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Au nom de la loi.
Faites-vous partie des quelques 40% d’étudiants de licence ayant du mal à organiser leur travail personnel ?
Êtes-vous de ceux qui sont studieux, mais ont le sentiment de crouler sous la besogne sans pour autant avancer ?
Une bonne nouvelle : Pareto, Laborit, Parkinson, Illich et Carlson ont revêtu leur cape en conceptualisant les lois
empiriques régissant tout travail, et vont devenir vos nouveaux supers-héros.
Les conseils pour s’organiser foisonnent sur la toile. Ils sont souvent dérivés des lois élaborées par les messieurs
susnommés. Généralement appliquées au domaine de l’entreprise, un de ces concept, le rapport au temps, peut être appliqué
par tout étudiant désireux d’améliorer son efficacité parfois défaillante, comme peut en témoigner E., étudiante en bi-licence
Psychologie/Sciences pour la santé : « Je ne planifie pas mon travail personnel, je révise en fonction des examens qui
arrivent (...). Je ne travaille pas rapidement, je suis facilement distraite lorsque je ne suis pas motivée pour une certaine
matière et que mon téléphone n’est pas loin (...). Je ne suis pas efficace. »
L’efficacité, une notion largement répandue, et qui concerne toutes les facettes de notre vie. Être efficace, c’est avoir la
capacité d’atteindre des objectifs, de produire les résultats souhaités par soi-même ou par un tiers. A la base, il faut donc avoir
une vision nette de notre cible.
Définir clairement ses buts
Quels sont nos objectifs, nos buts en qualités d’étudiants ? Quatre mots clés : maîtrise, ou l’aspiration à obtenir un certain
savoir conduisant à un diplôme. Performance, se traduisant par les meilleurs résultats chiffrés possibles. Besoin, nécessitant
parfois d’être dans l’obligation de travaillant en parallèle de nos études. Plaisir, en ayant le temps de se divertir et de faire des
choses que l’on aime sans lien direct avec les 3 premiers buts.Examinons quelques-unes des théories capables de nous aider
à atteindre les quatre objectifs précités.
Le principe de Pareto
La loi, ou principe de Pareto, ou règle des 80/20, datant du début du XXème siècle, n’a pas pris une ride et se vérifie dans de
nombreux domaines : 80% des résultats sont obtenus par seulement 20% du travail. Cela signifie qu’il y a un sérieux tri à faire
dans ce qui vaut le coup d’être fait, et ce qui n’en vaut pas la peine, pointer du doigt ce qui est vraiment important. Comment ?
Savoir hiérarchiser ses priorités, repérer ce qui est important, commencer nos journées par ce qui a le plus d’impact positif
pour atteindre nos buts, autant de conseils transcendés par cette simple question : si je ne devais travailler que deux heures
par jour, <qu’est-ce qui serait véritablement essentiel ? A chacun de trouver sa réponse.
La loi de Laborit
La loi de Laborit, médecin et neurobiologiste, nous montre la marche à suivre pour ne plus procrastiner. Tout humain à
tendance à fuir le stress et à rechercher en priorité ce qui lui fait plaisir. Forcément, exit les exercices de mathématiques, ou
ce texte en anglais à étudier en psychologie sociale. Je le fais demain, juré. Le défi proposé par cette loi est de s’attaquer tout
de suite à ce qui est compliqué et rébarbatif, et de s’accorder une récompense une fois la tâche accomplie. L’effet positif
quasiment dopant sur la confiance en soi et le sentiment d’efficacité est garanti. Tout le reste nous semblera facile à réaliser.
Cela demande initialement de se poser, et de panifier sa journée selon le degré de difficulté de ce que nous avons à effectuer.
La loi de Carlson
Nous voilà au boulot, bien décidé à venir à bout de ce devoir fastidieux. Le téléphone sonne. Un économiste Suédois,
Carlson, qui a donné son nom à une loi, va venir nous sauver. Selon lui, l’interruption est un des pires ennemis de l’efficacité.
Il faut au moins 3 minutes pour se reconcentrer après une interruption, et nous serions interrompus en moyenne toutes les 10
minutes, voire plus. Chronométrez–vous. Combien de temps avant que votre attention soit détournée ? Notification de mails,
de SMS, de réseaux sociaux, discussions entre camarades, même brèves. Ce morcellement du travail demande beaucoup
d’énergie, sans que nous ayons l’impression d’avoir avancé, à juste titre. Mettez votre téléphone en silencieux, sans vibreur,
sans témoin lumineux de notification visible. Si vous étudiez à la bibliothèque, choisissez un endroit calme, tournez le dos si
possible aux autres étudiants afin d’être visuellement isolé. Ne faites qu’une chose à la fois. Si vous travaillez sur ordinateur,
n’ouvrez qu’un seul onglet, et résistez à l’envie d’aller chercher une info non importante ou non urgente sur internet.
La loi d’Illich
Le téléphone est éteint, on est dans sa bulle, en route pour le succès ! Tellement motivé que l’on serait tenté de zapper le
moment des repas, pour gagner du temps. Un ex-curé des années 70 va venir nous prêcher la bonne parole et nous guider
sur le chemin du salut. La loi d’Illich, qui porte son nom, pointe du doigt le fait que doubler le travail ne double pas la
production. Au bout d’un certain temps qui varie selon les experts entre 45 et 90 minutes, la concentration diminue et
continuer de travailler ne sert plus à rien, qu’à donner l’illusion d’être efficace. Mieux vaut prévoir des pauses régulières
suivant nos propres capacités à rester concentré, et se restaurer en temps voulu. Ne confondons pas quantité et qualité, et
n’hésitons pas à prendre une petite pause détente lorsque la lassitude intellectuelle se fait sentir.
La loi de Parkinson
Du travail comme du gaz : tout deux occupent l’espace que l'on met à leur disposition. C’est Cyril Northcote Parkinson qui l’a
dit en 1955. Quoi, on ne vous avait pas prévenu ? C’est diaboliquement simple : si vous prévoyez de terminer votre mémoire
la veille de la date butoir, ou si vous décidez d’en avoir fini avec quinze jours avant, ainsi en sera-t-il. Le pire étant de ne pas
prévoir de délai. « Tout travail tend à se dilater et fini par occuper le temps qui lui est imparti », telle est la loi de Parkinson. Il
ne s’agit pas de se fixer des délais ridiculeusement réduits, car comme les gaz, le temps ne peut se contracter à l’infini, mais
plutôt de définir des temps de réalisation précis et pertinents qui garantiront un résultat de qualité.
Plus qu'une question d'aptitudes la réussite est une histoire d'attitude. Franklin D. Roosevelt a déclaré : « Les perdants
trouvent des excuses, les gagnants, des moyens ». Ce n'est pas du temps perdu que de s'arrêter et de réfléchir à ces 5 lois
élémentaires, de se poser et de planifier son travail. Pour certains experts, une minute de planification nous ferait économiser
dix minutes d'exécution. En appliquant concrètement ces principes un peu plus chaque jour de façon à les intérioriser, nous
atteindrons à coup sur la destination voulue, car comme l'a dit Jim Ryun : « La motivation nous fait débuter, mais c’est
l'habitude qui nous fait continuer ».
Stéphanie Pascart