L`Afrique, nouveau relais de croissance pour les
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L`Afrique, nouveau relais de croissance pour les
L’Afrique, nouveau relais de croissance pour les groupes médias français Renforcement des programmes africains sur TV5 et France24, lancement fin 2014 de A+ la chaine 100% africaine de Canal+ et de Gulli Africa chez Lagardère début 2015, ou encore les versions dédiées du Point, du Monde : l’Afrique serait-elle le nouvel eldorado des médias français ? Si certains groupes audiovisuels sont implantés depuis déjà de nombreuses années, la multiplication des initiatives françaises sur le marché africain depuis 2 ans traduit un « Afro-optimisme » certain, reflétant à la fois une prise de conscience quant au dynamisme économique – hétérogène mais indéniable - du continent et l’opportunité que représente la francophonie à moyen-long terme. Il traduit aussi l’urgence de trouver de nouveaux relais de croissance pour les groupes médias, faisant face à la transformation de leurs métiers traditionnels sur le marché domestique. L’équipe Télécom et Médias de Kurt Salmon met en perspective les opportunités en Afrique sub-saharienne pour les groupes audiovisuels et de presse, ainsi que les facteurs clés de succès de ces projets de croissance dans un environnement complexe et encore incertain. Success for what's next Les raisons de « l’Afro-optimisme » L’afro-optimisme semble ancré dans les esprits des décideurs économiques et les projets de croissance se multiplient dans les groupes médias. Quelles sont donc les raisons clés de cet optimisme que ni Ebola, ni le risque terroriste ou des conflits politiques et militaires n’ont ébranlé ? Pénétration à l’internet mobile TRIPLEMENT DE LA POPULATION FRANCOPHONE D’ICI 2050 Selon l ’Organisation internationale de la francophonie, le nombre de locuteurs français dans le monde va tripler entre 2015 et 2050, passant de 275 à 750 millions. Principal moteur de cette croissance : la démographie Africaine. Au total 9 francophones sur 10 seront africains d’ici 2050. Le dynamisme démographique du continent et sa base de consommateurs ont été cités comme les principales raisons d’investir aujourd’hui, devant l’urbanisation et la prise de position pour le futur, selon une récente étude d’Havas Horizon et de l’institut Choiseul. 2013 2020 2013 2020 Afrique Moyen-Orient et Subsaharienne Afrique du Nord Source : GSMA Etat des lieux de la 4G en Afrique en Juillet 2015 Alors que l’économie de l’industrie des médias continue de se contracter sur le marché français, la population francophone, particulièrement en Afrique représente une base potentielle de consommateurs de presse et d’audiovisuel que les groupes de médias peuvent adresser naturellement. DÉMOCRATISATION DE L’ACCÈS À INTERNET ET DÉVELOPPEMENT DE L’ÉCONOMIE NUMÉRIQUE L’Afrique est un continent mobile centric et l’accès à internet se démocratise de façon très rapide avec les effets conjugués des réseaux haut débit 3G, demain 4G (le Maroc vient d’attribuer les fréquences aux opérateurs nationaux), de l’arrivée de smartphones low-cost (doublement prévu de l’équipement pour atteindre 350 millions en 2017) et d’offres de forfaits data adaptés. A l’instar de Klif, nouvelle offre panafricaine d’Orange proposant pour 35€ un smartphone avec un forfait internet à partir de 500Mo, appels et SMS, l’émergence d’offres et équipements permettant l’accélération significative de nouveaux usages numériques constitue un catalyseur de la consommation des médias et du développement de l’audience à moyen terme. 2 Pays ayant lancé la 4G (après initiative du régulateur et/ou d’opérateur(s)) Pays ayant prévu de lancer la 4G à court et moyen terme (après initiative du régulateur et/ou d’opérateur(s)) Pays ayant lancé partiellement la 4G, en phase test ou sur zone restreinte (après initiative du régulateur et/ou d’opérateur(s)) Pays n’ayant pas de projet 4G à l’heure actuelle (ou information non disponible) Sources : Analyse Kurt Salmon | L’AFRIQUE, NOUVEAU RELAIS DE CROISSANCE POUR LES GROUPES MÉDIAS FRANÇAIS Par ailleurs le « digital » fait structurellement baisser les barrières à l’entrée, permettant de s’affranchir des réseaux de distribution physiques classiques et souvent complexes à maitriser en Afrique. Certains titres de presse français ont ainsi saisi l’opportunité d’adresser une audience connectée en se positionnant dès à présent en ligne, limitant les investissements et les incertitudes d’un go-tomarket traditionnel. Le « digital » en Afrique pourrait également agir dans la structuration d’un méta-marché linguistique pour l’industrie des médias et des biens culturels francophones, jusqu’à présent centré sur la France, en profitant de plateformes de distributions francophones globales et des économies d’échelles jusqu’alors