Recherche et Développement
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Recherche et Développement
> RECHERCHE ET DÉVELOPPEMENT A la pointe de l’innovation cosmétique Près de 3 000 personnes, 13 centres de recherche, 13 centres d’évaluation à travers le monde pour concevoir près de 4 000 nouvelles formules, destinées aux grands métiers de la cosmétique : hygiène, soin de la peau et solaires, maquillage, soin capillaire, coloration, coiffage, parfums…, la réalité de la recherche de L’Oréal est multiple et totalement internationale. 2004 vient encore le confirmer. UNE MISSION CLÉ : CHERCHER POUR APPLIQUER L’intense activité et la productivité de la recherche du groupe ne sont possibles que grâce à une organisation rationalisée et internationalisée des ressources. La recherche avancée s’est investie sur deux axes, la peau et le cheveu, qui sont les deux matériaux ou organes sur lesquels sont appliqués les produits cosmétiques et dont la connaissance la plus poussée est indispensable à la conception et à l’efficacité des produits. Les laboratoires de développement sont, quant à eux, organisés par grands domaines : capillaire, soin de la peau, maquillage et parfums. Dans tous les cas, les structures sont internationales, tout comme les fonctions transversales ou services d’appui tels que les brevets, les affaires réglementaires, les systèmes d’information, les relations fournisseurs et la sécurité. • Grâce à leur puissance de grossissement (x 10 000), ces microscopes électroniques permettent d’explorer et de comprendre la structure intime du cheveu et de la peau. 24 . RAPPORT ANNUEL L’ORÉAL 2004 Des objectifs de rentabilité, productivité et croissance ont mené à cette organisation. Une coordination mondiale évite en effet les doublons et favorise les transferts de technologies, voire leur enrichissement. Elle permet d’être à l’écoute des problématiques locales et d’adapter les produits aux attentes des consommateurs, mais aussi aux impératifs réglementaires. Dans cet esprit, la contrainte la plus forte est adoptée mondialement. LES CENTRES DE RECHERCHE COSMÉTIQUE ET DERMATOLOGIQUE DANS LE MONDE EUROPE L’internationalisation favorise par ailleurs la mondialisation de marques locales acquises par le groupe, telles que YUE-SAI, SHU UEMURA, MAYBELLINE, REDKEN ou SOFTSHEEN.CARSON, qui sont développées dans leur pays d’origine. Les passerelles établies entre recherche avancée et recherche appliquée et développement sont d’autant plus efficaces qu’elles s’enrichissent du partage des connaissances, concepts et technologies nouvelles. La recherche avancée alimente en concepts, molécules et instrumentations les entités de recherche appliquée et développement. Celles-ci valorisent ensuite ces développements dans des déclinaisons produits adaptées au positionnement spécifique de chaque marque sur ses marchés. Le succès de ces déclinaisons réside dans le savoir-faire des formulateurs qui choisissent des technologies différentes pour les mettre en valeur dans tous les produits du groupe (la technologie peut être un mode opératoire pour réaliser une émulsion spécifique huile dans l’eau, ou l’association de polymères qui apportent des propriétés de souplesse, de lissage ou de brillance à un produit). A tout instant, aux quatre coins du monde, en recherche avancée ou en développement, chacun garde à l’esprit l’application, les produits, les marques et les consommateurs. Il en résulte ainsi une véritable capacité d’anticipation. AMÉRIQUES ASIE LE RESPECT DES DIVERSITÉS Qu’elle soit culturelle, ethnique, réglementaire ou scientifique, la diversité est une donnée de base dans l’élaboration d’un produit cosmétique qui est destiné à être appliqué sur des peaux et cheveux sains en vue de les entretenir, les nettoyer ou de prévenir les effets du soleil, les rides, les taches, la chute de cheveux... Partant de l’axiome “tous égaux mais tous différents”, il est évident qu’il faut intégrer toutes les diversités pour construire le futur de la cosmétique. Concrètement, la recherche de L’Oréal a investi dès les années 1980 dans les sciences de la vie pour comprendre les effets du soleil sur la peau, le vieillissement, le blanchissement, la pousse et la chute des cheveux. La mise en œuvre de méthodes in vitro de reconstitution de la peau ou de pousse de cheveu maintenu en survie ont non seulement permis d’aller plus loin dans la compréhension de ces deux organes mais aussi dans la mise au point de tests pertinents pour évaluer l’innocuité et l’efficacité des ingrédients ou des produits finis sans avoir besoin de recourir à l’animal. L’investissement dans les méthodes physiques d’exploration des peaux et cheveux est une autre priorité pour la recherche. Microscopes de plus en plus puissants, capteurs microélectroniques, nanosondes, analyse d’images et modélisation sont autant de moyens 469 480 2002 2003 507 2004 BUDGET DE RECHERCHE ET DÉVELOPPEMENT(1) (en millions d’euros) 507 millions d’euros investis en 2004(1) (1) Ces chiffres intègrent l’ensemble des frais de recherche en cosmétique et en dermatologie (100 %). RAPPORT ANNUEL L’ORÉAL 2004 . 