LE QUESTIONNAIRE D`AUTO-ÉVALUATION DE LA COMPÉTENCE

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LE QUESTIONNAIRE D`AUTO-ÉVALUATION DE LA COMPÉTENCE
LE QUESTIONNAIRE D’AUTO-ÉVALUATION DE LA COMPÉTENCE
ÉDUCATIVE PARENTALE (Q.A.E.C.E.P.)
Bernard TERRISSE et Denis TRUDELLE (1988)
Groupe de recherche en adaptation scolaire et sociale (GREASS)
Département des sciences de l'éducation, Université du Québec à Montréal
Le «Parenting Sense of Competence Scale (P.S.O.C.)» a été conçu par Gibaud-Wallston (1977) à partir
d’un questionnaire de mesure du sentiment de compétence au travail (Wagner et Morse, 1975). Il évalue
le sentiment de compétence du parent dans son rôle d’éducateur et comporte deux composantes:
•
Le facteur «habileté-connaissance» qui évalue le degré de perception des répondants quant aux
habiletés et aux connaissances qu’ils ont acquises pour être des parents adéquats. Il comporte huit
questions. (1, 6, 7, 8, 10, 11, 13 et 15)
•
Le facteur «valeur-aisance» qui évalue la valeur que le répondant accorde au rôle de parent, ainsi
que son aisance dans ce rôle. Il comporte neuf questions. (2, 3, 4, 5, 9, 12, 14, 16 et 17).
Le «score» combiné des deux facteurs donne l’auto-appréciation globale du répondant dans son rôle de
parent. Le répondant remplit le questionnaire en se basant sur une échelle en six points, allant de «tout à
fait en désaccord» (6) à «tout à fait d’accord» (1). La valeur numérique accordée à chaque réponse
correspond à celle choisie par le sujet sur l’échelle de réponses. Toutefois, dans la version originale
pour 8 questions, les questions 1, 6, 7, 10, 11, 13, 15 et 17, les «scores» sont inversés afin d’éviter que
les répondants ne perçoivent un «pattern» de réponses. Plus le score est élevé, plus le sentiment de
compétence du parent est élevé.
LES QUALITÉS MÉTROLOGIQUES DU QAECEP
Le P.S.O.C. a été traduit en français sous le titre de Questionnaire d’auto-évaluation de la compétence
éducative parentale (Q.A.E.C.E.P.) puis a fait l’objet d’une validation de contenu et d’une normalisation
culturelle sur le plan du vocabulaire par un jury d’experts. Par la suite, il a été pré-expérimenté auprès
d’un groupe de 25 parents québécois ayant des enfants d’âge préscolaire.
La collaboration de 30 experts (15 praticiens et 15 chercheurs) a été sollicitée. Quinze d’entre eux ont
répondu à notre demande: sept chercheurs et huit intervenants. Les chercheurs ayant collaboré
provenaient du ministère de l’Éducation (1), des universités de Montréal (1) et Laval (1), enfin du
-1-
réseau des universités du Québec (UQAM, 1; UQTR, 1: UQAH, 1; UQAR, 1). Les huit praticiens
provenaient des régions de Rimouski (2), Montréal (4) et Québec (2). Ils exerçaient leur profession dans
des centres locaux de services communautaires, des centres d’intervention pour handicapés intellectuels
ou des centres privés et avaient une formation en psychologie, en travail social ou en éducation
spécialisée.
À partir du document qui leur avait été adressé, les experts se sont prononcés , d’une part, sur la
pertinence de chacune des questions du Q.A.E.C.E.P. et d’autre part, sur la formulation des questions et
sur le vocabulaire utilisé.
Faisant suite à cette consultation, plusieurs questions ont été modifiées. Seules les questions 5, 10, 11 et
14 sont demeurées identiques sur le plan linguistique à la version originale.
Par la suite, une pré-expérimentation a été effectuée auprès d’un groupe de 25 parents, provenant de
différents milieux socio-économiques pour s’assurer de la compréhension des questions, quel que soit le
milieu des parents. Le questionnaire a été compris sans difficulté et aucun changement n’a été
nécessaire à la suite des commentaires. La version du Q.A.E.C.E.P., telle que modifiée à la suite de la
validation par les experts, constitue donc la version définitive.