inexistantes sur le seul marché français. Le marché publicitaire, traditionnellement fortement corrélé à l’évolution du PIB, devrait lui aussi connaitre une croissance soutenue : l’émergence d’une classe moyenne - au pouvoir d’achat naissant permettant le développement des dépenses de loisirs - ainsi que l’essor de PME locales et régionales - pouvant désormais dégager des budgets de communication dans les médias - sont ainsi propices à l’augmentation des dépenses publicitaires et à la structuration du marché, qui pourrait atteindre 360 milliards€ en 2020 pour la région sub-saharienne francophone selon nos analyses. Estimation des dépenses publicitaires par type de média, en Afrique Sub-saharienne francophone* en millions € et % du marché total DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET ÉMERGENCE D’UNE CLASSE MOYENNE, MOTEURS DU MARCHÉ PUBLICITAIRE Dynamisme démographique, démocratisation des usages numériques, investissements et confiance en l’avenir du continent semblent constituer les ingrédients structurants d’une croissance économique soutenue. Les prévisions de la banque mondiale attestent du dynamisme de l’Afrique et notamment de la région sub-saharienne, qui connait une phase de rattrapage. Croissance Moyenne estimée du PIB entre 2012 et 2017 2013 TV Presse Radio Outdoor 2020 Digital *RDC, Côte d’Ivoire, Sénégal, Cameroun, Burkina Faso, on de ue et La Ca t ra ine ïb es Af et riq M ue oy d en u -O No rie rd nt M iq ér m A sa A ha fri rie qu nn e Eu e ro pe et ce A nt si ra e le Su b A s et ie Pa de ci l’E fiq st ue A si e du Su d Benin, Gabon, Congo, Mali, Mauritanie, Guinée, Guinée Bissau, Togo, Niger, Tchad, République Centrafricaine Source : Havas Africa, Zenith Optimedia, eMarketer Global Media Intelligence, Kurt Salmon analysis Source : World Bank L’AFRIQUE, NOUVEAU RELAIS DE CROISSANCE POUR LES GROUPES MÉDIAS FRANÇAIS | 3 Les facteurs clés de succès dans un environnement complexe POUR LA PLUPART DES PAYS D’AFRIQUE FRANCOPHONE, LE MARCHÉ RESTE À STRUCTURER Manque de données qualifiées et fiables Comme le note Olivier Hessikaya, Directeur Général de l’agence McCann au Sénégal « l’accès à des données de marché fiables reste très limité ». L’ensemble des acteurs du secteur s’accordent à dire que le manque de données qualifiées constitue aujourd’hui un des principaux freins au développement du marketing africain et du marché publicitaire. En effet, les mesures d’audience et de consommation TV, radio et presse sont aujourd’hui encore loin des standards de mesure européens. L’ Africascope de TNS-Sofres, mesure historique sur le marché francophone, ne couvre aujourd’hui que la capitale des principaux pays de la région, et est effectué en déclaratif sous forme d’entretiens face-à-face au domicile des individus interrogés. Le développement d’une mesure d’audience mécanique, via boitier de type Médiamétrie par exemple, se heurte encore à la complexité de financement : « Les médias ont peur de ne pas obtenir des résultats satisfaisants, les chaînes nationales ne sont pas prêtes à investir dans une mesure aux résultats incertains et préfèrent souvent s’appuyer sur des études ad-hoc plus avantageuses » précise M. Hessikaya. Dans un marché encore très embryonnaire, peu ou pas de codes régissent les professions de publicité, qui permettent la définition de bonnes pratiques et le partage des données clés entre régies et annonceurs par exemple, comme c’est le cas avec l’Union des annonceurs en France. Néanmoins l’émergence du recueil par téléphone dans des pays d’Afrique anglophone, comme au Kenya, ou plus récemment au Cameroun, laisse entrevoir des opportunités d’amélioration sur le niveau de représentativité et de régularité à moyen terme. 4 Besoin d’enrichissement et de différenciation de l’offre de contenus Les consommateurs africains pâtissent d’une offre limitée de contenus audiovisuels de qualité. En ce qui concerne l’offre télévisuelle par exemple, elle se résume encore dans beaucoup de pays à la chaîne nationale publique, dont la grille se cantonne à des programmes généralistes et d’informations. Ce manque de différenciation est un frein à une meilleure valorisation de l’audience par les annonceurs. La diversité et la qualité de l’offre audiovisuelle n’est accessible pour l’essentiel qu’aux abonnés de la télévision payante par satellite, soit un segment de consommateurs plutôt aisés capable d’assumer les 15€ à 20€ par mois de l’abonnement. L’alternative pour les foyers plus modestes passe bien souvent par une souscription pirate plus abordable. La libéralisation du marché de la TV dans de nombreux états africains ainsi que le passage au numérique devraient néanmoins favoriser un plus large accès à des contenus audiovisuels de qualité et variés. Cette ouverture programmée aux acteurs privés de