Comment Sawiris peut-il encore sauver Djezzy ?
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Comment Sawiris peut-il encore sauver Djezzy ?
Bourse Le journal de la finance africaine Hebdomadaire www.lesafriques.com Vents contraires entre Johannesburg, Casablanca, Maurice et Lagos En l’absence d’une tendance directrice, les bourses africaines se sont laissées bercer par les informations et les rumeurs locales. Page 11 CFAO entre en bourse PPR met en bourse sa filiale africaine CFAO et espère lever jusqu’à un milliard d’euros. L’ex-Compagnie française de l’Afrique occidentale, centenaire, a démontré ces dernières années sa forte rentabilité. Algerie Page 11 Banque et assurances Assurances : la RD Congo dernière de la classe Le chiffre d’affaires des assurances en RDC est inférieur à celui du Gabon, qui compte 45 fois moins de population. Page 6 Economie Mo Ibrahim : « Il faut de l’équité dans la gestion du climat » Le président de la fondation qui porte son nom, dédiée à la promotion de la bonne gouvernance en Afrique, interpelle la communauté internationale à propos du changement climatique et d’une justice à rendre aux pays en développement. Page 5 Jean-Daniel Setho : « Les Africains doivent prendre conscience qu’ils sont une force » Rédaction : Alger, Casablanca, Dakar l No 99 : 26 novembre au 2 décembre 2009 Comment Sawiris peut-il encore sauver Djezzy ? Djezzy, le premier opérateur de téléphonie mobile en Algérie, est groggy. Victime économique égyptienne de la dérive guerrière entre Algériens et Egyptiens autour d’une place au Mondial de football. Le PDG de la holding propriétaire (OTH), Naguib Sawiris, doit sortir un plan de sauvetage car la concurrence menace déjà de pas- Abdelouahab Rahim, PDG de la holding Arcofina, lève les doutes qui se sont installés après l’échec relatif de son emprunt obligataire. « Les travaux sont lancés et avancent normalement. La réception du centre commercial et de l’aquaparc est prévue pour le premier semestre 2010. Le flat-hotel sera livré en 2011. Quant aux tours de bureaux et immeubles d’habitation, nous les attendons pour fin 2012, début 2013. Alger Médina dans sa totalité sera réceptionné entre 2015 et 2016. » Il défend également son projet d’une organisation patronale propre aux investisseurs. Page 19 Politique C’est la première fois qu’un organisme onusien fait la corrélation entre la natalité et le changement climatique. L’exercice n’est pas sans risque... Page 22 Lire en page 19 « Alger Medina n’est pas abandonné » Jean-Daniel Setho, président de l’Association des grandes entreprises du Togo (AGET), ne croit pas aux APE. Il parle du poids de son groupe dans l’économie togolaise, du secteur bancaire du pays, et livre son point de vue sur les politiques économiques africaines. Changement climatique : faut-il réduire la natalité des Africains ? ser devant. L’occasion, entre autres, de revenir sur les erreurs de cap des dernières années, très peu évoquées jusque-là. En attendant, la cession de la licence d’Orascom en Algérie n’est toujours pas à l’ordre du jour. Pour combien de temps ? Algérie-Egypte : le Maghreb uni par le ballon rond Lire en page 15 Un mégaprojet de 9 milliards de dollars pour l’énergie solaire Amina Benkhadra. Des chiffres, des objectifs clairs et des deadlines. Le mégaplan pour l’installation de 2000 MW d’énergie solaire au Maroc marque le réveil du Maghreb. Pour Amina Benkhadra, ministre de l’Energie « Le Maghreb existe enfin, je l’ai vu et entendu » a écrit de Casablanca un vieux militant à des amis algériens. et des Mines, « le projet sera totalement opérationnel en 2020. Le financement est fait dans le cadre d’un partenariat équilibré entre les secteurs public et privé. » Au-delà de la crise aiguë qui enflamme les relations entre l’Egypte et l’Algérie, le match de barrage joué à Khartoum aura démontré combien les peuples du Maghreb sont plus unis que ne le laisseraient penser les brouilles politiques. Le but de la victoire algérienne a été salué dans les villes marocaines par une clameur de joie et un concert de klaxons qui ont surpris tous les observateurs. Lire en page 2 Lire en page 23 Algérie : 80 DA - Afrique CFA 1500 FCFA - Belgique 1,9 a - Canada 3,50 $ CAD - France 1,9 a - France OM 2,20 a - Italie 1,90 a - Luxembourg 1,9 a - Maroc 12 DH - Suisse CHF 3,80 - Tunisie 2,3 DT 2 ACTUALITé Les Afriques - N° 99 - 26 novembre au 2 décembre 2009 Entretien avec Amina Benkhadra, ministre marocaine de l’Energie et des Mines Un mégaprojet de 9 milliards de dollars pour l’énergie solaire Des chiffres, des objectifs clairs et des deadlines. Le mégaplan 2020 pour l’installation de 2000 MW d’énergie solaire au Maroc marque le réveil du Maghreb. Ministre de l’Energie et des Mines, Amina Benkhadra nous livre les détails de ce projet, appelé, dit-elle, à coopérer avec toutes les initiatives du genre. Y compris Desertec. Propos recueillis par Adama Wade Les Afriques : Vous avez annoncé, le 2 novembre, un vaste projet de production d’énergie solaire, pour un investissement global de 9 milliards de dollars US. Quels en sont les objectifs stratégiques ? Amina Benkhadra : Ce projet grandiose vise, pour 2020, l’installation de 2000 MW de puissance solaire, répartie sur cinq sites. Le premier site verra le jour très prochainement, en 2015, avec une capacité installée de 500 MW, à Ouarzazate. Ce projet d’envergure s’inscrit dans le cadre de la stratégie énergétique nationale, élaborée sous la conduite de Sa Majesté le Roi, que Dieu l’assiste, qui fait du développement des énergies renouvelables et « Grâce à ce projet, notre pays portera la part d’énergie renouvelable dans la capacité installée, de 26% aujourd’hui (en tenant compte de l’électricité d’origine hydraulique) à 42% en 2020. » du développement durable une priorité nationale. Cette stratégie donne la priorité au développement des énergies renouvelables, pour la sécurisation de l’approvisionnement en énergie dans le souci du développement durable et de la protection de l’environnement. Grâce à ce projet, notre pays portera la part d’énergie renouvelable, dans la capacité installée, de 26% aujourd’hui (en tenant compte de l’électricité d’origine hydraulique) à 42% en 2020. Ce projet permettra d’éviter l’émission de 3,7 millions de tonnes de CO2 par an. Ce projet servira également de levier au développement économique et social (industrialisation, recherche & développement, formation…) et contribuera fortement au désenclavement de plusieurs régions. Il permettra au Maroc d’entrer de plain-pied dans le 21e siècle, par l’accès à des technologies de pointe et la préservation de l’environnement. LA : Comment seront structurés les financements de ce projet ? Quand sera-t-il pleinement opérationnel ? AB : Le projet sera totalement opérationnel en 2020. Le financement est fait dans le cadre d’un partenariat équilibré entre les secteurs public et privé. L’Etat marocain y sera représenté à travers le Fonds Hassan II pour le développement social et économique, la Société d’investissement énergétique et l’Office national de l’électricité. Les investisseurs étrangers détenteurs de compétences et d’expertise seront évidemment les bienvenus. Les réalisations se feront par appels d’offres internationaux. LA : Ce projet ne vient-ils pas en compétition avec le programme Desertec ? AB : Ce projet solaire d’envergure témoigne d’une volonté politique forte du Maroc d’inscrire son essor économique dans le développement durable. Il contribuera à plus d’intégration régionale. Le Maroc collaborera, bien entendu, avec toutes les initiatives porteuses, dont Desertec et la Plan Solaire Méditerranée. Le projet solaire 2000 MW bénéficiera du soutien d’une agence solaire dédiée, la Moroccan Agency for Solar Energy, qui assurera la gestion et la coordination de ce projet et qui mènera également des actions pour la promotion des compétences solaires au Maroc. LA : Où en est le Ministère marocain de l’éner- gie par rapport aux opportunités offertes par le système de crédit carbone ? AB : Bien que ne faisant pas partie des pays assujettis à des objectifs chiffrés de réduction des GES, le Maroc a mis en place des plans d’atténuation au niveau national. Le projet solaire en est une manifestation emblématique. Permettant d’éviter l’émission de 3,7 millions de tonnes de CO2, il représentera un gisement d’opportunités de valorisation de crédits carbone correspondant. Le Maroc est le deuxième pays d’Afrique pour les projets concernant les mécanismes de développement propre, après l’Afrique du Sud. Depuis 2002, le Maroc a mis en place une Autorité nationale chargée des MDP. Son rôle est de délivrer la confirmation de la contribution au développement durable des projets proposés. 55 projets MDP, totalisant un potentiel de réduction des émissions de plus de 6 millions de tonnes d’équivalents CO2, sont enregistrés. Ils concernent, pour l’essentiel, des projets de production d’énergie à partir de sources renouvelables. LA : Comment expliquezvous cette sensibilité précoce du Maroc aux questions environnementales ? AB : Tout d’abord, je voudrais souligner l’engagement très fort de Sa Majesté le Roi, que Dieu l’assiste, dans la problématique majeure de l’environnement. Le Souverain a, à plusieurs occasions, demandé le renforcement de la préoccupation environnementale dans tous les secteurs et projets ; il a tout récemment appelé, dans le Discours du Trône du 30 juillet 2009, à la préparation, par le gouvernement, d’une Charte nationale de l’environnement et du développement durable. Cette charte a pour objectifs la prise de conscience écologique collective, le changement des comportements, le fort engagement de tous les acteurs dans la sauvegarde de la biodiversité et de la qualité du patrimoine naturel et, enfin, l’amélioration du cadre de vie et des conditions sanitaires. Elle sera lancée lors des Journées de la Terre, qu’abritera le Maroc en avril 2010. Elle viendra renforcer un contexte déjà amorcé de préoccupations environnementales, puisque le Maroc a déjà promulgué cinq lois (eau, air, déchets, études d’impact, énergies renouvelables), sept décrets et neuf normes relatifs à la protection de l’environnement. Par ailleurs, Sa Majesté le Roi, que Dieu l’assiste, a donné ses hautes instructions pour activer l’arsenal juridique ; plusieurs textes sur le littoral, les aires protégées, le sol, sont en cours de préparation. Des mécanismes financiers ont été mis en place pour accompagner les projets et plans nationaux d’assainissement liquide, de gestion des déchets et de protection de l’air. Parallèlement, la Fondation Mohamed VI pour l’environnement, présidée par SAR la Princesse Lalla Hasna, déploie, depuis dix ans, d’importants programmes, notamment pour les plages propres et la préservation de la biodiversité. Tout ceci s’inscrit dans le cadre de la vision royale éclairée de prendre en compte la préoccupation environnementale dans toutes les stratégies de développement. LA : Quelles sont les grandes exigences du Maroc en prévision du sommet de Copenhague sur le climat ? AB : Le Maroc est, à l’instar de l’ensemble des pays africains, touché par les effets du réchauffement climatique, par l’aridité grandissante du climat, par les manifestations climatiques, désastreuses, par la raréfaction de l’eau. Ce changement climatique a été accéléré par le développement des pays industrialisés, par leur consommation d’énergie et leurs émissions de GES sans cesse grandissantes. Face à cette situation, le Maroc a élaboré un plan national de lutte contre les changements climatiques avec des programmes d’atténuation (énergie, transport, industrie…) et des programmes d’adaptation (eau, agriculture, forêts, biodiversité…). Il serait également juste que les pays industrialisés assument leur responsabilité historique dans l’accélération du changement climatique. Nous devrons repartir de Copenhague avec des engagements forts de réduction des GES de la part des pays industrialisés. Les pays industrialisés devront aider de façon significative les pays en développement dans la mise en place de mécanismes d’adaptation dans des secteurs aussi cruciaux que l’eau, l’agriculture, l’énergie ou la préservation des forêts. L’Accord climatique devrait préciser les mécanismes permettant aux pays en développement d’accéder à une nouvelle économie verte, à faible teneur en carbone, focalisée, notamment, sur les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique. Le nouvel Accord climatique devrait refléter, à travers ses dispositions, une cohérence entre l’objectif universel de réduire le réchauffement climatique (grâce à des engagements chiffrés des pays développés) et l’objectif des pays en développement de bénéficier du transfert de technologie, de l’assistance financière et du renforcement des capacités susceptibles de leur permettre de s’adapter aux changements climatiques. 4 Finance Finance Banques En bref - Cameroun : l’Etat aidera la Commercial Bank of Cameroon L’Etat mettra à la disposition de la Commercial BankCameroon (CBC), placée sous administration provisoire par la Commission bancaire d’Afrique centrale (COBAC), une aide financière pour sa restructuration. Selon le ministre des Finances Essimi Menye : « Dans les prochaines semaines, nous allons mettre à la disposition de cette institution une enveloppe financière pour l’aider à refinancer les fonds propres, moyennant un plan de restructuration qui est en préparation. » « Cette enveloppe de l’Etat sera fonction de ce que le plan de restructuration nous aura soumis. Si le plan de restructuration a besoin de 5 milliards, nous allons donner ces 5 milliards » a-t-il dit, en précisant qu’il n’est « pas question de nationaliser la CBC ». Cameroun : réhabilitation judiciaire d’Amity Bank La Cour commune d’arbitrage de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), basée à N’Djamena au Tchad, a réhabilité Amity Bank Cameroon et a désavoué la Commission bancaire de l’Afrique centrale (COBAC), qui l’avait placée sous administration provisoire avant de la céder en mai dernier à la banque ivoirienne Atlantique Banque. La Cour arbitrale frappe ainsi de nullité le protocole d’accord, signé le 10 janvier 2008, entre la COBAC et Atlantique Bank. La décision, notifiée à la BEAC et à la COBAC, prend effet dès sa publication. Banques Les chiffres du paysage bancaire de l’UMOA Selon le rapport 2009 de la Commission bancaire de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA), la zone comprend 33 grandes banques avec un total du bilan supérieur à 100 milliards FCFA, 22 banques moyennes pour un total du bilan compris entre 50 milliards et 100 milliards FCFA et 61 établissements, parmi lesquels 41 banques, de petite taille, dont le total bilan reste inférieur à 50 milliards FCFA. Les grandes banques détiennent 74,5% des actifs de l’Union et couvrent 64,6% du réseau d’agences, 69,7% des comptes bancaires et 63,6% des effectifs. Sur les 97 banques en activités, 77 sont des établissements généralistes, 20 sont spécialisées dans le financement de l’agriculture (4), de l’habitat (6) et de la microfinance (10). Cote d’Ivoire : Laurent Gbagbo critique la frilosité des banques Le président ivoirien Laurent Gbagbo a critiqué, à l’occasion de l’inauguration d’une usine, le comportement du système bancaire se son pays. Il a regretté le peu d’engagement des banques locales à soutenir l’investissement dans la création d’entreprises pour la transformation des matières premières locales « Le problème, ce sont les banques, qui ont une mentalité frileuse. Il faut rendre certaines banques liquides pour qu’elles accompagnent tous ceux qui veulent entreprendre ». Scandale de la BEAC : 139 bénéficiaires identifiés 139 personnes impliquées dans les malversations au sein de la Banque des Etats d’Afrique centrale (BEAC) auraient été identifiées par les enquêtes déclenchées à la suite du scandale financier, dont le préjudice dépasserait les 16 milliards de francs CFA. Les détournements se sont fait essentiellement sur les frais de fonctionnement du Bureau extérieur de Paris (BEP) et sur le règlement des factures pour le compte de la BEAC. Rwanda : les nouvelles exigences du marché L’action de la Kenya Commercial Bank (KCB) s’est appréciée à la Bourse de Kigali, suivant en cela la tendance du marché à Nairobi. Cette évolution satisfait grandement les dirigeants de la Bourse rwandaise, pour lesquels l’amorce de transactions connectées aux marchés est un très bon signe. Ainsi Pierre Celestin Rwabukumba, directeur des opérations du Conseil consultatif des marchés de capitaux (CMAC), s’est félicité de cet état de choses qui traduit effectivement, selon les analystes, une bonne circulation de l’information et une plus grande réactivité des investisseurs. La nécessité d’offrir une qualité de service en ligne avec les nouvelles exigences des entreprises impose des adaptations parfois douloureuses à des banques obligées de revoir leur business model. La Banque de Kigali a ainsi entrepris une restructuration de ses services opérationnels et a décidé de licencier 55 employés, dont les niveaux de formation ont été jugés trop élémentaires. La Banque recrute des profils différents, à même de soutenir l’effort de diversification entrepris dans un contexte de plus grande concurrence et de sophistication croissante des acteurs. Tanzanie : trois banques au premier plan Trois établissements se taillent la part du lion sur le marché bancaire tanzanien, en contrôlant pratiquement la moitié des actifs totaux, du crédit et des dépôts. Ces trois banques, CRDB Bank, National Microfinance Bank et NBC Bank Limited cumulent 41% du total du capital des banques du pays. CRDB Bank est le leader incontesté, avec 17% des actifs totaux, 19% des dépôts et 14% du capital du secteur. Les deux premières banques, CRDB et NMB trustent, au troisième trimestre de l’exercice en cours, 3,589 milliards de shillings en termes d’actifs, après avoir annoncé la semaine dernière que leurs actifs avaient atteint respectivement 1,859 milliard et 1,729 milliard de shillings. Cette domination est jugée excessive par certains économistes, qui considèrent que cette situation n’est pas très saine d’autant que ces banques sont majoritairement détenues par des intérêts étrangers. Ouganda : UDB insuffisance de moyens Les performances de la Banque de Développement de l’Ouganda (UDB) ne sont pas au niveau des attentes en raison de la faiblesse de ses ressources, a admis la semaine dernière James Kahoza, le président de la banque, au cours du premier atelier sur la gouvernance d’entreprise, organisé à Kampala par l’UDB. Dans un appel aux investisseurs et aux autorités, James Kahoza a clairement déploré l’insuffisance du capital de la banque, qui est l’un des principaux financeurs de projets de PME du pays. UDB, fondée en 1972, est l’une des plus anciennes banques ougandaises impliquées dans les financements à long terme. Le président de la banque a également admis qu’UDB traversait une période de restructuration, qui l’obligeait à restreindre son portefeuille. La valeur totale des actifs de l’UDB est de l’ordre de 30 millions de dollars. Finances publiques Algérie : blanc-seing préalable du fisc pour les transferts des bénéfices des entreprises étrangères Les transferts de bénéfices des entreprises étrangères nécessiteront le blanc-seing préalable du fisc. L’arrêté d’application relatif aux transferts de bénéfices, tels que prévus par la loi des Finances pour 2009, vient d’être publié par le Journal officiel du 28 octobre 2009. Il précise que les transferts de fonds à destination de l’étranger sont constitués par « les paiements et les virements de fonds, y compris le rapatriement des revenus des capitaux », « les remboursements, les produits de cession, de désinvestissement ou de liquidation », « les redevances, les intérêts et les dividendes ». Qu’ils émanent de sociétés où de personnes physiques, ces transferts sont désormais soumis à autorisation préalable Tanzanie : Liyumba n’avait pas le pouvoir d’autoriser des paiements Le procès de l’ancien directeur du personnel et de l’administration de la Banque de Tanzanie (BoT, Banque centrale), Amatus Liyumba a débuté. Les juges de la Cour de Kisutu, à Dar Es Salam, poursuivent les audiences de témoins pour essayer de situer le degré exact de responsabilité de cet ancien cadre, accusé d’avoir fait subir d’énormes pertes à l’institut d’émission dans la réalisation de son siège. Le coût du projet de construction était passé de 73 millions de dollars à près de 358 millions de dollars. Les magistrats ont ainsi entendu Julius Angelo, directeur des finances de BoT, qui a confirmé que seul le gouverneur avait le pouvoir d’ordonner les paiements afférents à la réalisation du projet des Tours Jumelles. Le directeur des finances a dédouané son ancien collègue, en précisant que les décaissements étaient transmis par le chef de projet au cabinet du gouverneur, via la direction administrative. Julius Angelo a également confirmé que l’ancien gouverneur décédé, Daudi Balali, était le seul à pouvoir signer les ordres de règlements. Les audiences sont pour le moment suspendues, en attendant le retour d’un témoin, hospitalisé à Nairobi. Les Afriques - N° 99 - 26 novembre au 2 décembre 2009 Zimbabwe : premier retrait de licence par RBZ Reserve Bank of Zimbabwe (RBZ, Banque centrale) vient de révoquer la licence de Legend Asset Management (LAM) en raison de la non-conformité de cette dernière aux dispositions relatives au capital minimal des banques et établissements financiers. LAM n’a pas pu réunir le capital minimal de 250 000 dollars exigé pour les sociétés financières. LAM est ainsi la première victime de l’application de la nouvelle réglementation de la RBZ, qui indique par ailleurs que 23 des 26 banques du pays ont satisfaits au minimum réglementaire avant la date fatidique du 31 octobre. Gideon Gono, le très controversé gouverneur de RBZ, a annoncé que les trois banques restantes – CFX, ZABG et NDH – ayant soumis des plans de recapitalisation bénéficieraient d’un sursis, dont il n’a pas fixé l’échéance. Botswana : le sort des fonds non réclamés La Banque du Botswana (BoB, Banque centrale) annonce que le montant des fonds non réclamés auprès des banques locales est de l’ordre de 9,4 millions de pulas, qui sont répartis sur environ quatre mille comptes bancaires inactifs depuis au moins dix années. A la fin de cette période, ces fonds seront transférés à la Banque centrale, qui en fera une liste publique et les conservera cinq années supplémentaires, avant de les verser dans un compte spécial administré par la Haute Cour de Justice. Les déposants ou les ayants-droits peuvent réclamer leurs avoirs tout au long cette procédure. Nigéria : La détermination du gouverneur de la BCN Le Haut commissaire (ambassadeur) britannique auprès du Nigéria, Bob Dewar, a réaffirmé le soutien du gouvernement de son pays aux réformes menées par le gouverneur de la Banque centrale du Nigéria (BCN), Sanussi Lamido. Le Haut commissaire a notamment déclaré que, sans l’action énergique du gouverneur, la situation aurait atteint des degrés insupportables. Ce soutien public intervient au moment ou Sanussi Lamido multiplie les déclarations sur sa détermination à poursuivre le nettoyage des écuries d’Augias bancaires. Le gouverneur a ainsi, lors d’une conférence samedi dernier, révélé que près de 60 commerces à Dubaï avaient été identifiés comme appartenant à un ancien président de banque limogé. La BCN entend non seulement rapatrier les fonds placés illicitement à l’étranger, mais, avec l’aide de la communauté internationale, récupérer en plus les biens acquis avec les fonds détournés par des banquiers indélicats. SFI : 40 millions de dollars pour soutenir les PME dans les pays d’Afrique centrale La Société financière internationale (SFI), une filière de la Banque mondiale, a accordé un prêt de 40 millions de dollars américains, étalé sur cinq ans, aux pays de l’Afrique centrale pour soutenir les petites et moyennes entreprises de la région. « Par ce prêt, la SFI participe au développement des marchés financiers et apporte son soutien au financement à long terme des entreprises locales en utilisant la monnaie du pays », indique un communiqué de la Banque mondiale. Selon la Banque, le prêt, qui sera enregistré à la Bourse régionale des valeurs, sera dispensé d’impôts à l’intérieur des six pays membres du bloc régional composé du Cameroun, de la République centrafricaine, du Congo, du Gabon, du Tchad et de la Guinée Equatoriale. Finances publiques Accord de cofinancement BID-FIDA de 1,5 milliard de dollars Le Fonds international de développement agricole (FIDA) et la Banque islamique de développement (BID) ont signé un accord-cadre de cofinancement de 1,5 milliard de dollars, pour renforcer leur soutien, qui dure depuis 30 ans, aux personnes les plus pauvres des pays membres des deux institutions. Le président de la BID, Ahmad Mohamed Ali, et le président du FIDA, Kanayo F. Nwanze, ont conclu cet accord à Rome, à la veille du Sommet mondial sur la sécurité alimentaire, qui s’est tenu du 16 au 18 novembre. Les deux institutions vont financer ensemble des projets prioritaires dans la plupart des 52 pays membres au cours de leurs programmes respectifs de prêts, étalés sur trois ans (2010-2012). Angola : rating ou non ? L’Angola a annoncé, le 13 novembre, que l’émission obligataire de 4 milliards de dollars destinée à financer des projets d’infrastructures, qui doit être lancée en deux tranches en décembre 2009 et juin 2010, sera mise sur le marché sans rating préalable. Le vice-ministre des Finances, Manuel da Cruz Neto, s’est dit préoccupé par ce fait, en soulignant qu’il ne savait quel serait le niveau de coupon – taux d’intérêt pour les obligations – qui sera attendu par le marché. Les experts estiment que sans rating de l’une des trois principales agences de notation – Moody’s, Standard & Poor’s et Fitch – l’Angola devra payer le taux le plus élevé jamais atteint par une émission de ce type pour un pays d’Afrique subsaharienne. Selon des banquiers, l’Angola devrait en effet offrir une rémunération de 9 à 9,5% pour attirer les investisseurs. Le centre Afritac West 2 du FMI installé au Ghana Le département Afrique du Fonds monétaire international (FMI) a choisi le Ghana pour abriter son second centre régional d’assistance technique en Afrique de l’Ouest (AFRITAC West 2), a annoncé Antoinette Sayeh, directrice du département Afrique du FMI, lors d’une visite à Accra. Depuis 1993, le FMI a créé au total 7 centres régionaux d’assistance technique en Afrique (Tanzanie, Mali et Gabon), dans le Pacifique (Fiji), aux Caraïbes (La Barbade), au MoyenOrient (Liban) et en Amérique latine (Guatemala). L’institution a l’intention de créer deux autres centres en Afrique avant fin 2010. AFRITAC West 2 couvrira six pays de l’Afrique, de l’Ouest : Cap-Vert, Gambie, Ghana, Nigeria, Liberia et Sierra Leone. Maurice : la Banque centrale achète deux tonnes d’or au FMI Le Fonds monétaire international (FMI) a vendu deux tonnes d’or à la Banque centrale de l’île Maurice, moins de deux semaines après avoir annoncé la cession de 200 tonnes de ce métal précieux à l’Inde. Ces ventes, alors que les cours de l’or atteignent des sommets, ont pour but de renforcer les finances du FMI, de manière à lui permettre de prêter davantage aux pays qui ont besoin de son aide. La transaction