1 COMPTE-RENDU DU PELERINAGE EN POLOGNE AVRIL MAI

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1 COMPTE-RENDU DU PELERINAGE EN POLOGNE AVRIL MAI
COMPTE-RENDU DU PELERINAGE EN POLOGNE AVRIL MAI 2011
Ce sont 28 « joyeux pèlerins », dont quelques « étrangers », d'Antony et autres lieux, qui, partis de
Roissy ce lundi de Pâques 25 avril, arrivèrent environ deux heures plus tard sur l'aéroport de
Cracovie, Krakow en polonais.
Cette ville, qui a conservé bien des bâtiments médiévaux et de la Renaissance, n'est pas la capitale
du pays, ou du moins ne l'est plus. Mais elle est bien au cœur des « pas de Jean Paul II », Karol
Wojtyla ayant été prêtre, évêque, puis cardinal de Cracovie.
Le temps pluvieux ne nous freine pas dans la visite de la vieille ville de Cracovie : le Planty, la
grand place Small Market, la Basilique Ste Marie et pour terminer, St Stanislas St Michel, dédiée à
St Stanislas Szczanowski, patron de la Pologne où nous avons la messe …
… avant d'intégrer l'hôtellerie entièrement rénovée de l'abbaye bénédictine de Tyniec, en dehors de
la ville. Tyniec, lieu historique, au bord d la Vistule, ce fleuve que nous retrouverons à Varsovie, et
qui poursuit sa route jusqu'à la mer Baltique à Gdansk.
Le partage de la prière des complies avec les moines, nous plonge directement dans la langue
polonaise aux sonorités parfois déconcertantes pour nos oreilles.
Le mardi 26 avril, départ pour les mines royales de sel gemme de Wieliczka.
La descente au premier niveau semble interminable, pour -60 mètres « seulement », et déjà nous
découvrons quelques vastes salles, dont une chapelle et ses statues sculptées dans le sel gemme.
La descente vers le deuxième niveau (il y en a 6 au total) est à la fois plus grandiose et plus facile.
Arrivés à ce niveau, soit – 125 mètres nous découvrons les salles d'apparat et... une autre chapelle,
où sera célébrée la messe.
La remontée, s'effectuant par les ascenseurs des mineurs est presque décevant tant elle est rapide, ne
serait l'exiguïté des cabines !
Ce mardi 26 avril, nous poursuivons la visite de Cracovie, avec notamment le château royal et la
cathédrale, tous deux sur la colline de Wawel
Lieux emblématiques de l'histoire polonaise, et du futur Jean Paul II qui fut ordonné prêtre dans la
cathédrale en 1946 et y célébra sa première messe.
« Joyeux pèlerins », c'est le titre qu'un journaliste du « JDD » donnera à son article après notre
rencontre sur le parvis de la cathédrale de Cracovie.
Joyeux, sans conteste, et pèlerins, c'est bien vrai !
Car si nous « faisons » aussi du tourisme, nous n’oublions pas de rythmer nos journées par la prière
du matin, et celle du soir, souvent dans le car, et par la messe, au cours de laquelle nous énonçons
les intentions de prières confiées par les paroissiens.
Les bougies, également porteuses d'intentions, sont allumées et disposées devant l'autel de chacune
des chapelles et églises où nous aurons célébré l'eucharistie, et laissées sur place, chaque fois que ce
sera possible.
Bernadette et sa guitare accompagnent les chants qui participent de la louange.
Le mercredi 27 avril, matinée riche des visites de l’Université Jagiellonski, du Musée Wyspianski,
en passant par l’église voisine Ste Barbe, puis la Kuria Metropilitalna et son expo sur J-P II, avant la
rencontre chez les franciscains à la Franciskanska
Changement de décor l'après-midi, dans le quartier Nowa Huta, symbole du régime communiste,
qui voulait un quartier « sans Dieu » ; Et pourtant, les ouvriers réclamaient une église et leur évêque
Wojtyla les soutenait dans cette démarche. La croix, fabriquée par les ouvriers, plantée de nuit,
enlevée par la police de nombreuses fois, est devenue la croix qui porte (littéralement) l'église Arka
Pana (l'arche de Dieu) qui va finalement être érigée dans ce quartier, la première avant plusieurs
autres. La messe est célébrée dans la crypte de l'église.
Nous avons la chance de rencontrer un témoin de cette période. Nous poursuivons l'après-midi vers
le sanctuaire de la Miséricorde Divine, évocation de la sœur Faustine, béatifiée par Jean Paul II.
Le jeudi 28 avril, nous continuons à mettre nos pas dans ceux de Jean Paul II, surtout quand il était
aumônier des jeunes. En effet, nous partons pour les montagnes Tatras, qui se partagent avec la
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Slovaquie, montagnes que fréquentait souvent le jeune Karol Wojtyla, ou plus tard le prêtre,
aumônier des jeunes. Sur la route, vieille et belle chapelle St Michel, en bois, du 15° siècle.
