LES ENFANTS SOLDATS

LES ENFANTS SOLDATS
Au cours des dernières années, les armées régulières, les rebelles et les milices partout dans le
monde ont recruté le plus souvent par la force des centaines de milliers d’enfants soldats.
Il y a actuellement plus de 300 000 enfants soldats dans le monde.
CONSTAT
Le recrutement des enfants soldats se fait par conscription, par enlèvement ou par la force.
Certains intègrent l’armée eux même pour venger leur famille, parce qu’ils sont orphelins ou tout
simplement pour pouvoir survivre. La pauvreté des pays est aussi un facteur important du
recrutement des enfants.
Enfin, plus un conflit dure, plus le besoin d’enrôler des enfants se fait sentir pour remplacer les
soldats adultes tués.
La plupart sont des adolescents mais on trouve aussi des enfants âgés de 10 ans. Ceux ci sont
utilisés comme porteurs de matériel, éclaireurs, messagers ou espions. En tant que « soldats »,
les enfants perdent la protection que leur accorde le droit humanitaire comme membre de la
société civile.
Parce qu’ils sont des enfants et ne peuvent pas se défendre, ils sont soumis à un traitement brutal
et des punitions sévères. Ils sont manipulés, trompés et utilisés pour accomplir toutes les basses
besognes. On profite aussi de leur inconscience face au danger.
LEGISLATION INTERNATIONALE
Pour protéger l’enrôlement des enfants dans les conflits, il existe des remparts juridiques : la
Convention internationale des droits de l’enfant (article 38), un protocole facultatif élevant l’âge
minimal de participation aux conflits de 15 à 18 ans et surtout les prises de position de l’ONU et du
Conseil de sécurité ( rapport de novembre 2003, résolutions 1460, 1379, 1314, 1261).
En 1998, une coalition pour mettre fin à l’utilisation des enfants soldats a été élaborée et soutenue
par l’UNICEF et de nombreuses ONG.
Le protocole facultatif qui interdit d’envoyer au combat des enfants de moins de 18 ans est entrée
en vigueur en février 2002. Les Etats-Unis sont devenus fin décembre 2002, le 45ème Etat à le
ratifier. L’Afghanistan, vient de ratifier ce protocole et a limité l’âge du recrutement dans l’armée à
22 ans. Carol Bellamy, directrice générale de l’UNICEF a salué cette ratification comme un
exemple venant d’un pays en guerre depuis de nombreuses années et qui a conscience du sort de
ses enfants
A ce jour, 115 pays dans le monde ont signé ce protocole et 70 l’ont ratifié.
ACTION
L’objectif de l’UNICEF est de démobiliser le plus d’enfants soldats et de s’assurer qu’aucun enfant
ne soit recruté dans le futur.
• Au Soudan, un pays en guerre depuis de nombreuses années, l’UNICEF a réussi à faire
libérer 3 551 enfants soldats en février 2001. Il s’agit de la plus grande opération de démobilisation
d’enfants jamais réalisée en temps de guerre. L’UNICEF et les Nations unies entretiennent depuis
longtemps des négociations avec les parties belligérantes (Le SPLA et le gouvernement islamique
de Khartoum) pour faire respecter le concept « enfants zone de paix », concernant le sort des
enfants soldats, la tâche de l’UNICEF était double : les démobiliser et leur donner la possibilité de
reprendre une vie normale dans leur famille. Des programmes d’aide psychologique ont été
développés, l’école ou l’apprentissage d’un métier vont leur permettre de s’insérer socialement.
L’opération s’est déroulée en 3 phases :
Démobilisation : Les 3 551 enfants ont déposé leurs armes et abandonné leurs uniformes sur une
piste de décollage près de Bahr el Ghazal, zone de combats. L’UNICEF a ensuite transféré les
UNICEF France/CDD/2004
enfants vers un lieu sûr. Un pont aérien à été installé. Les enfants ont été enregistrés ensuite afin
que l’UNICEF puisse les mettre en relation avec leurs familles et les a installé dans des camps de
transit construits spécialement pour eux.
Réhabilitation : Dans ces camps, des premiers soins ont été donnés aux enfants malades,
blessés, souffrant de malnutrition. Des activités sportives ont été mises à leur disposition ainsi que
des cours d’éducation primaire.
Réinsertion et réintégration : Une fois les familles identifiées, les enfants ont été conduits chez
eux avec une fiche de santé remise aux parents. L’UNICEF a aussi aidé les communautés à
prendre en charge ces enfants. Des cours de formation et un apprentissage à la gestion de micro
crédit ont permis aux enfants de se réinsérer dans la société.
• En Sierra Leone : ce pays ravagé par des années de guerre a retrouvé fin 2000 une
période de paix. De nombreux enfants ont été mobilisés et ont subi de graves traumatismes. Entre
1999 et 2002, plus de 6 800 ex- enfants soldats sur les 9 à 10 000 recrutés pendant la guerre, ont
été démobilisés mais avec seulement 1 dixième des filles. A l’heure actuelle, 6 000 enfants ont pu
rejoindre leur famille ou leur communauté d’origine, 10 000 ont été rescolarisés.
Le problème n’est pourtant pas résolu car des enfants de Sierra Leone ont pris part à des combats
lors des conflits au Libéria et en Côte d’Ivoire.
L’UNICEF et ses partenaires ont maintenant un autre objectif pour l’avenir : être vigilant sur tous
les pays en conflit qui utilisent des enfants soldats afin de les démobiliser, de les soigner et de les
réinsérer.
UNICEF France
Dans ses programmes de coopération, l’UNICEF France finance de nombreux projets. Dans le
domaine des enfants soldats, nous avons financé plusieurs projets :
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Sur l’exercice 2001/2002, l’UNICEF France a financé au Soudan pour un montant de 466
798 euros, la réintégration de 3 000 enfants démobilisés et mis en place un centre d’aide
pour 430 enfants soldats.
Durant la même période, au Burundi, un programme intitulé « bâtissons pour la paix « a
été financé pour un montant de 408 37 euros (couplé avec un programme d’aide aux
orphelins du Sida).
En 2004 suite à une mission de l’UNICEF France, 1 million de dollars ont été envoyés pour
financer en deux ans la démobilisation des enfants soldats en Sierra Leone et plus
particulièrement la réinsertion des filles souvent oubliés dans les programmes quand elles
n’ont pas été des combattantes. 700 enfants soldats ont pu être totalement pris en charge
par l’UNICEF France en 2004.
En RD Congo, 251 000 euros ont été envoyés en 2003 pour la réinsertion sociale des filles
que la guerre a rendu terriblement vulnérables et 200 000 euros vont être utilisés en 2004
pour réduire le recrutement des enfants notamment en soutenant les communautés et les
familles pour qu’elles puissent protéger les enfants.
En Côte d’Ivoire, un financement de 105 000 euros en 2003 et un autre de près de 138
000 euros en 2004 ont été votés pour des programmes de prévention, de démobilisation et
d’insertion des enfants soldats.
2004 est l’année du 40ème anniversaire de l’UNICEF France qui a choisi comme
thématique de communication celle des enfants soldats. Une pétition a été lancée dans
toute la France afin de faire pression pour lutter contre ce fléau.
UNICEF France/CDD/2004