Jardin d`hiver Jean Dubuffet 1/3 Jardin d`hiver de Jean Dubuffet A

Transcription

Jardin d`hiver Jean Dubuffet 1/3 Jardin d`hiver de Jean Dubuffet A
Jardin d’hiver de Jean Dubuffet
A propos de Jean Dubuffet
Jean Dubuffet est né au Havre en 1901. Il part à Paris en 1918-19 et
fréquente six mois l’Académie Julian. Puis il préfère travailler seul.
Les premières œuvres de Dubuffet sont des marionnettes représentant
ses proches. En 1925, il abandonne la peinture pour reprendre l’affaire familiale
de négoce en vin. Après s’être séparé de sa femme, il rencontre Emilie Carlu
(Lili), originaire de la région d’Etaples. Après 8 ans, il se remet à peindre pour
s’arrêter à nouveau en 1937 afin d’ouvrir son propre commerce à Paris. C’est en
1942, à l’âge de 41 ans qu’il décide de se consacrer à son Art.
Sa première exposition personnelle a lieu en 1944. Il est amené à
théoriser et pratiquer un Art Brut après la lecture de « La création chez les
malades mentaux »de Hans Prinzhorn, art qu’il préférera «aux arts culturels ».
En 1955, il s’installe à Vence et commence sa série des Texturologies et des
Matériologies.
En juillet 1962, pendant un séjour au Touquet dans sa nouvelle maisonatelier, c’est en téléphonant que Dubuffet, traçant des formes aléatoires avec
son stylo-bille, des lignes et des rayures de couleur bleue et rouge, va découvrir
son nouveau langage plastique. Il découpe et colle sur fond noir ces formes et en
fait un petit livre auquel il donnera le titre « L’Hourloupe».
Il s’agira de la refiguration d’un monde parallèle au nôtre, un double de la
réalité. Les formes « hourloupées », comme constituées de pièces de puzzle
forment une image globale. Pendant ce cycle, Dubuffet créera des peintures, des
dessins, de gigantesques sculptures en époxy et même un véritable territoire
avec la Closerie Falbala à Périgny-sur-Yerres servant d’écrin à son fameux basrelief « Cabinet Logologique » ou Jardin d’hiver.
L’artiste sera aussi écrivain et musicien ; il créera le spectacle Coucou
Bazar en concevant les costumes, la musique et la mise en scène. Traverser
l’espace de l’œuvre et nouera une amitié avec Raymond Queneau.
Jardin d’hiver 1968/70
Jardin d’hiver Jean Dubuffet
1/3
Polyuréthane sur epoxy
480 x 960 x 550 cm
Le Jardin d’hiver se présente comme un curieux igloo aux tracés noirs et blancs,
un habitacle dont une porte ouverte invite le spectateur à entrer.
Déboussolé, il est pris au piège de l’espace, comme auparavant l’avait était le
« Voyageur sans boussole » dans les filets de la peinture.
Voyageur sans boussole de Dubuffet
Les œuvres de cette série participent d’une volonté de remise en cause du
monde sensible et de ses certitudes que le spectateur perçoit dans son corps par
l’expérience réelle de l’œuvre.
Si le jeu de construction énigmatique et hautement mental de « L’Hourloupe »
rendait toute surface instable et résistante à la fixité du regard, tant les
circonvolutions des tracés et le traitement des zones sobrement colorées
faisaient danser la toile, il restait à prouver que ce système pouvait aussi bien
fonctionner en volume.
Dans ce « jardin », où il n’est en rien question de nature et qui s’apparente plutôt
à une grotte, à une caverne, le décor se résume à de simples tracés noirs sur
fond blanc.
Mais la déambulation intérieure est pénible.
Le sol, bosselé, récuse l’idée de plan ; les murs se dérobent quand ils ne semblent
pas se refermer sur le spectateur, les dénivellations ou accidents sont tantôt
soulignés, tantôt contredits par les tracés.
Il faut un temps pour s’habituer à ce nouvel espace avant de se sentir enfermé
dans un lieu exigu qui oblige à sortir.
Jardin d’hiver Jean Dubuffet
2/3
À propos d’œuvres monumentales de cette série, comme La Closerie Falbala à
Perigny-sur-Yerres, Catherine Millet souligne : « On ne pénètre plus le paysage,
c’est lui qui investit notre espace vital » (Art press, n°45).
Par-delà la leçon donnée à l’œil, c’est une remise en question de la perception
toute entière que proposent ces architectures méditatives.
Le spectateur fait l’expérience physique de son corps dans un lieu qui le
déroute.
Jardin d’hiver Jean Dubuffet
3/3

Documents pareils

Fondation Dubuffet MAC/VAL - kiosque

Fondation Dubuffet MAC/VAL - kiosque Une prolifération cellulaire où chaque espace prend vie, partant du principe qu’il existe une continuité entre les objets, les lieux et les figures. Puis vient le désir « d’entrer dans les images »...

Plus en détail