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Imprimerie CG 91 - Octobre 2008
CERTIFIÉE ISO 9001/V2000
ATELIERS - CONFÉRENCES - TABLES RONDES - DÉBATS
essonne.fr
Les 7 et 8 novembre 2008
Amphithéâtre de l’École Polytechnique
à Palaiseau
Le Plateau de Saclay est un territoire d’excellence scientifique. Dans ce contexte la Communauté d’Agglomération du Plateau de Saclay (CAPS), accompagnée du Conseil général de l’Essonne et de l’Université de
Versailles Saint-Quentin, a voulu encourager le rapprochement du monde scientifique et des habitants du
territoire. Alors que notre quotidien est de plus en plus empreint de science, souvent invisible car seulement vécue au travers de ses applications, il est particulièrement important de tenter de répondre de
façon concrète aux interrogations du grand public sur la science. Les avancées scientifiques de ces dernières décennies sont considérables et suscitent des craintes parfois réelles, souvent infondées, mais qu’il
serait dangereux de négliger. Il est plus que jamais nécessaire de rendre compréhensible l'évolution du
monde, susciter la curiosité du public et développer un nouvel intérêt pour les sciences et les technologies. Aujourd’hui, un trop grand nombre de nos concitoyens les croient réservées à un cercle restreint de
spécialistes. Face au flux quotidien d’informations scientifiques et à leur impact sur le monde, une réflexion
critique sur les sciences doit s’engager afin que tout un chacun puisse se forger une opinion.
Le colloque «Quand la science et la société se rencontrent...» est, avec l’exposition itinérante et son
accompagnement pédagogique, l’un des trois volets de la manifestation «À la rencontre des prix Nobel»
mise en œuvre par l’association Scientipôle Savoirs & Société (S3).
Cette association a été créé à l’initiative de la Communauté d’Agglomération du Plateau de Saclay (CAPS)
et compte 9 partenaires fondateurs : CAPS, CEA, CNRS, INRA, Synchrotron Soleil, École Polytechnique, Thalès,
ONERA et la Société générale.
Elle se propose de créer un lien nouveau entre les scientifiques et les habitants de la région. Avec ce
colloque, l’association S3 souhaite valoriser ses activités auprès des institutionnels, des scientifiques, des
enseignants, des chefs d’entreprises mais aussi auprès des élus de la CAPS et des autres agglomérations,
et plus généralement de tous les publics qui intéressés par cette question. Ce colloque sera l’illustration
du continuum qui existe entre la recherche et la société.
«Quand la science et la société se rencontrent...» est l’opportunité de s’interroger dans un premier temps
sur le rapport sensible, voire émotionnel, aux sciences, qu’entretiennent les chercheurs, les publics et les
médias. Puis, une seconde session permettra d’examiner dans quelle mesure les besoins de communication
des sciences et les exigences des journalistes peuvent, ou non, se rejoindre. Il conviendra de s’interroger
ensuite sur l’organisation des systèmes de recherche en fonction des modèles socio-économiques.
Enfin, toutes ces problématiques convergeront vers un dernier point consacré à l’éducation à la science,
questionnement préalable indispensable qui est, par ailleurs, sans cesse renouvelé et argumenté.
La maquette de ce colloque a été préparée par un groupe de 3 étudiants (Aurélie Delavaud, Mélusine
Gaillard et Nicolas Dardalhon) du master SACIM (Sciences, Arts, Culture, Information et Multimédia) de
l’Université de Versailles Saint Quentin que nous remercions vivement pour leur travail.
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L’éducation à la Science
PROGRAMME DES TABLES RONDES
Samedi 8 novembre 2008 à 17 heures
Quelles démarches pour une éducation à la science réussie à l’égard des jeunes,
dans le cadre familial et dans un contexte plus général de citoyenneté?
Y a-t-il une dimension sensible aux sciences ?