avec l’île Maurice a été menée sur la base des prix du marché le 11 novembre, et a rapporté au Fonds « un produit équivalent à 71,7 millions de dollars » indique le FMI dans un communiqué. Cameroun : prêt de 5 milliards FCFA d’un fonds koweïtien Le Fonds koweïtien pour le développement économique arabe (FKDEA) a accordé un prêt de 5 milliards de FCFA au Cameroun pour la construction d’infrastructures de communication. Le crédit est remboursable dans vingt ans avec possibilité d’un rééchelonnement pour un taux d’intérêt de 1,5%. Il servira en priorité au bitumage de la route SangmélimaDjoum au Sud, sur une distance de 103 kilomètres, dont le coût global est de 59 milliards FCFA. Le projet bénéficie également de l’appui de la Banque islamique du développement (BID), de la Banque arabe pour le développement économique de l’Afrique (BADEA), du Fonds de l’OPEP pour le développement international (OFID) et du Fonds saoudien pour le développement (FSD). Malawi : emprunt de 50 millions $ pour payer la facture de combustible Le Malawi a emprunté près de 2 milliards de dollars MK (50 millions USD) auprès de la Banque de la Zone commerciale préférentielle (PTA), une banque régionale commerciale et financière, pour 5 ACTUALITé Les Afriques - N° 99 - 26 novembre au 2 décembre 2009 Mo Ibrahim : « Il faut de l’équité dans la gestion du climat » Le président de la fondation qui porte son nom, dédiée à la promotion de la bonne gouvernance en Afrique, interpelle la communauté internationale à propos du changement climatique et d’une justice à rendre aux pays en développement. Les Afriques : Le prix Mo Ibrahim pour la gouvernance n’a pas été attribué cette année. Est-ce que cela ne vous conduit pas à envisager d’autres formes de promotion de la gouvernance ? Par exemple, en récompensant les Organisations non gouvernementales ou encore les médias engagés dans le même combat. Mo Ibrahim : Notre fondation ne reçoit de subvention financière d’aucune sorte. De par la nature de notre travail, nous ne pouvons accepter de donations qui viendraient, par exemple, « L’air nous appartient à tous. Il faut un système équitable qui permette de compenser le tort fait à ceux qui consomment moins. » du monde des affaires ou de toute autre catégorie. Nous avons donc des moyens limités et nous devons nous concentrer sur deux ou trois projets clefs. Cela a aussi l’avantage de laisser de la place à d’autres fondations, d’autres acteurs pour venir tra- vailler dans le même domaine de la gouvernance. Nous n’avons jamais prétendu être le seul joueur du jeu. Nous essayons de faire ce que nous pouvons, avec nos ressources, et invitons tous ces gens merveilleux, les artistes, les fondations, la société civile, à travailler avec nous dans la complémentarité, pour faire ce qui doit être fait. LA : Malgré la non-attribution du prix, vous avez organisé une soirée... MI : Cela n’a pas été une simple soirée de distraction. Cela a été une récréation engagée, avec des artistes engagés. Angélique Kidjo, Youssou Ndour, cet ancien enfant-soldat. J’ai été heureux de dépenser de l’argent pour promouvoir ainsi, d’une certaine manière, la bonne gouvernance. Vous savez, ce que nous faisons, nous n’en attendons aucun prix, aucune récompense, ni l’approbation de personne. Nous le faisons parce que nous estimons devoir le faire. LA : Dans la perspective de la rencontre de Copenhague, un panel a été consacré au changement climatique. Vous y avez Gala et forum Le président tanzanien, Jakaya Mrisho Kikwete, Mo Ibrahim, Georges Soros, Salim Ahmed Salim et Mary Robinson sont entrés dans la danse. Même en l’absence d’un lauréat, la Fondation a su mobiliser des artistes et des intellectuels, pour une soirée le 15 novembre et un forum, le 16. La soirée, présentée avec une maîtrise des sujets d’actualité étonnante de la part d’Angélique Kidjo, a commencé avec Emmanuel Jal. Un ex-enfant sol- dat. Il n’aurait jamais dû se retrouver sur une scène pour chanter dans un style incomparable, avec des mots très forts, très sincères. Enlevé à six ans à sa famille pour être enrôlé de force par les rebelles, il n’a pu échapper à son destin qu’à treize ans, par la grâce d’une humanitaire britannique, aujourd’hui décédée. Son hommage à son sauveur a fait verser quelques larmes. Lui a succédé sur scène Lady JayDee, belle jeune fille, « première chanteuse de R&B d’Afrique de l’Est ». Son style porte la foi du gospel qu’elle chantait à l’église. Le troisième artiste est cité parmi les 100 personnalités les plus influentes du monde, selon Time Magazine. Youssou Ndour. Avec Angélique Kidjo, il a réussi à faire danser le président tanzanien Jakaya Mrisho Kikwete, Mo Ibrahim, Georges Soros, Salim Ahmed Salim, Mary Robinson… Le 16 novembre, un forum de discussion, animé par des sommités, a abordé trois questions essentielles pour le continent. Sur le changement et la jus- tice climatiques, ont disserté l’ancien président botswanais, lauréat du prix Ibrahim, Mestus Mogae, également représentant du secrétaire général de l’ONU pour le climat, l’ancienne présidente irlandaise, Mary Robinson, Mme Katherine Sierra, vice-présidente de la Banque mondiale et le professeur Pius Yanda, de l’université de Dar-es-Salaam. Sur l’agriculture et la sécurité alimentaire africaines, ont débattu le professeur Gordon Conway, de Imperial univesity, Donald Kaberuka de la BAD, Dr Moise Mensah d’Alliance pour une révolution verte en Afrique et Pr Rudy Rabbinge, de l’Université de Wageningen des Pays-Bas. Sur l’intégration économique, Abdulie Janneh, secrétaire général de la CEA, les secrétaires généraux de la Communauté de l’Afrique de l’Est, Juma Mwapachu, et de la SADC, Augusto Tomaz Salomao, Benno Ndulu de la Banque centrale de Tanzanie et Dr Joseph Sinde Wanoba, ancien Premier ministre de la Tanzanie. Valeurs africaines Ali Bongo et le Prince Charles s’engagent pour la forêt Le président Ali Bongo s’est engagé aux côtés du prince Charles dans le programme PRP (Prince Rainforest Project), dont l’objectif est de réduire la déforestation de 25% par an. Un tel rythme permettrait, en cinq ans, d’éviter une pollution équivalente à l’émission annuelle de CO2 par les USA. Kenya : Uhuru Kenyatta s’endette pour construire des routes La seconde émission obligataire kenyane, destinée à financer les projets d’infrastructures, connaît un succès auprès des investisseurs. D’une valeur de 249,16 millions $ (18 milliards de shillings), l’opération a été réalisée majoritairement au niveau du marché intérieur. Le ministre des Finances compte lever 109 milliards, sur la période 2009-2010. Afrique du Sud : Sasol se met au vert L’opérateur sud-africain a investi 100 millions de rands dans les énergies propres. Objectif, réduire ses émissions en CO2 de 760 000 tonnes par an. Il s’agit là de l’illustration de la stratégie du PDG de la compagnie, Pieter Cox, qui mise sur l’innovation et la diversification. Abba Abacha privé de son héritage Accusé de participation à une organisation criminelle, Abba Abacha, fils de l’ancien chef d’Etat nigérian Sani Abacha, voit les foudres de la justice s’abattre sur son héritage. Un juge d’instruction suisse a ordonné la confiscation de 350 millions de dollars au Luxembourg et aux Bahamas, appartenant au clan du défunt dictateur. Pierre Péan relaxé, mais… La Cour d’appel de Paris a relaxé l’écrivain Pierre Péan, poursuivi pour diffamation raciale à la suite de la publication de son ouvrage Noires fureurs, blancs menteurs, sur le génocide rwandais de 1994. SOS Racisme a aussitôt décidé de se pourvoir en cassation. RCA : Patassé persiste et signe Il veut être candidat. Mais, l’ex-président centrafricain Ange-Félix Patassé, rentré après six ans d’exil, doit d’abord, comme l’a rappelé le président François Bozizé, être investi par son parti. Celui-ci a déjà opté pour Martin Ziguélé, plus en phase avec l’air du temps, dit-on dans les salons cossus de Bangui. « Cela a été une récréation engagée, avec des artistes engagés. » proposé la commercialisation du carbone, de sorte que les hommes qui en consomment moins aient la possibilité de vendre leur part non consommée. MI : Quelque chose est en train de changer. Il y a un an, beaucoup de personnes, y compris des leaders, n’étaient pas très concernées par le changement climatique. Maintenant, la sensibilité au sujet s’est développée et Copenhague est le début d’un processus. Le problème est que nous avons affaire à une ressource de plus en plus rare, pour de plus en plus de besoins. Nous devons avoir une franche discussion avec nos partenaires des pays développés, parce que ces émissions de carbone, nous n’en sommes pas responsables et nous en souffrons. C’est un bon cas juridique. Toute notre émission fait 3%. Combien avons-nous de voitures, de réfrigérateurs, de machines à laver, de climatiseurs ? Ce sont eux qui ont trois à quatre voitures, trois à quatre réfrigérateurs, des maisons immenses avec du chauffage, des climatiseurs. Les choses ne peuvent pas continuer ainsi. L’air nous appartient à tous. Il faut un système équitable qui permette de compenser le tort fait à ceux qui consomment moins. CES Ghota ou ghetto ? Adama Wade, Casablanca Il voulait emprunter 45 euros. Aucune banque n’a voulu prendre ce risque sans garantie. Ainsi débute l’histoire de Malamine Koné, il y a dix ans. Aujourd’hui, à la tête d’un empire, première marque de sport en France, l’homme sillonne son Mali natal et toute l’Afrique pour distiller la bonne parole. On aurait voulu voir au sein de la diaspora africaine des milliers de Malamine Koné. Mais, c’est connu, la « panthère » malienne est une exception heureuse dans une diaspora pétrie de talents et qui s’ennuie trop souvent entre « CRAN », « Ghota » et « Ghetto ». Face aux nombreuses discriminations réelles ou supposées, le communautarisme est-il la panacée ? C’est une question perpétuelle pour qui parcourt le livre Ghota noir de France. N’est-ce pas, comme dirait l’autre, du « racisme à l’envers » que de regrouper différents talents sur la seule base de leur couleur noire ? C’est la question qui fut posée à Mobutu, du temps où il voulait créer une Ligue des Etats noirs en opposition à la ligue arabe. Une question d’actualité. Que n’a-t-on pas dit à propos d’une des formations de l’extrême droite anglaise qui posait comme unique condition d’adhésion la blancheur de la peau ? Les auteurs de Ghota noirs disent pourtant inscrire leur credo dans les valeurs démocratico-républicaines. L’objectif est donc de rendre hommage aux Noirs ? De les affranchir de l’esclavage mental ? Il nous semble que l’engagement de Malamine Koné est beaucoup plus efficace pour l’Afrique. C’est en rejetant le communautarisme et la victimisation systématique que nous comblerons notre retard. Créer des réseaux de solidarité pour aider les jeunes africains à investir et à mettre en valeur leurs talents, voilà ce qui aidera l’Afrique à relever la tête. Le réveil chinois s’est fait dans l’atelier et dans les champs. Idem pour la révolution verte en Inde ou la poussée économique malaisienne, initiée par son Premier ministre Mahatir, ou encore le miracle japonais. Dans toutes ces contrées, on apprend que le développement résulte du brassage des idées, des capitaux et du sang, et non de l’enfermement dans le ghetto. 6 Finance Banques et Assurances Poste Maroc partout, toujours plus pour vous ! Les Afriques - N° 99 - 26 novembre au 2 décembre 2009 Assurances : la RD Congo dernière de la classe En bref - Le chiffre d’affaires des assurances en RDC est inférieur à celui du Gabon, qui compte 45 fois moins de population. payer sa facture de combustible. Le Malawi a connu des pénuries de combustibles à travers le territoire national, particulièrement de diesel. Maurice : 50 millions de $ de la Banque mondiale pour la « transition » La Banque mondiale a décidé d’accorder un prêt de 50 millions de dollars à l’île Maurice. L’assistance financière vise à soutenir le programme de réforme économique engagé par le gouvernement mauricien, depuis 2006, dans le sillage du triple choc constitué par la baisse du prix du sucre de 36%, l’érosion des préférences commerciales pour le textile et la flambée du cours mondial du pétrole. Constantine Chikosi, représentant résident de la Banque mondiale à Maurice, souligne que l’assistance financière de la BM vise également à assurer « la transition d’une économie de bas salaires et de faible compétence, basée sur l’exportation de sucre et d’habillement, à une économie innovatrice basée sur la connaissance et les services ». Mauritanie : l’ancien vice-gouverneur de la Banque centrale arrêté MohamedOuldOumarou,ancien gouverneur adjoint de la Banque centrale de Mauritanie (BCM) a été arrêté par la police chargée de la répression des crimes économiques. L’interpellation de Ould Oumarou intervient dans le cadre d’une enquête impliquant l’ancien gouverneur de l’institution d’émission de la Mauritanie, Sid’ El Moctar Ould Nagi, qui a été placé en garde à vue. Plusieurs banquiers et hommes d’affaires du pays ont été entendus dans le cadre d’une affaire de placement de fonds dans leurs différents établissements, qui remonte aux années 2001-2002. Centrafrique : les Saoudiens rééchelonnent une dette de 7 milliards FCFA Le Fonds saoudien pour le développement a accordé à la République centrafricaine un rééchelonnement, sur 40 ans, de sa dette de 7 milliards de FCFA. La convention de rééchelonnement a été signée à Bangui par le directeur général adjoint du Fonds saoudien, Abdurahman A. Aloraini, et le ministre centrafricain des Finances et du Budget, Albert Besse. « La dette centrafricaine, d’une valeur de 7 milliards de FCFA, a été échelonnée sur 40 ans, avec un de délai de grâce de 16 ans, le temps que l’économie centrafricaine se consolide avant de commencer le remboursement », a indiqué M. Besse. Selon lui, le rééchelonnement va permettre au Fonds saoudien pour le développement d’engager de nouveaux investissements en Centrafrique, afin d’appuyer les projets de développement dans le cadre du Document stratégique de réduction de la pauvreté (DSRP). Editeur : Les Afriques Edition et Communication SA. Genève. Administrateurs : Abderrazzak Sitail (Président), François-Eric Perquel, Dominique Flaux (Adm. délégué, directeur de la publication), Adama Wade (Directeur de la rédaction). Comité des fondateurs : Philippe Séchaud (Président). Editeur partenaire : Interface Media Sarl, 18 place Ahmed Zabana – 4 à Alger. Directeur de la rédaction et rédacteur en chef Finance : Adama Wade (Casablanca). Rédacteur en chef Economie et politique : Ihsane El Kadi (Alger). Rédacteur en chef Gestion publique et coopération : Chérif Elvalide Seye (Dakar). Rédaction : Louis S. Amédé (Abidjan), Charles Bambara (Londres), Mohamed Baba Fall (Casablanca), Said Djaafer (Alger), Amadou Fall (Dakar), Walid Kéfi (Tunis). Ont également participé à ce numéro : Olivier Tovor (Lomé), Achille Mbog Pibasso (Douala), Bénédicte Châtel, (Paris), Fayçal Métaoui (Alger), Hance Gueye (Dakar), Zohir Bouzid (Alger), Ghania Cherif (Alger). Avec la collaboration de Thierry Téné, directeur A2D Conseil (Lille), d’African Investor - AI40 (Londres), de S&P MorningStar (Paris) et de CommodAfrica (Paris). Abonnements et publicité : Baya Saidoun - Interface Media Sarl, 18 place Ahmed Zabana –Alger. Tél : +213 (0)21 73 49 48. [email protected] Maquette : Jérémie Flaux. Webmaster : Christian Zanardi. 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Même le Gabon, 82,7 millions d’euros pour 1,45 million d’habitants et le Bénin, 29 millions d’euros pour 8 millions de personnes, précèdent la RDC, qui peine à réunir un chiffre d’affaires annuel de 26,6 millions. Rapporté à la population, la RDC est donc bien le dernier de la classe en Afrique subsaharienne en chiffre d’affaires d’assurances. Monopole Ce n’est pas le seul paradoxe du marché congolais. Il se distingue aussi par le monopole exercé par la SONAS, la Société nationale des assurances, entreprise publique, depuis 1967. Un monopole qu’elle défend malgré ses piètres performances. Ainsi, la signature par le ministre de l’Economie et des Finances, le 8 janvier dernier, de l’arrêté n° 002/CAB/MIN/ FINANCES/2008, portant acceptation en qualité d’agent général de NSIA Congo Assurances, avait abouti à une levée de boucliers. Le ministre avait été accusé de vouloir favoriser la fuite des capitaux vers Brazzaville. La SONAS, quant à elle, lui avait adressé un courrier lui rappelant « le cadre légal très strict qui lui octroie le monopole des assurances ». Outre son très faible chiffre d’affaires, le secteur souffre de l’instabilité de la direction de la SONAS. Le dernier administrateur directeur général, Herman Mbonyo, a été suspendu par la ministre du Portefeuille, Mme Jeannine Mabunda, à la suite d’un rapport d’audit, déposé le 22 août dernier, et qui aurait conclu, selon le Ministère à « une mauvaise gestion de la SONAS pour la période sous revue, allant de janvier 2008 à juillet 2009 ». La suspension de l’ADG divise les Congolais. Ses partisans prétendent que la SONAS ne s’est jamais aussi bien portée et que la ministre elle-même aurait déclaré, à l’issue d’une visite en 2008, « Depuis une dizaine d’années que je travaille pour l’Etat congolais, je n’ai jamais vu la SONAS réaliser autant d’exploits ». Ils soutiennent que l’ADG suspendu a conféré à l’entreprise nationale « une place de choix au niveau de la FANAF, premier en assurance automobile, troisième en chiffre d’affaires et sixième en branche transports, dans l’Afrique sub- Le marché congolais se distingue aussi par le monopole exercé par la SONAS, la Société nationale des assurances, entreprise publique, depuis 1967. Un monopole qu’elle défend malgré ses piètres performances. saharienne ». Malheureusement pour eux, ces chiffres ne sont pas corroborés par la FANAF, qui place la SONAS au 7e rang en chiffres d’affaires. Leurs propres chiffres les contredisent. De janvier 2008 à juillet 2009, la SONAS aurait fait « grimper les chiffre d’affaires de 14 000 à 68 millions de dollars ». Même vérifiés, ces chiffres ne feraient pas de la SONAS la troisième. Même comparés aux chiffres disponibles, qui datent pour les autres pays de 2007, la RDC ne serait que cinquième. Aux abonnés absents Les déboires de la SONAS pourraient remettre en question la tenue, à Kinshasa, de la 34e Assemblée générale de la Fédération des sociétés d’assurances de droit national africaines, prévue du 7 au 12 février prochain. La FANAF a bien signé un cahier de charges avec la SONAS et sa délégation a été reçue par le Premier ministre Adolphe Muzito, mais, il semble que les interlocuteurs soient tous désormais aux abonnés absents. Le report serait dommageable à la FANAF, qui devrait trouver dans l’urgence une solution de remplacement, mais aussi, et peut-être surtout, pour la RDC, qui n’avait qu’à gagner au contact des autres assureurs africains qui lui dament le pion sans avoir ses énormes potentialités. CES Cameroun : l’Etat au secours de la CBC L’Etat a entrepris le sauvetage de la Commercial Bank of Cameroon après son placement sous administration provisoire par la Commission bancaire de l’Afrique centrale. Par Hance Guèye La COBAC a présenté sa décision comme « une mesure de sauvetage afin d’éviter sa liquidation, car le coût d’une faillite bancaire est exorbitant en l’absence d’un fonds de garantie actif… et la défaillance d’un établissement de crédit peut mettre en péril les autres banques par effet de contagion ». Pour éviter un tel risque, l’Etat va participer au capital de la L’Etat tient simplement à « assurer la protection des dépôts des épargnants en tant qu’autorité monétaire ». banque à hauteur de 20%, ce qui en ferait le premier actionnaire, devant les 27 qu’elle comptait et dont le plus important était la société DEG, 15%. Puis venaient Yves Michel Fotso, 14,51%, Victor Fotso, 10,61%, Dawney Ltd, 9,67%, SnacTiard, 8,90%, Daouda Abassi, 7,14%. Toutefois, l’addition des parts de ses membres confère à la famille Fotso une majorité relative de 25,12%. Cela ne devrait pas pouvoir empêcher l’Etat de dicter la conduite à suivre. Le ministre de l’Economie et des Finances, Essimi Menye, s’est montré très critique envers le président du Conseil d’administration de la CBC, sans jamais le nommer personnellement. « Nous lui avons donné plus d’un an pour refinancer le capital de la banque. Mais il n’en a pas été capable. Les fonds de la banque ont été investis dans les entreprises du groupe, et, aujourd’hui, ils sont incapables de rembourser. Si l’Etat rentre dans le capital c’est parce qu’il dispose de ressources suffisantes pour supporter la CBC, et cette fois, il sera partie prenante parce qu’il faut que la banque retrouve son ratio prudentiel. » Protection des épargnants La participation de l’Etat n’est pas encore connue. Elle sera déterminée par le plan de restructuration de l’administrateur provisoire. Le ministre prévient qu’elle n’excédera pas 20% de l’enveloppe nécessaire à la restructuration. Il se défend aussi de toute volonté de l’Etat de nationaliser la CBC. Il tient simplement à « assurer la protection des dépôts des épargnants en tant qu’autorité monétaire ». Le solde des besoins devrait être couvert par les apports des investisseurs financiers, que devrait rassurer la présence de l’Etat. Après Amity Bank, l’Etat vient une nouvelle fois au secours d’une banque. Pour la CBC, les déboires se poursuivent. Sa filiale tchadienne est déjà passée sous le contrôle de la COBAC et elle n’a pu ouvrir sa filiale en Guinée équatoriale, malgré la condamnation de Malabo par la Cour commune de justice et d’arbitrage de l’OHADA, en mai dernier, à lui payer environ 76 millions d’euros. 8 Banques et Assurances BEAC : Philibert Andzembé blanc comme neige ? La Suisse confisque 350 millions $ au fils de Sani Abacha Apparemment, le gouverneur ne disposait pas des outils techniques nécessaires pour découvrir le pot aux roses. Philibert Andzembe, gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) depuis juillet 2007, endosse-t-il une responsabilité quelconque dans le détournement des 16,5 milliards de FCFA, opéré au bureau de Paris ? Le montant représente environ la moitié des approvisionnements envoyés au bureau extérieur (36 milliards), entre janvier 2004 et mars 2009, sans aucun rapport avec les besoins de la succursale. Apparemment, Philibert Andzembe ne disposait pas des outils techniques appropriés. Le dernier, rapport d’enquête, datant du 24 octobre dernier abonde dans ce sens : « A ce jour, les investigations de la mission de vérification n’ont pas révélé d’implication du gouverneur dans les malversations de la BEAC. » Cependant, poursuit le rapport, dont Les Afriques a reçu copie, il est établi que ces malversations se sont poursuivies jusqu’en 2008, sous le mandat de l’actuel gouverneur « Monsieur Andzembe a reçu et annoté la lettre de synthèse accompagnant le rapport du contrôle général de juin 2007 sur le suivi des recommandations au Bureau extérieur. » Par ailleurs, il a diligenté une mission de contrôle comptable, qui a débouché sur des régularisations sans pièces justificatives. Une bourde qui a eu pour effet de minimiser l’écart des soldes bancaires au niveau de la Les Afriques - N° 99 - 26 novembre au 2 décembre 2009 BNP Paribas et qui révèle par ailleurs les carences du dispositif de contrôle à la BEAC. BCEAO, une maison bien tenue A titre d’exemple, la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) dispose d’un contrôle de premier niveau, avec des centaines de contrôleurs des opérations, qui surveillent quotidiennement l’activité. Ce dispositif est complété par un contrôle de deuxième niveau, avec une vingtaine de contrôleurs sous la houlette du directeur. Un autre dispositif de troisième niveau existe, formé par des commissaires aux comptes par pays. Or, jusque-là, la BEAC ne disposait même pas de contrôle de premier niveau. « Les directions centrales du siège ne font pas l’objet d’un contrôle adéquat et échappent par conséquent au devoir de vérification indispensable pour une institution financière de cette importance », relève le rapport. La BEAC est manifestement loin des minimas et des standards de contrôle requis pour des établissements de son importance. Dans la nouvelle configuration qui s’annonce à l’horizon, la délégation de Paris sera défalquée de la direction des achats. Tous les règlements des fournisseurs se feront depuis le siège par swift. A.W. Le juge d’instruction genevois Yves Aeschlimann, qui s’est déjà distingué récemment à propos du volet suisse de l’Angolagate, a condamné par voie d’ordonnance Abba Abacha à une peine de prison avec sursis. Le fils du dictateur nigérian défunt Sani Abacha a été reconnu coupable de participation à une organisation criminelle. La justice genevoise a également ordonné la confiscation de 350 millions de dollars, saisis lors de l’enquête au Luxembourg et aux Bahamas. Cette condamnation met, en principe, fin au volet suisse de l’affaire Abacha. La procédure aura duré dix ans et aura permis de restituer au Nigeria une partie significative des milliards de dollars que le général Abacha, décédé en juin 1998, avait détourné pour lui et ses proches, lorsqu’il était au pouvoir. Assurances : la Zurich joue la carte de la proximité Présent au Maroc depuis 60 ans, Zurich Financial Services Group (Zurich) a récemment doublé son nombre d’agences, estimé à 90 actuellement. L’assureur renforce ainsi son positionnement, en optant pour un service de proximité et de qualité. Cette offensive, qui intervient au moment où le mot d’ordre est plutôt à la prudence, permet à la Zurich de rester sur ses objectifs. Ainsi, « la crise financière et économique que traverse le monde depuis le 2e semestre 2008 n’a pas eu raison de Zurich Assurances Maroc » déclare-t-on à la direction de cette compagnie. Les agrégats financiers en 2008 font apparaître 740,6 millions de dirhams de primes et un portefeuille de 239 490 clients, sur un marché des assurances en progression de 11,8% durant l’année 2008, frôlant 20 milliards de dirhams. La compagnie maintient sa position de principal assureur de multinationales, de partenaire de nombreuses entreprises locales et de particuliers exigeants et attentifs aux services qu’on leur propose. A propos de la Zurich dans le monde Zurich Financial Services Group est un prestataire de services financiers dans le domaine de l’assurance, doté d’un réseau mondial de filiales et de bureaux en Amérique du Nord et en Europe, mais aussi en Asie- Pacifique, en Amérique latine et en Afrique. Fondé en 1872, le groupe, dont le siège social est à Zurich, en Suisse, compte environ 60 000 collaborateurs et sert ses clients et partenaires dans plus de 170 pays. 10 Bourses Les fonds avec Fonds Afrique Name DWS Invest Africa A2 PSG Alphen Growth A RMB Value Old Mutual Umbono RAFI40Tr A Cadiz Equity Ladder JPM Africa Eq A (acc)-USD Kagiso Equity Alpha Old Mutual Value R Discovery Equity ABSA Rand Protector Cannon Equity Coronation Top 20 A Sanlam Value R Sanlam M-Mgd Inst AggrEqty1 B1 Coris Capital General Equity Cadiz Mastermind A Old Mutual High Yield Opp A Old Mutual Growth R Sanlam Growth Inst B1 Sanlam General Equity R RMB Strategic Opportunities R Coronation Equity R Old Mutual Top Companies R Metropolitan High Dividend Investec Active Quants R Katzgold Flexible Swedbank Robur Africa Equity D2 STANLIB Index R Old Mutual Nam Growth Prescient