De la matière première au produit commercialisé

Transcription

De la matière première au produit commercialisé
Marie Guillerm
Université de Rennes 1, UFR SVE
Master 2 Biologie Gestion
Janvier 2014
Synthèse
bibliographique
en biologie et
biotechnologie
De la matière première au produit
commercialisé: tests sécurité, innocuité,
efficacité des crèmes anti âge
Tuteur : Professeur Josiane
Cillard Laboratoire de biologie
cellulaire et végétale, UFR
Pharmacie
Université de Rennes I
De la matière première au produit commercialisé : tests sécurité, innocuité, efficacité des crèmes anti âge
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Remerciements
Je remercie le professeur Josiane Cillard pour son aide et ses conseils avisés.
Note des responsables du diplôme : « Le tuteur chercheur a pour rôle de conseiller
l’étudiant, l’orienter dans ses recherches bibliographiques, l’aider à comprendre les
articles, en faire une synthèse de manière logique et rigoureuse. Il ne peut vérifier toutes
les citations et interprétations de l’étudiant. Il ne peut donc s’engager vis-à-vis
d’éventuelles erreurs. »
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Résumé
L’espérance de vie a augmenté chez les femmes, l’industrie cosmétique ne
cesse de croitre, c’est dans ces conditions que le marché des crèmes anti-âge est
en plein essor depuis une dizaine d’années. Le mécanisme du vieillissement
cutané est progressif et dépend de chaque individu. Cependant plusieurs facteurs
extrinsèques peuvent l’accentuer : exposition au soleil, tabac, agressions
climatiques. Ces cosmétiques cherchent à palier différentes problématiques :
sécheresse cutanée, rides et ridules, taches brunes. Les produits cosmétiques
agissent en surface de la peau (épiderme) contrairement aux technique de
comblement de rides ou le produit est injecté en sous-cutané.
A l’heure actuelle, les actifs et formulations se multiplient pour répondre
aux besoins des consommatrices. Les produits cosmétiques tout comme les
médicaments peuvent entrainer des effets indésirables et des réactions cutanées.
Afin de répondre aux problèmes de santé publique,
la réglementation
européenne concernant les produits cosmétiques a été crée en 1976 suivie de
différents systèmes de cosmétovigilance privé et public. Le but est de recueillir
les effets indésirables de ces produits afin d’avertir les consommateurs
d’éventuels risques et dans les cas les plus graves, retirer le produit du marché.
Avant d’être mis sur le marché, les produits cosmétiques doivent effectuer une
batterie de tests afin de vérifier que celui-ci ne présentera aucun danger pour le
consommateur. Les tests d’efficacité quant à eux ne sont pas obligatoires et
dépendent de la volonté de l’entreprise.
Sommaire
Introduction - ______________________________________________________________ 5
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I) Le vieillissement cutané ____________________________________________________ 6
a) Histologie, les différents éléments _______________________________________________ 6
b) Le vieillissement cutané, mécanismes et facteurs intrinsèques et extrinsèques ___________ 8
c) Action des crèmes anti âge _____________________________________________________ 11
II) Applications sur les crèmes anti-âge ________________________________________ 11
a)Les actifs phares et leurs applications ____________________________________________ 11
b) Comment tester les produits cosmétiques : _______________________________________ 15
c) les tests d’efficacité : _________________________________________________________ 17
III) La réglementation cosmétique _____________________________________________ 19
a)Cosmétique et risque d’allergie et d’intolérance ____________________________________ 19
b)La cosmétovigilance réglementation européenne, l'ANSM et DGCCRF __________________ 20
c)état des lieux des crèmes et sérums anti-rides sur le marché en 2014 ___________________ 23
Conclusion : _______________________________________________________________ 25
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Introduction Premier motif de consultions en dermatologie esthétique, le vieillissement cutané
préoccupe de nombreuses femmes (Khayati, 2009). Cette recherche de l’esthétique a amené
l’industrie cosmétique à s’intéresser aux soins anti-âges pour faire face aux signes
vieillissement de l’épiderme. Les facteurs du vieillissement sont à la fois intrinsèques et
extrinsèques. Les récents travaux en biologie ainsi que la reconstitution du derme et de
l’épiderme a permis d’accroitre les connaissances sur le processus du vieillissement ainsi que
sur l’efficacité de certains actifs (André et Al, 2004). Plusieurs actifs permettent aujourd’hui
d’atténuer ou diminuer les effets du vieillissement cutané comme les antioxydants qui
protègent la peau des oxydations dues des radicaux libres (Wang, 2012). L’industrie
cosmétique doit également tenir compte de la réglementation afin de commercialiser des
produits sans risque pour le consommateur. Depuis 2013, l’expérimentation animale pour les
tests cosmétiques a été interdite en Europe, ce nouveau décret force les industriels
développant des actifs cosmétiques à se diriger vers de nouveaux modèles alternatifs. Cette
pression accélère l’évolution des modèles d’ingénierie tissulaire (André et Al, 2005)1.
