Washington- Wall Street Watch

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Washington- Wall Street Watch
NUMERO 23
© DG Trésor
07 juin 2012
FAITS SAILLANTS DE LA SEMAINE
Résumé : L’économie américaine a créé 69 000 emplois en mai, contre 150 000 attendus ; les commandes de
biens manufacturés sont en baisse de 0,6 % en avril, après une baisse de 2,1 % en mars ; la croissance de
l’économie américaine a été « modérée » en mai et en juin selon le livre beige de la FED ; le déficit des fonds de
pension des 1500 entreprises cotées au S&P s’est creusé en mai.
Les bourses américaines vont mettre en place des règles de coupe-circuit et de variation de cours suite au flash
crash de 2010 ; suite à l’adoption du JOBS Act, 65 banques américaines se sont désenregistrées auprès de la SEC ;
les régulateurs américains s’accordent sur les modalités de supervision des établissements de crédits de plus de
10 Mds$ d’actifs ; le CFPB repousse la publication de la loi définissant les « prêts qualifiés » ; l’agence de notation
Egan-Jones porte plainte contre la SEC ; le NASDAQ propose un plan d’indemnisation des intermédiaires
financiers qui auraient subi des pertes à l’occasion des dysfonctionnement de l’introduction en bourse de
Facebook ; Morgan Stanley va proposer à Citigroup de lui racheter sa part de 14% dans Morgan Stanley Barney
Holding LLC ; les régulateurs américains imputent la perte de 2 Mds$ de JPMorgan à une mauvaise gestion du
risque.
CONJONCTURE
Selon le Bureau of Labor Statistics, l’économie américaine a créé 69 000 emplois en mai, soit nettement moins
que les 150 000 attendus. Le taux de chômage progresse à 8,2 % (8,1 % en avril), du fait notamment de la
hausse du taux de participation à 63,8 % (contre un plus bas depuis 1981 à 63,6 % en avril). Les créations
d’emploi du mois d’avril ont été revues à la baisse à 77 000 emplois créés (115 000 estimés auparavant).
Les commandes de biens manufacturés sont en baisse pour le deuxième mois consécutif (-0,6 % en avril, après
-2,1 % en mars) du fait notamment du ralentissement de la conjoncture internationale et de la conclusion de
certaines incitations fiscales pour les entreprises américaines. La dernière baisse sur deux mois consécutifs
remonte à février et mars 2009.
Selon le livre beige de la FED, la croissance de l’économie américaine a été « modérée » en mai et en juin,
même si « le ralentissement européen et les incertitudes en termes de politique intérieure » pourraient peser
sur les conditions économiques à venir.
IMMOBILIER
Bank of America continue de se désengager de la gestion des produits titrisés adossés à des créances
immobilières (mortgage servicing rights), activité dont la rentabilité a fortement décru ces dernières années du
fait de la hausse des coûts induits par l’augmentation des opérations de refinancement.
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POLITIQUE MONÉTAIRE
Lors d’une audition devant le Congrès, B. Bernanke, n’a fourni aucune précision sur d’éventuelles nouvelles
mesures d’assouplissement monétaire, n’excluant toutefois aucune possibilité. Selon lui, le marché de
l’immobilier, la crise européenne et les incertitudes fiscales américaines restent des freins à la reprise
américaine. En particulier, s’il a reconnu les efforts réalisés en zone euro pour faire face à la crise, il a insisté sur
le besoin probable d’actions supplémentaires pour stabiliser les banques, rassurer les marchés concernant les
finances publiques, mettre en place un cadre fiscal efficient (« workable fiscal framework ») et poser les
fondations d’une croissance de long terme. Pour sa part, lors d’un discours à Boston, la vice-présidente de la
FED J. Yellen, s’est déclarée en faveur d’un assouplissement monétaire accru face aux risques baissiers pesant
sur l’économie américaine.
POLITIQUE BUDGÉTAIRE
Selon le Congressional budget office, si les baisses d’impôts actuellement en vigueur étaient prolongées au-delà
de la fin de l’année où elles sont censées arriver à échéance, la dette fédérale mise sur les marchés atteindrait
93 % du PIB à l’horizon 2022 (contre 73 % en 2012).
FONDS DE PENSION
Selon le conseiller en investissement Mercer, le déficit des fonds de pension des 1500 entreprises cotées au
S&P s’est creusé en mai de 80 Mds$ à 488 Mds$. Au total les pertes d’avril et de mai s’élèvent à 152 Mds$ du
fait de la baisse conjuguée des marchés d’actions et des taux d’intérêts.