Eqty Quant A1 Kagiso Top 40 Tracker RMB Top 40 Index Old Mutual Umbono Top 40 A Anglorand Growth Sanlam MMI General Equity 1 B1 STANLIB ALSI 40 A Dynamic Wealth Value Community Growth Equity STANLIB Value A RMB Small/Mid-Cap A Cannon Core Companies Robeco Afrika Fonds A Harvard House General Equity Element Earth Equity A Gryphon All Share Tracker ABSA Select Equity Coronation Smaller Companies SYmmETRY Equity FoF A FNB Growth Sanlam Index R PPS Equity RMB Equity R CAM Optima Institutional STANLIB Growth R Capstone Active Equity FoF Prescient Eqty Active Quant A1 Old Mutual Investors R Nedgroup Inv Value R JB Multiflex JB African Equity C JPY Analytics Managed Equity A Dynamic Wealth Optimal A 36ONE Flexible Opportunity A Investec Value R Metropolitan Emerg Mgrs Equity Nedgroup Inv Rainmaker A Prudential Dividend Maximiser A Nedgroup Inv Quants Core Eq A Sanlam MMI Positive Return 3 B1 Verso LT SA Equity A 36ONE Target Return SIM Top Choice Equity A1 Metropolitan General Equity RMB Structured Equity Nedgroup Inv Growth R Sanlam Growth R SMMI Equity FoF A Nikko Africa Equity FNB Namibia General Equity Aylett Equity A3 Old Mutual Flexible R Peregrine Beta Equity A1 PSG Tanzanite Flexible Sanlam Namibia Growth Prudential Equity A STANLIB MM All Stars Eq FoF A Sanlam Small Cap R Foord Equity Visio Actinio A BoE Core Equity Investec Equity R Old Mutual Active Quant Equity A Magna Africa C 4i Opportunity A Investec Growth R Nedgroup Inv Equity R ABSA General R Oasis General Equity RMB High Tide A STANLIB MM Equity FF A1 BoE Small & Mid Cap Equity Imara Equity EMIF-South Africa 'B' Load C Select Manager Def Equity FoF Hermes Equity A Maestro Equity A Investec Emerging Companies R 2008-12-31 2008-11-06 2006-11-06 2009-11-16 2009-11-16 2009-11-16 76.63 63.21 68.36 51.76 - 7.81 66.53 54.01 10.78 63.67 55.90 63.49 58.31 55.11 63.33 42.56 63.20 48.26 20.29 62.69 50.59 6.12 62.01 53.80 61.93 48.05 22.63 61.49 48.37 2.36 61.16 54.05 25.63 61.05 55.03 18.20 60.32 50.11 6.49 59.70 51.68 5.88 59.63 49.55 8.87 59.22 51.03 - 1.07 58.89 49.63 13.67 58.83 48.66 20.16 58.45 52.81 14.96 58.41 47.56 3.80 58.11 47.47 15.72 58.10 48.39 9.22 58.05 49.31 2.70 57.78 47.27 7.97 57.61 47.38 15.90 56.49 33.04 56.41 47.59 6.92 56.34 43.93 - 5.67 56.18 50.20 6.29 55.96 45.99 2.62 55.83 45.50 0.62 55.76 45.80 2.00 55.46 51.59 9.08 55.43 43.63 5.93 55.42 46.72 4.27 55.32 48.77 55.28 45.29 9.66 55.11 40.27 15.58 55.05 44.58 12.76 55.05 42.62 6.30 55.04 31.42 54.80 41.86 - 0.70 54.55 46.72 10.24 54.51 45.53 3.38 54.50 50.93 25.33 54.33 43.42 - 7.51 54.30 45.52 2.47 54.25 41.10 - 4.06 54.21 47.61 1.03 54.18 44.32 54.18 41.12 - 2.87 54.02 47.32 5.87 53.77 37.24 - 9.17 53.67 45.28 11.13 53.57 50.62 6.35 53.54 42.70 6.99 53.42 50.60 14.62 53.39 53.36 53.18 43.59 3.56 52.82 42.76 - 8.05 52.48 39.40 4.26 52.42 48.07 11.90 52.40 43.11 52.35 41.10 7.88 52.33 45.99 17.64 52.23 44.44 7.50 52.06 47.12 18.64 51.84 43.33 2.82 51.84 43.66 51.67 49.89 23.32 51.67 45.16 - 2.76 51.66 44.06 - 7.39 51.41 43.01 - 1.21 51.12 37.99 2.83 50.77 40.84 0.61 50.75 47.80 50.61 40.00 12.39 50.48 46.86 18.34 50.47 39.66 7.60 50.39 40.74 - 1.02 50.33 35.03 14.10 50.08 42.49 15.70 50.08 46.11 18.12 49.98 41.55 0.45 49.92 35.40 - 1.56 49.92 40.24 1.39 49.87 36.10 12.61 49.83 40.11 4.50 49.69 40.67 - 0.55 49.63 41.09 2.00 49.54 27.79 - 17.35 49.53 41.35 49.49 40.10 2.51 49.44 40.75 - 4.35 49.40 42.75 7.93 49.16 40.88 10.13 49.14 39.41 3.42 48.96 37.77 - 3.90 48.95 43.06 11.13 48.92 39.24 48.82 52.29 8.84 48.78 40.57 - 1.73 48.68 39.60 8.63 48.57 38.63 1.21 48.53 35.95 - 6.84 Domicile Luxembourg South Africa South Africa South Africa South Africa Luxembourg South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa Luxembourg South Africa Namibia South Africa South Africa South Africa South Africa Namibia South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa Netherlands South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa Luxembourg South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa Japan Namibia South Africa South Africa South Africa South Africa Namibia South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa Ireland South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa Luxembourg South Africa South Africa South Africa South Africa Rating Overall 2 4 5 5 3 4 3 5 5 4 3 3 3 3 5 4 3 4 3 2 3 3 3 4 3 3 3 2 3 3 4 3 4 3 3 4 3 5 2 3 3 2 3 2 4 4 5 3 1 4 4 5 4 4 3 2 3 2 3 3 5 3 3 5 3 2 4 4 3 3 2 2 2 3 4 3 5 3 2 4 3 2 Inv Solutions MM Equity A 27Four Active Equity A1 Coronation Market Plus Blue Ink Solar Flexible FoF NFP Assertive FoF A Centaur Flexible Nedgroup Inv Entrepreneur R PSG Adv Wealth Creator FoF A BlueAlpha All Seasons BoE Enhanced High Growth FoF SIM Mgd Aggressive FoF A1 STANLIB Aggressive FoF A Momentum MultiFocus FoF Amity Flexible Growth FoF Allan Gray Equity A FG Mercury Equity FoF A1 Old Mutual Small Companies R Financial Alliance Flex FoF Interneuron Equity BoE Growth FoF Coronation Absolute A UBS (CH) EF South Africa P Stewart Macro Equity FoF A STANLIB Prosperity R Momentum Accumulator FoF Marriott Dividend Growth R Sasfin Equity Stringfellow Flexible FoF PPS Managed Flexible XS Accelerated FoF A Platinum Flexible Growth FoF BoE Enhanced Growth FoF PSG Alphen Equity FoF A Noble PP All Weather FoF A Tri-Linear Equity Contego B5 Protected Equity Momentum Mod Equity FoF B1 Lion of Africa General Equity Huysamer Equity A1 Southern Charter Growth FoF STANLIB Equity R Select Manager Flexible Gth FoF ValuGro General Equity STANLIB Mod Aggressive FoF A NFB Equity A1 Efficient Prudential AS Forum Aggressive FoF Xhilarator Multi-SA Flex FoF PCA Africa Verso MM Managed Equity FoF A Investec Opportunity R Hermes Flexible A Discovery Target Retire 2040 Sentinel Flexible FoF ABSA Managed CPIX + 7% FoF A Investec Managed Namibia STANLIB Quants A Huysamer Flexible A1 STANLIB Nationbuilder A Osborne Equity A1 Imalivest Flexible Peregrine Inflation Plus 7 A1 ABSA Flexible PSG Alphen Flexible A JB EF Northern Africa CHF A Discovery Target Retire 2035 APS Managed Growth FoF A Celtis Flexible FoF A STANLIB MM High Equity FoF A Glacier FS Flexible FoF BJM Core Equity A1 Kruger Flexible FoF A Cadiz Inflation Plus Kagiso Protector Sasfin Twenty Ten STANLIB Dynamic Return A VPFP CPI Plus 6 FoF A ABSA Growth FoF Carinus Strydom CS Flex FoF E.S. África Element Flexible A Umbono Absolute Return A Inv Solutions RR Focus A Nedgroup Inv Balanced A RMB High Dividend ABSA Prudential FoF Sanlam MMI Positive Return 1 B1 STANLIB MM Real Return FF A HQ Afrika Huysamer Opportunity A1 Blue Ink Cumulus Moderate FoF Sanlam Namibia Infl Linked A Melville Douglas Dyn Strat A ABSA Allrounder FoF Financial Alliance Infl+7% FoF Dotport Dynamic Flexible FoF Flagship Domestic Flexible Discovery Target Retire 2030 STANLIB Medical Investment B1 Efficient Flexible FoF A Vega General Equity RCI Flexible Managed Discovery Target Retire 2025 Verso MM Secure Growth FoF Noble PP Wealth Creator FoF A JM Busha Real Return Discovery Target Retire 2020 Simplicity Afrika Wallberg African All Stars I Osborne Flexible A1 SIM Inflation Plus Discovery Target Retire 2015 De Fay Equity A Rezco Value Trend Avocado Dynamic FoF A STANLIB Managed Flexible A Discovery Target Retire 2010 Lion of Africa Real Rtn CPI+5 48.38 48.15 48.07 47.99 47.82 47.76 47.61 47.50 47.41 47.36 47.03 46.92 46.89 46.56 46.54 46.33 46.27 45.90 45.83 45.77 45.62 45.61 45.56 45.36 45.29 45.11 45.06 44.97 44.95 44.83 44.75 44.67 44.28 44.27 44.09 43.97 43.67 43.33 43.22 43.08 42.93 42.86 42.76 42.44 42.38 42.27 41.88 41.82 41.62 41.60 41.46 41.35 41.29 41.00 40.60 40.51 40.50 40.41 40.40 40.08 40.05 39.84 39.81 39.56 39.53 39.52 39.49 39.47 39.27 39.22 39.05 38.71 38.69 38.65 38.39 38.08 37.65 37.05 37.03 36.87 36.40 36.30 36.02 35.88 35.65 35.60 35.38 35.35 35.10 35.04 34.98 34.85 34.77 34.61 34.35 34.02 33.97 33.93 33.61 32.81 32.79 32.54 32.14 31.99 31.70 31.60 31.43 31.34 31.34 30.91 30.88 30.88 30.62 29.98 29.98 28.97 28.57 27.95 41.28 41.65 41.18 39.05 40.05 39.06 34.21 39.18 31.37 39.00 42.86 35.54 37.99 39.75 42.26 36.70 35.00 39.46 35.41 39.79 38.18 47.13 36.73 29.06 34.76 44.24 29.03 36.10 35.42 36.86 39.35 37.79 34.00 35.79 36.29 40.47 35.79 33.25 36.05 36.79 27.29 35.78 32.28 33.90 35.66 35.02 33.80 36.98 35.46 36.00 32.61 36.42 30.77 32.98 34.76 30.80 34.06 33.35 17.81 32.25 28.06 32.93 33.01 31.40 18.72 30.54 32.94 32.22 29.98 32.32 27.19 27.56 36.59 32.48 23.71 30.98 30.38 29.57 28.90 17.88 31.05 31.12 31.57 28.25 31.25 29.06 31.41 30.83 13.65 26.50 28.90 29.27 27.50 26.72 27.62 29.02 17.78 27.68 29.73 24.59 21.11 23.96 26.59 28.63 26.16 26.59 26.29 26.10 14.20 20.23 25.00 27.05 20.81 23.21 20.68 25.25 24.78 22.76 Les Afriques - N° 99 - 26 novembre au 2 décembre 2009 - 0.49 14.09 0.88 - 1.33 - 3.04 33.44 5.85 14.10 - 2.90 - 3.42 11.74 - 3.06 - 8.78 - 5.29 11.46 7.11 5.57 - 20.14 - 1.88 6.14 - 5.44 1.63 1.48 8.03 - 11.42 5.71 - 3.77 20.15 - 3.84 1.52 - 15.82 6.52 11.85 - 2.21 - 8.84 - 1.76 3.87 6.98 15.31 14.12 1.04 14.61 - 2.19 - 1.37 - 8.08 20.84 - 2.91 - 1.47 - 1.20 - 1.53 - 3.13 - 0.60 - 13.28 9.14 - 13.87 2.46 - 7.73 5.12 4.88 13.97 - 7.93 - 1.03 2.68 5.44 11.83 - 9.00 7.05 - 3.77 - 5.04 13.39 - 10.89 13.28 - 20.68 - 8.46 9.41 7.52 14.49 - 10.16 - 11.70 4.33 13.69 21.30 - 0.01 - 1.74 South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa Switzerland South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa Taiwan South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa Namibia South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa Luxembourg South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa Portugal South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa Sweden South Africa South Africa Namibia South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa Sweden Luxembourg South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa 3 4 3 4 4 1 2 5 3 1 1 5 The Egyptian Growth Investment Company RMB Absolute Focus A Orange Absolute Return Allan Gray Optimal A RMB Protected Dividend A GCI Flexible FoF Ankh Flexible FoF STANLIB Inflation Plus 3% A Nordea-1 African Equity BI Concord Egypt Euro Shares BPI Africa STANLIB Small Cap A Standard Bank South Africa Eq A USD PSG Macro Active FoF WIOF African Performance Portfolio A Intereffekt Emerging Africa EUR Interneuron Freestyle Interneuron Managed Atlas Maroc OP Standard Bank Africa Equity A USD ICECAPITAL Africa A 27.90 27.89 27.83 26.30 26.24 26.00 25.27 25.22 23.69 21.56 19.05 18.26 17.56 15.85 15.16 14.16 8.68 8.05 - 3.09 - 3.50 - 3.96 18.59 22.25 22.06 22.77 22.59 20.24 16.45 24.15 10.80 5.80 13.25 - 23.94 - 0.52 8.25 3.71 - 6.99 5.22 8.66 6.84 - 10.36 2.34 1.59 - 13.71 - 28.93 - 29.22 - 48.29 13.31 - 9.69 - 12.69 - 19.16 10.86 Guernsey South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa South Africa Luxembourg Ireland Portugal South Africa Ireland South Africa Luxembourg Netherlands South Africa South Africa France Ireland Finland 1 1 2 2 2 3 2 3 4 2 2 5 3 3 2 4 2 2 3 3 Fonds MENA 2008-12-31 2008-11-06 2006-11-06 Rating Name Domicile 2009-11-16 2009-11-16 2009-11-16 Overall Gustavia Middle East Turkey 51.62 8.41 Sweden Deka-MiddleEast and Africa CF 43.45 18.01 Luxembourg SSgA Emerg Middle East&Africa Idx P 42.95 37.03 1.92 France 4 Investec GSF Africa & Mid East A Gr Acc 41.57 14.69 Luxembourg Investec Africa & Middle East I Acc Net 39.32 10.37 United Kingdom FIM Sahara EUR 36.19 3.37 - 8.99 Finland 3 BG Selection Africa & MidEast Eqs A 33.48 11.13 Luxembourg JPM Emerging Middle East Eq A (dist)-USD 30.86 11.41 - 11.40 Luxembourg 4 HQ Middle East 29.20 10.65 Sweden Investec GSF MENA A Gross 27.69 7.84 Luxembourg SGAM Oasis MENA SGD 27.13 - 9.82 Singapore ESPA Stock Mid East and Africa Mkts A 26.69 4.36 Austria Schroder ISF Middle East EUR A 23.05 - 3.97 Luxembourg Sydinvest Afrika & Mellemøsten 22.93 - 2.01 - 20.72 Denmark 2 IT Funds E2 Middle East and Africa 22.44 9.77 Luxembourg Ocean Fund Eqs MENA Opportunities A 20.90 - 13.61 Luxembourg SGAM Fund Eqs MENA AE 20.68 - 16.65 Luxembourg CIMB Principal MENA Equity 20.30 - 13.32 Malaysia Makaseb Arab Tigers USD 20.00 - 6.22 - 27.79 Bahrain 2 LHV Persian Gulf A 19.48 - 2.35 Estonia GAM Star Frontier Opportunities 18.10 - 12.12 Ireland T. Rowe Price Mid East& African Eq I 18.08 - 11.11 Luxembourg Meridio ArabWorld P 14.98 - 20.99 Luxembourg FT Emerging Arabia (USD) 13.26 - 12.52 Luxembourg ING Middle East & Africa 11.07 - 5.30 Taiwan FT Emerging Arabia 9.91 - 13.73 Luxembourg Algebra Capital Alpha MENA A 8.52 - 25.59 Bahrain Mashreq Arab Tigers Funds 6.46 - 2.68 Ireland Franklin MENA A Acc $ 3.14 - 23.83 Luxembourg WIOF Middle East Perf A - 5.77 - 24.91 Luxembourg GCC Fund Arabia Inside A - 6.71 - 7.17 Luxembourg Fonds islamiques 2 2 2 3 1 3 2 1 3 3 3 Name TRIM Syariah Berimbang Cipta Syariah Balance Reksa Dana Syariah Batasa Kombinasi TA Dana Optimix CMS Islamic Balanced CIMB Islamic Balanced Dana Makmur Pheim Apex Dana Al-Faiz-i Inc CIMB Islamic Balanced Growth Alliance Dana Alif HwangDBS Aiiman Aiiman Balanced Public Islamic Asia Balanced HLG Dana Maarof MAAKL Al-Umran Public Islamic Balanced AMB Dana Ikhlas AmIslamic Balanced Avenue SyariahExtra CIMB Islamic Balanced Income RHB Mudharabah Dana Islamiah Affin MAAKL Al Fauzan ASBI Dana AL-Falah CIMB Islamic Enhanced Sukuk PRUdana dinamik ASBI Dana AL-Munsif Public Islamic Enhanced Bond PRUdana al-islah 2008-12-31 2008-11-06 2006-11-06 2009-11-16 2009-11-16 2009-11-16 98.11 72.97 72.46 65.31 54.23 30.01 39.06 27.54 19.11 38.86 23.09 22.12 33.75 22.86 25.21 31.08 17.95 17.89 29.76 19.39 61.51 28.13 17.07 14.68 26.36 15.03 15.59 25.15 14.40 21.36 24.41 13.89 23.92 13.11 21.68 23.68 15.89 21.54 21.57 10.60 8.07 19.93 11.69 11.41 19.89 11.38 18.59 19.63 13.18 - 4.53 18.53 9.30 10.41 18.49 10.29 22.42 18.08 7.46 8.14 16.68 8.65 27.36 15.53 6.64 30.38 12.07 5.12 5.96 10.09 2.52 10.76 9.45 0.99 12.79 6.88 1.04 6.63 0.47 - 0.50 Domicile Indonesia Indonesia Indonesia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Malaysia Rating Overall 2 3 3 3 5 1 2 4 4 4 2 2 4 1 3 3 2 4 4 3 3 3 2 Source © 2009 Morningstar, Inc. Fonds EUR. Tous droits réservés Contact : Reza Yazdi, Tel. : +33 1 55 50 13 24 www.financeafricaine.com 4 Découvrez le tableau de bord de la finance africaine 2 Evolution quotidienne des bourses africaines 5 Taux des monnaies africaines en temps réel Cours des matières premières Bourses et calendrier de la finance internationale Les Afriques - N° 99 - 26 novembre au 2 décembre 2009 Bourses 11 CFAO entre en bourse PPR met en bourse sa filiale africaine CFAO et espère lever jusqu’à un milliard d’euros. L’ex-Compagnie française de l’Afrique occidentale, centenaire, a démontré ces dernières années sa forte rentabilité. Par Bénédicte Châtel, Paris CFAO a lancé, le 17 novembre, l’introduction de 31 millions d’actions représentant un flottant de 50,39% de son capital, sur la Bourse parisienne Euronext. De ce fait, la participation de sa maison mère PPR (anciennement Pinault-Printemps-Redoute), qui détient CFAO à travers sa filiale Discodis, passerait en dessous de la barre des 50%, mais demeurera Le groupe PPR avait envisagé une cotation à la Bourse de Casablanca, mais la rapidité avec laquelle la mise en bourse a été faite ne l’a pas permis. Elle pourrait se réaliser à l’avenir, selon Richard Bielle, Johannesburg pouvant être également une option. l’actionnaire de référence à défaut d’être l’actionnaire unique, a souligné Richard Bielle, président du Directoire de CFAO. 10% des actions, dont la valeur unitaire oscille entre 24,80 et 29 euros, sont destinés aux particuliers en France, les 90% restantes étant offertes dans le cadre d’un placement en France et d’un placement privé international, notamment aux Etats-Unis. L’opération globale représenterait quelque 834 à 959 millions d’euros. Les responsables du groupe démarrent leur road show, qui devrait s’achever avec la fin des souscriptions le 1er décembre, la fixation du prix de l’action devant intervenir le 2 décembre, avec un règlement le 7 décembre. Sont impliqués comme chefs de file et co-chefs de file bancaires BNP Paribas, Calyon, Goldman Sachs, Société Générale Corporate & Investment Banking, Lazard Natixis, ABN Amro, HSBC et UBS Investment. Le groupe PPR avait envisagé une cotation à la Bourse de Casablanca, mais la rapidité avec la- quelle la mise en bourse a été faite (la décision d’introduction ne date que de cet été) ne l’a pas permis. Toutefois, elle pourrait se réaliser à l’avenir, selon Richard Bielle, Johannesburg pouvant être également une option. La crise permet de se distinguer Pourquoi avoir choisi cette année de crise pour cette première introduction en bourse ? Essentiellement pour deux raisons, a expliqué Richard Bielle : « La crise a montré qu’il y avait, en fait, un rééquilibrage du monde. Les groupes positionnés dans les pays émergents, voire pré-émergents, ce qui est le cas de nombreux pays en Afrique, avaient probablement un potentiel de croissance et un attrait nouveau qui étaient plus forts que certains groupes positionnés sur des marchés plus matures. A la lumière de cet enseignement, la CFAO est perçue de manière plus intéressante que dans une période normale. L’autre élément », a-t-il poursuivi, « est qu’en période de crise, comme cela a été le cas en 2009 avec un impact extrêmement négatif, le niveau de résistance de CFAO a probablement plus appris à des investisseurs que si CFAO avait fait une douzième, treizième ou quinzième année de croissance ». Rappelons, que plus de 70% des 2,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires du groupe réalisés en 2008 (+13% par rapport à 2007 ; +11,8% en moyenne entre 1999 et 2008) le sont dans les 31 pays d’implantation en Afrique, 24% étant dans les DOM-TOM. Plus précisément, 37% a été réalisé en Afrique subsaharienne francophone, 20% au Maghreb et 14% en Afrique lusophone et anglophone, le groupe s’étant implanté en Afrique du Nord et de l’Est ces dix dernières années, essentiellement dans des start-up. Pour 2009, le groupe prévoit un chiffre d’affaires supérieur à 2,5 milliards d’euros : sur les neuf premiers mois, il est passé de 2,1 milliards en 2008 à 1,9 milliard en 2009, avec un résultat opérationnel courant qui a évolué de 142 à 125 millions sur les deux mêmes périodes. Les investissements sur 2009 avoisineraient les 67 millions, notamment dans les brasseries congolaises et la rénovation des concessions automobiles. En 2010, les investissements bruts devraient être de 55 millions, puis seraient ramenés à 1% à 1,3% des ventes. Sur les quatre grands secteurs d’activité du groupe, seule la branche automobile (55% de son activité totale, avec un chiffre d’affaires de 1,7 milliard d’euros, en progression moyenne annuelle de 17,6% depuis 2004) a enregistré un recul (-11%) entre janvier et septembre de cette année, après une progression moyenne annuelle de 17,6% entre 2004 et 2008. 2009 a été fortement impacté par les dévaluations monétaires du dinar algérien et du naira nigérian, ainsi que par le changement de réglementation en Algérie. L’année dernière, un total de 88 108 voitures neuves ont été vendues, alors que le groupe n’est présent ni en Afrique du Sud, ni au Mozambique, à Madagascar, en Egypte, au Soudan, en Libye ou encore en Tunisie, Ouganda, ni Ethiopie. Il n’est pas non plus présent sur le segment des voitures d’occasion (sauf dans les DOM), mais ne souhaite pas l’être, a précisé Richard Bielle. pays : Maroc, Burkina, Côte d’Ivoire, Ghana, Cameroun, Nigeria (trading et distribution) et Congo Brazzaville. C’est seulement dans ce dernier que CFAO a une activité boisson, en gérant les deux brasseries du pays en association avec Heineken. Dans les autres pays, il intervient dans les secteurs plastiques, bois (production et vente de caisses pour le transport de produits agricoles au Maroc) et les deux-roues. C’est aussi au Congo que la moitié du chiffre d’affaires de CFAO Industries est réalisé. Et le potentiel de croissance y est important, car la consommation de bière est encore faible ! CFAO Technologies (crée en 2002) a réalisé un chiffre d’affaires de 114 millions d’euros en 2008, soit 4% des ventes du groupe, répartis pour 65% en Afrique subsaharienne francophone, 23% dans les pays anglophones et lusophones du continent et 6% au Maghreb. Le potentiel de développement est, là aussi, très important, souligne le groupe, étant donné le retard dans tout ce qui est technologie de l’information et de la consommation. CFAO y est partenaire de leaders mondiaux comme IBM, Microsoft, Cisco, Otis, etc. Europharma Objectif : 10% de croissance annuelle Europharma (racheté par CFAO en 1996) a réalisé, en 2008, un chiffre d’affaires de 696 millions d’euros (24% des ventes du groupe), dont 38% réalisé en Afrique subsaharienne francophone, 4% en Afrique subsaharienne anglophone et lusophone et 5% au Maghreb, avec une forte évolution en Algérie, 45% étant réalisés dans les DOM. Si l’essentiel de l’activité (83%) dans ce segment se concentre sur le métier d’importateur-grossiste-répartiteur, les fonctions de pre-wholesale et d’agent distributeur (12% et 4% respectivement du chiffre d’affaires), représentent « un potentiel de croissance très important », a souligné JeanYves Mazon. Le groupe mise sur trois drivers pour atteindre une croissance moyenne annuelle d’environ 10% entre 2009 et 2012/13, tout en maintenant un dividende entre 40 et 60% du résultat net part du groupe : primo, un fort positionnement sur des marchés africains, qui sont intrinsèquement des marchés de croissance (+6% en moyenne depuis 2000). Secundo, une volonté de gagner des parts de marchés en Afrique anglophone et lusophone, notamment en Angola, où le groupe n’est présent que depuis un an, mais aussi au Vietnam où il démarre. Tertio, une volonté de s’étendre géographiquement, notamment dans des pays africains où le groupe n’est pas encore présent. Le joker est l’entrée dans un nouveau métier et/ou dans de nouveaux pays, ce qui nécessiterait un investissement majeur et, donc, l’éventualité de recourir à l’emprunt. Sur ce point, aucune précision n’a été apportée. Seule l’automobile n’a pas résisté à la crise CFAO Industries CFAO Industries (10% des ventes, avec un chiffre d’affaires de 286 millions d’euros en 2008) n’est présent à ce jour que dans une poignée de Vents contraires entre Johannesburg, Casablanca, Maurice et Lagos La semaine du 13 novembre n’a pas été favorable aux indices africains. L’AI40, qui retrace l’évolution des 40 premières capitalisations boursières répertoriées par Africa Investor, s’est effrité de 0,95%, clôturant à 119,71 points, ramenant sa performance annuelle à 20%. Cette évolution négative résulte de la synthèse d’une série d’informations, dont la plus importante reste, au niveau du marché US, la baisse des niveaux des stocks de pétrole. Le pétrole distillé (diesel et lampant) est tombé sous la limite des 800 000 barils. L’envolée des cours ne s’est pas faite attendre à l’annonce de cette nouvelle. Les livraisons pour le mois de décembre cotent le baril avec un supplément de 74 cents à 79,64 dollars sur le New York Mercantile Exchange. Les prix ont progressé de 79% cette année. Dans ce contexte, le MSCI World Index reste sur une pente positive, se rapprochant de la li- gne des 1160 points de base (1158,258), contre 962,511 points pour les marchés émergents. Faiblesse du dollar L’Afrique reste dominée par le marché sudafricain, porté par la faiblesse du dollar face aux monnaies des pays émergents. Les commodités enregistrent de spectaculaires gains, contribuant à l’envolée du titre Anglo American (ANGLO), en progression de 8,3% à 42,19 dollars. La Standard Bank (STANBANK) profite, elle, du rebond du marché mondial suite à l’annonce de résultats positifs pour Citigroup. Assez pour que le leader bancaire sud-africain engrange 7,2% à 12,98 dollars. De son côté, Anglo Gold Ashanti (ANG) a progressé de 4,9% à 0,17 dollar, conséquence d’une confiance retrouvée suite à des résultats trimestriels excellents. L’opérateur de télépho- nie MTN Group (MTN) progresse de 6,3% à 16,13 dollars. Le top 5 des plus fortes hausses est clôturé par la State Bank of Mauritius (SMB), en progression de 3,9% à 2,64 dollars, dans un environnement bancaire généralement stable. Peu d’appétit L’indice composite du Nigeria (ASLI) a clôturé en baisse de 0,8% à 21 349 points de base. La chute s’explique par un secteur bancaire et industriel en méforme. Les investisseurs montrent peu d’appétit pour ces deux secteurs, de plus en plus risqués. En conséquence, des baisses en cascade, à l’instar de l’Intercontinental Bank (Intcont) en perte de 10,3% à 0,01 dollar, alors que Nigerian Breweries (NBS) limite la casse à 3,2%. Plus au Nord, le marché marocain poursuit sa dégringolade, perdant 2,31% à 10 406 points. Et ce, en dépit des bonnes nouvelles, comme l’annonce de la chaîne Marriott d’ouvrir un hôtel à Marrakech, en 2012. Ce sera le premier établissement touristique utilisant les normes et les certifications environnementales. Cette annonce n’a pas suffi à maintenir à flot le cours de Douja Prom Addoha (ADH), qui lâche 4,7% à 13,36 dollars sur la période. Idem pour le titre de la BMCE Bank, qui n’est plus coté au MSCI Bara Index, poussant du coup quelques investisseurs étrangers à vendre. Résultat, la valeur cède 7% à 27,76 dollars. Au niveau de la place d’Abidjan, Ecobank Transnational Inc (ETIT) recule de 8,4% à 0,09 dollar, dans un marché généralement terne. AW (avec Africa Investor 40) ENtreprises et marchés Agriculture et pêche 120 millions $ dans une usine de poissons à Nouakchott Une usine de traitement de poissons d’un coût de 120 millions $ sera bientôt implantée à Nouakchott dans le cadre d’un partenariat entre l’Etat mauritanien et une entreprise sud-africaine, SaleneFishingLimited. La commissaire mauritanienne à la Promotion de l’investissement, Mme Maty Mint Hamady, a reçu à cet effet un groupe d’investisseurs sud-africains conduits par Mme Moira Jacquet Briner, directrice exécutive de la Salene Fishing Limited. Le projet comprend également la réalisation d’ateliers de traitement de congélation et de stockage des produits de la pêche et une unité de traitement et de recyclage des eaux usées. Agriculture et pêche 10e Salon international de l’agriculture à Tunis Vitrine des progrès de l’agriculture tunisienne, la 10e édition du Salon international de l’agriculture et du machinisme agricole et de la pêche (SIAMAP) a eu lieu, du 19 au 22 novembre, à Tunis. Le salon est organisé par l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP). Le SIAMAP 2009 compte la participation d’environ 285 entreprises, tunisiennes et étrangères, provenant de 17 pays, à savoir la France, l’Italie, l’Allemagne, l’Espagne, l’Angleterre, le Portugal, la Belgique, la Norvège, les Etats-Unis, la Serbie, l’Irlande, la Libye, le Maroc, l’Algérie, la Mauritanie, l’Egypte et la Syrie. En bref - E n t r ep r i ses e t M a r c h é s 12 Une croissance de 6% dans le secteur agricole tunisien Les prévisions de croissance dans le secteur de l’agriculture, pour 2009, sont de 6% a indiqué Abdessalem Mansour, ministre de l’Agriculture et des Ressources, devant une commission de la Chambre des conseillers. Ce taux a été favorisé par l’accroissement de la production céréalière, les conditions climatiques favorables et les mesures décidées en faveur du secteur. L’indonésien Golden Agri-Resources va investir 1,6 milliard $ au Liberia Un accord d’investissement de 1,6 milliard $ a été signé par le gouvernement libérien avec une société agroalimentaire basée en Indonésie, Golden Agri-Resources. Le président de la Commission nationale d’investissement, Dr. Richard Tolbert, a indiqué que la société indonésienne va cultiver une surface de 500 000 acres d’huile de palme dans le sud-est du Libéria. Le projet devrait créer de 35 000 emplois durant les dix prochaines années, a-t-il noté. Golden Agri-Resources construira près de 20 huileries et une raffinerie qui épurera l’huile et produira de la margarine. Richard Tolbert a relevé que le groupe a déjà mené une évaluation de 100 à 1000 ha de terre et pense que le sol est approprié à l’investissement. Golden Agro Resources est le plus grand producteur d’huile de palme en Indonésie et le second à travers le monde. Mines Congo RDC : la révision des contrats a généré 315 millions $ de recettes pour l’Etat Le processus de révision des contrats miniers engagé par le gouvernement a permis des renégociations de contrats, qui ont généré des recettes de 315 millions de dollars pour l’Etat en droit superficiaires et de pas de porte, a indiqué le ministre des Mines, Martin Kabwelulu. Le processus de « révisitation », qui est arrivé à terme, concernait 57 contrats et conventions. Un premier examen avait conclu qu’aucun contrat n’était viable. 