Dans sa version originale en langue anglaise, le P.S.O.C. possède des qualités métrologiques
intéressantes. Cependant, il n’a été validé qu’auprès de parents d’enfants d’âge préscolaire (naissancesix ans). Gibaud-Wallston (1977) rapporte des coefficients alpha de consistance interne respectivement
de 0,80 et 0,69 pour les facteurs «valeur/aisance» et «habileté-connaissance» et de 0,80 pour le score
total. Les corrélations inter-facteurs, pour 48 sujets féminins et 49 masculins, varient de 0,34 à 0,87 et
sont tous significatives (p.<.05). La mesure de fidélité, évaluée à l’aide de la méthode «test-retest», à un
intervalle de six semaines, indique pour les mères, des corrélations (r. de Pearson, p<.01) respectives de
0,728, 0,687 et 0,777 aux facteurs «valeur-aisance», «habileté-connaissance» et au «score» total. Pour
les pères, les résultats sont respectivement de 0,738, 0,820 et 0,803 pour les facteurs «valeur-aisance»,
«habileté-connaissance» et au «score» total. De leur côté, Cutrona et Troutman (1986) ont trouvé un
coefficient alpha de consistance interne de 0,72 pour la sous-échelle «habileté-connaissance».
Quelques années plus tard, Johnston et Mash (1989) se sont appliqués à recueillir des informations
supplémentaires auprès de parents d’enfants de quatre à neuf ans. Tout comme Gibaud-Wallston
(1977), ils ont identifié deux facteurs. Le premier, la dimension affective, évalue le sentiment de
«satisfaction» qui découle du rôle parental. Il reflète le degré de frustration, d’anxiété et de motivation
lié au rôle parental et correspond au facteur «valeur-aisance» de Gibaud-Wallston (1977). Le second
facteur, la dimension instrumentale, évalue le sentiment d’efficacité lié au rôle parental. Il reflète le
-2-
degré de compétence, d’habileté à résoudre des problèmes et d’aptitude qui découle du rôle parental. Il
correspond au facteur «habileté-connaissance» de Gibaud-Wallston (1977).
Toutefois, les résultats de Johnston et Mash (1989) diffèrent en deux points de ceux de GibaudWallston: à la suite de leur analyse factorielle, la question 8 est incorporée au facteur «satisfaction», et
la question 17 est exclue des deux facteurs. Ainsi, pour les 16 questions retenues, le coefficient de
consistance interne est de 0,76, alors qu’il est de 0,76 et 0,79 pour les facteurs «efficacité» et
«satisfaction». C’est en se basant sur les résultats de Johnston et Mash (1989) que nous utilisons le
QAECEP. Le facteur «efficacité» comprend sept questions (1, 6, 7, 10, 11, 13 et 15) puisque la question
17 est exclue et le facteur «satisfaction» en comprend neuf (2, 3, 4, 5, 8, 9, 12, 14, et 16). Le QAECEP
adapté en français existe en deux versions: mère et père.
CRITÈRES DE CORRECTION: PONDÉRATION
•
Sentiment d’efficacité
Le sentiment d’efficacité comprend les questions 1, 6, 7, 10, 11, 13 et 15. Pour calculer le score, la
valeur numérique donnée à chaque énoncé est celle que le répondant choisit à l’aide de l’échelle de
réponses, mais inversée. Si la réponse à l’une de ces questions est 6, noter 1; 5, noter 2; 4, noter 3;
3, noter 4; 2, noter 5 et 1, noter 6. Le score peut varier de 7 à 42.