A Zakopane, visite du sanctuaire de la Vierge de Fatima construit pour remercier la Vierge après
l'attentat contre Jean Paul II ; Le funiculaire nous emmène sur le mont Gubalowska, nous admirons
le panorama et au pied, profitons de l’animation de cette cité touristique (nombreux étals).
Retour via un village typique (maisons en bois), Chichowie, et atelier d’un sculpteur.
Vendredi 29 avril, départ pour la ville natale de Jean Paul II, Wadowice, toute pavoisée des trois
drapeaux, en préparation de la béatification. Le rouge et blanc, la Pologne, le jaune et blanc, le
Vatican, le bleu et blanc, la Vierge. Nous retrouverons ces combinaisons de couleur tout au long du
pèlerinage. La messe est célébrée dans une chapelle de la basilique tout à côté de la maison natale
du pape.
Karol Wojtyla, un polonais qui aura connu les pages parmi les plus sombres de l'histoire de son
pays, depuis que celui-ci a revu le jour en 1918, après 123 ans de « partage » entre les Autrichiens,
les Prussiens et les Russes.
Pour les Polonais, la guerre a vraiment commencé le 1° septembre 1939, l'armée allemande
investissant l'Ouest du pays, tandis que les Soviétiques commençaient à « reconquérir » des
territoires à l'Est (la Pologne comprenait alors l'actuelle Bielo Russie).
Les nazis voulaient décapiter l'élite polonaise, médecins, architectes, professeurs d'université, ainsi
que les prêtres et les moines. Le manque de place dans les prisons a conduit à « réaménager » une
caserne de l'armée polonaise à Auschwitz, mot germanisé, la ville s'appelant en réalité Oswicime.
Au début, ce sont essentiellement des polonais qui sont incarcérés, dans des conditions effroyables.
Il n'est que voir la date d'entrée, et la date du décès des premiers prisonniers, dont les photographies
tapissent les murs de l'un des « blocks », pour se rendre compte de l'espérance de vie très réduite,
de quelques semaines à quelques mois pour la plupart. C'est en 1942, avec la solution finale édictée
par Hitler, que les convois de déportés juifs, en commençant par les Hongrois, commencent à
arriver à Auschwitz, avec les premières expérimentations de chambres à gaz et de fours crématoires,
tous les cadavres devant être brûlés. Cependant, très vite c'est le camp de Birkenau, à 3 kilomètres
du camp principal qui va recevoir ces convois, et devenir réellement un camp « d'extermination ».
Après une sélection sur le quai par un SS, médecin, la majorité part directement vers la mort. Les
autres, en théorie pour travailler, c'est à dire servir d'esclaves, et en réalité vers une mort lente, avec
une humiliation quotidienne, constante, calculée.
Le Mal, l'Homme bafoué, l'Indicible. Dans ce monde déshumanisé, quelques lueurs d'espoir, de vie,
d'amour. C'est ainsi que le père Maximilien Kolbe, franciscain, prendra la place d'un codétenu, père
de famille, lors d'une « rafle » de représailles au camp d'Auschwitz. Les « coupables » sont entassés
à plusieurs dans une cellule quasiment aveugle, et condamnés à mourir de faim. Au bout de 2
semaines, seuls 4 des suppliciés ont encore un souffle de vie, dont le père Kolbe ; Il est achevé
comme ses camarades par une injection de phénol dans le cœur. Le détenu dont il avait pris la place
a survécu à l'horreur. Il est décédé il y a quelques années. Le père Kolbe a été sanctifié par Jean
Paul II. Plus d'un million de personnes sont mortes dans les camps de la nébuleuse « Auschwitz »,
dont 300.000 polonais, et un nombre encore plus élevé de juifs déportés de toute l'Europe.
Est arrivé un moment où les nazis, pourtant princes de la planification et de l'organisation,
n'enregistreront même plus ceux qui, arrivés à Birkenau, sont « sélectionnés » et envoyés
directement aux chambres à gaz. Ce que l'on sait, c'est que 3 millions de juifs vivaient en Pologne
avant la seconde guerre mondiale, et seulement quelques milliers après.
Dans le car du retour, nous méditons la parole de jean Paul II :
« Auschwitz, Golgotha des temps modernes ».
Avant de quitter Cracovie, ce samedi 30 avril matin est consacré à la visite de l'église éponyme de
Saint- Pierre Saint-Paul, quelque peu plus majestueuse et ornée, car de style baroque. Nous y
célébrons la messe, et retrouvons des amis francopolonais.
