SALAIRES : RôLE DE LA POSITION HIÉRARCHIQUE ET DE LA
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SALAIRES : RôLE DE LA POSITION HIÉRARCHIQUE ET DE LA
salaires salaires : rôle de la position hiérarchique et de la formation Salaires1 selon la qualification, Vaud Globalement, le niveau des salaires bruts médians1 dans le secteur privé vaudois est passé, entre 2002 et 2006, de 5300 à 55002 francs, la hausse profitant essentiellement aux cadres supérieurs, aux salariés de formation universitaire ou accomplissant les travaux les plus qualifiés. Dans l’ensemble, les Suisses gagnent plus que les étrangers, mais pas dans les postes clefs tels que ceux occupés par des cadres supérieurs. Salaires1 selon le niveau de formation, Vaud 2002 2006 Ecart en % En tout 5262 5495 4,4 Université, haute école 8938 9571 7,1 Ecole professionnelle supérieure, haute école spécialisée 7638 7953 4,1 Formation professionnelle supérieure 7071 7087 0,2 Maturité 5862 6144 4,8 Apprentissage complet (CFC) 5300 5447 2,8 Formation acquise en entreprise 4480 4757 6,2 Sans formation professionnelle complète 4033 4107 1,8 1 Salaires mensuels bruts médians standardisés, secteur privé uniquement, en francs. Menée tous les deux ans par l Office fédéral de la statistique, l’Enquête suisse sur la structure des salaires permet de distinguer trois sphères d in uence sur les niveaux salariaux. La première, celle de l entreprise, a trait au secteur économique ; la deuxième, indépendante de la branche économique, porte sur le type de travaux effectivement exécutés par le salarié ; la troisième, enfin, prend en compte des caractéristiques propres au salarié, axe que l on se propose ici de passer brièvement en revue. L’importance de la formation… En 2006, tout comme en 2002, la variable faisant apparaître les écarts les plus importants en termes salariaux est la formation. Ainsi, un salarié de formation universitaire gagne, dans le canton de Vaud, plus du double (+133 %) qu’un salarié ne possédant aucune formation. Cet écart s est accentué en quatre ans, dans la mesure où il s élevait à 122 % en 2002. Pour les salariés de formation professionnelle supérieure ainsi que ceux issus des hautes écoles spécialisées, cette différence en regard des travailleurs sans formation reste relativement stable dans le temps, avec respectivement 73 et 94 % en 2006, contre 75 et 89 % en 2002. Quant aux détenteurs d un certificat fédéral de capacité (CFC), ils touchent un salaire médian de près d un tiers supérieur à celui des salariés ne possédant aucune formation, que cela soit en 2002 (31 %) ou en 2006 (33 %). 6 …et de la position hiérarchique dans les rémunérations La position hiérarchique au sein de l’entreprise, indépendamment des autres variables telles que la formation, l’âge, l’ancienneté, etc., tient également une place majeure dans le niveau des rémunérations. En 2006, le salaire médian des cadres moyens et supérieurs atteint près du double (+95 %) de celui des salariés sans fonction d’encadrement ; en 2002, l’écart correspondant était plus proche de quatre cinquièmes (83 %). Toutefois, entre les cadres inférieurs et les salariés sans fonction d’encadrement, cet écart reste relativement inchangé, à un quart environ, pour les deux années passées sous revue. Salaires1 selon la position hiérarchique, Vaud 2002 2006 En tout 5262 5495 Cadres supérieurs et moyens 8690 9621 Cadres inférieurs 5899 6190 Sans fonction d’encadrement 4758 4942 1 Salaires mensuels bruts médians standardisés, secteur privé uniquement, en francs. exigences du poste et expérience De pair avec la position hiérarchique, la qualification de l’activité, à savoir les exigences pour occuper un poste donné, permet aussi de situer les niveaux des salaires. Ainsi, en 2006, le salaire médian pour les travaux requérant des connaissances professionnelles spécialisées est 28 % supérieur (29 % 2002 2006 En tout 5262 5495 Travaux les plus exigeants, travaux indépendants et très qualifiés 6821 7302 Connaissances professionnelles spécialisées 5340 5540 Activités simples et répétitives 4139 4331 1 Salaires mensuels bruts médians standardisés, secteur privé uniquement, en