Une première partie portera sur les structures de la peau et le mécanisme vieillissement
cutané. Dans un deuxième temps, les actifs anti âge et les différents tests cosmétiques seront
détaillés. Enfin, la dernière partie sera consacrée à la réglementation mise en place en France
et en Europe et aux différents systèmes de cosmétovigilance. Pour conclure un point sera
établi sur les différents actifs mis sur le marché des crèmes et sérums anti âge.
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I) Le vieillissement cutané
a) Histologie, les différents éléments
Vue Générale :
La peau subit diverses agressions (froid, frottement, soleil, blessure) et a une capacité
à se régénérer. Différents rôles lui sont attribués : protection contre les agents extérieurs,
fonction sensitive,
fonction thermorégulatrice, fonctions d’échanges et de sécrétion.
L’histologie de la peau sera détaillée au cours de cette première partie ainsi que le mécanisme
impliqué lors du vieillissement cutané. La peau (cutis) est constituée de trois couches
principales : l’épiderme (epidermis), le derme (corium) et l’hypoderme (subcutis) (Ulfig
2006).
L’épiderme :
L'épiderme est un épithélium kératinisé composé de cinq couches que sont respectivement de
la plus superficielle à la plus profonde : la couche cornée (stratum corneum), la couche claire
(stratum lucidum), la couche granulaire (stratum granulosum), la couche de cellules à épines
(stratum spinosum) et couche germinative (stratum germinatinum), figure 1.
Figure 1, Structure schématique de l’épiderme (Ulfig 2006)
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L’épiderme est composé de différentes cellules principalement impliquées dans le
renouvellement cellulaire et la fonction pigmentaire, Tableau 1.
Tableau n°1Les principales cellules de l’épiderme (Ulfig 2006)
Cellule
Localisation principale
Fonction
Kératinocytes
Couche cornée
Fonction
de
cellulaire
renouvellement
et
composition
protection,
principale
l’épiderme
80/90%,
de
produit
la
kératine
Mélanocytes
Couche basale
Fonction pigmentaire
Synthétise la tyrosinase, formant la
mélanine
(responsable
de
la
pigmentation)
Cellules de Langerhans
Couche à épines
Fonction immunologique
cellules présentatrices d’antigènes,
elles migrent vers les organes
lymphatiques
Cellules de Merkel
Couche germinative
Fonction nerveuse
Rôle de mécanorécepteurs
Le derme :
Il correspond au tissu conjonctif de la peau et est composé de deux couches papillaire (stratum
papillare) et réticulaire (stratum reticulare). La première couche contient des projections
mamillaires de tissu conjonctif (papilles), Les papilles contiennent :

Des fibroblastes (responsable de la régulation de la prolifération des kératinocytes)

Des fibres de collagène, fibres d’élastine

Des cellules immunitaires (de type mastocytes et macrophages)
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Le collagène composant principal du derme procure son intégrité structurelle et
mécanique tandis que l’élastine, composant secondaire du derme elle agit sur l’élasticité de la
peau. La seconde couche réticulaire est plus épaisse et plus pauvre en cellules et elle est
essentiellement constituée de collagène (Oikarinen, 1994).
L’hypoderme :
L'hypoderme est la couche qui forme la limite avec le derme et le muscle, il est
principalement constitué de
tissu conjonctif lâche et contient de nombreuses cellules
adipeuses. (Oktay Arda et Al ,2014). La peau est composée d’annexes cutanées telles que les
poils, ongles et glandes qui ne seront pas détailler pas lors de cette synthèse.
b) Le vieillissement cutané, mécanismes et facteurs intrinsèques et extrinsèques
Le mécanisme
Le vieillissement cutané est un processus naturel génétique, c’est un phénomène
variable conditionné par plusieurs facteurs à la fois génétique et environnementaux. . Les
premiers signes extérieurs sont l’apparition de sillons sur le relief de la peau appelés
couramment rides ou ridules. Certaines zones sont plus exposées notamment sur les parties
découvertes comme par exemple le visage (Beylot, 2007). Le vieillissement cutané se traduit
par plusieurs phénomènes :
Mécanisme histologique
Le vieillissement de la peau se traduit par un ralentissement de la prolifération
cellulaire et une diminution de tous les constituants de la peau sauf la couche cornée. Le
nombre de mélanocytes diminue progressivement d’environ 15% par an. L’épaisseur du
derme diminue, il y a moins de fibres de collagène dans le derme papillaire (-2% /an) ce qui
entraine une perte d’élasticité de la peau ainsi qu’un aplatissement des papilles dermiques.
