Comment Sawiris peut-il encore sauver Djezzy ?

Transcription

Comment Sawiris peut-il encore sauver Djezzy ?
Bourse
Le journal de la finance africaine
Hebdomadaire
www.lesafriques.com
Vents contraires entre
Johannesburg, Casablanca,
Maurice et Lagos
En l’absence d’une tendance directrice, les bourses
africaines se sont laissées
bercer par les informations
et les rumeurs locales.
Page 11
CFAO entre en bourse
PPR met en bourse sa filiale
africaine CFAO et espère
lever jusqu’à un milliard
d’euros.
L’ex-Compagnie
française de l’Afrique occidentale, centenaire, a
démontré ces dernières années sa forte rentabilité.
Algerie
Page 11
Banque et
assurances
Assurances : la RD Congo
dernière de la classe
Le chiffre d’affaires des assurances en RDC est inférieur à
celui du Gabon, qui compte
45 fois moins de population.
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Economie
Mo Ibrahim : « Il faut de
l’équité dans la gestion du
climat »
Le président de la fondation
qui porte son nom, dédiée
à la promotion de la bonne
gouvernance en Afrique,
interpelle la communauté
internationale à propos du
changement climatique et
d’une justice à rendre aux
pays en développement.
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Jean-Daniel Setho : « Les
Africains doivent prendre
conscience qu’ils sont une
force »
Rédaction : Alger, Casablanca, Dakar l No 99 : 26 novembre au 2 décembre 2009
Comment Sawiris peut-il
encore sauver
Djezzy ?
Djezzy, le premier opérateur de téléphonie mobile en Algérie, est groggy. Victime économique
égyptienne de la dérive guerrière entre Algériens
et Egyptiens autour d’une place au Mondial
de football. Le PDG de la holding propriétaire
(OTH), Naguib Sawiris, doit sortir un plan de
sauvetage car la concurrence menace déjà de pas-
Abdelouahab Rahim, PDG de la holding
Arcofina, lève les doutes qui se sont installés
après l’échec relatif de son emprunt obligataire. « Les travaux sont lancés et avancent
normalement. La réception du centre commercial et de l’aquaparc est prévue pour le premier
semestre 2010. Le flat-hotel sera livré en 2011.
Quant aux tours de bureaux et immeubles
d’habitation, nous les attendons pour fin 2012,
début 2013. Alger Médina dans sa totalité sera
réceptionné entre 2015 et 2016. » Il défend
également son projet d’une organisation patronale propre aux investisseurs.
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Politique
C’est la première fois qu’un
organisme onusien fait la
corrélation entre la natalité
et le changement climatique. L’exercice n’est pas
sans risque...
Page 22
Lire en page 19
« Alger Medina n’est
pas abandonné »
Jean-Daniel Setho, président
de l’Association des grandes
entreprises du Togo (AGET),
ne croit pas aux APE. Il parle du poids de son groupe
dans l’économie togolaise,
du secteur bancaire du
pays, et livre son point de
vue sur les politiques économiques africaines.
Changement climatique :
faut-il réduire la natalité des
Africains ?
ser devant. L’occasion, entre autres, de revenir sur
les erreurs de cap des dernières années, très peu
évoquées jusque-là. En attendant, la cession de la
licence d’Orascom en Algérie n’est toujours pas à
l’ordre du jour. Pour combien de temps ?
Algérie-Egypte :
le Maghreb uni par
le ballon rond
Lire en page 15
Un mégaprojet de 9 milliards de
dollars pour l’énergie solaire
Amina Benkhadra.
Des chiffres, des objectifs clairs et
des deadlines. Le mégaplan pour
l’installation de 2000 MW d’énergie solaire au Maroc marque le
réveil du Maghreb. Pour Amina
Benkhadra, ministre de l’Energie
« Le Maghreb existe enfin, je l’ai vu et entendu » a écrit de Casablanca un
vieux militant à des amis algériens.
et des Mines, « le projet sera totalement opérationnel en 2020. Le
financement est fait dans le cadre
d’un partenariat équilibré entre les
secteurs public et privé. »
Au-delà de la crise aiguë qui enflamme les relations entre
l’Egypte et l’Algérie, le match de barrage joué à Khartoum
aura démontré combien les peuples du Maghreb sont plus
unis que ne le laisseraient penser les brouilles politiques. Le
but de la victoire algérienne a été salué dans les villes marocaines par une clameur de joie et un concert de klaxons qui ont
surpris tous les observateurs.
Lire en page 2
Lire en page 23
Algérie : 80 DA - Afrique CFA 1500 FCFA - Belgique 1,9 a - Canada 3,50 $ CAD - France 1,9 a - France OM 2,20 a - Italie 1,90 a - Luxembourg 1,9 a - Maroc 12 DH - Suisse CHF 3,80 - Tunisie 2,3 DT
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ACTUALITé
Les Afriques - N° 99 - 26 novembre au 2 décembre 2009
Entretien avec Amina Benkhadra, ministre marocaine de l’Energie et des Mines
Un mégaprojet de 9 milliards de dollars pour
l’énergie solaire
Des chiffres, des objectifs clairs et des deadlines. Le mégaplan 2020 pour l’installation de 2000 MW d’énergie solaire
au Maroc marque le réveil du Maghreb. Ministre de l’Energie et des Mines, Amina Benkhadra nous livre les détails de
ce projet, appelé, dit-elle, à coopérer avec toutes les initiatives du genre. Y compris Desertec.
Propos recueillis par Adama Wade
Les Afriques : Vous avez annoncé, le 2 novembre, un vaste projet de production d’énergie
solaire, pour un investissement global de
9 milliards de dollars US. Quels en sont les
objectifs stratégiques ?
Amina Benkhadra : Ce projet grandiose
vise, pour 2020, l’installation de 2000 MW
de puissance solaire, répartie sur cinq sites.
Le premier site verra le jour très prochainement, en 2015, avec une capacité installée de
500 MW, à Ouarzazate. Ce projet d’envergure
s’inscrit dans le cadre de la stratégie énergétique nationale, élaborée sous la conduite de Sa
Majesté le Roi, que Dieu l’assiste, qui fait du
développement des énergies renouvelables et
« Grâce à ce projet, notre pays
portera la part d’énergie
renouvelable dans la capacité
installée, de 26% aujourd’hui
(en tenant compte de l’électricité
d’origine hydraulique) à 42%
en 2020. »
du développement durable une priorité nationale. Cette stratégie donne la priorité au
développement des énergies renouvelables,
pour la sécurisation de l’approvisionnement
en énergie dans le souci du développement
durable et de la protection de l’environnement. Grâce à ce projet, notre pays portera
la part d’énergie renouvelable, dans la capacité installée, de 26% aujourd’hui (en tenant
compte de l’électricité d’origine hydraulique)
à 42% en 2020. Ce projet permettra d’éviter
l’émission de 3,7 millions de tonnes de CO2
par an. Ce projet servira également de levier
au développement économique et social (industrialisation, recherche & développement,
formation…) et contribuera fortement au
désenclavement de plusieurs régions. Il permettra au Maroc d’entrer de plain-pied dans
le 21e siècle, par l’accès à des technologies de
pointe et la préservation de l’environnement.
LA : Comment seront structurés les financements de ce projet ? Quand sera-t-il pleinement opérationnel ?
AB : Le projet sera totalement opérationnel en
2020. Le financement est fait dans le cadre d’un
partenariat équilibré entre les secteurs public
et privé. L’Etat marocain y sera représenté à
travers le Fonds Hassan II pour le développement social et économique, la Société d’investissement énergétique et l’Office national
de l’électricité. Les investisseurs étrangers détenteurs de compétences et d’expertise seront
évidemment les bienvenus. Les réalisations se
feront par appels d’offres internationaux.
LA : Ce projet ne vient-ils pas en compétition
avec le programme Desertec ?
AB : Ce projet solaire d’envergure témoigne
d’une volonté politique forte du Maroc d’inscrire son essor économique dans le développement durable. Il contribuera à plus d’intégration régionale. Le Maroc collaborera, bien
entendu, avec toutes les initiatives porteuses,
dont Desertec et la Plan Solaire Méditerranée.
Le projet solaire 2000 MW bénéficiera du soutien d’une agence solaire dédiée, la Moroccan
Agency for Solar Energy, qui assurera la gestion et la coordination de ce projet et qui mènera également des actions pour la promotion
des compétences solaires au Maroc.
LA : Où en est le Ministère marocain de l’éner-
gie par rapport aux opportunités offertes par
le système de crédit carbone ?
AB : Bien que ne faisant pas partie des pays
assujettis à des objectifs chiffrés de réduction
des GES, le Maroc a mis en place des plans
d’atténuation au niveau national. Le projet solaire en est une manifestation emblématique.
Permettant d’éviter l’émission de 3,7 millions
de tonnes de CO2, il représentera un gisement
d’opportunités de valorisation de crédits carbone correspondant. Le Maroc est le deuxième
pays d’Afrique pour les projets concernant les
mécanismes de développement propre, après
l’Afrique du Sud. Depuis 2002, le Maroc a mis
en place une Autorité nationale chargée des
MDP. Son rôle est de délivrer la confirmation
de la contribution au développement durable
des projets proposés. 55 projets MDP, totalisant un potentiel de réduction des émissions
de plus de 6 millions de tonnes d’équivalents
CO2, sont enregistrés. Ils concernent, pour l’essentiel, des projets de production d’énergie à
partir de sources renouvelables.
LA : Comment expliquezvous cette sensibilité précoce du Maroc aux questions
environnementales ?
AB : Tout d’abord, je voudrais
souligner l’engagement très fort
de Sa Majesté le Roi, que Dieu
l’assiste, dans la problématique
majeure de l’environnement. Le
Souverain a, à plusieurs occasions, demandé le renforcement
de la préoccupation environnementale dans tous les secteurs et
projets ; il a tout récemment appelé, dans le Discours du Trône
du 30 juillet 2009, à la préparation, par le gouvernement, d’une
Charte nationale de l’environnement et du développement durable. Cette charte a pour objectifs
la prise de conscience écologique
collective, le changement des
comportements, le fort engagement de tous les acteurs dans la
sauvegarde de la biodiversité et
de la qualité du patrimoine naturel et, enfin, l’amélioration du
cadre de vie et des conditions sanitaires. Elle sera lancée lors des
Journées de la Terre, qu’abritera
le Maroc en avril 2010. Elle viendra renforcer un contexte déjà
amorcé de préoccupations environnementales, puisque le Maroc
a déjà promulgué cinq lois (eau,
air, déchets, études d’impact,
énergies renouvelables), sept décrets et neuf normes relatifs à la
protection de l’environnement.
Par ailleurs, Sa Majesté le Roi, que
Dieu l’assiste, a donné ses hautes
instructions pour activer l’arsenal juridique ; plusieurs textes
sur le littoral, les aires protégées,
le sol, sont en cours de préparation. Des mécanismes financiers
ont été mis en place pour accompagner les projets et plans nationaux d’assainissement liquide,
de gestion des déchets et de protection de l’air. Parallèlement, la
Fondation Mohamed VI pour
l’environnement, présidée par
SAR la Princesse Lalla Hasna,
déploie, depuis dix ans, d’importants programmes, notamment
pour les plages propres et la préservation de la
biodiversité. Tout ceci s’inscrit dans le cadre de
la vision royale éclairée de prendre en compte
la préoccupation environnementale dans toutes les stratégies de développement.
LA : Quelles sont les grandes exigences du Maroc en prévision du sommet de
Copenhague sur le climat ?
AB : Le Maroc est, à l’instar de l’ensemble des
pays africains, touché par les effets du réchauffement climatique, par l’aridité grandissante
du climat, par les manifestations climatiques,
désastreuses, par la raréfaction de l’eau. Ce
changement climatique a été accéléré par le
développement des pays industrialisés, par leur
consommation d’énergie et leurs émissions de
GES sans cesse grandissantes. Face à cette situation, le Maroc a élaboré un plan national de
lutte contre les changements climatiques avec
des programmes d’atténuation (énergie, transport, industrie…) et des programmes d’adaptation (eau, agriculture, forêts, biodiversité…). Il
serait également juste que les pays industrialisés
assument leur responsabilité historique dans
l’accélération du changement climatique.
Nous devrons repartir de Copenhague avec des
engagements forts de réduction des GES de
la part des pays industrialisés. Les pays industrialisés devront aider de façon significative les
pays en développement dans la mise en place
de mécanismes d’adaptation dans des secteurs
aussi cruciaux que l’eau, l’agriculture, l’énergie
ou la préservation des forêts. L’Accord climatique devrait préciser les mécanismes permettant aux pays en développement d’accéder à
une nouvelle économie verte, à faible teneur en
carbone, focalisée, notamment, sur les énergies
renouvelables et l’efficacité énergétique. Le nouvel Accord climatique devrait refléter, à travers
ses dispositions, une cohérence entre l’objectif
universel de réduire le réchauffement climatique (grâce à des engagements chiffrés des pays
développés) et l’objectif des pays en développement de bénéficier du transfert de technologie,
de l’assistance financière et du renforcement
des capacités susceptibles de leur permettre de
s’adapter aux changements climatiques.
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Finance
Finance
Banques
En bref -
Cameroun : l’Etat aidera
la Commercial Bank of
Cameroon
L’Etat mettra à la disposition de la Commercial BankCameroon (CBC), placée sous administration provisoire
par la Commission bancaire d’Afrique centrale (COBAC),
une aide financière pour sa restructuration. Selon le ministre des Finances Essimi Menye : « Dans les prochaines
semaines, nous allons mettre à la disposition de cette institution une enveloppe financière pour l’aider à refinancer les
fonds propres, moyennant un plan de restructuration qui est
en préparation. » « Cette enveloppe de l’Etat sera fonction de
ce que le plan de restructuration nous aura soumis. Si le plan
de restructuration a besoin de 5 milliards, nous allons donner
ces 5 milliards » a-t-il dit, en précisant qu’il n’est « pas question de nationaliser la CBC ».
Cameroun : réhabilitation
judiciaire d’Amity Bank
La Cour commune d’arbitrage de
la Communauté économique et
monétaire de l’Afrique centrale
(CEMAC), basée à N’Djamena
au Tchad, a réhabilité Amity
Bank Cameroon et a désavoué la
Commission bancaire de l’Afrique
centrale (COBAC), qui l’avait placée sous administration provisoire avant de la céder en mai
dernier à la banque ivoirienne Atlantique Banque. La Cour
arbitrale frappe ainsi de nullité le protocole d’accord, signé
le 10 janvier 2008, entre la COBAC et Atlantique Bank. La
décision, notifiée à la BEAC et à la COBAC, prend effet dès
sa publication.
Banques
Les chiffres du paysage bancaire
de l’UMOA
Selon le rapport 2009 de la
Commission bancaire de l’Union
monétaire
ouest-africaine
(UMOA), la zone comprend 33
grandes banques avec un total du
bilan supérieur à 100 milliards
FCFA, 22 banques moyennes pour
un total du bilan compris entre 50
milliards et 100 milliards FCFA et
61 établissements, parmi lesquels
41 banques, de petite taille, dont
le total bilan reste inférieur à 50
milliards FCFA. Les grandes banques détiennent 74,5% des actifs de
l’Union et couvrent 64,6% du réseau d’agences, 69,7% des comptes
bancaires et 63,6% des effectifs. Sur
les 97 banques en activités, 77 sont
des établissements généralistes, 20
sont spécialisées dans le financement de l’agriculture (4), de l’habitat (6) et de la microfinance (10).
Cote d’Ivoire : Laurent Gbagbo
critique la frilosité des banques
Le président ivoirien Laurent
Gbagbo a critiqué, à l’occasion
de l’inauguration d’une usine, le
comportement du système bancaire se son pays. Il a regretté le
peu d’engagement des banques
locales à soutenir l’investissement
dans la création d’entreprises
pour la transformation des matières premières locales « Le problème, ce sont les banques, qui ont
une mentalité frileuse. Il faut rendre certaines banques liquides pour
qu’elles accompagnent tous ceux
qui veulent entreprendre ». Scandale de la BEAC : 139 bénéficiaires identifiés
139 personnes impliquées dans
les malversations au sein de la
Banque des Etats d’Afrique centrale (BEAC) auraient été identifiées par les enquêtes déclenchées à
la suite du scandale financier, dont
le préjudice dépasserait les 16 milliards de francs CFA. Les détournements se sont fait essentiellement
sur les frais de fonctionnement du
Bureau extérieur de Paris (BEP) et
sur le règlement des factures pour
le compte de la BEAC.
Rwanda : les nouvelles exigences
du marché
L’action de la Kenya Commercial
Bank (KCB) s’est appréciée à
la Bourse de Kigali, suivant en
cela la tendance du marché à
Nairobi. Cette évolution satisfait
grandement les dirigeants de la
Bourse rwandaise, pour lesquels
l’amorce de transactions connectées aux marchés est un très
bon signe. Ainsi Pierre Celestin
Rwabukumba, directeur des opérations du Conseil consultatif des
marchés de capitaux (CMAC),
s’est félicité de cet état de choses
qui traduit effectivement, selon
les analystes, une bonne circulation de l’information et une plus
grande réactivité des investisseurs.
La nécessité d’offrir une qualité de
service en ligne avec les nouvelles
exigences des entreprises impose
des adaptations parfois douloureuses à des banques obligées
de revoir leur business model. La
Banque de Kigali a ainsi entrepris
une restructuration de ses services
opérationnels et a décidé de licencier 55 employés, dont les niveaux
de formation ont été jugés trop
élémentaires. La Banque recrute
des profils différents, à même de
soutenir l’effort de diversification
entrepris dans un contexte de plus
grande concurrence et de sophistication croissante des acteurs.
Tanzanie : trois banques au
premier plan
Trois établissements se taillent la
part du lion sur le marché bancaire tanzanien, en contrôlant
pratiquement la moitié des actifs
totaux, du crédit et des dépôts.
Ces trois banques, CRDB Bank,
National Microfinance Bank et
NBC Bank Limited cumulent
41% du total du capital des banques du pays. CRDB Bank est le
leader incontesté, avec 17% des
actifs totaux, 19% des dépôts et
14% du capital du secteur. Les
deux premières banques, CRDB
et NMB trustent, au troisième
trimestre de l’exercice en cours,
3,589 milliards de shillings en termes d’actifs, après avoir annoncé
la semaine dernière que leurs actifs avaient atteint respectivement
1,859 milliard et 1,729 milliard
de shillings. Cette domination
est jugée excessive par certains
économistes, qui considèrent que
cette situation n’est pas très saine
d’autant que ces banques sont
majoritairement détenues par des
intérêts étrangers.
Ouganda : UDB insuffisance de
moyens
Les performances de la Banque
de Développement de l’Ouganda
(UDB) ne sont pas au niveau des
attentes en raison de la faiblesse
de ses ressources, a admis la semaine dernière James Kahoza, le
président de la banque, au cours
du premier atelier sur la gouvernance d’entreprise, organisé
à Kampala par l’UDB. Dans un
appel aux investisseurs et aux
autorités, James Kahoza a clairement déploré l’insuffisance du capital de la banque, qui est l’un des
principaux financeurs de projets
de PME du pays. UDB, fondée en
1972, est l’une des plus anciennes
banques ougandaises impliquées
dans les financements à long
terme. Le président de la banque
a également admis qu’UDB traversait une période de restructuration, qui l’obligeait à restreindre
son portefeuille. La valeur totale
des actifs de l’UDB est de l’ordre
de 30 millions de dollars.
Finances
publiques
Algérie : blanc-seing préalable du fisc pour les transferts
des bénéfices des entreprises
étrangères
Les transferts de bénéfices des entreprises étrangères nécessiteront
le blanc-seing préalable du fisc.
L’arrêté d’application relatif aux
transferts de bénéfices, tels que
prévus par la loi des Finances pour
2009, vient d’être publié par le
Journal officiel du 28 octobre 2009.
Il précise que les transferts de
fonds à destination de l’étranger
sont constitués par « les paiements
et les virements de fonds, y compris
le rapatriement des revenus des
capitaux », « les remboursements,
les produits de cession, de désinvestissement ou de liquidation », « les
redevances, les intérêts et les dividendes ». Qu’ils émanent de sociétés où de personnes physiques, ces
transferts sont désormais soumis à
autorisation préalable
Tanzanie : Liyumba n’avait
pas le pouvoir d’autoriser des
paiements
Le procès de l’ancien directeur
du personnel et de l’administration de la Banque de Tanzanie
(BoT, Banque centrale), Amatus
Liyumba a débuté. Les juges de la
Cour de Kisutu, à Dar Es Salam,
poursuivent les audiences de témoins pour essayer de situer le
degré exact de responsabilité de
cet ancien cadre, accusé d’avoir
fait subir d’énormes pertes à
l’institut d’émission dans la réalisation de son siège. Le coût du
projet de construction était passé
de 73 millions de dollars à près de
358 millions de dollars. Les magistrats ont ainsi entendu Julius
Angelo, directeur des finances de
BoT, qui a confirmé que seul le
gouverneur avait le pouvoir d’ordonner les paiements afférents à
la réalisation du projet des Tours
Jumelles. Le directeur des finances a dédouané son ancien collègue, en précisant que les décaissements étaient transmis par le
chef de projet au cabinet du gouverneur, via la direction administrative. Julius Angelo a également
confirmé que l’ancien gouverneur
décédé, Daudi Balali, était le seul
à pouvoir signer les ordres de
règlements. Les audiences sont
pour le moment suspendues, en
attendant le retour d’un témoin,
hospitalisé à Nairobi.
Les Afriques - N° 99 - 26 novembre au 2 décembre 2009
Zimbabwe : premier retrait de
licence par RBZ
Reserve Bank of Zimbabwe (RBZ,
Banque centrale) vient de révoquer la licence de Legend Asset
Management (LAM) en raison de
la non-conformité de cette dernière aux dispositions relatives
au capital minimal des banques
et établissements financiers. LAM
n’a pas pu réunir le capital minimal de 250 000 dollars exigé pour
les sociétés financières. LAM est
ainsi la première victime de l’application de la nouvelle réglementation de la RBZ, qui indique par
ailleurs que 23 des 26 banques du
pays ont satisfaits au minimum
réglementaire avant la date fatidique du 31 octobre. Gideon Gono,
le très controversé gouverneur
de RBZ, a annoncé que les trois
banques restantes – CFX, ZABG
et NDH – ayant soumis des plans
de recapitalisation bénéficieraient
d’un sursis, dont il n’a pas fixé
l’échéance.
Botswana : le sort des fonds non
réclamés
La Banque du Botswana (BoB,
Banque centrale) annonce que le
montant des fonds non réclamés
auprès des banques locales est de
l’ordre de 9,4 millions de pulas,
qui sont répartis sur environ quatre mille comptes bancaires inactifs depuis au moins dix années. A
la fin de cette période, ces fonds
seront transférés à la Banque centrale, qui en fera une liste publique
et les conservera cinq années supplémentaires, avant de les verser
dans un compte spécial administré par la Haute Cour de Justice.
Les déposants ou les ayants-droits
peuvent réclamer leurs avoirs tout
au long cette procédure.
Nigéria : La détermination du
gouverneur de la BCN
Le Haut commissaire (ambassadeur) britannique auprès du
Nigéria, Bob Dewar, a réaffirmé le
soutien du gouvernement de son
pays aux réformes menées par le
gouverneur de la Banque centrale
du Nigéria (BCN), Sanussi Lamido.
Le Haut commissaire a notamment
déclaré que, sans l’action énergique
du gouverneur, la situation aurait
atteint des degrés insupportables.
Ce soutien public intervient au
moment ou Sanussi Lamido multiplie les déclarations sur sa détermination à poursuivre le nettoyage
des écuries d’Augias bancaires.
Le gouverneur a ainsi, lors d’une
conférence samedi dernier, révélé
que près de 60 commerces à Dubaï
avaient été identifiés comme appartenant à un ancien président de
banque limogé. La BCN entend non
seulement rapatrier les fonds placés
illicitement à l’étranger, mais, avec
l’aide de la communauté internationale, récupérer en plus les biens
acquis avec les fonds détournés par
des banquiers indélicats.
SFI : 40 millions de dollars pour
soutenir les PME dans les pays
d’Afrique centrale
La Société financière internationale (SFI), une filière de la Banque
mondiale, a accordé un prêt de
40 millions de dollars américains,
étalé sur cinq ans, aux pays de
l’Afrique centrale pour soutenir
les petites et moyennes entreprises de la région. « Par ce prêt, la
SFI participe au développement
des marchés financiers et apporte
son soutien au financement à long
terme des entreprises locales en utilisant la monnaie du pays », indique un communiqué de la Banque
mondiale. Selon la Banque, le prêt,
qui sera enregistré à la Bourse régionale des valeurs, sera dispensé
d’impôts à l’intérieur des six pays
membres du bloc régional composé du Cameroun, de la République
centrafricaine, du Congo, du
Gabon, du Tchad et de la Guinée
Equatoriale. Finances publiques
Accord de cofinancement
BID-FIDA de 1,5 milliard
de dollars
Le Fonds international de développement agricole (FIDA)
et la Banque islamique de développement (BID) ont signé
un accord-cadre de cofinancement de 1,5 milliard de dollars,
pour renforcer leur soutien, qui dure depuis 30 ans, aux personnes les plus pauvres des pays membres des deux institutions. Le président de la BID, Ahmad Mohamed Ali, et le président du FIDA, Kanayo F. Nwanze, ont conclu cet accord à
Rome, à la veille du Sommet mondial sur la sécurité alimentaire, qui s’est tenu du 16 au 18 novembre. Les deux institutions vont financer ensemble des projets prioritaires dans la
plupart des 52 pays membres au cours de leurs programmes
respectifs de prêts, étalés sur trois ans (2010-2012).
Angola : rating ou non ?
L’Angola a annoncé, le 13 novembre, que
l’émission obligataire de 4 milliards de dollars destinée à financer des projets d’infrastructures, qui doit être lancée en deux tranches en décembre 2009 et juin 2010, sera
mise sur le marché sans rating préalable.
Le vice-ministre des Finances, Manuel da Cruz Neto, s’est
dit préoccupé par ce fait, en soulignant qu’il ne savait quel
serait le niveau de coupon – taux d’intérêt pour les obligations – qui sera attendu par le marché. Les experts estiment
que sans rating de l’une des trois principales agences de
notation – Moody’s, Standard & Poor’s et Fitch – l’Angola devra payer le taux le plus élevé jamais atteint par une
émission de ce type pour un pays d’Afrique subsaharienne.
Selon des banquiers, l’Angola devrait en effet offrir une rémunération de 9 à 9,5% pour attirer les investisseurs.
Le centre Afritac West 2 du FMI
installé au Ghana
Le département Afrique du Fonds
monétaire international (FMI) a
choisi le Ghana pour abriter son
second centre régional d’assistance
technique en Afrique de l’Ouest
(AFRITAC West 2), a annoncé
Antoinette Sayeh, directrice du
département Afrique du FMI, lors
d’une visite à Accra. Depuis 1993,
le FMI a créé au total 7 centres régionaux d’assistance technique en
Afrique (Tanzanie, Mali et Gabon),
dans le Pacifique (Fiji), aux
Caraïbes (La Barbade), au MoyenOrient (Liban) et en Amérique
latine (Guatemala). L’institution
a l’intention de créer deux autres
centres en Afrique avant fin 2010.
AFRITAC West 2 couvrira six pays
de l’Afrique, de l’Ouest : Cap-Vert,
Gambie, Ghana, Nigeria, Liberia et
Sierra Leone.
Maurice : la Banque centrale
achète deux tonnes d’or au FMI
Le Fonds monétaire international (FMI) a vendu deux tonnes
d’or à la Banque centrale de l’île
Maurice, moins de deux semaines
après avoir annoncé la cession de
200 tonnes de ce métal précieux
à l’Inde. Ces ventes, alors que les
cours de l’or atteignent des sommets, ont pour but de renforcer
les finances du FMI, de manière
à lui permettre de prêter davantage aux pays qui ont besoin de
son aide. La transaction avec l’île
Maurice a été menée sur la base
des prix du marché le 11 novembre, et a rapporté au Fonds « un
produit équivalent à 71,7 millions
de dollars » indique le FMI dans
un communiqué.
Cameroun : prêt de 5 milliards
FCFA d’un fonds koweïtien
Le Fonds koweïtien pour le développement économique arabe
(FKDEA) a accordé un prêt de 5
milliards de FCFA au Cameroun
pour la construction d’infrastructures de communication. Le crédit
est remboursable dans vingt ans
avec possibilité d’un rééchelonnement pour un taux d’intérêt
de 1,5%. Il servira en priorité au
bitumage de la route SangmélimaDjoum au Sud, sur une distance de
103 kilomètres, dont le coût global
est de 59 milliards FCFA. Le projet
bénéficie également de l’appui de
la Banque islamique du développement (BID), de la Banque arabe
pour le développement économique de l’Afrique (BADEA), du
Fonds de l’OPEP pour le développement international (OFID) et
du Fonds saoudien pour le développement (FSD).