25 L’art de la formulation, c’est-à-dire le mélange d’ingrédients pas toujours compatibles (huiles, cires, polymères, pigments, charges…) pour colorer et augmenter le volume du cil, en apportant de la matière sans former d’agrégats et en préservant la séparation des cils. Les coulisses du mascara Hypnôse Hypnôse, le mascara volumateur de LANCÔME est un succès, salué par les consommatrices, fondé sur une véritable connaissance des cils, une parfaite maîtrise de la formulation et donc de la texture, une adéquation de la brosse à la formule et l’introduction de deux technologies récentes. Quelle est la part de la science dans Hypnôse ? > > d’explorer la structure, de comprendre les propriétés qui en découlent, d’analyser le mode d’action d’un produit et de concevoir des outils d’évaluation objective de l’efficacité des produits. Tout commence par la connaissance des marchés et des gestes de beauté aux quatre coins du monde dans nos 13 centres d’évaluation ; le choix des matières premières qui repose sur près de 100 ans de capitalisation de savoir-faire en formulation constitue l’étape suivante. La connaissance intime du cil grâce à la plate-forme de microscopie et la découverte, à l’échelle du micron, de tous les détails de sa structure, très voisine de celle du cheveu. Par ailleurs, l’implantation progressive de nos centres de recherche sur trois continents, avec une ouverture récente à Chicago et une prochaine à Shanghaï, permettra de prendre en compte toutes les ethnies, de formuler des produits spécifiques ou d’adapter les produits internationaux. Cela va dans le sens de la tendance au métissage de la planète et de l’ouverture de nouveaux marchés en Asie, Amérique latine et Afrique. L’ÉVALUATION : L’ORÉAL EN A FAIT UNE SCIENCE 2 979 salariés de la recherche cosmétique et dermatologique 26 . RAPPORT ANNUEL L’ORÉAL 2004 L’intensification des efforts d’évaluation renforce aujourd’hui le dispositif de la recherche de L’Oréal. L’évaluation permet d’apporter les preuves de l’innocuité et de l’efficacité des produits par des méthodes fiables et reproductibles, mais aussi de s’assurer de la performance réelle, dans les conditions normales d’utilisation par des consommateurs du monde entier. Cet extraordinaire défi ne peut être relevé sans connaissance et recherche. L’Oréal bénéficie également d’une immense base de données sur la peau et le cheveu, en surface, en profondeur, en fonction de l’âge et des facteurs environnementaux tels qu’exposition solaire, climat, pollution, style de vie. Cet atout permet de concevoir des produits qui renferment plus d’une trentaine d’ingrédients. L’innocuité de ces ingrédients a été évaluée selon des protocoles rigoureux. La recherche doit aussi veiller à assurer la traçabilité, pour laquelle l’analyse chimique est incontournable. L’étape de la formulation donne enfin naissance au produit. Il sera à nouveau évalué sur le plan de son innocuité et de sa performance. Pour cela, L’Oréal possède deux atouts : la mise au point de modèles in vitro et de méthodes instrumentales d’analyse in vivo, non invasives. La peau reconstruite qui mime les grandes fonctions de la peau humaine et le cheveu maintenu en survie qui pousse comme un cheveu humain sur tête sont de fantastiques outils d’évaluation > RECHERCHE ET DÉVELOPPEMENT L’effet volumateur tient au couple texture/brosse, brosse dont le dessin a également été breveté. > > L’originalité d’Hypnôse réside dans l’adoption d’une technologie brevetée L’Oréal, développée pour le cheveu : les associations de polymères cationiques et anioniques qui assurent un gainage lisse de la fibre, et d’un agent de texture qui affine cette dernière. sur le plan biologique. Certaines étapes du vieillissement de la peau peuvent être simulées et le cycle d’un cheveu, étudié. Les méthodes instrumentales mesurent objectivement des paramètres tels que l’hydratation, la surface ridée, la couleur, la sécrétion de sébum, la résistance à la casse d’un cheveu, le diamètre… et même des caractéristiques subjectives comme la douceur, le toucher. Les résultats sont souvent enrichis par les évaluations conduites à l’extérieur. L’analyse sensorielle, à son tour, vérifie l’adéquation de la formule à la perception. Le verdict final reste celui du consommateur ou du professionnel (coiffeur, esthéticienne...) et là encore, la recherche de L’Oréal est à l’écoute avec des salles d’application à travers le monde. Les preuves d’efficacité s’obtiennent par analyse d’image sur un échantillon avant et après application du mascara et par microscopie électronique. Enfin, des études sont conduites dans les conditions réelles d’utilisation par des esthéticiennes, des spécialistes d’analyse sensorielle et des statisticiens, sur un grand nombre de consommatrices dans nos centres d’évaluation à travers le monde. Ainsi, un mascara requiert le concours d’une vingtaine de disciplines différentes pour être mis au point et évalué avant d’être lancé. L’évaluation, comme toutes les activités de recherche, ne progresse que par l’écoute du monde extérieur et le partage des connaissances, notamment par des échanges avec des fournisseurs, d’autres centres de recherche et d’autres secteurs de l’industrie. En 2004, la recherche de L’Oréal a publié une soixantaine d’articles. Elle est par ailleurs engagée dans une centaine de coopérations externes, démontrant son esprit d’ouverture et de curiosité pour “saisir ce qui commence”. Tout cela constitue une mosaïque de talents indispensable à la genèse d’un produit de beauté performant. 586 501 515 2002 2003 La complexité des peaux et des cheveux sains associée aux attentes de chacun justifie l’importance de l’évaluation de la performance d’un produit cosmétique. L’Oréal en a fait une “science”. Les laboratoires ont dépassé le stade de l’évaluation de l’innocuité et de l’efficacité en s’intéressant aussi à l’écotoxicité, à la traçabilité et au développement durable. Les matières premières retenues doivent également satisfaire ces exigences. 2004 BREVETS (recherche cosmétique et dermatologique) 21 203 extensions internationales de brevets en 2004 RAPPORT ANNUEL L’ORÉAL 2004 . 27