(Beylot, 2007). Le vieillissement cutané se traduit également par une atrophie de la peau avec
une fragilité cutanée et une accentuation des rides d’expression (Boisnic, Branchet, 2008).
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Mécanisme biochimique
Lors du vieillissement cutané on observe une durée de vie plus faible et un
changement de morphologie des mélanocytes, celui-ci va provoquer une pigmentation
irrégulière couramment appelée taches brunes. On note une déshydratation de l’épiderme et
par conséquent une augmentation de la PIE (perte insensible en eau) et réduction de
l’absorption percutanée. En effet le film hydrolipidique de la peau est de moins bonne qualité
ce qui entraine une sécheresse cutanée (Beylot, 2007).
Les facteurs intrinsèques
Le vieillissement cutané est directement lié au patrimoine génétique et dépend donc de
chaque individu, plusieurs facteurs rentrent en compte :
Le stress oxydant
Le stress oxydant est l’une des causes du vieillissement. Celui ci produit des éléments
réactifs appelés ROS (Reactive Oxygen Species). Les antioxydants endogènes ont pour rôle
de piéger ces radicaux libres. Cependant la surproduction de radicaux libres est néfaste pour
l’organisme et entraine une peroxydation plus forte des lipides et protéines présentes dans la
peau (Favier, 2006).
Facteur hormonal Lors de la ménopause, il y a une carence oestrogénique et on remarque
une accélération du vieillissement cutané. (Beylot, 2008).
Les facteurs extrinsèques :
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UV
Froid
pollution
Tabac
drogues
vieillissement
cutanée
Figure 2 : les différents facteurs extrinsèques du vieillissement cutané
Les UV- photo-vieillissement
Les ROS générés par
les rayons ultraviolets sur la peau provoque le photo
vieillissement et peut induire à long terme un cancer de la peau. Le photo-vieillissement
dépend du taux de mélanocytes de l’individu. Ainsi les personnes au phototype clair auront un
vieillissement cutané plus important que celles au phototype plus foncé (Nouveau Richard et
Al, 2005). Lors de l’exposition, les rayons ultra-violets (UV) altèrent à la fois l’épiderme (UV
A) et le derme superficiel (UV B) . Les UVB de part leur longueur d’onde (280,300nm) sont
plus dangereux et altèrent directement l’ADN et les cellules de Langerhans (Lucy L et Al,
2012).
Le tabac
Le tabac est également un facteur synergique du vieillissement cutané. Celui-ci altère
la vascularisation de la peau et augmente la production de radicaux libres et la dégradation
des fibres élastique (Beylot, 2008). En effet, le tabagisme augmente certaines enzymes de la
matrice cellulaire dégradant les fibres de collagène et les fibres élastiques provoquant alors un
déséquilibre du métabolisme du tissu conjonctif dermique (Morita, 2007).
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Les autres facteurs extrinsèques
Les agressions climatiques font également partie des facteurs de vieillissement
extrinsèques : le froid augmente la perte insensible en eau, le vent sensibilise les tissus
épidermiques et la chaleur quant à elle augmente la vasodilatation.
c) Action des crèmes anti âge :
Les cosmétiques anti âge ont pour objectif de contrer les effets du vieillissement cutané. Ils
peuvent se scinder en 3 destinations selon l’âge et le phototype de l’individu : prévenir,
limiter et réparer.
Avant l’apparition des rides, prévention: Atténuer le photovieillisement de la peau,
notamment en limitant l’exposition au soleil avec des indices solaires importants.
Limiter les effets de l’âge, action en surface Lisser la peau, combler les rides et ridules
Agir en profondeur : redensifier la peau et stimuler la production de kératinocytes, hydrater
l’épiderme pour augmenter l’effet barrière de la peau.
II) Applications sur les crèmes anti-âge
a)Les actifs phares et leurs applications
La recherche et le développement de produits cosmétiques sont en plein essor. De
nombreuses substances sont mises sur le marché et proviennent
d’extraits de plantes,
d’animaux, ou encore des éléments de synthèse (Xing Hua Gao et Al, 2008). Dans cette partie
sera développée une partie des actifs utilisés dans le cas des crèmes anti âge et les différents
tests associés aux produits cosmétiques.
