note méthodologique - Union Wallonne des Entreprises
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note méthodologique - Union Wallonne des Entreprises
NOTE METHODOLOGIQUE Cette note méthodologique provient pour partie de la publication : Situation du marché de l’emploi – Juillet 2010 et 2011 éditée par le Forem ainsi que du site internet du SPF économie http://tatbel.fgov.be/fr/statistiques CONTEXTE Le calcul des taux de chômage, d’activité et d’emploi est un exercice complexe. En Belgique, plusieurs méthodes parallèles coexistent. Les deux méthodes principales sont les suivantes : • La première est celle utilisée dans l’Enquête permanente sur les Forces de Travail (EFT). Les résultats sont basés sur une enquête réalisée tous les trimestres par le SPF Économie et sont harmonisés au niveau européen. • La seconde se base sur des données administratives (fournies par le SPF Emploi, le Bureau du Plan, le Steunpunt WSE, l’IWEPS et l’ICN pour l’emploi national). Cette méthode est utilisée par le Forem et englobe un nombre plus large de demandeurs d’emplois. En raison de spécificités méthodologiques propres, les résultats ne sont pas comparables avec les autres pays et régions d’Europe. L’ENQUÊTE SUR LES FORCES DE TRAVAIL L’enquête par sondage sur les Forces de Travail (EFT), organisée en Belgique par la Direction générale Statistiques et Information économique du SPF Économie, est une enquête socio-économique auprès des ménages belges. Son principal objectif est de classer la population en âge de travailler (15 ans et plus) en trois groupes exhaustifs et distincts (personnes occupées, chômeurs et inactifs), et de fournir des données descriptives et explicatives sur chacune de ces catégories. Cette enquête s’inscrit dans le cadre des enquêtes communautaires par sondage sur la population active coordonnées par l’Office statistique des Communautés européennes (EUROSTAT) en collaboration avec les Instituts nationaux de statistique et réalisées sous la responsabilité de ces derniers. Il s’agit d’obtenir des informations comparables au niveau européen notamment pour ce qui concerne les taux d’emploi et de chômage au sens du Bureau international du Travail (BIT), mais également de collecter et de diffuser des résultats non disponibles par ailleurs (mobilité des travailleurs, motifs du temps partiel, niveau de formation de la population …). Les informations sont recueillies par voie d'entretiens en face-à-face. Les ménages ne comportant que des personnes inactives âgées de plus de 64 ans peuvent aussi être interrogés par téléphone. L’échantillon comprend 15.000 ménages par trimestre, dont 12.000 peuvent être interrogés effectivement. Ce dispositif est propre à fournir, par année, des renseignements sur le statut d’activité de 90.000 habitants de Belgique âgés de 15 ans et plus. Les informations ainsi récoltées sur base des enquêtes diffèrent donc de celles basées sur les données administratives, qui sont détaillées dans la deuxième partie de cette note. 1 1. S EGMENTATION DE LA POPULATION 1.1 LA POPULATION AU CHÔMAGE Conformément aux normes établies par le Bureau International du Travail (BIT) (treizième Conférence internationale des statisticiens du travail), les chômeurs comprennent les personnes âgées de 15 ans et plus qui étaient : 1. Sans travail pendant la semaine de référence ; 2. Disponibles pour travailler, c’est-à-dire pour commencer une activité en tant que salarié ou non salarié dans un délai de deux semaines suivant la semaine de référence ; 3. A la recherche active d’un travail, c’est-à-dire qui avaient entrepris des démarches spécifiques en vue de trouver un emploi salarié ou non salarié pendant une période de quatre semaines se terminant à la fin de la semaine de référence, ou qui avaient trouvé un travail à commencer plus tard, c’est-à-dire endéans une période maximale de trois mois. 1.2 POPULATION AYANT UN EMPLOI Les personnes ayant un emploi sont