Informations Entreprise - n°159
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Informations Entreprise - n°159
FINANCES ON EN PARLE Fusions et acquisitions Tisser une relation de confiance Fondée en septembre 2011 par quatre banquiers d’affaires, la société Financière Monceau accompagne les ETI et PME dans leurs opérations de fusion, acquisition, cession partielle d’actif (spin-off ), renforcement de fonds propres et restructuration financière. Avec près de 90 opérations à l’actif des fondateurs et une solide réputation, la jeune boutique accélère le rythme et ne cesse d’étonner dans l’univers feutré des fusions et acquisitions. Après avoir ouvert un bureau à Pékin en 2014 le cabinet vient d’annoncer la création d’un réseau international en s’associant avec des confrères anglais et allemands donnant ainsi naissance à EDGE M&A. Précisions avec le banquier d’affaires Sébastien Mathieu, l’un des quatre associés fondateurs. 28 Informations Entreprise : pouvez-vous nous expliquer votre métier, qui reste assez confidentiel, et nous présenter votre organisation ? Sébastien Mathieu : Le rôle d’un banquier d’affaires est d’être dans l’anticipation, d’identifier des opportunités de marché et challenger les décideurs dans leur réflexion stratégique de développement. Après avoir bien cerné les enjeux d’une entreprise et de son environnement nous intervenons aux côtés des présidents et directeurs généraux afin de les aider à mettre en musique le plan défini : par exemple renforcer une position stratégique en acquérant un acteur incontournable aux USA afin de pénétrer un marché très fermé, consolider les fonds propres en faisant entrer un fonds d’investissement européen, céder une branche d’activité non stratégique à un groupe hollandais ou encore identifier et créer une joint-venture avec un industriel chinois… Dans une économie mondialisée et guidée par l’immédiateté, nous devons mettre à disposition de nos clients une équipe dédiée, comprenant bien souvent au moins trois personnes. L’associé qui est en charge du projet est la personne qui a les entrées auprès des décideurs, à cela se greffe un analyste et/ ou un directeur, en fonction de l’importance du dossier. Pour satisfaire un souci d’excellence et d’expertise, Financière Monceau a également mis en place un board de senior advisors. Siègent à ce comité Michel Gostoli, l’actuel Président d’Eiffage Construction, Georges Dzuidzia, l’ancien Directeur Général de Pimkie et Administrateur d’ADEO (15 Mds d’€ de CA : Leroy Merlin, Weldom, Bricoman), Lionel Melka l’ancien Directeur des fusions acquisitions passé chez Lazard et la compagnie financière Edmond de Rothschild, ainsi que Jean-Louis Segura l’ancien directeur général de l’AGEFIP et Directeur l’Agence Régionale de Santé. Ils apportent au quotidien leur expertise, leur réseau et leur expérience. perspectives de croissance sont beaucoup plus faibles qu’en Chine ou dans certains pays d’Afrique, où les taux de croissance annuels sont supérieurs à 5%. Les sociétés françaises qui souhaitent grandir doivent donc impérativement insérer dans leur stratégie de développement l’export, voire le grand export. Dans le même temps on constate qu’une entreprise étrangère qui souhaite pénétrer le marché français va souvent procéder par croissance externe afin de gagner du temps et pour mieux appréhender les spécificités de notre marché (en matière fiscale, sociale…). Forts de ces deux constats nous avons nousmêmes créé un réseau international intégré. IE : quelles sont aujourd’hui vos pistes de développement ? SM : Depuis de nombreuses années la France est un pays à l’économie moribonde. Les IE : quelles sont les valeurs de votre cabinet et ses critères de différenciation par rapport à ses concurrents ? IE : quelles sont les motivations qui vont ont poussés à créer le réseau EDGE M&A ? SM : La création d’une société commune avec des partenaires européens historiques de premier rang nous met en capacité d’accompagner nos clients sur deux continents, l’Asie et l’Europe, zone économique qui demeure malgré tout le principal débouché commercial de nos clients. Dans la pratique cela nous permet de mettre en commun nos relations et d’identifier plus rapidement et efficacement une cible à acquérir. L’intérêt pour nos clients de passer par Financière Monceau est de leur assurer de toucher directement les décideurs, présidents ou directeurs généraux de PME, ETI ou grands groupes. Autant nous avons une bonne connaissance des grands décideurs français et chinois, autant en Angleterre et en Allemagne la chose est plus complexe. Il est donc indispensable d’avoir des relais dans ces pays. Notre métier consiste également à optimiser la valeur des sociétés confiées à la vente par nos clients, pour cette raison le fait de vendre à un acquéreur étranger permet bien souvent de faire monter le niveau de valorisation. >Sébastien Mathieu >Jacques Henri Rieme >Marc Irisson >Mathieu Lemesle SM : La confidentialité, l’intégrité et la réactivité sont des valeurs de base dans notre métier. Nous aimons surtout reprendre à notre compte une phrase prononcée en son temps par Henry Ford : « Les deux choses les plus importantes n’apparaissent pas au bilan de l’entreprise : sa réputation et ses hommes ». Nous considérons en effet, à tort ou à raison, que la réussite d’un projet est intimement liée à l’Homme et à la manière dont il est conduit. Les sociétés que nous conseillons sont très souvent à l’image de leurs dirigeants et actionnaires. Il est donc important de placer l’humain au cœur de la démarche et de la réflexion. convaincre