le point sur les règles 2012 - Chambre d`agriculture d`Alsace

Transcription

le point sur les règles 2012 - Chambre d`agriculture d`Alsace
L’EST AGRICOLE ET VITICOLE
C H A M B R E
D ’ A G R I C U L T U R E
V1
- N° 11. VENDREDI 16 MARS 2012 . PAGE 7
&
Savoir-faire
Terroirs
Chrysomèle
A Noter
Le point sur les règles 2012
• SEMAINE DES
ALTERNATIVES AUX
PESTICIDES
L’année 2011 a été très favorable aux captures de chrysomèle ; 339 insectes au total ont été piégés
sur 75 communes de la région. Le cas le plus préoccupant est celui d’un piège situé sur la commune de Huttendorf,
dans lequel 79 chrysomèles ont été capturées. Dans tous les autres cas, les captures varient de 1 à 20 insectes.
Pour 2012, il existe
des zones de 1 km
de rayon sur 74 communes pour lesquelles
les règles vont changer
par rapport à 2010.
Les secteurs avec captures en 2011 (moins de
29 insectes/piège). Autour
de chaque piège, un cercle
d’1 km de rayon a été tracé.
Toutes les parcelles ayant plus
de 50 % de leur surface dans
ce cercle sont concernées.
Rappel du principe
Les mesures de rotation ne
du confinement
changent pas par rapport aux
pour 2012
zones indemnes de captures,
Ce principe prévoit trois
mais il y a obligation de rencas possibles, avec des
forcer la protection insecticide
règles différentes.
des parcelles concernées en
Les secteurs
appliquant des micro-granulés
indemnes de capà base de téfluthrine (à ce jour,
tures en 2011. Ces
seule cette matière active est
zones de confinement
autorisée) dans toutes les parsont soumises à deux
celles dès la deuxième année
obligations :
de maïs. En clair, si vous aviez
- la rotation, de façon
du maïs dans ces parcelles en
à ce que chaque par2011 et que vous souhaitez
celle de l’exploitation
en remettre en 2012, il faudra
ne soit cultivée en maïs
obligatoirement le protéger
plus de cinq années
avec des micro-granulés insecconsécutives. Sur la Pour les parcelles à cheval sur la limite de la zone, sont incluses ticides.
base de la surface en uniquement celles dont plus de 50 % de la surface est dans la Les secteurs avec capzone focus.
tures en 2011 (plus de
maïs 2010 :
29 insectes/piège). Cette
• année 2012 : au
micro-granulés à base de téfluthrine situation ne concerne qu’une seule
moins 2/6es (34 %) de cette surface doivent avoir fait l’objet d’une
(Force 1,5 G à 12,2 kg/ha) ou de zone d’1 km de rayon sur Huttendorf.
culture autre que le maïs au cours
cyperméthrine (Belem 0,8 MG à Pour les parcelles de ce périmètre, il y
des deux ans (dont au moins 17 %
12 kg/ha) dans toutes les parcelles a obligation de :
en 2011)
faisant l’objet d’une culture de maïs - rotation de façon à ce que chaque
• année 2013 : au moins 3/6es (50 %)
pour au moins la troisième année
parcelle du périmètre ne puisse être
de cette surface doivent faire l’objet
consécutive. En 2012, toutes les parsemée en maïs plus de deux années
d’une culture autre que le maïs au
celles semées en maïs et qui avaient
consécutives (deux maïs maxi sur
cours des trois ans jusqu’en 2016
du maïs en 2010 et 2011 devront
trois ans)
- le traitement avec un insecticide donc être traitées avec Force 1,5 G - renforcement de la lutte larvicide :
larvicide est obligatoire avec des
à 12,2 kg/ha.
traitement obligatoire dès la 2e année
de maïs (au lieu de la 3e), comme
dans le cas précédent.