37 contrats devaient renégociés et 20 autres résiliés. Une seconde usine de phosphate envisagée au Togo L’ouverture d’une seconde mine de phosphate, en 2011, au Togo est actuellement à l’étude. Selon le journal L’Union, les études portant sur le développement de la couche carbonatée et la mise en place d’une usine d’acide sulfurique débuteront en 2010. Le cabinet Deloitte, qui a établi le rapport d’audit financier et comptable de l’exercice 2008 de la filière, aurait fait huit recommandations. Il s’agit notamment d’un plan de développement à faire valider par la Société nouvelle des phosphates du Togo (SNPT) et à adopter comme outil stratégique de développement du secteur du phosphate. Le programme viserait à passer d’une production de 1,2 à 1,3 million de tonnes en 2010 à une production de 1,5 à 1,8 million de tonnes en 2011, pour enfin aboutir à une production située entre 2,3 à 2,5 millions en 2012. L’investissement serait de 85 millions $. La filière des phosphates togolais connait une crise, avec une chute drastique de la production, qui est descendue à 800 000 tonnes, contre 2 millions de tonnes les années précédentes. Le kilogramme d’arachide fixé à 165 FCFA au Sénégal Le kilogramme d’arachide pour la campagne a été fixé à 165 FCFA, avec une subvention de l’Etat de 45 FCFA. Mamadou Diallo, directeur de l’Agriculture, a indiqué que l’Etat avait pris toutes « les mesures nécessaires pour sécuriser les subventions accordées aux paysans ». Il a annoncé la mise en place d’un plan devant permettre aux producteurs d’être payés au niveau des points de vente. On table sur une production record de 1 175 000 tonnes, dont 300 000 sont destinées aux huiliers et 300 000 autres à la reconstitution du capital semencier. La Caisse nationale de Crédit Agricole du Sénégal (CNCAS) a mis en place cette année, dans les régions de Diourbel, Louga, Kaolack et Ziguinchor, une enveloppe de 2,500 milliards FCFA. Rwanda : une subvention britannique de 20 millions £ pour la réforme agraire Une subvention britannique de 20 millions £ a été accordée par le Département pour le développement international (DFID) au Rwanda pour la mise en œuvre des programmes de réformes agraires. Selon le ministre des Finances du Rwanda, James Musoni, l’appui facilitera la mise en œuvre du programme quinquennal de réformes agraires du Rwanda, destiné à l’enregistrement des terres, de la propriété collective traditionnelle à la propriété individuelle. « Le gouvernement veut que les populations enregistrent leurs lopins de terre afin de disposer d’un titre foncier qui peut servir de garantie pour des prêts bancaires, ainsi que d’autres activités économiques », a dit Musoni. Mines China Sonangol veut investir 8 milliards $ au Zimbabwe La société China Sonangol, dans laquelle l’Angola est actionnaire, envisage d’investir 8 milliards de dollars au Zimbabwe. Ce serait le plus gros investissement étranger jamais réalisé au Zimbabwe. China Sonangol cible l’exploration aurifère, pétrolière et gazière et la construction de raffineries de platine. Un protocole d’accord a été signé avec le gouvernement pour l’investissement proposé, qui comprend un projet de promotion immobilière. Zimbabwe : retrait des forces de sécurité des mines de Chiadswa Le gouvernement du Zimbabwe a entamé le retrait de ses soldats et policiers de la mine de diamants de Chiadswa, où des observateurs internationaux ont accusé les forces de sécurité de se livrer à des exactions contre les populations. Selon le Herald (gouvernemental), ce retrait s’inscrit dans le cadre des recommandations faites par Kimberly Process (KP), l’observatoire de l’industrie du diamant, qui avait exigé, le mois dernier, la démilitarisation des mines de diamants de Chiadzwa. Le ministre des Mines, Obert Mpofu, a indiqué que le gouvernement du Zimbabwe a respecté plus de 90% des recommandations de KP, qui comprennent notamment l’arrivé de firmes privées pour entreprendre des activités minières sur le site. Le gouvernement a identifié une compagnie sud-africaine pour mener ses propres activités minières sur le site. Energie Nigeria : la justice refuse d’interdire à Eni et Saipem de travailler avec la NNPC La justice italienne a rejeté une demande du parquet visant à in- Les Afriques - N° 99 - 26 novembre au 2 décembre 2009 terdire au groupe pétrolier italien Eni et à sa filiale Saipem, soupçonnés d’avoir versé des pots-devin pour obtenir des contrats au Nigeria, de travailler dans ce pays. Le juge milanais, qui a rejeté la requête de blocage des opérations d’Eni et de Saipem au Nigeria, s’est déclaré incompétent pour des faits survenus à l’étranger. Le parquet demandait à ce qu’Eni et Saipem ne puissent pas conclure des contrats directs ou indirects avec la société publique nigériane Nigerian National Petroleum Corporation. Le rejet de la requête soulage les deux entreprises italiennes, car le Nigeria est un de leurs plus gros marchés. Le parquet de Milan (Nord) enquête depuis cet été sur la part italienne des pots-de-vin qui auraient été versés, entre 1995 et 2004, par le consortium international TSKJ, dont faisait partie Snamprogetti, aujourd’hui intégrée dans Saipem, elle-même contrôlée à 43% par Eni. Angola : Petrobras découvre de nouveaux gisements pétroliers La compagnie pétrolière nationale brésilienne, Petrobras, a annoncé la découverte d’un nouveau champ pétrolifère au large de la côte angolaise. Le nouveau champ pétrolier se trouve à quelque 350 km de Luanda, la capitale angolaise. Petrobras en possède 5% des actions, à travers la participation de sa filiale à l’exploration, Petrobras Internacional Braspetro. Un puits dans la zone d’exploration 15/06, d’une profondeur totale de 2830 mètres sous la mer, promet une production de 6500 barils par jour. Petrobras avait annoncé un autre puits pétrolifère, dans la même zone, en octobre 2008. Petrobras travaille depuis 30 ans dans le secteur pétrolier en Angola. Elle possède trois zones d’exploration et participe à l’exploration dans trois autres zones. Tunisie : 200 millions de barils de pétrole à Hammamet Ouest La compagnie pétrolière Cooper Energy, active en Tunisie, a annoncé que le potentiel estimé du champ de pétrole de Hammamet Ouest, dans le golfe de Hammamet (60 km à l’est de Tunisie), s’élève à plus de 200 millions de barils de pétrole, indique le site internet African Manager. Cooper Energy a souligné que le contingent des ressources de ce gisement est de 49 millions de barils de pétrole. Des plans sont en cours d’élaboration pour l’acquisition d’une étude sismique en 3D, couvrant 175 km2, pour améliorer la structure et la définition des réservoirs. Le champ pétrolier de Hammamet Ouest, découvert en 1967, relève du permis d’exploration Bargou, dans le golfe de Hammamet, attribué à Cooper Energy en 2005, dont elle est le propriétaire à 100% et l’opérateur. Nigeria : la production pétrolière progresse à 2,4 millions de barils/jour La production pétrolière du Nigeria a atteint 2,4 millions de barils/jour, pour la première fois en trois ans. Une amélioration due au retour relatif de la paix dans la région pétrolière du delta du Niger, après la mise en œuvre du programme d’amnistie du gouvernement, a annoncé le directeur général de la National Petroleum Corporation (NNPC), Dr Mohamed Barkindo. « Pour la première fois depuis presque trois ans et demi (la semaine dernière), notre production de pétrole brut a atteint un niveau record de 2,4 millions de barils par jour ». M. Barkindo a noté que la production pétrolière avait chuté jusqu’à 1,2 million de barils par jour en juillet, deux mois après le lancement, par le gouvernement, d’une offensive contre les irrédentistes de la région pétrolière. Nigeria : la dérèglementation de l’aval « meilleure option » La réserve pétrolière du Nigeria atteindra 40 milliards de barils d’ici 2010, a indiqué Billy Agah, directeur du département des ressources pétrolières. La réserve actuelle du pays est de 38,6 milliards de barils. Selon M. Agah, le gouvernement nigérian envisage d’autoriser les compagnies pétrolières qui ont des champs gaziers à forer des puits, afin d’accroître les échanges commerciaux de gaz. Trois nouveaux permis ont été accordés aux privés intéressés par le gaz pétrole liquéfié. La performance médiocre des raffineries – l’utilisation moyenne est de 6,6% – est imputée à la crise du delta. Selon Billy Agah, la déréglementation du secteur en aval était « la meilleure option » pour le Nigeria. Ghana : le chinois CNOOC non autorisé à soumissionner pour les actifs de Kosmos Energy CNOOC Ltd, le plus grand producteur chinois de pétrole offshore n’a pas été autorisé par le gouvernement du Ghana à soumissionner pour des actifs dans la Kosmos Energy LLC. « Nous n’avons pas soumissionné, car le gouvernement ne nous le permet pas » a déclaré Fu Chengyu, PDG de la compagnie chinoise. Kosmos a annoncé, le 12 octobre dernier, sa décision de vendre ses actifs ghanéens, y compris sa participation de 23,49% dans le champ pétrolier de Jubilee à Exxon. Le Ghana intéresse les compagnies pétrolières, depuis la découverte, en juin 2007, du champ de Jubilee dont les capacités sont de 1,8 milliard de barils. Le Ghana escompte pomper 500 000 barils de pétrole d’ici 2014. Ethiopie : inauguration du barrage hydroélectrique de Tekeze Le Premier ministre éthiopien, Meles Zenawi, a inauguré le barrage hydroélectrique de Tekeze, un des projets d’énergie hydroélectrique lancés par la société éthiopienne Electric Power Corporation (EEPCo). L’ouvrage, situé dans l’extrême nord de l’Ethiopie, a coûté plus de 400 millions $. Il a été finance en totalité par le gouvernement. D’une capacité de 300 MW, le barrage va couvrir le tiers des besoins du pays, confronté, depuis trois ans, à un déficit énergétique de l’ordre de 200MW. Le barrage a été réalisé par la société China Water Resources and Hydropower Engineering Corporation, en collaboration avec une entreprise locale, Sur Construction. Total Gabon en baisse Total Gabon, premier opérateur pétrolier du Gabon, a réalisé au cours du premier trimestre 2009 un chiffre d’affaires de 269 millions de dollars, en baisse de 44% par rapport au troisième trimestre 2008 (481 millions de dollars) et de 15% par rapport au deuxième trimestre 2009 (317 millions de dollars). Pour les neuf premiers mois de 2009, le chiffre d’affaires s’élève à 810 millions de dollars, contre 1528 millions de dollars pour les neuf premiers mois de 2008, soit une baisse de 47% en ligne avec l’évolution des prix de vente moyen entre les périodes considérées. Eskom : le gouvernement sudafricain veut que Bobby Godsell revienne sur sa démission Le gouvernement sud-africain souhaite que Bobby Godsell, prési- dent du Conseil d’administration de la compagnie publique d’électricité Eskom, revienne sur sa décision de démissionner. « Nous serions très reconnaissants s’il reconsidérait sa position » a déclaré la ministre des Entreprises publiques, Barbara Hogan. La ministre a souhaité voir la « normalité restaurée à Eskom et si cela signifie ramener Bobby Godsell, nous le souhaitons ». Rappelons qu’une crise est née à Eskom après que le Conseil d’administration d’Eskom a accepté la démission du directeur exécutif d’Eskom, Jacob Maroga, le 28 octobre dernier. Celui-ci est revenu sur sa décision le 9 novembre. Bobby Godsell, reprochant au gouvernement de ne pas avoir soutenu la décision du CA, a décidé à son tour de démissionner. Entretemps, la démission de Jacob Maroga est devenue définitive. Industrie Le DG du groupe pharmaceutique algérien Saidal limogé Rachid Zaouani, DG du groupe pharmaceutique public Saidal, a été limogé. Le conseil d’administration de l’entreprise a désigné un cadre de l’entreprise, Aït Yahia Arezki, directeur de l’analyse et de synthèse (DAS), pour assurer l’intérim jusqu’au 31 décembre. La presse algérienne se perd en conjectures sur les raisons de ce limogeage. Certaines informations indiquent que Rachid Zaouani avait fait part récemment au ministre de la Santé de son intention de démissionner. Namibie : 82 millions d’euros alloués par la BEI à une cimenterie La Banque européenne d’investissement (BEI) a octroyé 82 millions d’euros pour la construction et l’exploitation d’une usine de ciment à Ohorongo, à environ 435 kilomètres au nord de Windhoek, la capitale de la Namibie. La construction de l’usine devrait s’achever en 2011. La cimenterie d’Ohorongo appartient à une société allemande, les Ciments Schwenk, une entreprise familiale de taille moyenne, spécialisée dans la fabrication de matériaux de construction et de ciment. L’usine pourra satisfaire la demande locale et exporter vers le Botswana, la Zambie et l’Angola. Maurice : Ciel Textile renoue avec la rentabilité Ciel Textile, un des fleurons de l’industrie du textile-habillement en Ile Maurice, a renoué avec la rentabilité. Ses bénéfices ont été de 43 millions Rs au cours du premier trimestre de l’exercice qui se terminait au 30 septembre 2009, contre des pertes de 5 millions RS en 2008. Le chiffre d’affaires de Ciel Textile s’est élevé à 2,1 milliards Rs au cours de ce premier trimestre, contre 1,8 milliard Rs l’année dernière. 1,1 milliard du CA a été réalisé à l’étranger et 950 millions à Maurice. Les bénéfices ont été de 36 millions à l’international et de 6 millions à Maurice. Ciel s’attend a des résultats encore meilleurs au second semestre. Maurice : l’entreprise sucrière Médine en baisse L’entreprise sucrière de Médine a enregistré une chute drastique de ses bénéfices pour le trimestre se terminant au 30 septembre 2009. Les profits ont été de 77 millions Rs, contre 209 millions l’année dernière. En 2008, Médine avait bénéficié de revenus conséquents, 135 millions Rs, provenant de la vente de terres pour le projet Tamarina IRS. Médine a subi une baisse de la valeur de son stock de cannes en raison de la baisse du prix du sucre. Les Afriques - N° 99 - 26 novembre au 2 décembre 2009 13 Industrie et services Dossier réalisé avec le concours de La contrefaçon en Afrique (3e partie) « Les entreprises africaines sont triplement pénalisées par la contrefaçon » L’Association industrielle africaine (AIA) œuvre pour promouvoir l’industrie africaine et faire entendre la voix du continent dans les instances du commerce international. Son président, l’Ivoirien Pierre Magne, estime que la contrefaçon constitue désormais une menace sérieuse pour la prospérité des entreprises africaines. Entretien. Propos recueillis par Walid Kéfi, Tunis Les Afriques : L’AIA a inscrit, depuis sa naissance, la lutte contre la contrefaçon et la fraude dans ses priorités. L’Afrique est-elle victime ou coupable dans ce domaine ? Pierre Magne : A l’exception d’un nombre limité de pays africains qui se sont faits une réputation dans un éventail plutôt réduit de faux produits, le continent n’est pas une importante zone de production de produits contrefaits, contrairement à ce que prétendent certains experts. L’Afrique est, en revanche, un grand consommateur du faux. La contrefaçon y tou- Pierre Magne : « L’intégration régionale offre une opportunité pour les administrations douanières de coopérer entre elles. » ficelles du commerce du faux. Il ne faut pas également oublier que les campagnes de sensibilisation des populations sur le danger de la contrefaçon demeurent ponctuelles et insuffisantes. « L’Afrique est en première ligne en ce qui concerne les produits contrefaits pouvant présenter des risques élevés pour la sécurité des consommateurs. » che particulièrement les produits de consommation courante. L’Afrique est aussi en première ligne en ce qui concerne les produits contrefaits pouvant présenter des risques élevés pour la sécurité des consommateurs, comme les médicaments. Selon l’OMS, 30 à 40% des médicaments en circulation sur le continent sont contrefaits. LA : Quel sont les facteurs qui ont contribué à faire de l’Afrique l’une des plus importantes zones d’écoulement des produits contrefaits ? PM : En premier lieu, la pauvreté endémique qui sévit sur le continent est très propice au développement de la contrefaçon. La faiblesse du pouvoir d’achat explique, en fait, l’attrait du consommateur pour les copies illicites ou non conformes aux normes, qui restent beaucoup moins chers que les produits originaux. D’autre part, nos services de douane, peu dotés en moyens techniques et en personnel formé à la lutte anticontrefaçon, sont démunis face à la porosité des frontières, ce qui a placé le continent dans les viseurs des réseaux qui tirent les emploi. Caratex est actuellement le deuxième employeur du pays. Industrie Sénégal : accord avec les Chinois pour la construction d’usines clés en main Le Sénégal a signé avec des partenaires chinois trois protocoles d’accord pour la construction d’usines clés en main, dont une verrerie destinée, notamment, à alimenter la sous-région. Les accords prévoient aussi la mise en place d’une unité d’exploitation et de traitement du marbre dans les régions de Kédougou et de Tambacounda. Le communiqué du gouvernement sénégalais parle également de la création de 500 unités de transformation des produits agricoles, pour couvrir l’ensemble des communautés rurales du pays. les secteurs de cette industrie, allant de la plantation de la canne à la production d’éthanol, en passant par la production sucrière. Les actions détenues actuellement par le Sugar Investment Trust seront transférées au Cane Democratisation Fund. Ceux qui ont le droit d’acheter des actions bénéficieront d’un don et d’emprunts pour le faire. Sénégal : la CSS dément l’existence d’une augmentation du prix du sucre La compagnie sucrière sénégalaise (Css) a démenti les informations sur une augmentation du prix du sucre. « Contrairement aux informations publiées (…) il n’y a eu aucune augmentation des prix du sucre » indique CSS dans un communiqué, en précisant que les « tarifs sont inchangés et restent toujours les mêmes ». BTP Sénégal : la réhabilitation du pont Faidherbe a été engagée Les travaux du pont Faidherbe ont démarré et devraient s’achever le 15 mars 2010. Ils provoquent de grands embouteillages. La circulation sera perturbée au cours des mois prochains, les autorités appellent les usagers à faire preuve de patience, car, a indiqué Mor Guèye Gaye, chef de l’Agence autonome des travaux routiers (AATR), l’objectif est de construire le plus beau pont de l’Afrique occidentale et même du monde. « Nous avons pris des mesures d’accompagnement très objectives. Nous allons mettre des bateaux pour la mobilité des Saintlouisiens ». Les travaux de réhabilitation lourde du pont Faidherbe sont cofinancés par l’Agence française de développement et l’Etat du Sénégal, qui intervient à hauteur de 7,3 millions d’euros. Transports Mauritanie : Point Afrique reprend ses vols vers Atar Le tour-opérateur français Point Afrique a décidé de reprendre, en décembre, ses vols hebdomadaires entre Paris et la ville d’Atar, dans le désert mauritanien, suspendus depuis mars 2008 pour des raisons de sécurité. Des insurgés islamistes ont revendiqué l’assassinat, fin 2007, de quatre touristes français en Mauritanie, et, en août dernier, la branche nord-africaine d’Al Qaïda a commis un attentat suicide qui a fait trois blessés devant l’ambassade de France à Nouakchott. Le Ministère français des affaires étrangères déconseille toujours aux ressortissants français de se rendre dans des zones isolées de Mauritanie. RDC-Kenya : accord sur les services aériens La République démocratique du Congo (RDC) et le Kenya ont si- L’AIA, vox Africa dans les négociations sur le commerce L’AIA lutte contre la fraude, la contrefaçon et le dumping. Elle a fait parler d’elle en rejetant en bloc, en avril 2007, les projets d’accords de partenariat économique (APE) avec l’Union européenne. Lancée en 2004 à Genève, à l’initiative de douze grands groupes industriels opérant en Afrique, parmi lesquels IPS (groupe Aga Khan) et la CMDT (Compagnie malienne pour le développement du textile), l’Association industrielle africaine (AIA) regroupe aujourd’hui une vingtaine d’entreprises actives dans plus de vingt pays d’Afrique, trois unions douanières (UEMOA, CEMAC, COMESA) et quinze secteurs d’activités majeurs. gné un accord bilatéral sur les services aériens, aux termes duquel Kenya Airways aura une fréquence de dix vols passagers et trois fréquences de vols cargo par semaine en RDC. Kinshasa et Nairobi ont été retenues comme seule entrée pour la RDC et pour le Kenya pour les vols Kenya Airways et des Lignes aériennes congolaises (LAC). Le nouvel accord est une révision de celui signé en 1990 entre les deux pays sur l’exploitation du droit de trafic. Kenya Airways, qui exploite déjà la ligne Kinshasa et Lubumbashi, a inauguré, la semaine dernière, une nouvelle ligne à Kisangani en vue de désenclaver la partie nord-est de la RDC vers les pays de l’est et asiatiques. Tunisair renforce ses liaisons européennes La compagnie aérienne tunisienne Tunisair annonce dans un communiqué que son réseau aérien à destination de l’Europe se renforcerait, durant la saison hivernale, par plusieurs vols supplémentaires. La ligne TunisToulouse (France) se consolide par un nouveau vol tous les lundis, pour atteindre, au total, 6 vols par semaine, outre un autre vol pour Lyon chaque mardi. Pour les destinations italiennes, Tunisair a programmé 3 vols de plus pour Milan, jeudi, samedi et dimanche, ce qui mène à 5 vols par semaine. Tunisair a également ajouté une liaison aérienne Tunis-Rome, chaque jeudi, pour atteindre ainsi 11 vols par semaine. Air Mauritius : profits opérationnels de 15,4 millions Air Mauritius a réalisé des profits opérationnels de l’ordre de 15,4 millions d’euros pour les six premiers mois de l’exercice financier 2009-2010, soit d’avril à septembre, selon le conseil d’administration de la compagnie. Cependant, en raison des pertes de marge (hedging losses) de 25 millions € sur le coût du carburant, la compagnie s’est retrouvée avec des résultats négatifs, de l’ordre de 10,1 millions d’euros. Air Algérie commande sept B737-800 à Boeing La compagnie Air Algérie a commandé sept moyens-courriers B737-800 à Boeing, pour un prix qui se situerait entre 493 millions et 553 millions de dollars. Air Algérie dispose déjà de 15 Boeing 737 et de trois long-courriers 767. Boeing a, par ailleurs, confirmé une commande de quatre moyens-courriers 737 par la compagnie Tassili Airlines (filiale de Sonatrach). Ethiopian Airlines commande 12 Airbus A350 XWB Ethiopian Airlines a commandé douze airbus A350 XWB d’Airbus. La compagnie exploitera ces avions, à partir de son hub d’Addis Abeba, sur des lignes à destination de l’Europe, des Entreprises et Marchés Maurice : un fonds pour démocratiser l’actionnariat dans l’industrie cannière Le ministre des Finances, Rama Sithanen, a annoncé la création d’un fonds pour démocratiser l’actionnariat dans l’industrie cannière. Rama Sithanen a annoncé qu’un Cane Democratisation Fund sera créé pour permettre aux planteurs, laboureurs et autres employés de l’industrie sucrière de devenir actionnaires dans l’industrie cannière, à hauteur de 30%. Les actions couvriront tous LA : Quels sont, selon vous, les moyens les plus efficaces en matière de lutte contre ce fléau ? PM : Un plan d’action de lutte régional reste la meilleure façon de limiter le fléau, d’autant que la fabrication et le commerce Le site de l’AIA propose plusieurs documents concernant la lutte contre la contrefaçon : www.africanindustrial.org En bref - Caratex Botswana va fermer ses portes Le directeur général de la société textile Caratex Botswana, Craig Chow, a annoncé la fermeture de l’entreprise textile, qui va fermer ses portes le 10 décembre prochain, après onze ans d’activités. L’entreprise se dit incapable de rivaliser avec les géants industriels internationaux chinois et indiens. « La Chine a accordé un rabais de 17% aux fabricants pour encourager les exportations, ils ont une main-d’œuvre à bon marché et ils sont plus efficaces », a-t-il dit. 5000 travailleurs employés par Caratex Botswana perdront leur LA : A combien estimez-vous le manque-à-gagner découlant de la contrefaçon sur le continent ? PM : Il est très difficile de donner des chiffres fiables sur le poids économique du fléau. Même l’OCDE a constaté avec regret, après plusieurs années de recherche et d’analyse, qu’elle n’est pas en mesure de donner des chiffres précis à ce sujet. Nous pouvons, cependant, affirmer sans risque de se tromper que la contrefaçon constitue aujourd’hui une menace sérieuse pour les entreprises africaines. Les industriels africains sont triplement pénalisés par ce phénomène. D’abord, nous subissons un préjudice économique direct qui se traduit par des pertes importantes en termes de chiffre d’affaires et de parts de marché. Les industriels de l’UEMOA les estiment, par exemple, à 30%. Ensuite, nos entreprises sont victimes d’une importante dépréciation de leur image de marque (marché inondé de produits censés tirer une partie de leur valeur, mauvaise publicité faite aux vrais produits par des faux de piètre qualité qui copient à l’identique le nom de la marque et le logo). Finalement, nos entreprises voient surtout leurs investissements en recherche et développement grimper du fait de l’exigence d’innovation permanente. des produits contrefaits sont devenus une forme de criminalité organisée qui entretient des liens certains avec d’autres activités criminelles. Une hydre à mille têtes, en somme. L’intégration régionale offre une opportunité pour les administrations douanières de coopérer entre elles ainsi qu’avec d’autres partenaires publics et privés. Il existe, dans le code communautaire UEMOA des douanes, deux articles permettant de réprimer la contrefaçon dans la région. Autre action allant dans le même sens : l’AIA et la Chambre consulaire régionale de l’UEMOA ont conclu un accord pour la création de l’Observatoire régional de l’UEMOA de lutte contre la fraude et la contrefaçon. Cette structure aura pour mission d’élaborer des recommandations, de favoriser des transferts de