Combat de reines en Anniviers

Papier valeur
et gants blancs
[LE NOUVELLISTE]
VALAIS
LUNDI 18 AVRIL 2011 LE NOUVELLISTE
SION
Des historiens du papier ont
examiné le plus ancien registre
suisse rédigé sur papier datant
du XIIIe siècle. p. 15
MONTHEY | MARTIGNY | SION | SIERRE
5
sv
ÉLEVAGE 4500 spectateurs ont assisté au combat
anniviard. Aucune reine ne vient de la vallée.
«Chicorée» d’Ayent
reine d’Anniviers
Le morceau de rocher a percuté la route à deux reprises et
l’a endommagée. [GÉOLOGUE CANTONAL]
LES AUTOMOBILISTES ONT EU CHAUD
Eboulement vers Evolène
«Chicorée», la n° 33, a été bousculée lors de la finale de première catégorie, mais la protégée de Kevin Cotter l’a emporté. [LE NOUVELLISTE]
JEAN-YVES GABBUD
«Quand j’ai vu cette vache, j’ai
tout de suite pensé que c’était une
bonne. Je l’ai suivie pendant deuxtrois ans et je l’ai achetée au mois de
janvier», raconte Kevin Cotter à
propos de «Chicorée», la reine
de première catégorie du combat de Mission.
Une première
Hier, c’était la première fois
que «Chicorée» participait à un
match. «Elle a l’âge pour cela
(ndlr: 6 ans et demi). Elle a eu un
bon vêlage. Elle a été bien préparée. Je voulais essayer et voir ce
qu’elle valait.» Et elle valait le déplacement, cette «Chicorée».
«Elle a eu le comportement qu’il
fallait. Lors des éliminatoires, elle
est restée dans son coin, tranquillement.» Elle s’est ainsi économisée pour être au meilleur de sa
forme pour les finales, qui ont
été particulièrement rudes.
A seulement 22 ans, Kevin
Cotter jubile. Il apprécie à sa
juste valeur cette victoire. Cet
agent de détention dans le civil
partage l’Etable des Jeannyres
avec son père, Stéphane, mais
aussi avec le président de la Fédération d’élevage, Martial Aymon. «Nous travaillons tous à
côté. L’élevage est une passion
pour nous», ajoute encore Kevin
Cotter. Cette passion, il espère la
vivre une fois de plus lors de la finale nationale à laquelle «Chicorée» participera le 8 mai.
«Chicorée» vient d’Ayent. La
reine de deuxième catégorie de
Nax. Celle de troisième de Vercorin. En fait, aucune reine de
catégorie ne vient d’Anniviers.
Autour de l’arène pour la finale
de première catégorie, le patois
le plus entendu n’avait rien d’anniviard. Il était plutôt haut-valaisan. Les éleveurs d’outre Raspille ont rapporté chez eux trois
des six sonnettes de la catégorie
la plus prestigieuse.
Une déception pour les organisateurs anniviards? «Non. Pour
arriver au nombre de bêtes nécessaires pour un tel combat, nous
avons besoin de tout le monde. Il
n’y a pas suffisamment de bétail
dans la vallée», note Raphy Zufferey, président du comité d’organisation. «Pour avoir les reines,
nous aurions dû sortir nos meilleures vaches», ajoute-t-il dans un
sourire.
Ce mélange des régions ne déplaît pas à Martial Aymon. «Il
faut sortir du carcan habituel.»
4500 spectateurs
Tout compte fait, Raphy Zufferey est ravi. Le combat anniviard
a fait fort. «Sans exagérer, nous
avons accueilli plus de 4500 spectateurs. On avait prévu un maximum de 4000 billets. Il n’y en avait
plus. Nous avons dû faire des tampons sur les mains de nombreuses
personnes.» Dans l’après-midi,
une caissière a même été obligée
d’apposer sa signature sur la
main des visiteurs en guise de
billet d’entrée. C’est dire le succès de la manifestation... !
CLASSEMENTS
Vendredi soir vers 18 heures,
les automobilistes circulant sur
la route d’Evolène ont eu la
chance de ne pas être touchés
par un impressionnant bloc de
pierre qui a chu à proximité du
hameau de La Villette.