Pour plus de détails sur les arrêtés
préfectoraux, les cartes du département indiquant l’emplacement des
zones 1 km, ainsi que les cartes à
fond orthophotoplan de chaque zone,
rendez-vous sur le site internet de la
Draaf (www.draaf.alsace.agriculture.
gouv.fr) ou sur le site de la Chambre
d’agriculture du Bas-Rhin (www.basrhin.chambagri.fr).
Alain Weissenberger,
service filières végétales
tél. 03 88 19 17 08
[email protected]
Quel larvicide utiliser ?
L’année 2011 a vu l’homologation
d’une nouvelle spécialité insecticide
en micro-granulés sur chrysomèle : le
Belem 0,8 MG à base de cyperméthrine.
La présence de deux spécialités insecticide a conduit le ministère de l’Agriculture à retirer la dérogation qui permettait jusqu’à présent d’utiliser Force
1,5 G tous les ans sur chrysomèle,
alors que son autorisation de mise sur
le marché précise que cet insecticide
n’est utilisable qu’une année sur trois
dans une même parcelle.
En clair, toutes les parcelles qui ont été
traitées en 2011 avec Force 1,5 G ne
pourront plus l’être en 2012 et 2013. Si
ces parcelles sont emblavées en maïs
en 2012 et doivent être protégées avec
un larvicide, ce sera obligatoirement
avec la spécialité Belem.
Journées
techniques
• Vendredi 16 mars, 14 h
Rendez-vous technique.
Visite d’un essai variétal blé
en agriculture biologique.
Visite de parcelles bio en
grandes cultures (place des
légumineuses dans la rotation,
profil cultural). Conduite des
asperges en AB.
Chez Pierrette Heckmann, lieudit Mayersbreit, Duppigheim.
• Lundi 19 mars, 14 h
Démonstration de désherbage
mécanique des céréales d’hiver
et présentation d’itinéraires
techniques en légumes bio.
Chez Caroline et Eric Mercier,
9a route de Wihr en Plaine,
Holtzwihr.
• Vendredi 23 mars
Journée ferme de
démonstration bio.
Démonstration de désherbage
mécanique des céréales
d’hiver et de compostage,
visite de parcelles bio en
grandes cultures (place
des légumineuses dans la
rotation, profil cultural),
visite de l’élevage porcin
bio. Inscription : Opaba au
03 89 24 45 35 ou frederic.
[email protected].
Chez Clément et Thierry
Schweitzer, Schleithal.
Pour tout renseignement,
veuillez contacter
Gérald Huber, service
environnement-innovation,
tél. 06 07 73 44 32, g.huber@
bas-rhin.chambagri.fr.
• ADAR DE L’ALSACE
DU NORD
Alimentation des vaches laitières
Diagnostiquer l’acidose latente
Rendez-vous
de parcelles
L’acidose latente est la principale maladie métabolique rencontrée sur le terrain. Les risques sont élevés en Alsace
avec l’utilisation massive de maïs fourrage et de coproduits potentiellement acidogènes dans des troupeaux
à niveau de production élevé. Ce premier article fait le point sur la détection pratique en élevage.
L’Adar de l’Alsace du Nord
invite les agriculteurs à
participer à deux rendezvous de bout de parcelle
le mercredi 21 mars à 9 h
sur l’essai variétés de blé sur
la D199 entre Schwabwiller
et Reimerswiller et à 11 h au
rond point des D144/D419
à l’entrée de Wahlenheim.
Ce sera l’occasion de faire le
point sur la reprise végétative
des blés, orges et colzas et de
délivrer un conseil concernant
la nécessité de retourner
ou non la culture en place.
Différents points d’actualité,
tels le désherbage, les reliquats
et la fertilisation azotée,
la pression des ravageurs
en colza seront également
abordés.
Pour plus de renseignements,
veuillez contacter l’Adar au
03 88 73 20 20.
Les résultats présentés sont le fruit
d’une étude menée par Alsace conseil
élevage pendant l’année 2011, avec
comme objectif de mettre en place
une méthode de diagnostic de l’acidose latente. Ce travail s’inscrit dans
un cadre national d’étude de l’acidose mené par l’institut de l’élevage.