celles qui, au cours de la semaine de référence, ont effectué un travail d’une durée d’une heure au moins contre rémunération ou en vue d’un bénéfice, ou celles qui ne travaillaient pas mais occupaient un emploi dont elles étaient temporairement absentes. Les personnes ayant un emploi sont subdivisées en trois groupes de situation professionnelle: • Salariés : Les personnes recensées comme salariés sont celles qui ont 15 ans ou plus et qui, au cours de la période de référence, ont effectué un travail rémunéré en espèces ou en nature, ou qui étaient temporairement absentes du lieu de travail où elles avaient déjà travaillé et auquel elles étaient officiellement affectées. Ce groupe exclut les travailleurs indépendants. • Employeurs : Il s’agit des travailleurs indépendants et des personnes qui possèdent une entreprise existant avec ou sans leur présence physique et qui, à ce titre, ont engagé une ou plusieurs personnes, sur une base permanente, pour travailler pour elles en tant que « salariés ». • Autres personnes ayant un emploi : Il s’agit notamment des travailleurs pour compte propre, des personnes produisant des biens ou services pour leur propre consommation, des aidants familiaux et des membres de coopératives de production. Cette catégorie comprend également les personnes qui exercent un « emploi indépendant » mais qui n’ont engagé personne sur une base permanente. 1.3 POPULATION ACTIVE (OU FORCES DE TRAVAIL) La population active est composée de la population ayant un emploi et de la population au chômage. 2 1.4 POPULATION INACTIVE La population économiquement inactive comprend toutes les personnes qui n’étaient ni occupées, ni sans emploi durant la courte période de référence. En autres, les hommes/femmes au foyer, les étudiants, les travailleurs bénévoles, les pensionnés sont repris dans cette population pour autant qu'ils n'exercent pas la moindre activité rémunérée. 1.5 POPULATION TOTALE Par population totale à une date donnée, on entend l’ensemble des personnes, ressortissants nationaux ou étrangers établis de manière permanente sur le territoire économique du pays, même s’ils en sont provisoirement absents. La définition de la population totale, à des fins nationales, repose sur le concept de résidence. Le SPF Économie utilise les données démographiques du Registre national pour définir la Population totale. 2. L ES INDICATEURS DU MARCHÉ DE L ’ EMPLOI 2.1 TAUX DE CHÔMAGE Le taux de chômage représente le pourcentage de chômeurs parmi la population active (personnes occupées + chômeurs) âgée de 15 à 64 ans. Taux de chômage = Chômeurs Population active de 15 à 64 ans (Population active occupée + Population active inoccupée) 2.2 TAUX D’ACTIVITÉ Les taux d’activité représentent les forces de travail (personnes occupées et chômeurs) en pourcentage de la population en âge de travailler (15 à 64 ans). Taux d' activité = Forces de travail (Population active occupée + Chômeurs) Population en âge de travailler (15 à 64 ans) 2.3 TAUX D’EMPLOI Ces rapports représentent les personnes occupées en pourcentage des personnes en âge de travailler (15 à 64 ans). Taux d' emploi = Population ayant un emploi Population en âge de travailler (15 à 64 ans) 3 3. A VANTAGES ET INCONVÉNIENTS DE DE L ’ ENQUÊTE SUR LES FORCES DE TRAVAIL L’enquête sur les forces de travail présente plusieurs avantages et inconvénients par rapport aux données administratives1. Avantage : - L’enquête permet des comparaisons entre les pays et les régions d’Europe, - Comme l’enquête s’adresse à tous les individus, indépendamment de leur statut professionnel, elle tend à refléter la perception que ceux-ci ont de leur situation socioprofessionnelle. Ceci constitue une information dont on ne dispose pas par ailleurs. - Il n’y a pas de rupture méthodologique dans les séries de données liées à des changements administratifs. Inconvénients : 1 - Elle présent des biais de sélection liés à l’échantillonnage, - Elle