1 La variation ethnolinguistique (ANT 2625) Hiver, 2015 : jeudi, 13h

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1 La variation ethnolinguistique (ANT 2625) Hiver, 2015 : jeudi, 13h
 La variation ethnolinguistique (ANT 2625)
Hiver, 2015 : jeudi, 13h à 16h.
Local B-3285
Luke Fleming ([email protected])
Disponibilités : lundi, 10h-12h, C-3022
Description du cours: Ce cours est un survol du problème des variétés ethnolinguistiques. Le
cours analyse les façons dont la variation linguistique peut marquer les identités sociales
(nationales, tribales, de genre, d’âge) et les rapports sociaux (statut, parenté, politique). Des
études de cas cibleront quelques questions clés : Quel est le rapport entre la structure sociale et
les modèles linguistiques? De quelle façon la langue enregistre-t-elle les identités et les rapports?
Quels aspects de l’interaction (le référant, l’interlocuteur, le locuteur et le spectateur) sont
marqués? Quelle est la vie sociale de la langue?
Ayant émergées de la dialectologie, la plupart des analyses sociolinguistiques de la variation se
concentrent sur les distinctions régionales, de classe ou d’ethnie qui caractérisent les sociétés
contemporaines industrialisées ayant une culture populaire relativement homogène. Ce cours se
distingue de ces approches en analysant les fonctions sociales de la variation linguistique
manifestées dans de contextes sociaux radicalement divers : de sociétés à lignage à petite échelle
(p.e., l’exogamie linguistique en l’Amazonie du Nord-ouest et an Australie septentrionale); les
chefferies et les royaumes (les locuteurs intermédiaires en Afrique de l’Ouest; les vocabulaires
honorifiques en Polynésie; la hiérarchisation linguistique en Asie du Sud-ouest); les systèmes de
grands-hommes (‘Big Man’) en Papouasie-Nouvelle-Guinée (la soi-disant parole cachée); ainsi
que la standardisation et la normalisation linguistique dans les États-nations. Cette approche
comparatiste permettra aux étudiant(e)s de mieux saisir l’organisation sociale de la variabilité
linguistique et le rôle que celle-ci joue dans la construction et la reproduction de catégories
normatives et leurs pratiques.
Normalement, la variation linguistique est décrite comme une façon de signaler la catégorisation
des locuteurs (classe inférieure/supérieure, masculin/féminin, etc.). Pourtant, la variabilité
linguistique ne transmet pas uniquement de l’information à propos des locuteurs, mais signale
également les traits des interlocuteurs (p.e., par le discours enfantin et les registres hiérarchisés),
ou même la contribution tacite des observateurs (les registres ritualisés utilisés avec la parenté
par alliance). Nous nous pencherons sur la question de l’identité ethnolinguistique dans la
première partie du cours, mais dans les autres parties du cours nous analyserons les façons dont
les variétés linguistiques sont utilisées pour créer et pour reproduire des rapports sociaux. Ainsi,
dans la deuxième partie nous analyserons comment les hiérarchies sociales sont créées dans les
pratiques langagières. Dans la troisième partie nous analyserons comment les relations de parenté
sont créées linguistiquement. Le cours donne donc une perspective large des fonctions et formes
ethnolinguistiques.
1 Évaluation : Il y aura deux travaux écrits et une présentation en classe. Pour chaque travail, les
étudiant(e)s recevront trois questions. Ils devront choisir l’une d’entre elles et y répondre en cinq
pages complètes à double interligne, excluant la page titre et la bibliographie. À partir de la
troisième semaine de cours, il y aura des présentations faites en classe par deux étudiant(e)s sur
la « lecture de présentation ». (Ces lectures sont optionnelles pour les étudiant(e)s qui ne
présentent pas en classe, mais j’aimerais (évidemment) que tout le monde les lisent. Les autres
lectures sont obligatoires à chaque cours.) Le but des présentation est de donner de l’information
sur notre étude de cas qui informe la thématique de la semaine. Les présentations ne sont donc
pas des critiques, mais bien une façon d’introduire de nouvelles données aux autres étudiant(e)s.
J’aimerais bien que les présentateurs travaillent ensemble et qu’ils viennent me voir pendant mes
disponibilités avant la présentation, toutefois cette façon de fonctionner n’est pas obligatoire.
a) premier travail : 5 pages, pondération 30%
b) deuxième travail : 5 pages, pondération 40%
c) présentation de lecture en classe : 20%
d) participation : 10%
I
.
1.