Malawi : emprunt de 50 millions $ pour payer la facture de
combustible
Le Malawi a emprunté près de 2
milliards de dollars MK (50 millions USD) auprès de la Banque
de la Zone commerciale préférentielle (PTA), une banque régionale commerciale et financière, pour
5
ACTUALITé
Les Afriques - N° 99 - 26 novembre au 2 décembre 2009
Mo Ibrahim : « Il faut de l’équité
dans la gestion du climat »
Le président de la fondation qui porte son nom, dédiée à la promotion de la bonne gouvernance en
Afrique, interpelle la communauté internationale à propos du changement climatique et d’une justice
à rendre aux pays en développement.
Les Afriques : Le prix Mo Ibrahim pour la gouvernance n’a
pas été attribué cette année. Est-ce que cela ne vous conduit
pas à envisager d’autres formes de promotion de la gouvernance ? Par exemple, en récompensant les Organisations
non gouvernementales ou encore les médias engagés dans le
même combat.
Mo Ibrahim : Notre fondation ne reçoit de subvention financière d’aucune sorte. De par la nature de notre travail, nous ne
pouvons accepter de donations qui viendraient, par exemple,
« L’air nous appartient à tous. Il faut
un système équitable qui permette
de compenser le tort fait à ceux qui
consomment moins. »
du monde des affaires ou de toute autre catégorie. Nous avons
donc des moyens limités et nous devons nous concentrer sur
deux ou trois projets clefs. Cela a aussi l’avantage de laisser de
la place à d’autres fondations, d’autres acteurs pour venir tra-
vailler dans le même domaine de la gouvernance. Nous n’avons
jamais prétendu être le seul joueur du jeu. Nous essayons de
faire ce que nous pouvons, avec nos ressources, et invitons tous
ces gens merveilleux, les artistes, les fondations, la société civile,
à travailler avec nous dans la complémentarité, pour faire ce
qui doit être fait.
LA : Malgré la non-attribution du prix, vous avez organisé
une soirée...
MI : Cela n’a pas été une simple soirée de distraction. Cela a
été une récréation engagée, avec des artistes engagés. Angélique
Kidjo, Youssou Ndour, cet ancien enfant-soldat. J’ai été heureux
de dépenser de l’argent pour promouvoir ainsi, d’une certaine
manière, la bonne gouvernance. Vous savez, ce que nous faisons, nous n’en attendons aucun prix, aucune récompense, ni
l’approbation de personne. Nous le faisons parce que nous estimons devoir le faire.
LA : Dans la perspective de la rencontre de Copenhague, un
panel a été consacré au changement climatique. Vous y avez
Gala et forum
Le président tanzanien, Jakaya Mrisho
Kikwete, Mo Ibrahim, Georges Soros, Salim
Ahmed Salim et Mary Robinson sont entrés
dans la danse.
Même en l’absence d’un lauréat, la
Fondation a su mobiliser des artistes et
des intellectuels, pour une soirée le 15
novembre et un forum, le 16.
La soirée, présentée avec une maîtrise
des sujets d’actualité étonnante de la
part d’Angélique Kidjo, a commencé
avec Emmanuel Jal. Un ex-enfant sol-
dat. Il n’aurait jamais dû se retrouver sur
une scène pour chanter dans un style
incomparable, avec des mots très forts,
très sincères. Enlevé à six ans à sa famille pour être enrôlé de force par les
rebelles, il n’a pu échapper à son destin qu’à treize ans, par la grâce d’une
humanitaire britannique, aujourd’hui
décédée. Son hommage à son sauveur a fait verser quelques larmes. Lui
a succédé sur scène Lady JayDee, belle
jeune fille, « première chanteuse de R&B
d’Afrique de l’Est ». Son style porte la
foi du gospel qu’elle chantait à l’église.
Le troisième artiste est cité parmi les
100 personnalités les plus influentes du
monde, selon Time Magazine. Youssou
Ndour. Avec Angélique Kidjo, il a réussi
à faire danser le président tanzanien
Jakaya Mrisho Kikwete, Mo Ibrahim,
Georges Soros, Salim Ahmed Salim,
Mary Robinson…
Le 16 novembre, un forum de discussion, animé par des sommités, a abordé trois questions essentielles pour le
continent. Sur le changement et la jus-
tice climatiques, ont disserté l’ancien
président botswanais, lauréat du prix
Ibrahim, Mestus Mogae, également
représentant du secrétaire général
de l’ONU pour le climat, l’ancienne
présidente irlandaise, Mary Robinson,
Mme Katherine Sierra, vice-présidente
de la Banque mondiale et le professeur Pius Yanda, de l’université de
Dar-es-Salaam. Sur l’agriculture et la
sécurité alimentaire africaines, ont débattu le professeur Gordon Conway,
de Imperial univesity, Donald Kaberuka
de la BAD, Dr Moise Mensah d’Alliance pour une révolution verte en Afrique
et Pr Rudy Rabbinge, de l’Université de
Wageningen des Pays-Bas. Sur l’intégration économique, Abdulie Janneh,
secrétaire général de la CEA, les secrétaires généraux de la Communauté
de l’Afrique de l’Est, Juma Mwapachu,
et de la SADC, Augusto Tomaz
Salomao, Benno Ndulu de la Banque
centrale de Tanzanie et Dr Joseph
Sinde Wanoba, ancien Premier ministre de la Tanzanie.
Valeurs africaines
Ali Bongo et le Prince Charles s’engagent
pour la forêt
Le président Ali Bongo s’est engagé aux côtés du
prince Charles dans le programme PRP (Prince
Rainforest Project), dont l’objectif est de réduire
la déforestation de 25% par an. Un tel rythme permettrait,
en cinq ans, d’éviter une pollution équivalente à l’émission
annuelle de CO2 par les USA.
Kenya : Uhuru Kenyatta s’endette pour
construire des routes
La seconde émission obligataire kenyane, destinée
à financer les projets d’infrastructures, connaît
un succès auprès des investisseurs. D’une valeur
de 249,16 millions $ (18 milliards de shillings), l’opération a
été réalisée majoritairement au niveau du marché intérieur.
Le ministre des Finances compte lever 109 milliards, sur la
période 2009-2010.
Afrique du Sud : Sasol se met au vert
L’opérateur sud-africain a investi 100 millions de
rands dans les énergies propres. Objectif, réduire
ses émissions en CO2 de 760 000 tonnes par an.
Il s’agit là de l’illustration de la stratégie du PDG
de la compagnie, Pieter Cox, qui mise sur l’innovation et la
diversification.
Abba Abacha privé de son héritage
Accusé de participation à une organisation criminelle, Abba Abacha, fils de l’ancien chef d’Etat
nigérian Sani Abacha, voit les foudres de la justice
s’abattre sur son héritage. Un juge d’instruction
suisse a ordonné la confiscation de 350 millions de dollars
au Luxembourg et aux Bahamas, appartenant au clan du défunt dictateur.
Pierre Péan relaxé, mais…
La Cour d’appel de Paris a relaxé l’écrivain Pierre
Péan, poursuivi pour diffamation raciale à la suite
de la publication de son ouvrage Noires fureurs,
blancs menteurs, sur le génocide rwandais de 1994.
SOS Racisme a aussitôt décidé de se pourvoir en cassation.
RCA : Patassé persiste et signe
Il veut être candidat. Mais, l’ex-président centrafricain Ange-Félix Patassé, rentré après six ans
d’exil, doit d’abord, comme l’a rappelé le président
François Bozizé, être investi par son parti. Celui-ci
a déjà opté pour Martin Ziguélé, plus en phase avec l’air du
temps, dit-on dans les salons cossus de Bangui.
« Cela a été une récréation engagée, avec des artistes engagés. »
proposé la commercialisation du carbone, de sorte que les
hommes qui en consomment moins aient la possibilité de
vendre leur part non consommée.
MI : Quelque chose est en train de changer. Il y a un an, beaucoup
de personnes, y compris des leaders, n’étaient pas très concernées
par le changement climatique. Maintenant, la sensibilité au sujet
s’est développée et Copenhague est le début d’un processus. Le
problème est que nous avons affaire à une ressource de plus en
plus rare, pour de plus en plus de besoins. Nous devons avoir
une franche discussion avec nos partenaires des pays développés, parce que ces émissions de carbone, nous n’en sommes pas
responsables et nous en souffrons. C’est un bon cas juridique.
Toute notre émission fait 3%. Combien avons-nous de voitures,
de réfrigérateurs, de machines à laver, de climatiseurs ? Ce sont
eux qui ont trois à quatre voitures, trois à quatre réfrigérateurs,
des maisons immenses avec du chauffage, des climatiseurs. Les
choses ne peuvent pas continuer ainsi. L’air nous appartient à
tous. Il faut un système équitable qui permette de compenser le
tort fait à ceux qui consomment moins.
CES
Ghota ou
ghetto ?
Adama Wade, Casablanca
Il voulait emprunter 45 euros. Aucune banque n’a voulu
prendre ce risque sans garantie. Ainsi débute l’histoire de
Malamine Koné, il y a dix ans. Aujourd’hui, à la tête d’un
empire, première marque de sport en France, l’homme
sillonne son Mali natal et toute l’Afrique pour distiller la
bonne parole. On aurait voulu voir au sein de la diaspora
africaine des milliers de Malamine Koné. Mais, c’est connu,
la « panthère » malienne est une exception heureuse dans
une diaspora pétrie de talents et qui s’ennuie trop souvent
entre « CRAN », « Ghota » et « Ghetto ». Face aux nombreuses discriminations réelles ou supposées, le communautarisme est-il la panacée ? C’est une question perpétuelle
pour qui parcourt le livre Ghota noir de France. N’est-ce pas,
comme dirait l’autre, du « racisme à l’envers » que de regrouper différents talents sur la seule base de leur couleur
noire ? C’est la question qui fut posée à Mobutu, du temps
où il voulait créer une Ligue des Etats noirs en opposition à
la ligue arabe. Une question d’actualité. Que n’a-t-on pas dit
à propos d’une des formations de l’extrême droite anglaise
qui posait comme unique condition d’adhésion la blancheur
de la peau ? Les auteurs de Ghota noirs disent pourtant inscrire leur credo dans les valeurs démocratico-républicaines.
L’objectif est donc de rendre hommage aux Noirs ? De les
affranchir de l’esclavage mental ? Il nous semble que l’engagement de Malamine Koné est beaucoup plus efficace pour
l’Afrique. C’est en rejetant le communautarisme et la victimisation systématique que nous comblerons notre retard.
Créer des réseaux de solidarité pour aider les jeunes africains à investir et à mettre en valeur leurs talents, voilà ce qui
aidera l’Afrique à relever la tête. Le réveil chinois s’est fait
dans l’atelier et dans les champs. Idem pour la révolution
verte en Inde ou la poussée économique malaisienne, initiée par son Premier ministre Mahatir, ou encore le miracle
japonais. Dans toutes ces contrées, on apprend que le développement résulte du brassage des idées, des capitaux et du
sang, et non de l’enfermement dans le ghetto.
6
Finance
Banques et Assurances
Poste Maroc partout, toujours
plus pour vous !
Les Afriques - N° 99 - 26 novembre au 2 décembre 2009
Assurances : la RD Congo
dernière de la classe
En bref -
Le chiffre d’affaires des assurances en RDC est inférieur à celui du Gabon, qui compte 45 fois
moins de population.
payer sa facture de combustible.
Le Malawi a connu des pénuries de combustibles à travers le
territoire national, particulièrement de diesel.
Maurice : 50 millions de $ de
la Banque mondiale pour la
« transition »
La Banque mondiale a décidé
d’accorder un prêt de 50 millions de dollars à l’île Maurice.
L’assistance financière vise à soutenir le programme de réforme
économique engagé par le gouvernement mauricien, depuis
2006, dans le sillage du triple choc
constitué par la baisse du prix
du sucre de 36%, l’érosion des
préférences commerciales pour
le textile et la flambée du cours
mondial du pétrole. Constantine
Chikosi, représentant résident de
la Banque mondiale à Maurice,
souligne que l’assistance financière de la BM vise également à
assurer « la transition d’une économie de bas salaires et de faible
compétence, basée sur l’exportation
de sucre et d’habillement, à une
économie innovatrice basée sur la
connaissance et les services ».
Mauritanie : l’ancien vice-gouverneur de la Banque centrale
arrêté
MohamedOuldOumarou,ancien
gouverneur adjoint de la Banque
centrale de Mauritanie (BCM) a
été arrêté par la police chargée de
la répression des crimes économiques. L’interpellation de Ould
Oumarou intervient dans le cadre d’une enquête impliquant
l’ancien gouverneur de l’institution d’émission de la Mauritanie,
Sid’ El Moctar Ould Nagi, qui a
été placé en garde à vue. Plusieurs
banquiers et hommes d’affaires
du pays ont été entendus dans le
cadre d’une affaire de placement
de fonds dans leurs différents
établissements, qui remonte aux
années 2001-2002.
Centrafrique : les Saoudiens
rééchelonnent une dette de
7 milliards FCFA
Le Fonds saoudien pour le développement a accordé à la
République centrafricaine un rééchelonnement, sur 40 ans, de sa
dette de 7 milliards de FCFA. La
convention de rééchelonnement a
été signée à Bangui par le directeur
général adjoint du Fonds saoudien,
Abdurahman A. Aloraini, et le ministre centrafricain des Finances et
du Budget, Albert Besse. « La dette
centrafricaine, d’une valeur de 7
milliards de FCFA, a été échelonnée
sur 40 ans, avec un de délai de grâce
de 16 ans, le temps que l’économie
centrafricaine se consolide avant de
commencer le remboursement »,
a indiqué M. Besse. Selon lui, le
rééchelonnement va permettre au
Fonds saoudien pour le développement d’engager de nouveaux
investissements en Centrafrique,
afin d’appuyer les projets de développement dans le cadre du
Document stratégique de réduction de la pauvreté (DSRP).
Editeur : Les Afriques Edition et Communication SA. Genève.
Administrateurs : Abderrazzak Sitail (Président), François-Eric Perquel,
Dominique Flaux (Adm. délégué, directeur de la publication), Adama
Wade (Directeur de la rédaction). Comité des fondateurs : Philippe
Séchaud (Président). Editeur partenaire : Interface Media Sarl, 18 place
Ahmed Zabana – 4 à Alger.
Directeur de la rédaction et rédacteur en chef Finance : Adama Wade
(Casablanca). Rédacteur en chef Economie et politique : Ihsane El Kadi
(Alger). Rédacteur en chef Gestion publique et coopération : Chérif
Elvalide Seye (Dakar). Rédaction : Louis S. Amédé (Abidjan), Charles
Bambara (Londres), Mohamed Baba Fall (Casablanca), Said Djaafer
(Alger), Amadou Fall (Dakar), Walid Kéfi (Tunis).
Ont également participé à ce numéro : Olivier Tovor (Lomé), Achille
Mbog Pibasso (Douala), Bénédicte Châtel, (Paris), Fayçal Métaoui (Alger),
Hance Gueye (Dakar), Zohir Bouzid (Alger), Ghania Cherif (Alger).
Avec la collaboration de Thierry Téné, directeur A2D Conseil (Lille),
d’African Investor - AI40 (Londres), de S&P MorningStar (Paris) et de
CommodAfrica (Paris).
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Jeannine Mabunda.
Le marché national des assurances de la République démocratique du Congo, 3e pays d’Afrique subsaharienne par la
population, avec 65,7 millions d’habitants, et 2e par la superficie, avec 2,3 millions de km2, n’occupait en 2007 que le
7e rang sur dix-sept pays francophones subsahariens.
Très loin derrière la Côte d’Ivoire, qui domine le marché avec
88,6 milliards FCFA (135 millions d’euros) hors assurancevie, qui, pourtant, ne comptait en 2007 que 18 millions d’habitants. Le Cameroun qui la talonnait, avait une population
similaire. Le Sénégal, 3e avec 87 millions d’euros, ne comptait
que 12,5 millions habitants. Même le Gabon, 82,7 millions
d’euros pour 1,45 million d’habitants et le Bénin, 29 millions
d’euros pour 8 millions de personnes, précèdent la RDC, qui
peine à réunir un chiffre d’affaires annuel de 26,6 millions.
Rapporté à la population, la RDC est donc bien le dernier
de la classe en Afrique subsaharienne en chiffre d’affaires
d’assurances.
Monopole
Ce n’est pas le seul paradoxe du marché congolais. Il se distingue aussi par le monopole exercé par la SONAS, la Société
nationale des assurances, entreprise publique, depuis 1967.
Un monopole qu’elle défend malgré ses piètres performances. Ainsi, la signature par le ministre de l’Economie et des
Finances, le 8 janvier dernier, de l’arrêté n° 002/CAB/MIN/
FINANCES/2008, portant acceptation en qualité d’agent général de NSIA Congo Assurances, avait abouti à une levée de
boucliers. Le ministre avait été accusé de vouloir favoriser la
fuite des capitaux vers Brazzaville. La SONAS, quant à elle,
lui avait adressé un courrier lui rappelant « le cadre légal très
strict qui lui octroie le monopole des assurances ».
Outre son très faible chiffre d’affaires, le secteur souffre de
l’instabilité de la direction de la SONAS. Le dernier administrateur directeur général, Herman Mbonyo, a été suspendu
par la ministre du Portefeuille, Mme Jeannine Mabunda, à la
suite d’un rapport d’audit, déposé le 22 août dernier, et qui
aurait conclu, selon le Ministère à « une mauvaise gestion de
la SONAS pour la période sous revue, allant de janvier 2008 à
juillet 2009 ».
La suspension de l’ADG divise les Congolais. Ses partisans
prétendent que la SONAS ne s’est jamais aussi bien portée et
que la ministre elle-même aurait déclaré, à l’issue d’une visite en 2008, « Depuis une dizaine d’années que je travaille pour
l’Etat congolais, je n’ai jamais vu la SONAS réaliser autant
d’exploits ». Ils soutiennent que l’ADG suspendu a conféré
à l’entreprise nationale « une place de choix au niveau de la
FANAF, premier en assurance automobile, troisième en chiffre
d’affaires et sixième en branche transports, dans l’Afrique sub-
Le marché congolais se distingue aussi
par le monopole exercé par la SONAS,
la Société nationale des assurances,
entreprise publique, depuis 1967. Un
monopole qu’elle défend malgré ses
piètres performances.
saharienne ». Malheureusement pour eux, ces chiffres ne sont
pas corroborés par la FANAF, qui place la SONAS au 7e rang
en chiffres d’affaires. Leurs propres chiffres les contredisent.
De janvier 2008 à juillet 2009, la SONAS aurait fait « grimper
les chiffre d’affaires de 14 000 à 68 millions de dollars ». Même
vérifiés, ces chiffres ne feraient pas de la SONAS la troisième.
Même comparés aux chiffres disponibles, qui datent pour
les autres pays de 2007, la RDC ne serait que cinquième.
Aux abonnés absents
Les déboires de la SONAS pourraient remettre en question la tenue, à Kinshasa, de la 34e Assemblée générale de la
Fédération des sociétés d’assurances de droit national africaines, prévue du 7 au 12 février prochain. La FANAF a bien
signé un cahier de charges avec la SONAS et sa délégation
a été reçue par le Premier ministre Adolphe Muzito, mais,
il semble que les interlocuteurs soient tous désormais aux
abonnés absents. Le report serait dommageable à la FANAF,
qui devrait trouver dans l’urgence une solution de remplacement, mais aussi, et peut-être surtout, pour la RDC, qui
n’avait qu’à gagner au contact des autres assureurs africains
qui lui dament le pion sans avoir ses énormes potentialités.
CES
Cameroun : l’Etat au secours
de la CBC
L’Etat a entrepris le sauvetage de la Commercial Bank of Cameroon après son placement sous
administration provisoire par la Commission bancaire de l’Afrique centrale.
Par Hance Guèye
La COBAC a présenté sa décision comme « une mesure de
sauvetage afin d’éviter sa liquidation, car le coût d’une faillite
bancaire est exorbitant en l’absence d’un fonds de garantie actif… et la défaillance d’un établissement de crédit peut mettre
en péril les autres banques par effet de contagion ».
Pour éviter un tel risque, l’Etat va participer au capital de la
L’Etat tient simplement à « assurer la
protection des dépôts des épargnants en
tant qu’autorité monétaire ».
banque à hauteur de 20%, ce qui en ferait le premier actionnaire, devant les 27 qu’elle comptait et dont le plus important
était la société DEG, 15%. Puis venaient Yves Michel Fotso,
14,51%, Victor Fotso, 10,61%, Dawney Ltd, 9,67%, SnacTiard,
8,90%, Daouda Abassi, 7,14%. Toutefois, l’addition des parts
de ses membres confère à la famille Fotso une majorité relative de 25,12%. Cela ne devrait pas pouvoir empêcher l’Etat de
dicter la conduite à suivre.
Le ministre de l’Economie et des Finances, Essimi Menye, s’est
montré très critique envers le président du Conseil d’administration de la CBC, sans jamais le nommer personnellement.
« Nous lui avons donné plus d’un an pour refinancer le capital de
la banque. Mais il n’en a pas été capable. Les fonds de la banque
ont été investis dans les entreprises du groupe, et, aujourd’hui,
ils sont incapables de rembourser. Si l’Etat rentre dans le capital
c’est parce qu’il dispose de ressources suffisantes pour supporter
la CBC, et cette fois, il sera partie prenante parce qu’il faut que la
banque retrouve son ratio prudentiel. » Protection des épargnants
La participation de l’Etat n’est pas encore connue. Elle sera
déterminée par le plan de restructuration de l’administrateur provisoire. Le ministre prévient qu’elle n’excédera pas
20% de l’enveloppe nécessaire à la restructuration. Il se défend aussi de toute volonté de l’Etat de nationaliser la CBC.
Il tient simplement à « assurer la protection des dépôts des
épargnants en tant qu’autorité monétaire ». Le solde des besoins devrait être couvert par les apports des investisseurs
financiers, que devrait rassurer la présence de l’Etat.
Après Amity Bank, l’Etat vient une nouvelle fois au secours
d’une banque. Pour la CBC, les déboires se poursuivent.
Sa filiale tchadienne est déjà passée sous le contrôle de la
COBAC et elle n’a pu ouvrir sa filiale en Guinée équatoriale,
malgré la condamnation de Malabo par la Cour commune
de justice et d’arbitrage de l’OHADA, en mai dernier, à lui
payer environ 76 millions d’euros.
8
Banques et Assurances
BEAC : Philibert
Andzembé blanc
comme neige ?
La Suisse confisque 350 millions $
au fils de Sani Abacha
Apparemment, le gouverneur ne disposait pas des outils techniques nécessaires pour découvrir le pot aux roses.
Philibert Andzembe, gouverneur de la
Banque des Etats de l’Afrique centrale
(BEAC) depuis juillet 2007, endosse-t-il une
responsabilité quelconque dans le détournement des 16,5 milliards de FCFA, opéré
au bureau de Paris ? Le montant représente
environ la moitié des approvisionnements
envoyés au bureau extérieur (36 milliards),
entre janvier 2004 et mars 2009, sans aucun
rapport avec les besoins de la succursale.
Apparemment, Philibert Andzembe ne disposait pas des outils techniques appropriés.
Le dernier, rapport d’enquête, datant du 24
octobre dernier abonde dans ce sens : « A ce
jour, les investigations de la mission de vérification n’ont pas révélé d’implication du gouverneur dans les malversations de la BEAC. »
Cependant, poursuit le rapport, dont Les
Afriques a reçu copie, il est établi que ces
malversations se sont poursuivies jusqu’en
2008, sous le mandat de l’actuel gouverneur « Monsieur Andzembe a reçu et annoté
la lettre de synthèse accompagnant le rapport
du contrôle général de juin 2007 sur le suivi
des recommandations au Bureau extérieur. »
Par ailleurs, il a diligenté une mission de
contrôle comptable, qui a débouché sur des
régularisations sans pièces justificatives.
Une bourde qui a eu pour effet de minimiser
l’écart des soldes bancaires au niveau de la
Les Afriques - N° 99 - 26 novembre au 2 décembre 2009
BNP Paribas et qui révèle par ailleurs les carences du dispositif de contrôle à la BEAC.
BCEAO, une maison bien tenue
A titre d’exemple, la Banque centrale des
Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) dispose d’un contrôle de premier niveau, avec
des centaines de contrôleurs des opérations,
qui surveillent quotidiennement l’activité.
Ce dispositif est complété par un contrôle
de deuxième niveau, avec une vingtaine de
contrôleurs sous la houlette du directeur. Un
autre dispositif de troisième niveau existe,
formé par des commissaires aux comptes
par pays. Or, jusque-là, la BEAC ne disposait
même pas de contrôle de premier niveau.
« Les directions centrales du siège ne font pas
l’objet d’un contrôle adéquat et échappent par
conséquent au devoir de vérification indispensable pour une institution financière de cette
importance », relève le rapport. La BEAC est
manifestement loin des minimas et des standards de contrôle requis pour des établissements de son importance. Dans la nouvelle
configuration qui s’annonce à l’horizon, la
délégation de Paris sera défalquée de la direction des achats. Tous les règlements des fournisseurs se feront depuis le siège par swift.
A.W.
Le juge d’instruction genevois Yves
Aeschlimann, qui s’est déjà distingué récemment à propos du volet suisse de l’Angolagate, a condamné par voie d’ordonnance Abba
Abacha à une peine de prison avec sursis. Le
fils du dictateur nigérian défunt Sani Abacha
a été reconnu coupable de participation à une
organisation criminelle. La justice genevoise
a également ordonné la confiscation de 350
millions de dollars, saisis lors de l’enquête au
Luxembourg et aux Bahamas. Cette condamnation met, en principe, fin au volet suisse de
l’affaire Abacha. La procédure aura duré dix
ans et aura permis de restituer au Nigeria une
partie significative des milliards de dollars que
le général Abacha, décédé en juin 1998, avait
détourné pour lui et ses proches, lorsqu’il était
au pouvoir.
Assurances : la Zurich joue la
carte de la proximité
Présent au Maroc depuis 60 ans, Zurich
Financial Services Group (Zurich) a récemment doublé son nombre d’agences, estimé à
90 actuellement. L’assureur renforce ainsi son
positionnement, en optant pour un service de
proximité et de qualité. Cette offensive, qui
intervient au moment où le mot d’ordre est
plutôt à la prudence, permet à la Zurich de rester sur ses objectifs. Ainsi, « la crise financière
et économique que traverse le monde depuis le
2e semestre 2008 n’a pas eu raison de Zurich
Assurances Maroc » déclare-t-on à la direction
de cette compagnie. Les agrégats financiers en
2008 font apparaître 740,6 millions de dirhams
de primes et un portefeuille de 239 490 clients,
sur un marché des assurances en progression
de 11,8% durant l’année 2008, frôlant 20 milliards de dirhams. La compagnie maintient sa
position de principal assureur de multinationales, de partenaire de nombreuses entreprises
locales et de particuliers exigeants et attentifs
aux services qu’on leur propose.
A propos de la Zurich dans le monde
Zurich Financial Services Group est un prestataire de services financiers dans le domaine de l’assurance, doté d’un réseau mondial de filiales et de bureaux en Amérique
du Nord et en Europe, mais aussi en Asie-
Pacifique, en Amérique latine et en Afrique.
Fondé en 1872, le groupe, dont le siège social est à Zurich, en Suisse, compte environ
60 000 collaborateurs et sert ses clients et
partenaires dans plus de 170 pays.