francs. en 2002) à celui des postes impliquant des tâches simples et répétitives, cet écart grimpant jusqu’à près de 69 % (65 % en 2002) pour les postes exigeant le niveau de compétences et de connaissances le plus poussé. L’âge joue aussi un rôle non négligeable dans la détermination du salaire. En prenant comme référence la catégorie des salariés ayant moins de trente ans, l’écart croît à 28 % pour les salariés âgés de 30 à 49 ans, puis même à 39 % au-delà de 50 ans. Cependant, on décèle aussi un certain ralentissement de cette progression salariale à partir de 55 ans. SALAIRES1 PAR CLASSE D'ÂGES, VAUD SA VA En francs En f 7000 6000 5000 4000 3000 2000 1000 0 700 600 500 400 300 200 Moins de 30 ans 2002 30 à 49 ans 50 ans et plus 100 2006 Salaires mensuels bruts médians standardisés, secteur privé uniquement. 1 Parallèlement à l’âge, les années passées au sein d une même entreprise influent sur leSALAIRES niveau des1 PAR salaires. Il semble même, au CLASSE D'ÂGES, vuVAUD des résultats des deux enquêtes, que ce critère Age soit, d’une manière générale, davantage pris en compte par les entreprises en 2002 - de 30 2006 en 2006 que quatre ans plus tôt. En 2006, effet, un salarié avec une expérience de trois à 30dixà 49ans au sein d’une même entreprise gagne près d’un cinquième (19 %) de plus qu’un avec moins de trois années 50 et travailleur + d’ancienneté, alors que cet écart se montait 0 1 2 3 4 5 6 7 à un huitième (13 %) en 2002.En milliers de francs 1 Salaires mensuels bruts médians standardisés, secteur Modélisation du niveau privé uniquement. des salaires Une autre approche dans l’examen des composantes salariales consiste à analyser, pour NUMERUS N o 4 septembre 2009 1 Sa privé salaires chaque variable, sa « contribution » relative par rapport à un profil donné de référence, en prenant appui sur un modèle statistique de régression. Dans une telle démarche, à l’inverse de l’approche purement descriptive où l’on observe chaque variable ou groupe de variables séparément, toutes les variables avec leurs « contributions » respectives sont considérées simultanément dans un même modèle. Selon une telle perspective économétrique, le salaire final estimé dépendra de la prise en considération des différentes variables à disposition. Ainsi, le salaire sera égal à une constante fixe de base (montant « minimum »), que l’on majore au fur et à mesure par les différents facteurs relatifs à la branche économique de l’entreprise choisie, à l’activité proprement dite du salarié ainsi qu’aux caractéristiques de ce dernier (à savoir l’âge et l’ancienneté, la position professionnelle, les qualifications pour le poste et le niveau de formation). Dans une telle « équation des salaires », on peut par exemple quantifier qu’en 2006, dans le secteur privé vaudois, la formation universitaire accroît de 27,1 % le salaire de base d’une personne sans aucune formation, alors qu’un CFC n’augmente ce niveau qu’à raison de 6,1 %, toutes choses étant égales par ailleurs. A ces différents pourcentages possibles de majorations, il convient d’ajouter les autres « contributions » des différentes variables précitées. Par exemple, pour ce qui est des exigences du poste, la plus-value s’inscrit à 40,6 % s’agissant des tâches les plus pointues par rapport à un travail ne comportant que des tâches répétitives. De même, on voit, dans un tel modèle, que les cadres supérieurs, tous paramètres égaux par ailleurs, perçoivent 49,6 % de plus que les salariés présentant un profil similaire (même formation, même âge, etc.), mais non affectés à des fonctions d’encadrement. Enfin, le salaire final sera encore modifié selon l’activité proprement dite effectuée par le salarié, qu’il s’agisse de tâches de direction, de recherche et développement, de vente, de secrétariat, d’activités de production, etc. Les étrangers globalement moins bien payés que les Suisses... Si le salaire médian des étrangers travaillant dans le secteur privé du canton est, globalement, 15 % inférieur à celui des Suisses en 2006, les écarts varient fortement selon les exigences du poste, le niveau de formation ou la position professionnelle. NUMERUS