Une page se tourne

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Editorial septembre octobre 2013
Jean-Louis MARCHAND
Brigitte Cavanagh
Président
RGRA
Une page se tourne
Jean Berthier nous a quittés. Nous étions très nombreux le vendredi 23 août à lui rendre hommage,
en l’église Saint-Rémy de Vanves. Dans une oraison funèbre émouvante, reprise dans nos colonnes,
Patrice Parisé a su trouver les mots dans lesquels chacun pouvait reconnaître l’exceptionnelle figure
humaine qu’il a été toute sa vie pour sa famille, ses amis, ses collègues, ses collaborateurs.
Sa disparition brutale est intervenue au moment même où il venait de mettre la toute dernière main
au texte racontant, pour ce numéro de la RGRA, l’histoire du manège de fatigue de Nantes, dont le
35e anniversaire est fêté dans les pages qui suivent. Vous comprendrez dans cet article quelle place
éminente a été celle de Jean Berthier au sein de la communauté routière au temps de sa splendeur.
Une page se tourne. Il était avec nous le 10 mai 2012 pour tourner celles du numéro 900, nous dire son
attachement à la RGRA, et ce qu’il imaginait être son futur :
« J’ai été un lecteur très fidèle de la RGRA pendant mes 40 ans de carrière, avec le sentiment que j’aurais failli
à mon titre d’ingénieur si je ne m’étais pas maintenu constamment à jour dans mon domaine technique ». Il se
sentait parfois un peu seul dans cette conviction, le regrettant vivement, certain que «les maîtres d’ouvrage
n’ont jamais eu autant besoin de disposer auprès d’eux d’une expertise de haut niveau de compétence et
constamment à jour ». Il appelait au partage des informations, à la confrontation des décisions, aux débats
techniques, à une diffusion très rapide des inventions et des innovations de tous les acteurs du secteur
routier, dans les pages de la RGRA naturellement.
A la lecture du numéro 900, Jean Berthier soulignait qu’« il apparaît clairement que les extraordinaires
progrès de la technique routière ont été engendrés par le souci d’ingénieurs de terrain imaginatifs
et entreprenants de trouver des solutions aux difficultés concrètes rencontrées dans la conception, la
construction et la gestion de leurs réseaux, dans la mise en œuvre des matériaux, dans la durabilité des
chaussées, dans le maintien de leur niveau de service […]. C’est fondamentalement sur le terrain que s’est
inventée la route moderne ».
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Il avait compris les bouleversements apportés par la montée en puissance de normes européennes, et par
la décentralisation. Il avait vu la route devenir « le support de la mobilité sous toutes ses formes », saluait la
création et les ambitions de l’IDRRIM, et concluait en exprimant « sa conviction que la nouvelle RGRA - celle
où le A est désormais celui de l’Aménagement - continuera, dans le domaine élargi que ses responsables lui
ont demandé d’aborder, d’être la source principale d’information pour les ingénieurs en même temps que la
plate-forme de rencontres et de débats qui permettra d’aller vers de nouveaux progrès ».
Une page se tourne. Le CEREMA se crée au 1er janvier 2014 ; dans la continuité de nos traditions, son
préfigurateur, Bernard Larrouturou, livre dans nos pages sa vision de cet établissement public appelé à
devenir le digne successeur de ce réseau scientifique et technique (RST) d’excellence qu’incarnait
magistralement Jean Berthier.
Ce regroupement dans le CEREMA (et la consolidation espérée) des compétences techniques indispensables
au secteur des infrastructures a été voulu par tous les acteurs concernés. L’essentiel reste bien sûr à faire,
à savoir recréer un cadre partenarial et collaboratif de travail entre les différentes directions et services
du CEREMA et les collectivités territoriales, maîtres d’ouvrage, maîtres d’œuvre, organisations
professionnelles, entreprises ; il sera le seul garant d’une excellence à reconstruire.
La réussite du CEREMA passera par celles de la RGRA et de l’IDDRIM, qui témoigneront de cette capacité
qu’aura eue le CEREMA à sortir des prés carrés historiques, à s’irriguer et s’enrichir des échanges, des débats
portés par les comités opérationnels de l’IDRRIM, eux-mêmes nourris des articles et des informations
diffusés rapidement et librement par la RGRA.
Une page se tourne. Pour la RGRA également : s’illustrant depuis 18 ans tant par ses exigences techniques que
par sa défense de la langue française, Marie-Françoise Ossola a souhaité passer progressivement, dans les mois
qui viennent, le relais à Pierre de Thé, nouveau directeur de la RGRA. L’occasion de poursuivre la réflexion quant
aux contours de la RGRA de demain, à ses interfaces avec les nouveaux acteurs, dans un contexte dont chacun
perçoit qu’il offre une opportunité, à ne pas manquer, de rebâtir une communauté routière innovante et durable.
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