10
Bourses
Les fonds avec
Fonds Afrique
Name
DWS Invest Africa A2
PSG Alphen Growth A
RMB Value
Old Mutual Umbono RAFI40Tr A
Cadiz Equity Ladder
JPM Africa Eq A (acc)-USD
Kagiso Equity Alpha
Old Mutual Value R
Discovery Equity
ABSA Rand Protector
Cannon Equity
Coronation Top 20 A
Sanlam Value R
Sanlam M-Mgd Inst AggrEqty1 B1
Coris Capital General Equity
Cadiz Mastermind A
Old Mutual High Yield Opp A
Old Mutual Growth R
Sanlam Growth Inst B1
Sanlam General Equity R
RMB Strategic Opportunities R
Coronation Equity R
Old Mutual Top Companies R
Metropolitan High Dividend
Investec Active Quants R
Katzgold Flexible
Swedbank Robur Africa Equity D2
STANLIB Index R
Old Mutual Nam Growth
Prescient Eqty Quant A1
Kagiso Top 40 Tracker
RMB Top 40 Index
Old Mutual Umbono Top 40 A
Anglorand Growth
Sanlam MMI General Equity 1 B1
STANLIB ALSI 40 A
Dynamic Wealth Value
Community Growth Equity
STANLIB Value A
RMB Small/Mid-Cap A
Cannon Core Companies
Robeco Afrika Fonds A
Harvard House General Equity
Element Earth Equity A
Gryphon All Share Tracker
ABSA Select Equity
Coronation Smaller Companies
SYmmETRY Equity FoF A
FNB Growth
Sanlam Index R
PPS Equity
RMB Equity R
CAM Optima Institutional
STANLIB Growth R
Capstone Active Equity FoF
Prescient Eqty Active Quant A1
Old Mutual Investors R
Nedgroup Inv Value R
JB Multiflex JB African Equity C JPY
Analytics Managed Equity A
Dynamic Wealth Optimal A
36ONE Flexible Opportunity A
Investec Value R
Metropolitan Emerg Mgrs Equity
Nedgroup Inv Rainmaker A
Prudential Dividend Maximiser A
Nedgroup Inv Quants Core Eq A
Sanlam MMI Positive Return 3 B1
Verso LT SA Equity A
36ONE Target Return
SIM Top Choice Equity A1
Metropolitan General Equity
RMB Structured Equity
Nedgroup Inv Growth R
Sanlam Growth R
SMMI Equity FoF A
Nikko Africa Equity
FNB Namibia General Equity
Aylett Equity A3
Old Mutual Flexible R
Peregrine Beta Equity A1
PSG Tanzanite Flexible
Sanlam Namibia Growth
Prudential Equity A
STANLIB MM All Stars Eq FoF A
Sanlam Small Cap R
Foord Equity
Visio Actinio A
BoE Core Equity
Investec Equity R
Old Mutual Active Quant Equity A
Magna Africa C
4i Opportunity A
Investec Growth R
Nedgroup Inv Equity R
ABSA General R
Oasis General Equity
RMB High Tide A
STANLIB MM Equity FF A1
BoE Small & Mid Cap Equity
Imara Equity
EMIF-South Africa 'B' Load C
Select Manager Def Equity FoF
Hermes Equity A
Maestro Equity A
Investec Emerging Companies R
2008-12-31 2008-11-06 2006-11-06
2009-11-16 2009-11-16 2009-11-16
76.63
63.21
68.36
51.76
- 7.81
66.53
54.01
10.78
63.67
55.90
63.49
58.31
55.11
63.33
42.56
63.20
48.26
20.29
62.69
50.59
6.12
62.01
53.80
61.93
48.05
22.63
61.49
48.37
2.36
61.16
54.05
25.63
61.05
55.03
18.20
60.32
50.11
6.49
59.70
51.68
5.88
59.63
49.55
8.87
59.22
51.03
- 1.07
58.89
49.63
13.67
58.83
48.66
20.16
58.45
52.81
14.96
58.41
47.56
3.80
58.11
47.47
15.72
58.10
48.39
9.22
58.05
49.31
2.70
57.78
47.27
7.97
57.61
47.38
15.90
56.49
33.04
56.41
47.59
6.92
56.34
43.93
- 5.67
56.18
50.20
6.29
55.96
45.99
2.62
55.83
45.50
0.62
55.76
45.80
2.00
55.46
51.59
9.08
55.43
43.63
5.93
55.42
46.72
4.27
55.32
48.77
55.28
45.29
9.66
55.11
40.27
15.58
55.05
44.58
12.76
55.05
42.62
6.30
55.04
31.42
54.80
41.86
- 0.70
54.55
46.72
10.24
54.51
45.53
3.38
54.50
50.93
25.33
54.33
43.42
- 7.51
54.30
45.52
2.47
54.25
41.10
- 4.06
54.21
47.61
1.03
54.18
44.32
54.18
41.12
- 2.87
54.02
47.32
5.87
53.77
37.24
- 9.17
53.67
45.28
11.13
53.57
50.62
6.35
53.54
42.70
6.99
53.42
50.60
14.62
53.39
53.36
53.18
43.59
3.56
52.82
42.76
- 8.05
52.48
39.40
4.26
52.42
48.07
11.90
52.40
43.11
52.35
41.10
7.88
52.33
45.99
17.64
52.23
44.44
7.50
52.06
47.12
18.64
51.84
43.33
2.82
51.84
43.66
51.67
49.89
23.32
51.67
45.16
- 2.76
51.66
44.06
- 7.39
51.41
43.01
- 1.21
51.12
37.99
2.83
50.77
40.84
0.61
50.75
47.80
50.61
40.00
12.39
50.48
46.86
18.34
50.47
39.66
7.60
50.39
40.74
- 1.02
50.33
35.03
14.10
50.08
42.49
15.70
50.08
46.11
18.12
49.98
41.55
0.45
49.92
35.40
- 1.56
49.92
40.24
1.39
49.87
36.10
12.61
49.83
40.11
4.50
49.69
40.67
- 0.55
49.63
41.09
2.00
49.54
27.79
- 17.35
49.53
41.35
49.49
40.10
2.51
49.44
40.75
- 4.35
49.40
42.75
7.93
49.16
40.88
10.13
49.14
39.41
3.42
48.96
37.77
- 3.90
48.95
43.06
11.13
48.92
39.24
48.82
52.29
8.84
48.78
40.57
- 1.73
48.68
39.60
8.63
48.57
38.63
1.21
48.53
35.95
- 6.84
Domicile
Luxembourg
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
Luxembourg
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
Luxembourg
South Africa
Namibia
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
Namibia
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
Netherlands
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
Luxembourg
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
Japan
Namibia
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
Namibia
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
Ireland
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
Luxembourg
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
Rating
Overall
2
4
5
5
3
4
3
5
5
4
3
3
3
3
5
4
3
4
3
2
3
3
3
4
3
3
3
2
3
3
4
3
4
3
3
4
3
5
2
3
3
2
3
2
4
4
5
3
1
4
4
5
4
4
3
2
3
2
3
3
5
3
3
5
3
2
4
4
3
3
2
2
2
3
4
3
5
3
2
4
3
2
Inv Solutions MM Equity A
27Four Active Equity A1
Coronation Market Plus
Blue Ink Solar Flexible FoF
NFP Assertive FoF A
Centaur Flexible
Nedgroup Inv Entrepreneur R
PSG Adv Wealth Creator FoF A
BlueAlpha All Seasons
BoE Enhanced High Growth FoF
SIM Mgd Aggressive FoF A1
STANLIB Aggressive FoF A
Momentum MultiFocus FoF
Amity Flexible Growth FoF
Allan Gray Equity A
FG Mercury Equity FoF A1
Old Mutual Small Companies R
Financial Alliance Flex FoF
Interneuron Equity
BoE Growth FoF
Coronation Absolute A
UBS (CH) EF South Africa P
Stewart Macro Equity FoF A
STANLIB Prosperity R
Momentum Accumulator FoF
Marriott Dividend Growth R
Sasfin Equity
Stringfellow Flexible FoF
PPS Managed Flexible
XS Accelerated FoF A
Platinum Flexible Growth FoF
BoE Enhanced Growth FoF
PSG Alphen Equity FoF A
Noble PP All Weather FoF A
Tri-Linear Equity
Contego B5 Protected Equity
Momentum Mod Equity FoF B1
Lion of Africa General Equity
Huysamer Equity A1
Southern Charter Growth FoF
STANLIB Equity R
Select Manager Flexible Gth FoF
ValuGro General Equity
STANLIB Mod Aggressive FoF A
NFB Equity A1
Efficient Prudential
AS Forum Aggressive FoF
Xhilarator Multi-SA Flex FoF
PCA Africa
Verso MM Managed Equity FoF A
Investec Opportunity R
Hermes Flexible A
Discovery Target Retire 2040
Sentinel Flexible FoF
ABSA Managed CPIX + 7% FoF A
Investec Managed Namibia
STANLIB Quants A
Huysamer Flexible A1
STANLIB Nationbuilder A
Osborne Equity A1
Imalivest Flexible
Peregrine Inflation Plus 7 A1
ABSA Flexible
PSG Alphen Flexible A
JB EF Northern Africa CHF A
Discovery Target Retire 2035
APS Managed Growth FoF A
Celtis Flexible FoF A
STANLIB MM High Equity FoF A
Glacier FS Flexible FoF
BJM Core Equity A1
Kruger Flexible FoF A
Cadiz Inflation Plus
Kagiso Protector
Sasfin Twenty Ten
STANLIB Dynamic Return A
VPFP CPI Plus 6 FoF A
ABSA Growth FoF
Carinus Strydom CS Flex FoF
E.S. África
Element Flexible A
Umbono Absolute Return A
Inv Solutions RR Focus A
Nedgroup Inv Balanced A
RMB High Dividend
ABSA Prudential FoF
Sanlam MMI Positive Return 1 B1
STANLIB MM Real Return FF A
HQ Afrika
Huysamer Opportunity A1
Blue Ink Cumulus Moderate FoF
Sanlam Namibia Infl Linked A
Melville Douglas Dyn Strat A
ABSA Allrounder FoF
Financial Alliance Infl+7% FoF
Dotport Dynamic Flexible FoF
Flagship Domestic Flexible
Discovery Target Retire 2030
STANLIB Medical Investment B1
Efficient Flexible FoF A
Vega General Equity
RCI Flexible Managed
Discovery Target Retire 2025
Verso MM Secure Growth FoF
Noble PP Wealth Creator FoF A
JM Busha Real Return
Discovery Target Retire 2020
Simplicity Afrika
Wallberg African All Stars I
Osborne Flexible A1
SIM Inflation Plus
Discovery Target Retire 2015
De Fay Equity A
Rezco Value Trend
Avocado Dynamic FoF A
STANLIB Managed Flexible A
Discovery Target Retire 2010
Lion of Africa Real Rtn CPI+5
48.38
48.15
48.07
47.99
47.82
47.76
47.61
47.50
47.41
47.36
47.03
46.92
46.89
46.56
46.54
46.33
46.27
45.90
45.83
45.77
45.62
45.61
45.56
45.36
45.29
45.11
45.06
44.97
44.95
44.83
44.75
44.67
44.28
44.27
44.09
43.97
43.67
43.33
43.22
43.08
42.93
42.86
42.76
42.44
42.38
42.27
41.88
41.82
41.62
41.60
41.46
41.35
41.29
41.00
40.60
40.51
40.50
40.41
40.40
40.08
40.05
39.84
39.81
39.56
39.53
39.52
39.49
39.47
39.27
39.22
39.05
38.71
38.69
38.65
38.39
38.08
37.65
37.05
37.03
36.87
36.40
36.30
36.02
35.88
35.65
35.60
35.38
35.35
35.10
35.04
34.98
34.85
34.77
34.61
34.35
34.02
33.97
33.93
33.61
32.81
32.79
32.54
32.14
31.99
31.70
31.60
31.43
31.34
31.34
30.91
30.88
30.88
30.62
29.98
29.98
28.97
28.57
27.95
41.28
41.65
41.18
39.05
40.05
39.06
34.21
39.18
31.37
39.00
42.86
35.54
37.99
39.75
42.26
36.70
35.00
39.46
35.41
39.79
38.18
47.13
36.73
29.06
34.76
44.24
29.03
36.10
35.42
36.86
39.35
37.79
34.00
35.79
36.29
40.47
35.79
33.25
36.05
36.79
27.29
35.78
32.28
33.90
35.66
35.02
33.80
36.98
35.46
36.00
32.61
36.42
30.77
32.98
34.76
30.80
34.06
33.35
17.81
32.25
28.06
32.93
33.01
31.40
18.72
30.54
32.94
32.22
29.98
32.32
27.19
27.56
36.59
32.48
23.71
30.98
30.38
29.57
28.90
17.88
31.05
31.12
31.57
28.25
31.25
29.06
31.41
30.83
13.65
26.50
28.90
29.27
27.50
26.72
27.62
29.02
17.78
27.68
29.73
24.59
21.11
23.96
26.59
28.63
26.16
26.59
26.29
26.10
14.20
20.23
25.00
27.05
20.81
23.21
20.68
25.25
24.78
22.76
Les Afriques - N° 99 - 26 novembre au 2 décembre 2009
- 0.49
14.09
0.88
- 1.33
- 3.04
33.44
5.85
14.10
- 2.90
- 3.42
11.74
- 3.06
- 8.78
- 5.29
11.46
7.11
5.57
- 20.14
- 1.88
6.14
- 5.44
1.63
1.48
8.03
- 11.42
5.71
- 3.77
20.15
- 3.84
1.52
- 15.82
6.52
11.85
- 2.21
- 8.84
- 1.76
3.87
6.98
15.31
14.12
1.04
14.61
- 2.19
- 1.37
- 8.08
20.84
- 2.91
- 1.47
- 1.20
- 1.53
- 3.13
- 0.60
- 13.28
9.14
- 13.87
2.46
- 7.73
5.12
4.88
13.97
- 7.93
- 1.03
2.68
5.44
11.83
- 9.00
7.05
- 3.77
- 5.04
13.39
- 10.89
13.28
- 20.68
- 8.46
9.41
7.52
14.49
- 10.16
- 11.70
4.33
13.69
21.30
- 0.01
- 1.74
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
Switzerland
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
Taiwan
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
Namibia
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
Luxembourg
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
Portugal
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
Sweden
South Africa
South Africa
Namibia
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
Sweden
Luxembourg
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
3
4
3
4
4
1
2
5
3
1
1
5
The Egyptian Growth Investment Company
RMB Absolute Focus A
Orange Absolute Return
Allan Gray Optimal A
RMB Protected Dividend A
GCI Flexible FoF
Ankh Flexible FoF
STANLIB Inflation Plus 3% A
Nordea-1 African Equity BI
Concord Egypt Euro Shares
BPI Africa
STANLIB Small Cap A
Standard Bank South Africa Eq A USD
PSG Macro Active FoF
WIOF African Performance Portfolio A
Intereffekt Emerging Africa EUR
Interneuron Freestyle
Interneuron Managed
Atlas Maroc OP
Standard Bank Africa Equity A USD
ICECAPITAL Africa A
27.90
27.89
27.83
26.30
26.24
26.00
25.27
25.22
23.69
21.56
19.05
18.26
17.56
15.85
15.16
14.16
8.68
8.05
- 3.09
- 3.50
- 3.96
18.59
22.25
22.06
22.77
22.59
20.24
16.45
24.15
10.80
5.80
13.25
- 23.94
- 0.52
8.25
3.71
- 6.99
5.22
8.66
6.84
- 10.36
2.34
1.59
- 13.71
- 28.93
- 29.22
- 48.29
13.31
- 9.69
- 12.69
- 19.16
10.86
Guernsey
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
South Africa
Luxembourg
Ireland
Portugal
South Africa
Ireland
South Africa
Luxembourg
Netherlands
South Africa
South Africa
France
Ireland
Finland
1
1
2
2
2
3
2
3
4
2
2
5
3
3
2
4
2
2
3
3
Fonds MENA
2008-12-31 2008-11-06 2006-11-06
Rating
Name
Domicile
2009-11-16 2009-11-16 2009-11-16
Overall
Gustavia Middle East Turkey
51.62
8.41
Sweden
Deka-MiddleEast and Africa CF
43.45
18.01
Luxembourg
SSgA Emerg Middle East&Africa Idx P
42.95
37.03
1.92
France
4
Investec GSF Africa & Mid East A Gr Acc
41.57
14.69
Luxembourg
Investec Africa & Middle East I Acc Net
39.32
10.37
United Kingdom
FIM Sahara EUR
36.19
3.37
- 8.99
Finland
3
BG Selection Africa & MidEast Eqs A
33.48
11.13
Luxembourg
JPM Emerging Middle East Eq A (dist)-USD 30.86
11.41
- 11.40
Luxembourg
4
HQ Middle East
29.20
10.65
Sweden
Investec GSF MENA A Gross
27.69
7.84
Luxembourg
SGAM Oasis MENA SGD
27.13
- 9.82
Singapore
ESPA Stock Mid East and Africa Mkts A
26.69
4.36
Austria
Schroder ISF Middle East EUR A
23.05
- 3.97
Luxembourg
Sydinvest Afrika & Mellemøsten
22.93
- 2.01
- 20.72
Denmark
2
IT Funds E2 Middle East and Africa
22.44
9.77
Luxembourg
Ocean Fund Eqs MENA Opportunities A
20.90
- 13.61
Luxembourg
SGAM Fund Eqs MENA AE
20.68
- 16.65
Luxembourg
CIMB Principal MENA Equity
20.30
- 13.32
Malaysia
Makaseb Arab Tigers USD
20.00
- 6.22
- 27.79
Bahrain
2
LHV Persian Gulf A
19.48
- 2.35
Estonia
GAM Star Frontier Opportunities
18.10
- 12.12
Ireland
T. Rowe Price Mid East& African Eq I
18.08
- 11.11
Luxembourg
Meridio ArabWorld P
14.98
- 20.99
Luxembourg
FT Emerging Arabia (USD)
13.26
- 12.52
Luxembourg
ING Middle East & Africa
11.07
- 5.30
Taiwan
FT Emerging Arabia
9.91
- 13.73
Luxembourg
Algebra Capital Alpha MENA A
8.52
- 25.59
Bahrain
Mashreq Arab Tigers Funds
6.46
- 2.68
Ireland
Franklin MENA A Acc $
3.14
- 23.83
Luxembourg
WIOF Middle East Perf A
- 5.77
- 24.91
Luxembourg
GCC Fund Arabia Inside A
- 6.71
- 7.17
Luxembourg
Fonds islamiques
2
2
2
3
1
3
2
1
3
3
3
Name
TRIM Syariah Berimbang
Cipta Syariah Balance
Reksa Dana Syariah Batasa Kombinasi
TA Dana Optimix
CMS Islamic Balanced
CIMB Islamic Balanced
Dana Makmur Pheim
Apex Dana Al-Faiz-i Inc
CIMB Islamic Balanced Growth
Alliance Dana Alif
HwangDBS Aiiman Aiiman Balanced
Public Islamic Asia Balanced
HLG Dana Maarof
MAAKL Al-Umran
Public Islamic Balanced
AMB Dana Ikhlas
AmIslamic Balanced
Avenue SyariahExtra
CIMB Islamic Balanced Income
RHB Mudharabah
Dana Islamiah Affin
MAAKL Al Fauzan
ASBI Dana AL-Falah
CIMB Islamic Enhanced Sukuk
PRUdana dinamik
ASBI Dana AL-Munsif
Public Islamic Enhanced Bond
PRUdana al-islah
2008-12-31 2008-11-06 2006-11-06
2009-11-16 2009-11-16 2009-11-16
98.11
72.97
72.46
65.31
54.23
30.01
39.06
27.54
19.11
38.86
23.09
22.12
33.75
22.86
25.21
31.08
17.95
17.89
29.76
19.39
61.51
28.13
17.07
14.68
26.36
15.03
15.59
25.15
14.40
21.36
24.41
13.89
23.92
13.11
21.68
23.68
15.89
21.54
21.57
10.60
8.07
19.93
11.69
11.41
19.89
11.38
18.59
19.63
13.18
- 4.53
18.53
9.30
10.41
18.49
10.29
22.42
18.08
7.46
8.14
16.68
8.65
27.36
15.53
6.64
30.38
12.07
5.12
5.96
10.09
2.52
10.76
9.45
0.99
12.79
6.88
1.04
6.63
0.47
- 0.50
Domicile
Indonesia
Indonesia
Indonesia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Malaysia
Rating
Overall
2
3
3
3
5
1
2
4
4
4
2
2
4
1
3
3
2
4
4
3
3
3
2
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Contact : Reza Yazdi, Tel. : +33 1 55 50 13 24
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4
Découvrez le tableau de bord
de la finance africaine
2
Evolution quotidienne des bourses africaines
5
Taux des monnaies africaines en temps réel
Cours des matières premières
Bourses et calendrier de la finance internationale
Les Afriques - N° 99 - 26 novembre au 2 décembre 2009
Bourses
11
CFAO entre en bourse
PPR met en bourse sa filiale africaine CFAO et espère lever jusqu’à un milliard d’euros. L’ex-Compagnie française
de l’Afrique occidentale, centenaire, a démontré ces dernières années sa forte rentabilité.
Par Bénédicte Châtel, Paris
CFAO a lancé, le 17 novembre, l’introduction
de 31 millions d’actions représentant un flottant de 50,39% de son capital, sur la Bourse
parisienne Euronext. De ce fait, la participation de sa maison mère PPR (anciennement
Pinault-Printemps-Redoute), qui détient
CFAO à travers sa filiale Discodis, passerait en
dessous de la barre des 50%, mais demeurera
Le groupe PPR avait envisagé
une cotation à la Bourse de
Casablanca, mais la rapidité
avec laquelle la mise en bourse
a été faite ne l’a pas permis.
Elle pourrait se réaliser à
l’avenir, selon Richard Bielle,
Johannesburg pouvant être
également une option.
l’actionnaire de référence à défaut d’être l’actionnaire unique, a souligné Richard Bielle,
président du Directoire de CFAO. 10% des actions, dont la valeur unitaire oscille entre 24,80
et 29 euros, sont destinés aux particuliers en
France, les 90% restantes étant offertes dans le
cadre d’un placement en France et d’un placement privé international, notamment aux
Etats-Unis. L’opération globale représenterait quelque 834 à 959 millions d’euros. Les
responsables du groupe démarrent leur road
show, qui devrait s’achever avec la fin des souscriptions le 1er décembre, la fixation du prix de
l’action devant intervenir le 2 décembre, avec
un règlement le 7 décembre. Sont impliqués
comme chefs de file et co-chefs de file bancaires BNP Paribas, Calyon, Goldman Sachs,
Société Générale Corporate & Investment
Banking, Lazard Natixis, ABN Amro, HSBC et
UBS Investment.
Le groupe PPR avait envisagé une cotation à la
Bourse de Casablanca, mais la rapidité avec la-
quelle la mise en bourse a été faite (la décision
d’introduction ne date que de cet été) ne l’a
pas permis. Toutefois, elle pourrait se réaliser
à l’avenir, selon Richard Bielle, Johannesburg
pouvant être également une option.
La crise permet de se distinguer
Pourquoi avoir choisi cette année de crise
pour cette première introduction en bourse ?
Essentiellement pour deux raisons, a expliqué Richard Bielle : « La crise a montré qu’il y
avait, en fait, un rééquilibrage du monde. Les
groupes positionnés dans les pays émergents,
voire pré-émergents, ce qui est le cas de nombreux pays en Afrique, avaient probablement
un potentiel de croissance et un attrait nouveau qui étaient plus forts que certains groupes
positionnés sur des marchés plus matures. A
la lumière de cet enseignement, la CFAO est
perçue de manière plus intéressante que dans
une période normale. L’autre élément », a-t-il
poursuivi, « est qu’en période de crise, comme
cela a été le cas en 2009 avec un impact extrêmement négatif, le niveau de résistance de
CFAO a probablement plus appris à des investisseurs que si CFAO avait fait une douzième,
treizième ou quinzième année de croissance ».
Rappelons, que plus de 70% des 2,8 milliards
d’euros de chiffre d’affaires du groupe réalisés
en 2008 (+13% par rapport à 2007 ; +11,8% en
moyenne entre 1999 et 2008) le sont dans les
31 pays d’implantation en Afrique, 24% étant
dans les DOM-TOM. Plus précisément, 37%
a été réalisé en Afrique subsaharienne francophone, 20% au Maghreb et 14% en Afrique
lusophone et anglophone, le groupe s’étant
implanté en Afrique du Nord et de l’Est ces
dix dernières années, essentiellement dans des
start-up. Pour 2009, le groupe prévoit un chiffre
d’affaires supérieur à 2,5 milliards d’euros : sur
les neuf premiers mois, il est passé de 2,1 milliards en 2008 à 1,9 milliard en 2009, avec un
résultat opérationnel courant qui a évolué de
142 à 125 millions sur les deux mêmes périodes. Les investissements sur 2009 avoisineraient
les 67 millions, notamment dans les brasseries
congolaises et la rénovation des concessions
automobiles. En 2010, les investissements bruts
devraient être de 55 millions, puis seraient ramenés à 1% à 1,3% des ventes.
Sur les quatre grands secteurs d’activité du
groupe, seule la branche automobile (55% de
son activité totale, avec un chiffre d’affaires de
1,7 milliard d’euros, en progression moyenne
annuelle de 17,6% depuis 2004) a enregistré
un recul (-11%) entre janvier et septembre de
cette année, après une progression moyenne
annuelle de 17,6% entre 2004 et 2008. 2009
a été fortement impacté par les dévaluations
monétaires du dinar algérien et du naira nigérian, ainsi que par le changement de réglementation en Algérie. L’année dernière, un total de 88 108 voitures neuves ont été vendues,
alors que le groupe n’est présent ni en Afrique
du Sud, ni au Mozambique, à Madagascar,
en Egypte, au Soudan, en Libye ou encore en
Tunisie, Ouganda, ni Ethiopie. Il n’est pas non
plus présent sur le segment des voitures d’occasion (sauf dans les DOM), mais ne souhaite
pas l’être, a précisé Richard Bielle.
pays : Maroc, Burkina, Côte d’Ivoire, Ghana,
Cameroun, Nigeria (trading et distribution)
et Congo Brazzaville. C’est seulement dans ce
dernier que CFAO a une activité boisson, en
gérant les deux brasseries du pays en association avec Heineken. Dans les autres pays, il intervient dans les secteurs plastiques, bois (production et vente de caisses pour le transport de
produits agricoles au Maroc) et les deux-roues.
C’est aussi au Congo que la moitié du chiffre
d’affaires de CFAO Industries est réalisé. Et le
potentiel de croissance y est important, car la
consommation de bière est encore faible !
CFAO Technologies (crée en 2002) a réalisé
un chiffre d’affaires de 114 millions d’euros en
2008, soit 4% des ventes du groupe, répartis
pour 65% en Afrique subsaharienne francophone, 23% dans les pays anglophones et lusophones du continent et 6% au Maghreb. Le
potentiel de développement est, là aussi, très
important, souligne le groupe, étant donné le
retard dans tout ce qui est technologie de l’information et de la consommation. CFAO y est
partenaire de leaders mondiaux comme IBM,
Microsoft, Cisco, Otis, etc.
Europharma
Objectif : 10% de croissance annuelle
Europharma (racheté par CFAO en 1996) a
réalisé, en 2008, un chiffre d’affaires de 696
millions d’euros (24% des ventes du groupe),
dont 38% réalisé en Afrique subsaharienne
francophone, 4% en Afrique subsaharienne
anglophone et lusophone et 5% au Maghreb,
avec une forte évolution en Algérie, 45%
étant réalisés dans les DOM. Si l’essentiel de
l’activité (83%) dans ce segment se concentre
sur le métier d’importateur-grossiste-répartiteur, les fonctions de pre-wholesale et d’agent
distributeur (12% et 4% respectivement du
chiffre d’affaires), représentent « un potentiel
de croissance très important », a souligné JeanYves Mazon.
Le groupe mise sur trois drivers pour atteindre
une croissance moyenne annuelle d’environ
10% entre 2009 et 2012/13, tout en maintenant un dividende entre 40 et 60% du résultat
net part du groupe : primo, un fort positionnement sur des marchés africains, qui sont
intrinsèquement des marchés de croissance
(+6% en moyenne depuis 2000). Secundo,
une volonté de gagner des parts de marchés en
Afrique anglophone et lusophone, notamment
en Angola, où le groupe n’est présent que depuis un an, mais aussi au Vietnam où il démarre. Tertio, une volonté de s’étendre géographiquement, notamment dans des pays africains
où le groupe n’est pas encore présent. Le joker
est l’entrée dans un nouveau métier et/ou dans
de nouveaux pays, ce qui nécessiterait un investissement majeur et, donc, l’éventualité de
recourir à l’emprunt. Sur ce point, aucune précision n’a été apportée.
Seule l’automobile n’a pas résisté à la crise
CFAO Industries
CFAO Industries (10% des ventes, avec un chiffre d’affaires de 286 millions d’euros en 2008)
n’est présent à ce jour que dans une poignée de
Vents contraires entre Johannesburg, Casablanca,
Maurice et Lagos
La semaine du 13 novembre n’a pas été favorable aux indices africains. L’AI40, qui retrace
l’évolution des 40 premières capitalisations
boursières répertoriées par Africa Investor, s’est
effrité de 0,95%, clôturant à 119,71 points, ramenant sa performance annuelle à 20%. Cette
évolution négative résulte de la synthèse d’une
série d’informations, dont la plus importante
reste, au niveau du marché US, la baisse des niveaux des stocks de pétrole. Le pétrole distillé
(diesel et lampant) est tombé sous la limite des
800 000 barils. L’envolée des cours ne s’est pas
faite attendre à l’annonce de cette nouvelle. Les
livraisons pour le mois de décembre cotent le
baril avec un supplément de 74 cents à 79,64
dollars sur le New York Mercantile Exchange.
Les prix ont progressé de 79% cette année.
Dans ce contexte, le MSCI World Index reste
sur une pente positive, se rapprochant de la li-
gne des 1160 points de base (1158,258), contre
962,511 points pour les marchés émergents.
Faiblesse du dollar
L’Afrique reste dominée par le marché sudafricain, porté par la faiblesse du dollar face aux
monnaies des pays émergents. Les commodités enregistrent de spectaculaires gains, contribuant à l’envolée du titre Anglo American
(ANGLO), en progression de 8,3% à 42,19
dollars. La Standard Bank (STANBANK) profite, elle, du rebond du marché mondial suite à
l’annonce de résultats positifs pour Citigroup.
Assez pour que le leader bancaire sud-africain
engrange 7,2% à 12,98 dollars.