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Etape 1) Hydrater et protéger la peau
Lors de cette période la perte insensible en eau augmente , les cosmétiques anti âge
ont alors pour but d’éviter la sécheresse cutanée et de limiter le phénomène de déshydratation
de la couche cornée composé de cholestérol, triglycérides, acides gras essentiels et céramides
(Cohen-Letessier, 2008). Plusieurs types de produits existent pour palier à ce
manque d’hydratation, tableau 2. Cependant les cosmétiques n’agissent que sur l’épiderme, il
n’y a pas d’hydratation possible du derme.
Tableau n° 2, les différents agents d’hydratation en cosmétique (Cohen-Letessier, 2008)2.
Agents
occlusifs
Humectant
additifs
Type-actifs
type hydrocarbure
complexe de facteur
NMF (Natural
(paraffine, vaseline),
hydratant naturel
Moisturizing
huile végétale, huile
reconstitué : acide
Factors) : vitamines,
de silicone, cires
pyrolidone, acide
acides gras essentiels
hyaluronique
l’allantoïne et les
lipoaminoacides
Fonction
aident le film
forme un film
consolident le ciment
hydrolipidique
hydrolipidique
intercellulaire du
défaillant
stratum corneum
Etape 2) Augmenter le pouvoir antioxydant de la peau :
Les antioxydants sont des actifs capables de prévenir l'apparition et réduire la gravité des
lésions de la peau induite par les UV et le vieillissement de la peau. Ils protègent les cellules
contre les effets néfastes des espèces réactives de l'oxygène (ROS). On dénombre 3 catégories
d’antioxydants en cosmétique : les antioxydants endogènes/naturels comme la vitamine C et
E, les antioxydants exogènes comme le coenzyme Q et les dérivées de plantes tels que les
caroténoïdes et polyphénols. (Oresajo et Al, 2012).3
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
La vitamine C-acide ascorbique
Figure 3 : formule chimique de la vitamine C
L’acide L ascorbique (vitamine C) est un antioxydant très utilisé en cosmétique pour
ces propriétés photoprotectrices, il stimule également la production de collagène de type I et
III. La vitamine C comme tous les antioxydants doit être stable pour pénétrer dans le stratum
corneum et se conserve mieux à pH acide. Certaines molécules peuvent être actives dans leur
contenant et ne peuvent pas pénétrer dans l’épiderme. Certaines subissent une photo
dégradation lorsqu'ils sont appliqués sur la peau (Chen, Wang, 2012).Pour une pénétration
optimale de ce composé hydrophile, la vitamine C doit être intégrée dans une formule au
dessous de son pKa, mais celui-ci réduit sa densité de charge, ce qui pose donc un problème
d’intégration dans les formules cosmétiques (Hikima et All, 2003).
Etape 3) Raffermir et redensifier la peau
Lors du vieillissement cutané, la peau permet en élasticité et les tissus ont une tendance à se
relâcher, plusieurs actifs viennent améliorer ce phénomène :
Les acides alpha-hydroxylésIls ont une double action épidermique à la fois cellulaire et dermique. Ils augmentent le taux
de glycoaminoglycanes, ceux-ci captent l’eau au niveau du derme et stimulent les fibres de
collagène et des fibres élastiques (Skin Science, 2013).
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Le rétinol
Il augmente la prolifération et la différenciation cellulaire (Marcia Ramos E Silva, 2001). Il
stimule également la synthèse de collagène, d’élastine et de fibronectine. L’étude suivante
démontre la synergie entre le rétinol et l’acide ascorbique.
On observe que les effets d'une crème a base de ces deux actifs appliquée pendant deux mois
améliorent les différents paramètres suivants : sécheresse, rugosité, troubles de la
pigmentation, ridules (Kligman , 1998).

L’acide hyaluronique
Composé de dix saccharides associés les uns aux autres et une molécule de
protéoglycane, l’acide hyaluronique a une forte capacité de rétention d’eau. Grâce à ses
propriétés hygroscopiques, il permet le maintien de l’eau au sein du tissu épidermique. Ses
propriétés biochimiques lui permettent de former un film protecteur non occlusif à la surface
de l’épiderme, figure 4. Il peut retenir au maximum 100 fois son poids en eau en formant un
gel visqueux hydratant (Boudier et Al, 2008).
Acide hyaluronique
Molécule d’eau
Récepteur CD44
Voie de signalisation activée
Kératinocytes
Figure 4 : Mécanisme de l’acide hyaluronique sur l’épiderme (Ulfig 2006)
L’acide hyaluronique se fixe sur son récepteur CD44, fixé à la surface des kératinocytes et
entraine une cascade de régulation intracellulaire. Ces cascades concernent l’homéostasie :
perméabilité, différentiation.