Vendredi 7 novembre à 20 heures
L’éducation à la science s’avère être une question préalable indispensable, pour qui s’intéresse aux
sciences. De la simple curiosité et du désir de comprendre à la passion et au désir d’apprendre... Cette question est celle vers laquelle convergent tous les points soulevés précédemment, devenant peut-être «la»
question par laquelle tout devrait commencer. Ainsi, il serait envisageable d’utiliser le caractère sensible,
émotionnel voire «héroïque» de la recherche et des sciences comme levier d’apprentissage. Par ailleurs,
une éducation est nécessaire pour décrypter et décoder l’ensemble des informations à caractère scientifique reçu quotidiennement. Enfin, le contenu des apprentissages est intimement lié au contexte
socio-économique et à la culture d’un pays.
Cette table ronde n’ambitionne pas de répondre de façon exhaustive à toutes les interrogations soulevées
par le thème de l’enseignement car la question des apprentissages et d’une éducation à la science reste
sans cesse à renouveler et à argumenter. Cette table ronde se propose cependant de suggérer un certain
nombre de pistes qui, au-delà des réformes récurrentes de l’enseignement, ont trop longtemps été
négligées alors que se succèdent les missions interministérielles, les commissions d’études et les
réformes des programmes éducatifs. Si on considère l’homme comme personne inscrite dans la cité, ces
propositions seraient peut-être aussi une manière de donner un sens nouveau et complémentaire au mot
«Éducation».
Intervenant(e)s:
- Sabrina Caron, Directrice adjointe des Petits débrouillards
- Laure Chémery, Chef du service Accès aux savoirs au Conseil général de l’Essonne
- André Giordan, physiologiste et épistémologue
- Daniel Raichvarg, Vice-président Cultures et Cités de l'Université de Bourgogne, Directeur de la
compagnie théâtrale Les Bateleurs de la science
Pourquoi les sciences nous fascinent-elles ?
Quels sont les fondements des motivations des chercheurs ?
La représentation des «Sciences» et des «Scientifiques» oscille entre deux pôles dans les représentations que s’en font les citoyens. La recherche scientifique peut évoquer un chemin ennuyeux, ardu, ingrat.
La relation de confiance entre la science et la société semble se détériorer dès que la question du progrès
scientifique se pose et la désaffection des jeunes dans les cursus scientifiques, au profit de filières
économiquement plus attractives, est aujourd’hui prégnante. De façon paradoxale, les sciences fascinent
aussi; elles attirent par leur part de mystère, d’inconnu, et certains chercheurs revêtent parfois l’aspect
de «modèle» dont l’héroïsation contribue encore à faire naître des vocations chez les jeunes.
Dès lors, on peut s’interroger sur le caractère sensible, émotionnel voire science fictionnel ou «magique»
des sciences. Les motivations des chercheurs et des travailleurs de la recherche reposent-elles sur l’idéal
d’une recherche qui repousse les limites du connu, l’attraction d’une démarche jugée captivante? Ou plus
pragmatiquement sur l’aspect économique et reconnaissance sociale du statut du chercheur? Les citoyens
envisagent-ils les sciences comme des outils propres à fournir des découvertes qui suscitent la crainte?
Ou bien les sciences fascinent elles comme une part d’énigme à peine dévoilée? Enfin, du côté des
médias, y a-t-il intervention et influence de l’aspect émotionnel et parfois sensationnel des sciences sur
la médiation vers le «grand public» ?
L’analyse du rapport aux sciences et des enjeux de ce rapport qui seront proposés permettront de
dégager des pistes afin de mieux mettre en avant l’attractivité de la recherche et de mieux communiquer
sur les sciences.