De son côté, Anglo Gold Ashanti (ANG) a
progressé de 4,9% à 0,17 dollar, conséquence
d’une confiance retrouvée suite à des résultats
trimestriels excellents. L’opérateur de télépho-
nie MTN Group (MTN) progresse de 6,3% à
16,13 dollars. Le top 5 des plus fortes hausses est clôturé par la State Bank of Mauritius
(SMB), en progression de 3,9% à 2,64 dollars,
dans un environnement bancaire généralement stable.
Peu d’appétit
L’indice composite du Nigeria (ASLI) a clôturé en baisse de 0,8% à 21 349 points de base.
La chute s’explique par un secteur bancaire et
industriel en méforme. Les investisseurs montrent peu d’appétit pour ces deux secteurs, de
plus en plus risqués. En conséquence, des baisses en cascade, à l’instar de l’Intercontinental
Bank (Intcont) en perte de 10,3% à 0,01 dollar,
alors que Nigerian Breweries (NBS) limite la
casse à 3,2%.
Plus au Nord, le marché marocain poursuit sa
dégringolade, perdant 2,31% à 10 406 points.
Et ce, en dépit des bonnes nouvelles, comme
l’annonce de la chaîne Marriott d’ouvrir un
hôtel à Marrakech, en 2012. Ce sera le premier
établissement touristique utilisant les normes
et les certifications environnementales. Cette
annonce n’a pas suffi à maintenir à flot le cours
de Douja Prom Addoha (ADH), qui lâche
4,7% à 13,36 dollars sur la période. Idem pour
le titre de la BMCE Bank, qui n’est plus coté
au MSCI Bara Index, poussant du coup quelques investisseurs étrangers à vendre. Résultat,
la valeur cède 7% à 27,76 dollars. Au niveau de
la place d’Abidjan, Ecobank Transnational Inc
(ETIT) recule de 8,4% à 0,09 dollar, dans un
marché généralement terne.
AW (avec Africa Investor 40)
ENtreprises et marchés
Agriculture et pêche
120 millions $ dans
une usine de poissons
à Nouakchott
Une usine de traitement de poissons d’un coût de 120 millions $ sera bientôt implantée à Nouakchott dans le cadre
d’un partenariat entre l’Etat mauritanien et une entreprise
sud-africaine, SaleneFishingLimited. La commissaire mauritanienne à la Promotion de l’investissement, Mme Maty
Mint Hamady, a reçu à cet effet un groupe d’investisseurs
sud-africains conduits par Mme Moira Jacquet Briner, directrice exécutive de la Salene Fishing Limited. Le projet
comprend également la réalisation d’ateliers de traitement
de congélation et de stockage des produits de la pêche et une
unité de traitement et de recyclage des eaux usées.
Agriculture
et pêche
10e Salon international de l’agriculture à Tunis
Vitrine des progrès de l’agriculture tunisienne, la 10e édition du
Salon international de l’agriculture et du machinisme agricole et
de la pêche (SIAMAP) a eu lieu,
du 19 au 22 novembre, à Tunis.
Le salon est organisé par l’Union
tunisienne de l’agriculture et de la
pêche (UTAP). Le SIAMAP 2009
compte la participation d’environ
285 entreprises, tunisiennes et
étrangères, provenant de 17 pays,
à savoir la France, l’Italie, l’Allemagne, l’Espagne, l’Angleterre, le
Portugal, la Belgique, la Norvège,
les Etats-Unis, la Serbie, l’Irlande,
la Libye, le Maroc, l’Algérie, la
Mauritanie, l’Egypte et la Syrie.
En bref -
E n t r ep r i ses e t M a r c h é s
12
Une croissance de 6% dans le
secteur agricole tunisien
Les prévisions de croissance dans le
secteur de l’agriculture, pour 2009,
sont de 6% a indiqué Abdessalem
Mansour, ministre de l’Agriculture et des Ressources, devant une
commission de la Chambre des
conseillers. Ce taux a été favorisé
par l’accroissement de la production céréalière, les conditions climatiques favorables et les mesures
décidées en faveur du secteur.
L’indonésien Golden
Agri-Resources va investir
1,6 milliard $ au Liberia
Un accord d’investissement de 1,6
milliard $ a été signé par le gouvernement libérien avec une société
agroalimentaire basée en Indonésie,
Golden Agri-Resources. Le président de la Commission nationale d’investissement, Dr. Richard
Tolbert, a indiqué que la société indonésienne va cultiver une surface
de 500 000 acres d’huile de palme
dans le sud-est du Libéria. Le projet devrait créer de 35 000 emplois
durant les dix prochaines années,
a-t-il noté. Golden Agri-Resources
construira près de 20 huileries et
une raffinerie qui épurera l’huile et
produira de la margarine. Richard
Tolbert a relevé que le groupe a
déjà mené une évaluation de 100
à 1000 ha de terre et pense que le
sol est approprié à l’investissement.
Golden Agro Resources est le plus
grand producteur d’huile de palme
en Indonésie et le second à travers
le monde.
Mines
Congo RDC : la révision
des contrats a généré
315 millions $ de recettes
pour l’Etat
Le processus de révision des contrats miniers engagé par
le gouvernement a permis des renégociations de contrats,
qui ont généré des recettes de 315 millions de dollars pour
l’Etat en droit superficiaires et de pas de porte, a indiqué
le ministre des Mines, Martin Kabwelulu. Le processus de
« révisitation », qui est arrivé à terme, concernait 57 contrats
et conventions. Un premier examen avait conclu qu’aucun
contrat n’était viable. 37 contrats devaient renégociés et 20
autres résiliés.
Une seconde usine de
phosphate envisagée
au Togo
L’ouverture d’une seconde mine de phosphate, en 2011, au
Togo est actuellement à l’étude. Selon le journal L’Union, les
études portant sur le développement de la couche carbonatée et la mise en place d’une usine d’acide sulfurique débuteront en 2010. Le cabinet Deloitte, qui a établi le rapport
d’audit financier et comptable de l’exercice 2008 de la filière,
aurait fait huit recommandations. Il s’agit notamment d’un
plan de développement à faire valider par la Société nouvelle
des phosphates du Togo (SNPT) et à adopter comme outil
stratégique de développement du secteur du phosphate. Le
programme viserait à passer d’une production de 1,2 à 1,3
million de tonnes en 2010 à une production de 1,5 à 1,8 million de tonnes en 2011, pour enfin aboutir à une production
située entre 2,3 à 2,5 millions en 2012. L’investissement serait
de 85 millions $. La filière des phosphates togolais connait
une crise, avec une chute drastique de la production, qui est
descendue à 800 000 tonnes, contre 2 millions de tonnes les
années précédentes.
Le kilogramme d’arachide fixé à
165 FCFA au Sénégal
Le kilogramme d’arachide pour la
campagne a été fixé à 165 FCFA,
avec une subvention de l’Etat de
45 FCFA. Mamadou Diallo, directeur de l’Agriculture, a indiqué
que l’Etat avait pris toutes « les
mesures nécessaires pour sécuriser les subventions accordées aux
paysans ». Il a annoncé la mise en
place d’un plan devant permettre
aux producteurs d’être payés au
niveau des points de vente. On table sur une production record de
1 175 000 tonnes, dont 300 000
sont destinées aux huiliers et
300 000 autres à la reconstitution
du capital semencier. La Caisse
nationale de Crédit Agricole du
Sénégal (CNCAS) a mis en place
cette année, dans les régions
de Diourbel, Louga, Kaolack et
Ziguinchor, une enveloppe de
2,500 milliards FCFA.
Rwanda : une subvention britannique de 20 millions £ pour
la réforme agraire
Une subvention britannique de
20 millions £ a été accordée par
le Département pour le développement international (DFID) au
Rwanda pour la mise en œuvre des
programmes de réformes agraires.
Selon le ministre des Finances du
Rwanda, James Musoni, l’appui
facilitera la mise en œuvre du programme quinquennal de réformes agraires du Rwanda, destiné
à l’enregistrement des terres, de la
propriété collective traditionnelle
à la propriété individuelle. « Le
gouvernement veut que les populations enregistrent leurs lopins
de terre afin de disposer d’un titre
foncier qui peut servir de garantie
pour des prêts bancaires, ainsi que
d’autres activités économiques », a
dit Musoni.
Mines
China Sonangol veut investir
8 milliards $ au Zimbabwe
La société China Sonangol, dans
laquelle l’Angola est actionnaire,
envisage d’investir 8 milliards de
dollars au Zimbabwe. Ce serait le
plus gros investissement étranger jamais réalisé au Zimbabwe.
China Sonangol cible l’exploration aurifère, pétrolière et gazière
et la construction de raffineries
de platine. Un protocole d’accord
a été signé avec le gouvernement
pour l’investissement proposé,
qui comprend un projet de promotion immobilière.
Zimbabwe : retrait des forces de
sécurité des mines de Chiadswa
Le gouvernement du Zimbabwe a
entamé le retrait de ses soldats et
policiers de la mine de diamants
de Chiadswa, où des observateurs
internationaux ont accusé les forces de sécurité de se livrer à des
exactions contre les populations.
Selon le Herald (gouvernemental), ce retrait s’inscrit dans le
cadre des recommandations faites
par Kimberly Process (KP), l’observatoire de l’industrie du diamant, qui avait exigé, le mois dernier, la démilitarisation des mines
de diamants de Chiadzwa. Le ministre des Mines, Obert Mpofu, a
indiqué que le gouvernement du
Zimbabwe a respecté plus de 90%
des recommandations de KP, qui
comprennent notamment l’arrivé
de firmes privées pour entreprendre des activités minières sur le
site. Le gouvernement a identifié une compagnie sud-africaine
pour mener ses propres activités
minières sur le site.
Energie
Nigeria : la justice refuse d’interdire à Eni et Saipem de travailler
avec la NNPC
La justice italienne a rejeté une
demande du parquet visant à in-
Les Afriques - N° 99 - 26 novembre au 2 décembre 2009
terdire au groupe pétrolier italien
Eni et à sa filiale Saipem, soupçonnés d’avoir versé des pots-devin pour obtenir des contrats au
Nigeria, de travailler dans ce pays.
Le juge milanais, qui a rejeté la
requête de blocage des opérations
d’Eni et de Saipem au Nigeria,
s’est déclaré incompétent pour
des faits survenus à l’étranger. Le
parquet demandait à ce qu’Eni et
Saipem ne puissent pas conclure
des contrats directs ou indirects
avec la société publique nigériane
Nigerian National Petroleum
Corporation. Le rejet de la requête soulage les deux entreprises italiennes, car le Nigeria est
un de leurs plus gros marchés. Le
parquet de Milan (Nord) enquête
depuis cet été sur la part italienne
des pots-de-vin qui auraient été
versés, entre 1995 et 2004, par le
consortium international TSKJ,
dont faisait partie Snamprogetti,
aujourd’hui
intégrée
dans
Saipem, elle-même contrôlée à
43% par Eni.
Angola : Petrobras découvre de
nouveaux gisements pétroliers
La compagnie pétrolière nationale brésilienne, Petrobras, a
annoncé la découverte d’un nouveau champ pétrolifère au large
de la côte angolaise. Le nouveau
champ pétrolier se trouve à quelque 350 km de Luanda, la capitale
angolaise. Petrobras en possède
5% des actions, à travers la participation de sa filiale à l’exploration, Petrobras Internacional
Braspetro. Un puits dans la zone
d’exploration 15/06, d’une profondeur totale de 2830 mètres
sous la mer, promet une production de 6500 barils par jour.
Petrobras avait annoncé un autre
puits pétrolifère, dans la même
zone, en octobre 2008. Petrobras
travaille depuis 30 ans dans le
secteur pétrolier en Angola. Elle
possède trois zones d’exploration
et participe à l’exploration dans
trois autres zones.
Tunisie : 200 millions de barils
de pétrole à Hammamet Ouest
La compagnie pétrolière Cooper
Energy, active en Tunisie, a
annoncé que le potentiel estimé du champ de pétrole de
Hammamet Ouest, dans le golfe
de Hammamet (60 km à l’est de
Tunisie), s’élève à plus de 200 millions de barils de pétrole, indique
le site internet African Manager.
Cooper Energy a souligné que le
contingent des ressources de ce
gisement est de 49 millions de
barils de pétrole. Des plans sont
en cours d’élaboration pour l’acquisition d’une étude sismique
en 3D, couvrant 175 km2, pour
améliorer la structure et la définition des réservoirs. Le champ
pétrolier de Hammamet Ouest,
découvert en 1967, relève du permis d’exploration Bargou, dans
le golfe de Hammamet, attribué
à Cooper Energy en 2005, dont
elle est le propriétaire à 100% et
l’opérateur.
Nigeria : la production pétrolière progresse à 2,4 millions de
barils/jour
La production pétrolière du
Nigeria a atteint 2,4 millions de
barils/jour, pour la première fois
en trois ans. Une amélioration
due au retour relatif de la paix
dans la région pétrolière du delta
du Niger, après la mise en œuvre du programme d’amnistie
du gouvernement, a annoncé le
directeur général de la National
Petroleum Corporation (NNPC),
Dr Mohamed Barkindo. « Pour la
première fois depuis presque trois
ans et demi (la semaine dernière),
notre production de pétrole brut
a atteint un niveau record de 2,4
millions de barils par jour ». M.
Barkindo a noté que la production pétrolière avait chuté jusqu’à
1,2 million de barils par jour en
juillet, deux mois après le lancement, par le gouvernement, d’une
offensive contre les irrédentistes
de la région pétrolière.
Nigeria : la dérèglementation de
l’aval « meilleure option »
La réserve pétrolière du Nigeria
atteindra 40 milliards de barils
d’ici 2010, a indiqué Billy Agah,
directeur du département des
ressources pétrolières. La réserve
actuelle du pays est de 38,6 milliards de barils. Selon M. Agah, le
gouvernement nigérian envisage
d’autoriser les compagnies pétrolières qui ont des champs gaziers
à forer des puits, afin d’accroître
les échanges commerciaux de
gaz. Trois nouveaux permis ont
été accordés aux privés intéressés par le gaz pétrole liquéfié. La
performance médiocre des raffineries – l’utilisation moyenne est
de 6,6% – est imputée à la crise
du delta. Selon Billy Agah, la déréglementation du secteur en aval
était « la meilleure option » pour
le Nigeria.
Ghana : le chinois CNOOC non
autorisé à soumissionner pour
les actifs de Kosmos Energy
CNOOC Ltd, le plus grand producteur chinois de pétrole offshore n’a pas été autorisé par le
gouvernement du Ghana à soumissionner pour des actifs dans
la Kosmos Energy LLC. « Nous
n’avons pas soumissionné, car le
gouvernement ne nous le permet
pas » a déclaré Fu Chengyu, PDG
de la compagnie chinoise. Kosmos
a annoncé, le 12 octobre dernier,
sa décision de vendre ses actifs
ghanéens, y compris sa participation de 23,49% dans le champ
pétrolier de Jubilee à Exxon. Le
Ghana intéresse les compagnies
pétrolières, depuis la découverte,
en juin 2007, du champ de Jubilee
dont les capacités sont de 1,8 milliard de barils. Le Ghana escompte
pomper 500 000 barils de pétrole
d’ici 2014.
Ethiopie : inauguration du barrage hydroélectrique de Tekeze
Le Premier ministre éthiopien,
Meles Zenawi, a inauguré le barrage hydroélectrique de Tekeze,
un des projets d’énergie hydroélectrique lancés par la société
éthiopienne
Electric
Power
Corporation (EEPCo). L’ouvrage,
situé dans l’extrême nord de
l’Ethiopie, a coûté plus de 400
millions $. Il a été finance en totalité par le gouvernement. D’une
capacité de 300 MW, le barrage
va couvrir le tiers des besoins du
pays, confronté, depuis trois ans,
à un déficit énergétique de l’ordre de 200MW. Le barrage a été
réalisé par la société China Water
Resources and Hydropower
Engineering Corporation, en
collaboration avec une entreprise
locale, Sur Construction.
Total Gabon en baisse
Total Gabon, premier opérateur
pétrolier du Gabon, a réalisé au
cours du premier trimestre 2009
un chiffre d’affaires de 269 millions de dollars, en baisse de 44%
par rapport au troisième trimestre
2008 (481 millions de dollars) et
de 15% par rapport au deuxième
trimestre 2009 (317 millions de
dollars). Pour les neuf premiers
mois de 2009, le chiffre d’affaires
s’élève à 810 millions de dollars,
contre 1528 millions de dollars
pour les neuf premiers mois de
2008, soit une baisse de 47% en
ligne avec l’évolution des prix de
vente moyen entre les périodes
considérées.
Eskom : le gouvernement sudafricain veut que Bobby Godsell
revienne sur sa démission
Le gouvernement sud-africain
souhaite que Bobby Godsell, prési-
dent du Conseil d’administration
de la compagnie publique d’électricité Eskom, revienne sur sa
décision de démissionner. « Nous
serions très reconnaissants s’il reconsidérait sa position » a déclaré
la ministre des Entreprises publiques, Barbara Hogan. La ministre a souhaité voir la « normalité
restaurée à Eskom et si cela signifie
ramener Bobby Godsell, nous le
souhaitons ». Rappelons qu’une
crise est née à Eskom après que le
Conseil d’administration d’Eskom
a accepté la démission du directeur
exécutif d’Eskom, Jacob Maroga,
le 28 octobre dernier. Celui-ci est
revenu sur sa décision le 9 novembre. Bobby Godsell, reprochant
au gouvernement de ne pas avoir
soutenu la décision du CA, a décidé à son tour de démissionner.
Entretemps, la démission de Jacob
Maroga est devenue définitive.
Industrie
Le DG du groupe pharmaceutique algérien Saidal limogé
Rachid Zaouani, DG du groupe
pharmaceutique public Saidal, a
été limogé. Le conseil d’administration de l’entreprise a désigné
un cadre de l’entreprise, Aït Yahia
Arezki, directeur de l’analyse et
de synthèse (DAS), pour assurer
l’intérim jusqu’au 31 décembre.
La presse algérienne se perd en
conjectures sur les raisons de ce limogeage. Certaines informations
indiquent que Rachid Zaouani
avait fait part récemment au ministre de la Santé de son intention
de démissionner.
Namibie : 82 millions d’euros
alloués par la BEI à une cimenterie
La Banque européenne d’investissement (BEI) a octroyé 82 millions d’euros pour la construction
et l’exploitation d’une usine de ciment à Ohorongo, à environ 435
kilomètres au nord de Windhoek,
la capitale de la Namibie. La
construction de l’usine devrait
s’achever en 2011. La cimenterie
d’Ohorongo appartient à une
société allemande, les Ciments
Schwenk, une entreprise familiale
de taille moyenne, spécialisée dans
la fabrication de matériaux de
construction et de ciment. L’usine
pourra satisfaire la demande locale et exporter vers le Botswana,
la Zambie et l’Angola.
Maurice : Ciel Textile renoue
avec la rentabilité
Ciel Textile, un des fleurons de
l’industrie du textile-habillement
en Ile Maurice, a renoué avec la
rentabilité. Ses bénéfices ont été
de 43 millions Rs au cours du premier trimestre de l’exercice qui se
terminait au 30 septembre 2009,
contre des pertes de 5 millions RS
en 2008.
Le chiffre d’affaires de Ciel Textile
s’est élevé à 2,1 milliards Rs au
cours de ce premier trimestre,
contre 1,8 milliard Rs l’année
dernière. 1,1 milliard du CA a été
réalisé à l’étranger et 950 millions
à Maurice. Les bénéfices ont été de
36 millions à l’international et de
6 millions à Maurice. Ciel s’attend
a des résultats encore meilleurs au
second semestre.
Maurice : l’entreprise sucrière
Médine en baisse
L’entreprise sucrière de Médine a
enregistré une chute drastique de
ses bénéfices pour le trimestre se
terminant au 30 septembre 2009.
Les profits ont été de 77 millions
Rs, contre 209 millions l’année
dernière. En 2008, Médine avait
bénéficié de revenus conséquents,
135 millions Rs, provenant de
la vente de terres pour le projet
Tamarina IRS. Médine a subi une
baisse de la valeur de son stock de
cannes en raison de la baisse du
prix du sucre.
Les Afriques - N° 99 - 26 novembre au 2 décembre 2009
13
Industrie et services
Dossier réalisé avec
le concours de
La contrefaçon en Afrique (3e partie)
« Les entreprises africaines sont triplement
pénalisées par la contrefaçon »
L’Association industrielle africaine (AIA) œuvre pour promouvoir l’industrie africaine et faire entendre la voix
du continent dans les instances du commerce international. Son président, l’Ivoirien Pierre Magne, estime que la
contrefaçon constitue désormais une menace sérieuse pour la prospérité des entreprises africaines. Entretien.
Propos recueillis par Walid Kéfi, Tunis
Les Afriques : L’AIA a inscrit, depuis sa naissance, la lutte
contre la contrefaçon et la fraude dans ses priorités. L’Afrique
est-elle victime ou coupable dans ce domaine ?
Pierre Magne : A l’exception d’un nombre limité de pays africains qui se sont faits une réputation dans un éventail plutôt
réduit de faux produits, le continent n’est pas une importante
zone de production de produits contrefaits, contrairement à
ce que prétendent certains experts. L’Afrique est, en revanche, un grand consommateur du faux. La contrefaçon y tou-
Pierre Magne : « L’intégration régionale offre
une opportunité pour les administrations
douanières de coopérer entre elles. »
ficelles du commerce du faux. Il ne faut pas également oublier
que les campagnes de sensibilisation des populations sur le danger de la contrefaçon demeurent ponctuelles et insuffisantes.
« L’Afrique est en première ligne en ce qui
concerne les produits contrefaits pouvant
présenter des risques élevés pour la sécurité
des consommateurs. »
che particulièrement les produits de consommation courante.
L’Afrique est aussi en première ligne en ce qui concerne les
produits contrefaits pouvant présenter des risques élevés pour
la sécurité des consommateurs, comme les médicaments.
Selon l’OMS, 30 à 40% des médicaments en circulation sur le
continent sont contrefaits.
LA : Quel sont les facteurs qui ont contribué à faire de l’Afrique l’une des plus importantes zones d’écoulement des produits contrefaits ?
PM : En premier lieu, la pauvreté endémique qui sévit sur le
continent est très propice au développement de la contrefaçon. La faiblesse du pouvoir d’achat explique, en fait, l’attrait
du consommateur pour les copies illicites ou non conformes
aux normes, qui restent beaucoup moins chers que les produits
originaux. D’autre part, nos services de douane, peu dotés en
moyens techniques et en personnel formé à la lutte anticontrefaçon, sont démunis face à la porosité des frontières, ce qui
a placé le continent dans les viseurs des réseaux qui tirent les
emploi. Caratex est actuellement
le deuxième employeur du pays.
Industrie
Sénégal : accord avec
les Chinois pour la
construction d’usines
clés en main
Le Sénégal a signé avec des partenaires chinois trois protocoles d’accord pour la construction d’usines clés en main,
dont une verrerie destinée, notamment, à alimenter la
sous-région. Les accords prévoient aussi la mise en place
d’une unité d’exploitation et de traitement du marbre dans
les régions de Kédougou et de Tambacounda. Le communiqué du gouvernement sénégalais parle également de la
création de 500 unités de transformation des produits
agricoles, pour couvrir l’ensemble des communautés rurales du pays.
les secteurs de cette industrie, allant de la plantation de la canne
à la production d’éthanol, en passant par la production sucrière.
Les actions détenues actuellement par le Sugar Investment
Trust seront transférées au Cane
Democratisation Fund. Ceux qui
ont le droit d’acheter des actions
bénéficieront d’un don et d’emprunts pour le faire.
Sénégal : la CSS dément l’existence d’une augmentation du
prix du sucre
La compagnie sucrière sénégalaise
(Css) a démenti les informations
sur une augmentation du prix
du sucre. « Contrairement aux
informations publiées (…) il n’y a
eu aucune augmentation des prix
du sucre » indique CSS dans un
communiqué, en précisant que
les « tarifs sont inchangés et restent
toujours les mêmes ».
BTP
Sénégal : la réhabilitation du
pont Faidherbe a été engagée
Les travaux du pont Faidherbe
ont démarré et devraient s’achever le 15 mars 2010. Ils provoquent de grands embouteillages.
La circulation sera perturbée au
cours des mois prochains, les
autorités appellent les usagers
à faire preuve de patience, car, a
indiqué Mor Guèye Gaye, chef de
l’Agence autonome des travaux
routiers (AATR), l’objectif est de
construire le plus beau pont de
l’Afrique occidentale et même
du monde. « Nous avons pris des
mesures d’accompagnement très
objectives. Nous allons mettre des
bateaux pour la mobilité des Saintlouisiens ». Les travaux de réhabilitation lourde du pont Faidherbe
sont cofinancés par l’Agence
française de développement et
l’Etat du Sénégal, qui intervient à
hauteur de 7,3 millions d’euros.
Transports
Mauritanie : Point Afrique
reprend ses vols vers Atar
Le tour-opérateur français Point
Afrique a décidé de reprendre, en
décembre, ses vols hebdomadaires
entre Paris et la ville d’Atar, dans
le désert mauritanien, suspendus depuis mars 2008 pour des
raisons de sécurité. Des insurgés
islamistes ont revendiqué l’assassinat, fin 2007, de quatre touristes
français en Mauritanie, et, en août
dernier, la branche nord-africaine
d’Al Qaïda a commis un attentat suicide qui a fait trois blessés
devant l’ambassade de France à
Nouakchott. Le Ministère français
des affaires étrangères déconseille
toujours aux ressortissants français de se rendre dans des zones
isolées de Mauritanie.
RDC-Kenya : accord sur les
services aériens
La République démocratique du
Congo (RDC) et le Kenya ont si-
L’AIA, vox Africa dans les négociations
sur le commerce
L’AIA lutte contre la fraude, la contrefaçon et le dumping.
Elle a fait parler d’elle en rejetant en bloc, en avril 2007, les
projets d’accords de partenariat économique (APE) avec
l’Union européenne. Lancée en 2004 à Genève, à l’initiative
de douze grands groupes industriels opérant en Afrique, parmi lesquels IPS (groupe Aga Khan) et la CMDT (Compagnie
malienne pour le développement du textile), l’Association
industrielle africaine (AIA) regroupe aujourd’hui une vingtaine d’entreprises actives dans plus de vingt pays d’Afrique,
trois unions douanières (UEMOA, CEMAC, COMESA) et
quinze secteurs d’activités majeurs.
gné un accord bilatéral sur les services aériens, aux termes duquel
Kenya Airways aura une fréquence
de dix vols passagers et trois fréquences de vols cargo par semaine
en RDC. Kinshasa et Nairobi ont
été retenues comme seule entrée
pour la RDC et pour le Kenya
pour les vols Kenya Airways et
des Lignes aériennes congolaises
(LAC). Le nouvel accord est une
révision de celui signé en 1990 entre les deux pays sur l’exploitation
du droit de trafic. Kenya Airways,
qui exploite déjà la ligne Kinshasa
et Lubumbashi, a inauguré, la semaine dernière, une nouvelle ligne
à Kisangani en vue de désenclaver
la partie nord-est de la RDC vers
les pays de l’est et asiatiques.
Tunisair renforce ses liaisons
européennes
La compagnie aérienne tunisienne Tunisair annonce dans
un communiqué que son réseau
aérien à destination de l’Europe
se renforcerait, durant la saison hivernale, par plusieurs vols
supplémentaires. La ligne TunisToulouse (France) se consolide
par un nouveau vol tous les lundis, pour atteindre, au total, 6 vols
par semaine, outre un autre vol
pour Lyon chaque mardi. Pour les
destinations italiennes, Tunisair a
programmé 3 vols de plus pour
Milan, jeudi, samedi et dimanche,
ce qui mène à 5 vols par semaine.
Tunisair a également ajouté une
liaison aérienne Tunis-Rome,
chaque jeudi, pour atteindre ainsi
11 vols par semaine.
Air Mauritius : profits opérationnels de 15,4 millions
Air Mauritius a réalisé des profits
opérationnels de l’ordre de 15,4
millions d’euros pour les six premiers mois de l’exercice financier
2009-2010, soit d’avril à septembre, selon le conseil d’administration de la compagnie. Cependant,
en raison des pertes de marge
(hedging losses) de 25 millions €
sur le coût du carburant, la compagnie s’est retrouvée avec des résultats négatifs, de l’ordre de 10,1
millions d’euros.
Air Algérie commande sept
B737-800 à Boeing
La compagnie Air Algérie a commandé sept moyens-courriers
B737-800 à Boeing, pour un prix
qui se situerait entre 493 millions et
553 millions de dollars. Air Algérie
dispose déjà de 15 Boeing 737 et
de trois long-courriers 767. Boeing
a, par ailleurs, confirmé une commande de quatre moyens-courriers 737 par la compagnie Tassili
Airlines (filiale de Sonatrach).
