Comptes et livrets en cas de décès
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Comptes et livrets en cas de décès
Comptes et livrets en cas de décès Ne pas laisser son entourage dans l’embarras Le conjoint survivant et les héritiers peuvent se retrouver dans une situation financière délicate dans les premières semaines suivant le décès. Quelques précautions sont à prendre pour limiter la portée des tracas administratifs. Par rapport aux fonds placés sur les comptes bancaires et livrets, il convient de distinguer ceux qui sont joints (exemple : compte ouvert au nom de « Monsieur ou Madame X ») ou ceux ouverts au nom du conjoint survivant, de ceux ouverts au nom du seul conjoint prédécédé. En effet, si les premiers peuvent être utilisés par l'époux survivant qui pourra retirer les capitaux présents (sauf l'éventuelle opposition des enfants qui souhaiteraient protéger leurs droits sur la part du défunt, s'ils craignent un risque de dilapidation de la part du survivant), il en va différemment des seconds qui seront bloqués par le banquier dès qu'il aura eu connaissance du décès. Ensuite, il ne sera plus possible d'agir sur ces comptes et les prélèvements antérieurement mis en place seront rejetés (impôts, électricité, abonnement internet, etc.). Cette pratique s'explique par le simple fait qu'à ce stade du règlement de la succession, le banquier ne connaîtra pas le nombre ni l'identité des héritiers, ce qui l'amènerait à engager sa responsabilité s'il autorisait l'un d'eux à agir sans l'accord des autres et que celui-ci se mettait à utiliser les fonds ainsi prélevés pour ses besoins personnels et non pour acquitter des dettes successorales. Blocage Le blocage des comptes bancaires et des livrets prendra fin après la signature de l'acte de notoriété qui sera établi par le notaire. Cet acte, dont la signature intervient le plus souvent environ un mois après le début des opérations de succession, ne mentionne pas le patrimoine du défunt : il précise seulement qui est décédé et qui hérite en vertu des règles légales et des éventuelles dispositions testamentaires. Les héritiers y attestent qu'ils ont les qualités requises pour succéder et qu'à leur connaissance il n'existe pas d'autres personnes susceptibles de revendiquer des droits dans la succession. Grâce à cet acte dont une copie lui sera transmise, le banquier aura alors en mains un document lui permettant de connaître exactement les coordonnées des héritiers. Ceux-ci, en qualité de représentant du défunt, pourront alors lui donner les instructions nécessaires, qui varieront selon les hypothèses : transfert du compte au profit du conjoint survivant, versement des capitaux au notaire chargé du règlement de la succession afin qu'il puisse régler le passif et remettre l'excédent aux héritiers, partage des capitaux directement entre ces derniers s'ils font leur affaire du paiement des dettes, etc. Frais et dettes Si la plupart des créanciers attendent bon gré mal gré le déblocage des comptes bancaires et livrets ouverts au nom du défunt, pour pouvoir être payés de leurs factures, il est des dettes dont le règlement doit s'opérer sans délai. Il en va ainsi des frais d'obsèques si aucune convention n'a été souscrite par le défunt. Certains établissements bancaires proposent la mise en place d'une procuration post mortem souscrite par le défunt de son vivant, permettant au mandataire désigné d'utiliser les fonds placés sur les comptes du prédécédé pour faire face à ce type de dépense. Cependant, même en l'absence d'un tel mandat il sera possible d'acquitter les frais funéraires sans se voir opposer le principe du blocage des comptes : en effet, les établissements financiers acceptent de régler directement les entreprises de pompes funèbres à partir des comptes et livrets de la personne décédée, dans la limite de 3 050 €. L'excédent, si le coût des obsèques dépasse cette somme, sera, soit réglé par les héritiers sur leurs deniers personnels, soit versé à l'entreprise de pompes funèbres lorsque les comptes seront débloqués dans les conditions exposées ci-dessus. Cette dérogation au principe du «gel» des comptes du défunt pour le règlement des frais d'obsèques s'explique aisément : quelle que soit l'identité et le nombre des héritiers potentiels, ceux-ci seront inévitablement redevables des frais funéraires. Rappelons pour finir, que ces frais d'obsèques ne sont déductibles fiscalement dans la déclaration de succession (afin de diminuer le montant taxable), que dans la limite de 1 500 € Et ce, quel que soit le montant de la facture. Pour toute information complémentaire, contacter Patrice Chasle au 02 47 28 30 02