compétences et de technologies et de faciliter le dialogue avec les gouvernements sur les politiques de lutte contre la fraude et la contrefaçon. Outre l’amélioration de l’action des services de douane et l’aggravation des sanctions, il est également nécessaire de lancer des campagnes de sensibilisation sur les méfaits de la contrefaçon. Le consommateur doit comprendre que, quand il n’est pas victime, il est complice d’un grave délit. E n t r ep r i ses e t M a r c h é s En bref - Etats-Unis et de l’Asie. Ethiopian Airlines vient rejoindre la liste des plus de 300 clients d’Airbus. « Nous nous engageons à investir dans des technologies leaders dans l’industrie, afin de conserver notre réputation inégalée en Afrique, tout en poursuivant notre croissance », a déclaré Girma Wake, CEO d’Ethiopian Airlines. « Les nouvelles technologies de l’A350900 permettent d’offrir un confort supérieur et représentent un changement radical, en raison de la réduction de consommation de carburant offerte par cet appareil pour nos lignes en rapide expansion. » Congo RDC : miracle sur la piste d’atterrissage de Goma Un avion de passagers s’est écrasé, jeudi 19 novembre, sur une piste d’atterrissage de Goma, en République démocratique du Congo (RDC), mais on ne déplore que quelques blessés légers, ont annoncé les Nations Unies. La RDC a un des bilans les plus mauvais au monde en matière de sécurité aérienne et la piste de l’aéroport de Goma est devenue une des plus périlleuses du pays, depuis que sa longueur a été réduite d’un tiers par une coulée de lave après l’éruption du volcan Nyiragongo, en 2002. L’appareil appartenait à la Compagnie africaine d’aviation, inscrite sur la liste noire de l’Union européenne. « C’est comme un miracle. Tout le monde est sorti de l’avion. Personne n’a été tué, même s’il pourrait y avoir des blessés légers », a déclaré Sylvie van den Wildenberg, porteparole de la mission des Nations Unies en RDC (Monuc) Télécoms et TIC Redressement fiscal de 600 millions $ pour Orascom Algérie La filiale algérienne du groupe de télécommunications égyptien Orascom Telecom s’est vu noti- fier pour près de 600 millions de dollars d’arriérés fiscaux et de pénalités par les autorités algériennes, comptant pour les années 2005, 2006 et 2007, selon Orascom, qui parle d’une « mesure sans fondement et inacceptable ». Selon Orascom, les services fiscaux algériens ont évalué les revenus de la filiale Orascom Telecom Algeria (OTA) à 5,25 milliards $, alors qu’ils ne seraient que de 4,42 milliards $. Le fisc algérien a réagi en livrant une chronologie des faits, destinée à démentir tout lien entre le redressement fiscal et les tensions algéro-égyptiennes liées à la compétition pour la qualification à la Coupe du monde. OTA, « a fait l’objet d’un contrôle fiscal, au même titre que d’autres entreprises établies en Algérie, contrôle qui a débuté en date du 3 juin 2008, suivant avis de vérification remis à la société le 20 mai 2008. Le contrôle fiscal a concerné les exercices 2004, 2005, 2006 et 2007 ». Le fisc algérien précise, que les « propositions des redressements des exercices 2005 à 2007 ont été adressées à la société en date du 12 juillet 2009, soit 13 mois après la première intervention des services de contrôle ». Orascom Telecom a été placée sous surveillance négative par Standard & Poor’s. Sa branche algérienne est sa principale source de cash-flow. Afrique du Sud : la restructuration a permis à MTN SA d’économiser 23 millions $ La filiale sud-africaine de MTN prévoit d’économiser 170 millions de rands (23 millions $) après la réduction de 7% de ses effectifs permanents et de 50% du nombre des travailleurs temporaires. La réorganisation de MTN SA est une réponse à des perspectives de « croissance faible en raison de l’impact de la récession sur les dépenses des consommateurs » a indiqué le directeur des ressources humaines, Themba Nyathi. De début juillet à fin septembre, MTN SA a subi une baisse de 750 000 abonnés à Internet, réduisant le nombre des abonnés à 16,4 mil- Transports Lufthansa se positionne fortement sur la destination Afrique La compagnie Lufthansa dispute fermement la destination Afrique à Air France et aussi à la RAM et Kenya Airways. La compagnie, qui a 200 vols par semaine et 31 destinations, réparties dans 25 pays, fait du continent un de ses objectifs stratégiques. Lufthansa, qui a acquis Brussels Airlines, a annoncé l’ouverture de nouvelles lignes en 2010 et l’augmentation des fréquences sur plusieurs villes. Après Accra (Ghana), Luanda (Angola) et Libreville (Gabon), inaugurés durant l’été, Lufthansa fait ses débuts vers Abuja et Port Harcourt (Nigeria). Pour Lufthansa, l’Afrique présente une perspective de croissance de trafic de 6%, plus importante que celle de l’Europe ou des Etats-Unis. lions. C’est la première baisse du nombre d’abonnés enregistrée en quinze ans en Afrique du Sud. Internet : l’Egypte prend une option pour l’obtention de domaines en langue arabe L’Egypte va créer le premier nom de domaine en arabe, suite à la décision de l’ICANN (The Internet Corporation for Assigned Names and Numbers), basée aux Etats-Unis, de permettre de créer des noms de domaines non latins. 6 pays ont de- mandé l’obtention des domaines en trois langues. L’Egypte a été la première et la seule, jusqu’à ce moment, à obtenir le nom de domaine « Misr » (Egypte), écrit entièrement en langue arabe. Selon Jerry Yang, co-fondateur de Yahoo, bien qu’il existe plus de 300 millions d’arabophones dans le monde, moins de 1% du contenu de l’Internet est en arabe. L’Egypte possède la plus grande population arabe, comptant 15 millions d’internautes sur plus de 80 millions d’habitants. Nouveau directeur exécutif à Orascom Télécom Orascom a désigné un nouveau directeur exécutif, Khaled Bechara, à la place de Naguib Sawiris, qui reste président du Conseil d’administration. Sawiris a indiqué qu’il continuerait à être impliqué dans les activités de la firme, mais avec plus d’accent sur la croissance stratégique. Les bénéfices de la société égyptienne Orascom Telecom au 3e trimestre 2009 ont augmenté de 160% par rapport à la même période de l’année passée, pour atteindre 180,9 millions de dollars. L’Afrique, avant et après Copenhague « Construire un nouvel équilibre », tel est le thème retenu pour The Global Conference, qui est un forum international pour le développement durable. Sous le haut patronage de Jean-Louis Borloo. Ce dernier grand rendez-vous avant Copenhague se déroulera du 26 au 28 novembre 2009 à Deauville. Sonia Bahri (Tunisie), chef de la section Coopération internationale et enseignement supérieur à l’UNESCO, et Anada Tiega (Niger), secrétaire général de Ramsar, UICN, sont les Africains qui siègent au Comité d’orientation du forum, présidé par Bettina Laville, avocate associée chez Landwell & Associés, fondatrice et présidente d’honneur du Comité 21. L’Afrique sera bien représentée, cette année, au forum, avec la présentation, en exclusivité durant la Global Conference, de la maquette de la Grande muraille verte, qui est un projet porté notamment par le président sénégalais Abdoulaye Wade. Il s’agit d’une ceinture unique de végétation multi-espèces, projet transcontinental large de 15 km et long de 7000 km reliant Dakar à Djibouti, qui est la réponse de l’Afrique aux effets récurrents de la désertifi- Abdoulaye Bio Tchané, l’un des « grands témoins » de l’événement. cation croissante en zone sahélienne. Parmi les quatre « grands témoins » qui feront une allocution spéciale, on note la présence d’Abdoulaye Bio Tchané, président de la BOAD (Togo), de Rachida Dati, député européen et Maire du VIIe arrondissement de Paris, de Jacques Richier, directeur général de Allianz, ainsi que de Jacques Toubon, secrétaire général du Cinquantenaire des indépendances africaines en 2010. Programme détaillé sur www.lesafriques.com Les Afriques - N° 99 - 26 novembre au 2 décembre 2009 15 Industrie et services Abdelouahab Rahim, PDG de la holding Arcofina Le projet Alger Medina n’est pas abandonné Le grand projet immobilier Alger Medina est toujours d’actualité, assure Abdelouahab Rahim, PDG d’Arcofina, pour lever les doutes qui se sont installés après l’échec relatif de son emprunt obligataire. M. Rahim défend également son projet d’une organisation patronale propre aux investisseurs. Propos recueillis par Ghania Cherif, Alger Les Afriques : Vous avez lancé, en janvier 2009, un emprunt obligataire pour lever 8,3 milliards de DA pour le financement du projet Alger Médina, implanté à l’est d’Alger. Combien avez-vous récolté jusque-là ? Abdelouahab Rahim : Nous avons réussi a lever 2,9 milliards de DA, soit 30% de ce que nous avons demandé. Mais, il faut préciser que cet emprunt obligataire ne concerne que le financement de deux modules et ne devait couvrir que 70% du coût global. Les travaux sont lancés et avancent normalement. La « Lorsque le groupe Dahli fait un tel investissement, il est conscient que cela prendra du temps. Nous ne faisons pas dans la spéculation, le conteneur ou l’importation ! Nous prenons part à la construction de l’Algérie moderne. » réception du centre commercial et de l’aquaparc est prévue pour le premier semestre 2010. Le flat-hotel sera livré en 2011. Quant aux tours de bureaux et immeubles d’habitations, nous les attendons pour fin 2012, début 2013. Alger Médina, dans sa totalité, sera réceptionné entre 2015 et 2016. C’est vrai que nous n’avons levé que 30% des financements, mais je vous rassure que le projet avance… Il est toujours d’actualité et d’envergure. Avec l’entrée en activité du l’hypermarché Ardis, 500 à 600 emplois seront crées. LA : Vous n’avez levé que 30% des fonds demandés. Est-ce que c’est l’échec du groupe Dahli ou celui du marché de l’emprunt obligataire en Algérie ? AR : Non, ce n’est ni l’échec du groupe Dahli, ni celui du marché de l’emprunt obligataire. Pour nous, c’est un succès extraordinaire, car tous ceux qui ont acheté des titres ont saisi l’importance du projet Alger Médina et ses retombées sur la population. A partir de là, nous qualifions l’opération de positive. Il n’y a pas échec, au contraire. LA : Est-ce que vous allez vous ouvrir sur d’autres partenaires, chercher d’autres financements ? AR : Si l’on doit ouvrir d’autres modules, bien entendu on ira chercher tous les modes de financements que le marché peut nous offrir. Mais, pour l’heure, nous n’avons aucune difficulté, nous avons notre propre trésorerie et nos propres financements. Alger Médina verra le jour, indépendamment des instruments financiers, selon la volonté du marché et du pays. LA : Les banques ne vous ont pas accompagné dans cette opération, comment expliquer cette attitude ? AR : Dites-moi s’il y a un investisseur qui n’est pas confronté à des difficultés. Nous sommes dans un pays qui se construit. Par définition, il y a des étapes, on les passe. Dans les cycles économiques, ce qui est valable aujourd’hui peut ne pas l’être demain. Lorsque le groupe Dahli fait un tel investissement, il est conscient que cela prendra du temps. Nous ne faisons pas dans la spéculation, le conteneur ou l’importation ! Nous prenons part à la construction de cette Algérie moderne, on s’y fait, c’est comme ça et on va avec. LA : On ne vous a pas entendu commenter la dernière loi de Finances, pourquoi ? AR : Ayant les pieds sur terre, on n’a pas à commenter les décisions du gouvernement. C’est sa charge de prendre des décisions. Concernant les lettres de crédit (CREDOC), on s’y adapte. Chacun à ses responsabilités et, nous, on s’en tient aux nôtres. Je ne vois pas de problèmes au sujet du Crédoc, je ne comprends pas ce débat. Le problème est simple : où veut-on aller ? LA : La holding ARCOFINA, c’est plusieurs filiales. Vous êtes dans les assurances, mais aussi dans le médicament. A quand le retour de Pharmagen? AR : Nous allons reprendre la production l’année prochaine. Nous sommes en négociation pour certaines molécules. Nous allons produire des médicaments de masse et autres thérapeutiques. LA : Après avoir quitté le FCE (le Forum des chefs d’entreprises) vous avez lancé une nouvelle initiative pour la mise en place de l’UNI, l’Union nationale des investisseurs. Pourquoi, et où en êtes-vous ? AR : Nous avons effectivement constitué un dossier dans ce sens. Lorsque l’UNI obtiendra son agrément, nous nous exprimerons officiellement. Pourquoi l’UNI ? Mais parce que les investisseurs n’ont pas de tribune. Il y a des marchands et des importateurs… l’UNI c’est pour parler réellement investissement. On ne se démarque pas des autres organisations ou confédérations, y compris le FCE. Lorsqu’on travaille dans l’in- térêt du pays, on se complète. Il y a le patronat, il manque les investisseurs… C’est cela l’UNI. LA : Un dernier mot ? AR : J’aimerai dire que je suis un investisseur, un créateur de richesses. Nous sommes des marchands de bonheur et Alger Médina c’est cela. Offrir un peu de bien être aux algériens… en Algérie. Tant de gens ont donné leurs vies pour que l’on puisse vivre sous un drapeau. Se donner le droit de ne pas tenir compte du sacrifice en tournant le dos à la future génération est une fuite en avant. 16 r gasca Focus Mada Les Afriques - N° 99 - 26 novembre au 2 décembre 2009 Les Malgaches paient au prix fort les turpitudes de leur classe politique Madagascar connaît, depuis près de vingt ans, une instabilité politique chronique. Le renversement du président élu, Marc Ravalomanana, en mars 2009, et la prise du pouvoir par le maire d’Antananarivo et ancien disc-jockey, Andry Rajoelina, ont, à nouveau, plongé le pays dans une crise interminable. Début novembre, le président de facto Andry Rajoelina, ainsi que trois de ses prédécesseurs, Marc Ravalomanana, Albert Zafy et Didier Ratsiraka, ont signé un accord de partage du pouvoir à AddisAbeba. Mais son application achoppe sur l’attribution des portefeuilles. Andry Rajoelina, dépassé par les événements, se cherche une chaise. « Les crabes te l’ont prise » lui répond Ravalomanana (les partisans de Rajoelina ont été surnommés les crabes par les populations côtières, du fait de leur couleur fétiche orange et de leur appétit…). Dossier réalisé par Chérif Elvalide Seye Nouvel échec dans la formation du gouvernement Devant l’impossibilité persistante de former le gouvernement, une nouvelle rencontre des chefs de file des mouvances pourrait être convoquée, apprend-on de bonne source à Tananarive. Le gouvernement d’union nationale de la transition, dont la composition était attendue samedi dernier, n’a pu être mis en place, deux semaines après la signature des accords d’Addis Abeba, le 6 novembre dernier. Ce gouvernement doit comprendre 31 portefeuilles ministériels, à raison de six pour chacune des mouvances de Rajoelina, Ravalomanana, Ratsiraka et Zafy. Les sept restants étant attribués aux autres sensibilités. Rajoelina est ainsi responsable au premier chef du respect du calendrier. Saura-t-il résister aux sirènes de son camp qui entend profiter le plus longtemps possible du contrôle de l’Etat ? Les Ministères de la souveraineté, de la justice et des affaires étrangères sont convoités par la mouvance Rajoelina, qui voudrait également obtenir les hydrocarbures, déjà incorporés dans le Ministère des mines, attribué au camp d’Albert Zafy. Le camp du président de la Haute autorité de la transition se montre très exigeant. Les militaires s’invitent même au débat. Un « Collectif des jeunes officiers », des conseillers à la présidence, conduits par les lieutenants-colonels Charles Randrianasoavina et René Lylison, ont donné une conférence de presse… au palais d’État à Ambohitsorohitra pour exiger, « au nom de la loi régalienne », que les Ministères de souveraineté reviennent à la mouvance du chef de l’État. La sortie n’a pas été du goût de tout le monde. Le commandant Roger Luc les a rappelé à l’ordre, pour « préserver la neutralité militaire et l’unicité du commandement » et a atténué la portée de la déclaration, en soulignant que « ce sont cinq personnes qui ont fait la déclaration, mais pas tous les militaires ». Le commandant s’était déjà illustré, le 28 août dernier, en s’opposant à l’arrestation d’un délégué de la mouvance Ravalomanana aux négociations à Maputo, Manandafy Rakotonirina. Les militaires ne sont pas les seuls du camp de la HAT à remettre en question les accords d’Addis Abeba. Des responsables de premier rang, le Pasteur Richard Andriamanjato, les vices présidents de la HAT, Jean Lahiniriko et Patrick Monibou, et le président de la Commission finance, Marson Evariste, proposent que les quatre mouvances se contentent de désigner leurs six représentants au gouvernement et que le soin soit laissé au président de la HAT et au Premier ministre, Eugène Mangalaza, d’attribuer les portefeuilles. Patriotisme La proposition a naturellement été rejetée par les autres mouvances. Face à ces blocages, le Premier ministre de consensus a lancé un véritable appel de détresse, en demandant aux chefs de file des mouvances « de placer l’intérêt supérieur de la Nation au dessus de tout, enfin ! » « Montrez le patriotisme que vous revendiquez. Arrêtons la zizanie politique. La population souffre », a-t-il ajouté. Le Collectif des citoyens et des organisations citoyennes, constitué d’associations de la société civile, de syndicats, d’opérateurs économiques et de citoyens civils et militaires, va dans le même sens. Il rappelle que « la recherche de l’intérêt supérieur de la Nation ne saurait s’accommoder d’une guerre de préséance ou d’une bataille autour des avantages personnels, ou des avantages politiques ou financiers présumés, que pourraient procurer le contrôle de tel ou tel Ministère » et exige que « la répartition des Ministères respecte le caractère de neutralité de la Transition, tel que défini dans la Charte de Maputo ». Ces appels à la raison seront-ils entendus ? Rien n’est moins sûr. Tout aussi improbable désormais, le respect du calendrier de la tran- sition dans « un délai n’excédant pas quinze mois à compter de la date de la signature de l’Accord politique de Maputo ». C’était le 9 août. Il reste donc onze mois pour élaborer une nouvelle constitution, organiser un référendum pour l’adopter et tenir des élections présidentielles et législatives ! Rajoelina, qui dirige la HAT, a l’essentiel des leviers en main, en l’absence du gouvernement d’union nationale. Il est ainsi responsable au premier chef du respect du calendrier. Saurat-il résister aux sirènes de son camp, qui entendent profiter le plus longtemps possible du contrôle de l’Etat ? L’incompréhensible détention de prisonniers politiques La question des prisonniers politiques a fait l’objet, dès le premier accord de Maputo, d’une résolution demandant leur libération immédiate. Il n’en est toujours rien. Les députés européens ont joint leurs voix aux nombreuses qui exigent la libération immédiate des prisonniers politiques à Madagascar. « Tous les prisonniers politiques, notamment les députés et sénateurs du parlement malgache, devaient être libérés immédiatement », selon une déclaration cosignée par Heidi Hautala, présidente de la Sous-commission des droits de l’homme du Parlement européen, Eva Joly, présidente de la Commission du développement et Louis Michel, co-président de l’Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE. Pour certains, c’est Rajoelina lui-même qui entend « se venger » des partisans de Ravalomanana, qui se seraient montrés les plus virulents face à lui pendant l’affrontement entre les deux camps. Pourtant, l’article 2 de l’Accord nº 2 de Maputo stipule clairement que « Les chefs de file des mouvances demandent la cessation des poursuites en cours et la remise en liberté immédiate des détenus politiques concernés par les évènements de 2009. Les chefs de file s’engagent à mettre en œuvre cet accord, conformément à l’article 15 de l’Accord politique de Maputo relatif aux préjudices subis lors des évènements politiques de 2002, 2006, 2008 et 2009 ». Andry Rajoelina est-il l’otage des faucons ? L’otage de faucons Le refus de la Haute autorité de transition de se conformer à cette disposition s’avère ainsi incompréhensible et suscite de nombreuses hypothèses à Tananarive. Pour certains, c’est Rajoelina lui-même qui entend « se venger » des partisans de Ravalomanana, qui se seraient montrés les plus virulents face à lui pendant l’affrontement entre les deux camps. D’autres avancent plutôt que le président de la HAT serait l’otage de faucons, qui sont en réalité ceux tirent les ficelles. Les parlementaires européens ne se perdent pas dans ces conjectures. Outre la libération immédiate des prisonniers, ils exigent « une enquête internationale indépendante sur les graves violations des droits de l’homme, telles que les arrestations arbitraires et les actes de torture commis par les forces de sécurité. Ils appellent les autorités de transition à garantir l’ordre public et constitutionnel et à respecter les principes de la démocratie et de l’Etat de droit ». L’Assemblée parlementaire paritaire ACP, qui se réunira à Luanda, en Angola, le 3 décembre prochain, devrait adopter une résolution sur la crise politique et institutionnelle malgache. Les Afriques - N° 99 - 26 novembre au 2 décembre 2009 17 r gasca Focus Mada La grâce de la planche à billets C’est la planche à billets qui permet à l’Etat de s’en sortir, analyse, Jaona Ravaloson, aujourd’hui conseiller en investissement international. Le principal défi n’est donc pas économique, mais politique. Il consiste en ceci : comment disposer d’institutions et de règles de gouvernance qui ne menacent pas et qui ne prennent pas en otage l’économie ? Comment établir des contre-pouvoirs effectifs, qui limitent la capacité de nuisance des dirigeants qui abusent de leur position dominante au point de provoquer soit une lassitude de la population, soit un ras-le-bol, se terminant toujours par un renversement du pouvoir. LA : Quelles sont les conséquences de la crise actuelle ? JR : L’acquis de croissance et de développement de ces cinq dernières années est considérablement amoindri. Une grande précarité prévaut. Pour Jaona Ravaloson, proche de la mouvance Zafy, « l’Etat use et abuse des émissions de bons du Trésor et de la planche à billets ». Les Afriques : Quelle était la situation économique de Madagascar quand la crise politique a éclaté ? Jaona Ravaloson : A l’instar des pays émergents et de l’ensemble du continent africain, Madagascar a bénéficié d’une croissance relativement élevée (de l’ordre de 4% à 5% par an) jusqu’en 2008. Les moteurs de la croissance ont été les investissements en infrastructures, les grands projets miniers, le redémarrage de l’agriculture, le tourisme et les exportations de produits intensifs en main-d’œuvre. Donc, statistiquement, la situation économique s’était améliorée sous l’ère Ravalomanana. Il n’y a pas de doute là-dessus. Mais, toute la question est de savoir comment pérenniser une telle dynamique favorable. Car il faut plusieurs années, voire des décennies, de tendance haussière de l’activité économique pour enrayer la pauvreté de masse. Or, la croissance est trop volatile à Madagascar. La crise politique de 2002, qui avait permis à Ravalomanana d’arriver au pouvoir, s’était soldée par une chute du PIB de l’ordre de 15%. L’instabilité politique qui a présidé à la sortie du pouvoir de Ravalomanana se traduit à nouveau par un sévère marasme. L’indispensable assistance LA : Comment l’Etat s’en sort-il ? JR : L’Etat, contrairement aux crises de 1991 et 2002, n’est pas paralysé par des grèves, hormis quelques dysfonctionnements. Il a pu assurer son train de vie grâce à la réaffectation des lignes budgétaires réservées au Sommet de l’Union africaine, qui était prévu en juillet dernier. Par ailleurs, il use et abuse des émissions de bons du Trésor et de la planche à billets. Pour le secteur public, qui est quand même le plus gros employeur du pays, un relatif confort est ainsi préservé. Mais, pour les autres entités, c’est une situation de fragilité économique et sociale qui s’aggrave de jour en jour. Les entreprises privées fonctionnent à la moitié de leur capacité. Les zones franches exportatrices subissent une baisse des commandes et multiplient le chômage technique ou le chômage tout court. Le secteur hôtelier et touristique a totalement perdu la saison 2009. Ce sont 630 millions d’euros qui sont suspendus au retour à l’ordre constitutionnel. Les conditions en sont connues. La formation du gouvernement, l’adoption d’une nouvelle constitution, le référendum, les élections transparentes. de toute reprise économique, pour un pays dont les ressource budgétaires dépendent aux trois quarts de l’aide extérieure. Au total, avec les reliquats du 9e et l’enveloppe du 10e, ce sont 630 millions d’euros qui sont suspendus au retour à l’ordre constitutionnel. Les conditions en sont connues. La formation du gouvernement, l’adoption d’une nouvelle constitution, le référendum, les élections transparentes. Un long processus. L’Union européenne, apprendon de bonne source à Bruxelles, pourrait toutefois ne pas attendre la fin de tout le processus avant de rouvrir les vannes, mais il faudra que la transition fasse la preuve qu’elle se trouve irréversiblement sur les bons rails. 100 000 emplois sont menacés L’autre enjeu majeur de la coopération est celle avec Washington. L’île a bâti, avec ses entreprises franches, toute une économie sur les exportations en direction des Etats-Unis. La commission d’éligibilité de l’Africa Growth & Opportunity Act (AGOA) a examiné, le 16 novembre dernier, le dossier de Madagascar, comprenant les lettres de doléances des employés des entreprises franches et de soutien de pays partenaires, Maurice, l’Afrique du Sud et le Swaziland. La décision finale sera prise en décembre. Peut-être, le sombre tableau de la situation économique peint par l’ambassadeur américain émouvra-t-il le comité. « Les impacts [de la crise] ont déjà été très néfastes. Nous avons rencontré hier les opérateurs économiques qui représentent 90% de l’économie malgache. Madagascar se trouve dans une catastrophe économique. Les usines ferment, des salariés sont au chômage technique. On m’a dit que 90% des hôtels dans les provinces sont fermés. Les commandes dans le secteur textile, dans les zones franches, sont coupées, et, chaque jour, des contrats sont résiliés. Les commandes vont au Kenya, au Bangladesh parce qu’on ne fait plus confiance à Madagascar. » En attendant, on retient son souffle, tant serait catastrophique le retrait de l’agrément. Le Groupement des entreprises franches et partenaires sait déjà à quoi s’en tenir. « Pas moins de 100 000 emplois sont menacés, si Madagascar n’est plus éligible à l’AGOA. De nombreuses entreprises franches ne reçoivent déjà plus de commandes. D’autres ont arrêté d’exporter, de peur de ne pas arriver sur le marché américain avant la date butoir du 1er janvier 2010. Des fermetures en cascade sont à craindre dans les mois à venir », prédit-il. « Statistiquement, la situation économique s’était améliorée sous l’ère Ravalomanana. Il n’y a pas de doute là-dessus. Mais toute la question est de savoir comment pérenniser une telle dynamique favorable. » à militer dans les organisations de la société civile favorables à une médiation et à une sortie de crise négociée. Une grande maturité et une preuve de sagesse rarement relayées par la classe politique ! LA : Etes-vous optimiste ou pessimiste pour l’avenir de l’ile ? JR : Comme disait quelqu’un de célèbre, Madagascar est un pays à potentiel et le restera. Ce qu’affirmait Churchill sied bien aussi à Madagascar : « Réussir, c’est aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme. » Malheureusement, la seule à être enthousiaste de manière permanente, à Madagascar, est la classe politique. La population et les agents économiques ne trouvent aucun plaisir dans ces crises politiques répétitives. Sévère récession Un récent rapport de la Banque mondiale, daté du 20 octobre, confirme les difficultés vécues au quotidien par les Malgaches. La récession économique est sévère. La crise politique a entraîné la suspension de toute la coopération internationale, à l’exception de celle de la France et de l’assistance humanitaire. L’île en a pourtant besoin aujourd’hui, encore plus qu’hier. L’Union européenne est le premier partenaire de Madagascar. 