De 07 à 13
De 14 à 20
De 21 à 30
De 31 à 37
De 38 à 42
=
=
=
=
=
Sentiment d’efficacité très faible
Sentiment d’efficacité faible
Sentiment d’efficacité moyen
Sentiment d’efficacité élevé
Sentiment d’efficacité très élevé
Sentiment d’efficacité
Très faible
Faible
Moyen
Élevé
Très élevé
30 31
37 38
42
7
13 14
20 21
•
Sentiment de satisfaction
Le sentiment de satisfaction comprend les questions 2, 3, 4, 5, 8, 9, 12, 14 et 16. Pour calculer le
score, la valeur numérique donnée à chaque énoncé est celle que le répondant choisit à l’aide de
l’échelle de réponses. Le score peut varier de 9 à 54:
-3-
De 09 à 17
De 18 à 26
De 27 à 36
De 37 à 45
De 46 à 54
=
=
=
=
=
Sentiment de satisfaction très faible
Sentiment de satisfaction faible
Sentiment de satisfaction moyen
Sentiment de satisfaction élevé
Sentiment de satisfaction très élevé
Sentiment de satisfaction
Très faible
Faible
Moyen
Élevé
Très élevé
17 18
26 27
36 37
45 46
54
9
•
Sentiment de compétence
Le sentiment de compétence s’obtient en additionnant les scores des sentiments d’efficacité et de
satisfaction. Le score peut varier de 16 à 96:
De 16 à 31
De 32 à 47
De 48 à 64
De 65 à 80
De 81 à 96
=
=
=
=
=
Sentiment de compétence très faible
Sentiment de compétence faible
Sentiment de compétence moyen
Sentiment de compétence élevé
Sentiment de compétence très élevé
Sentiment de compétence
Très faible
Faible
Moyen
Élevé
Très élevé
16
31 32
47 48
64 65
80 81
96
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
CUTRONA, C. ET TROUTMAN, B.R (1986). «Social Support, Infant Temperament, and Parenting
Self-efficacity: a Mediational Model of Postpartum Depression», Child development, 57, 15071518.
GIBAUD-WALLSTON, J. (1977). Self-Esteem and Situational Stress: Factors Related to Sense of
Competence in New Parents, thèse de doctorat non publiée, département de psychologie clinique,
New-York, N.Y.: George Peabody College for Teachers, 111 pages.
JOHSTON, C. et MASH, E.J. (1989). «A Measure of Parenting Satisfaction and Efficacity», Journal of
clinical child psychology, 18, 2, 167-175.
TRUDELLE, D. (1991). Sentiment de compétence, attitudes et pratiques éducatives chez des parents
québécois d’enfants d’âge préscolaire en fonction de leurs caractéristiques socio-économiques.
Thèse de doctorat non publiée, Rimouski, Qué.: Doctorat en éducation, Réseau, Université du
Québec à Rimouski.
WAGNER, F. ET MORSE, J. (1975). «A Measure of Individual Sense of Competence». Psychological
Reports, 36, 2, 451-459.
-4-
UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL
GROUPE DE RECHERCHE EN ADAPTATION SCOLAIRE ET SOCIALE (GREASS)
QUESTIONNAIRE D’AUTO-ÉVALUATION
DE LA COMPÉTENCE ÉDUCATIVE PARENTALE
(Q.A.E.C.E.P.)
Adaptation et traduction du « Parenting Sense of Competence »
par
Bernard Terrisse et Denis Trudelle (1988)
Prénom de l’enfant :
Nom de l’enfant :
Statut du répondant :
Père :
1
Beau-Père :
(Encerclez)
Autres :
4
(Précisez)
-5-
2
Tuteur :
3
UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL
GROUPE DE RECHERCHE EN ADAPTATION SCOLAIRE ET SOCIALE (GREASS)
par Bernard Terrisse et Denis Trudelle
QESTIONNAIRE D'AUTOÉVALUATION DE LA COMPÉTENCE ÉDUCATIVE PARENTALE
(QAECEP)
Traduction et adaptation de: *Gibaud- Wallston, Jonatha (1977). Self Esteem and Situation al Stress:
Factors Related to sense of Competence in New Parents. New-York, N.- Y., George Peabody College
for Teachers, thèse de doctorat non publiée, Département de psychologie, 111 pages
Pour chacune des questions, le répondant doit indiquer son degré d'adhésion à l'énoncé: de « tout à fait
d'accord » à « tout à fait en désaccord ». Le score combiné des deux facteurs donne une autoappréciation globale de la personne.