Ethiopian Airlines commande
12 Airbus A350 XWB
Ethiopian Airlines a commandé
douze airbus A350 XWB d’Airbus. La compagnie exploitera
ces avions, à partir de son hub
d’Addis Abeba, sur des lignes
à destination de l’Europe, des
Entreprises et Marchés
Maurice : un fonds pour démocratiser l’actionnariat dans
l’industrie cannière
Le ministre des Finances, Rama
Sithanen, a annoncé la création
d’un fonds pour démocratiser
l’actionnariat dans l’industrie
cannière. Rama Sithanen a annoncé qu’un Cane Democratisation
Fund sera créé pour permettre
aux planteurs, laboureurs et autres
employés de l’industrie sucrière
de devenir actionnaires dans
l’industrie cannière, à hauteur de
30%. Les actions couvriront tous
LA : Quels sont, selon vous, les moyens les plus efficaces en
matière de lutte contre ce fléau ?
PM : Un plan d’action de lutte régional reste la meilleure façon
de limiter le fléau, d’autant que la fabrication et le commerce
Le site de l’AIA propose plusieurs documents concernant la
lutte contre la contrefaçon : www.africanindustrial.org
En bref -
Caratex Botswana va fermer ses
portes
Le directeur général de la société
textile Caratex Botswana, Craig
Chow, a annoncé la fermeture de
l’entreprise textile, qui va fermer
ses portes le 10 décembre prochain, après onze ans d’activités.
L’entreprise se dit incapable de
rivaliser avec les géants industriels internationaux chinois et
indiens. « La Chine a accordé un
rabais de 17% aux fabricants pour
encourager les exportations, ils ont
une main-d’œuvre à bon marché
et ils sont plus efficaces », a-t-il dit.
5000 travailleurs employés par
Caratex Botswana perdront leur
LA : A combien estimez-vous le manque-à-gagner découlant
de la contrefaçon sur le continent ?
PM : Il est très difficile de donner des chiffres fiables sur le poids
économique du fléau. Même l’OCDE a constaté avec regret,
après plusieurs années de recherche et d’analyse, qu’elle n’est pas
en mesure de donner des chiffres précis à ce sujet. Nous pouvons,
cependant, affirmer sans risque de se tromper que la contrefaçon
constitue aujourd’hui une menace sérieuse pour les entreprises
africaines. Les industriels africains sont triplement pénalisés par
ce phénomène. D’abord, nous subissons un préjudice économique direct qui se traduit par des pertes importantes en termes de
chiffre d’affaires et de parts de marché. Les industriels de l’UEMOA les estiment, par exemple, à 30%. Ensuite, nos entreprises
sont victimes d’une importante dépréciation de leur image de
marque (marché inondé de produits censés tirer une partie de
leur valeur, mauvaise publicité faite aux vrais produits par des
faux de piètre qualité qui copient à l’identique le nom de la marque et le logo). Finalement, nos entreprises voient surtout leurs
investissements en recherche et développement grimper du fait
de l’exigence d’innovation permanente.
des produits contrefaits sont devenus une forme de criminalité
organisée qui entretient des liens certains avec d’autres activités
criminelles. Une hydre à mille têtes, en somme. L’intégration
régionale offre une opportunité pour les administrations douanières de coopérer entre elles ainsi qu’avec d’autres partenaires
publics et privés. Il existe, dans le code communautaire UEMOA
des douanes, deux articles permettant de réprimer la contrefaçon dans la région. Autre action allant dans le même sens : l’AIA
et la Chambre consulaire régionale de l’UEMOA ont conclu un
accord pour la création de l’Observatoire régional de l’UEMOA
de lutte contre la fraude et la contrefaçon. Cette structure aura
pour mission d’élaborer des recommandations, de favoriser
des transferts de compétences et de technologies et de faciliter
le dialogue avec les gouvernements sur les politiques de lutte
contre la fraude et la contrefaçon.
Outre l’amélioration de l’action des services de douane et l’aggravation des sanctions, il est également nécessaire de lancer
des campagnes de sensibilisation sur les méfaits de la contrefaçon. Le consommateur doit comprendre que, quand il n’est pas
victime, il est complice d’un grave délit.
E n t r ep r i ses e t M a r c h é s
En bref -
Etats-Unis et de l’Asie. Ethiopian
Airlines vient rejoindre la liste
des plus de 300 clients d’Airbus.
« Nous nous engageons à investir
dans des technologies leaders dans
l’industrie, afin de conserver notre
réputation inégalée en Afrique,
tout en poursuivant notre croissance », a déclaré Girma Wake,
CEO d’Ethiopian Airlines. « Les
nouvelles technologies de l’A350900 permettent d’offrir un confort
supérieur et représentent un changement radical, en raison de la réduction de consommation de carburant offerte par cet appareil pour
nos lignes en rapide expansion. »
Congo RDC : miracle sur la
piste d’atterrissage de Goma
Un avion de passagers s’est écrasé, jeudi 19 novembre, sur une
piste d’atterrissage de Goma, en
République démocratique du
Congo (RDC), mais on ne déplore que quelques blessés légers,
ont annoncé les Nations Unies.
La RDC a un des bilans les plus
mauvais au monde en matière
de sécurité aérienne et la piste de
l’aéroport de Goma est devenue
une des plus périlleuses du pays,
depuis que sa longueur a été réduite d’un tiers par une coulée de
lave après l’éruption du volcan
Nyiragongo, en 2002. L’appareil
appartenait à la Compagnie africaine d’aviation, inscrite sur la
liste noire de l’Union européenne.
« C’est comme un miracle. Tout le
monde est sorti de l’avion. Personne
n’a été tué, même s’il pourrait y
avoir des blessés légers », a déclaré
Sylvie van den Wildenberg, porteparole de la mission des Nations
Unies en RDC (Monuc)
Télécoms
et TIC
Redressement fiscal de 600 millions $ pour Orascom Algérie
La filiale algérienne du groupe
de télécommunications égyptien
Orascom Telecom s’est vu noti-
fier pour près de 600 millions
de dollars d’arriérés fiscaux et
de pénalités par les autorités
algériennes, comptant pour les
années 2005, 2006 et 2007, selon
Orascom, qui parle d’une « mesure sans fondement et inacceptable ». Selon Orascom, les services fiscaux algériens ont évalué
les revenus de la filiale Orascom
Telecom Algeria (OTA) à 5,25
milliards $, alors qu’ils ne seraient que de 4,42 milliards $.
Le fisc algérien a réagi en livrant
une chronologie des faits, destinée à démentir tout lien entre
le redressement fiscal et les tensions algéro-égyptiennes liées
à la compétition pour la qualification à la Coupe du monde.
OTA, « a fait l’objet d’un contrôle
fiscal, au même titre que d’autres
entreprises établies en Algérie,
contrôle qui a débuté en date
du 3 juin 2008, suivant avis de
vérification remis à la société le
20 mai 2008. Le contrôle fiscal a
concerné les exercices 2004, 2005,
2006 et 2007 ». Le fisc algérien
précise, que les « propositions
des redressements des exercices
2005 à 2007 ont été adressées à
la société en date du 12 juillet
2009, soit 13 mois après la première intervention des services de
contrôle ». Orascom Telecom a
été placée sous surveillance négative par Standard & Poor’s. Sa
branche algérienne est sa principale source de cash-flow.
Afrique du Sud : la restructuration a permis à MTN SA
d’économiser 23 millions $
La filiale sud-africaine de MTN
prévoit d’économiser 170 millions de rands (23 millions $)
après la réduction de 7% de
ses effectifs permanents et de
50% du nombre des travailleurs
temporaires. La réorganisation
de MTN SA est une réponse à
des perspectives de « croissance
faible en raison de l’impact de
la récession sur les dépenses des
consommateurs » a indiqué le
directeur des ressources humaines, Themba Nyathi. De début
juillet à fin septembre, MTN
SA a subi une baisse de 750 000
abonnés à Internet, réduisant le
nombre des abonnés à 16,4 mil-
Transports
Lufthansa se positionne
fortement sur la
destination Afrique
La compagnie Lufthansa dispute fermement la destination
Afrique à Air France et aussi à la RAM et Kenya Airways. La
compagnie, qui a 200 vols par semaine et 31 destinations,
réparties dans 25 pays, fait du continent un de ses objectifs stratégiques. Lufthansa, qui a acquis Brussels Airlines,
a annoncé l’ouverture de nouvelles lignes en 2010 et l’augmentation des fréquences sur plusieurs villes. Après Accra
(Ghana), Luanda (Angola) et Libreville (Gabon), inaugurés durant l’été, Lufthansa fait ses débuts vers Abuja et Port
Harcourt (Nigeria). Pour Lufthansa, l’Afrique présente une
perspective de croissance de trafic de 6%, plus importante
que celle de l’Europe ou des Etats-Unis.
lions. C’est la première baisse
du nombre d’abonnés enregistrée en quinze ans en Afrique
du Sud.
Internet : l’Egypte prend une
option pour l’obtention de
domaines en langue arabe
L’Egypte va créer le premier
nom de domaine en arabe,
suite à la décision de l’ICANN
(The Internet Corporation for
Assigned Names and Numbers),
basée aux Etats-Unis, de permettre de créer des noms de domaines non latins. 6 pays ont de-
mandé l’obtention des domaines
en trois langues. L’Egypte a été
la première et la seule, jusqu’à
ce moment, à obtenir le nom de
domaine « Misr » (Egypte), écrit
entièrement en langue arabe.
Selon Jerry Yang, co-fondateur
de Yahoo, bien qu’il existe plus
de 300 millions d’arabophones
dans le monde, moins de 1%
du contenu de l’Internet est
en arabe. L’Egypte possède la
plus grande population arabe,
comptant 15 millions d’internautes sur plus de 80 millions
d’habitants.
Nouveau directeur exécutif à
Orascom Télécom
Orascom a désigné un nouveau
directeur exécutif, Khaled Bechara,
à la place de Naguib Sawiris, qui
reste président du Conseil d’administration. Sawiris a indiqué qu’il
continuerait à être impliqué dans
les activités de la firme, mais avec
plus d’accent sur la croissance stratégique. Les bénéfices de la société
égyptienne Orascom Telecom au
3e trimestre 2009 ont augmenté de
160% par rapport à la même période de l’année passée, pour atteindre
180,9 millions de dollars.
L’Afrique, avant et
après Copenhague
« Construire un nouvel équilibre », tel est le
thème retenu pour The Global Conference,
qui est un forum international pour le développement durable. Sous le haut patronage
de Jean-Louis Borloo. Ce dernier grand rendez-vous avant Copenhague se déroulera
du 26 au 28 novembre 2009 à Deauville.
Sonia Bahri (Tunisie), chef de la section
Coopération internationale et enseignement supérieur à l’UNESCO, et Anada
Tiega (Niger), secrétaire général de Ramsar,
UICN, sont les Africains qui siègent au
Comité d’orientation du forum, présidé
par Bettina Laville, avocate associée chez
Landwell & Associés, fondatrice et présidente d’honneur du Comité 21.
L’Afrique sera bien représentée, cette année,
au forum, avec la présentation, en exclusivité
durant la Global Conference, de la maquette
de la Grande muraille verte, qui est un projet
porté notamment par le président sénégalais
Abdoulaye Wade. Il s’agit d’une ceinture unique de végétation multi-espèces, projet transcontinental large de 15 km et long de 7000 km
reliant Dakar à Djibouti, qui est la réponse de
l’Afrique aux effets récurrents de la désertifi-
Abdoulaye Bio Tchané, l’un des « grands témoins »
de l’événement.
cation croissante en zone sahélienne.
Parmi les quatre « grands témoins » qui feront une allocution spéciale, on note la présence d’Abdoulaye Bio Tchané, président de
la BOAD (Togo), de Rachida Dati, député
européen et Maire du VIIe arrondissement
de Paris, de Jacques Richier, directeur général de Allianz, ainsi que de Jacques Toubon,
secrétaire général du Cinquantenaire des
indépendances africaines en 2010.
Programme détaillé sur
www.lesafriques.com
Les Afriques - N° 99 - 26 novembre au 2 décembre 2009
15
Industrie et services
Abdelouahab Rahim, PDG de la holding Arcofina
Le projet Alger Medina n’est pas abandonné
Le grand projet immobilier Alger Medina est toujours d’actualité, assure Abdelouahab Rahim, PDG d’Arcofina,
pour lever les doutes qui se sont installés après l’échec relatif de son emprunt obligataire. M. Rahim défend également son projet d’une organisation patronale propre aux investisseurs.
Propos recueillis par Ghania Cherif, Alger
Les Afriques : Vous avez lancé, en janvier 2009, un emprunt
obligataire pour lever 8,3 milliards de DA pour le financement
du projet Alger Médina, implanté à l’est d’Alger. Combien
avez-vous récolté jusque-là ?
Abdelouahab Rahim : Nous avons réussi a lever 2,9 milliards
de DA, soit 30% de ce que nous avons demandé. Mais, il faut
préciser que cet emprunt obligataire ne concerne que le financement de deux modules et ne devait couvrir que 70% du coût
global. Les travaux sont lancés et avancent normalement. La
« Lorsque le groupe Dahli fait
un tel investissement, il est conscient
que cela prendra du temps. Nous ne
faisons pas dans la spéculation,
le conteneur ou l’importation !
Nous prenons part à la construction
de l’Algérie moderne. »
réception du centre commercial et de l’aquaparc est prévue
pour le premier semestre 2010. Le flat-hotel sera livré en 2011.
Quant aux tours de bureaux et immeubles d’habitations, nous
les attendons pour fin 2012, début 2013. Alger Médina, dans sa
totalité, sera réceptionné entre 2015 et 2016. C’est vrai que nous
n’avons levé que 30% des financements, mais je vous rassure
que le projet avance… Il est toujours d’actualité et d’envergure.
Avec l’entrée en activité du l’hypermarché Ardis, 500 à 600 emplois seront crées.
LA : Vous n’avez levé que 30% des fonds demandés. Est-ce que
c’est l’échec du groupe Dahli ou celui du marché de l’emprunt
obligataire en Algérie ?
AR : Non, ce n’est ni l’échec du groupe Dahli, ni celui du marché de l’emprunt obligataire. Pour nous, c’est un succès extraordinaire, car tous ceux qui ont acheté des titres ont saisi
l’importance du projet Alger Médina et ses retombées sur la population. A partir de là, nous qualifions l’opération de positive.
Il n’y a pas échec, au contraire.
LA : Est-ce que vous allez vous ouvrir sur d’autres partenaires, chercher d’autres financements ? AR : Si l’on doit ouvrir d’autres modules, bien entendu on ira
chercher tous les modes de financements que le marché peut
nous offrir. Mais, pour l’heure, nous n’avons aucune difficulté,
nous avons notre propre trésorerie et nos propres financements.
Alger Médina verra le jour, indépendamment des instruments
financiers, selon la volonté du marché et du pays.
LA : Les banques ne vous ont pas accompagné dans cette opération, comment expliquer cette attitude ?
AR : Dites-moi s’il y a un investisseur qui n’est pas confronté
à des difficultés. Nous sommes dans un pays qui se construit.
Par définition, il y a des étapes, on les passe. Dans les cycles
économiques, ce qui est valable aujourd’hui peut ne pas l’être
demain. Lorsque le groupe Dahli fait un tel investissement, il est
conscient que cela prendra du temps. Nous ne faisons pas dans
la spéculation, le conteneur ou l’importation ! Nous prenons
part à la construction de cette Algérie moderne, on s’y fait, c’est
comme ça et on va avec.
LA : On ne vous a pas entendu commenter la dernière loi de
Finances, pourquoi ?
AR : Ayant les pieds sur terre, on n’a pas à commenter les décisions du gouvernement. C’est sa charge de prendre des décisions. Concernant les lettres de crédit (CREDOC), on s’y
adapte. Chacun à ses responsabilités et, nous, on s’en tient aux
nôtres. Je ne vois pas de problèmes au sujet du Crédoc, je ne
comprends pas ce débat. Le problème est simple : où veut-on
aller ?
LA : La holding ARCOFINA, c’est plusieurs filiales. Vous êtes
dans les assurances, mais aussi dans le médicament. A quand
le retour de Pharmagen? AR : Nous allons reprendre la production l’année prochaine. Nous sommes en négociation pour certaines molécules.
Nous allons produire des médicaments de masse et autres
thérapeutiques. LA : Après avoir quitté le FCE (le Forum des chefs d’entreprises) vous avez lancé une nouvelle initiative pour la mise en
place de l’UNI, l’Union nationale des investisseurs. Pourquoi,
et où en êtes-vous ? AR : Nous avons effectivement constitué un dossier dans ce
sens. Lorsque l’UNI obtiendra son agrément, nous nous exprimerons officiellement. Pourquoi l’UNI ? Mais parce que
les investisseurs n’ont pas de tribune. Il y a des marchands et
des importateurs… l’UNI c’est pour parler réellement investissement. On ne se démarque pas des autres organisations ou
confédérations, y compris le FCE. Lorsqu’on travaille dans l’in-
térêt du pays, on se complète. Il y a le patronat, il manque les
investisseurs… C’est cela l’UNI.
LA : Un dernier mot ?
AR : J’aimerai dire que je suis un investisseur, un créateur de
richesses. Nous sommes des marchands de bonheur et Alger
Médina c’est cela. Offrir un peu de bien être aux algériens… en
Algérie. Tant de gens ont donné leurs vies pour que l’on puisse
vivre sous un drapeau. Se donner le droit de ne pas tenir compte du sacrifice en tournant le dos à la future génération est une
fuite en avant.
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gasca
Focus Mada
Les Afriques - N° 99 - 26 novembre au 2 décembre 2009
Les Malgaches paient au prix
fort les turpitudes de leur
classe politique
Madagascar connaît, depuis près de vingt ans, une instabilité politique
chronique. Le renversement du président élu, Marc Ravalomanana, en
mars 2009, et la prise du pouvoir par le maire d’Antananarivo et ancien
disc-jockey, Andry Rajoelina, ont, à nouveau, plongé le pays dans une crise interminable. Début novembre, le président de facto Andry Rajoelina,
ainsi que trois de ses prédécesseurs, Marc Ravalomanana, Albert Zafy
et Didier Ratsiraka, ont signé un accord de partage du pouvoir à AddisAbeba. Mais son application achoppe sur l’attribution des portefeuilles.
Andry Rajoelina, dépassé
par les événements, se
cherche une chaise. « Les
crabes te l’ont prise » lui
répond Ravalomanana
(les partisans de Rajoelina
ont été surnommés les
crabes par les populations
côtières, du fait de leur
couleur fétiche orange et
de leur appétit…).
Dossier réalisé par Chérif Elvalide Seye
Nouvel échec dans la formation du gouvernement
Devant l’impossibilité persistante de former le gouvernement, une nouvelle rencontre des chefs de file
des mouvances pourrait être convoquée, apprend-on de bonne source à Tananarive.
Le gouvernement d’union nationale de la
transition, dont la composition était attendue
samedi dernier, n’a pu être mis en place, deux
semaines après la signature des accords d’Addis Abeba, le 6 novembre dernier.
Ce gouvernement doit comprendre 31 portefeuilles ministériels, à raison de six pour chacune des mouvances de Rajoelina, Ravalomanana,
Ratsiraka et Zafy. Les sept restants étant attribués aux autres sensibilités.
Rajoelina est
ainsi responsable
au premier
chef du respect
du calendrier.
Saura-t-il résister
aux sirènes de
son camp qui
entend profiter
le plus longtemps
possible du
contrôle de
l’Etat ?
Les Ministères de la souveraineté, de la justice
et des affaires étrangères sont convoités par la
mouvance Rajoelina, qui voudrait également
obtenir les hydrocarbures, déjà incorporés
dans le Ministère des mines, attribué au camp
d’Albert Zafy.
Le camp du président de la Haute autorité de
la transition se montre très exigeant. Les militaires s’invitent même au débat. Un « Collectif
des jeunes officiers », des conseillers à la présidence, conduits par les lieutenants-colonels
Charles Randrianasoavina et René Lylison, ont
donné une conférence de presse… au palais
d’État à Ambohitsorohitra pour exiger, « au
nom de la loi régalienne », que les Ministères
de souveraineté reviennent à la mouvance du
chef de l’État.
La sortie n’a pas été du goût de tout le monde. Le commandant Roger Luc les a rappelé à
l’ordre, pour « préserver la neutralité militaire
et l’unicité du commandement » et a atténué
la portée de la déclaration, en soulignant que
« ce sont cinq personnes qui ont fait la déclaration, mais pas tous les militaires ». Le commandant s’était déjà illustré, le 28 août dernier,
en s’opposant à l’arrestation d’un délégué de
la mouvance Ravalomanana aux négociations à Maputo, Manandafy Rakotonirina.
Les militaires ne sont pas les seuls du camp de
la HAT à remettre en question les accords d’Addis Abeba. Des responsables de premier rang, le
Pasteur Richard Andriamanjato, les vices présidents de la HAT, Jean Lahiniriko et Patrick
Monibou, et le président de la Commission
finance, Marson Evariste, proposent que les
quatre mouvances se contentent de désigner
leurs six représentants au gouvernement et que
le soin soit laissé au président de la HAT et au
Premier ministre, Eugène Mangalaza, d’attribuer les portefeuilles.
Patriotisme
La proposition a naturellement été rejetée par
les autres mouvances. Face à ces blocages, le
Premier ministre de consensus a lancé un véritable appel de détresse, en demandant aux
chefs de file des mouvances « de placer l’intérêt supérieur de la Nation au dessus de tout,
enfin ! » « Montrez le patriotisme que vous revendiquez. Arrêtons la zizanie politique. La population souffre », a-t-il ajouté.
Le Collectif des citoyens et des organisations
citoyennes, constitué d’associations de la
société civile, de syndicats, d’opérateurs économiques et de citoyens civils et militaires,
va dans le même sens. Il rappelle que « la
recherche de l’intérêt supérieur de la Nation
ne saurait s’accommoder d’une guerre de préséance ou d’une bataille autour des avantages
personnels, ou des avantages politiques ou financiers présumés, que pourraient procurer le
contrôle de tel ou tel Ministère » et exige que
« la répartition des Ministères respecte le caractère de neutralité de la Transition, tel que
défini dans la Charte de Maputo ».
Ces appels à la raison seront-ils entendus ?
Rien n’est moins sûr. Tout aussi improbable
désormais, le respect du calendrier de la tran-
sition dans « un délai n’excédant pas quinze
mois à compter de la date de la signature de
l’Accord politique de Maputo ». C’était le 9
août. Il reste donc onze mois pour élaborer
une nouvelle constitution, organiser un référendum pour l’adopter et tenir des élections
présidentielles et législatives !
Rajoelina, qui dirige la HAT, a l’essentiel des
leviers en main, en l’absence du gouvernement
d’union nationale. Il est ainsi responsable au
premier chef du respect du calendrier. Saurat-il résister aux sirènes de son camp, qui entendent profiter le plus longtemps possible du
contrôle de l’Etat ?
L’incompréhensible
détention de prisonniers
politiques
La question des prisonniers politiques a fait l’objet, dès le premier accord
de Maputo, d’une résolution demandant leur libération immédiate. Il n’en
est toujours rien.
Les députés européens ont joint leurs voix aux
nombreuses qui exigent la libération immédiate des prisonniers politiques à Madagascar.
« Tous les prisonniers politiques, notamment les
députés et sénateurs du parlement malgache,
devaient être libérés immédiatement », selon
une déclaration cosignée par Heidi Hautala,
présidente de la Sous-commission des droits
de l’homme du Parlement européen, Eva Joly,
présidente de la Commission du développement et Louis Michel, co-président de l’Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE.
Pour certains, c’est Rajoelina
lui-même qui entend « se
venger » des partisans de
Ravalomanana, qui se seraient
montrés les plus virulents face à
lui pendant l’affrontement entre
les deux camps.
Pourtant, l’article 2 de l’Accord nº 2 de Maputo
stipule clairement que « Les chefs de file des
mouvances demandent la cessation des poursuites en cours et la remise en liberté immédiate des
détenus politiques concernés par les évènements
de 2009. Les chefs de file s’engagent à mettre en
œuvre cet accord, conformément à l’article 15
de l’Accord politique de Maputo relatif aux préjudices subis lors des évènements politiques de
2002, 2006, 2008 et 2009 ».
Andry Rajoelina est-il l’otage des faucons ?
L’otage de faucons
Le refus de la Haute autorité de transition de
se conformer à cette disposition s’avère ainsi
incompréhensible et suscite de nombreuses
hypothèses à Tananarive. Pour certains, c’est
Rajoelina lui-même qui entend « se venger »
des partisans de Ravalomanana, qui se seraient
montrés les plus virulents face à lui pendant
l’affrontement entre les deux camps. D’autres
avancent plutôt que le président de la HAT serait l’otage de faucons, qui sont en réalité ceux
tirent les ficelles.
Les parlementaires européens ne se perdent
pas dans ces conjectures. Outre la libération
immédiate des prisonniers, ils exigent « une
enquête internationale indépendante sur les graves violations des droits de l’homme, telles que
les arrestations arbitraires et les actes de torture
commis par les forces de sécurité. Ils appellent les
autorités de transition à garantir l’ordre public
et constitutionnel et à respecter les principes de
la démocratie et de l’Etat de droit ».
L’Assemblée parlementaire paritaire ACP, qui
se réunira à Luanda, en Angola, le 3 décembre
prochain, devrait adopter une résolution sur la
crise politique et institutionnelle malgache.
Les Afriques - N° 99 - 26 novembre au 2 décembre 2009
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Focus Mada
La grâce de la planche à billets
C’est la planche à billets qui permet à l’Etat de s’en sortir, analyse, Jaona Ravaloson, aujourd’hui conseiller en
investissement international.
Le principal défi n’est donc pas économique,
mais politique. Il consiste en ceci : comment
disposer d’institutions et de règles de gouvernance qui ne menacent pas et qui ne prennent
pas en otage l’économie ? Comment établir des
contre-pouvoirs effectifs, qui limitent la capacité de nuisance des dirigeants qui abusent de
leur position dominante au point de provoquer soit une lassitude de la population, soit
un ras-le-bol, se terminant toujours par un
renversement du pouvoir.
LA : Quelles sont les conséquences de la crise
actuelle ?
JR : L’acquis de croissance et de développement
de ces cinq dernières années est considérablement amoindri. Une grande précarité prévaut.
Pour Jaona Ravaloson, proche de la mouvance Zafy, « l’Etat use et abuse des émissions de bons du Trésor
et de la planche à billets ».
Les Afriques : Quelle était la situation économique de Madagascar quand la crise politique a éclaté ?
Jaona Ravaloson : A l’instar des pays émergents et de l’ensemble du continent africain,
Madagascar a bénéficié d’une croissance relativement élevée (de l’ordre de 4% à 5% par
an) jusqu’en 2008. Les moteurs de la croissance
ont été les investissements en infrastructures,
les grands projets miniers, le redémarrage de
l’agriculture, le tourisme et les exportations de
produits intensifs en main-d’œuvre. Donc, statistiquement, la situation économique s’était
améliorée sous l’ère Ravalomanana. Il n’y a pas
de doute là-dessus. Mais, toute la question est
de savoir comment pérenniser une telle dynamique favorable. Car il faut plusieurs années,
voire des décennies, de tendance haussière de
l’activité économique pour enrayer la pauvreté de masse. Or, la croissance est trop volatile à Madagascar. La crise politique de 2002,
qui avait permis à Ravalomanana d’arriver au
pouvoir, s’était soldée par une chute du PIB de
l’ordre de 15%. L’instabilité politique qui a présidé à la sortie du pouvoir de Ravalomanana
se traduit à nouveau par un sévère marasme.
L’indispensable
assistance
LA : Comment l’Etat s’en sort-il ?
JR : L’Etat, contrairement aux crises de 1991
et 2002, n’est pas paralysé par des grèves, hormis quelques dysfonctionnements. Il a pu assurer son train de vie grâce à la réaffectation
des lignes budgétaires réservées au Sommet de
l’Union africaine, qui était prévu en juillet dernier. Par ailleurs, il use et abuse des émissions
de bons du Trésor et de la planche à billets.
Pour le secteur public, qui est quand même le
plus gros employeur du pays, un relatif confort
est ainsi préservé. Mais, pour les autres entités,
c’est une situation de fragilité économique et
sociale qui s’aggrave de jour en jour. Les entreprises privées fonctionnent à la moitié de
leur capacité. Les zones franches exportatrices
subissent une baisse des commandes et multiplient le chômage technique ou le chômage
tout court. Le secteur hôtelier et touristique a
totalement perdu la saison 2009.
Ce sont 630 millions d’euros
qui sont suspendus au retour
à l’ordre constitutionnel. Les
conditions en sont connues. La
formation du gouvernement,
l’adoption d’une nouvelle
constitution, le référendum, les
élections transparentes.
de toute reprise économique, pour un pays
dont les ressource budgétaires dépendent aux
trois quarts de l’aide extérieure. Au total, avec
les reliquats du 9e et l’enveloppe du 10e, ce sont
630 millions d’euros qui sont suspendus au retour à l’ordre constitutionnel. Les conditions
en sont connues. La formation du gouvernement, l’adoption d’une nouvelle constitution,
le référendum, les élections transparentes. Un
long processus. L’Union européenne, apprendon de bonne source à Bruxelles, pourrait toutefois ne pas attendre la fin de tout le processus
avant de rouvrir les vannes, mais il faudra que
la transition fasse la preuve qu’elle se trouve
irréversiblement sur les bons rails.
