Boissy-Saint

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ENTPE
[MASTÈRE DE L’ENTPE ]
le tunnel de
Boissy-Saint-Léger
Loïc MIGNON
ING PROMOTION 2011
La construction d’un
tunnel souterrain
urbain permet la
déviation d’un trafic
routier important
dans une zone dense
d’habitations. Loïc
Mignon, responsable
d’opérations à la
DiRIF*, assure
actuellement la
maîtrise d’ouvrage
de la déviation de la
RN19 à Boissy-SaintLéger. La DiRIF gère un
programme d’environ
un milliard d’euros
pour la rénovation
des tunnels en Ile-deFrance.
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responsable
d'opérations à la
DiRIF
Pouvez-vous nous décrire cette opération ?
Il s'agit d’une déviation -près de 4 km de
longueur- de la nationale qui jusque lors
passe par Boissy-Saint-Léger. Ce projet
de 240 millions d’euros (cofinancé par
l’Etat et la région) consiste principalement à réduire les nuisances subies par
les habitants du centre-ville que traversent environ 40 000 véhicules par
jour. Cette déviation vise donc à dévier
ce trafic du centre-ville, qui n'est pas
adapté à une telle circulation, et ainsi y
réduire le bruit et la pollution, mais également à améliorer la sécurité des piétons aux abords de la RN19.
Les travaux actuels consistent en une
tranchée couverte de 770m de long,
passant sous le centre ancien de la ville.
Pour ce faire, la méthode de creusement ‘en taupe’ a été adoptée, suite à
l'enquête publique, afin de réduire les
nuisances du chantier.
En quoi consiste cette méthode de creusement ?
Elle consiste à couler les parois moulées
latérales de la tranchée, puis la dalle de
couverture directement sur le sol. Ce
n’est qu'ensuite que l’on creuse sous
la dalle de couverture en accédant par
les têtes de tranchée. Avec cette méthode, les travaux de creusement sont
souterrains : les riverains, qui sont très
proches, ne peuvent pas nous entendre.
Imposée à l'entreprise, cette approche
est toutefois plus contraignante
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puisqu'elle nécessite de mettre en place
un système de ventilation et d'éclairage
sous la dalle, ainsi que de stabiliser le
terrain à l'avancement, puisque le creusement se situe dans des terrains très
humides.
Quelles étaient vos contraintes pour mener cette opération ?
Nous avons concentré nos efforts sur
trois enjeux principaux :
- La présence d’habitations à proximité
du chantier : nous avons donc choisi le
creusement ‘en taupe’ et mis en place
des mesures de prévention des nuisances sonores dues aux travaux. De
plus, suite à notre initiative de référé
préventif auprès du tribunal administratif, un expert a été missionné pour examiner une centaine d’habitations avant
les travaux, notamment car nous impactons sur le sol avec les vibrations et des
fluctuations du niveau de la nappe ce
qui peut engendrer des dégâts.
- Un enjeu environnemental avec le prolongement du tunnel sur une tranchée
ouverte de 500m dans la forêt Grosbois : nous avons donc fait appel à un
assistant à maîtrise d‘ouvrage environnemental qui nous conseille durant
tout le chantier.
-Le rétablissement de la nappe phréatique : les parois en béton coulées
à 20-25m dans le sol empêchent la
circulation de la nappe phréatique.
C’est pourquoi nous avons élaboré un
système de tranchées drainantes qui
captent le flux de la nappe, et, grâce
à un système de syphon, font passer
l’eau de l’autre côté, puis la tranchée
drainante en aval réinjecte l’eau dans
le sol. Ce système de rétablissement
passif de la nappe est réalisé pour une
des premières fois en France !
*La Direction des Routes Île-de-France
(DiRIF, intégrée à la DRIEA pour cette
région) a la charge de l'exploitation et
de la modernisation du Réseau Routier
National en Île-de-France.
les 6 phases du creusement en taupe.
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