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La broderie perlée des Métis
Les Métis ont incorporé tellement de couleurs et de décorations dans
leurs vêtements que leur artisanat est devenu un art. Une des décorations
prédominante sur les vêtements autochtones était la broderie perlée. Elle
était en plein essor au milieu du dix-neuvième siècle quand les femmes des
Premières nations et les Métisses agrémentaient leurs motifs géométriques
traditionnels de piquants de porc-épic peints et d’écorce de bouleau incisée
de motifs perlés. Les observateurs de la culture matérielle des Métis ont
toujours fait référence à la broderie perlée décorative des vêtements. La
broderie perlée, avec la broderie avec de la soie, produite avec des motifs de
fleurs rampantes indique l’artisanat métis. Les Sioux dakotas et les Cris, en
fait, appelaient les Métis «le peuple aux motifs perlés de fleurs» à cause de la
prépondérance de motifs perlés de fleurs dans leur broderie perlée. La
broderie perlée est donc devenue un des symboles les plus distinctifs des
Métis.
L’origine de la broderie perlée des Métis vient de l’expérimentation et
de la fusion de diverses traditions artistiques.
Plusieurs Premières nations
des Plaines utilisaient des motifs géométriques sur les bâches de leurs tipis,
leurs pare-flèches et leurs vêtements et, jusqu’aux années 1840, la
décoration métisse a été dominée par les motifs géométriques. L’utilisation
des motifs floraux, pour lesquels les Métis étaient si bien connus provenait du
contact avec les missions catholiques.
Les missions catholiques le long du fleuve St. Laurent (au Québec
aujourd’hui) ont introduit des éléments de l’art populaire européen chez les
peuples autochtones. Plus tard les Français métis venant de la région des
Grands Lacs ont utilisé des petits motifs semi-floraux stylisés. Par exemple,
l’ordre des Ursulines dans les écoles de missionnaires en Nouvelle France, au
cours de la première moitié du dix-septième siècle, a enseigné aux jeunes
filles huronnes, iroquoises et sang-mêlé les codes européens pour s’habiller
et se comporter, ce qui comprenait la couture et la broderie. Ces styles ont
été introduits auprès des groupes de commerçants métis et des Premières
nations qui voyageaient en Nouvelle France (et plus tard ce qui devint le BasCanada), et ils influencèrent en retour les Métis de la rivière Rouge.
Une fois dans l’ouest, les Sœurs grises ont appris aux Métisses les
techniques et les motifs de broderie perlée, ce qui produisit des motifs et des
dessins floraux.
Les Métisses commencèrent aussi à copier les dessins
qu’elles avaient vus dans les églises et sur les ornements sacerdotaux des
prêtres. D’ici les années 1830, des motifs floraux de plus en plus naturalistes
et colorés se retrouvèrent sur les articles métis de la rivière Rouge après
l’établissement des écoles de missionnaires catholiques à Pembina, à St.
Boniface et à Baie St. Paul.
Il y avait des motifs perlés sur presque chaque vêtement traditionnel
métis et sur les vêtements en peau et en toile. Les perles en verre utilisées
provenaient des compagnies commerciales. Parmi les vêtements perlés il y
avait les mocassins, les manteaux, les vestes, les ceintures, les sacs et les
mitaines. La broderie perlée se faisait sur les nappes, les pochettes murales
et les cadres en toile pour les images religieuses.
Les vestes des hommes, qu’elles soient en peau travaillée ou en
couverture de la Baie d’Hudson, étaient généralement décorées de motifs
perlés. L’hiver, sous leurs robes, les femmes portaient des mitasses (des bas
sans pied en peau, en laine ou en velours qui étaient décorés de perles de
couleurs vives.
Les mitasses des hommes avaient aussi des motifs perlés.
Un tambourin avec un gland appelé tourmaline, qui était basé sur le modèle
écossais, était aussi décoré de motifs perlés. Les sacoches à projectiles, les
blagues à tabac et les sacs à bandoulière étaient aussi décorés de nombreux
motifs perlés. Les Métis, semblait-il, portaient toujours des mocassins très
élaborés avec des motifs perlés de couleurs vives et l’hiver, des mitaines
brodées.
L’application de broderie perlée allait bien au-delà des objets utilisés
par les gens. Les vêtements que les parents faisaient pour les poupées de
leurs enfants étaient confectionnés avec autant de goût artistique que les
vêtements des gens.
Les Métis faisaient généralement des couvertures et
des vestes pour les chiens qui tiraient les traîneaux ou qui portaient les
provisions sur leur dos, et aussi des couvertures et des selles pour leurs
chevaux. Ces articles n’étaient pas seulement de simples morceaux de toile
ou de cuir découpés pour aller à l’animal; c’était en fait des vêtements bien
faits et très décorés.
Les créations perlées étaient et sont encore une source importante de
revenus pour les femmes et les familles métisses. Tandis que la plupart des
motifs perlés des femmes décoraient les vêtements de leurs familles, il y
avait toujours une forte demande pour ces articles. La fin du dix-neuvième
siècle vit l’apogée de l’art des Métis et on en fit beaucoup le commerce à
travers les plaines canadiennes et le nord des États-Unis pour les
consommateurs et les détaillants des Premières nations. La disparition des
bisons combinée avec l’augmentation de l’établissement des Euro canadiens
et des Européens amena vite au commerce touristique.
Les femmes sont
allées au-delà de la production de vêtements et d’objets victoriens comme
les sacs en peau de caribou, les cadres, les cartes de voeux, les étuis à
lunettes et les pantoufles pour femmes en peau de caribou. Dans les régions
plus
au
nord,
les
femmes
continuèrent
à produire
des
traditionnels, décorés et fonctionnels jusqu’au vingtième siècle.
Adapté de:
Young, Patrick. «Métis Beadwork, Quillwork and Embroidery».
http://www.metismuseum.com/media/document.php/00715.pdf
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