REGULATION FINANCIERE
Le 31 mai 2012, la SEC a approuvé deux propositions des bourses américaines de cotation et de la FINRA
d’amélioration du fonctionnement des marchés suite au flash crash du 6 mai 2012. La première proposition
appelée « Limit Up-Limit Down » vise à prévenir les variations excessives de cours d’une action donnée. La
deuxième proposition consiste à mettre en place un nouveau système de coupe-circuit prévoyant une
suspension temporaire des échanges en cas de chute de l'indice Standard & Poor's 500 et une fermeture de la
séance si l’indice chute de plus de 20%. Ces mesures devraient entrer en vigueur d’ici le 4 février 2013.
65 banques américaines se sont désengagées de la supervision de la SEC suite à la mise en place du Jumpstart
Our Business Startups (JOBS Act) au début du mois d’avril afin de réduire leurs coûts de fonctionnement. Les
économies réalisées sont estimées à 100 000$ par an en moyenne. Le JOBS Act autorise les banques de moins
1200 actionnaires à sortir du champ de supervision de la SEC. 336 banques sont éligibles au JOBS Act.
Mardi 5 juin, les quatre régulateurs américains, la FED, la Federal Deposit Insurance Corp., la National Credit
Union Administration et l’Office of the Comptroller of the Currency (OCC), se sont accordés pour agir de concert
avec le Consumer Financial Protection Bureau (CFPB) sur la supervision des établissements de crédits de plus de
10 Mds$ d’actifs. Cet accord a pour but de minimiser l’impact des barrières règlementaires, d’éviter la
duplication des efforts et de réduire le risque de directives contradictoires entre les régulateurs.
Le CFPB a annoncé jeudi 6 juin qu’il repoussait à décembre 2012 la publication de la loi définissant les
« prêts qualifiés » (Qualified Mortgage – QM) initialement prévue fin juin 2012. Cette loi, très attendue par les
professionnels du secteur immobilier, a pour but de définir ce qui constitue un « prêt qualifié » qui sera
exempté de nouvelles règles obligeant les prêteurs à vérifier la capacité de remboursement des emprunteurs.
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MARCHES FINANCIERS
Le 6 juin 2012 l’agence de notation Egan-Jones et son fondateur Sean Egan ont déposé une plainte à
l’encontre de la SEC devant la cour fédérale de Washington. L’agence de notation souhaite que les griefs que la
SEC a formulés à son encontre soient portés devant un juge fédéral plutôt que de faire l’objet d’une procédure
administrative, afin de permettre à l’agence de mieux se défendre. Elle accuse notamment la SEC d’avoir violé
ses droits et d’abuser de sa position de régulateur.
Le NASDAQ a soumis à la SEC et à la FINRA une proposition lui permettant d’indemniser les broker-dealers qui
ont été pénalisés par le dysfonctionnement de l’opérateur boursier à l’occasion de l’introduction en bourse de
Facebook. Cette indemnisation serait fixée à hauteur d’environ 40 M$, dont 13,7 M$ versés en numéraire et le
solde sous forme de réduction des frais de transactions. Le NYSE a fait savoir qu’il considérait cette proposition
comme anti-compétitive.
BANQUES
Morgan Stanley a annoncé son intention d’exercer son option d’achat sur les 14% que détient Citigroup dans
Morgan Stanley Barney Holding LLC dont l’activité est notamment le conseil en investissement et
l’intermédiation. Les deux parties ont 90 jours pour se mettre d’accord sur le prix. Morgan Stanley, qui détient
déjà 51% des titres, souligne ainsi sa volonté de vouloir se recentrer sur une activité orientée vers sa clientèle.
La perte de 2 Mds$ subie par JPMorgan au sein de sa filiale londonienne soulève, selon les
régulateurs américains (OCC, FDIC, Trésor américain) des questions sur la pertinence et la rigueur de la
politique de gestion des risques de la banque. Les régulateurs étudient actuellement les distorsions entre leur
propre politique d’évaluation des risques et celle mise en place chez JPMorgan.
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Rédigé par :
Marianne THIERY, Benjamin NEFUSSI, Emmanuel DUPOUY,
Patrice AGUESSE, Loïc GOACOLOU, Chivoine REM,
Emmanuelle MASSON, Galina NATCHEV, Marine HUTINEL.
Revu par : Jean-François BOITTIN
Version du 07/06/2012
Version originelle
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