Optimiser ses pratiques pour s`adapter à la conjonc
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Optimiser ses pratiques pour s`adapter à la conjonc
14 essentiel Optimiser ses pratiques pour s’adapter à La journée nationale du réseau économique de la filière équine qui s'est tenue à Paris le 4 février dernier a permis de faire le point sur son évolution dans un contexte économique difficile mais aussi d'aborder des pistes d'amélioration, au travers de témoignages sur les aménagements de bâtiments. Loïc Madeline, animateur Grand Ouest du réseau, a délivré les premiers chiffres de l’enquête bâtiment menée l’année dernière. 64 % des chevaux sont logés de manière individuelle (dont 80 % en box) contre 21 % en détention collective (dont 62 % en stabulation) et 16 % en extérieur. Des variabilités importantes de temps d’astreinte confirment que les structures équestres nécessitent du bâti qu’il convient d’organiser au mieux pour optimiser son temps de travail. Le bâtiment au cœur de l'organisation du travail Le témoignage de Marc Le Berre, professionnel du réseau de Bretagne, cavalier pro en CSO, a Améliorer le coût de production Il ressort d’une étude normande présentée par Clarisse Lemière (chambre d'agriculture de l'Orne et Frédéric Busnel (chambre régionale de Normandie) qu’il faut vendre avant 4 ans. Jusqu’à 4 ans, les coûts de production sont en adéquation avec le prix de revient, ce qui est beaucoup moins vrai au-delà. Optimiser les ventes en vendant plus tôt et réduire les charges (autonomie alimentaire, frais vétérinaires) sont les deux principales pistes identifiées pour améliorer le coût de production. Marc Le Berre, professionnel du réseau de Bretagne. Ici sur Rubis du Rustick. illustré l’étude bâtiment. Marc Le Berre a changé de site en 2010 afin de parvenir à ses 3 objectifs. Libérer du temps d’astreinte pour travailler ses chevaux. Apporter de la sérénité et du confort aux chevaux. Répondre aux attentes de la clientèle. Son bâtiment se trouve donc au cœur de son organisation du travail, il est centré par rapport à la carrière, au rond d’Havrincourt, au marcheur, aux paddocks, à la zone de stockage de fourrages et de matériel. De plus, à l’intérieur même du bâtiment les salles de préparation et de douche sont elles-aussi centrées. Ceci permet de créer des circuits qui facilitent les mouvements des chevaux, des engins et des hommes. Afin de gagner du temps, il a entre autres monté un système de parois coulissantes à ses 28 box pour un curage mécanique. Dans un futur proche, Marc Le Berre prévoit la construction d’un manège et d'un second lieu de stockage des fourrages et du matériel mécanique. Optimisation des coûts Pierre Masdupuy est cavalier pro de CSO, il arrive à la fin de l’aménagement et de la construction de bâtiments sur une structure de 4 ha. Il a réalisé son projet pour accueillir 20 à 25 chevaux au travail mais aussi pour y organiser des concours pros et amateurs. Avec un budget fixé à 450 000 €, les coûts ont été optimisés sur les matériaux et Pierre Masdupuy a endossé le rôle de maître d’œuvre ainsi que celui de chef de chantier. Pour l’écurie, il a utilisé des parpaings creux recouvert de tapis caoutchouc, fibrociment et isolation en panneaux sandwich. Pour la carrière, il a tra- essentiel la conjoncture en production équine vaillé avec des entreprises locales et prévu un arrosage comme on peut voir en maraîchage. Pour le manège, il a opté pour la mise en place d’une charpente en kit. Après coup, aucun regret, mais un doute sur l’économie réelle sur son temps de travail qui n’était plus consacré au travail et à la vente des chevaux mais à la conception de son projet. Ecurie active Brigitte Benoist a créé une "écurie active", ce concept originaire d’Allemagne permet de combiner le bien-être des chevaux (alimentation continue, vie en liberté