-----------------------------------------Ce questionnaire présente une série d'énoncés qualifiant la façon dont les parents se sentent face à leur
rôle. Indiquez votre accord ou votre désaccord avec chaque énoncé de la façon suivante:
Si vous êtes tout à fait d'accord, encerclez le chiffre
1
Si vous êtes d'accord, encerclez le chiffre
2
Si vous êtes moyennement d'accord, encerclez le chiffre
3
Si vous êtes moyennement en désaccord, encerclez le chiffre
4
Si vous êtes en désaccord, encerclez le chiffre
5
Si vous êtes tout à fait en désaccord, encerclez le chiffre
6
Si vous désirez modifier votre choix de réponse, effacez ou rayez complètement votre première réponse.
TOUS LES RENSEIGNEMENTS FOURNIS SERONT TENUS CONFIDENTIELS.
À la droite de chaque question apparaît une rangée de chiffre (1,2,3,4,5,6). Encerclez celui qui
correspond à votre choix de réponse. N'encerclez qu'un chiffre. Ne vous préoccupez pas des petites
cases …………………… et des chiffres entre parenthèses à l'extrême droite de la feuille en
caractères gras. Exemple: …
(09)
IL N'Y A PAS DE BONNES OU DE MAUVAISES RÉPONSES.
RÉPONDEZ SPONTANÉMENT, VOTRE RÉPONSE EST LA MEILLEURE.
-6-
Ne rien inscrire dans ces cases. Merci
1
Tout à fait
d'accord
1
D'accord
2
Moyennement
d'accord
3
Moyennement
en désaccord
4
2
3
4
5
5
1
2. Être parent peut être gratifiant, mais moi je me sens frustré
1
parce que mon enfant est trop jeune.
2
7
8
Tout à fait en
désaccord
6
En désaccord
1. Les problèmes liés à l'éducation d'un enfant sont faciles à régler
quand on sait de quelle façon il réagit à ce que nous faisons.
6
3
4
5
6
…
(09)
2
3
4
5
6
…
(10)
3. Lorsque je me couche le soir, j'ai l'impression de ne pas avoir
fait grand chose pour mon enfant.
1
2
3
4
5
6
…
(11)
4. Quelquefois, lorsque je devrais contrôler la situation avec mon
enfant, je m'en sens incapable.
1
2
3
4
5
6
…
(12)
5. Mon père était mieux préparé que moi à être un bon père.
1
2
3
4
5
6
…
(13)
6. Un père débutant pourrait apprendre à être un bon père en
prenant exemple sur moi.
1
2
3
4
5
6
…
(14)
7. On apprend à être parent, et la plupart des problèmes
d'éducation sont faciles à résoudre.
1
2
3
4
5
6
…
(15)
8. C'est difficile pour un père de savoir si ce qu'il fait avec son
enfant est bon ou mauvais.
1
9. Quelques fois j'ai l'impression que je n'arrive à rien faire de bon
en tant que père.
1
10. La compétence que j'acquière en prenant soin de mon enfant
répond à mes aspirations personnelles.
1
11. Si quelqu'un peut trouver ce qui ne va pas chez mon enfant,
c'est bien moi.
1
12. Je ne suis pas intéressé à mon rôle de père car mes compétences
et mes intérêts se situent ailleurs.
1
-7-
2
3
4
5
6
…
(16)
2
3
4
5
6
…
(17)
2
3
4
5
6
…
(18)
2
3
4
5
6
…
(19)
2
3
4
5
6
…
(20)
Tout à fait
d'accord
1
D'accord
2
Moyennement
d'accord
3
Moyennement
en désaccord
4
Tout à fait en
désaccord
6
En désaccord
5
13. Bien que je sois père depuis peu de temps, je me sens à l'aise
dans ce rôle.
1
14. Si être père d'un jeune enfant était plus intéressant, je serais
plus motivé à jouer mon rôle de père.
1
15. Je crois vraiment que j'ai toutes les compétences nécessaires
pour être un bon père.
1
16. Être père me rend tendu et anxieux.
1
2
3
4
5
6
…
(21)
2
3
4
5
6
…
(22)
2
3
4
5
6
…
(23)
2
3
4
5
6
…
(24)
17. Être un bon père est satisfaisant en soi.
1
2
3
4
5
6
…
(25)
Pour la version mère, dans chaque énoncé, le mot « père » est substitué au mot mère.
-8-