8/1
L’introduction
Introduction au cours.
Première partie :
L’identité sociale dans la parole et dans la langue
Les langues comme marqueurs identitaires – du lignage à la nation
van Gennep, Arnold. 1908. Essai d’une théorie des langues spéciales. Revue
des études ethnographiques et sociologiques 6/7:327-337.
2.
15/1
Jackson, Jean. 1974. Language identity of the Colombian Vaupés Indians. In
Explorations in the ethnography of speaking. Edited by Richard Bauman and
Joel Sherzer. Pp. 50-64. [Amérique du Sud]
Foley, William. 1998. Standard languages and linguistic engineering. In
Anthropological Linguistics: An Introduction. Pp. 398-416.
Les variétés hiérarchisées – les castes et les classes
Honey, John. 1985. Acrolect and hyperlect: The redefinition of English RP.
English Studies 66(3):241-257. [Grande Bretagne]
3.
22/1
Irvine, Judith. Société et communication chez les Wolof à travers le temps et
l’espace. [Sénégal]
[Lecture de présentation : Bloch, Jules. 1910. Castes et dialectes en Tamoul.
Mémoires de la Sociéte de Linguistique 16:1-20. [Inde]]
2 Langue masculine/féminine
Foley, William. 1998. Language and gender. In Anthropological Linguistics:
An Introduction. Pp. 286-306.
Haas, Mary. 1964. Men’s and women’s speech in Koasati. In Language in
culture and society, ed. by Dell Hymes, pp. 228-233. New York: Harper and
Row. [Amerique de Nord]
4.
29/1
Shibamoto, Janet. 1987. The womanly woman: manipulation of stereotypical
and non-stereotypical features of Japanese female speech. In Language,
Gender and Sex in a Comparative Perspective, ed. by Susan Phillips, Susan
Steele and Christine Tanz. Cambridge: Cambridge University Press. Pp. 26-49.
[Japon]
[Lecture de présentation : Keenan [Ochs], Elinor. 1996. Norm makers, norm
breakers: Uses of speech by men and women in a Malagasy community. In
The Matrix of Language, pp. 99-115. Edited by Donald Brenneis and Ronald
Macaulay. Boulder: Westview Press. [Madagascar]]
Parole infantile, parole animale
Smith, Benjamin. 2012. Language and the frontiers of the human: Aymara
animal-oriented interjections and the mediation of mind. American Ethnologist
39(2):313-324. [Autochtones sud-américains]
5.
5/2
Jakobson, Roman. [1960]. Pourquoi “papa” et “maman”? Pp. 121-130. [En
anglais. Why mama and papa? In Selected writings of Roman Jakobson;
Volume I; Phonological Studies. New York: Internation Universities Press. Pp.
538-545.]
[Lecture de présentation: Ferguson, Charles. 1982. Simplified registers and
linguistic theory. In Exceptional language and linguistics, ed. by L.K. Obler
and L. Menn, pp. 49-66. New York: Academic Press.]
Deuxième partie:
Langage et pouvoir
Langage honorifique
[*** les questions pour le premier travail seront remises ***]
Morford, Janet. 1997. Social indexicality in French pronominal address.
Journal of Linguistic Anthropology 7(1):3-37. [Europe]
6.
12/2
Errington, Joseph. 1984. Self and self-conduct among the Javanese priyayi
elite. American Ethnologist 11(2):275-290. [Indonésie]
Aoki, Saburo. 2001. La catégorie de la déférence en japonais. Faits de
3 langage. 17 :131-136. [Japon]
[Lecture de présentation : Caton, Steven. 1986. Salam tahiyah: Greetings from
the highlands of Yemen. American Ethnologist 13(2):290-308.]
La langue et les hiérarchies politiques
Strathern, Andrew. 1975. Veiled speech in Mount Hagen. In Political
language and oratory in traditional societies, edited by Maurice Bloch.
London: Academic Press. Pp. 185-203.
7.
19/2
Keating, Elizabeth. 2000. Moments of hierarchy: Constructing social
stratification by means of language, food, space and the body in Pohnpei,
Micronesia. American Anthropologist 102(2):302-320.
[Lecture de présentation : Lempert, Michael. 2009. On ‘flip-flopping’:
Branded stance-taking in U.S. electoral politics. Journal of Sociolinguistics
13(2):223-248.]