447 millions d’euros pour le 9e Fonds européen de développement. Un peu plus pour le 10e, environ 462 millions d’euros. Les relations avec Bruxelles sont donc au cœur LA : Comment les forces sociales (syndicats) réagissent-elles ? JR : Les réactions les plus visibles émanent des zones franches, où des dizaines de milliers d’emplois sont menacés. La prise de conscience des syndicats des menaces sur l’emploi et le pouvoir d’achat a poussé plusieurs d’entre eux de ses difficultés, avait réussi à observer une stricte discipline budgétaire et se gardait de solliciter le système financier interne. Il a commencé à s’en départir. Entre août et septembre, ses emprunts au système bancaire domestique ont atteint 88 milliards, soit la moitié de ses dépenses mensuelles. La dépréciation de la monnaie préoccupe aussi. Entre la mi-septembre et la mi-octobre, elle a perdu 6 et 4%, respectivement face à l’euro et au dollar. Néanmoins, la La dépréciation de la monnaie préoccupe aussi. Entre la mi-septembre et la mi-octobre, elle a perdu 6% face à l’euro. Le rapport indique que les tendances notées en août ont persisté en septembre. Le gouvernement est contraint de couper les dépenses publiques. 800 milliards d’ariary en moins, entre août 2008 et 2009. La réduction tient à deux causes. La suspension de la coopération internationale et la baisse des recettes fiscales et douanières, consécutive au ralentissement de l’activité économique et à la quasi-paralysie de l’administration publique. 450 milliards en moins entre prévisions et réalisations, pour les neuf premiers moins de l’année. La chute de l’activité économique se reflète dans la chute de la consommation d’énergie. La consommation de carburant se situe, depuis le début de l’année, entre -5 et -15% en moyenne. La consommation d’électricité pour l’industrie, en dehors du secteur minier, enregistre un résultat encore plus catastrophique, en recul de 30% depuis janvier 2009. Dérapage budgétaire Autre motif d’inquiétude pour la Banque mondiale, le changement de la politique budgétaire. Jusque-là, le gouvernement, en dépit Les estimations préliminaires de la Banque indiquent la probabilité d’une croissance négative du PIB en 2009, alors qu’une croissance de 7,5% était projetée avant la crise. Banque centrale a su résister à toute intervention sur le marché des changes et a pu ainsi maintenir ses réserves à 592 millions de DTS à la mi-octobre et devrait bénéficier de 100 millions du FMI en réponse à la crise financière mondiale, obtenus en août, mais dont le déblocage reste soumis à un accord entre le gouvernement et le Fonds. Croissance négative Sur une base annuelle, les exportations malgaches ont fléchi de 62% en volume et les importations de 15%. Les estimations préliminaires de la Banque indiquent la probabilité d’une croissance négative du PIB en 2009, alors qu’une croissance de 7,5% était projetée avant la crise. La situation, prédit-elle, devrait se détériorer davantage, en l’absence d’une solution politique qui entraînerait un renforcement des mesures de rétorsion des partenaires de coopération. 18 Economie et Politique Economie - politique Les Afriques - N° 99 - 26 novembre au 2 décembre 2009 Afrique www.capitalconsulting.ma Fodé Sylla en mission auprès des pays africains en prévision de Copenhague Afrique En bref - Sommet de Copenhague : pessimisme africain Le Premier ministre éthiopien, Meles Zenawi, qui préside la Commission de négociation de l’Union africaine sur le changement climatique, ne voit aucun signe fort pour que le sommet de Copenhague adopte de vrais engagements pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. « Il ne nous reste que quelques semaines d’ici Copenhague... les indications que nous avons ne sont pas très encourageantes » a-t-il déclare. « Nous avons établi une priorité dans nos exigences. D’abord et avant tout, nous devons être sûrs que le réchauffement global ne dépasse pas deux degrés et que les émissions de carbone seront contenues d’ici la fin des années 2020. » Faisant valoir que l’Afrique allait être la plus sévèrement touchée, M. Zenawi a souligné que les Africains ont « plus de motifs que quiconque (...) de nous assurer d’un accord solide, honnête et réaliste à Copenhague ». « Somme plancher » des Africains pour compenser l’impact du changement climatique Les pays africains se sont entendus sur le montant minimal de l’aide qu’ils entendent réclamer aux pays riches pour compenser l’impact du changement climatique. Ce montant n’a pas été encore révélé. Le Premier ministre éthiopien, Meles Zenawi, qui représentera 52 Etats africains à Copenhague, a déclaré : « Nous avons fixé une somme plancher en dessous de laquelle nous ne descendrons pas, mais je ne peux pas vous dire de combien elle est (…) Il y a de nombreux calculs, y compris l’objectif de 100 milliards de dollars par an qui a été fixé par certains experts. Nous serons très souples. » Le Forum humanitaire global, que préside Kofi Annan, estime que les pays pauvres supportent plus de 90% du fardeau humain et économique du changement climatique. Les 50 pays les plus pauvres de la planète représentent moins de 1% des émissions mondiales de dioxyde de carbone. Afrique L’Europe souhaite « que l’aide pour le climat ne se fasse pas au détriment de la lutte contre la pauvreté » Les financements dégagés par les pays développés pour aider les pays pauvres à lutter contre les effets du changement de climat ne devront pas se faire au détriment de la lutte contre la pauvreté dans le monde, ont estimé les ministres européens du Développement, à Bruxelles. « Toutes les parties internationales devraient s’engager à ce que de tels financements ne minent pas ou ne mettent pas en péril la lutte contre la pauvreté ou le progrès vers les Objectifs du millénaire » de réduction de la pauvreté. Pour les Européens, l’Aide publique au développement (APD) continuera de jouer un rôle « en matière de lutte contre le changement climatique », même si cette dernière nécessite des « ressources additionnelles ». Les Objectifs du millénaire prévoient qu’il faut consacrer 0,7% du revenu national brut à l’APD en 2015. Seul quatre Etats dans le monde (Suède, Pays-Bas, Luxembourg, et Norvège) ont atteint cet objectif. Les bons et les mauvais points de Transparency International 2009 Pas joli, l’état des pays africains dans le classement de l’indice de perception de la corruption, établi par l’organisation Transparency international. Le gros des pays africains se retrouvent avec une note inférieure à 3, sur une échelle 0 à 10 de l’Indice de perception de la corruption (IPC) pour l’année 2009. Trois pays africains seulement ont une note supérieure à 5 sur l’IPC. Ce Cameroun Un plan pour sortir les PME de l’informel Le Groupement des petites et moyennes entreprises du Cameroun (GPMECAM) a présenté un plan d’action, pour la période 2010-2012, destiné notamment à faire sortir les PME de l’informel. Le plan d’action a été présenté dans la capitale camerounaise en présence de représentants de l’UE, de la Chine et des agences des Nations Unies et de responsables de l’administration. Le plan prévoit un recensement et la création d’un fichier national, selon les catégories d’activités. « Notre objectif est de sortir les PME de l’informel. Il y a des gens qui ont des bureaux dans les sacs » a déclaré à Xinhua le secrétaire général du GPMECAM, Jonathan Kilama. prévu en fin novembre dans la capitale centrafricaine, est reporté « à une date ultérieure », a annoncé le Ministère centrafricain chargé du secrétariat général du gouvernement et des relations avec les institutions. Le 29 octobre dernier, le président tchadien Idriss Deby Itno, futur président en exercice de la CEMAC, a annoncé un sommet extraordinaire, en novembre à Bangui, regroupant les chefs d’Etat des six Etats de la sousrégion – Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, République centrafricaine et Tchad. La présidence tournante de la CEMAC est assurée par le président centrafricain François Bozizé depuis juin 2008. SAHEL Le ministre français du Développement durable, JeanLouis Borloo, a confié à Fodé Sylla, ancien président de SOS Racisme, une mission auprès des pays africains en vue du sommet de Copenhague. Fodé Sylla, membre du Conseil économique et social et ancien député européen, est chargé d’appuyer l’action du ministre et d’entretenir les contacts avec les ministres africains de l’environnement, d’ici la conférence de l’ONU sur le climat à Copenhague. Fodé Sylla avait accompagné M. Borloo à l’occasion du Forum mondial du développement durable, à Ouagadougou (Burkina Faso), le mois dernier. sont les mêmes qu’en 2008 : le Botswana, en tête des Africains, suivi par Maurice et le Cap-Vert. Les Seychelles, l’Afrique du Sud, la Namibie et la Tunisie ont obtenu une note tournant autour de 4 sur l’IPC. 34 pays africains ont un indice inférieur à 2. Les dix pays les plus corrompus, selon l’IPC, sont la Somalie (180e et dernière place) le Soudan (176e), le Tchad (175e), la Guinée (168e), la Guinée équatoriale (168e), la Guinée-Bissau (162e), la République démocratique du Congo (162e), le Congo (162e) et l’Angola (162e). Le Burundi, le Congo et l’Angola sont les derniers venus sur la liste des dix pays les plus corrompus en Afrique. Le Nigeria passe de la 121e place (avec un score de 2,7) en 2008 à la 130e (score de 2,5) dans le dernier classement. Le trafic de drogue Amérique latine-Europe, plus grave pour l’Afrique qu’Al Qaïda David Gutelis, de la société de consultants Ishitrak, a déclaré à des sénateurs américains, lors d’une audition de la sous-commission des Affaires étrangères pour l’Afrique, que le trafic de drogue entre l’Amérique latine et l’Europe menace la stabilité des pays africains de transit. Les cartels utilisent de plus en plus l’Afrique comme transit pour le trafic de cocaïne, a-t-il indiqué. « La demande européenne et l’efficacité assez grande des cartels sud-américains pour transporter la drogue vers et à travers les ports d’Afrique de l’Ouest ont eu pour résultat une croissance exponentielle des flux, en valeur et en volume. » Ce trafic est une menace plus grave pour la stabilité régionale qu’Al-Qaïda (AQMI), a-t-il indiqué, en citant notamment le Maroc, la Libye et l’Egypte parmi les pays de transit. L’audition de l’expert est intervenue après l’annonce, à Dakar, que des trafiquants de drogue sud-américains avaient réussi à faire atterrir un avioncargo Boeing, début novembre, en plein désert du Mali, où ils avaient déchargé de la cocaïne. FAO : Jacques Diouf « pas satisfait » de la déclaration du sommet de la FAO Le directeur général de la FAO, Jacques Diouf, a déploré l’absence de calendrier et d’objectifs chiffrés dans la déclaration finale, adoptée lundi 16 novembre à Rome par les participants au sommet pour la sécurité alimentaire de son organisation. « Je ne suis pas satisfait avec le fait qu’il n’y ait pas d’engagement quant à la date, au montant et aux conditions » des promesses d’aides, a déclaré M. Diouf lors d’une conférence de presse. Il a regretté en particulier « l’absence de date-butoir pour l’éradication totale de la faim dans le monde ». Une date-butoir, 2025, « avait déjà été approuvée ». « Il n’y a pas eu de consensus et je le regrette. » Jacques Diouf s’est dit néanmoins satisfait que l’on soit « parvenu à un consensus sur la déclaration ». CEMAC Le 10e sommet reporté Le 10e sommet de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), Une véritable stratégie de développement s’impose Les participants à la conférence sur « les problèmes sécuritaires dans la région du Sahel » ont appelé, le mardi 17 novembre à Alger, à la mise en place d’une véritable stratégie de développement du Sahel et à la coordination sécuritaire entre les pays de la région. Les forces armées de l’Algérie, de la Mauritanie, du Niger, et du Mali ont renforcé ces derniers mois leur coopération dans la lutte contre le terrorisme transfrontalier, et le trafic de drogue et d’armes dans la région du Sahel. Plusieurs exercices et opérations militaires ont été organisés par ces pays dans leurs régions frontalières ces derniers mois. CEDEAO Les victimes présumées d’Hissène Habré déboutés La Cour de justice de la CEDEAO, qui examine une plainte déposée contre le Sénégal par l’ancien président tchadien Hissène Habré, a rejeté, mardi à Abuja, une demande des victimes présumées d’Habré d’être partie prenante au procès. La Cour a estimé que la demande n’était pas « admissible », car les demandeurs, représentés par Human Rights Watch (HRW), « ont déjà initié plusieurs procédures devant des juridictions où elles peuvent défendre leurs droits ». Hissène Habré, qui réside au Sénégal depuis 1990, est accusé de crimes contre l’humanité. Il poursuit le Sénégal, chargé de le juger, de « violation de l’autorité de la chose jugée » et « violation de la non-rétroactivité de la loi pénale » selon son avocat, François Serres. Egypte, Algérie, Soudan Embrouilles diplomatiques après le match Egypte-Algérie à Khartoum Les lendemains du match Algérie-Egypte à Khartoum se traduisent par une embrouille diplomatique. Le Caire a rappelé son ambassadeur à Alger au lendemain de l’élimination de l’équipe nationale par l’Algérie pour la Coupe du Monde de football 2010, en signe de protestation contre des violences qu’auraient commises les supporters algériens en marge de la rencontre. L’Egypte avait précédemment protesté contre la mise à sac du siège algérois de Djezzy, compagnie de téléphonie mobile de l’opérateur égyptien Orascom. De leur côté, les autorités soudanaises, indignées d’avoir été accusées de négligences dans le maintien de l’ordre, ont convoqué l’ambassadeur égyptien à Khartoum. « Nous sommes en total désaccord avec ce qui a été dit par la presse » a indiqué le ministère soudanais des affaires étrangères dans un communiqué. « Plutôt que de faire preuve de gratitude à l’égard du Soudan, qui a reçu 25 000 supporteurs des deux équipes sans préavis, les médias égyptiens se sont emparés d’un incident mineur et isolé et l’ont exploité pour s’en prendre au Soudan de façon réellement inacceptable. » Afrique du Sud Les échanges avec le Nigeria sont passés de 16,5 millions à 2,1 milliards $ en 10 ans ! Le vice-président sud-africain Kgalema Motlanthe a participé à la célébration des 10 ans de la Commission bi-nationale Afrique du Sud-Nigeria (BNC). « Nous assistons à l’implantation de compagnies nigérianes en Afrique du Sud, avec la cotation d’Oando Nigeria à la Bourse de Johannesburg et l’investissement record par Dangote Group de 378 millions de dollars dans notre secteur du ciment » a-t-il relevé, en se félicitant de la réussite de certains partenariats. Dix après le lancement de la BNC, les échanges sont passés de 16,5 millions de dollars en 1999 à 2,1 milliards de dollars en 2008. On peut « faire mieux » a estimé Kgalema Motlanthe, en relevant qu’il existe de « nombreuses opportunités commerciales toujours inexploitées entre nos deux pays ». Algérie 750 000 emplois créés durant le premier semestre, selon le gouvernement 750 000 emplois ont été créés durant le premier semestre 2009, selon des chiffres rendus publics par le gouvernement. 48 917 emplois ont été créés par des entreprises publiques et 25 662 dans la fonction publique. 32 736 emplois ont été créés dans le secteur agricole et 25 829 emplois ont été crées par des investissements hors agriculture. 132 713 emplois ont été créés dans le cadre du dispositif Les Afriques - N° 99 - 26 novembre au 2 décembre 2009 19 Economie - politique Sawiris peut-il encore sauver Djezzy ? Djezzy est la première victime économique de la dérive guerrière entre Algériens et Egyptiens autour d’une place au Mondial de football. Naguib Sawiris doit sortir un plan de sauvetage car la concurrence menace déjà de passer devant. Par Ihsane El Kadi, Alger Cela se passe en 2005 lors d’une cérémonie de Djezzy, le premier opérateur de téléphonie mobile en Algérie qui a le vent en poupe. Le président d’Orascom Télécom, le groupe égyptien qui a, trois ans plus tôt, remporté la licence GSM créant Djezzy, confie à un journaliste : « J’espère qu’il n’y aura jamais un match Algérie-Egypte. » Le match est arrivé en 2009, et avec lui le désastre annoncé. Entre le dimanche 15 et le mardi 17 novembre, les boutiques de la marque ont été attaquées sur presque tout le territoire algérien. Le siège social d’Orascom Télécom Algérie (OTA) a été dévasté, la plate-forme technique a été atteinte rendant le réseau instable, des cartes de recharge, des équipements et du consommable, en très grande quantité, ont été pillés. Le personnel égyptien a été évacué. Le réseau commercial est à l’arrêt. Djezzy, 15 millions de clients revendiqués avant ce tsunami, fonctionne en mode veille. Pendant ce temps, la concurrence, l’opérateur historique Mobilis, mais surtout le détenteur de la troisième licence GSM, Nedjma – détenue par le puissant qatari QTEL – dope la migration des clients en proposant par millions des puces gratuites. Le titre OTH, la holding qui Djezzy ». Sawiris en aurait déjà demandé 5 milliards de dollars à Orange (France) au début de l’année 2009, dans un contexte autrement plus favorable. Une « négociation secrète » jamais confirmée par les parties. Pour Abderafiq Khenifsa, directeur de l’hebdo IT Mag et spécialiste des télécoms, « il est quasiment impossible que Sawiris vende sa licence en Algérie. S’il le fait, il met en danger tout OTH. Les résultats en Algérie représentaient 53% des résultats du groupe en 2008. Le cœur de son business est basé en Algérie. Les nouveaux investissements réalisés par OTH ne sont pas encore matures pour prendre le relais. Wind patine en Italie, et en Corée du Nord il en est encore à installer le réseau GSM de la capitale et de deux autres villes. » Pas de cession donc dans un tel contexte. C’est un point de vue partagé par de nombreux spécialistes. Mais alors que faire ? « Je vois bien Sawiris s’allier aux Français. Il va sans doute passer le management de Djezzy à des Européens et se conduire en propriétaire. On le verra moins à Alger. C’est un peu ce qu’il a fait en Tunisie », pronostique Khenifsa. Il peut aussi décider de faire bouger son actionnariat en Algérie, « il pourrait mettre 20% ou 30% du capital d’OTA à la Bourse d’Alger si l’ouverture se présentait ». « Lorsqu’on s’apprête à transférer 800 millions de dollars de dividendes, on devrait venir voir le gouvernement, lui demander si l’on peut faire quelque chose pour l’accompagner dans ses politiques, y compris de développement social. » détient OTA, a baissé de 8% durant le mois de novembre à la Bourse du Caire. Mais le mouvement baissier a été entamé un mois plus tôt. Les ennuis d’Orascom en Algérie datent de la fin de l’été, lorsqu’il s’est confirmé dans la presse (Les Afriques n° 92) qu’OTA s’était bien vu notifier un redressement fiscal historique de 596,5 millions de dollars, ce qui expliquait le blocage par la Banque d’Algérie de l’autorisation de rapatriement des dividendes (580 millions de dollars) de l’exercice 2008. Que va faire Nagib Sawiris ? La première question qui revient sur les lèvres à Alger est celle de la cession de « l’affaire Une des nombreuses manières, peut-être la plus habile, de contourner le droit de préemption introduit par le gouvernement algérien sur la cession des investissements étrangers en Algérie. Un obstacle qui rend encore plus complexe la vente pure et simple de l’affaire Djezzy à un tiers. Un obstacle né dans le fracas du passage en décembre 2007 de la branche matériaux de construction d’Orascom à Lafarge. Le Français, en pourparlers alors pour entrer en Algérie, a hérité, dans le dos d’Alger, des deux cimenteries d’Orascom dans le pays. 2007 est en réalité l’année des premiers tourments. Lacom, la seconde licence de téléphonie fixe détenue en commun par Orascom et Les boutiques de la marque ont été attaquées sur presque tout le territoire algérien. Egypt Telecom, y a cessé ses activités. Elle est aujourd’hui en liquidation et une cinquantaine d’employés sont sans salaires depuis quatre mois. Le peu d’empressement montré par l’actionnaire Sawiris à trouver une solution à ce projet industriel avait déjà tendu l’atmosphère de ses relations avec Alger avant même la cession de la branche-ciment à Lafarge. Un conseil d’administration sans Algériens En réalité, dans le plan de sauvetage de Djezzy doit figurer en premier une toute autre approche de sa relation aux autorités algériennes. C’est l’avis de Slim Othmani, président de NCA et figure du Forum des chefs d’entreprise (FCE), qui recueillait au téléphone le désappointement de Naguib Sawiris au lendemain des raids sur les boutiques de Djezzy en Algérie. « C’est un conseil que j’ai toujours donné à Sawiris. Lorsqu’on s’apprête à transférer 800 millions de dollars de dividendes, on devrait venir voir le gouvernement, lui demander si l’on peut faire quelque chose pour l’accompagner dans ses politiques, y compris de développement social. » Pour Slim Othmani, « mettre 40, 50 ou même 100 millions de dollars dans de nouveaux projets » est utile lorsqu’on a besoin de « se rapprocher des autorités » du pays où l’on gagne autant d’argent. « Ils ont hésité à le faire. La logique du conseil d’administration d’Orascom en Algérie m’échappe. Toutes les multinationales à cette échelle d’investissement intègrent des acteurs nationaux à leur conseil d’administration. Je ne comprends pas d’ailleurs qu’Issad Rebrab, qui a mis 12 millions de dollars dans cet investissement, n’ait pas mieux négocié son apport. » Le patron de Cevital n’a pas de place au conseil d’administration. Pour Slim Othmani, il existe des règles non écrites qu’Orascom n’a pas respecté. Ce qui dans le même temps ne justifie pas, pour lui, la réaction des autorités algériennes… Le signal qui est donné avec le redressement fiscal notifié à OTH est que « le système est capable de casser » n’importe quel investissement « s’il le décide ». Et ce « mauvais signal » est entendu aussi par les opérateurs nationaux. L’avenir de Djezzy, en attendant un jour un contexte plus propice pour une cession, s’orienterait donc vers une plus grande séparation des propriétaires d’avec le management, et sans doute, une meilleure immersion dans le pays d’accueil… Voyagez en classe affaires avec Chaque semaine 2000 exemplaires du journal Les Afriques voyagent en classe affaires sur Royal Air Maroc, Brussels Airlines et Air Algérie. Economie - politique d’aide à l’insertion professionnelle, 14 075 emplois dans le cadre du dispositif contrat préemploi, 83 778 dans le cadre du micro-crédit et 17 150 emplois dans le cadre de la PME et de l’artisanat Les chefs d’entreprises algériens n’ont pas le moral Le moral des chefs d’entreprises algériens est en berne, selon le baromètre réalisé par le Forum des chefs d’entreprise (FCE) pour le mois d’octobre. L’indice de confiance est en recul de trois points par rapport au mois précédent. 45% des entreprises ont fait face à une baisse des commandes et 41% pourraient baisser leur production dans les mois à venir. Les entrepreneurs du BTPH et des services sont un peu plus optimistes. La loi de Finances complémentaires 2009, qui oblige les importateurs à recourir obligatoirement au Credoc, a été généralement mal accueillie par les entrepreneurs algériens. En bref - Economie et Politique 20 Les investissements ont atteint 16 milliards $ durant le 1er semestre 2009 L’Algérie a réalisé des investissements d’un montant global de 1159,693 milliards de dinars (15,884 milliards de dollars) durant le premier semestre 2009, selon un bilan des réalisations économiques et sociales, rendu public par le gouvernement. L’investissement est financé par le budget d’équipement de l’Etat le eprésente 909,200 milliards DA (12,454 milliards $). Les investissements du privé national algérien s’élèvent à 169,7 milliards de dinars (2,3 milliards $) durant la même période, selon ce bilan. L’Algérie a enregistré, durant le 1er semestre 2009, un montant global de 80,772 milliards de dinars (1,106 milliard $) d’investissements étrangers, dont 68,104 milliards de dinars (920 millions $) dans l’énergie et les mines Bénin Lancement d’une opération de recensement électoral Le gouvernement béninois lance une vaste opération nationale de recensement électoral, devant aboutir dans quelques mois à la mise en place d’une liste électorale permanente, informatisée et fiable. L’opération de recensement va se dérouler dans tout le pays, dans ses ambassades et consulats à l’étranger, et durera six mois. Le recensement électoral sera conduit par une Mission indépendante de recensement électoral approfondi placée sous la tutelle d’une Commission politique de supervision, composée de députés, de ministres, de magistrats et d’un représentant de la société civile. Selon les prévisions, le processus de recensement et d’enregistrement sur le nouveau fichier électoral devrait s’achever dans quelques mois et la prochaine élection présidentielle est prévue pour mars 2011. Cameroun Les coupeurs de route inquiètent dans le nord Les attaques de coupeurs de route se multiplient depuis quelques semaines dans le nord du Cameroun et se sont soldées cette semaine par deux morts, a indiqué à l’AFP une source militaire, qui dit enregistrer une moyenne d’une attaque par semaine sur l’axe routier Kousseri-Maroua et des cas de prises d’otages. Selon cette même source, la plupart des coupeurs de route du nord du Cameroun, qui partage plus de 1000 kilomètres de frontière avec le Tchad, sont des dissidents de l’armée tchadienne. Fin octobre, le président camerounais Paul Biya avait préconisé, lors d’une visite de son homologue tchadien Idriss Deby Itno à Yaoundé, « une concertation permanente » entre le Tchad et le Cameroun, pour faire face à leurs problèmes d’insécurité communs, dont les coupeurs de route et les enlèvements. Erythrée Dans le collimateur du Conseil de sécurité L’Erythrée pourrait subir des sanctions de la part du Conseil de sécurité pour « son action déstabilisatrice en Somalie et son attitude hostile à l’égard de son voisin Djibouti ». L’Ouganda a mis en circulation un projet de résolution qui prévoit un embargo sur les armes à destination et en provenance de l’Erythrée, ainsi que des sanctions individuelles contre des personnalités appartenant aux « élites militaires et politiques érythréennes ». Le texte prévoit la création d’un comité ad hoc du Conseil de sécurité, qui sera chargé d’identifier ces personnes et de surveiller la mise en œuvre des sanctions. Le texte doit être débattu et un vote n’interviendrait qu’en décembre. Ethiopie Une aide britannique de 316 millions de dollars La Grande-Bretagne a décidé d’une aide de 316 millions de dollars en faveur de l’Éthiopie, afin d’assurer la prestation des services fondamentaux de protection sociale et d’assistance humanitaire dans ce pays, ont rapporté les médias étatiques éthiopiens. Gareth Thomas, secrétaire d’État britannique au Développement, a indiqué que ces fonds seraient utilisés pour développer les services de santé et d’éducation, ainsi que l’approvisionnement en eau et les constructions de routes sur les trois prochaines années. 