La maison Milsand - CAUE de Côte d`Or

Transcription

La maison Milsand - CAUE de Côte d`Or
Cahier
Local
06
LE BIEN PUBLIC
DIJON
Jeudi 24
juillet 2014
PATRIMOINE. Notre page spéciale estivale est dédiée à l’histoire de l’architecture locale.
La maison Milsand
La façade de la maison Maillard, dite Milsand, avec le mascaron qui la protège. Photo CAUE 21
Tout l’été, Le Bien public et
le CAUE (Conseil d’archi­
tecture, d’urbanisme et de
l’environnement de Côte­
d’Or) font découvrir chaque
jour une partie du patrimoi­
ne de Beaune et de Dijon.
À
Dijon, il faut savoir
lever les yeux. Celui
qui le fait rue des Forges n’est pas déçu : il touche
du regard la belle façade de la
maison Maillard, dite Milsand. Elle caractérise le moment le plus décoratif de la
collection d’œuvres architecturales dijonnaises de la Renaissance. Le tout est très inspiré par les travaux d’Hugues
Sambin, auteur en 1572 du
recueil de dessins Le Livre de
la diversité des termes. Difficile d’attribuer à coup sûr la
paternité de ces façades à
Sambin. Néanmoins, son influence est indéniable : frontons entrecoupés, mufles de
lions, mascarons, tête féminine sculptée sur draperie comme à l’antique, feuillages.
S’ajoute à ces motifs repris de
l’Antiquité une petite touche
locale : le “chou bourguignon”, forme végétale munie
d’une tige centrale, qui sert
d’axe de symétrie, ornée de
part et d’autre par des feuilles
latérales. Toutefois, on est
certain que les quatre atlantes de l’arrière-cour sont de la
main de Sambin. Bâtis comme des colosses et représentant les quatre âges de la vie,
Petites Histoires de l’architecture
Le CAUE édite deux Petites Histoires de l’architecture de Di­
jon et Beaune depuis l’an 1000. Plus de soixante­dix monu­
ments sont présentés. Des maisons à pans de bois du
Moyen Âge aux bâtiments contemporains, le CAUE offre une
véritable promenade à travers les siècles. Très faciles à em­
porter avec soi et disponibles en librairies ou au CAUE (5 €).
ils supportent les trois
arcades.
Plusieurs fois vendue
Avant d’appartenir à la famille Milsand, la maison se
vendit à plusieurs reprises,
après la première mise en
vente, à la fin du XVIe siècle,
par les héritiers Maillard.
Louis Milsand est un apothicaire de la fin du XVIIe siècle,
locataire de l’immeuble.
Jean-Joseph Milsand, fils de
Louis, se rend adjudicataire
pour 12 800 francs de la maison. Tour à tour apothicaires,
médecins, spécialistes de la
littérature anglaise du
XIXe siècle, les Milsand appartien-nent ainsi à la haute
“intelligentsia” dijonnaise.
Ils jouissent d’une relation
forte avec les Browning, famille du grand poète anglais
de l’ère victorienne, Robert
Browning. Aujourd’hui encore, les Blanc-Milsand et les
Browning entretiennent ces
liens d’amitiés interculturels
nés du talent de Joseph-Antoine Milsand, méconnu,
mais considéré outre-Man-
che comme un immense critique poétique. Donnant sur
la rue des Forges, la boutique
Mylsand s’est installée dans
des locaux loués par les Milsand. Dans ce magasin, il faut
lever la tête pour apprécier la
finesse des peintures qui décorent les poutres, exhibées à
la suite de travaux. On ne
peut que se réjouir du travail
de conservation que fournissent les Blanc-Milsand pour
continuer de faire vivre ce bijou de la rue des Forges, que
la famille se transmet et se
transmettra encore, comme
un diamant à travers les âges.
INFO CAUE, 1, rue de Sois­
sons, 21000 Dijon. Tél.
03.80.30.02.38. www.caue21.fr
LEUR AVIS
BLANDINE
Propriétaire
ducommerce
Mylsand
CARINE
ET WILLY
Touristes
« Lelieuesttrèsagréable
etconfortable »
« Nous apprécions
le mélange des genres »
« Je suis ici depuis sept ans,
dans ce cadre qui me plaît
tant, qui attire nombre de
touristes et qui a déjà séduit
une clientèle d’habitués. Je
trouvelelieutrèsagréableen
plusd’êtrebienéquipéetconfortable. Il faut voir ces peintures, ces lustres et les belles
dallesdeBourgogneausol.»
« Nous sommes franco-belge,heureuxdevisiterlaBourgogne.Dijonestunejolieville, pleine de charme. Nous
apprécionsparticulièrement
le mélange des genres. En
voyantlaporteouverte,nous
sommesrentrés dans lacour
de la maison Milsand, nous
n’ensommespasdéçus ! »

Documents pareils