en troupeau) sur une petite superficie. L’écurie compte 22 chevaux en pension sur 4 ha. Trois ha de pré et 2 100 m² sont aménagés avec un grand abri, deux stations de distribution de fourrage et un distributeur automatique de concentré (DAC qui fractionne les rations en 12 repas), le tout sur différents sols (sable, pavés autobloquants, caillebotis caoutchouc). L’investissement total est de 100 000 €, le temps d’astreinte est de 3 heures par jour et les chevaux s’adaptent très bien. Les chevaux ont un état mental et physique qui permet de limiter les frais vétérinaire alors que l’essentiel de ces pensionnaires sont en convalescence ou en retraite. Brigitte Benoist pense que ce concept d’"écurie active" pourrait tout à fait convenir à des centres équestres urbains qui manquent de superficie. Julie Audren Chambre d'agriculture de Bretagne (1) à l'initiative de l'Institut français du cheval et de l'équitation (IFCE), des Conseils des chevaux, de l’Institut de l’élevage et des chambres d’agriculture. Un bâtiment en 5 étapes Stéphane Mille a présenté la création d’un bâtiment en 5 étapes sur 2 ans, une année de réflexion et une année de réalisation : Etape 1 : diagnostic et analyse de l’existant : un bâtiment pour faire quoi ? Etape 2 : définition du projet : tester différents scénarios et faire quoi ? Etape 3 : conception du bâtiment : prévoir l’organisation et constituer le permis de construire Etape 4 : construction du bâtiment : consulter les entreprises pour des devis et suivre le déroulement du chantier Etape 5 : mise en service : réceptionner les travaux et mettre en service Les conseillers et porteurs de projet de la filière étant démunis de références sur les coûts des bâtiment, la chambre d’agriculture du Calvados a réalisé 6 fiches types détaillant le coût des structures les plus rencontrées sur le marché. Ces fiches s’appuient sur des prix moyens issus de devis d’entreprises. Rendez-vous le 17 mars à Quimperlé La santé de la filière en chiffres lusieurs études, émanant des P données récoltées dans chaque région, traduisent une situation dégradée. Les résultats de la filière équine en 2012-2013 montrent une baisse du nombre de juments mises à la reproduction (course -2 %, selle -2 % et trait -9 %). Les ventes de chevaux de selle et poneys sont en légère baisse (-2%) et, contrairement aux autres années, les importations diminuent également (-4 %). L’effectif des cavaliers licenciés diminue (-1,7 %). La consommation de viande chevaline augmente de 2,3 %, tout comme le nombre de chevaux abattus (+11 %). le prix de vente est en baisse pour certaines catégories de chevaux et plus particulièrement pour les chevaux de selle selon Sophie Boyer et Roger Palazon, de l'Institut de l'élevage (Idele) Une baisse de la clientèle est observée pour 45 % des exploitations qui ont une école d’équitation. 1/3 des exploitations ont moins d’équidés en pension. Les écoles d’équitation voient leur EBE/UMO diminuer dans 45 % dans cas. 422 installations aidées (DJA) ont été recensées sur les 3 dernières années. D’après Nathalie Ragot (chambre d'agriculture du Lot) et Emilie Frustin (chambre d'agriculture de Lorraine), sur ces 422 installations, les ¾ sont des exploitations spécialisées en équins, 46 % en école d’équitation, 60 % en élevage de chevaux de selle et 72 % ont une activité de pension. En savoir plus L'enquête du réseau grand Ouest révèle que 64% des chevaux sont logés de manière individuelle, 21% en collectif et 16% en extérieur. Ci-contre les bâtiments d'élevage de C. Planchon. Les supports présentés par les intervenants sont consultables sur : http://www.haras-nationaux. fr/information/colloques-etconferences/presentationsreferences.html Les publications du réseau sont disponibles sur Synagri Bretagne dans l’onglet élevage/équins mais aussi sur le site des haras nationaux. 15