N o 4 septembre 2009 Salaires1 selon la qualification et l’origine, Vaud, 2006 Suisses Etrangers En tout 5 895 5 025 Travaux les plus exigeants 9 778 12 500 Travaux indépendants 6 708 6 371 Connaissances spécialisées 5 736 5 276 Activités simples et répétitives 4 622 4 158 1 Salaires mensuels bruts médians standardisés, secteur privé uniquement, en francs. Ainsi, pour les activités simples et répétitives, la différence, dans le canton, s’inscrit à quelque 10 % en faveur des salariés suisses, avec un écart qui tend à diminuer au fur et à mesure qu’augmentent les exigences pour un poste donné. Pour les travaux les plus pointus, l’écart est même inversé, avec en 2006 un salaire médian des étrangers de plus d’un quart (28 %) supérieur à celui des Suisses ; c’est précisément dans cette catégorie que la progression salariale des étrangers a été la plus nette en quatre ans (+12 % d’augmentation entre 2002 et 2006, contre +4 à +6 % pour les autres niveaux d’exigences), la hausse de la rémunération médiane des Suisses restant quant à elle contenue à +3 %. Suisses et étrangers que l’on retrouve pour les salariés du canton possédant une formation universitaire, mais avec une différence sensible quant à la rémunération médiane, à savoir +900 francs par mois en faveur des étrangers, avec 10 128 francs contre 9258 pour les Suisses. En quatre ans, cet écart entre les deux catégories s’est donc creusé, puisque la différence était encore de 500 francs en 2002. D’un autre côté, la proportion d’étrangers grimpe à 73 % s’agissant de salariés sans formation, tandis que leur salaire médian est inférieur de quelque 300 francs (400 francs en 2002) à celui des Suisses (respectivement 4027 et 4320 francs). Il est intéressant de noter que, parmi les salariés étrangers du canton, la part des personnes de formation universitaire passe de 4,7 à 8,0 % entre 2002 et 2006, alors que celle des personnes sans formation reste stable à un cinquième (20,0 %). Salaires1 selon la formation et l’origine, Vaud, 2006 Suisses ... à l’exception Des cadres supérieurs... Dans le canton, le salaire médian des salariés suisses sans fonction d’encadrement s’élève à 5226 francs en 2006, soit un écart de +11 % (+600 francs) par rapport aux étrangers sans fonction d’encadrement ; en Salaires selon la position et l’origine, Vaud, 2006 1 Suisses Etrangers En tout 5 895 5 025 Cadres supérieurs et moyens 9 266 10 745 Cadres inférieurs 6 369 5 839 Sans fonction d’encadrement 5 226 4 651 1 Salaires mensuels bruts médians standardisés, secteur privé uniquement, en francs. 2002, la différence était du même ordre de grandeur (+12 %). Concernant les cadres moyens et supérieurs en revanche, ce sont les étrangers, avec plus de 10 700 francs par mois, qui gagnent davantage que les Suisses (écart de 16 % en 2006, contre 11 % en 2002). Etrangers En tout 5 895 5 025 Université, haute école 9 258 10 128 Ecole prof. supérieure, haute école spécialisée 8 006 7 642 Formation professionnelle supérieure 7 233 6 575 Maturité 6 283 5 707 Apprentissage complet (CFC) 5 583 5 181 Formation acquise en entreprise 4 757 4 757 Sans formation complète 4 320 4 027 1 Salaires mensuels bruts médians standardisés, secteur privé uniquement, en francs. En conclusion et de manière générale, on constate que les écarts entre hauts et bas salaires se creusent au fil du temps, les hausses des rémunérations profitant davantage aux salariés occupant les positions hiérarchiques les plus hautes et les postes requérant les niveaux de qualification les plus élevés. | GC 1 Tous les montants mentionnés dans cet article sont des valeurs mensuelles « standardisées », c’est-à-dire recalculés sur la base d’un équivalent plein temps de 40 heures hebdomadaires de quatre semaines et un tiers. 2 … en particulier parmi les universitaires Les étrangers représentent quatre salariés sur dix. C’est cette même répartition entre Se fondant sur une enquête par sondage, tous les chiffres indiqués ici s’inscrivent dans un intervalle de confiance et, de ce fait, comportent une marge d’erreur statistique. Source des données : OFS, Enquête suisse sur la structure des salaires. 7