de nouveaux clients. Aujourd’hui nous sommes fiers de voir nos anciens clients nous recommander et nous apporter des missions dont les enjeux de valorisation se situent plutôt entre 20 et 60 m€, ce qui était l’objectif initial. À ce titre-là nous pouvons considérer que le pari est en partie gagné. Mais nous ne sommes pas du genre à nous contenter de l’acquis : comme nos clients, nous sommes des entrepreneurs ambitieux, par conséquent nous souhaitons continuer à structurer notre société en recrutant des hommes et des femmes qui viendront compléter nos expériences et nos expertises. Nous ne sommes qu’au début de l’aventure ! IE : comment abordez-vous cette nouvelle année ? SM : Nous avons conclu l’exercice 2015 avec une dizaine d’opérations, dont 3 avec une contrepartie étrangère. Notre objectif pour cette nouvelle année est de franchir la barre des 10 opérations, notamment grâce au travail de structuration entrepris ces deux dernières années. A la création de la société en 2011 nous étions positionnés sur des opérations comprises entre 5 et 30 m€ de valorisation, le temps de faire nos preuves et IE : avez-vous identifié d’autres pays ou zones géographiques où vous développer ? SM : Financière Monceau est désormais bien implantée sur le marché européen et en Asie. Nous envisageons désormais d’attaquer le marché nord-américain courant 2016. Le recrutement récent d’Isabelle Chabot Mc Neill en tant que directeur de mission va dans ce sens. Cette diplômée du MBA de HEC Paris a déjà réalisé de nombreuses opérations de M&A pour le compte de grands groupes industriels et fonds d’investissements. Originaire du Canada elle est parfaitement bilingue, ce qui est un atout précieux pour aller négocier des accords capitalistiques sur ce continent. Cette nouvelle recrue renforce également le cabinet en tissant des liens avec de nouveaux partenaires français – notamment des cabinets d’avocats -, désireux également de travailler sur le marché américain, afin de mettre en place à terme des offres packagées. Le meilleur moyen de pénétrer un marché, c’est de chasser en meute ! Financière Monceau en 9 dates clés ● Septembre 2011 : Création de Financière Monceau ● Octobre 2011 : Installation dans nos bureaux au 45 rue de Courcelles Paris 8 ● Novembre 2011 : Ouverture du bureau de Bordeaux, piloté par Jacques-Henri RIEME. ● Décembre 2011 : Constitution d’un board de senior advisor : - Michel GOSTOLI, Président d’Eiffage Construction, Président du Syndicat national du BTP et des Entreprises Générales de France - Georges DZUIDZIA, Directeur général de KIBE (1.5Mds de CA) la holding regroupant les enseignes Pimkie, Orsay, Xanaka, No Boys. Administrateur ADEO (15Mds de CA, Leroy Merlin, Weldom, Bricoman) - Lionel MELKA, Directeur des fusions acquisitions chez Lazard et la Compagnie Financière Edmond de Rothschild - Jean-Louis SEGURA, Directeur général de l’AGEFIP, Directeur général du Canceropole de Toulouse, Directeur de l’Agence régionale de Santé de Bourgogne, Président de InNaBioSanté ● Juin 2014 : Recrutement de Xianghzi YUE ● Juin 2015 : Ouverture d’un bureau à Pékin co-piloté par Xuanghzi YUE ● Juillet 2015 : Renforcement de l’équipe d’analyste avec le recrutement de 2 analystes financiers Julien PASQUET et Soufiane BENSOUDA ● Septembre 2015 : Ouverture d’un bureau à Nantes, piloté par Sébastien MATHIEU ● Novembre 2015 : Renforcement de l’équipe de directeurs de mission avec l’arrivée d’Isabelle CHABOT Mc NEILL, ex DC Advisory et directrice des fusions acquisition chez Lucibel groupe côté en bourse ● Décembre 2015 : Création du réseau international EDGE M&A. IE : Quelles sont les perspectives du marché des fusions-acquisitions pour les mois à venir ? SM : Le marché des fusions-acquisitions est porteur, même s’il faut reconnaître une réelle sélectivité des investisseurs de tous bords : les beaux actifs, présentant des marges confortables, affichant une croissance supérieure à celle de son secteur ou reposant sur des marchés pérennes sont très bien valorisés. À l’inverse, d’une manière générale, les dossiers plus compliqués, du fait d’un marché plus morose, d’une tendance à la contraction des marges ou ne présentant pas de perspectives de croissance restent difficiles à traiter. Notre métier consiste dans les deux cas à réfléchir avec nos clients aux solutions qui s’offrent à eux en prenant en compte ces différentes variables. Par ailleurs, nous bénéficions toujours de conditions bancaires très favorables avec des taux historiquement bas, et des consignes réitérées pour prêter aux acteurs de l’économie réelle. À cela s’ajoute la masse d’argent disponible chez les investisseurs du private equity qui sont aujourd’hui des moteurs importants du marché du financement et de la transmission. L’année 2016 devrait ainsi confirmer le rebond amorcé depuis plusieurs mois maintenant. IE : C’est donc le moment de faire une opération de fusions acquisitions ? SM : Le fait générateur peut être l’opportunité de profiter de bonnes conditions financières. Mais il ne faut jamais oublier que chaque décision de ce type se répercute sur plusieurs années ! Il faut donc avant toute chose étudier le contexte propre de l’opération envisagée avant d’entamer les démarches. Mais il est clair que tous les indicateurs sont au vert : les sociétés rentables valent plus aujourd’hui qu’il y a deux ans, les acquéreurs ont du cash et les banques financent facilement et les étrangers cherchent plus que jamais à acquérir des sociétés françaises dès lors qu’elles ont une place forte dans leur environnement économique. g 29