Les causes
La flore du rumen fermente les sucres
de la ration (cellulose, pectine, amidon, sucres solubles) pour en tirer
l’énergie nécessaire à sa multiplication. Elle laisse des déchets sous
forme d’acides gras volatils (AGV). La
régulation du PH du rumen se fait par
les papilles ruminales absorbant ces
AGV et par la rumination : la salive
produite est riche en carbonates tamponnant les acides.
L’acidose latente survient lorsque la
capacité des papilles ruminales à
absorber les acides produits dans le
rumen est dépassée. Une production
importante d’acide dans le rumen
entraîne une baisse du pH, qui passe
sous la valeur de 6,0.
Les conséquences
L’activité des bactéries cellulolytiques
se réduit et la ration est mal valorisée.
Des fibres non digérées sont présentes
dans les bouses. Pour se protéger de
l’agression exercée par l’acide en
excès, la muqueuse ruminale s’épaissit,
réduisant l’absorption de nutriments.
Globalement, l’animal mange mais ne
profite pas de sa ration. Par ailleurs,
du fait d’un pH en forte baisse, les
fermentations aboutissent à la production de toxines passant dans le sang
et affaiblissent l’immunité de l’animal.
Les symptômes
Si l’acidose latente a été bien étudiée
en station expérimentale, sur le terrain
le diagnostic est difficile. L’expression
clinique est polymorphe et fruste ;
certains symptômes apparaissent plusieurs mois après le début de l’épisode clinique.
Les principaux signes d’alerte à identifier dans votre élevage concernent
des paramètres zootechniques ou
des signes cliniques. Peu de signes
étant vraiment spécifiques, il est
nécessaire que les indicateurs se
recoupent pour diagnostiquer l’acidose latente.
Les indicateurs zootechniques sont :
des baisses de production, avec des
chutes intermittentes et une baisse du
taux butyreux (TB) de 1 à 5 points.
Ils s’expliquent par la non-valorisa-
tion de la ration. Les
vaches se trouvent en
déficit de nutriment.
La baisse du pH du
rumen freine l’activité
des bactéries cellulolytiques. Ces dernières produisent de
l’acide acétique étant
un précurseur des
matières grasses du
lait. Ce qui explique
les chutes de TB.
Les signes
cliniques sont
variés :
- une
rumination Un symptôme caractéristique : des zones de léchage sur
faible et irrégulière. le flanc gauche.
L’objectif est d’obrumen. Attention : ce signe apparaît
server 50 à 60 coups de mâchoire
par bol alimentaire régurgité
environ deux heures après le repas
- des épisodes diarrhéiques et une
principal. Il s’efface dès que le rumen
mauvaise efficacité de la ration. Des
retrouve une certaine stabilité ruminale
fibres et des grains non digérées sont - des pattes rouges et gonflées au
présents dans les bouses. L’accéléraniveau du bourrelet, conséquence
tion du transit et l’appel d’eau dans
de l’accumulation de toxines, avec
le tube digestif pour tenter de diluer
manifestation de boiteries et de fourl’acide expliquent les diarrhées
bure
- un mauvais état général des vaches - une sensibilité accrue à d’autres
et des pertes d’état corporel, explitroubles, du fait de l’affaiblissement
qués par la mauvaise valorisation de
du système immunitaire : infections,
la ration
mammites, troubles de la reproduc- des zones de léchage derrière l’épaule
tion
sur le flanc gauche, par irritation du - des troubles du comportement :
agressivité dans le troupeau, phénomène de pica (léchage de murs, de
terre, d’urine)
- de la météorisation et des déplacements de caillette.
Un deuxième article fera le point sur
les moyens à mettre en œuvre pour
prévenir l’acidose.
Jean-François Strehler,
Alsace conseil élevage
tél. 03 89 20 97 58
[email protected]