ne permet pas d’estimer l’emploi intérieur (les transfrontaliers entrants sont exclus). Détaillées ci-dessous 4 LES DONNÉES ADMINISTRATIVES Tout comme le fait l’enquête sur les forces de travail, dont la méthodologie est détaillée ci-dessus, les indicateurs du marché de l’emploi basés sur les données administratives sont construits à partir d’une segmentation de la population. En Wallonie, cette méthode de calcul arrive généralement à des taux de chômage plus important, et des taux d’emploi et d’activité plus faible. Ceci vient du fait que les méthodes de calcul des différents segments de la population diffèrent d’une méthode à l’autre. 1. S EGMENTATION DE LA POPULATION Au sein d’une population donnée, en termes de marché de l’emploi, on identifie habituellement différents groupes/segments de personnes. Si les appellations sont relativement bien harmonisées entre pays et répondent aux recommandations du Bureau International du Travail (BIT), les modes de calcul ou l’estimation des volumes représentés par ces segments de la population varient d’un institut de statistique à l’autre. En voici les plus courantes. 1.1 LA POPULATION DES 15 À 64 ANS Il s’agit de la population potentiellement active compte tenu uniquement du critère de l’âge et de la résidence dans le territoire de référence, la Wallonie par exemple. Elle est calculée sur base des données du Registre national. 1.2 LA POPULATION ACTIVE (OCCUPÉE ET INOCCUPÉE) Il s’agit des personnes qui résident dans le territoire de référence et qui, soit y travaillent, soit travaillent à l’extérieur ou qui sont sans emploi et à la recherche d’un emploi. Ceci représente donc l’offre de travail. La population inactive est déduite de la soustraction entre le volume total de personnes en âge de travailler et le volume de la population active. Ce volume de personnes inactives en âge de travailler n’est généralement pas négligeable. En pratique, c’est le centre universitaire Steunpunt WSE qui calcule les estimations de la population active pour les années récentes en Flandre et en Wallonie. Ces données sont alors utilisées dans le calcul du taux de demandeurs d’emploi inoccupés publié par le Forem, le VDAB et l’ADG (mais pas par ACTIRIS). Ce calcul est détaillé ci-dessous. 1.3 DEMANDEURS D’EMPLOI INOCCUPÉS (DEI) La catégorie des demandeurs d’emploi inoccupés couvre les personnes sans emploi, à la recherche d’un emploi salarié et immédiatement disponibles pour un emploi. Elle comprend : 5 1. Les demandeurs d’emploi demandeurs d’allocations qui sont des chômeurs non liés par un contrat de travail, bénéficiant d’allocations de chômage (complet ou sur base d’un travail à temps partiel volontaire) ou d’attente et inscrits comme demandeurs d’emploi. 2. Les jeunes en stage d’attente d’allocations à la sortie des études qui sont considérés comme demandeurs d’emploi non indemnisés. 3. Les autres inscrits obligatoirement qui sont des chômeurs exclus temporairement du bénéfice des allocations de chômage et des demandeurs d’emploi à charge du C.P.A.S. 4. Les demandeurs d’emploi inoccupés et inscrits librement sont les personnes à la recherche d’un emploi et qui n’ont pas droit aux allocations de chômage mais peuvent bénéficier des services des offices publics de l’emploi. 2. L ES INDICATEURS DU MARCHÉ DE L ’ EMPLOI Une fois que les volumes de populations sont établis, trois indicateurs habituels peuvent être calculés pour décrire le fonctionnement et les évolutions historiques du marché de l’emploi au sein d’un territoire. 