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b) Comment tester les produits cosmétiques , sécurité et innocuité :
Le développement d’un produit cosmétique se réalise en moyenne sur 12 à 18 mois
avec différents moments clés, figure 5. La première étape est le choix des actifs, l’entreprise
développe sa formulation avec l’aide d’un laboratoire façonnier ou en interne.
Une fois, la formule validée, le produit est soumis à une batterie de test afin de savoir
s’il peut être mis sur le marché sans danger pour le consommateur. Ces tests sont détaillés
dans la partie suivante.
Validation de
la
formulation
Tests
Production et
mise sur le
marché
Figure 5 : les différentes phases du développement produit en cosmétique, schéma
personnel
Les tests :
 Test stabilité
Des agents de conservation sont inclus dans la formulation du produit afin d’avoir une
conservation optimale. Le règlement E no. 1223/2009 impose désormais l'utilisation de test de
stabilité pour tous les produits cosmétiques. Plusieurs facteurs déterminent cette stabilité tels
que le pH, la teneur en eau (La Fosse, Pirnay, 2011). Les produits sont testés à différentes
températures afin d'observer et de mesurer les éventuels changements de leurs propriétés au
cours du temps. Certains agents peuvent se dégrader et produire des composés instables,
modifiant ainsi la composition du produit et sa stabilité (Takeo 1997).4
Ces tests visent à déterminer la période de conservation du produit. Si la période de
conservation après ouverture pour les produits est supérieure à 30 mois, alors l’industriel doit
inscrire le nombre de mois dans un logo de pot ouvert correspondant à la PAO : période après
ouverture, figure 6. Si la période de conservation est inférieure à 30 mois alors l’industriel
doit inscrire la DLUO : date limite d’utilisation optimale. (ANSM, 2013).
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Figure 6: symbole pot ouvert présent sur les produits cosmétiques.
Ils permettent aux
consommateurs de savoir la durée de conservation du produit après ouverture (PAO).
 Test compatibilité
Ce test permet de déterminer la compatibilité entre le produit et son contenant (packaging
primaire). Le but est de détecter les éventuelles interactions néfastes entre ces deux éléments.
 Challenge-test
Les produits cosmétiques contrairement aux produits alimentaires ont une durée de
conservation plus longue. Le but du challenge test est de mesurer le risque microbiologique de
ces produits.
Si les produits valident tous ces tests ils peuvent être mis sur le marché. Dans le cas contraire
ou si un doute subsiste, des tests toxicologiques sont recommandés.
Innocuité, test toxicologique:
L’innocuité correspond à une substance qui ne serait pas toxique pour l’organisme. Il
existe deux types de réactions immédiates ou de réactions retardées (Giordano-Labadie
2012). La difficulté des industriels aujourd’hui est de détecter toutes les réactions au vue du
grand nombre d’ingrédients utilisés. Différents tests sont mis en place pour vérifier la sécurité
des produits et le diagnostic de certaines allergies, tableau 2. Certains patients ont un délai de
réaction d’un à plusieurs jours pour un test d’utilisation positif (Goossens, Lepoittevin, 2003).
Parfois, ces tests sont faussement négatifs. En effet, selon les zones testées le test donnera des
résultats différents car ils dépendent de la perméabilité du produit par exemple l’épaisseur de
la peau du dos est plus importante que la peau du visage et du cou (Giordano-Labadie, 2012).
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Tableau 2 Les différents tests cosmétiques utilisés lors du diagnostic d’intolérance ou
allergies (Giordano-Labadie, 2012).
Test
Méthode
Utilisations
Patch test
Application directe sur la Utilisation primaire
peau, zone de l’avant bras sur Peu de risque car faible pénétration
une superficie de quelques cutanée
cm2,
Temps de lecture : 30 minutes
Prick test
Piqûre sous cutané sur la zone Utilisation secondaire lors d’une
de l’avant bras ou du dos
confirmation d’urticaire de contact
Temps de lecture : 15 minutes
ROAT (repeated open Application 2 fois par jour sur Utilisation quand
application tests)
tests faussement
l’avant bras pendant 1 à 4 négatifs
semaines.
Photo patch tests
Tester le cosmétique avec une Détection des photos allergies
irradiation UVA et parfois
UVB
c) les tests d’efficacité :
Ces tests permettent aux industriels de mesurer l’efficacité de leurs actifs. Ces tests
coûteux ne sont pas obligatoires et dépendent de la volonté de l’entreprise. Depuis février
2013, la réglementation européenne interdit l’expérimentation animale pour les tests
cosmétiques, ceci pousse les industriels à se tourner vers d’autres méthodes alternatives. Les
premiers modèles de tests cosmétiques étaient réalisés sur des modèles de culture en
monocouche, ils permettaient de tester uniquement l’évaluation de substances hydrosolubles
et étaient éloignées de la réalité du derme et de l’épiderme.
