Corrigé réécriture commentaire

Transcription

Corrigé réécriture commentaire
Exemple de commentaire rédigé (extrait)
[Mini-intro de la 1e partie] Dans une première partie, nous démontrerons que cette scène
d'affrontement peut être qualifiée de paradoxale.
[Phrase pour exprimer l'idée 1]En effet, dans la première lecture du texte, il est évident de
constater que le temps de parole des personnages en déséquilibré en faveur d'Antigone. Cette
dernière, pourtant prisonnière et dépendante du pouvoir de son oncle le roi de Thèbes, s'exprime
dans de longues tirades, tandis que Créon se contente de courtes répliques. [Bilan] Ce
déséquilbre met en valeur Antigone et crée la surprise : le spectateur est conduit à s'interroger sur
le sens à donner à ce renversement de valeurs.
[Phrase pour exprimer l'idée 2]. Si Antigone prend davantage la parole, c'est parce que
Créon semble le lui permettre, à son insu. Il est intéressant de remarquer que dans ses répliques,
Antigone réagit aux propos de Créon. D'abord elle explique sa conception de l'amour qu'elle voue
à Hémon, en répondant « Oui j'aime Hémon » en en concluant « alors je n'aime plus Hémon ».
Elle construit sa réponse en reprenant les mots de Créon et est animée d'un désir d'explication,
comme en témoigne les nombreux connecteurs logiques présents dans la tirade citée :
« si »répété à la manière d'une anaphore, puis « alors » qui termine avec éclat la démonstration.
Ensuite, on constate qu'elle reprend pour les corriger et les approfondir les propos tenus par
Créon. Lorsqu'elle s'écrie « Comme mon père, oui ! », ses mots sonnent comme une répartie
cinglante à son oncle qui entendait, en rappelant le souvenir d'Oedipe, évoquer les crimes atroces
du père d'Antigone. Or, celle-ci montre dans sa réponse qu'elle est capable d'envisager la
dimension symbolique du mythe d'Oedipe auquel est prétend maintenant prendre part. En refusant
la clémence que lui offre Créon, Antigone affirme qu'elle souhaite aller jusqu'au bout et que sa
désobéissance n'aura de sens que si elle est punie de mort. Comme son père qui s'est crevé les
yeux, parce qu'il avait été aveugle aux signes qui l'avaient averti de ses crimes, Antigone prend la
loi de Créon au pied de la lettre et réclame la sentence. [Bilan]Dans cette scène, les rares prises
de parole du roi se limitent à des invitations offertes à Antigone d'exposer ses arguments. Cette
scène d'affrontement en devient d'autant plus paradoxale qu'involontairement, Créon semble aider
Antigone à avoir raison contre lui-même.
[…]
[Mini-intro de la 2e partie] Nous allons maintenant montrer comment le débat d'idées qui
s'engage est révélateur de deux visions radicalement opposées.
[Phrase pour exprimer l'idée 1] Il important de constater que dans cette scène, Créon
expose très peu d'idées et que les quelques arguments qu'il expose ne sont pas convaincants, si
peu qu'il en vient finalement à user de sa force physique. Lorsqu'il demande à Antigone, sous la
forme d'une affirmation, « Tu aimes Hémon », Créon en appelle au sentiment amoureux. Selon lui,
la passion amoureuse devrait suffire à convaincra sa nièce de vivre. Face à l'échec de cette
première tentative, Créon évoque le souvenir d'Oedipe, en criant : « Allez, commence, commence,
comme ton père ! » On relève l'exaspération du roi dans la répétition de « commence » et grâce
au point d'exclamation. L'entêtement du père d'Antigone l'a conduit à commettre de tels crimes,
que ce souvenir devrait, selon Créon suffire à infléchir Antigone. On note qu'outre ces deux faibles
arguments, l'essentiel des réplique de Créon se limite à des ordres , « Te tairas-tu enfin ? », « je
t'ordonne de te taire », à des insultes, « tu es laide », et à des menaces « Tu veux donc te perdre,
on va t'entendre. » Tout cela accentue l'impression de faiblesse qui se dégage du roi, incapable
trouver les mots pour sauver Antigone. On n'est pas étonné de le voir s'en prendre physiquement à
sa nièce, comme l'indique les didascalies « lui broie le bras » et « qui essaie de lui fermer la
bouche de force ». [Bilan]Parce qu'il n'a rien à opposer à la conviction d'Antigone, il ne lui reste
plus que l'inefficace brutalité de son autorité.