100 000 emplois sont menacés
L’autre enjeu majeur de la coopération est celle
avec Washington. L’île a bâti, avec ses entreprises
franches, toute une économie sur les exportations en direction des Etats-Unis. La commission
d’éligibilité de l’Africa Growth & Opportunity
Act (AGOA) a examiné, le 16 novembre dernier,
le dossier de Madagascar, comprenant les lettres
de doléances des employés des entreprises franches et de soutien de pays partenaires, Maurice,
l’Afrique du Sud et le Swaziland. La décision finale sera prise en décembre.
Peut-être, le sombre tableau de la situation
économique peint par l’ambassadeur américain émouvra-t-il le comité. « Les impacts [de
la crise] ont déjà été très néfastes. Nous avons
rencontré hier les opérateurs économiques qui
représentent 90% de l’économie malgache.
Madagascar se trouve dans une catastrophe
économique. Les usines ferment, des salariés
sont au chômage technique. On m’a dit que
90% des hôtels dans les provinces sont fermés.
Les commandes dans le secteur textile, dans les
zones franches, sont coupées, et, chaque jour,
des contrats sont résiliés. Les commandes vont
au Kenya, au Bangladesh parce qu’on ne fait
plus confiance à Madagascar. »
En attendant, on retient son souffle, tant serait catastrophique le retrait de l’agrément. Le
Groupement des entreprises franches et partenaires sait déjà à quoi s’en tenir. « Pas moins
de 100 000 emplois sont menacés, si Madagascar
n’est plus éligible à l’AGOA. De nombreuses entreprises franches ne reçoivent déjà plus de commandes. D’autres ont arrêté d’exporter, de peur
de ne pas arriver sur le marché américain avant
la date butoir du 1er janvier 2010. Des fermetures en cascade sont à craindre dans les mois à
venir », prédit-il.
« Statistiquement, la situation
économique s’était améliorée
sous l’ère Ravalomanana. Il n’y
a pas de doute là-dessus. Mais
toute la question est de savoir
comment pérenniser une telle
dynamique favorable. »
à militer dans les organisations de la société
civile favorables à une médiation et à une sortie de crise négociée. Une grande maturité et
une preuve de sagesse rarement relayées par la
classe politique !
LA : Etes-vous optimiste ou pessimiste pour
l’avenir de l’ile ?
JR : Comme disait quelqu’un de célèbre,
Madagascar est un pays à potentiel et le restera. Ce qu’affirmait Churchill sied bien aussi à Madagascar : « Réussir, c’est aller d’échec
en échec sans perdre son enthousiasme. »
Malheureusement, la seule à être enthousiaste de manière permanente, à Madagascar,
est la classe politique. La population et les
agents économiques ne trouvent aucun plaisir dans ces crises politiques répétitives.
Sévère récession
Un récent rapport de la Banque mondiale, daté du 20 octobre, confirme les
difficultés vécues au quotidien par les Malgaches. La récession économique
est sévère.
La crise politique a entraîné la suspension de toute la coopération internationale, à l’exception de celle de la France et de l’assistance humanitaire.
L’île en a pourtant besoin aujourd’hui, encore plus qu’hier.
L’Union européenne est le premier partenaire
de Madagascar. 447 millions d’euros pour le
9e Fonds européen de développement. Un peu
plus pour le 10e, environ 462 millions d’euros.
Les relations avec Bruxelles sont donc au cœur
LA : Comment les forces sociales (syndicats)
réagissent-elles ?
JR : Les réactions les plus visibles émanent
des zones franches, où des dizaines de milliers
d’emplois sont menacés. La prise de conscience des syndicats des menaces sur l’emploi et le
pouvoir d’achat a poussé plusieurs d’entre eux
de ses difficultés, avait réussi à observer une
stricte discipline budgétaire et se gardait de
solliciter le système financier interne. Il a commencé à s’en départir. Entre août et septembre,
ses emprunts au système bancaire domestique
ont atteint 88 milliards, soit la moitié de ses dépenses mensuelles. La dépréciation de la monnaie préoccupe aussi. Entre la mi-septembre et
la mi-octobre, elle a perdu 6 et 4%, respectivement face à l’euro et au dollar. Néanmoins, la
La dépréciation de la monnaie préoccupe aussi.
Entre la mi-septembre et la mi-octobre, elle a perdu
6% face à l’euro.
Le rapport indique que les tendances notées
en août ont persisté en septembre. Le gouvernement est contraint de couper les dépenses
publiques. 800 milliards d’ariary en moins,
entre août 2008 et 2009. La réduction tient à
deux causes. La suspension de la coopération
internationale et la baisse des recettes fiscales
et douanières, consécutive au ralentissement
de l’activité économique et à la quasi-paralysie
de l’administration publique. 450 milliards en
moins entre prévisions et réalisations, pour les
neuf premiers moins de l’année.
La chute de l’activité économique se reflète
dans la chute de la consommation d’énergie.
La consommation de carburant se situe, depuis le début de l’année, entre -5 et -15% en
moyenne. La consommation d’électricité pour
l’industrie, en dehors du secteur minier, enregistre un résultat encore plus catastrophique,
en recul de 30% depuis janvier 2009.
Dérapage budgétaire
Autre motif d’inquiétude pour la Banque
mondiale, le changement de la politique budgétaire. Jusque-là, le gouvernement, en dépit
Les estimations préliminaires
de la Banque indiquent la
probabilité d’une croissance
négative du PIB en 2009, alors
qu’une croissance de 7,5% était
projetée avant la crise.
Banque centrale a su résister à toute intervention sur le marché des changes et a pu ainsi
maintenir ses réserves à 592 millions de DTS à
la mi-octobre et devrait bénéficier de 100 millions du FMI en réponse à la crise financière
mondiale, obtenus en août, mais dont le déblocage reste soumis à un accord entre le gouvernement et le Fonds.
Croissance négative
Sur une base annuelle, les exportations malgaches ont fléchi de 62% en volume et les importations de 15%. Les estimations préliminaires
de la Banque indiquent la probabilité d’une
croissance négative du PIB en 2009, alors qu’une
croissance de 7,5% était projetée avant la crise.
La situation, prédit-elle, devrait se détériorer
davantage, en l’absence d’une solution politique
qui entraînerait un renforcement des mesures
de rétorsion des partenaires de coopération.
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Economie et Politique
Economie - politique
Les Afriques - N° 99 - 26 novembre au 2 décembre 2009
Afrique
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Fodé Sylla en
mission auprès des pays
africains en prévision de
Copenhague
Afrique
En bref -
Sommet de Copenhague :
pessimisme africain
Le Premier ministre éthiopien, Meles
Zenawi, qui préside la
Commission de négociation de l’Union
africaine sur le changement climatique, ne
voit aucun signe fort
pour que le sommet de
Copenhague adopte
de vrais engagements
pour réduire les émissions de gaz à effet de
serre. « Il ne nous reste
que quelques semaines
d’ici Copenhague... les
indications que nous avons ne sont pas très encourageantes »
a-t-il déclare. « Nous avons établi une priorité dans nos exigences. D’abord et avant tout, nous devons être sûrs que le
réchauffement global ne dépasse pas deux degrés et que les
émissions de carbone seront contenues d’ici la fin des années
2020. » Faisant valoir que l’Afrique allait être la plus sévèrement touchée, M. Zenawi a souligné que les Africains
ont « plus de motifs que quiconque (...) de nous assurer d’un
accord solide, honnête et réaliste à Copenhague ».
« Somme plancher » des
Africains pour compenser
l’impact du changement
climatique
Les pays africains se sont entendus sur
le montant minimal de l’aide qu’ils entendent réclamer aux pays riches pour
compenser l’impact du changement
climatique. Ce montant n’a pas été encore révélé. Le Premier ministre éthiopien, Meles Zenawi, qui représentera
52 Etats africains à Copenhague, a déclaré : « Nous avons fixé une somme plancher en dessous de
laquelle nous ne descendrons pas, mais je ne peux pas vous
dire de combien elle est (…) Il y a de nombreux calculs,
y compris l’objectif de 100 milliards de dollars par an qui
a été fixé par certains experts. Nous serons très souples. »
Le Forum humanitaire global, que préside Kofi Annan,
estime que les pays pauvres supportent plus de 90% du
fardeau humain et économique du changement climatique. Les 50 pays les plus pauvres de la planète représentent moins de 1% des émissions mondiales de dioxyde
de carbone.
Afrique
L’Europe souhaite « que l’aide
pour le climat ne se fasse pas au
détriment de la lutte contre la
pauvreté »
Les financements dégagés par
les pays développés pour aider
les pays pauvres à lutter contre
les effets du changement de
climat ne devront pas se faire
au détriment de la lutte contre
la pauvreté dans le monde, ont
estimé les ministres européens
du Développement, à Bruxelles.
« Toutes les parties internationales devraient s’engager à ce que
de tels financements ne minent
pas ou ne mettent pas en péril
la lutte contre la pauvreté ou le
progrès vers les Objectifs du millénaire » de réduction de la pauvreté. Pour les Européens, l’Aide
publique au développement
(APD) continuera de jouer un
rôle « en matière de lutte contre
le changement climatique »,
même si cette dernière nécessite
des « ressources additionnelles ».
Les
Objectifs du millénaire
prévoient qu’il faut consacrer
0,7% du revenu national brut à
l’APD en 2015. Seul quatre Etats
dans le monde (Suède, Pays-Bas,
Luxembourg, et Norvège) ont
atteint cet objectif.
Les bons et les mauvais points
de Transparency International
2009
Pas joli, l’état des pays africains
dans le classement de l’indice
de perception de la corruption, établi par l’organisation
Transparency international. Le
gros des pays africains se retrouvent avec une note inférieure à 3,
sur une échelle 0 à 10 de l’Indice
de perception de la corruption
(IPC) pour l’année 2009. Trois
pays africains seulement ont une
note supérieure à 5 sur l’IPC. Ce
Cameroun
Un plan pour sortir les
PME de l’informel
Le Groupement des petites et moyennes entreprises du
Cameroun (GPMECAM) a présenté un plan d’action,
pour la période 2010-2012, destiné notamment à faire sortir les PME de l’informel. Le plan d’action a été présenté
dans la capitale camerounaise en présence de représentants
de l’UE, de la Chine et des agences des Nations Unies et
de responsables de l’administration. Le plan prévoit un recensement et la création d’un fichier national, selon les catégories d’activités. « Notre objectif est de sortir les PME de
l’informel. Il y a des gens qui ont des bureaux dans les sacs »
a déclaré à Xinhua le secrétaire général du GPMECAM,
Jonathan Kilama.
prévu en fin novembre dans la
capitale centrafricaine, est reporté « à une date ultérieure »,
a annoncé le Ministère centrafricain chargé du secrétariat
général du gouvernement et des
relations avec les institutions.
Le 29 octobre dernier, le président tchadien Idriss Deby Itno,
futur président en exercice de la
CEMAC, a annoncé un sommet
extraordinaire, en novembre
à Bangui, regroupant les chefs
d’Etat des six Etats de la sousrégion – Cameroun, Congo,
Gabon, Guinée équatoriale,
République centrafricaine et
Tchad. La présidence tournante
de la CEMAC est assurée par le
président centrafricain François
Bozizé depuis juin 2008.
SAHEL
Le ministre français du Développement durable, JeanLouis Borloo, a confié à Fodé Sylla, ancien président de SOS
Racisme, une mission auprès des pays africains en vue du
sommet de Copenhague. Fodé Sylla, membre du Conseil
économique et social et ancien député européen, est chargé
d’appuyer l’action du ministre et d’entretenir les contacts
avec les ministres africains de l’environnement, d’ici la
conférence de l’ONU sur le climat à Copenhague. Fodé
Sylla avait accompagné M. Borloo à l’occasion du Forum
mondial du développement durable, à Ouagadougou
(Burkina Faso), le mois dernier.
sont les mêmes qu’en 2008 : le
Botswana, en tête des Africains,
suivi par Maurice et le Cap-Vert.
Les Seychelles, l’Afrique du Sud,
la Namibie et la Tunisie ont obtenu une note tournant autour
de 4 sur l’IPC. 34 pays africains
ont un indice inférieur à 2. Les
dix pays les plus corrompus, selon l’IPC, sont la Somalie (180e
et dernière place) le Soudan
(176e), le Tchad (175e), la Guinée
(168e), la Guinée équatoriale
(168e), la Guinée-Bissau (162e),
la République démocratique du
Congo (162e), le Congo (162e)
et l’Angola (162e). Le Burundi,
le Congo et l’Angola sont les
derniers venus sur la liste des
dix pays les plus corrompus en
Afrique. Le Nigeria passe de la
121e place (avec un score de 2,7)
en 2008 à la 130e (score de 2,5)
dans le dernier classement.
Le trafic de drogue Amérique
latine-Europe, plus grave pour
l’Afrique qu’Al Qaïda
David Gutelis, de la société de
consultants Ishitrak, a déclaré
à des sénateurs américains, lors
d’une audition de la sous-commission des Affaires étrangères
pour l’Afrique, que le trafic de
drogue entre l’Amérique latine
et l’Europe menace la stabilité
des pays africains de transit. Les
cartels utilisent de plus en plus
l’Afrique comme transit pour le
trafic de cocaïne, a-t-il indiqué.
« La demande européenne et l’efficacité assez grande des cartels
sud-américains pour transporter la drogue vers et à travers les
ports d’Afrique de l’Ouest ont
eu pour résultat une croissance
exponentielle des flux, en valeur
et en volume. » Ce trafic est une
menace plus grave pour la stabilité régionale qu’Al-Qaïda
(AQMI), a-t-il indiqué, en citant notamment le Maroc, la
Libye et l’Egypte parmi les pays
de transit. L’audition de l’expert
est intervenue après l’annonce,
à Dakar, que des trafiquants de
drogue sud-américains avaient
réussi à faire atterrir un avioncargo Boeing, début novembre,
en plein désert du Mali, où ils
avaient déchargé de la cocaïne.
FAO : Jacques Diouf « pas
satisfait » de la déclaration du
sommet de la FAO
Le directeur général de la FAO,
Jacques Diouf, a déploré l’absence de calendrier et d’objectifs chiffrés dans la déclaration
finale, adoptée lundi 16 novembre à Rome par les participants
au sommet pour la sécurité alimentaire de son organisation.
« Je ne suis pas satisfait avec le
fait qu’il n’y ait pas d’engagement quant à la date, au montant
et aux conditions » des promesses d’aides, a déclaré M. Diouf
lors d’une conférence de presse.
Il a regretté en particulier « l’absence de date-butoir pour l’éradication totale de la faim dans le
monde ». Une date-butoir, 2025,
« avait déjà été approuvée ». « Il
n’y a pas eu de consensus et je le
regrette. » Jacques Diouf s’est dit
néanmoins satisfait que l’on soit
« parvenu à un consensus sur la
déclaration ». CEMAC
Le 10e sommet reporté
Le 10e sommet de la Communauté
économique et monétaire de
l’Afrique centrale (CEMAC),
Une véritable stratégie de développement s’impose
Les participants à la conférence
sur « les problèmes sécuritaires
dans la région du Sahel » ont
appelé, le mardi 17 novembre à
Alger, à la mise en place d’une
véritable stratégie de développement du Sahel et à la coordination sécuritaire entre les pays de
la région. Les forces armées de
l’Algérie, de la Mauritanie, du
Niger, et du Mali ont renforcé
ces derniers mois leur coopération dans la lutte contre le terrorisme transfrontalier, et le trafic
de drogue et d’armes dans la
région du Sahel. Plusieurs exercices et opérations militaires ont
été organisés par ces pays dans
leurs régions frontalières ces
derniers mois.
CEDEAO Les victimes présumées d’Hissène Habré déboutés
La Cour de justice de la CEDEAO,
qui examine une plainte déposée
contre le Sénégal par l’ancien président tchadien Hissène Habré,
a rejeté, mardi à Abuja, une demande des victimes présumées
d’Habré d’être partie prenante
au procès. La Cour a estimé que
la demande n’était pas « admissible », car les demandeurs, représentés par Human Rights Watch
(HRW), « ont déjà initié plusieurs
procédures devant des juridictions
où elles peuvent défendre leurs
droits ». Hissène Habré, qui réside
au Sénégal depuis 1990, est accusé
de crimes contre l’humanité. Il
poursuit le Sénégal, chargé de le
juger, de « violation de l’autorité
de la chose jugée » et « violation
de la non-rétroactivité de la loi pénale » selon son avocat, François
Serres. Egypte,
Algérie,
Soudan
Embrouilles diplomatiques
après le match Egypte-Algérie à
Khartoum
Les lendemains du match
Algérie-Egypte à Khartoum se
traduisent par une embrouille
diplomatique. Le Caire a rappelé son ambassadeur à Alger
au lendemain de l’élimination
de l’équipe nationale par l’Algérie pour la Coupe du Monde
de football 2010, en signe de
protestation contre des violences qu’auraient commises les
supporters algériens en marge
de la rencontre. L’Egypte avait
précédemment protesté contre
la mise à sac du siège algérois de
Djezzy, compagnie de téléphonie mobile de l’opérateur égyptien Orascom. De leur côté, les
autorités soudanaises, indignées
d’avoir été accusées de négligences dans le maintien de l’ordre,
ont convoqué l’ambassadeur
égyptien à Khartoum. « Nous
sommes en total désaccord avec ce
qui a été dit par la presse » a indiqué le ministère soudanais des
affaires étrangères dans un communiqué. « Plutôt que de faire
preuve de gratitude à l’égard du
Soudan, qui a reçu 25 000 supporteurs des deux équipes sans
préavis, les médias égyptiens se
sont emparés d’un incident mineur et isolé et l’ont exploité pour
s’en prendre au Soudan de façon
réellement inacceptable. »
Afrique
du Sud
Les échanges avec le Nigeria
sont passés de 16,5 millions à
2,1 milliards $ en 10 ans !
Le vice-président sud-africain
Kgalema Motlanthe a participé à la célébration des 10 ans
de la Commission bi-nationale Afrique du Sud-Nigeria
(BNC). « Nous assistons à l’implantation de compagnies nigérianes en Afrique du Sud, avec
la cotation d’Oando Nigeria à la
Bourse de Johannesburg et l’investissement record par Dangote
Group de 378 millions de dollars
dans notre secteur du ciment »
a-t-il relevé, en se félicitant de
la réussite de certains partenariats. Dix après le lancement de
la BNC, les échanges sont passés
de 16,5 millions de dollars en
1999 à 2,1 milliards de dollars
en 2008. On peut « faire mieux »
a estimé Kgalema Motlanthe, en
relevant qu’il existe de « nombreuses opportunités commerciales toujours inexploitées entre nos
deux pays ».
Algérie
750 000 emplois créés durant
le premier semestre, selon le
gouvernement
750 000 emplois ont été créés
durant le premier semestre
2009, selon des chiffres rendus
publics par le gouvernement.
48 917 emplois ont été créés
par des entreprises publiques
et 25 662 dans la fonction publique. 32 736 emplois ont été
créés dans le secteur agricole et
25 829 emplois ont été crées par
des investissements hors agriculture. 132 713 emplois ont été
créés dans le cadre du dispositif
Les Afriques - N° 99 - 26 novembre au 2 décembre 2009
19
Economie - politique
Sawiris peut-il encore sauver Djezzy ?
Djezzy est la première victime économique de la dérive guerrière entre Algériens et Egyptiens autour d’une
place au Mondial de football. Naguib Sawiris doit sortir un plan de sauvetage car la concurrence menace déjà
de passer devant.
Par Ihsane El Kadi, Alger
Cela se passe en 2005 lors d’une cérémonie de
Djezzy, le premier opérateur de téléphonie mobile en Algérie qui a le vent en poupe. Le président d’Orascom Télécom, le groupe égyptien
qui a, trois ans plus tôt, remporté la licence GSM
créant Djezzy, confie à un journaliste : « J’espère
qu’il n’y aura jamais un match Algérie-Egypte. »
Le match est arrivé en 2009, et avec lui le désastre annoncé. Entre le dimanche 15 et le mardi
17 novembre, les boutiques de la marque ont
été attaquées sur presque tout le territoire algérien. Le siège social d’Orascom Télécom Algérie
(OTA) a été dévasté, la plate-forme technique a
été atteinte rendant le réseau instable, des cartes
de recharge, des équipements et du consommable, en très grande quantité, ont été pillés. Le
personnel égyptien a été évacué. Le réseau commercial est à l’arrêt. Djezzy, 15 millions de clients
revendiqués avant ce tsunami, fonctionne en
mode veille. Pendant ce temps, la concurrence,
l’opérateur historique Mobilis, mais surtout le
détenteur de la troisième licence GSM, Nedjma
– détenue par le puissant qatari QTEL – dope la
migration des clients en proposant par millions
des puces gratuites. Le titre OTH, la holding qui
Djezzy ». Sawiris en aurait déjà demandé 5 milliards de dollars à Orange (France) au début
de l’année 2009, dans un contexte autrement
plus favorable. Une « négociation secrète » jamais confirmée par les parties. Pour Abderafiq
Khenifsa, directeur de l’hebdo IT Mag et spécialiste des télécoms, « il est quasiment impossible que Sawiris vende sa licence en Algérie. S’il
le fait, il met en danger tout OTH. Les résultats
en Algérie représentaient 53% des résultats du
groupe en 2008. Le cœur de son business est basé
en Algérie. Les nouveaux investissements réalisés
par OTH ne sont pas encore matures pour prendre le relais. Wind patine en Italie, et en Corée
du Nord il en est encore à installer le réseau
GSM de la capitale et de deux autres villes. » Pas
de cession donc dans un tel contexte. C’est un
point de vue partagé par de nombreux spécialistes. Mais alors que faire ? « Je vois bien
Sawiris s’allier aux Français. Il va sans doute
passer le management de Djezzy à des Européens
et se conduire en propriétaire. On le verra moins
à Alger. C’est un peu ce qu’il a fait en Tunisie »,
pronostique Khenifsa. Il peut aussi décider de
faire bouger son actionnariat en Algérie, « il
pourrait mettre 20% ou 30% du capital d’OTA
à la Bourse d’Alger si l’ouverture se présentait ».
« Lorsqu’on s’apprête à transférer
800 millions de dollars de dividendes,
on devrait venir voir le gouvernement,
lui demander si l’on peut faire quelque
chose pour l’accompagner dans
ses politiques, y compris de
développement social. »
détient OTA, a baissé de 8% durant le mois de
novembre à la Bourse du Caire. Mais le mouvement baissier a été entamé un mois plus tôt. Les
ennuis d’Orascom en Algérie datent de la fin de
l’été, lorsqu’il s’est confirmé dans la presse (Les
Afriques n° 92) qu’OTA s’était bien vu notifier
un redressement fiscal historique de 596,5 millions de dollars, ce qui expliquait le blocage par
la Banque d’Algérie de l’autorisation de rapatriement des dividendes (580 millions de dollars) de l’exercice 2008.
Que va faire Nagib Sawiris ?
La première question qui revient sur les lèvres à Alger est celle de la cession de « l’affaire
Une des nombreuses manières, peut-être la
plus habile, de contourner le droit de préemption introduit par le gouvernement algérien
sur la cession des investissements étrangers
en Algérie. Un obstacle qui rend encore plus
complexe la vente pure et simple de l’affaire
Djezzy à un tiers. Un obstacle né dans le fracas du passage en décembre 2007 de la branche matériaux de construction d’Orascom à
Lafarge. Le Français, en pourparlers alors pour
entrer en Algérie, a hérité, dans le dos d’Alger,
des deux cimenteries d’Orascom dans le pays.
2007 est en réalité l’année des premiers tourments. Lacom, la seconde licence de téléphonie fixe détenue en commun par Orascom et
Les boutiques de la marque ont été attaquées sur presque tout le territoire algérien.
Egypt Telecom, y a cessé ses activités. Elle est
aujourd’hui en liquidation et une cinquantaine d’employés sont sans salaires depuis quatre
mois. Le peu d’empressement montré par l’actionnaire Sawiris à trouver une solution à ce
projet industriel avait déjà tendu l’atmosphère
de ses relations avec Alger avant même la cession de la branche-ciment à Lafarge.
Un conseil d’administration sans
Algériens
En réalité, dans le plan de sauvetage de Djezzy
doit figurer en premier une toute autre approche de sa relation aux autorités algériennes. C’est l’avis de Slim Othmani, président
de NCA et figure du Forum des chefs d’entreprise (FCE), qui recueillait au téléphone le
désappointement de Naguib Sawiris au lendemain des raids sur les boutiques de Djezzy
en Algérie. « C’est un conseil que j’ai toujours
donné à Sawiris. Lorsqu’on s’apprête à transférer
800 millions de dollars de dividendes, on devrait
venir voir le gouvernement, lui demander si l’on
peut faire quelque chose pour l’accompagner
dans ses politiques, y compris de développement
social. » Pour Slim Othmani, « mettre 40, 50 ou
même 100 millions de dollars dans de nouveaux
projets » est utile lorsqu’on a besoin de « se rapprocher des autorités » du pays où l’on gagne
autant d’argent. « Ils ont hésité à le faire. La
logique du conseil d’administration d’Orascom
en Algérie m’échappe. Toutes les multinationales
à cette échelle d’investissement intègrent des acteurs nationaux à leur conseil d’administration.
Je ne comprends pas d’ailleurs qu’Issad Rebrab,
qui a mis 12 millions de dollars dans cet investissement, n’ait pas mieux négocié son apport. »
Le patron de Cevital n’a pas de place au conseil
d’administration.
Pour Slim Othmani, il existe des règles non
écrites qu’Orascom n’a pas respecté. Ce qui
dans le même temps ne justifie pas, pour lui, la
réaction des autorités algériennes… Le signal
qui est donné avec le redressement fiscal notifié à OTH est que « le système est capable de
casser » n’importe quel investissement « s’il le
décide ». Et ce « mauvais signal » est entendu
aussi par les opérateurs nationaux. L’avenir de
Djezzy, en attendant un jour un contexte plus
propice pour une cession, s’orienterait donc
vers une plus grande séparation des propriétaires d’avec le management, et sans doute, une
meilleure immersion dans le pays d’accueil…
Voyagez en classe affaires
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Chaque semaine 2000 exemplaires du journal Les Afriques voyagent
en classe affaires sur Royal Air Maroc, Brussels Airlines et Air Algérie.
Economie - politique
d’aide à l’insertion professionnelle, 14 075 emplois dans le
cadre du dispositif contrat préemploi, 83 778 dans le cadre du
micro-crédit et 17 150 emplois
dans le cadre de la PME et de
l’artisanat
Les chefs d’entreprises algériens
n’ont pas le moral
Le moral des chefs d’entreprises
algériens est en berne, selon le
baromètre réalisé par le Forum
des chefs d’entreprise (FCE)
pour le mois d’octobre. L’indice
de confiance est en recul de
trois points par rapport au mois
précédent. 45% des entreprises
ont fait face à une baisse des
commandes et 41% pourraient
baisser leur production dans les
mois à venir. Les entrepreneurs
du BTPH et des services sont
un peu plus optimistes. La loi
de Finances complémentaires
2009, qui oblige les importateurs à recourir obligatoirement
au Credoc, a été généralement
mal accueillie par les entrepreneurs algériens.
En bref -
Economie et Politique
20
Les investissements ont atteint
16 milliards $ durant le
1er semestre 2009
L’Algérie a réalisé des investissements d’un montant global
de 1159,693 milliards de dinars
(15,884 milliards de dollars) durant le premier semestre 2009,
selon un bilan des réalisations
économiques et sociales, rendu
public par le gouvernement.
L’investissement est financé par
le budget d’équipement de l’Etat
le eprésente 909,200 milliards DA
(12,454 milliards $). Les investissements du privé national algérien s’élèvent à 169,7 milliards
de dinars (2,3 milliards $) durant
la même période, selon ce bilan.
L’Algérie a enregistré, durant le
1er semestre 2009, un montant
global de 80,772 milliards de dinars (1,106 milliard $) d’investissements étrangers, dont 68,104
milliards de dinars (920 millions
$) dans l’énergie et les mines
Bénin
Lancement d’une opération de
recensement électoral
Le gouvernement béninois lance
une vaste opération nationale de
recensement électoral, devant
aboutir dans quelques mois à la
mise en place d’une liste électorale permanente, informatisée
et fiable. L’opération de recensement va se dérouler dans tout
le pays, dans ses ambassades et
consulats à l’étranger, et durera
six mois. Le recensement électoral sera conduit par une Mission
indépendante de recensement
électoral approfondi placée sous
la tutelle d’une Commission
politique de supervision, composée de députés, de ministres,
de magistrats et d’un représentant de la société civile. Selon les
prévisions, le processus de recensement et d’enregistrement
sur le nouveau fichier électoral
devrait s’achever dans quelques
mois et la prochaine élection
présidentielle est prévue pour
mars 2011.