l’audiovisuel est un enjeu de croissance majeur. Malgré les complexités politiques et réglementaires sous-jacentes, opérateurs internationaux, diffuseurs et éditeurs de contenus se positionnent ainsi sur l’attribution de fréquences TNT. DE L’IMPORTANCE D’ADAPTER SON MODÈLE AUX SPÉCIFICITÉS AFRICAINES Malgré la proximité des marchés africains pour les groupes de médias français, les initiatives hexagonales sur le continent africain sont trop souvent réservées à une élite économique et à la diaspora. D’autres acteurs européens poursuivent d’ailleurs cette approche élitiste, comme le Financial Times avec l’édition bimensuelle This Is Africa depuis Londres. Les groupes médias français pourront pleinement concrétiser le potentiel africain si tant est qu’ils adoptent une approche mass market et un modèle adapté à la réalité du terrain africain. | L’AFRIQUE, NOUVEAU RELAIS DE CROISSANCE POUR LES GROUPES MÉDIAS FRANÇAIS Développer une offre de proximité avec des contenus locaux, différenciés Les consommateurs africains veulent des contenus de qualité africains. Le succès de la chaîne Nollywood en est un exemple significatif : 1ère chaine de fictions africaines ciblant spécifiquement les femmes, Nollywood a rapidement rencontré son public et l’intérêt des annonceurs pour une cible qualifiée et fortement valorisée. Les groupes de médias doivent ainsi se mettre en capacité de répondre à cette demande, par la production ou l’acquisition de contenus locaux. Les récentes prise de participations dans des sociétés de production ou de distribution africaines, comme par exemple Lagardère avec Keewu production et Diffa, attestent de l’importance de renforcer le catalogue de droits locaux pour les groupes audiovisuels. Par ailleurs, si le « digital » permet de se positionner en limitant les risques financiers et opérationnels depuis Paris, pour capter le potentiel de croissance des marchés nationaux, notamment des revenus publicitaires croissants, il faut adopter autant que possible une approche par clusters régionaux voire nationale plutôt que Panafricaine. Cette approche nécessite une analyse fine par la valeur des cibles par marché et de sa mise en œuvre opérationnelle. Cela passe par exemple par le renforcement de la présence locale, via des partenariats stratégiques, à l’instar d’Euronews qui s’est associée à TV Congo la télévision publique congolaise pour lancer AfricaNews, sa nouvelle chaine d’information panafricaine, depuis Brazzaville. Ce projet semble permettre la mise en place d’économies d’implantation des équipes techniques, de la rédaction et de la régie. Adapter l’accès et le go-to-market aux contraintes du terrain Déjà 62 millions d’Africains de la région subsaharienne utilisent régulièrement le paiement sur mobile pour un volume cumulé de transactions ayant atteint environ 600 millions€ en 2014, et qui devrait s’élever à 1,2 milliard€ d’ici 2019 selon les estimations du cabinet de recherche Frost & Sullivan. Alors que la plupart des foyers africains restent contraints dans leurs dépenses de loisir et réticents à l’engagement, la simplicité et l’instantanéité du paiement mobile invite à (ré) investiguer des modèles de consommation à l’acte. Cela semble notamment pertinent pour les acteurs de la presse car susceptible de compléter le modèle publicitaire ou d’abonnement, de favoriser la récurrence d’usage et l’attachement à la marque média. Comptes mobile money par région du monde (Décembre 2014) Source : GSMA L’AFRIQUE, NOUVEAU RELAIS DE CROISSANCE POUR LES GROUPES MÉDIAS FRANÇAIS | 5 Par ailleurs la 3G et les réseaux haut-débit se développent rapidement mais 80% des usages mobiles se font encore en 2G en Afrique. Il apparait donc nécessaire pour se positionner dès à présent d’avoir une approche segmentée avec un service low key, accessible au plus grand nombre. C’est le cas du site internet en responsive design du Monde (afin de s’adapter aux différents supports et types de connexions) ou encore du site internet de France 24, disponible en des versions dont une à bas débit. Pour les mêmes raisons, les modèles illimités et de streaming, qui deviennent tout juste grand public en Europe, sont encore loin d’être un modèle de référence en Afrique. C’est pourquoi le développement d’une stratégie partenariale avec des opérateurs télécom semble incontournable à terme pour développer la distribution, l’adoption et l’usage des offres de contenus digitaux. nécessaire réflexion sur le déploiement d’une présence locale, à développer en interne ou via des réseaux partenaires. Publicis a par exemple récemment pris une participation dans le réseau d’agences AG Partners pour bénéficier de la proximité des 15 agences en Afrique francophone et ainsi renforcer son empreinte panafricaine. Enfin l’approche B2B par la valorisation du catalogue de