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Il faut noter que l’efficacité d’un cosmétique en général dépend de la perméabilité du
produit, celle-ci ayant plusieurs facteurs selon les individus : qualité du film hydrolipidique,
épaisseur de la peau, âge du sujet, pH cutanée, intégralité biologique de la peau.
Aujourd’hui, de nouveaux modèles tridimensionnels permettent de reconstituer le derme et
l’épiderme sur des cellules d’âge variable afin d’avoir une meilleure compréhension des
modifications notamment au cours du vieillissement cutané. Ils sont utilisés en amont dans le
développement de nouveaux principes actifs en cosmétique. Ces modèles sont intéressants
pour le cas des émulsions (comme les crèmes), car ils permettent de tester les ingrédients non
hydrosolubles dans des conditions proches de leur application finale.
Un exemple de modèle de peau reconstituée :
Un modèle suivant a été développé par Colética, Lyon France en collaboration avec le
laboratoire des substituts cutanés de l’Hôpital Edouard Herriot (Lyon). Le derme correspond
ici à une matrice poreuse à base de collagène (Duplidisc® et Mimedisc® respectivement).
Une fois le substrat ensemencé par des fibroblastes et kératinocytes humains, le néoderme se
constitue en deux semaines. (V André et Al, 2004).
Analyse de la profondeur des rides et ridules
L’un de marqueurs d’efficacité pour les crèmes anti âge est le taux de lissage de la peau et
l’atténuation des rides.

Système de mesure topométrique 3D.
Principe : étude de la déformation de raies lumineuses par le relief, figure 7. Les rides forment
des reliefs qui induisent une déformation différente de ces raies. Les mesures d’efficacité des
produits anti âge sont généralement réalisées sur la zone près de l’œil, « patte d’oie ».
Capteur de mesure :
projecteur halogène +
caméra
1300*1300 pixels, champ de
mesure 50*60mm
Analyse de critères :
acquisition
Analyse par logiciel
spécialisé (Toposurf, Pr
Zahouani, Lyon)
profondeur maximale
observée ( ride principale)
profondeur des rides
secondaires
Figure 7 : Méthode de détection des rides, par système 3D.
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
Système par échographie
Lors du vieillissement cutané, la peau s’amincie, ainsi un des critères d’efficacité d’une crème
anti âge est la propriété à épaissir celle-ci et se « redensifier ». On peut mesurer les variations
de l’épaisseur de la peau (épiderme et derme) par la technique d’échographie cutané haute
résolution (20 MHz), la précision du matériel utilisé lors de ce test était de 50µm. La sonde
enregistre une série de photos à chaque temps et entre 150 et 200 mesures sont réalisées pour
mesurer l’épaisseur moyenne de la peau (V André et Al, 2004).
III) La réglementation cosmétique
Les produits cosmétiques ne cessent de se multiplier, c’est dans ce contexte que la
réglementation cosmétique se modifie et s’adapte aux problèmes de santé publique.
a)Cosmétique et risque d’allergie et d’intolérance
Définition cosmétique
Selon l’ANSM, (Agence Nationale de Sécurité du médicament et des produits de
santé), un produit cosmétique est « toute substance ou préparation destinée a être mise en
contact avec les diverses parties superficielles du corps humain, notamment l’épiderme, les
systèmes pileux et capillaire, les ongles, les lèvres et les organes génitaux externes ou avec les
dents et les muqueuses buccales, en vue, exclusivement ou principalement, de les nettoyer, de
les parfumer, d’en modifier l’aspect, de les protéger, de les maintenir en bon état ou de
corriger les odeurs corporelles »( ANSM, 2013).
Intolérance aux cosmétiques et allergies
Un produit cosmétique peut contenir sur sa liste d’ingrédients : INCI (International
Nomenclature of Cosmetic Ingredients) jusqu’à 50 ingrédients. Ce nombre important
d’ingrédients favorise le risque d’allergie et d’intolérance et des effets indésirables (Vigan,
2004).
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Il est difficile d’évaluer le nombre de réactions d’intolérance aux cosmétiques non
seulement en raison de leur diversité mais aussi un grand nombre d’utilisateurs n’avertissent
pas le corps médical lorsqu’elles apparaissent. Leurs manifestations peuvent être très
différentes de la sensation de brûlure, eczéma, éruption cutanée (Goossens, Lepoittevin, 2003)
(Flechet ML, Prost Y, 1997).