Poursuite de la visite de Cracovie, avec le quartier juif de Kazimierz où 2 synagogues sont en
activité, essentiellement fréquentée par des « touristes » : beau musée dans l’ancienne synagogue,
riche promenade dans le quartier et déjeuner typique dans le restaurant Ariel (carpe à la juive au
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milieu de murs décorés).
En passant devant le palais épiscopal, résidence du cardinal Wojtyla jusqu'à son élection, nous
apercevons le cardinal Francisek Macharski, qui fut un de ses contemporains.
Après le déjeuner, en route pour Czestochowa, où nous aurons la chance de loger près du sanctuaire
dans une résidence tenue par une congrégation Monfortaine, et dont le « parvis » n'est pas sans
rappeler celui de Sainte Rita !
Le dimanche 1° mai, a lieu à Rome la béatification de Jean Paul II, retransmise devant l'esplanade
du sanctuaire, sous un temps pluvieux, venteux et frais.
Deux des plus vaillants « joyeux pèlerins » ont assisté au « dévoilement » de la Vierge, à 6 heures
(du matin).
Béatification ou pas, le sanctuaire ne désemplit pas ; La ferveur des polonais n'est pas un vain mot.
L'icône de la « Vierge Noire » de Czestochowa voit défiler les fidèles, le plus souvent à genoux.
Il faut dire que la Vierge Noire est déclarée « Reine de Pologne », ce qui ne devait pas vraiment
faire plaisir ni aux nazis, ni au régime communiste !
Le père Marc concélèbre la messe en polonais, dans la chapelle de la Vierge Noire.
L' après-midi, nous partons pour Varsovie (Warszawa) à près de 3 heures de route, le temps est de
plus en plus frais, demain matin, les lève-tôt nous diront avoir subi des températures proches de
zéro !
Le lundi 2 mai, nous partons pour Niepokalanow, situé à 50 kilomètres de Varsovie, où se trouve le
centre de la Mission de l'Immaculée, mouvement d'évangélisation créé par Maximilien Kolbe. La
visite du musée vient compléter les informations que nous avions eues à Auschiwtz. Le père Kolbe
a fait de nombreux séjours au Japon, notamment à Nagasaki, ville martyre en 1945.
Les franciscains excellaient dans l'imprimerie et l'édition, et fait unique, étaient également, et sont
encore aujourd'hui, pompiers de leur village ! La messe est célébrée dans la chapelle du sanctuaire.
L'après-midi, nous visitons le palais de Wilanow, dit le « Versailles polonais », certes plus modeste,
bien que richement orné, mais surtout un des rares vestiges « authentiques » du XVI° siècle de
Varsovie.
Il faut en effet savoir que la vieille ville de Varsovie a été entièrement rasée par les Allemands, après
l'insurrection de 1944. Le ghetto juif ayant subi le même sort un an plus tôt.
Les Soviétiques qui étaient déjà stationnés de l'autre côté de la Vistule, en 1944, ne sont pas
intervenus, mais sont entrés « en libérateurs », quand l'armée allemande s'est retirée.
Plus de 1 million de Varsoviens ont péri pendant la deuxième guerre mondiale.
Le soir, après dîner, soirée d’échanges de cadeaux et remerciements qui se concluront le lendemain
à la fin du déjeuner.
Le mardi 3 mai, au matin de notre dernier jour de pèlerinage, encore une page du martyrologe
polonais à l’église St Stanislas Kostka :
Le père Jerzy Popieluzsko a eu le « tort » de mettre sa Foi avant toute chose, et son message attirant
des foules de fidèles de plus en plus nombreuses, il devenait gênant pour le régime communiste.
En 1984, il fut arrêté, torturé, battu à mort et noyé dans la Vistule. Son corps a été retrouvé, et « il
n'avait plus figure humaine » comme il est dit dans Isaïe ; la tombe du bienheureux Popieluszko est
au pied de « sa » paroisse. Le pape Jean Paul II est venu s'y recueillir lors d'un de ses 9 voyages en
Pologne. Nous célébrons la messe dans une des chapelles.
Nous repartons vers la vieille ville de Varsovie, qui a été entièrement reconstruite à l'identique après
la seconde guerre mondiale belle et émouvante promenade qui se termine dans un beau et bon
restaurant avec les dernières chopes de bières.
Et c'est l'heure du retour (certains se montrent peu pressés de quitter Varsovie mais rallient
finalement le groupe) en France, après ces 9 jours de pèlerinage, de prières, de témoignages, « sur
les pas de Jean Paul II » : puisse t il intercéder pour nous afin de renforcer notre Foi. Comme nous
l'avons vu tout au long de ce séjour, puissions-nous proclamer la prière de Sœur Faustine :
« Jésus, j'ai confiance en Toi »
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