Cameroun
Les coupeurs de route inquiètent dans le nord
Les attaques de coupeurs de
route se multiplient depuis
quelques semaines dans le nord
du Cameroun et se sont soldées
cette semaine par deux morts,
a indiqué à l’AFP une source
militaire, qui dit enregistrer
une moyenne d’une attaque
par semaine sur l’axe routier
Kousseri-Maroua et des cas
de prises d’otages. Selon cette
même source, la plupart des
coupeurs de route du nord du
Cameroun, qui partage plus de
1000 kilomètres de frontière
avec le Tchad, sont des dissidents de l’armée tchadienne. Fin
octobre, le président camerounais Paul Biya avait préconisé,
lors d’une visite de son homologue tchadien Idriss Deby Itno
à Yaoundé, « une concertation
permanente » entre le Tchad et
le Cameroun, pour faire face
à leurs problèmes d’insécurité
communs, dont les coupeurs de
route et les enlèvements.
Erythrée
Dans le collimateur du Conseil
de sécurité
L’Erythrée pourrait subir des
sanctions de la part du Conseil
de sécurité pour « son action
déstabilisatrice en Somalie et son
attitude hostile à l’égard de son
voisin Djibouti ». L’Ouganda a
mis en circulation un projet
de résolution qui prévoit un
embargo sur les armes à destination et en provenance de
l’Erythrée, ainsi que des sanctions individuelles contre des
personnalités appartenant aux
« élites militaires et politiques
érythréennes ». Le texte prévoit
la création d’un comité ad hoc
du Conseil de sécurité, qui sera
chargé d’identifier ces personnes
et de surveiller la mise en œuvre
des sanctions. Le texte doit être
débattu et un vote n’interviendrait qu’en décembre.
Ethiopie
Une aide britannique de
316 millions de dollars
La Grande-Bretagne a décidé
d’une aide de 316 millions de
dollars en faveur de l’Éthiopie,
afin d’assurer la prestation des
services fondamentaux de protection sociale et d’assistance
humanitaire dans ce pays, ont
rapporté les médias étatiques
éthiopiens. Gareth Thomas, secrétaire d’État britannique au
Développement, a indiqué que
ces fonds seraient utilisés pour
développer les services de santé
et d’éducation, ainsi que l’approvisionnement en eau et les
constructions de routes sur les
trois prochaines années.
27 soldats jugés coupables de
complot
Un tribunal éthiopien a jugé,
jeudi 19 novembre, 27 soldats
et anciens soldats coupables de
complot contre le gouvernement
et d’autres projets criminels, qui
peuvent aussi leur valoir la peine
capitale. Ils encourent la peine
de mort. Six autres hommes ont
été acquittés. Treize hommes
avaient déjà été jugés coupables
des mêmes chefs d’accusation,
en août, par contumace. L’un
d’eux, Berhanu Nega, est un
ressortissant américain d’origine éthiopienne qui enseigne
l’économie à Philadelphie. Elu
maire d’Addis-Abeba en 2005,
Berhanu avait été emprisonné
avec d’autres dirigeants d’opposition après avoir contesté
la victoire électorale du gouvernement. 200 manifestants
avaient été tués par les forces de
sécurité. Le Premier ministre,
Meles Zenawi, a affirmé qu’ils
marchaient sur le siège du gouvernement pour le renverser.
Berhanu, gracié en 2007, a gagné les Etats-Unis et y a fondé le
groupe d’opposition 15 Mai.
Guinée
La Commission d’enquête internationale sur les massacres
a commencé à travailler
La Commission d’enquête internationale sur les massacres
commis le 28 septembre 2009
à Conakry a commencé ses tra-
vaux, a annoncé, le mercredi
18 novembre 2009, la porteparole du secrétaire général
de l’ONU. Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon,
s’est entretenu avec Mohamed
Bedjaoui, Françoise Ngendahayo
Kayiramirwa et Pramila Patten,
les trois commissaires qu’il a
nommés pour diriger l’enquête
internationale sur les violations
des droits de l’homme commises
le 28 septembre, a précisé la porte-parole dans une déclaration.
Les commissaires se rendront
en Guinée, du 25 novembre
au 4 décembre. Le secrétariat
de la Commission d’enquête
internationale, soutenu par le
Haut Commissariat des Nations
Unies aux droits de l’homme
(HCDH), est arrivé à Conakry
le 15 novembre et a commencé
le travail sur le terrain.
Les Etats-Unis s’inquiètent
de la présence de mercenaires
sud-africains
Les Etats-Unis se sont dits « profondément préoccupés » par des
informations selon lesquelles
des mercenaires sud-africains
entraînent des supplétifs de la
junte au pouvoir en Guinée. Le
diplomate, qui s’est exprimé
sous le sceau de l’anonymat, a
indiqué que « les Etats-Unis ont
obtenu des informations selon
lesquelles 40 à 50 instructeurs
militaires sud-africains entraînent des miliciens en Guinée,
dont certains ont moins de 18
ans ». L’AFP cite des témoins
affirmant que des instructeurs
militaires sud-africains et israéliens, embauchés par la junte,
entraînaient des recrues dans un
camp de Forecariah, à 100 km
au sud de la capitale, Conakry.
Ghana
Ibn Chambas, désigné secrétaire général du groupe ACP
Le Ghanéen Mohamed Ibn
Chambas, 57 ans, président de la
Commission de la Communauté
économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a été
désigné par consensus, lundi à
Bruxelles, secrétaire général du
groupe des Etats d’Afrique, des
Caraïbes et du Pacifique (ACP)
par le Conseil des ministres,
a-t-on appris mardi de source
officielle dans la capitale belge.
Les ministres ACP en charge
de la Coopération l’ont préféré à l’ambassadeur du CapVert, Wahnon Ferreira, doyen
du Corps diplomatique ACP à
Bruxelles.
Mali
Subvention de 5 millions
d’euros de la France
La France a accordé au Mali une
subvention d’un montant de 3,2
milliards de FCFA (5 millions
d’euros), destinée à appuyer le
budget 2009 de l’Etat malien. La
convention de financement a été
signée à Bamako par le ministre
malien des Affaires étrangères,
Moctar Ouane, et le directeur de
l’Agence française de développement (AFD) au Mali.
Maroc
Le prince héritier d’Espagne
inaugure un institut Cervantès
rénové à Rabat
Le prince héritier d’Espagne
Felipe a inauguré à Rabat un
institut Cervantès, rénové et
agrandi, dans un contexte de
développement de l’enseignement de l’espagnol au Maroc.
L’Espagne dispose à travers le
monde de plus de 70 instituts
de ce type, consacrés à l’enseignement de l’espagnol, troisième langue la plus parlée de la
planète, ainsi qu’à la diffusion
Les Afriques - N° 99 - 26 novembre au 2 décembre 2009
de la culture ibérique. Après
le Brésil (9 établissements), le
Maroc est le pays disposant du
plus grand nombre d’instituts
Cervantes dans le monde (6) :
à Rabat, Casablanca, Fès (centre), Marrakech (sud), Tanger et
Tetouan (nord). Environ 60 000
Marocains apprennent actuellement l’espagnol et la demande
croissante dans la capitale a
conduit à l’agrandissement du
centre de Rabat, créé en 1992,
qui occupe désormais plus
de 2000 m2.
Mauritanie
Le projet de loi des Finances
2010 adopté par le gouvernement
Le gouvernement mauritanien a adopté le projet de
loi des Finances 2010, fixé à
245 874 369 054 ouguiyas (1 milliard de dollars), soit une hausse
de 3,68% en valeur relative par
rapport à l’exercice précédent.
Le gouvernement veut mettre
l’accent sur le « renforcement de
l’accès des populations aux services sociaux de base : éducation,
santé, eau potable, transports... ».
Le communiqué du gouvernement souligne que le projet de
budget veut atténuer les effets
de la crise sur les finances publiques par un renforcement de
« l’efficacité de la dépense publique et une allocation optimale
des crédits budgétaires ».
Mozambique
La Renamo demande un nouveau scrutin
La Renamo, première formation
de l’opposition au Mozambique,
a rejeté la victoire du président
sortant Armando Guebuza et
a exigé la tenue d’une nouvelle
élection, en arguant de « fraudes massives » qui auraient entaché le scrutin du 28 octobre.
La porte-parole de la Renamo,
Ivone Soares, a annoncé que
son parti boycotterait également
les travaux parlementaires, tant
qu’il n’aurait pas reçu d’« explication satisfaisante » des autorités électorales à sa demande
d’éclaircissement. Le chef de
l’Etat sortant a obtenu 75,46%
des voix, battant très largement
le chef de l’opposition, Afonso
Dhalakama, ainsi que le chef de
file d’une nouvelle formation,
Daviz Simango
Ouganda Inculpation de la meurtrière
présumée de l’ex-chef de
l’armée
James Kazini, 52 ans, avait notamment été accusé, en 2001,
dans un rapport des Nations
Unies d’avoir pillé les ressources naturelles dans l’est de la
République démocratique du
Congo (RDC), où il avait dirigé
le contingent ougandais envoyé
soutenir les forces rebelles de
Laurent Kabila. Sa compagne,
Lydia Draru, aurait appelé le
10 novembre la police pour
avouer avoir tué son conjoint
de trois coups de barre de fer à
la tête, afin de se défendre des
agressions de ce dernier, en état
d’ébriété.
Le Conseil de sécurité de
l’ONU condamne à nouveau
la LRA
Le Conseil de sécurité de l’ONU
a condamné, mardi 17 novembre, les exactions continuelles
commises dans toute la région
des Grands Lacs africains par
la rébellion ougandaise de l’Armée de résistance du seigneur
(LRA). Le Conseil a « fermement
condamné les attaques continuelles et croissantes commises
par la LRA en République dé-
mocratique du Congo (RDC), en
République centrafricaine (RCA)
et au Soudan, qui se sont soldées
par la mort, l’enlèvement ou le
déplacement de milliers de civils » a indiqué à la presse l’ambassadeur d’Autriche, Thomas
Mayr-Harting, président du
Conseil en novembre. Il s’est
également félicité de la « coopération accrue » entre les Etats de
la région « face à la menace posée
par la LRA » et les a encouragé
à coopérer avec l’ONU, afin « de
faire tous les efforts possibles pour
protéger les civils ».
Rwanda
Des chefs de la rébellion hutu
arrêtés en Allemagne
Le chef de la rébellion hutu
rwandaise des Forces démocratiques de libération du Rwanda
(FDLR), Ignace Murwanashyaka,
recherché par Interpol à la demande de Kigali, et son adjoint
Straton Musoni ont été arrêtés
mardi en Allemagne, soupçonnés de crimes de guerre et contre
l’humanité. M. Murwanashyaka,
46 ans, dirige les FDLR depuis
2001, mais est réfugié depuis
de longues années dans le sudouest de l’Allemagne, une région
où vit également M. Musoni, 48
ans. Ils sont soupçonnés d’avoir
coordonné des exactions commises entre janvier 2008 et juillet
2009 par les FDLR, qui regroupent quelque 5000 rebelles hutus
rwandais installés dans l’est de
la RDC. Le Rwanda a qualifié les
arrestations de « très bonne nouvelle ». Le ministre de la Justice,
Tharcisse Karugarama, a « salué
la détermination de l’Europe, et
de l’Allemagne en particulier, de
mettre fin à la circulation libre de
personnes responsables de crimes
très sérieux ».
Somalie
4 millions $ aux pirates pour
libérer le thonier espagnol
Alakrana
Les pirates somaliens ont libéré
mardi dernier le thonier espagnol Alakrana, qu’ils retenaient
depuis le 2 octobre. Selon le chef
du groupe de pirates, une rançon de quatre millions de dollars a été versée pour l’Alakrana.
L’Alakrana avait été intercepté
le 2 octobre, à plus de 300 milles
nautiques (550 km) des côtes
somaliennes, selon l’armateur
du navire, Echebastar Fleet,
basé à Bermeo (Pays Basque
espagnol). Le versement de la
rançon a été salué dans une
ambiance festive à Harardhere,
village côtier somalien, où le
bateau était retenu captif.
Le représentant de l’ONU : le
paiement de rançons « exacerbe la situation »
La piraterie au large de la
Somalie est « une affaire très rentable » a déclaré Ahmedou OuldAbdallah, représentant spécial
de l’ONU dans ce pays, devant
le Conseil de sécurité. « Nous
devons donc la traiter comme
une activité criminelle ayant des
tentacules dans de nombreux endroits de la région et du monde ».
Ahmedou Ould-Abdallah s’est
élevé contre le paiement de rançons aux pirates, qui « ne peut
qu’exacerber la situation (…)
Si quelqu’un sait qu’il va gagner
quand il se rend au casino, il
continuera à y aller ». Pour M.
Ould-Abdallah, le déploiement
depuis un an par la communauté internationale d’une armada
de navires militaires et d’avions
pour patrouiller la zone d’action
des pirates dans l’océan Indien
« a considérablement réduit le
nombre des attaques réussies par
ceux-ci, en particulier dans le
golfe d’Aden ». Soudan
12 personnes tuées et un ministre blessé au Sud-Soudan
Douze personnes ont été tuées
et un ministre du gouvernement
autonome a été blessé dans deux
attaques distinctes dimanche
dernier au Sud-Soudan. D’après
l’ONU, les violences interethniques ont fait plus de 2000 morts
depuis le début de l’année, dans
cette province dont les autorités
se préparent à organiser un référendum sur l’indépendance. Au
moins sept personnes ont trouvé
la mort dans une attaque de membres de la tribu Mundari contre
un groupe rival, Dinka Aliap,
dans l’Etat des Lacs. Le ministre
de l’Agriculture du Sud-Soudan,
Samson Kwaje, est pour sa part
tombé dans une embuscade alors
qu’il revenait d’une réunion publique dans l’Etat d’Equatoria
Centre, où il avait appelé la population à participer aux élections
nationales d’avril prochain. Le
ministre a été blessé par balle et
cinq personnes ont été tuées.
Tchad
L’ONU aura besoin de 470 millions $ pour assurer un soutien
humanitaire au Tchad
L’ONU apportera son soutien humanitaire à l’ensemble du Tchad
dès 2010, et non plus seulement
à l’est du pays, qui sert de refuge
à des milliers de Soudanais ayant
fui depuis 2003 la guerre civile au
Darfour, a indiqué mercredi le
coordinateur résident de l’ONU
au Tchad. « Nous couvrirons pour
la première fois l’ensemble du territoire, car les problèmes de pauvreté, de malnutrition et de santé
sont présents dans tout le pays, pas
seulement à l’est », a expliqué M.
Falavigna en conférence de presse.
Il a précisé que l’ONU allait avoir
besoin de 470 millions de dollars
(314 millions d’euros) pour financer ses activités – soit 74 projets –
au Tchad en 2010. Selon l’ONU,
le Tchad compte 324 000 réfugiés, dont 279 000 Soudanais et
72 000 Centrafricains, et 168 000
déplacés.
Tunisie Ligne de crédit de 40 millions
d’euros de l’AFD et de l’UE
Une convention de financement
d’une ligne de crédit d’une valeur
de 40 millions d’euros, confortée
par une bonification supplémentaire sous la forme d’un don de
3 millions d’euros, destinée à
financer des projets réalisés par
les entreprises dans le domaine
de la dépollution industrielle et
de la valorisation des déchets,
a été signée par la Tunisie avec
la Commission européenne et
l’Agence française de développement (AFD). La Tunisie a pour
objectif d’augmenter les investissements environnementaux à
1,25% du PIB et d’atteindre 500
entreprises certifiées ISO 14001 à
l’horizon de 2014.
Zimbabwe Mugabe demande aux
Occidentaux de lever les sanctions
Le président Robert Mugabe a demandé, lors du sommet de la FAO,
aux pays occidentaux à lever les
sanctions frappant le Zimbabwe.
Il a dénoncé des sanctions qui
ont eu un « impact négatif sur
les cultivateurs, que les ennemis
néo-colonialistes » voulaient faire
échouer « en faisant échouer les
réformes agraires que nous avons
entreprises ». « Les pays occidentaux auraient-ils la gentillesse de
lever les sanctions illégales et inhumaines qui frappent mon pays
et mon peuple ? »
Les Afriques - N° 99 - 26 novembre au 2 décembre 2009
Economie - politique
21
Jean-Daniel Setho : « Les Africains doivent prendre
conscience qu’ils sont une force »
Jean-Daniel SETHO, président de l’Association des grandes entreprises du Togo (AGET), ne croit pas aux APE. Il
parle du poids de son groupe dans l’économie togolaise, du secteur bancaire du pays, et livre son point de vue sur
les politiques économiques africaines. Rencontre.
Entretien réalisé par Olivier Tovor, Lomé
Les Afriques : L’AGET surgit à un moment
où le gouvernement togolais a entrepris un
redressement global de l’économie du pays.
Pourquoi ?
Jean-Daniel SETHO : Le Togo a traversé une
longue crise et les sociétés en ont souffert énormément. L’économie étant en lambeaux, il est
impérieux de relever ce défi. D’où la nécessité,
pour une trentaine de sociétés de renom, installées sur le territoire douanier, avec au moins 2
milliards FCFA de chiffre d’affaires pour les sociétés industries et au moins 500 millions FCFA
pour les sociétés de services, de se regrouper.
LA : Quelle est la véritable mission que s’est
donnée l’AGET ?
JDS : L’AGET est comme un syndicat qui fait
des propositions et défend ses intérêts. Elle entend contribuer efficacement à l’évolution de
l’environnement économique en étant un interlocuteur actif.
LA : Il faut exister et avoir du souffle pour aller au bout de votre vision. Comment voyezvous les Accords de partenariat économique
(APE) ?
JDS : Il faudrait que les pays du Sud réfléchissent bien pour savoir ce qu’ils veulent exacte-
bution au PIB est forte et la valeur de nos
projets cumulés d’investissements dépasse
92 milliards de francs FCFA. L’AGET contribue pour 32 milliards au budget de l’Etat,
sous forme d’impôts et taxes, avec un chiffre
d’affaires annuel cumulé supérieur à 150 milliards de FCFA.
LA : Pourquoi cette limitation aux seules
grandes entreprises ?
JDS : C’est pour être efficace. Il faut noter que
l’action que nous comptons mener ne va pas
s’arrêter seulement aux grandes entreprises.
Cette dénomination veut identifier les acteurs
clefs de l’économie. Il n’y a pas d’exclusion.
Nous voulons simplement nous identifier, par
notre poids et notre contribution, à l’économie du pays.
LA : L’AGET s’est dotée d’un Livre Blanc, un
document diagnostic de base de l’économie
togolaise. Que dit ce livre ?
JDS : Vous ne pouvez pas participer à l’économie sans connaître l’état des lieux. Ce Livre
Blanc, l’édition 2008, a fait l’état des lieux de
l’économie togolaise dans toute son ampleur,
dans tous les secteurs, dans tous les domaines.
Nous avons essayé de passer au peigne fin toute l’économie du pays, secteur par secteur, les
insuffisances et manquements et, ensuite, nous
« Ça urge d’assainir ce secteur
et je crois que l’Etat s’y emploie
énormément. Ce qui a coulé la plupart
de nos banques, ce sont les prêts non
remboursables, consentis, pour la
plupart, vers des sociétés d’Etat. »
ment. Je ne crois pas à ces Accords-là. Je dis,
faisons nos propres accords d’abord, restructurons nos propres économies, fédérons nos
économies et, après, on ira vers les autres. En
Afrique, il y a plusieurs Etats qui ont des biens
et services qu’on peut fédérer, regrouper et
donner beaucoup plus de puissance aux regroupements comme la CEDEAO, la CEMAC,
etc. Nous avons beaucoup de chose à revoir.
Les Africains doivent prendre conscience qu’ils
sont une force.
LA : En fait, quel est votre véritable poids
dans l’économie togolaise pour nourrir une
telle ambition ?
JDS : Nous contribuons de façon très significative à l’économie togolaise ! Notre contri-
avons fait des propositions dans le sens d’un
redressement de l’économie.
LA : Quelle a été la réaction des autorités
togolaises ?
JDS : Elles ont très positivement accueilli ce
Livre. Il a été un succès pour nous, parce que
nous ne nous attendions pas du tout à cet accueil si enthousiaste qu’ont réservé les autorités togolaises. Le Ministère de l’industrie et de
la zone franche a même organisé, sur ce Livre,
une journée portes ouvertes où plusieurs ministres sont intervenus chacun dans son secteur. Les institutions, dont la Banque mondiale, le FMI et le PNUD, ont reçu le Livre et
le retour a été très positif. Nous avons reçu des
satisfecit d’un peu partout.
Jean-Daniel Setho : « Nous voudrions une coopération avec le Ministère de l’économie et des finances du côté
douanier et des impôts. »
LA : Dans quel rapport allez-vous évoluer
pour cette relance économique ?
JDS : En complémentarité. Nous sommes
disponibles à tout moment où le gouvernement nous sollicitera. Au moment de l’élaboration du code des investissements, nous
avons été associés. Pour l’élaboration des lois
de Finances des exercices, il faut qu’on nous
consulte sur certains points clefs. Nous voudrions une coopération avec le Ministère de
l’économie et des finances du côté douanier
et des impôts. Sur tout cela, nous restons en
partenariat. Mieux l’économie est gérée, plus
nous en tirerons profit également, puisque
nos affaires seront sécurisées.
LA : Et, que dit votre Livre Blanc sur le secteur
de la finance et des banques ?
JDS : Nous avons fait des propositions. Ce
secteur souffre énormément. Il faut le réorganiser, le privatiser. Mais, pour le privatiser,
il faut assainir d’abord le portefeuille des
banques. Il y a beaucoup d’ardoises et il faut
voir s’il faut passer par la titrisation des dettes ou essayer de céder des parts importantes,
w w w. l e s a f r i q u e s. c o m
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comme l’a déjà fait l’Etat au niveau de certaines banques. Mais l’Etat doit se désengager
rapidement. C’est un secteur qui est sinistré
aujourd’hui. La place du Togo n’est pas une
grande place, mais il y a beaucoup de banques. Ça urge d’assainir ce secteur et je crois
que l’Etat s’y emploie énormément. Ce qui a
coulé la plupart de nos banques, ce sont les
prêts non remboursables, consentis, pour la
plupart, vers des sociétés d’Etat.
LA : Quelle grande entrave à la relance économique faudrait-il lever d’urgence ?
JDS : Il y en a plusieurs. Mais l’essentiel, c’est le
règlement de la dette intérieure, qui est au-delà
de 300 milliards FCFA. Pour relancer l’économie, il faut insuffler des ressources, et ces ressources passent par la dette intérieure où les
sociétés sont presque mourantes. Elles ont fait
des prêts au niveau des banques et ont même
mis les banques en difficultés. Tant que ce problème de la dette intérieure ne sera pas réglé,
l’économie ne partira pas. C’est l’urgence.
Pour l’AGET comme pour les petits porteurs
qui se sont endettés.
22
Industries et sevices
Les Afriques - N° 99 - 26 novembre au 2 décembre 2009
Dossier spécial Copenhague (3e partie)
Gree n bu siness
Changement climatique : faut-il réduire
la natalité des Africains ?
C’est la première fois qu’un organisme onusien fait la corrélation entre la natalité et le changement climatique. L’exercice n’est pas sans risque...
Par Thierry Téné, directeur de A2D Conseil
« Les prévisions montrent que la population
mondiale, de 6,7 milliards aujourd’hui, devrait,
à l’horizon 2050, se situer entre 8 et 10,5 milliards. Cette croissance se concentrerait principalement dans des zones et parmi des populations
– pauvres, urbaines et côtières – préalablement
très vulnérables aux impacts du changement climatique. La croissance démographique se traduit
« L’éducation des filles, l’accès
des femmes aux opportunités
économiques, la santé
reproductive, et le planning
familial peuvent réduire la
vulnérabilité aux impacts du
changement climatique. »
fondamentalement par un accroissement des
émissions de gaz à effet de serre (GES) ». Telle est
l’une des principales conclusions du rapport
Climate Change Connections, A Resource Kit on
Climate, Population and Gender, publié par le
Fonds des Nations Unies pour la population
(l’UNFPA), le 18 novembre 2009. Avec cette
publication, l’UNFPA souhaite voir intégrée
la question de la fécondité dans les négociations climatiques : « La plupart des politiques
susceptibles d’influencer les tendances de population, comme celles favorisant l’éducation des
filles, l’accès des femmes aux opportunités éco-
nomiques, la santé reproductive et le planning
familial peuvent également réduire la vulnérabilité aux impacts du changement climatique et
atténuer l’augmentation des émissions de gaz à
effet de serre, contribuant de ce fait à garantir
une énergie suffisante et à promouvoir le développement durable pour tous. »
Moteur démographique mondial
Même si l’étude ne la mentionne pas clairement (peut-être par souci du politiquement
correct), la mention générique « pays du
Sud » vise plus spécifiquement l’Afrique que
le reste du monde en développement. Dans
l’article « Le continent de la jeunesse dans un
monde vieillissant » paru dans Les Afriques N°
90, votre hebdomadaire a démontré pourquoi
l’Afrique, qui vient de franchir le cap du milliard d’habitants, sera le moteur démographique mondial, avec 2 milliards d’habitants à
l’horizon 2050, si les prévisions se confirment.
D’après le site www.statistiques-mondiales.com,
les Maliennes font en moyenne 7,30 enfants,
contre 6,12 pour les Angolaises, 2,66 pour les
Egyptiennes, 2,72 pour les Indiennes, 2,3 pour
les Brésiliennes, 2,1 pour les Américaines, 2
pour les Françaises (championnes d’Europe de
la natalité), 1,7 pour les Chinoises et 1,4 pour
les Allemandes. Avec des taux de mortalité très
élevés chez les enfants de moins de cinq ans,
la procréation africaine est importante, mais
l’impact sur la courbe démographique est
amortie par les décès.
Il revient toutefois aux Africains de prendre
leurs responsabilités, afin que l’explosion dé-
mographique ne se transforme pas en explosion
sociale. La question ne date pas d’aujourd’hui.
Déjà, au XVIIIe siècle, Thomas Robert Malthus
avait théorisé l’équation : progression très rapide
de la démographie supérieure à l’accroissement
des ressources qui entraîne une paupérisation
de la population. Le challenge pour l’Afrique
d’aujourd’hui, et surtout de demain, est la production massive des biens et services dans un
cadre contraignant de raréfaction des ressources naturelles et de limitation des pollutions.
Une injustice dans le calcul
Pour autant, dans le contexte actuel, le nombre
d’Africains est-il une menace pour la planète ?
Une analyse poussée de la corrélation entre démographie et émissions de gaz à effet de serre
(GES) permet de nuancer considérablement
les conclusions de l’UNFPA. La première raison est liée au mode de consommation. Dans
le mensuel Terra éco d’octobre 2009, le député
français Yves Cochet a affirmé que « la naissance d’un Européen équivaut, en terme d’impact
carbone, à celle de dix Congolais ». La deuxième
raison, et non la moindre, est l’espérance de vie.
D’après le site www.statistiques-mondiales.com
l’espérance de vie, en moyenne, dans le monde
est estimée en 2009 à 66,57 ans. Un Japonais
a plus de probabilité de franchir la barre des
80 ans qu’un habitant du Swaziland, dont l’espérance de vie est d’à peine 32 ans...
Un habitant de l’OCDE exerce une pression
environnementale moyenne de 25 ans plus
élevée que celle d’un Africain. Avec le développement de la médecine, qui va plus bénéficier
au premier, l’écart va encore se creuser.
La troisième raison résulte de l’attribution de la
pollution. Selon l’étude « Consumers, business
and climate change », publiée le mois dernier
par l’Institut de la consommation durable de
l’Université de Manchester, il existe actuellement une injustice dans le calcul des émissions
de CO2. En effet, la pollution occasionnée par
certains pays du Sud devrait être allouée aux
pays consommateurs, plutôt qu’aux pays producteurs. Avec 1 455 000 habitants, le bilan
écologique de la ville industrielle de Shenzhen
sera très important. Mais quelle est la contribution réelle au réchauffement de la planète
des habitants de cette ville, qui assure 15% des
exportations chinoises ?
Question taboue
L’UNFPA a posé une bonne question, qui reste
taboue. Avec sa forte natalité, l’Afrique ne doit
pas avoir peur du débat, bien au contraire. Alors
qu’un Américain émet près de 20 tonnes de CO2
par an, un Français 6 tonnes, un Chinois 2,5
tonnes, un Marocain 1,27 tonne et un Somalien
0,01 tonne, il revient à l’organisme onusien et à
tous les experts occidentaux de nous expliquer
où se trouvent les marges de manœuvre pour
limiter la pollution de la planète. La question
n’est pas de savoir combien nous sommes, mais
bien qui consomme quoi ? La pensée de Gandhi
« Il y a assez de ressources sur la planète pour répondre aux besoins de tous, mais pas assez pour
satisfaire le désir de possession de chacun » est
plus que jamais d’actualité.
Mourad Preur*, expert international en géostratégie des énergies
« L’industrie gazière va connaître un trou d’air
jusqu’en 2014-2015 »
Bulle gazière sur le marché spot à court terme, montée des énergies alternatives à long terme, explosion des coûts des découvertes et du développement du gaz naturel... L’avenir de la filière oblige les compagnies à des anticipations stratégiques.
Par Zohir Bouzid et Ihsane El Kadi, Alger
Les Afriques : L’investissement dans l’amont
pétro-gazier mondial est devenu plus complexe avec la crise, comment appréciez-vous,
aujourd’hui, le développement du potentiel
gazier algérien ?