contenus professionnels et de qualité, recherchés en Afrique, peut également constituer une source de revenus supplémentaire. C’est la piste suivie notamment par Jeune Afrique qui a collecté 150 000€ du fonds Google pour créer sa « plate-forme de revente de contenus éditoriaux francophones sur l’Afrique ». Jeunes Afriques Pictures, plate-forme de revente de contenus éditoriaux destinés aux professionnels Dans un marché télécom très compétitif, majoritairement mobile, prépayé et opportuniste, les opérateurs recherchent des éléments différenciants que les marques médias fortes peuvent apporter pour améliorer l’acquisition et la rétention client. Des modèles de co-branding et d’inclusion sont donc d’ores et déjà à investiguer, à l’instar de Trace et Airtel ciblant le jeune public avec des jeux concours autour de la musique. Capitaliser sur les initiatives de diversification et de transformation initiées en Europe Les initiatives de transformations digitales et de diversification mises en œuvre notamment par les groupes de presse hexagonaux, peuvent également constituer des relais de croissance complémentaires pour le positionnement en Afrique. A l’instar des initiatives de diversification horsmédias du Figaro dans le domaine des petites annonces et du e-commerce, les plateformes et les compétences développées peuvent être capitalisées pour adresser les marchés africains, contribuant ainsi à amortir les investissements déjà consentis sur le marché domestique. La diversification des activités de régies, intégrant de plus en plus des activités d’événementiel et de conseil en opérations marketing sont autant de pistes pertinentes pour attirer les annonceurs africains à la recherche d’actions mieux ciblées. Le succès de leur exécution passe par la collecte et l’exploitation de la donnée et là encore par une 6 Le potentiel économique africain, et plus particulièrement de la région francophone subsaharienne, est indéniable pour les groupes de médias français. Les récentes initiatives en attestent. Néanmoins pour tirer pleinement profit du potentiel de croissance de la région, il nous parait essentiel de mener une réflexion profonde sur les modèles les mieux adaptés pour servir les attentes du plus grand nombre et l’organisation qui en découle pour des groupes français encore peu tournés à l’international. Les groupes médias capables de mettre en œuvre rapidement et de manière efficace une approche « mass-market » seront les plus à même de contribuer et tirer les fruits de la croissance promise à la région. | L’AFRIQUE, NOUVEAU RELAIS DE CROISSANCE POUR LES GROUPES MÉDIAS FRANÇAIS IN A NUTSHELL • L’Afrique est un relais de croissance indéniable pour les médias… • Triplement de la population francophone d’ici à 2050 : 9 francophones sur 10 seront africains • Développement économique et numérique soutenus, principaux moteurs de l’émergence d’une classe moyenne au pouvoir d’achat naissant… • …favorable à l’augmentation des dépenses publicitaires d’annonceurs Panafricains et surtout nationaux • …à condition d’y adapter le modèle aux réalités économiques et institutionnelles locales • Adapter les modèles de go-to-market en considérant la prépondérance des usages mobiles pour favoriser l’accès au plus grand nombre • Développer une offre de proximité avec des contenus locaux différenciés • Ne pas négliger les enjeux institutionnels par des actions d’engagement et de « soft-power » pour ancrer ses projets de croissance dans le long-terme L’AFRIQUE, NOUVEAU RELAIS DE CROISSANCE POUR LES GROUPES MÉDIAS FRANÇAIS | 7 Success for what's next Cabinet international de conseil en management, Kurt Salmon offre à ses clients l’ensemble des expertises indispensables pour devenir les leaders de demain. Nous offrons bien plus qu’un simple partenariat à nos clients. Nos équipes s’intègrent en toute transparence au sein de votre structure et développent des solutions innovantes et sur mesure pour résoudre la complexité que le XXIe siècle fait naître chaque jour. Réussir aujourd’hui ne signifie pas réussir demain. Il faut être proactif face à un futur incertain. Ensemble, notre challenge est de faire évoluer les approches stratégiques pour imaginer les entreprises du futur. Nous appelons cela “Success for what’s next”. AUTEURS Philippe PESTANES Associé 01 55 24 33 56 [email protected] Vincent LE DU Manager 01 55 24 32 06 [email protected] Dimitri PIERRE-JUSTIN Consultant 01 55 24 30 34 [email protected] Kurt Salmon 159, avenue Charles de Gaulle 92521 Neuilly-sur-Seine cedex, France @KurtSalmonFR T +33 (0)1 55 24 30 00 F +33 (0)1 55 24 33 33 www.kurtsalmon.com @KurtSalmon_TME Hong Kong · Shanghai · Tokyo Brussels · Casablanca · Düsseldorf · Geneva · London Luxembourg · Lyon · Manchester · Nantes · Paris Atlanta · Minneapolis · New York · San Francisco © 2015