Je suis poussé à me convertir, à conformer ma façon de penser, d

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Je suis poussé à me convertir, à conformer ma façon de penser, d
Je suis poussé à me convertir, à conformer ma façon de penser,
d’agir, de décider aux sentiments de Jésus. Saint Grégoire de Naziance
nous dit : « Lui, Jésus, t’aime ». Quelle parole de tendresse ! C’est un
grand réconfort mais aussi une grande responsabilité jour après jour.
Et comment imiter le Christ si ce n’est en priorité en devenant
humble comme Lui ? « Que chacun par l’humilité estime les autres
supérieurs à soi » nous dit Saint Paul : l’humilité et la douceur sont à
la base des autres vertus. Vaine est la prière sans l’humilité : après la
prière, l’humilité est le premier besoin de l’homme» nous dit Sainte
Angèle de Foligno. Oublions-nous pour chercher le bien de nos
parents, de nos frères et sœurs. Acceptons de nous dévouer au bien de
notre famille, de tous ceux qui nous entourent ; par notre exemple, nos
paroles, nos gestes de service. Sachons accepter les petites remarques,
les reproches même injustes par amour pour Jésus et en union avec
Ses souffrances. « Qui s’élève s’abaisse, qui s’abaisse s’élève ». Jésus
nous a montré le chemin.
Si je suis humble, je peux obéir. Je peux aussi pardonner et
recevoir le pardon. Et voici les biens procurés par l’humilité : la
douceur, la patience, l’humanité, la tempérance, la docilité. Et une
grande joie, une paix profonde rayonnera dans nos familles.
Le Saint Père nous dit : « Plus la famille sera imprégnée de
l’esprit et des valeurs de l’Evangile, plus l’Eglise en sera elle-même
enrichie ». Appliquons à nos communautés familiales l’enseignement
de Saint Paul aux communautés chrétiennes : réconfortons-nous les
uns les autres, exhortons-nous à faire le bien, encourageons-nous,
ayons de la tendresse et de la compassion pour chaque membre de nos
familles, en particulier pour les plus faibles.
Prenons comme modèle et prions la Sainte Vierge de nous aider :
« Marie, vaisseau d’humilité, tu as charmé le Père Eternel », nous dit
Sainte Catherine de Sienne que nous fêtons aujourd’hui. La seule
gloire de Marie, c’est que « le Père a regardé l’humilité de Sa
Servante ».
FRATERNITE DU CŒUR DE JESUS
Avril 2009
« Enfants et parents Adorateurs »
L’HYMNE AUX PHILIPPIENS
Saint Paul écrit aux Philippiens alors qu’il est en prison à Ephèse
(Philippiens II, 5-11). La communauté des Philippiens lui est
particulièrement chère. Il leur écrit une lettre d’amitié empreinte d’une
grande joie. Saint Paul les exhorte au bien et en même temps les
réconforte. Cette hymne est une conversation pleine d’émotion et de
délicatesse.
Ce passage reprend une hymne des tout premiers temps de
l'Eglise. Saint Paul l’a peut-être repris d’un chant utilisé par les
premières communautés chrétiennes.
Approfondissons le temps pascal où nous vivons en contemplant
ce mystère avec Saint Paul : l’abaissement de Jésus et son exaltation
par Son Père. Cette contemplation nous amène à « avoir entre nous
les mêmes sentiments qui furent dans le Christ Jésus ».
I. Abaissement de Jésus
« Lui, de condition divine, ne retint pas jalousement le rang qui
l’égalait à Dieu ». La condition(en latin, forme) est la substance, la
morphologie. Jésus est Dieu mais Il est une personne distincte. Il a les
mêmes prérogatives que Son Père et aurait pu réclamer une égalité de
traitement, de dignité manifestée et reconnue, même dans Son
existence terrestre. Il a préféré « s’anéantir Lui-même » Il a préféré se
priver de la Gloire qui Lui revenait de fait pour ne la recevoir que du
Père.
Jésus attendait tout de Son Père. Jésus se retirait souvent pour
prier Son Père. Avant la résurrection de Lazare, Il « lève les yeux en
haut et dit : « Père, je Te rends grâces de m’avoir écouté » Jean, XI,
41 .
Jésus, par acte d’obéissance libre, se soumet à Son Père en toutes
choses : « C’est de Dieu que Je suis sorti et que Je viens : Je ne viens
pas de moi-même, mais Lui m’a envoyé » (Jean, VIII, 42) dira Jésus à
Ses apôtres. Entre le Père et le Fils règne l’union vivante la plus
intime qu’on puisse imaginer.