B)La cosmétovigilance réglementation européenne, l'ANSM et DGCCRF
Cosmétovigilance : la sécurité des cosmétiques
Les cosmétiques ne doivent « pas nuire à la santé humaine dans les conditions
normales d’utilisation ». Aujourd’hui en France nous pouvons classer les vigilances en 3
catégories, figure 8 (Vigan, 2007). 5
vigilance
confraternelle
• Publications
scientifiques et
réseaux de
cosmétovigilance
(REVIDAL, GERDA)
vigilance privée
• assurée par
l’entreprise
commercialisant les
cosmétiques.
vigilance publique
• Assurée par
différents
organismes au
niveau européen et
national
• visée commericale
• visée médicale
• but : connaissance
des différentes
pathologies liées
aux cosmétiques
• visée santé publique
• but :prévenir le
patient de la
présence d’un
allergène dans le
produit par
exemple.
• Directive
européenne
• ANSM
• DGCCRF
Figure 8 : Les différents organismes de cosmétovigilance en France (Vigan, 2004)
Synthèse bibliographique
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La réglementation européenne
En 1976, l’Union européenne a décidé d’adopter des textes réglementaires au niveau
européen dans le but d’harmoniser les législations avec la directive 76/768/CEE. Cette
directive européenne des produits cosmétiques s’adapte régulièrement aux progrès techniques
mais aussi aux directives selon les problèmes de santé publiques (Vigan M, 2004).
Le règlement européen répond à différentes exigences (Règlement européen CE n°1123/2009,
2013) :

L’innocuité des produits cosmétiques. Le produit ne doit pas présenter de danger et
il doit respecter les normes de sécurité de mise sur le marché.

L’exactitude de l’information :
L’étiquetage nécessite plusieurs informations : coordonnées du fabricant, poids ou volume si
supérieur à 5ml/5g, date de durabilité du produit (vue dans la 2ème partie). Sur le produit doit
figurer la liste INCI avec les ingrédients par ordre décroissant en % de la composition. En
deçà de 1%, il n’y a pas d’ordre défini et le fabricant est libre d’inscrire les ingrédients dans
l’ordre qu’il le souhaite.
 La responsabilité du fabricant, il doit assurer un produit conforme

La libre circulation des produits
(Ministère des affaires sociales et de la santé, 2013)
Les nouveautés de la réglementation- juillet 2013

La liste des allergènes doit être inscrite en fin de liste INCI pour tous les produits
cosmétiques. « Afin de veiller à ce que les consommateurs soient informés d’une
manière adéquate, la présence de ces substances devrait être indiquée dans la liste
des ingrédients et l’attention des consommateurs devrait être appelée sur la présence
de ces ingrédients. Cette information devrait améliorer le diagnostic des allergies de
contact pour les consommateurs et leur convient d’envisager d’autres mesures de
restriction, telles qu’une interdiction ou une limitation de la concentration. »
(Directive européenne produits cosmétiques, 2013)
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 La commission du 11 mars 2013 stipule que l’expérimentation animale doit être
remplacée par des méthodes alternatives.
Le règlement interdit
la réalisation
d'expérimentations animales dans l'Union européenne pour des produits finis, des
ingrédients ou des combinaisons d’ingrédients.
 Les Allégations “hydratation”. On comprend par produits hydratants « les produits
destinés à améliorer ou maintenir l’équilibre en eau de l’épiderme. Pour être présenté
comme tel, un produit cosmétique doit avoir fait l’objet de tests d’usage. L’utilisation de
cette mention doit donc être contrôlée. »

Les Allégations “sans”. Afin de contribuer à une image valorisante des produits
cosmétiques, la publicité doit être essentiellement consacrée aux arguments positifs. A ce
titre, l’utilisation d’une allégation indiquant l’absence d’un ou de plusieurs ingrédients ou
d’une catégorie d’ingrédients n’est possible que si cette allégation respecte les conditions
spécifiques suivantes : « Elle ne constitue pas l’argument principal du produit mais apporte
au consommateur une information complémentaire ; Elle n’est pas dénigrante, notamment
elle ne met pas en avant un risque ou un danger pour la santé ou l’environnement ; Elle est
loyale et non mensongère, en particulier lorsque l’ingrédient ou la combinaison
d’ingrédients peuvent être apportés de manière indirecte, notamment par l’intermédiaire
d’une autre matière première ».
L’ANSM
Contrairement aux médicaments, les produits cosmétiques ne nécessitent pas
d’autorisation de mise sur le marché (AMM), ils peuvent être commercialisés dès qu’ils
répondent aux exigences de la réglementation européenne. Le médicament traite un état
pathologique tandis que le cosmétique a pour but de laver, parfumer, embellir. Ce dernier n’a
pas de notion/bénéfice risque et c’est pourquoi
la cosmétolovigilance diffère de la
pharmacovigilance (Vigan M, 2004). L’ANSM recueille les déclarations des effets
indésirables des cosmétiques dans le but d’améliorer la santé publique des citoyens.
