BLANCPAIN ART CONTEMPORAIN
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BLANCPAIN ART CONTEMPORAIN
BLANCPAIN ART CONTEMPORAIN HISTORIANS OF THE PRESENT PROGRAMME 1: AFTER SHOAH UNE PROPOSITION DE URIEL ORLOW 1-3 NOVEMBRE 2007 SUSAN HILLER The J. Street Project, 2002-2005 ORI GERSHT The Forest, 2005 URIEL ORLOW 1942 (Poznan), 2002 On le sait, le film retentissant de « seconde génération », Shoah de Claude Lanzman (1985), s’est dispensé des extraits d’archives de l’Holocauste utilisés par de nombreux films de « première génération » abordant le même sujet, le plus connu étant sans doute Nuit et Brouillard, tourné trente ans plus tôt (1955) par Alain Resnais. Shoah traitait cette page noire de l’histoire européenne exclusivement du point de vue du présent, en utilisant uniquement des entretiens avec des victimes et auteurs de ces délits encore vivants ainsi que des images contemporaines du camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau. Depuis lors, on pourrait prétendre qu’un nouveau glissement s’est opéré dans des films récents d’artistes qui traitent des questions relatives au témoignage à porter face à la disparition des survivants. Ces films de « troisième génération » abordent la mémoire sous l’angle de la problématique éthique et esthétique de notre présent sans recours aux documents ni aux témoins survivants du passé. Ce programme de projections est le premier d’une série et rassemble des travaux récents de Susan Hiller, Ori Gersht et Uriel Orlow, dont les films respectifs font émerger le passé dans le présent en observant l’architecture et les paysages ordinaires où les traces du passé sont matériellement contenues. Le film J. Street Project de Susan Hiller évite le côté pathétique de la dramatisation historique. Dépourvu de narration mais fécond en significations historiques, sa vidéo de 67 minutes est un inventaire visuel des 303 routes, rues et chemins en Allemagne, qui portent un nom en référence à la présence antérieure des juifs. The Forest de Ori Gersht est réalisé dans la forêt entourant Kolomyia en Ukraine où quelques parents de la famille Gersht trouvèrent une déplaisante cachette des nazis. Mythologisée, idéalisée au siècle des Lumières et esquissée dans les travaux du peintre allemand romantique, Caspar David Friedrich, le territoire porte témoignage des épouvantables atrocités déroulées durant la seconde guerre mondiale. Uriel Orlow nous montre dans 1942 (Poznan) un panorama de 360º sur une grande piscine publique à Poznan, en Pologne, construite en 1942 par les nazis à partir d’une synagogue. La juxtaposition de l’image avec le chant d’une prière de deuil va au-delà du visible et libère un pouvoir d’évocation de l’image qui réactive la mémoire retenue dans ce lieu. Jeudi 1er novembre: Susan Hiller, The J. Street Project, 2002-5 Vendredi 2 novembre: Ori Gersht, The Forest, 2005 Samedi 3 novembre: Uriel Orlow, 1942 (Poznan), 2002