2.1 LE TAUX DE CHÔMAGE Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de demandeurs d’emplois inoccupés (voir point 1.3.) et la population active totale. Il représente le degré de déséquilibre entre la demande et l’offre de travail. Taux de chômage = Demandeurs d' emploi inoccupés Population active (Population active occupée + Population active inoccupée) 2.2 TAUX D’ACTIVITÉ Le taux d’activité est le rapport entre la population active et la population en âge de travailler. Ce taux traduit l’importance du nombre de personnes qui se présentent effectivement sur le marché de l’emploi. Ce comportement dépend d’un ensemble de facteurs individuels, économiques, culturels ou institutionnels. Taux d' activité = Population active (Population active occupée + Population active inoccupée) Population en âge de travailler 6 2.3 LE TAUX D’EMPLOI Le taux d’emploi est le rapport entre le nombre de personnes qui ont un travail salarié ou indépendant (population active occupée) et la population en âge de travailler. Ce taux indique la participation effective d’une population au travail. Taux d' emploi = Population active occupée Population en âge de travailler 3. L ECTURE DES ÉVOLUTIONS STATISTIQUES Depuis 1997, des modifications dans la réglementation ou dans les méthodes de dénombrement des DEI, ont entraîné des ruptures statistiques. • Avant novembre 2001, la neutralisation statistique des demandeurs d’emploi avait cours après deux mois successifs d’absence au premier pointage communal (pour rappel, les demandeurs d’emploi devaient pointer en début et fin de chaque mois). A partir de novembre 2001, la neutralisation s’est faite après un seul mois d’absence au premier pointage communal. • Suite à la suppression du pointage communal du 15 décembre 2005, les écarts annuels sont à interpréter avec prudence pour estimer l’évolution du chômage. • En juin 2007, trois actions relatives à l'inscription des demandeurs d'emploi ont été mises en application : • - Lorsqu'une personne qui a connu un emploi de courte durée se réinscrit comme « demandeur d'emploi », l'inscription n’est rendue effective qu'après plusieurs jours. Ce changement découle de l'obligation légale qui prévoit qu'une personne qui n'est pas à l'emploi plus de 28 jours est réinscrite d'office. Cette modification permet aux statistiques de mieux appréhender la réalité. En effet, nombreuses sont les personnes qui occupent des emplois de courte durée en cours de mois et qui sont renseignées comme demandeuses d'emploi. - Grâce à l’enrichissement des flux reçus de l’ONEM, certaines personnes considérées auparavant comme étant en dehors de la demande d’emploi inoccupée sont requalifiées en tant que demandeurs d’emploi demandeurs d’allocations. - Les jeunes qui s'inscrivent pour un travail étudiant ne seront plus considérées comme D.E.I. La communauté germanophone publie ses propres chiffres de l’emploi. Dès lors, les statistiques du chômage publiées par le Forem ne prennent pas toujours en compte cette communauté. Toutefois, les données présentées ici incluent cette communauté. 7 DIFFÉRENCES ENTRE LES DEUX MÉTHODES Les indicateurs du marché de l’emploi diffèrent fortement d’une série à l’autre. En Wallonie, les taux de chômages seront plus élevés dans les séries basées sur les données administratives que dans celle basées sur l’EFT. De la même façon, les taux d’emploi et d’activité seront plus faibles dans les séries administratives. Plusieurs différences d’ordre méthodologique permettent d’expliquer ces différences. D’une part, le dénombrement des demandeurs d’emploi inoccupés, effectué dans le cadre des séries administratives, exclut des personnes qui entrent en compte dans la définition du chômage tel que considéré par l’EFT. Par exemple, les personnes sans emploi mais à la recherche d’un travail, qui ne reçoivent pas d’allocation et qui ne sont pas inscrites au Forem, seront reprises comme chômeur dans l’ETF mais pas dans les séries administratives. D’autre part, des personnes peuvent se retrouver dans des catégories différentes d’une méthode à l’autre. Par exemple, les personnes qui travaillent au sens du BIT, mais qui ont perçu des allocations de chômage pendant au moins un jour au cours la période considérée, seront considérées comme travailleurs dans l’EFT et comme demandeur d’emploi inoccupés dans les séries administratives. 8