typologie des exploitations, première phase d’INOSYS, nous a
fourni une description structurelle avec des données physiques :
SAU, cheptel, moyens de production, type de bâtiments…
La seconde phase d’INOSYS consiste en une approche technicoéconomique avec l’analyse d’informations commerciales via les
groupements de producteurs, agronomiques par la valorisation
des enregistrements de cultures (ex. Mes Parcelles), mais aussi
comptables au travers des Centres de Gestion et d’Economie
Rurale. Cette démarche nous permet également de conforter et
de motiver des partenariats. La typologie a été réalisée avec les
DRAAF et les Instituts Techniques. L’anonymisation des données
nous permettra de travailler avec les coopératives et filières dans
le cadre de partenariats gagnant/ gagnant. Les données annuelles
issues des réseaux de fermes de références compléteront ces
analyses. Ainsi INOSYS permettra aux Chambres régionales
d’agriculture d’asseoir leur mission d’observation économique
et de prospective des filières et des territoires en y associant les
partenaires intéressés.
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Site : www.aquitainagri.fr
Directeur de la publication : Dominique Graciet
• Coordination et rédaction : Elisabeth Uminski
et Laëtitia Séguinot
• Conception : Chambre d’agriculture d’Aquitaine
Imprimé selon les recommandations ADEME
Dépôt légal 4ème trimestre 2013 • ISSN 1778-7416
Source graphique : Recensement agricole 2010 (RA 2010), traitement CRAA

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