Synthèse bibliographique
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La DGCCRF
LA DGCCRF (Direction Générale de la Concurrence et de la Consommation et la Répression
des Fraudes) reçoit les plaintes des consommateurs. Cette direction a pour but de contrôler les
produits et de vérifier la bonne provenance des produits et la fiabilité des ingrédients. Cette
réglementation et ces organismes s’adaptent au fur et à mesure aux problèmes de santé
publique, en 2013, l’augmentation d’intolérance et d’allergies aux cosmétiques a amené une
inscription des listes d’allergènes obligatoire sur tous les produits cosmétiques.
c)état des lieux des crèmes et sérums anti-rides sur le marché en 2014
Aujourd’hui le marché des produits cosmétiques représente 425 milliards d’euros avec
l’Europe en tête des ventes (Euromonitor International, 2009).
Entreprise
Produits
Actifs
Avène
Ysthéal
Rétinaldéhyde,
pré-tocophérol, vitamine A
Biotherm
Serum blue therapy
Ulkenia, céramides
huiles végétales
Caudalie
Premier cru La Crème
Acide Hyaluronique,
Cassia Angustifolia
Clarins
Double sérum
Extrait de katafray,
Huiles de périlla et de
macadamia biologiques
Clinique
Superdefense SPF25
Octisalate, Oxybenzone,
Avobenzone
Estée Lauder
Advanced Time Zone
Acide hyaluronique
Garnier
Ultra lift
Pro-rétinol
L’Oréal
Age Perfect Renaissance
Nattesium DHC
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Cellulaire
Lancome
Absolue Oléo-Sérum
Proxylane et
huiles essentielles
La roche posay
Redermic
Acide hyaluronique,
mannose, Madécassoside
Mixa
Soin jour anti age
Pro-rétinol, vitamine C
Nivea
Soin Q 10 +
Q10+, créatine
Nuxe
Nuxellence® Jeunesse Fluide Acide hyaluronique,
Passiflore, Anchuse et
Pétales de Coquelicot
Roc
Crème Hydratante Anti-Âge
Rétinol, la Vitamine E et C
Multi-Actions
Uriage
Iso fill, focus ride
Acide hyaluronique,
glycérine
Yves Rocher
Anti-Rides Bienfaisante
Pro vitamine A, vitamine E
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Conclusion :
Notre peau subit différentes évolutions au cours du temps : à la naissance le bébé
possède une peau très fine, puis à l’adolescence celle ci subit les effets des dérèglements
hormonaux, après 20 ans la peau commence son processus de vieillissement. Les signes de
l’âge sont devenus une source de préoccupation dans le monde occidental. Il dépend des
caractéristiques physiques de l’individu (vieillissement intrinsèque), mais aussi certains de
l’environnement (vieillissement extrinsèque), tels que les rayonnements ultraviolets, le tabac,
les agressions climatiques. Les dommages du vieillissement cutané se révèlent à deux niveaux
dermique et épidermique. Ils se traduisent par une perte insensible en eau, une diminution de
l’élasticité et de l’effet barrière protégeant l’épiderme.
Les entreprises cosmétiques cherchent aujourd’hui à développer des actifs pour palier
au mieux à ses signes de l’âge. Les attentes sont diverses : diminution des rides, peau plus
lisse, hydratation, atténuation des taches brunes, éclat. Les actifs anti âge sont divers : agents
hydratants, antioxydants, molécules impliqués dans la différenciation cellulaire.
Avant d’être mis sur le marché, les produits cosmétiques doivent subir différents tests
afin de vérifier l’innocuité et la sécurité de ceux-ci. Les tests évaluent à la fois la stabilité du
produit au cours du temps (test de stabilité), son adéquation avec son contenant (test de
compatibilité), son risque microbiologique (challenge test). Si ces tests sont positifs la mise
sur le marché peut être faite, dans le cas contraire des tests toxicologiques devront être
réalisés afin de détecter les éventuels problèmes d’allergies ou effets indésirables.
La réglementation européenne, CE 1223/09/2013 est un point important à prendre en
compte pour les entreprises lors du développement de leur produit. Depuis juillet 2013, elle
interdit les tests cosmétiques sur les animaux, cette directive va amener les industriels à se
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tourner vers des méthodes de reconstruction dermique. Ces méthodes permettront de tester de
manière sure les actifs de demain.
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