Intervenants:
- André Brahic, astrophysicien
- Albert Fert, physicien et co-Prix Nobel de Physique en 2007 avec Peter Grünberg, Université Paris Sud et Thalès
- Pierre-Henry Gouyon, biologiste, généticien, ancien directeur de recherches au CNRS, professeur
au Muséum national d’Histoire naturelle et à l’École Polytechnique
- Etienne Klein, physicien et philosophe des sciences
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Information et mésinformation
Interactions entre modèle scientifique et contexte socio-économique
Samedi 8 novembre à 10 heures
Samedi 8 novembre 2008 à 15 heures
Comment prendre du recul face à l’information scientifique ?
L’objet de cette conférence est de pointer et de comprendre les difficultés de communication entre scientifiques et journalistes. Plusieurs paramètres sont à prendre en compte : l’environnement, le contexte,
le contact, leur vécu respectif et la forme du message.
Un des problèmes principaux rencontrés par les scientifiques est l’utilisation dans leur discours d’un
vocabulaire technique peu compréhensible par les non-spécialistes. Second problème, les journalistes n’ont
pas toujours une culture scientifique développée. De plus, leurs objectifs divergent : le scientifique se veut
précis tandis que le journaliste se doit d’écrire, dans un contexte politique et social, un texte compréhensible par un public qui ne possède pas les connaissances d’un spécialiste. Le cas de la diffusion des théories autour du réchauffement climatique sera pris en exemple avec le Professeur Jouzel. Le rôle et l’action
de l’expert seront également envisagés.
Toutefois il ne faut pas réduire cette communication difficile à ces seules divergences ; le contexte de la
découverte peut également agir sur le dialogue entre journalistes et scientifiques. L’influence politique et
sociétale joue aussi un rôle sur la formulation, la réception et la retranscription du message.
Comment les exigences journalistiques peuvent-elles rejoindre le besoin des scientifiques d’informer sur
leurs travaux ? Pour répondre à cette question, scientifiques et journalistes confronteront leur point de
vue et tenteront de proposer des solutions.
Intervenant(e)s:
- Dorothée Benoit-Broeways, journaliste scientifique, animatrice de l’association Vivagora
- Jérôme Bouvier, journaliste
- Jean Jouzel, climatologue et co-Prix Nobel de la Paix en 2007 avec le GIEC, laboratoire CEA-CNRS - VVSQ
des sciences du climat et de l’environnement
- Fabrice Papillon, journaliste scientifique à Europe 1 et à France 5 jusqu’en 2005
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Comment décrypter le fonctionnement et les orientations de la recherche dans un pays ?
En Europe, la Science a eu pendant plusieurs siècles un statut particulier. En effet, elle était comme
enfermée dans une bulle et ne subissait aucune influence en provenance du monde extérieur. Les
connaissances produites étaient considérées comme «pures» et les chercheurs n’étaient, en aucun cas,
responsables des mauvais usages faits de leurs découvertes. Aujourd’hui, la science se trouve intimement
mêlée avec la technique, ce qui a donné naissance à la notion de technoscience. Or la technoscience a,
elle, des connexions avec le contexte socio-économique ainsi qu’avec le milieu politique.
Ainsi, il est intéressant de s’interroger sur l’organisation des systèmes de recherche ainsi que sur la
condition des chercheurs en fonction des modèles socio-économiques et de la culture dans lesquels ils
évoluent. En effet, dans quelle mesure le contexte culturel et économique influe-t-il sur l’organisation de
la recherche et réciproquement ? Par ailleurs, de nombreuses pressions pèsent actuellement sur les institutions économiques européennes pour les faire évoluer vers un capitalisme dit «néo-libéral» (adopté
notamment par les États-Unis).
Nous dirigeons-nous en réalité vers une uniformisation à l’échelle mondiale des modèles scientifiques ?
Quels seraient les avantages et les limites d’un tel système ?
Intervenant(e)s:
- Yves Chauvin, chimiste et Prix Nobel de Chimie en 2005
- Ghislaine Filliatreau, Directrice de l’Observatoire des sciences et techniques (OST)
- Dominique Guellec, économiste
- Harmand Hatchuel, professeur à l'École des Mines.
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