Les royaumes et les intermédiaires linguistiques
[*** date limite pour le premier travail ***]
Yankah, Kwesi. 1991. Power and the Circuit of Formal Talk. Journal of
Folklore Research 28(1):1-22. [Akan]
Irvine, Judith. 1993. Insult and responsibility: Verbal abuse in a Wolof village.
In Responsibility and evidence in oral discourse. Edited by Judith Irvine and
Jane Hill. Cambridge: Cambridge University Press. Pp. 105-134. [Sénégal]
8.
26/2
Duranti, Alessandro. 1993. Intentions, Self, and Responsibility: An Essay in
Samoan Ethnopragmatics. In Responsibility and evidence in oral discourse.
Edited by Judith Irvine and Jane Hill. Cambridge: Cambridge University Press.
Pp. 24-46. [Samoa]
[Lecture de présentation : Fisher, Lawrence. 1976. Dropping remarks and the
Barbadian audience. American Ethnologist 3(2):227-242. [Caribbéen]]
9.
5/3
Semaine de lecture
Troisième Partie:
Les langues de la parenté
10.
12/3
La terminologie de la parenté: modèles et marqueurs des rapports
Foley, William. 1998. Kinship. In Anthropological Linguistics: An
Introduction. Pp. 131-149.
Brosius, J. Peter. 1995/1996. Father dead, mother dead: Bereavement and
4 fictive death in Penan Geng society. Omega 32(3):197-226.
Silverstein, Michael. 2013. Worora kinship and ‘parenteral’ relationships.
Anthropological Theory 13(1/2):89-103.
[Lecture de présentation : Hale, Ken. 1966. Kinship reflections in syntax:
Some Australian languages. Word 22:318-324. [Australie]]
L’évitement et les plaisanteries de la parenté
Haviland, John. 1979. Guugu-Yimidhirr Brother-in-Law Language. Language
in Society 8:365-393.
Mauss, Marcel. [1928] 1969. Parentés à plaisanteries. Oeuvres 3. cohésion
sociale et division de la sociologie. Ed. by Victor Karady. Paris: Minuit. Pp.
109-125.
11.
19/3
Garde, Murray. 2008. The Pragmatics of Rude Jokes with Grandad: Joking
Relationships in Aboriginal Australia. Anthropological Forum 18(3):235-253.
[Aborigèns d’Australie]
[Lecture de présentation : Hamayon, Roberte et Namtcha Bassanoff. 1973. De
la difficulté d’être une belle-fille. Études Mongoles 4:7-74.]
Quatrième partie:
Codes substitutifs
Langues d’évitement
Keesing, Roger et Jonathan Fifi’i. 1969. Kwaio word tabooing in its cultural
context. Journal of the Polynesian Society 78:154-177.
12.
26/3
Pawley, Andrew. 1992. Kalam Pandanus Language: An old New Guinea
experiment in language engineering. Pp. 313-334.
[Lecture de présentation : Yang, Suying. Purely linguistic taboo/good luck
language and its impact on behaviors in China. Pp. 83-111.]
Langues secrètes
[*** les questions pour le deuxième travail seront remises ***]
Moñino, Yves. 1977. Conceptions du monde et langue d’initiation lá’bì des
Gbaya-Kara. In Langage et cultures africaines. Pp. 115-147.
13.
2/4
Boyer, Pascal. 1980. Les figures du savoir initiatique. Journal des Africanistes
50(2):31-57.
Hale, Kenneth. 1971. A note on a Walbiri tradition of antonymy. In Semantics:
5 an interdisciplinary reader in philosophy, linguistics, and psychology.
Cambridge: Cambridge University Press. Pp. 472-482. [Australie]
[Lecture de présentation : Messili, Zouhour et Hmaid Ben Aziza. 2004.
Langage et exclusion: La langue des cités en France. Cahiers de la
Méditerrannée 69:23-32 (accès en ligne: cdlm.revues.org/729?lang=en )]
Au delà de la parole:
l’ethnolinguistique de la langue écrite et la langue des signes
Delaporte, Yves. 2009. La langue des signes des moines trappistes : De la
norme aux usages réels.
14.
9/4
Goody, Jack et Ian Watt. 1973. Literate culture: Some general considerations.
In The future of literacy, ed. by Robert Disch. Englewood Cliffs, NJ: PrenticeHall. Pp. 49-57.
[Lecture de présentation : Jones, Graham et Bambi Schieffelin. 2009. Talking
text and talking back : « My BFF Jill » from Boob Tube to YouTube. Journal
of Computer-Mediated Communication 14 :1050-1079.]
16/4
[*** date limite pour le deuxième travail ***]
6 

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