Les indices de récupération

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Les indices de récupération
GRF dyslexie
IUFM d'Alsace 2004/06
E 04 Annexe Evaluation
Les indices de récupération
(D’après « Mais où est donc… ma mémoire ? », Alain Lieury, Edition Dunod, 2005)
Lorsque l'on évalue un savoir ou un savoir-faire, on ne mesure pas seulement la quantité ou
la qualité des informations stockées mais également le plan de récupération de ces
informations. En effet, quel enseignant n'a pas entendu un élève dire après avoir pris
connaissance de la réponse à une question restée vide « mais, je le savais. » ? Dans ce
cas-là, l'absence de réponse peut s’expliquer par un mauvais stockage des informations,
entraînant ensuite des difficultés de récupération de ces informations. Les indices de
récupération ont pour rôle de retrouver le lieu de stockage des informations. C'est
pourquoi un des meilleurs moyens pour vérifier qu'une information a été stockée est de
pratiquer ce que l'on appelle la reconnaissance, c'est-à-dire d'utiliser le QCM.
Lors de la reconnaissance, l’accès est direct grâce à l’emploi des mots cibles eux-mêmes.
Mais tous les savoirs, ou savoir-faire ne peuvent être évalués par la reconnaissance.
Souvent le procédé utilisé est le rappel. Or dans ce cas, on peut faciliter la récupération
des informations par le biais de la mémoire épisodique. En effet, une information n’est
jamais traitée de manière isolée, mais dans un contexte précis . Retrouver des éléments du
contexte, ce peut être retrouver le chemin qui mène à l’information recherchée. On peut
espérer aider l’élève dans son travail de récupération des informations en lui fournissant
des indices de différents types.
Le plan de récupération
basé sur l'image
Par exemple les élèves ont appris ce qu'est un schéma narratif en y associant le dessin
1
d'une flaque d'eau et en racontant l'histoire de celle-ci. Si un élève ne sait plus ce qu'est
le schéma narratif, l'indice sera « flaque d'eau ». Il en va de même pour le schéma
2
actantiel qui a été appris avec le schéma du héros et une histoire . Lorsque pour retrouver
ce qu'est la situation d'énonciation, l'enseignant montre sa main ouverte avec les cinq
doigts, il associe ce geste au dessin du cours et l'élève retrouve les informations qu’il a
3
stockées. En mathématiques, pour retrouver un théorème, l'enseignant peut reproduire la
4
figure du cours suffisamment identifiable. L'affichage pédagogique agit lui aussi comme
un indice de récupération. Une autre technique d’apprentissage peut être identifiée en
tant que plan de récupération basé sur l’image, c’est le cas du schéma. Ce dernier,
grâce à une présentation simultanée permet de présenter des éléments généraux en un
seul ensemble et de mieux concevoir les relations. Le schéma a des caractéristiques
imagées qui nécessitent un double codage.
1
Annexe F22
2
Idem
3
Annexe F07
4
Annexe Ang05
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Académie de Strasbourg, Groupe recherche formation
Accompagner des élèves dyslexiques au sein d’une classe hétérogène
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Le plan de récupération
basé sur les mots
On peut prendre comme exemple le mot-clé et la phrase-clé qui sont des plans de rappel
c’est-à-dire une organisation d’indices. De même, une histoire, un récit ou scénario, ainsi
qu’un résumé peuvent être vus comme des plans de récupération. Cependant, on peut
noter les limites à savoir que les indices ne peuvent rappeler que des informations
préalablement stockées. Les indices phonétiques peuvent aussi aider les élèves à
récupérer des connaissances. Les élèves dyslexiques ont souvent la mémoire lexicale
déficiente alors qu'ils ont une bonne mémoire sémantique. Dans une évaluation, les élèves
doivent donner un mot précis : après s'être assuré qu'ils se souvenaient de la notion, on
peut leur fournir comme indice de récupération la première syllabe du mot.
Le plan de récupération basé sur
la sémantique et la logique
Le plan de récupération basé sur la sémantique et la logique utilise des indices catégoriels.
Lorsqu'un élève cherche dans sa mémoire une information, pour faciliter sa récupération,
on peut lui indiquer dans quelle partie du cours elle se situe, quel est le titre ou le sous-titre
de la partie. Par exemple à l'occasion d'une évaluation, un élève ne se souvenait pas de
la notion de narrateur subjectif, alors qu’il l'avait apprise. Il a suffi de lui indiquer le nom de
la séquence « le fantastique » et l'intitulé de la partie « l'avertissement » pour qu’il récupère
l'information. Plus le cours est organisé, sous la forme d’un plan détaillé, d’une
arborescence ou de tableaux et plus cela facilite la récupération en mémoire. En contrôle
de SVT, quand il s'agit de retrouver le classement des êtres vivants, l'enseignant peut
proposer l'arborescence du cours avec des indices.
Le plan de récupération basé sur
le contexte du cours
Le plan de récupération basé sur le contexte du cours utilise des indices de circonstance.
En effet, dans un apprentissage multi-épisodique, une notion est abordée de manière
répétitive, et dans différents contextes. On peut rappeler dans quelles circonstances la
notion a été vue. Par exemple un élève ne se souvient plus comment il doit rédiger le
portrait moral d’un personnage. On peut lui rappeler dans quelles circonstances ce portait
a été étudié, quelle entrée image, photo, texte… a servi à l’étude. « Je vous ai montré une
image de..., nous avons étudié la décoration de l'appartement de... ».
Nous utilisons très souvent des indices de récupération dans nos cours. Pourquoi ne pas
tenter de le leur proposer pendant une évaluation ? On peut agir soit oralement avec
l'inconvénient de fournir des indices à des élèves qui n'en auraient pas eu besoin, soit à
l'écrit dans l'intitulé des consignes. Les indices peuvent être alors plus ciblés et
personnalisés. Ainsi l'évaluation formative peut s'attacher à la fois à la progression des
connaissances mais également à la progression des indices de récupération plus ou moins
facilitateurs. L'objectif étant finalement que la récupération des informations se fasse de
manière autonome.
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