Mourad Preur : Le gaz représente 60% des réserves algériennes en énergie fossile. Nous sommes davantage un pays gazier. Ceci dit, il faut
ramener les choses à leurs proportions réelles, à
savoir qu’officiellement, selon les statistiques les
plus sérieuses comme celles de l’OPEC ou du BP
Statistics Review, on est crédités de 4,5 tétra mètres cubes (4,5 mille milliards de mètres cubes)
en réserves de gaz. Ce qui représente 2,5% des
réserves planétaires. Le Moyen-Orient contient
73 tétra mètres cube. Il est vrai que l’Algérie est
un pays sous-exploré, on peut s’attendre à de
bonnes surprises, mais en matière d’exploration il faut compter dix années entre la signature d’un contrat d’exploration et sa mise en
production. Donc, nous sommes un pays limité
en matière de ressources. Cela dit, il existe une
bonne expertise au niveau national. C’est pour
cela que je milite pour une vision dynamique
de la stratégie énergétique. L’Algérie doit être
considérée comme un acteur et non pas comme
une source. En tant que source, nous sommes
écrasés par le poids de pays comme la Russie,
l’Asie centrale et le Moyen-Orient, qui totalisent
plus de 85% des réserves mondiales. L’Algérie a
besoin d’un renversement de sa stratégie éner-
gétique. Avec la crise gazière qui se prépare on
reviendra vers cette notion d’acteur.
LA : Un renversement qui suppose de se rapprocher du client final ?
MP : Oui. Le géant gazier russe Gazprom réclame des positions dans la génération électrique.
Il faut savoir que l’industrie gazière a un impératif besoin d’une restructuration pour répartir autrement la rente sur toute la chaîne de
valeur. On ne peut plus rester dans un système
où des pays producteurs prennent en même
temps le risque volume et le risque marché.
Nous devons être plus présents en aval, donc
vendre la molécule gaz et des kilowattheures
au client final. Il faut une intégration croisée.
Surtout en ce moment où le gaz cessera d’être
une énergie de transition vers le renouvelable
pour devenir une énergie de destination. Si on
veut arriver à diminuer les émissions de CO2, il
est clair que le gaz en sera une clef. Comme je
l’ai toujours dit, le système énergétique mondial est un cheval fou. On va vers de graves crises énergétiques dans la décennie à venir, que
ce soit pour le gaz ou le pétrole.
LA : Les compagnies pétrolières de l’énergie
devront vendre des commodities pour se placer dans le nouvel ordre énergétique mondial.
Mais en attendant une crise gazière séparée
de celle du pétrole est-elle possible ?
MP : Le problème est que le marché spot, où
sont réalisées les opérations pour livraison
avec règlement immédiat, s’est cassé la figure.
Aux Etats-Unis, le gaz était cédé en septembre
2009 à 2 dollars le million de BTU au moment
où les prix sur le marché contractuel, où le gaz
est vendu à moyen et court termes, étaient plus
élevés, car indexés sur ceux du pétrole. Ce décalage a perturbé la valeur marchande du gaz.
Certaines voix appellent à l’alignement des
prix du marché contractuel sur celui du spot
cela peut conduire à une baisse significative
du prix du gaz, et donc à des investissements
également. A ce rythme, une crise de l’offre
peut se déclencher dans les cinq ans à venir.
L’industrie gazière va avoir un trou d’air très
sévère jusqu’en 2014-2015.
LA : Producteurs et consommateurs de cette
matière énergétique veulent une nouvelle
manière de vendre le gaz. Vous n’êtes pas
pour une désindexation du prix du gaz sur
celui du pétrole ?
MP : En gros, désindexer le prix du gaz de
celui du pétrole comprend d’énormes risques
pour les pays producteurs. S’il n’y avait pas
eu les contrats à long terme entre l’Algérie
et ses clients, je peux vous assurer que le gaz
serait vendu à des prix encore plus bas. Les
marchés spot ne sont pas, en l’état actuel des
choses, à l’avantage des pays producteurs. La
concurrence gaz-gaz peut conduire à l’effondrement des prix. Du moment qu’on a une
coexistence entre les contrats à court terme
et ceux du long terme sur le même marché, le
court terme finit par orienter la tendance. Il
ne faut pas oublier qu’à l’exemple de l’Algérie,
beaucoup de pays gaziers sont en situation de
surplus de production. La règle de l’offre et de
la demande fera tomber les prix du gaz vendu
à court terme. Mais dès que la demande va
reprendre, d’ici 2014 ou 2015, les volumes de
gaz seront insuffisants pour répondre à la demande. Les investissements dans le domaine
énergétique suivent les tendances du marché,
qui est cyclique. Ils augmentent avec l’augmentation des prix et baissent avec la dépréciation. Pour l’Algérie, la question qui se pose
est la suivante : est-ce qu’elle sera au rendezvous quand l’économie mondiale reprendra ?
Je n’ai pas la réponse.
LA : Quels sont les choix qui se présentent
pour l’Algérie ?
MP : Le monde est en train d’engager sa transition énergétique en allant vers un modèle non
carboné et non fossile. Jusqu’à 2030, les énergies fossiles représenteront plus de la moitié
de l’énergie utilisée. Mais la tendance est aux
énergies alternatives. Le problème est que la
transition énergétique ne concerne pas les pays
producteurs de ces deux produits. Ces derniers
devraient pourtant conditionner l’alimentation en gaz et pétrole des pays consommateurs par une participation dans l’instauration
du modèle énergétique non carboné. Car si
cela arrive sans eux, la dépendance énergétiSuite en page 23
Les Afriques - N° 99 - 26 novembre au 2 décembre 2009
Crise entre Le Caire et Alger
après un match « total »
Investir politiquement dans le football peut rapporter gros ou… coûter cher. Alger et Le Caire, dans
un contexte passionnel, misaient gros sur la rencontre entre leurs équipes de foot. A la fin du match, le
perdant, l’Egypte, a déclenché une troisième mi-temps sur le front des médias et de la diplomatie.
Par Saïd Djaafer, Alger
Entre Le Caire et Alger, la bataille n’était
que médiatique avant que la lapidation
du bus de l’équipe de football algérienne,
à son arrivée au Caire, tourne au bras de
fer politique. Un entretien téléphonique
entre les présidents Hosni Moubarak et
Abdelaziz Bouteflika avait amené ce dernier à maintenir le match du Caire, contre
l’avis du staff. En ne perdant que deux à
zéro, dans des conditions très particulières, l’équipe algérienne a préservé ses
chances de qualification. Et a sauvé la
mise au président Bouteflika, qui, en cas
d’élimination, aurait été rendu responsable d’avoir naïvement cru aux garanties
verbales de son homologue égyptien.
Le coût politique pour Abdelaziz
Bouteflika, et le régime en général, risquait
d’être élevé en raison de l’indignation
générale des Algériens devant l’aplomb
des Egyptiens, qui ont nié l’attaque du
bus de l’équipe de football et accusé les
joueurs algériens de l’avoir mise en scène.
Les jeunes Algériens, qui n’ont pas admis
que l’on ajoute l’injure à la blessure, s’en
sont pris violemment à des intérêts égyptiens, ceux de l’opérateur de téléphonie
mobile Djezzy et d’Egyptair. La décision
de Bouteflika d’organiser, avec une rapidité inhabituelle au regard des lourdeurs
du système, un pont aérien entre Alger et
Khartoum, servait à compenser sa crédulité vis-à-vis du président égyptien.
« Le Maghreb existe enfin,
je l’ai vu et entendu » a
écrit, de Casablanca, un
vieux militant à des amis
algériens, en racontant la
clameur qui s’est élevée au
Maroc après le but algérien
et les concerts de klaxons
d’après-match.
Côté égyptien, Gamal Moubarak, fils
du président et son héritier présomptif,
s’est ostensiblement investi derrière son
équipe nationale. Le match de barrage
de Khartoum devait être, avec une victoire acquise d’avance, un moment clé de
sa marche à l’intronisation comme futur
« Raïs » du pays. Le match de barrage de
Khartoum était donc saturé de politique.
Quitte ou double
L’identification absolue des jeunesses des
deux pays – danger potentiel pour les
deux régimes – à leurs équipes de football rendait cette saturation explosive. A
Khartoum, deux équipes se disputaient
un ticket pour l’Afrique du Sud, mais en
filigrane, deux régimes, dont les ressemblances ne sont pas fortuites, ont joué un
étrange jeu de quitte ou double.
Rarement une rencontre de football a été,
Suite de la page 22
que changera de camp. Pour l’Algérie, il
faut une projection à l’horizon 2050. Les
technologies dans les domaines des énergies non conventionnelles avancent rapidement et il faut que l’Algérie utilise ses
ressources et son expertise pour s’imposer parmi ceux qui sont en train de modeler le paysage énergétique de demain.
Les efforts faits dans l’augmentation des
23
International
En filigrane, deux régimes, dont les ressemblances ne sont pas fortuites, ont joué
un étrange jeu de quitte ou double.
en raison de l’investissement passionnel
des jeunes derrière les équipes, aussi explosive politiquement. Ni les médias, ni
les politiques des deux pays n’ont réussi
à faire admettre à des rues, algériennes
et égyptiennes, à cran que la défaite était
une éventualité. Khartoum était devenu
un match total : entre joueurs, entre opinions et… entre régimes. Le gagnant,
l’Algérie en l’occurrence, rafle la mise, le
perdant, l’Egypte, se retrouve en… enfer.
Et se devait de gérer un retour de boomerang de la déception, d’autant plus cuisante que la pédagogie élémentaire sur
les issues d’un match de football avait été
éludée… L’investissement était élevé, la
perte risquait d’être sévère…
Formidable opération médiatique
Le Caire a décidé alors d’organiser une
formidable opération médiatique autour
des prétendus « massacres » perpétrés à
Khartoum par les supporters algériens.
Les télévisions égyptiennes diffusaient
des appels téléphoniques dramatiques
de citoyens égyptiens à partir de la capitale soudanaise, décrivant des scènes
d’apocalypse… De la démesure, qui
servait, in fine, à faire diversion, à ajouter une troisième mi-temps à ce match
total. En réalité, il ne s’est rien passé à
Khartoum, sinon un unique incident
mineur. Le gouvernement soudanais, qui
a mobilisé plus de quinze mille policiers
pour assurer la sécurité d’un match imprévu, n’a pas apprécié la campagne de
communication cairote. L’ambassadeur
égyptien a été convoqué pour s’entendre
signifier le mécontentement soudanais.
« Le Ministère des affaires étrangères a
convoqué l’ambassadeur d’Egypte pour
l’informer du rejet par le Soudan des informations diffusées par des médias égyptiens concernant les événements d’après
match », a annoncé Khartoum dans
un communiqué. « Plutôt que de souligner tout ce que le Soudan a fait pour ce
match, l’accueil, l’hébergement de près de
25 000 personnes et la sécurité, les médias
égyptiens ont diffusé de fausses informacapacités de production et de transport
d’hydrocarbures sont obsolètes. C’est
pour cela que je suis pour une fusion entre Sonatrach et Sonelgaz pour avoir un
grand acteur énergétique capable de se
mouvoir sur le terrain de la génération
électrique. Une telle fusion permettra à
l’Algérie de se projeter clairement dans
les nouveaux enjeux énergétiques du
monde d’aujourd’hui.
tions », a expliqué le porte-parole du
Ministère soudanais des affaires étrangères, Mouawiya Osmane Khalid.
« Le Maghreb existe enfin, je l’ai vu
et entendu »
Les Egyptiens ont essayé de calmer les
Soudanais, mais avec l’Algérie, c’est l’escalade : rappel de l’ambassadeur d’Egypte à Alger, manifestation violente devant
l’ambassade au Caire, appel à renvoyer
l’ambassadeur algérien… Le fils aîné du
président égyptien, Alaa Moubarak, a
apporté sa contribution en accusant les
Algériens de s’être livrés à des « actes de
terrorisme… avant, pendant et après le
match », qualifiant les supporteurs algériens de « mercenaires ». Samedi, devant
le Parlement égyptien, et sans citer nommément l’Algérie, le président Hosni
Moubarak a déclaré : « L’Egypte ne fera
pas preuve de laxisme envers ceux qui portent atteinte à la dignité de ses citoyens. »
Les Algériens sont effarés par l’outrance
des attaques et des insultes proférées sur
les chaînes de télévision égyptiennes.
Jusqu’où peut déboucher la crise diplomatique entre l’Algérie et l’Egypte ? La
rupture des relations diplomatiques n’est
pas encore envisagée… La Ligue arabe
appelle à la retenue. Le pouvoir algérien,
naturellement moins contraint, a choisi
de ne pas surenchérir. Mais les traces de
ce match total seront durables. Au Caire,
où la campagne anti-algérienne reste
soutenue, des intellectuels appellent à en
finir avec le panarabisme dans « lequel
l’Egypte donne, sans recevoir en retour
que de la haine ». En Algérie, beaucoup
ont noté que de Casablanca à Gasfa en
Tunisie, la victoire de l’équipe algérienne
a été célébrée avec autant de joie qu’à
Alger… « Le Maghreb existe enfin, je l’ai
vu et entendu » a écrit, de Casablanca, un
vieux militant à des amis algériens, en
racontant la clameur qui s’est élevée au
Maroc après le but algérien et les concerts
de klaxons d’après-match.
* Mourad Preur, diplômé de l’Université d’Alger
en sciences économiques, diplômé de l’Ecole du
pétrole et des moteurs de Paris, docteur d’Etat en
économie de l’énergie de l’Institut français du pétrole, ancien conseiller responsable de la stratégie
auprès de la direction générale de Sonatrach de
1992 jusqu’à 2000. Aujourd’hui expert pétrolier
en stratégie énergétique et professeur à l’Institut
algérien du pétrole (IAP).
Verbatim
Verte
« Nous savons ce dont le continent
a besoin, à savoir, notamment, une
révolution verte liée à la conversion
industrielle. En fait, l’émergence
du nouveau paradigme de l’économie verte lui ouvre de formidables
perspectives industrielles. »
Ban Ki Moon, SG de l’ONU, à propos de l’Afrique.
Déviergé
« Les Occidentaux s’attaquent à
Dadis parce qu’il n’a jamais voulu
obéir. Je crois qu’aujourd’hui il y a
l’injustice en Guinée parce qu’aucune enquête n’a été faite et des gens
sont déjà accusés. Si on laisse faire,
la Guinée va se retrouver divisée
entre ethnies, entre régions et au
moment de la médiation entre ces
peuples, les Occidentaux pilleront
les richesses de ce pays. La Guinée
est le seul pays africain, excusez-moi du terme, qui n’a pas
été déviergé économiquement. Le président Sékou Touré n’a
pas touché aux richesses de la Guinée, Lansana Konté n’a pas
su les exploiter. Nous devons faire attention à cela, nous devons tout faire pour que les gens ne fassent pas d’amalgame
autour de cela. Parce que c’est une querelle pour les richesses
de la Guinée, et c’est ce que veulent les Occidentaux. »
Le reggae man ivoirien Tiken Jah Fakoly.
Crucifié
« Convertissez-vous à l’Islam, Jésus a été envoyé pour les
Hébreux, pas pour vous, en revanche Mahomet a été envoyé
pour tous les humains (…) Vous croyez que Jésus a été crucifié, mais ce n’est pas vrai, c’est Dieu qui l’a emmené au ciel. Ils
ont crucifié quelqu’un qui lui ressemblait. Les Juifs ont essayé
de tuer Jésus parce qu’il voulait remettre la religion de Moïse
sur le juste chemin. »
Le colonel Kadhafi, lors d’une rencontre avec 200 jeunes italiennes, âgées entre 18 et 35 ans.
Pantouflard
« J’ai lu dans la presse étrangère que nous
sommes des opposants pantouflards (…)
Quels que soient les résultats, nous devons
les accepter. »
Alassane Dramé Ouattara, dont la candidature aux présidentielles ivoiriennes a été
enfin acceptée.
Commune
« Il est temps que le groupe des Dix, mandaté par le Sommet des chefs d’Etat et de
gouvernement africains de l’Union africaine, parle au nom de l’Afrique au cours du
Sommet de Copenhague sur le changement
climatique, élabore une position commune
pour l’Afrique. »
Le Premier ministre éthiopien Meles
Zenawi.
Concessions
« L’exclusion n’est pas la solution d’une sortie de crise en
Guinée et il faut accepter de faire des concessions. Il n’est pas
question d’exclure le président Dadis Camara (Ndlr, chef de
la junte) dans la transition. Nous sommes satisfaits. »
Idrissa Cherif, ministre de la Communication et conseiller
spécial du capitaine Camara.
Toucher
« Maintenant, les gens me regardent avec insistance, ils veulent me toucher. Je suppose que c’est parce que je suis célèbre, mais je ne pense pas que j’aime tellement ça... Ce n’est
pas si facile. A l’université, ça va, mais il n’y a pas beaucoup
d’autres endroits où je peux aller. »
Caster Semenya, étudiante à l’Université de Pretoria et championne du monde.
Au revoir
« J’aime cette émission. Cette émission a été ma vie. Et je
l’aime assez pour savoir quand c’est le moment de dire au
revoir (…) Vingt-cinq ans, cela me semble bien, c’est le chiffre
parfait, le moment idéal. »
Oprah Winfrey, célèbre animatrice américaine.
Fraude
« Certaines de mes décisions en matière de gestion se sont révélées erronées, mais une fraude ? Jamais, jamais, jamais. »
L’ancien PDG de Vivendi, Jean-Marie Messier, face au jury.
24
L’africain de la semaine
Les Afriques - N° 99 - 26 novembre au 2 décembre 2009
Mwapachu : « L’Union douanière a
augmenté le commerce de 47% »
La Communauté de l’Afrique de l’Est a tiré un bilan satisfaisant de son union douanière. 47% d’augmentation du commerce régional, annonce le secrétaire général, Juma V. Mwapachu.
Juma V. Mwapachu : « L’accord de partenariat
économique n’est pas un problème. C’est plutôt
un challenge. »
Propos recueillis par
Chérif Elvalide Sèye
Les Afriques : Monsieur le secrétaire général, l’Union douanière de la
Communauté de l’Afrique de l’Est est
en place depuis 2005. Quel bilan en
faites-vous ?
Juma V. Mwapachu : L’Union douanière
de la Communauté fonctionne très bien.
Ces cinq dernières années, le commerce
régional a augmenté de 47%. Et ce n’est
pas le plus important. Le plus important est la confiance qu’elle a donnée aux
hommes d’affaires. Ils savent disposer désormais d’un grand marché, susceptible
d’absorber les productions, parce que tous
les gouvernements ont signé tous les protocoles. Nous avons noté qu’il y a de nombreux investissements transfrontaliers. Le
marché des capitaux a aussi été ouvert et
les Est-africains y participent énormément. Beaucoup d’excellentes choses sont
arrivés grâce à l’Union douanière.
LA : Est-ce que l’Union douanière n’a
pas accru le déséquilibre des échanges
entre les économies les plus développées de la région au détriment des pays
moins dotés ?
JVM : Nous n’avons pas eu à déplorer un
tel biais. Notre plus grand défi pour la
Communauté est la capacité de production de nos pays. Nous devons les augmenter. Il faut qu’il y ait plus de valeur
ajoutée, en particulier dans l’agriculture.
Nous devons aussi faire des efforts pour
éliminer les barrières non tarifaires. Les
études établissent que 60% des distorsions de coûts dans les affaires dans notre Communauté sont dues à la bureaucratie, aux procédures douanières, aux
polices des frontières, etc. Nous devons
également améliorer nos infrastructures
de transports, les voies ferrées, les routes,
qui sont dans un état déplorable et freinent en conséquence les échanges.
LA : Comment résolvez-vous justement
la question des infrastructures ?
JVM : Actuellement, nous dépendons
de la coopération internationale, avec la
Banque mondiale, la Banque africaine de
développement et la coopération nipponne (JICA). Mais, ce mode de financement
n’est pas efficace. Il n’est pas durable. Les
procédures sont trop longues. Entre la requête pour un projet et le décaissement
du financement, il s’écoule un temps
beaucoup trop long. C’est pourquoi nous
essayons de mettre en place un instrument
financier. Nous voulons que la BAD nous
aide à mettre en place un fonds, alimenté,
par exemple, par des bons souverains garantis par les Banques centrales de nos
pays pour mobiliser des ressources dans
notre région. Nous nous sommes rendus
compte que les gens dans la région disposent d’argent qu’ils sont prêts à investir à
acheter ces bons, s’il y a des bonnes perspectives de rentabilité.
LA : Où en est le marché commun qui devait être mis en place l’année dernière ?
JVM : Le protocole va être signé, le vendredi 20 novembre 2009, à Arusha. Le marché
commun est le niveau le plus élevé de l’intégration, car l’Union douanière ne concerne que la circulation des biens, alors que le
marché commun va concerner en plus les
capitaux, les services et les hommes. Cela va
être le premier marché commun africain.
LA : Où en est la fusion entre la
Communauté de l’Afrique de l’Est, la
Communauté de développement de
l’Afrique australe et le Marché commun
d’Afrique orientale et australe, que les
chefs d’Etat avaient décidée à Kampala ?
JVM : En octobre 2008, quand nos chefs
d’Etat ont décidé de cette fusion, en allant
au-delà des propositions des ministres, il
avait été convenu que la première étape
serait d’établir une zone de libre-échange, une grande zone de libre-échange intégrant les trois communautés, puis une
union douanière et, enfin, d’en finir avec
cette multiplicité d’appartenance à trois
organismes, pour les fusionner en un secrétariat commun. Le processus se poursuit. Nous allons respecter ce schéma.
LA : Quel est l’état de vos relations avec
l’Union africaine ?
JVM : Nos relations avec l’Union africaine doivent vraiment être améliorées.
L’UA a un rôle déterminant dans le processus d’intégration, parce qu’il en est le
principal opérateur du programme. Pour
l’union économique africaine comme
pour le gouvernement continental. Or, il
s’avère que notre région avance beaucoup
plus rapidement que le programme établi
par l’Union africaine. Cela entraîne donc
une déconnexion avec le leadership que
l’UA doit exercer et notre région. Il faut
que l’UA reste à l’avant-garde, puisqu’elle
doit piloter. Pas derrière.
LA : La CAE a paraphé l’APE avec
l’Europe. Est-ce que cela n’est pas un
problème pour le processus régional
d’intégration ?
JVM : L’accord de partenariat économique
n’est pas un problème. C’est plutôt un challenge. Nous avons paraphé l’accord en novembre 2007, mais, depuis, nous négocions
pour la signature de l’accord, que nous
assujettissons à l’établissement d’un volet
développement, pour que notre région
soit en état de profiter de l’accord de par-
« Notre région avance
beaucoup plus rapidement
que le programme établi
par l’Union africaine.
Cela entraîne donc une
déconnexion entre le
leadership que l’UA doit
exercer et notre région.
Il faut que l’UA reste à
l’avant-garde puisqu’elle
doit piloter. Pas derrière. »
tenariat. Autrement, notre région ne serait
qu’un marché importateur qui ne pourra
rien exporter. Il est essentiel que l’UE nous
aide avec un financement, pour lever nos
contraintes en matière d’infrastructures,
notamment, qui nous empêchent d’exploiter nos capacités de production.
L’Afrique de l’Est crée
le premier marché
commun africain
Et la CAE ne veut pas s’arrêter en si bon chemin. Les prochaines
étapes sont déjà fixées. L’union monétaire, l’union politique et, enfin, une confédération politique.
L’Afrique a son premier marché commun. Le 20 novembre dernier, les chefs
d’Etat des cinq pays de la communauté
de l’Afrique de l’Est, le Burundi, le Kenya,
l’Ouganda, le Rwanda et la Tanzanie, ont
signé le protocole d’accord ouvrant, à
partir de juillet prochain, les frontières
entre les Etats membres pour la libre circulation des marchandises, des services,
des capitaux et des personnes. Le marché commun compte une population de
plus de 126 millions d’habitants, répartis
sur 1,82 million de km2, pour un PIB de
quelque 60 milliards de dollars.
Les chefs d’Etat ont également adopté
l’hymne de la communauté et posé la
première pierre du siège de l’institution.
Les pays membres attendent du marché
commun l’accroissement du commerce
régional, des investissements étrangers et
une meilleure compétitivité de l’économie régionale.
Il y a toutefois des craintes, en particulier
sur l’emploi. Le ministre ougandais de
l’Information et des Communications,
Aggrey Awori, pense que l’afflux d’étran-
gers devrait augmenter avec le lancement du marché commun. Il propose
en conséquence que « les gouvernements
légifèrent sur les modalités d’embauche des
travailleurs locaux par les investisseurs,
plutôt que d’imposer des restrictions à la
circulation de la main-d’œuvre ».
Née il y a dix ans seulement, la CAE bat
toutes les organisations rivales africaines,
dont certaines comptent plus de tente ans
d’existence. La cérémonie, placée sous le
thème de La Communauté de l’Afrique de
l’Est : Dix ans d’intégration (1999-2009),
Un Peuple, Un Destin, a été à la hauteur
de l’événement. Certains noteront que la
communauté est née en 1967, mais, en réalité, elle avait disparu après dix ans de piétinement. Elle ne comptait alors que trois
pays, le Kenya, l’Ouganda et la Tanzanie.
Dans sa forme actuelle, elle a été créée en
1999 et les deux derniers pays membres, le
Burundi et le Rwanda, ont adhéré officiellement en juin 2007, pour ensuite rejoindre l’Union douanière en juillet dernier.
CES
L’agenda
7 Foire internationale
de Lomé
e
= New
20 et 21 janvier 2010 à Yaoundé, Hôtel
Hilton. www.camenergywater.com
20 novembre au 7 décembre 2009 à
Lomé. [email protected]
Forum africain de
l’assurance
Renaissens - Salon Gabon
durable
28 et 29 janvier 2010
à Marrakech.
www.i-conferences.org/faa/
24 au 28 novembre 2009 à Libreville.
[email protected]
Foire exposition de Bamako
(FEBAK 2009)
27 novembre au 13 décembre 2009.
Contact : [email protected]
Migrations féminines en
Méditerranée : enjeux
et perspectives
27 et 28 novembre 2009 à Casablanca,
Maroc.
www.cermid.ma/colloque2009.pdf
L’Afrique et ses matières
premières : facteur stratégique de la sortie de crise
29 novembre 2009 à Ouagadougou,
salle de conférence Ouaga 2000.
www.web-finance-africa.org
Public Private Partnership
Africa Conference
1 et 2 décembre 2009 à
Tunis - Ramada Plaza.
www.africappp.com
er
Infrastructure Partnerships
for African Development West Africa
2 et 3 décembre 2009 à Accra, Ghana.
www.spintelligent-events.com
AGRIPO 2009
2e Salon international de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche et de
l’agroalimentaire. 8 au 14 décembre
2009 à Yaoundé, Cameroun – Palais
des Congrès. [email protected]
7 conférence internationale : Crise de la globalisation, un monde en
recomposition ?
e
Présenté par l’AFD et
European Development
Research Network (EUDN).
9 décembre à Paris.
[email protected]
Africites/Citexpo
16 au 20 décembre 2009 à
Marrakech, Maroc.
www.citexpo.net
CIEW 2010 - Conférence
internationale sur l’énergie
et l’eau au Cameroun
3rd annual South Africa
Private Equity Congress
11 février 2010 à Cape Town.
www.southafricapecongress.com/
day1.html
African Securities Trading
Conference,
10 et 11 mars 2010 à Cape Town,
Radisson SAS Hotel (RSA).
www.africansecuritiestrading.com
Congrès et exposition
internationale de l’eau et de
l’assainissement en Afrique
15 au 18 mars 2010 à Kampala.
www.aae-event.com
CAPE IV - 4th African
Petroleum Congress &
Exhibition
24 au 27 mars 2010 à
Kinshasa, Palais du Peuple.
[email protected]
SIMEM - 13e Salon international du médicament et de
l’équipement médical
26 au 29 avril 2010 à Alger.
Batimatec - 13e Salon international du bâtiment, des
matériaux de construction
et des travaux publics
2 au 7 mai 2010 à Alger.
MINEPEC Niger 2010
Conférence et exposition
internationale sur le
potentiel minier et pétrolier du
Niger. 10 au 12 mai 2010 à Niamey.
[email protected]
eLearning Africa 2010
26 au 28 mai 2010 à Lusaka, Zambie.
www.elearning-africa.com
20e congrès & exposition
de l’Alfa ACI
Rendez-vous annuel des décideurs des
aéroports francophones. 29 septembre
au 1er octobre 2010 à Marrakech.
[email protected]
Festival mondial des arts
nègres
Reporté en décembre 2010 à Dakar.
AfriqueS : art contemporain –
Ventes
30 novembre 2009 à Paris, Atelier
Richelieu, 60 rue de Richelieu, à 19h00.
www.gaiaauction.com/ventes_prochaines.
php?VenteIdx=25
Salaka
Rondelles de calebasses reliées avec des
fils de raphia. 2005. L 220 cm. (env.)
7000 euros
www.lesafriques.com
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