27 soldats jugés coupables de complot Un tribunal éthiopien a jugé, jeudi 19 novembre, 27 soldats et anciens soldats coupables de complot contre le gouvernement et d’autres projets criminels, qui peuvent aussi leur valoir la peine capitale. Ils encourent la peine de mort. Six autres hommes ont été acquittés. Treize hommes avaient déjà été jugés coupables des mêmes chefs d’accusation, en août, par contumace. L’un d’eux, Berhanu Nega, est un ressortissant américain d’origine éthiopienne qui enseigne l’économie à Philadelphie. Elu maire d’Addis-Abeba en 2005, Berhanu avait été emprisonné avec d’autres dirigeants d’opposition après avoir contesté la victoire électorale du gouvernement. 200 manifestants avaient été tués par les forces de sécurité. Le Premier ministre, Meles Zenawi, a affirmé qu’ils marchaient sur le siège du gouvernement pour le renverser. Berhanu, gracié en 2007, a gagné les Etats-Unis et y a fondé le groupe d’opposition 15 Mai. Guinée La Commission d’enquête internationale sur les massacres a commencé à travailler La Commission d’enquête internationale sur les massacres commis le 28 septembre 2009 à Conakry a commencé ses tra- vaux, a annoncé, le mercredi 18 novembre 2009, la porteparole du secrétaire général de l’ONU. Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, s’est entretenu avec Mohamed Bedjaoui, Françoise Ngendahayo Kayiramirwa et Pramila Patten, les trois commissaires qu’il a nommés pour diriger l’enquête internationale sur les violations des droits de l’homme commises le 28 septembre, a précisé la porte-parole dans une déclaration. Les commissaires se rendront en Guinée, du 25 novembre au 4 décembre. Le secrétariat de la Commission d’enquête internationale, soutenu par le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), est arrivé à Conakry le 15 novembre et a commencé le travail sur le terrain. Les Etats-Unis s’inquiètent de la présence de mercenaires sud-africains Les Etats-Unis se sont dits « profondément préoccupés » par des informations selon lesquelles des mercenaires sud-africains entraînent des supplétifs de la junte au pouvoir en Guinée. Le diplomate, qui s’est exprimé sous le sceau de l’anonymat, a indiqué que « les Etats-Unis ont obtenu des informations selon lesquelles 40 à 50 instructeurs militaires sud-africains entraînent des miliciens en Guinée, dont certains ont moins de 18 ans ». L’AFP cite des témoins affirmant que des instructeurs militaires sud-africains et israéliens, embauchés par la junte, entraînaient des recrues dans un camp de Forecariah, à 100 km au sud de la capitale, Conakry. Ghana Ibn Chambas, désigné secrétaire général du groupe ACP Le Ghanéen Mohamed Ibn Chambas, 57 ans, président de la Commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a été désigné par consensus, lundi à Bruxelles, secrétaire général du groupe des Etats d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) par le Conseil des ministres, a-t-on appris mardi de source officielle dans la capitale belge. Les ministres ACP en charge de la Coopération l’ont préféré à l’ambassadeur du CapVert, Wahnon Ferreira, doyen du Corps diplomatique ACP à Bruxelles. Mali Subvention de 5 millions d’euros de la France La France a accordé au Mali une subvention d’un montant de 3,2 milliards de FCFA (5 millions d’euros), destinée à appuyer le budget 2009 de l’Etat malien. La convention de financement a été signée à Bamako par le ministre malien des Affaires étrangères, Moctar Ouane, et le directeur de l’Agence française de développement (AFD) au Mali. Maroc Le prince héritier d’Espagne inaugure un institut Cervantès rénové à Rabat Le prince héritier d’Espagne Felipe a inauguré à Rabat un institut Cervantès, rénové et agrandi, dans un contexte de développement de l’enseignement de l’espagnol au Maroc. L’Espagne dispose à travers le monde de plus de 70 instituts de ce type, consacrés à l’enseignement de l’espagnol, troisième langue la plus parlée de la planète, ainsi qu’à la diffusion Les Afriques - N° 99 - 26 novembre au 2 décembre 2009 de la culture ibérique. Après le Brésil (9 établissements), le Maroc est le pays disposant du plus grand nombre d’instituts Cervantes dans le monde (6) : à Rabat, Casablanca, Fès (centre), Marrakech (sud), Tanger et Tetouan (nord). Environ 60 000 Marocains apprennent actuellement l’espagnol et la demande croissante dans la capitale a conduit à l’agrandissement du centre de Rabat, créé en 1992, qui occupe désormais plus de 2000 m2. Mauritanie Le projet de loi des Finances 2010 adopté par le gouvernement Le gouvernement mauritanien a adopté le projet de loi des Finances 2010, fixé à 245 874 369 054 ouguiyas (1 milliard de dollars), soit une hausse de 3,68% en valeur relative par rapport à l’exercice précédent. Le gouvernement veut mettre l’accent sur le « renforcement de l’accès des populations aux services sociaux de base : éducation, santé, eau potable, transports... ». Le communiqué du gouvernement souligne que le projet de budget veut atténuer les effets de la crise sur les finances publiques par un renforcement de « l’efficacité de la dépense publique et une allocation optimale des crédits budgétaires ». Mozambique La Renamo demande un nouveau scrutin La Renamo, première formation de l’opposition au Mozambique, a rejeté la victoire du président sortant Armando Guebuza et a exigé la tenue d’une nouvelle élection, en arguant de « fraudes massives » qui auraient entaché le scrutin du 28 octobre. La porte-parole de la Renamo, Ivone Soares, a annoncé que son parti boycotterait également les travaux parlementaires, tant qu’il n’aurait pas reçu d’« explication satisfaisante » des autorités électorales à sa demande d’éclaircissement. Le chef de l’Etat sortant a obtenu 75,46% des voix, battant très largement le chef de l’opposition, Afonso Dhalakama, ainsi que le chef de file d’une nouvelle formation, Daviz Simango Ouganda Inculpation de la meurtrière présumée de l’ex-chef de l’armée James Kazini, 52 ans, avait notamment été accusé, en 2001, dans un rapport des Nations Unies d’avoir pillé les ressources naturelles dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), où il avait dirigé le contingent ougandais envoyé soutenir les forces rebelles de Laurent Kabila. Sa compagne, Lydia Draru, aurait appelé le 10 novembre la police pour avouer avoir tué son conjoint de trois coups de barre de fer à la tête, afin de se défendre des agressions de ce dernier, en état d’ébriété. Le Conseil de sécurité de l’ONU condamne à nouveau la LRA Le Conseil de sécurité de l’ONU a condamné, mardi 17 novembre, les exactions continuelles commises dans toute la région des Grands Lacs africains par la rébellion ougandaise de l’Armée de résistance du seigneur (LRA). Le Conseil a « fermement condamné les attaques continuelles et croissantes commises par la LRA en République dé- mocratique du Congo (RDC), en République centrafricaine (RCA) et au Soudan, qui se sont soldées par la mort, l’enlèvement ou le déplacement de milliers de civils » a indiqué à la presse l’ambassadeur d’Autriche, Thomas Mayr-Harting, président du Conseil en novembre. Il s’est également félicité de la « coopération accrue » entre les Etats de la région « face à la menace posée par la LRA » et les a encouragé à coopérer avec l’ONU, afin « de faire tous les efforts possibles pour protéger les civils ». Rwanda Des chefs de la rébellion hutu arrêtés en Allemagne Le chef de la rébellion hutu rwandaise des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), Ignace Murwanashyaka, recherché par Interpol à la demande de Kigali, et son adjoint Straton Musoni ont été arrêtés mardi en Allemagne, soupçonnés de crimes de guerre et contre l’humanité. M. Murwanashyaka, 46 ans, dirige les FDLR depuis 2001, mais est réfugié depuis de longues années dans le sudouest de l’Allemagne, une région où vit également M. Musoni, 48 ans. Ils sont soupçonnés d’avoir coordonné des exactions commises entre janvier 2008 et juillet 2009 par les FDLR, qui regroupent quelque 5000 rebelles hutus rwandais installés dans l’est de la RDC. Le Rwanda a qualifié les arrestations de « très bonne nouvelle ». Le ministre de la Justice, Tharcisse Karugarama, a « salué la détermination de l’Europe, et de l’Allemagne en particulier, de mettre fin à la circulation libre de personnes responsables de crimes très sérieux ». Somalie 4 millions $ aux pirates pour libérer le thonier espagnol Alakrana Les pirates somaliens ont libéré mardi dernier le thonier espagnol Alakrana, qu’ils retenaient depuis le 2 octobre. Selon le chef du groupe de pirates, une rançon de quatre millions de dollars a été versée pour l’Alakrana. L’Alakrana avait été intercepté le 2 octobre, à plus de 300 milles nautiques (550 km) des côtes somaliennes, selon l’armateur du navire, Echebastar Fleet, basé à Bermeo (Pays Basque espagnol). Le versement de la rançon a été salué dans une ambiance festive à Harardhere, village côtier somalien, où le bateau était retenu captif. Le représentant de l’ONU : le paiement de rançons « exacerbe la situation » La piraterie au large de la Somalie est « une affaire très rentable » a déclaré Ahmedou OuldAbdallah, représentant spécial de l’ONU dans ce pays, devant le Conseil de sécurité. « Nous devons donc la traiter comme une activité criminelle ayant des tentacules dans de nombreux endroits de la région et du monde ». Ahmedou Ould-Abdallah s’est élevé contre le paiement de rançons aux pirates, qui « ne peut qu’exacerber la situation (…) Si quelqu’un sait qu’il va gagner quand il se rend au casino, il continuera à y aller ». Pour M. Ould-Abdallah, le déploiement depuis un an par la communauté internationale d’une armada de navires militaires et d’avions pour patrouiller la zone d’action des pirates dans l’océan Indien « a considérablement réduit le nombre des attaques réussies par ceux-ci, en particulier dans le golfe d’Aden ». Soudan 12 personnes tuées et un ministre blessé au Sud-Soudan Douze personnes ont été tuées et un ministre du gouvernement autonome a été blessé dans deux attaques distinctes dimanche dernier au Sud-Soudan. D’après l’ONU, les violences interethniques ont fait plus de 2000 morts depuis le début de l’année, dans cette province dont les autorités se préparent à organiser un référendum sur l’indépendance. Au moins sept personnes ont trouvé la mort dans une attaque de membres de la tribu Mundari contre un groupe rival, Dinka Aliap, dans l’Etat des Lacs. Le ministre de l’Agriculture du Sud-Soudan, Samson Kwaje, est pour sa part tombé dans une embuscade alors qu’il revenait d’une réunion publique dans l’Etat d’Equatoria Centre, où il avait appelé la population à participer aux élections nationales d’avril prochain. Le ministre a été blessé par balle et cinq personnes ont été tuées. Tchad L’ONU aura besoin de 470 millions $ pour assurer un soutien humanitaire au Tchad L’ONU apportera son soutien humanitaire à l’ensemble du Tchad dès 2010, et non plus seulement à l’est du pays, qui sert de refuge à des milliers de Soudanais ayant fui depuis 2003 la guerre civile au Darfour, a indiqué mercredi le coordinateur résident de l’ONU au Tchad. « Nous couvrirons pour la première fois l’ensemble du territoire, car les problèmes de pauvreté, de malnutrition et de santé sont présents dans tout le pays, pas seulement à l’est », a expliqué M. Falavigna en conférence de presse. Il a précisé que l’ONU allait avoir besoin de 470 millions de dollars (314 millions d’euros) pour financer ses activités – soit 74 projets – au Tchad en 2010. Selon l’ONU, le Tchad compte 324 000 réfugiés, dont 279 000 Soudanais et 72 000 Centrafricains, et 168 000 déplacés. Tunisie Ligne de crédit de 40 millions d’euros de l’AFD et de l’UE Une convention de financement d’une ligne de crédit d’une valeur de 40 millions d’euros, confortée par une bonification supplémentaire sous la forme d’un don de 3 millions d’euros, destinée à financer des projets réalisés par les entreprises dans le domaine de la dépollution industrielle et de la valorisation des déchets, a été signée par la Tunisie avec la Commission européenne et l’Agence française de développement (AFD). La Tunisie a pour objectif d’augmenter les investissements environnementaux à 1,25% du PIB et d’atteindre 500 entreprises certifiées ISO 14001 à l’horizon de 2014. Zimbabwe Mugabe demande aux Occidentaux de lever les sanctions Le président Robert Mugabe a demandé, lors du sommet de la FAO, aux pays occidentaux à lever les sanctions frappant le Zimbabwe. Il a dénoncé des sanctions qui ont eu un « impact négatif sur les cultivateurs, que les ennemis néo-colonialistes » voulaient faire échouer « en faisant échouer les réformes agraires que nous avons entreprises ». « Les pays occidentaux auraient-ils la gentillesse de lever les sanctions illégales et inhumaines qui frappent mon pays et mon peuple ? » Les Afriques - N° 99 - 26 novembre au 2 décembre 2009 Economie - politique 21 Jean-Daniel Setho : « Les Africains doivent prendre conscience qu’ils sont une force » Jean-Daniel SETHO, président de l’Association des grandes entreprises du Togo (AGET), ne croit pas aux APE. Il parle du poids de son groupe dans l’économie togolaise, du secteur bancaire du pays, et livre son point de vue sur les politiques économiques africaines. Rencontre. Entretien réalisé par Olivier Tovor, Lomé Les Afriques : L’AGET surgit à un moment où le gouvernement togolais a entrepris un redressement global de l’économie du pays. Pourquoi ? Jean-Daniel SETHO : Le Togo a traversé une longue crise et les sociétés en ont souffert énormément. L’économie étant en lambeaux, il est impérieux de relever ce défi. D’où la nécessité, pour une trentaine de sociétés de renom, installées sur le territoire douanier, avec au moins 2 milliards FCFA de chiffre d’affaires pour les sociétés industries et au moins 500 millions FCFA pour les sociétés de services, de se regrouper. LA : Quelle est la véritable mission que s’est donnée l’AGET ? JDS : L’AGET est comme un syndicat qui fait des propositions et défend ses intérêts. Elle entend contribuer efficacement à l’évolution de l’environnement économique en étant un interlocuteur actif. LA : Il faut exister et avoir du souffle pour aller au bout de votre vision. Comment voyezvous les Accords de partenariat économique (APE) ? JDS : Il faudrait que les pays du Sud réfléchissent bien pour savoir ce qu’ils veulent exacte- bution au PIB est forte et la valeur de nos projets cumulés d’investissements dépasse 92 milliards de francs FCFA. L’AGET contribue pour 32 milliards au budget de l’Etat, sous forme d’impôts et taxes, avec un chiffre d’affaires annuel cumulé supérieur à 150 milliards de FCFA. LA : Pourquoi cette limitation aux seules grandes entreprises ? JDS : C’est pour être efficace. Il faut noter que l’action que nous comptons mener ne va pas s’arrêter seulement aux grandes entreprises. Cette dénomination veut identifier les acteurs clefs de l’économie. Il n’y a pas d’exclusion. Nous voulons simplement nous identifier, par notre poids et notre contribution, à l’économie du pays. LA : L’AGET s’est dotée d’un Livre Blanc, un document diagnostic de base de l’économie togolaise. Que dit ce livre ? JDS : Vous ne pouvez pas participer à l’économie sans connaître l’état des lieux. Ce Livre Blanc, l’édition 2008, a fait l’état des lieux de l’économie togolaise dans toute son ampleur, dans tous les secteurs, dans tous les domaines. Nous avons essayé de passer au peigne fin toute l’économie du pays, secteur par secteur, les insuffisances et manquements et, ensuite, nous « Ça urge d’assainir ce secteur et je crois que l’Etat s’y emploie énormément. Ce qui a coulé la plupart de nos banques, ce sont les prêts non remboursables, consentis, pour la plupart, vers des sociétés d’Etat. » ment. Je ne crois pas à ces Accords-là. Je dis, faisons nos propres accords d’abord, restructurons nos propres économies, fédérons nos économies et, après, on ira vers les autres. En Afrique, il y a plusieurs Etats qui ont des biens et services qu’on peut fédérer, regrouper et donner beaucoup plus de puissance aux regroupements comme la CEDEAO, la CEMAC, etc. Nous avons beaucoup de chose à revoir. Les Africains doivent prendre conscience qu’ils sont une force. LA : En fait, quel est votre véritable poids dans l’économie togolaise pour nourrir une telle ambition ? JDS : Nous contribuons de façon très significative à l’économie togolaise ! Notre contri- avons fait des propositions dans le sens d’un redressement de l’économie. LA : Quelle a été la réaction des autorités togolaises ? JDS : Elles ont très positivement accueilli ce Livre. Il a été un succès pour nous, parce que nous ne nous attendions pas du tout à cet accueil si enthousiaste qu’ont réservé les autorités togolaises. Le Ministère de l’industrie et de la zone franche a même organisé, sur ce Livre, une journée portes ouvertes où plusieurs ministres sont intervenus chacun dans son secteur. Les institutions, dont la Banque mondiale, le FMI et le PNUD, ont reçu le Livre et le retour a été très positif. Nous avons reçu des satisfecit d’un peu partout. Jean-Daniel Setho : « Nous voudrions une coopération avec le Ministère de l’économie et des finances du côté douanier et des impôts. » LA : Dans quel rapport allez-vous évoluer pour cette relance économique ? JDS : En complémentarité. Nous sommes disponibles à tout moment où le gouvernement nous sollicitera. Au moment de l’élaboration du code des investissements, nous avons été associés. Pour l’élaboration des lois de Finances des exercices, il faut qu’on nous consulte sur certains points clefs. Nous voudrions une coopération avec le Ministère de l’économie et des finances du côté douanier et des impôts. Sur tout cela, nous restons en partenariat. Mieux l’économie est gérée, plus nous en tirerons profit également, puisque nos affaires seront sécurisées. LA : Et, que dit votre Livre Blanc sur le secteur de la finance et des banques ? JDS : Nous avons fait des propositions. Ce secteur souffre énormément. Il faut le réorganiser, le privatiser. Mais, pour le privatiser, il faut assainir d’abord le portefeuille des banques. Il y a beaucoup d’ardoises et il faut voir s’il faut passer par la titrisation des dettes ou essayer de céder des parts importantes, w w w. l e s a f r i q u e s. c o m - Actualité quotidienne - Brèves éco par pays - Vidéothèque Les Afriques TV - Convertisseur des monnaies africaines - Agenda des conférences et salons - Archives : les 91 premiers numéros en téléchargement libre - Les bourses africaines chaque jour comme l’a déjà fait l’Etat au niveau de certaines banques. Mais l’Etat doit se désengager rapidement. C’est un secteur qui est sinistré aujourd’hui. La place du Togo n’est pas une grande place, mais il y a beaucoup de banques. Ça urge d’assainir ce secteur et je crois que l’Etat s’y emploie énormément. Ce qui a coulé la plupart de nos banques, ce sont les prêts non remboursables, consentis, pour la plupart, vers des sociétés d’Etat. LA : Quelle grande entrave à la relance économique faudrait-il lever d’urgence ? JDS : Il y en a plusieurs. Mais l’essentiel, c’est le règlement de la dette intérieure, qui est au-delà de 300 milliards FCFA. Pour relancer l’économie, il faut insuffler des ressources, et ces ressources passent par la dette intérieure où les sociétés sont presque mourantes. Elles ont fait des prêts au niveau des banques et ont même mis les banques en difficultés. Tant que ce problème de la dette intérieure ne sera pas réglé, l’économie ne partira pas. C’est l’urgence. Pour l’AGET comme pour les petits porteurs qui se sont endettés. 22 Industries et sevices Les Afriques - N° 99 - 26 novembre au 2 décembre 2009 Dossier spécial Copenhague (3e partie) Gree n bu siness Changement climatique : faut-il réduire la natalité des Africains ? C’est la première fois qu’un organisme onusien fait la corrélation entre la natalité et le changement climatique. L’exercice n’est pas sans risque... Par Thierry Téné, directeur de A2D Conseil « Les prévisions montrent que la population mondiale, de 6,7 milliards aujourd’hui, devrait, à l’horizon 2050, se situer entre 8 et 10,5 milliards. Cette croissance se concentrerait principalement dans des zones et parmi des populations – pauvres, urbaines et côtières – préalablement très vulnérables aux impacts du changement climatique. La croissance démographique se traduit « L’éducation des filles, l’accès des femmes aux opportunités économiques, la santé reproductive, et le planning familial peuvent réduire la vulnérabilité aux impacts du changement climatique. » fondamentalement par un accroissement des émissions de gaz à effet de serre (GES) ». Telle est l’une des principales conclusions du rapport Climate Change Connections, A Resource Kit on Climate, Population and Gender, publié par le Fonds des Nations Unies pour la population (l’UNFPA), le 18 novembre 2009. Avec cette publication, l’UNFPA souhaite voir intégrée la question de la fécondité dans les négociations climatiques : « La plupart des politiques susceptibles d’influencer les tendances de population, comme celles favorisant l’éducation des filles, l’accès des femmes aux opportunités éco- nomiques, la santé reproductive et le planning familial peuvent également réduire la vulnérabilité aux impacts du changement climatique et atténuer l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre, contribuant de ce fait à garantir une énergie suffisante et à promouvoir le développement durable pour tous. » Moteur démographique mondial Même si l’étude ne la mentionne pas clairement (peut-être par souci du politiquement correct), la mention générique « pays du Sud » vise plus spécifiquement l’Afrique que le reste du monde en développement. Dans l’article « Le continent de la jeunesse dans un monde vieillissant » paru dans Les Afriques N° 90, votre hebdomadaire a démontré pourquoi l’Afrique, qui vient de franchir le cap du milliard d’habitants, sera le moteur démographique mondial, avec 2 milliards d’habitants à l’horizon 2050, si les prévisions se confirment. D’après le site www.statistiques-mondiales.com, les Maliennes font en moyenne 7,30 enfants, contre 6,12 pour les Angolaises, 2,66 pour les Egyptiennes, 2,72 pour les Indiennes, 2,3 pour les Brésiliennes, 2,1 pour les Américaines, 2 pour les Françaises (championnes d’Europe de la natalité), 1,7 pour les Chinoises et 1,4 pour les Allemandes. Avec des taux de mortalité très élevés chez les enfants de moins de cinq ans, la procréation africaine est importante, mais l’impact sur la courbe démographique est amortie par les décès. Il revient toutefois aux Africains de prendre leurs responsabilités, afin que l’explosion dé- mographique ne se transforme pas en explosion sociale. La question ne date pas d’aujourd’hui. Déjà, au XVIIIe siècle, Thomas Robert Malthus avait théorisé l’équation : progression très rapide de la démographie supérieure à l’accroissement des ressources qui entraîne une paupérisation de la population. Le challenge pour l’Afrique d’aujourd’hui, et surtout de demain, est la production massive des biens et services dans un cadre contraignant de raréfaction des ressources naturelles et de limitation des pollutions. Une injustice dans le calcul Pour autant, dans le contexte actuel, le nombre d’Africains est-il une menace pour la planète ? Une analyse poussée de la corrélation entre démographie et émissions de gaz à effet de serre (GES) permet de nuancer considérablement les conclusions de l’UNFPA. La première raison est liée au mode de consommation. Dans le mensuel Terra éco d’octobre 2009, le député français Yves Cochet a affirmé que « la naissance d’un Européen équivaut, en terme d’impact carbone, à celle de dix Congolais ». La deuxième raison, et non la moindre, est l’espérance de vie. D’après le site www.statistiques-mondiales.com l’espérance de vie, en moyenne, dans le monde est estimée en 2009 à 66,57 ans. Un Japonais a plus de probabilité de franchir la barre des 80 ans qu’un habitant du Swaziland, dont l’espérance de vie est d’à peine 32 ans... Un habitant de l’OCDE exerce une pression environnementale moyenne de 25 ans plus élevée que celle d’un Africain. Avec le développement de la médecine, qui va plus bénéficier au premier, l’écart va encore se creuser. La troisième raison résulte de l’attribution de la pollution. Selon l’étude « Consumers, business and climate change », publiée le mois dernier par l’Institut de la consommation durable de l’Université de Manchester, il existe actuellement une injustice dans le calcul des émissions de CO2. En effet, la pollution occasionnée par certains pays du Sud devrait être allouée aux pays consommateurs, plutôt qu’aux pays producteurs. Avec 1 455 000 habitants, le bilan écologique de la ville industrielle de Shenzhen sera très important. Mais quelle est la contribution réelle au réchauffement de la planète des habitants de cette ville, qui assure 15% des exportations chinoises ? Question taboue L’UNFPA a posé une bonne question, qui reste taboue. Avec sa forte natalité, l’Afrique ne doit pas avoir peur du débat, bien au contraire. Alors qu’un Américain émet près de 20 tonnes de CO2 par an, un Français 6 tonnes, un Chinois 2,5 tonnes, un Marocain 1,27 tonne et un Somalien 0,01 tonne, il revient à l’organisme onusien et à tous les experts occidentaux de nous expliquer où se trouvent les marges de manœuvre pour limiter la pollution de la planète. La question n’est pas de savoir combien nous sommes, mais bien qui consomme quoi ? La pensée de Gandhi « Il y a assez de ressources sur la planète pour répondre aux besoins de tous, mais pas assez pour satisfaire le désir de possession de chacun » est plus que jamais d’actualité. Mourad Preur*, expert international en géostratégie des énergies « L’industrie gazière va connaître un trou d’air jusqu’en 2014-2015 » Bulle gazière sur le marché spot à court terme, montée des énergies alternatives à long terme, explosion des coûts des découvertes et du développement du gaz naturel... L’avenir de la filière oblige les compagnies à des anticipations stratégiques. Par Zohir Bouzid et Ihsane El Kadi, Alger Les Afriques : L’investissement dans l’amont pétro-gazier mondial est devenu plus complexe avec la crise, comment appréciez-vous, aujourd’hui, le développement du potentiel gazier algérien ? Mourad Preur : Le gaz représente 60% des réserves algériennes en énergie fossile. Nous sommes davantage un pays gazier. Ceci dit, il faut ramener les choses à leurs proportions réelles, à savoir qu’officiellement, selon les statistiques les plus sérieuses comme celles de l’OPEC ou du BP Statistics Review, on est crédités de 4,5 tétra mètres cubes (4,5 mille milliards de mètres cubes) en réserves