Le gothique s`invite à l`hôtel
Transcription
Le gothique s`invite à l`hôtel
Cahier Local 06 LE BIEN PUBLIC DIJON Vendredi 24 juillet 2015 ARCHITECTURE. La rue des Forges abrite une luxueuse résidence construite au XVe siècle. Le gothique s’invite à l’hôtel TÉMOIGNAGES Cet été, Le Bien public et le CAUE (Conseil d’architec t u re , d ’ u r b a n i s m e e t d e l ’ e n v i r o n n e m e n t ) f o n t d é c o u v r i r u n e p a r t i e d u patrimoine. Aujourd’hui, l’hôtel Chambellan. MARIE NOËLLE Dijonnaise D « Je connais bien le bâtiment » ès le premier jour, Félicien Carli, directeur du CAUE, nous l’annonçait : à Dijon, toutes les époques de l’architecture se marient. On aurait ainsi tort de croire que les hôtels particuliers de la ville ne sont qu’entre cour et jardin, dans la veine des grandes propriétés des XVIIe et XVIIIe siècles. Certes, les hôtels de Laloge, Bouchu et des Barres disposent d’un plan entre cour et jardin, mais ils ne sont pas du tout la norme. Tous les hôtels datant de la Renaissance, et même du Moyen Âge connaissent des plans différents. « J’ai vendu des encyclopédies qui traitaient de l’hôtel Chambellan, alors oui je connais bien le bâtiment. Il fallait évidemment se renseigner sur le contenu de nos livres avant de les vendre. Il y avait le syndicat d’initiatives ici, il y a une certaine époque. Je vois encore les belles formes de l’escalier, dommage que la porte soit fermée. » ÉRIC Agent de service à l’office de tourisme Un décor typique du gothique flamboyant Sans aucun doute, l’hôtel Chambellan, rue des Forges, s’édifie comme l’hôtel particulier le plus singulier de la ville. Une porte discrète (certains diront minable en comparaison des immenses portes cochères de la rue Berbisey) et un couloir sombre et étroit détournent les flâneurs et dissimulent en réalité une cour carrée superbe, au milieu de laquelle le visiteur ne sait où donner de la tête. « Un lieu plaisant mais difficile d’accès » Derrière une porte discrète et un couloir sombre et étroit, se trouve une cour carrée. Photo DR L’hôtel Chambellan sert de vitrine aux familles de marchands prospères, fiers de leur réussite. Comme à la maison Mylsand et à la maison aux Trois Visages, deux bâtiments contemporains de l’hôtel Chambellan, les Les Petites Histoires de l’architecture Le Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE) édite un ouvrage, très facile à emporter lors d’une promenade urbaine et qui s’intitule Petite Histoire de l’architecture, Dijon depuis l’an 1000. Plus de soixantedix monuments, érigés depuis le Moyen Âge sont présentés pour mieux comprendre comment la ville s’est construite, comment et quand les courants architecturaux se sont succédé. Des maisons à pans de bois, du Moyen Âge aux bâtiments contempo rains, le CAUE offre une véritable promenade à travers les siècles. Éditions du CAUE de Côted’Or, 104 pages. 5 €. drapiers de Dijon exposent leur fortune. La cour de l’hôtel arbore un décor typique du gothique flamboyant. La lucarne monumentale avec ses rampants à crochets rappelle les fioritures des cathédrales de l’époque. La galerie de bois finement sculptée assure la communication des deux corps de logis. Pour terminer son bâtiment en 1488, Henri Chambellan reçoit du duc le privilège d’élever une tour dans son hôtel, dont l’escalier à vis fleurit à son faîte en une « Je travaille en face de l’hôtel, puisque l’office de tourisme donne sur la rue des Forges. Naturellement, je connais le bâtiment, l’escalier en colimaçon, le “jardinier”, très belle st ature. C’est un lieu plais ant à visiter, mais malheureusement difficile d’accès. » voûte en palmier. La voûte jaillit du panier que tient sur l’épaule un personnage en costume d’époque, que les Dijonnais appellent « le jardinier ». BENJAMIN TAINTURIER (CLP) INFO CAUE de Côted’Or, 1, rue de Soissons, à Dijon. Tél. 03.80.30.02.38. Site Internet : www.caue21.fr