En effet, ce projectile naturel
d’environ 40 m3 a percuté à deux
reprises la chaussée avant de terminer sa chute en contrebas de la
voie de circulation.
Avec l’énergie développée durant sa course et son poids, une
voiture aurait été complètement
écrasée. Ce morceau de rocher
faisait partie d’un éboulement
de 300 m3 qui a dévalé la pente.
Le géologue cantonal a survolé
en hélicoptère la zone en vue de
s’assurer de la sécurité des lieux.
La circulation n’a pas été interrompue mais s’est effectuée en
alternance.
Vers 19 h 30, les usagers de la
route cantonale ont pu reprendre possession de l’entier du
tronçon.
Roche fatiguée
Plusieurs jeunes filles, à l’instar de Déborah Métrailler, ont connu
le succès dans l’arène de Mission hier. [LE NOUVELLISTE]
Première catégorie (de 647 à 833 kilos)
1. «Chicorée», Kevin Cotter, Ayent, 694 kilos
2. «Princesse», Lukas Jäger, Tourtemagne,
756 kilos
3. «Nohra», Lukas Jäger, Tourtemagne, 705 kilos
4. «Luki», Etable de Mission, 684 kilos
5. «Tirana», René Zurbriggen, Rarogne, 710 kilos
6. «Métisse», David Luyet, Savièse, 792 kilos
Deuxième catégorie (de 594 à 645 kilos)
1. «Chiquita», Ferme Pelleivro, Nax, 614 kilos
2. «Savannah», Christian Steiner, Agarn,
625 kilos
3. «Chips», Bruno et Aymeline Salamin,
Mayoux, 641 kilos
4. «Moreine», Stéphane Zufferey, Mayoux,
611 kilos
5. «Sissi», Philippe Kittel, Vissoie, 635 kilos
6. «Drapeau», Jean-Jacques Zufferey, Grimentz,
617 kilos
Troisième catégorie (de 469 à 593 kilos)
1. «Solara», Pierre Williner, Vercorin, 580 kilos
2. «Mascotte», Blaise Rion, Grimentz, 546 kilos
3. «Lumière», Gabriel Melly et fils, Ayer, 586 kilos
4. «Victoire», Etable de Cratogne, Venthône,
578 kilos
5. «Fortza», Gérard Monnet, Vissoie, 589 kilos
6. «Bison», Pierre Viaccoz, Mission, 575 kilos
Primipares
1. «Nevada», Joseph Massy et Michel Burket,
Noës
2. «Miracle», Gabriel Melly et fils, Ayer
3. «Roquette», Alain Storno, Saint-Luc
4. «Niagara», Christophe Rausis, Grimentz
5. «Marseille», Gaëtan Meunier, Aven
6. «Corse», Bruno et Aymeline Salamin,
Mayoux
Génisses
1. «Louky», Déborah et Jérôme Métrailler, Loye
2. «Neptune», Gabriel Melly et fils, Ayer
3. «Nutella», Robert Revey, Ayer
4. «Vagabonde», Déborah et Jérôme Métrailler,
Loye
5. «Coquine», Europa Park
6. «Défi», Bruno et Aymeline Salamin, Mayoux
Jean-Daniel Rouiller ne peut
pas imputer l’incident géologique à un facteur habituel
comme de fortes précipitations
ou les actions du gel et du dégel.
Selon son expertise, «la fatigue
progressive de la roche fait que
parfois il n’y a pas de facteur déclenchant identifiable», déclare-t-il.
En examen
Une carte de danger géologique du secteur a été établie en
2007. «Le rapport l’accompagnant réclamait la priorité 1
pour protéger la route en deux
endroits, dont celui-ci», poursuit-il.
«La protection de La Villette y
était classée en 2e priorité, la nécessité de ces mesures de protection est toujours en cours
d’examen par l’instance de subventionnement.»
Le village d’Evolène est bien
entendu beaucoup plus prioritaire en matière d’éboulements
et de chutes de pierres.
La route de déviation du village
a d’ailleurs déjà été surélevée à
un endroit stratégique pour
jouer le rôle «de piège à blocs.»
D’autres ouvrages doivent encore être menés à bien pour sécuriser l’entier du village. ! CKE
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