« Prenant condition d’esclave, et devenant semblable aux
hommes » :Jésus est né d’une Vierge, n’a commis aucun péché mais Il
a pris un corps et une âme pour être l’un de nous. Jésus est devenu
homme, Il est accueilli par les hommes comme l’un d’entre eux. Jésus
n’a pas cherché à s’imposer par les attributs de Sa Gloire. « Le Fils de
l’homme est venu pour servir et donner Sa Vie » Mat. XX, 28. Un
esclave ne commande pas, Il obéit. Jésus montrera jusqu’à quel point
Il se fait serviteur en lavant les pieds de Ses apôtres le Jeudi Saint.
Il y a une progression dans l’abaissement : « S’étant comporté
comme un homme, Il s’humilia plus encore, obéissant jusqu’à la mort,
et à la mort sur une Croix ! »
Jésus a accepté de mourir d’une manière infamante, réservée aux
esclaves et aux séditieux ! Pour Benoît XVI, Jésus nous montre ainsi
Sa participation pleine et authentique à notre réalité humaine de
douleur et de mort. Au cœur du scandale de la Croix, seule la chair de
Jésus est meurtrie et a subi des humiliations. Le Christ achève par
cette offrande le suprême don qu’Il fit de Lui-même par Son
Incarnation : « du bois de la crèche au bois de la Croix » : Jésus
couronne Sa mission : être le sacrement de la Tendresse du Père !
Cette mort est le pivot : maintenant Dieu va exalter Son Fils !
II. Exaltation de Jésus
Le Christ reçoit toute Sa Gloire de Son Père ! La Gloire découle
de la Croix, elle en donne le sens.
« Aussi Dieu L’a-t-Il exalté et Lui a-t-Il donné le Nom qui est
au-dessus de tout nom ». Aussi : c’est parce que Jésus s’est anéanti
qu’Il a pu recevoir cette exaltation de Son Père : Il a été « surexalté »
par la Résurrection et l’Ascension. Dans Sa Gloire Pascale, le Christ
se manifeste à nouveau dans la splendeur de Sa Majesté Divine. Le
Père, qui avait accueilli l’acte d’obéissance du Fils dans Son
Incarnation et dans Sa Passion, l’exalte de façon suréminente.
Chaque homme reçoit un nom après sa naissance. Jésus est à
nouveau dans la Gloire et reçoit le nom de Jésus, nom qu’Il a déjà
reçu à la circoncision mais qui est réalisé : Jésus a sauvé tous les
hommes !
« Pour que tout, au nom de Jésus, s’agenouille, au plus haut des
cieux, sur la terre et dans les enfers, et que toute langue proclame de
Jésus-Christ qu’Il est Seigneur, à la Gloire de Dieu le Père ».
Dieu donne à Jésus une seigneurie universelle qui lui permet de
recevoir l’hommage de toute la création. Jésus reçoit une
reconnaissance publique et de toute la création. Même dans la Gloire,
Jésus reste décentré de Lui-même : Il reçoit l’hommage de toute la
création « à la Gloire de Dieu le Père ». Jésus reçoit Sa Gloire de Son
adoration vers le Père. Ce que désirait Dieu en créant le monde est
réalisé : la soumission du monde au Fils est la glorification du Père ;
tout l’hymne est compris dans les attributs que Saint Paul donne à
Jésus : Seigneur, titre adressé à Dieu, Jésus nom de Son humanité et
Christ : le Messie qui vient nous sauver.
III. Les vertus familiales
« La Gloire de Dieu, c’est l’homme vivant et la vie de l’homme,
c’est la vision de Dieu » nous dit Saint Irénée. Contemplons Dieu dans
Sa Gloire ! Comme Il s’est abaissé en devenant homme et en mourant
sur une croix, Il s’abaisse devant nous en se rendant présent dans
l’hostie ! Il accepte d’être dans une hostie pour être vraiment présent
avec nous. Dans l’adoration, je prends conscience que cette vie
nouvelle qu’Il a reçue de Son Père, Il me la donne par amour gratuit !
Je suis invité à proclamer avec toute l’Eglise du Ciel et de la
terre que Jésus-Christ est le Seigneur et à en vivre les fruits. Jésus a
dit : « Tout ce que vous demanderez en mon nom, Mon Père vous le
donnera ». Mais, pour cela, Jésus nous dit : « Ce que je vous demande,
c’est de vous aimer les uns les autres ». La prière familiale, l’adoration
familiale nous permettent de confesser la Majesté de Dieu et de nous
reconnaître unis les uns aux autres par cette Vie Divine reçue sur la
Croix.