Chapitre 3 : Structure électronique et géométrie des molécules I
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Chapitre 3 : Structure électronique et géométrie des molécules I
Chimie - Atomistique Chapitre 3 PTSI « Formules de Lewis et VSEPR » I. Structure électronique des molécules : le modèle de Lewis (1916) I.1. Structure de Lewis des atomes La structure de Lewis d’un atome est une représentation symbolique des électrons de valence de cet atome dans son état fondamental. Dans cette représentation, on répartit les électrons sur 4 emplacements comportant chacun au maximum deux électrons en occupant le maximum d’emplacement (sauf pour l’hydrogène et l’hélium). Autour du symbole de l’élément, on schématise les électrons de valence « célibataires » par des points et les électrons de valence « appariés » par des tirets formant ainsi un doublet non liant. Lorsqu’une case est vide, on la représente par un rectangle et on parle de lacune électronique. Cette représentation correspond à l’état fondamental de l’atome SEUL. Ce n’est pas toujours l’état de l’atome au sein d’une molécule. Dans le cas de l’oxygène, l’azote et le chlore, on obtient : I.2. Hypothèse de Lewis : la liaison covalente La liaison covalente simple résulte de la mise en commun de 2 électrons de valence entre 2 atomes. Elle correspond à la formation d’un doublet d’électrons appelé doublet liant. Le schéma représentant l’ensemble des doublets liants et non liants ainsi que les éventuelles lacunes électroniques au sein d’une molécule s’appelle schéma de Lewis de cette molécule. Exemples : C’est une représentation plane qui ne tient pas compte de la géométrie réelle de la molécule (cf. §II.). I.3. Règle de l’octet Lors de la formation d’une molécule ou d’un ion, les atomes tendent à acquérir la configuration électronique du gaz rare le plus proche : - soit par perte ou par gain d’électron(s), - soit en partageant une ou plusieurs paires d’électrons. Les gaz rares comportant 8 électrons de valence (respectivement 2 pour l’hélium), un atome cherche à s’entourer d’un octet d’électrons (respectivement d’un duet) soit 4 doublets (respectivement 1) liants ou non liants. Remarques : Cette règle doit être impérativement respectée pour les éléments C, N, O, F et H. Cette règle comporte de nombreuses exceptions (cf. paragraphe I.5) : o Be et Mg seront déficients en électrons (4 électrons de valence) ; 1 Chimie - Atomistique Chapitre 3 PTSI o pour les éléments de la 3ème ligne Al, Si, P et S, on observera fréquemment des configurations ne respectant pas la règle de l’octet, on parle d’hypervalence. La valence d’un atome est le nombre de liaisons que peut échanger cet atome (c’est aussi le nombre d’atomes d’hydrogène que l’on peut unir à cet atome). Exemples : H et F sont monovalents, O est divalent dans H2O, N est trivalent dans NH3, C est tétravalent de CH4. I.4. Formules satisfaisant à la règle de l' octet Dans ce paragraphe on s’intéresse qu’aux molécules dont la formules de Lewis respecte la règle de l’octet, c' est-à-dire à des molécules comportant C, N, O, F et H. Une insaturation correspond à une liaison multiple ou à la présence d’un cycle. La formule suivante permet de calculer ce nombre : NI = avec 1 [(6 N + 2) − NV ] 2 o N le nombre d’atomes (désignés par X) de la molécules autre que l’hydrogène et satisfaisant à la règle de l’octet, o NV le nombre total d’électrons de valence de la molécule, o NI le nombre d’insaturations. Le modèle de Lewis attribue des charges formelles aux atomes au sein des molécules ou des ions. Le charge formelle CF se calcule à l’aide de la formule suivante : [ C F = NV − NV ,app avec ] o NV le nombre d’électrons de valence de l’atome seul, o NV ,app le nombre d’électrons de valence apparent de l’atome au sein de l’édifice considéré. NV ,app est égal aux nombres d’électrons des doublets non liants de l’atome auxquels s’ajoutent la moitié des électrons des doublets liants que l’atome engage avec les autres atomes de l’édifice. Exemple avec la molécule de NO +2 : On obtient donc : O N O NV 6 5 6 NV ,app 6 0 4 1 6 0 CF O + N 2 O Chimie - Atomistique Chapitre 3 PTSI Plusieurs formules de Lewis respectant la règle de l’octet pour chaque atome peuvent correspondre à une même molécule. Dans le cas de NO +2 , on peut écrire les formules suivantes : + + + O N O O N O Beaucoup de charges formelles (3), deux charges Charges formelles minimum et en accord de même signe portée par deux atomes liés, atome avec l’électronégativité relative des atomes d’oxygène très électronégatif portant une charge de la molécule : formule la plus plausible. formelle positive : formule très peu plausible. La formule le Lewis la plus plausible est celle : o qui comporte le moins de charges formelles, o pour laquelle les charges formelles sont en accort avec l’électronégativité des atomes, o qui minimise les répulsions électrostatiques. I.5. Formules ne satisfaisant pas à la règle de l' octet Composés déficients en électrons : pour certains composés comportant les éléments B, Be, Mg et Al, le nombre d’électrons de valence n’est pas suffisant pour que chaque atome respecte la règle de l’octet. Exemples : BeH2 BH3 AlCl3 NV = 4 NV = 6 NV = 24 Ces composés comportent une lacune électronique (on parle d’acides de Lewis) et présentent ainsi une grande réactivité. Composés hypervalent : pour certains composés comportant les éléments Si, P, S, Cl et plus généralement à partir de la 3ème ligne de la classification périodique, on peut observer plus de 4 paires d’électrons autour d’un atome. Exemples : PCl3 SF6 H2SO4 NV = 40 NV = 48 NV = 32 Dans ces composés, c’est souvent l’atome central qui est hypervalent. Dans la recherche de formule plausible, on préférera une formule de Lewis comportant un élément hypervalent à une formule comportant des charges formelles (ex. de H2SO4). Composés à nombre impair d’électrons : lorsque le nombre total d’électrond e valence est impair, il est impossible que tous les atomes de la molécules possèdent un nombre pair d’électrons et qu’ils puissent tous respecter la règle de l’octet. Dans le cas de NO2, NV = 17 : 3 Chimie - Atomistique Chapitre 3 PTSI II. Géométrie des molécules : théorie de la VSEPR (1957) La formule de Lewis est une représentation plane d’une molécule, la théorie de la VSEPR (Valence Shell Electron Pair Repulsion en anglais ou répulsion des paires d’électrons de la couche de valence) permet de préciser la géométrie d’une molécule du type AXnEm où A désigne l’atome centrale autour duquel on cherche à préciser la géométrie et qui comporte n substituants X (pas forcément identiques) et m doublets non liants. La géométrie d’une molécule la plus sable est celle qui minimise les répulsions entre les n + m doublets liants et non liants : les substituants se disposent autour de l’atome central A de manière à maximiser la distance entre les doublets. On obtient les formes moléculaires suivantes : 4 Chimie - Atomistique Chapitre 3 PTSI Les encombrements des paires d’électrons ne sont pas équivalents. Un doublet non liant est plus encombrant qu’un doublet liant : l’angle valenciel repéré par α diminue ci-dessous de gauche à droite (à noter que α1 = 109°28’) : Un double liaison est plus encombrante qu’une simple et moins qu’une triple. Une fois la formule de Lewis et la géométrie de la molécule trouvées, il reste à représenter l’arrangement des différents substituants dans l’espace à l’aide de la représentation de Cram dont on rappelle le principe ci-dessous : Dans le cas d’une molécule de type AX6, on obtient : 5