de gaz. Ce qui représente 2,5% des réserves planétaires. Le Moyen-Orient contient 73 tétra mètres cube. Il est vrai que l’Algérie est un pays sous-exploré, on peut s’attendre à de bonnes surprises, mais en matière d’exploration il faut compter dix années entre la signature d’un contrat d’exploration et sa mise en production. Donc, nous sommes un pays limité en matière de ressources. Cela dit, il existe une bonne expertise au niveau national. C’est pour cela que je milite pour une vision dynamique de la stratégie énergétique. L’Algérie doit être considérée comme un acteur et non pas comme une source. En tant que source, nous sommes écrasés par le poids de pays comme la Russie, l’Asie centrale et le Moyen-Orient, qui totalisent plus de 85% des réserves mondiales. L’Algérie a besoin d’un renversement de sa stratégie éner- gétique. Avec la crise gazière qui se prépare on reviendra vers cette notion d’acteur. LA : Un renversement qui suppose de se rapprocher du client final ? MP : Oui. Le géant gazier russe Gazprom réclame des positions dans la génération électrique. Il faut savoir que l’industrie gazière a un impératif besoin d’une restructuration pour répartir autrement la rente sur toute la chaîne de valeur. On ne peut plus rester dans un système où des pays producteurs prennent en même temps le risque volume et le risque marché. Nous devons être plus présents en aval, donc vendre la molécule gaz et des kilowattheures au client final. Il faut une intégration croisée. Surtout en ce moment où le gaz cessera d’être une énergie de transition vers le renouvelable pour devenir une énergie de destination. Si on veut arriver à diminuer les émissions de CO2, il est clair que le gaz en sera une clef. Comme je l’ai toujours dit, le système énergétique mondial est un cheval fou. On va vers de graves crises énergétiques dans la décennie à venir, que ce soit pour le gaz ou le pétrole. LA : Les compagnies pétrolières de l’énergie devront vendre des commodities pour se placer dans le nouvel ordre énergétique mondial. Mais en attendant une crise gazière séparée de celle du pétrole est-elle possible ? MP : Le problème est que le marché spot, où sont réalisées les opérations pour livraison avec règlement immédiat, s’est cassé la figure. Aux Etats-Unis, le gaz était cédé en septembre 2009 à 2 dollars le million de BTU au moment où les prix sur le marché contractuel, où le gaz est vendu à moyen et court termes, étaient plus élevés, car indexés sur ceux du pétrole. Ce décalage a perturbé la valeur marchande du gaz. Certaines voix appellent à l’alignement des prix du marché contractuel sur celui du spot cela peut conduire à une baisse significative du prix du gaz, et donc à des investissements également. A ce rythme, une crise de l’offre peut se déclencher dans les cinq ans à venir. L’industrie gazière va avoir un trou d’air très sévère jusqu’en 2014-2015. LA : Producteurs et consommateurs de cette matière énergétique veulent une nouvelle manière de vendre le gaz. Vous n’êtes pas pour une désindexation du prix du gaz sur celui du pétrole ? MP : En gros, désindexer le prix du gaz de celui du pétrole comprend d’énormes risques pour les pays producteurs. S’il n’y avait pas eu les contrats à long terme entre l’Algérie et ses clients, je peux vous assurer que le gaz serait vendu à des prix encore plus bas. Les marchés spot ne sont pas, en l’état actuel des choses, à l’avantage des pays producteurs. La concurrence gaz-gaz peut conduire à l’effondrement des prix. Du moment qu’on a une coexistence entre les contrats à court terme et ceux du long terme sur le même marché, le court terme finit par orienter la tendance. Il ne faut pas oublier qu’à l’exemple de l’Algérie, beaucoup de pays gaziers sont en situation de surplus de production. La règle de l’offre et de la demande fera tomber les prix du gaz vendu à court terme. Mais dès que la demande va reprendre, d’ici 2014 ou 2015, les volumes de gaz seront insuffisants pour répondre à la demande. Les investissements dans le domaine énergétique suivent les tendances du marché, qui est cyclique. Ils augmentent avec l’augmentation des prix et baissent avec la dépréciation. Pour l’Algérie, la question qui se pose est la suivante : est-ce qu’elle sera au rendezvous quand l’économie mondiale reprendra ? Je n’ai pas la réponse. LA : Quels sont les choix qui se présentent pour l’Algérie ? MP : Le monde est en train d’engager sa transition énergétique en allant vers un modèle non carboné et non fossile. Jusqu’à 2030, les énergies fossiles représenteront plus de la moitié de l’énergie utilisée. Mais la tendance est aux énergies alternatives. Le problème est que la transition énergétique ne concerne pas les pays producteurs de ces deux produits. Ces derniers devraient pourtant conditionner l’alimentation en gaz et pétrole des pays consommateurs par une participation dans l’instauration du modèle énergétique non carboné. Car si cela arrive sans eux, la dépendance énergétiSuite en page 23 Les Afriques - N° 99 - 26 novembre au 2 décembre 2009 Crise entre Le Caire et Alger après un match « total » Investir politiquement dans le football peut rapporter gros ou… coûter cher. Alger et Le Caire, dans un contexte passionnel, misaient gros sur la rencontre entre leurs équipes de foot. A la fin du match, le perdant, l’Egypte, a déclenché une troisième mi-temps sur le front des médias et de la diplomatie. Par Saïd Djaafer, Alger Entre Le Caire et Alger, la bataille n’était que médiatique avant que la lapidation du bus de l’équipe de football algérienne, à son arrivée au Caire, tourne au bras de fer politique. Un entretien téléphonique entre les présidents Hosni Moubarak et Abdelaziz Bouteflika avait amené ce dernier à maintenir le match du Caire, contre l’avis du staff. En ne perdant que deux à zéro, dans des conditions très particulières, l’équipe algérienne a préservé ses chances de qualification. Et a sauvé la mise au président Bouteflika, qui, en cas d’élimination, aurait été rendu responsable d’avoir naïvement cru aux garanties verbales de son homologue égyptien. Le coût politique pour Abdelaziz Bouteflika, et le régime en général, risquait d’être élevé en raison de l’indignation générale des Algériens devant l’aplomb des Egyptiens, qui ont nié l’attaque du bus de l’équipe de football et accusé les joueurs algériens de l’avoir mise en scène. Les jeunes Algériens, qui n’ont pas admis que l’on ajoute l’injure à la blessure, s’en sont pris violemment à des intérêts égyptiens, ceux de l’opérateur de téléphonie mobile Djezzy et d’Egyptair. La décision de Bouteflika d’organiser, avec une rapidité inhabituelle au regard des lourdeurs du système, un pont aérien entre Alger et Khartoum, servait à compenser sa crédulité vis-à-vis du président égyptien. « Le Maghreb existe enfin, je l’ai vu et entendu » a écrit, de Casablanca, un vieux militant à des amis algériens, en racontant la clameur qui s’est élevée au Maroc après le but algérien et les concerts de klaxons d’après-match. Côté égyptien, Gamal Moubarak, fils du président et son héritier présomptif, s’est ostensiblement investi derrière son équipe nationale. Le match de barrage de Khartoum devait être, avec une victoire acquise d’avance, un moment clé de sa marche à l’intronisation comme futur « Raïs » du pays. Le match de barrage de Khartoum était donc saturé de politique. Quitte ou double L’identification absolue des jeunesses des deux pays – danger potentiel pour les deux régimes – à leurs équipes de football rendait cette saturation explosive. A Khartoum, deux équipes se disputaient un ticket pour l’Afrique du Sud, mais en filigrane, deux régimes, dont les ressemblances ne sont pas fortuites, ont joué un étrange jeu de quitte ou double. Rarement une rencontre de football a été, Suite de la page 22 que changera de camp. Pour l’Algérie, il faut une projection à l’horizon 2050. Les technologies dans les domaines des énergies non conventionnelles avancent rapidement et il faut que l’Algérie utilise ses ressources et son expertise pour s’imposer parmi ceux qui sont en train de modeler le paysage énergétique de demain. Les efforts faits dans l’augmentation des 23 International En filigrane, deux régimes, dont les ressemblances ne sont pas fortuites, ont joué un étrange jeu de quitte ou double. en raison de l’investissement passionnel des jeunes derrière les équipes, aussi explosive politiquement. Ni les médias, ni les politiques des deux pays n’ont réussi à faire admettre à des rues, algériennes et égyptiennes, à cran que la défaite était une éventualité. Khartoum était devenu un match total : entre joueurs, entre opinions et… entre régimes. Le gagnant, l’Algérie en l’occurrence, rafle la mise, le perdant, l’Egypte, se retrouve en… enfer. Et se devait de gérer un retour de boomerang de la déception, d’autant plus cuisante que la pédagogie élémentaire sur les issues d’un match de football avait été éludée… L’investissement était élevé, la perte risquait d’être sévère… Formidable opération médiatique Le Caire a décidé alors d’organiser une formidable opération médiatique autour des prétendus « massacres » perpétrés à Khartoum par les supporters algériens. Les télévisions égyptiennes diffusaient des appels téléphoniques dramatiques de citoyens égyptiens à partir de la capitale soudanaise, décrivant des scènes d’apocalypse… De la démesure, qui servait, in fine, à faire diversion, à ajouter une troisième mi-temps à ce match total. En réalité, il ne s’est rien passé à Khartoum, sinon un unique incident mineur. Le gouvernement soudanais, qui a mobilisé plus de quinze mille policiers pour assurer la sécurité d’un match imprévu, n’a pas apprécié la campagne de communication cairote. L’ambassadeur égyptien a été convoqué pour s’entendre signifier le mécontentement soudanais. « Le Ministère des affaires étrangères a convoqué l’ambassadeur d’Egypte pour l’informer du rejet par le Soudan des informations diffusées par des médias égyptiens concernant les événements d’après match », a annoncé Khartoum dans un communiqué. « Plutôt que de souligner tout ce que le Soudan a fait pour ce match, l’accueil, l’hébergement de près de 25 000 personnes et la sécurité, les médias égyptiens ont diffusé de fausses informacapacités de production et de transport d’hydrocarbures sont obsolètes. C’est pour cela que je suis pour une fusion entre Sonatrach et Sonelgaz pour avoir un grand acteur énergétique capable de se mouvoir sur le terrain de la génération électrique. Une telle fusion permettra à l’Algérie de se projeter clairement dans les nouveaux enjeux énergétiques du monde d’aujourd’hui. tions », a expliqué le porte-parole du Ministère soudanais des affaires étrangères, Mouawiya Osmane Khalid. « Le Maghreb existe enfin, je l’ai vu et entendu » Les Egyptiens ont essayé de calmer les Soudanais, mais avec l’Algérie, c’est l’escalade : rappel de l’ambassadeur d’Egypte à Alger, manifestation violente devant l’ambassade au Caire, appel à renvoyer l’ambassadeur algérien… Le fils aîné du président égyptien, Alaa Moubarak, a apporté sa contribution en accusant les Algériens de s’être livrés à des « actes de terrorisme… avant, pendant et après le match », qualifiant les supporteurs algériens de « mercenaires ». Samedi, devant le Parlement égyptien, et sans citer nommément l’Algérie, le président Hosni Moubarak a déclaré : « L’Egypte ne fera pas preuve de laxisme envers ceux qui portent atteinte à la dignité de ses citoyens. » Les Algériens sont effarés par l’outrance des attaques et des insultes proférées sur les chaînes de télévision égyptiennes. Jusqu’où peut déboucher la crise diplomatique entre l’Algérie et l’Egypte ? La rupture des relations diplomatiques n’est pas encore envisagée… La Ligue arabe appelle à la retenue. Le pouvoir algérien, naturellement moins contraint, a choisi de ne pas surenchérir. Mais les traces de ce match total seront durables. Au Caire, où la campagne anti-algérienne reste soutenue, des intellectuels appellent à en finir avec le panarabisme dans « lequel l’Egypte donne, sans recevoir en retour que de la haine ». En Algérie, beaucoup ont noté que de Casablanca à Gasfa en Tunisie, la victoire de l’équipe algérienne a été célébrée avec autant de joie qu’à Alger… « Le Maghreb existe enfin, je l’ai vu et entendu » a écrit, de Casablanca, un vieux militant à des amis algériens, en racontant la clameur qui s’est élevée au Maroc après le but algérien et les concerts de klaxons d’après-match. * Mourad Preur, diplômé de l’Université d’Alger en sciences économiques, diplômé de l’Ecole du pétrole et des moteurs de Paris, docteur d’Etat en économie de l’énergie de l’Institut français du pétrole, ancien conseiller responsable de la stratégie auprès de la direction générale de Sonatrach de 1992 jusqu’à 2000. Aujourd’hui expert pétrolier en stratégie énergétique et professeur à l’Institut algérien du pétrole (IAP). Verbatim Verte « Nous savons ce dont le continent a besoin, à savoir, notamment, une révolution verte liée à la conversion industrielle. En fait, l’émergence du nouveau paradigme de l’économie verte lui ouvre de formidables perspectives industrielles. » Ban Ki Moon, SG de l’ONU, à propos de l’Afrique. Déviergé « Les Occidentaux s’attaquent à Dadis parce qu’il n’a jamais voulu obéir. Je crois qu’aujourd’hui il y a l’injustice en Guinée parce qu’aucune enquête n’a été faite et des gens sont déjà accusés. Si on laisse faire, la Guinée va se retrouver divisée entre ethnies, entre régions et au moment de la médiation entre ces peuples, les Occidentaux pilleront les richesses de ce pays. La Guinée est le seul pays africain, excusez-moi du terme, qui n’a pas été déviergé économiquement. Le président Sékou Touré n’a pas touché aux richesses de la Guinée, Lansana Konté n’a pas su les exploiter. Nous devons faire attention à cela, nous devons tout faire pour que les gens ne fassent pas d’amalgame autour de cela. Parce que c’est une querelle pour les richesses de la Guinée, et c’est ce que veulent les Occidentaux. » Le reggae man ivoirien Tiken Jah Fakoly. Crucifié « Convertissez-vous à l’Islam, Jésus a été envoyé pour les Hébreux, pas pour vous, en revanche Mahomet a été envoyé pour tous les humains (…) Vous croyez que Jésus a été crucifié, mais ce n’est pas vrai, c’est Dieu qui l’a emmené au ciel. Ils ont crucifié quelqu’un qui lui ressemblait. Les Juifs ont essayé de tuer Jésus parce qu’il voulait remettre la religion de Moïse sur le juste chemin. » Le colonel Kadhafi, lors d’une rencontre avec 200 jeunes italiennes, âgées entre 18 et 35 ans. Pantouflard « J’ai lu dans la presse étrangère que nous sommes des opposants pantouflards (…) Quels que soient les résultats, nous devons les accepter. » Alassane Dramé Ouattara, dont la candidature aux présidentielles ivoiriennes a été enfin acceptée. Commune « Il est temps que le groupe des Dix, mandaté par le Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement africains de l’Union africaine, parle au nom de l’Afrique au cours du Sommet de Copenhague sur le changement climatique, élabore une position commune pour l’Afrique. » Le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi. Concessions « L’exclusion n’est pas la solution d’une sortie de crise en Guinée et il faut accepter de faire des concessions. Il n’est pas question d’exclure le président Dadis Camara (Ndlr, chef de la junte) dans la transition. Nous sommes satisfaits. » Idrissa Cherif, ministre de la Communication et conseiller spécial du capitaine Camara. Toucher « Maintenant, les gens me regardent avec insistance, ils veulent me toucher. Je suppose que c’est parce que je suis célèbre, mais je ne pense pas que j’aime tellement ça... Ce n’est pas si facile. A l’université, ça va, mais il n’y a pas beaucoup d’autres endroits où je peux aller. » Caster Semenya, étudiante à l’Université de Pretoria et championne du monde. Au revoir « J’aime cette émission. Cette émission a été ma vie. Et je l’aime assez pour savoir quand c’est le moment de dire au revoir (…) Vingt-cinq ans, cela me semble bien, c’est le chiffre parfait, le moment idéal. » Oprah Winfrey, célèbre animatrice américaine. Fraude « Certaines de mes décisions en matière de gestion se sont révélées erronées, mais une fraude ? Jamais, jamais, jamais. » L’ancien PDG de Vivendi, Jean-Marie Messier, face au jury. 24 L’africain de la semaine Les Afriques - N° 99 - 26 novembre au 2 décembre 2009 Mwapachu : « L’Union douanière a augmenté le commerce de 47% » La Communauté de l’Afrique de l’Est a tiré un bilan satisfaisant de son union douanière. 47% d’augmentation du commerce régional, annonce le secrétaire général, Juma V. Mwapachu. Juma V. Mwapachu : « L’accord de partenariat économique n’est pas un problème. C’est plutôt un challenge. » Propos recueillis par Chérif Elvalide Sèye Les Afriques : Monsieur le secrétaire général, l’Union douanière de la Communauté de l’Afrique de l’Est est en place depuis 2005. Quel bilan en faites-vous ? Juma V. Mwapachu : L’Union douanière de la Communauté fonctionne très bien. Ces cinq dernières années, le commerce régional a augmenté de 47%. Et ce n’est pas le plus important. Le plus important est la confiance qu’elle a donnée aux hommes d’affaires. Ils savent disposer désormais d’un grand marché, susceptible d’absorber les productions, parce que tous les gouvernements ont signé tous les protocoles. Nous avons noté qu’il y a de nombreux investissements transfrontaliers. Le marché des capitaux a aussi été ouvert et les Est-africains y participent énormément. Beaucoup d’excellentes choses sont arrivés grâce à l’Union douanière. LA : Est-ce que l’Union douanière n’a pas accru le déséquilibre des échanges entre les économies les plus développées de la région au détriment des pays moins dotés ? JVM : Nous n’avons pas eu à déplorer un tel biais. Notre plus grand défi pour la Communauté est la capacité de production de nos pays. Nous devons les augmenter. Il faut qu’il y ait plus de valeur ajoutée, en particulier dans l’agriculture. Nous devons aussi faire des efforts pour éliminer les barrières non tarifaires. Les études établissent que 60% des distorsions de coûts dans les affaires dans notre Communauté sont dues à la bureaucratie, aux procédures douanières, aux polices des frontières, etc. Nous devons également améliorer nos infrastructures de transports, les voies ferrées, les routes, qui sont dans un état déplorable et freinent en conséquence les échanges. LA : Comment résolvez-vous justement la question des infrastructures ? JVM : Actuellement, nous dépendons de la coopération internationale, avec la Banque mondiale, la Banque africaine de développement et la coopération nipponne (JICA). Mais, ce mode de financement n’est pas efficace. Il n’est pas durable. Les procédures sont trop longues. Entre la requête pour un projet et le décaissement du financement, il s’écoule un temps beaucoup trop long. C’est pourquoi nous essayons de mettre en place un instrument financier. Nous voulons que la BAD nous aide à mettre en place un fonds, alimenté, par exemple, par des bons souverains garantis par les Banques centrales de nos pays pour mobiliser des ressources dans notre région. Nous nous sommes rendus compte que les gens dans la région disposent d’argent qu’ils sont prêts à investir à acheter ces bons, s’il y a des bonnes perspectives de rentabilité. LA : Où en est le marché commun qui devait être mis en place l’année dernière ? JVM : Le protocole va être signé, le vendredi 20 novembre 2009, à Arusha. Le marché commun est le niveau le plus élevé de l’intégration, car l’Union douanière ne concerne que la circulation des biens, alors que le marché commun va concerner en plus les capitaux, les services et les hommes. Cela va être le premier marché commun africain. LA : Où en est la fusion entre la Communauté de l’Afrique de l’Est, la Communauté de développement de l’Afrique australe et le Marché commun d’Afrique orientale et australe, que les chefs d’Etat avaient décidée à Kampala ? JVM : En octobre 2008, quand nos chefs d’Etat ont décidé de cette fusion, en allant au-delà des propositions des ministres, il avait été convenu que la première étape serait d’établir une zone de libre-échange, une grande zone de libre-échange intégrant les trois communautés, puis une union douanière et, enfin, d’en finir avec cette multiplicité d’appartenance à trois organismes, pour les fusionner en un secrétariat commun. Le processus se poursuit. Nous allons respecter ce schéma. LA : Quel est l’état de vos relations avec l’Union africaine ? JVM : Nos relations avec l’Union africaine doivent vraiment être améliorées. L’UA a un rôle déterminant dans le processus d’intégration, parce qu’il en est le principal opérateur du programme. Pour l’union économique africaine comme pour le gouvernement continental. Or, il s’avère que notre région avance beaucoup plus rapidement que le programme établi par l’Union africaine. Cela entraîne donc une déconnexion avec le leadership que l’UA doit exercer et notre région. Il faut que l’UA reste à l’avant-garde, puisqu’elle doit piloter. Pas derrière. LA : La CAE a paraphé l’APE avec l’Europe. Est-ce que cela n’est pas un problème pour le processus régional d’intégration ? JVM : L’accord de partenariat économique n’est pas un problème. C’est plutôt un challenge. Nous avons paraphé l’accord en novembre 2007, mais, depuis, nous négocions pour la signature de l’accord, que nous assujettissons à l’établissement d’un volet développement, pour que notre région soit en état de profiter de l’accord de par- « Notre région avance beaucoup plus rapidement que le programme établi par l’Union africaine. Cela entraîne donc une déconnexion entre le leadership que l’UA doit exercer et notre région. Il faut que l’UA reste à l’avant-garde puisqu’elle doit piloter. Pas derrière. » tenariat. Autrement, notre région ne serait qu’un marché importateur qui ne pourra rien exporter. Il est essentiel que l’UE nous aide avec un financement, pour lever nos contraintes en matière d’infrastructures, notamment, qui nous empêchent d’exploiter nos capacités de production. L’Afrique de l’Est crée le premier marché commun africain Et la CAE ne veut pas s’arrêter en si bon chemin. Les prochaines étapes sont déjà fixées. L’union monétaire, l’union politique et, enfin, une confédération politique. L’Afrique a son premier marché commun. Le 20 novembre dernier, les chefs d’Etat des cinq pays de la communauté de l’Afrique de l’Est, le Burundi, le Kenya, l’Ouganda, le Rwanda et la Tanzanie, ont signé le protocole d’accord ouvrant, à partir de juillet prochain, les frontières entre les Etats membres pour la libre circulation des marchandises, des services, des capitaux et des personnes. Le marché commun compte une population de plus de 126 millions d’habitants, répartis sur 1,82 million de km2, pour un PIB de quelque 60 milliards de dollars. Les chefs d’Etat ont également adopté l’hymne de la communauté et posé la première pierre du siège de l’institution. Les pays membres attendent du marché commun l’accroissement du commerce régional, des investissements étrangers et une meilleure compétitivité de l’économie régionale. Il y a toutefois des craintes, en particulier sur l’emploi. Le ministre ougandais de l’Information et des Communications, Aggrey Awori, pense que l’afflux d’étran- gers devrait augmenter avec le lancement du marché commun. Il propose en conséquence que « les gouvernements légifèrent sur les modalités d’embauche des travailleurs locaux par les investisseurs, plutôt que d’imposer des restrictions à la circulation de la main-d’œuvre ». Née il y a dix ans seulement, la CAE bat toutes les organisations rivales africaines, dont certaines comptent plus de tente ans d’existence. La cérémonie, placée sous le thème de La Communauté de l’Afrique de l’Est : Dix ans d’intégration (1999-2009), Un Peuple, Un Destin, a été à la hauteur de l’événement. Certains noteront que la communauté est née en 1967, mais, en réalité, elle avait disparu après dix ans de piétinement. Elle ne comptait alors que trois pays, le Kenya, l’Ouganda et la Tanzanie. Dans sa forme actuelle, elle a été créée en 1999 et les deux derniers pays membres, le Burundi et le Rwanda, ont adhéré officiellement en juin 2007, pour ensuite rejoindre l’Union douanière en juillet dernier. CES L’agenda 7 Foire internationale de Lomé e = New 20 et 21 janvier 2010 à Yaoundé, Hôtel Hilton. www.camenergywater.com 20 novembre au 7 décembre 2009 à Lomé. [email protected] Forum africain de l’assurance Renaissens - Salon Gabon durable 28 et 29 janvier 2010 à Marrakech. www.i-conferences.org/faa/ 24 au 28 novembre 2009 à Libreville. [email protected] Foire exposition de Bamako (FEBAK 2009) 27 novembre au 13 décembre 2009. Contact : [email protected] Migrations féminines en Méditerranée : enjeux et perspectives 27 et 28 novembre 2009 à Casablanca, Maroc. www.cermid.ma/colloque2009.pdf L’Afrique et ses matières premières : facteur stratégique de la sortie de crise 29 novembre 2009 à Ouagadougou, salle de conférence Ouaga 2000. www.web-finance-africa.org Public Private Partnership Africa Conference 1 et 2 décembre 2009 à Tunis - Ramada Plaza. www.africappp.com er Infrastructure Partnerships for African Development West Africa 2 et 3 décembre 2009 à Accra, Ghana. www.spintelligent-events.com AGRIPO 2009 2e Salon international de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche et de l’agroalimentaire. 8 au 14 décembre 2009 à Yaoundé, Cameroun – Palais des Congrès. [email protected] 7 conférence internationale : Crise de la globalisation, un monde en recomposition ? e Présenté par l’AFD et European Development Research Network (EUDN). 9 décembre à Paris. [email protected] Africites/Citexpo 16 au 20 décembre 2009 à Marrakech, Maroc. www.citexpo.net CIEW 2010 - Conférence internationale sur l’énergie et l’eau au Cameroun 3rd annual South Africa Private Equity Congress 11 février 2010 à Cape Town. www.southafricapecongress.com/ day1.html African Securities Trading Conference, 10 et 11 mars 2010 à Cape Town, Radisson SAS Hotel (RSA). www.africansecuritiestrading.com Congrès et exposition internationale de l’eau et de l’assainissement en Afrique 15 au 18 mars 2010 à Kampala. www.aae-event.com CAPE IV - 4th African Petroleum Congress & Exhibition 24 au 27 mars 2010 à Kinshasa, Palais du Peuple. [email protected] SIMEM - 13e Salon international du médicament et de l’équipement médical 26 au 29 avril 2010 à Alger. Batimatec - 13e Salon international du bâtiment, des matériaux de construction et des travaux publics 2 au 7 mai 2010 à Alger. MINEPEC Niger 2010 Conférence et exposition internationale sur le potentiel minier et pétrolier du Niger. 10 au 12 mai 2010 à Niamey. [email protected] eLearning Africa 2010 26 au 28 mai 2010 à Lusaka, Zambie. www.elearning-africa.com 20e congrès & exposition de l’Alfa ACI Rendez-vous annuel des décideurs des aéroports francophones. 29 septembre au 1er octobre 2010 à Marrakech. [email protected] Festival mondial des arts nègres Reporté en décembre 2010 à Dakar. AfriqueS : art contemporain – Ventes 30 novembre 2009 à Paris, Atelier Richelieu, 60 rue de Richelieu, à 19h00. www.gaiaauction.com/ventes_prochaines. php?VenteIdx=25 Salaka Rondelles de calebasses reliées avec des fils de raphia. 2005. L 220 cm. (env.) 7000 euros www.lesafriques.com Retrouvez la suite de notre agenda des événements économiques africains