Stratégies territoriales L`articulation État/Région : un chantier en
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Stratégies territoriales L`articulation État/Région : un chantier en
Stratégies territoriales L’articulation État/Région : un chantier en cours ! La recherche est une politique volontariste des collectivités territoriales qui fait partie des agendas du développement économique, de l’aménagement et de l’attractivité de leur territoire. Cette dynamique territoriale est un phénomène récent en France où les interventions de l’État auprès des Régions sont nombreuses et structurantes. La Région s’est affirmée ces dernières années comme lieu de coordination de la recherche et de l’innovation à l’échelon territorial malgré une faible capacité financière, peu de marges de manœuvre (règlementaires…) et des retours d’investissement difficiles à mesurer. Il reste difficile d’isoler la seule initiative régionale au cœur des multiples interactions publiques et privées sur le territoire. 2000-2013 : La montée en puissance stratégique des Régions Depuis les années 80, les gouvernements successifs et la Commission européenne impulsent des politiques pour dynamiser l’ancrage territorial de la recherche et de l’innovation. Parallèlement, les collectivités territoriales renforcent leurs compétences et leurs capacités de gestion de la recherche et de l’innovation. 1980 - 2000 : La recherche devient une politique volontariste des collectivités territoriales au titre de la clause générale de compétences. Les contrats de plan État-Région (CPER) sont créés en 1982. Ils comportent un volet recherche. 2001 - 2006 : L’investissement régional en complément de celui de l’État se généralise. La loi de 2004 sur les libertés et responsabilités locales donne une compétence économique aux régions et les incite à élaborer un schéma régional d’enseignement supérieur et de recherche (SRESR) et un schéma régional de développement économique (SRDE). Seules quelques Régions l’ont fait. Dans le même temps, l’État lance un appel à projets pour identifier des pôles de compétitivité (2004). 2007-2013 : La prise de conscience de l’importance stratégique de la recherche et de l’innovation pour le développement économique se renforce. L’État, en parallèle des CPER (devenus contrats de projets État/Région en 2006), multiplie les politiques de site (PRES 2006, Plan Campus 2008, PIA 2010…). Les Régions mettent en place des processus d’échanges et de coordination. En 2009, la La lettre FutuRIS – édition juillet 2015 Commission européenne impose l’élaboration d’un schéma régional d’innovation (SRI), condition de l’attribution de fonds européens (Feder). En 2013 (loi ESR), les schémas régionaux de recherche et d’innovation (SRESR) servent de base à la négociation des CPER entre la Région et l’État. 2014-2020 : Quelle articulation État/Région ? Dans les textes, l’imbrication stratégique des différentes échelles territoriales va de soi. Dans les faits, la stratégie nationale souffre d’une lisibilité brouillée par la dispersion des initiatives et une mise en œuvre limitée. Face à la profusion des politiques sectorielles nationales, une concertation stratégique préalable État-région améliorerait la cohérence des approches. Avec les contraintes budgétaires, l’exigence de cofinancements se généralise de par la diminution des participations de l’État ou des autres échelons territoriaux. Les investissements du CPER 2014/2020 (sans cadrage national d’ensemble) et ceux des fonds structurels européens (dans le cadre de la spécialisation intelligente – SRI SI) peuvent s’additionner au bénéfice d’une priorité régionale : - Les CPER 2014/2020 plus sélectifs et plus centrés sur la recherche et l’innovation que les précédents ont fait l’objet de négociations tendues entre les représentants de l’État et les exécutifs régionaux. Pour assurer une cohérence avec l’effort national, il serait souhaitable que les propositions faites soient en plus forte coopération avec les services de l’État. - Les fonds Feder 2014/2020 sont pour la première fois attribués directement aux Régions. Un comité unique de programmation, copiloté par l’État et le Conseil régional auxquels sont associées les grandes collectivités, décide de leur attribution pour tel ou tel projet. Globalement ces deux mécanismes de financement, CPER et Feder, sont des outils au service de la stratégie régionale. Il semble manquer un lieu de concertation nationale, où les projets de région pourraient être analysés, par grand secteur par exemple afin de s’assurer d’une cohérence des efforts des niveaux national, régional et européen. Un renouvellement du dialogue et des modes d’organisation des territoires en matière de recherche et d’innovation s’avère d’autant plus nécessaire que la réforme territoriale votée va soulever des questions délicates : écosystèmes hors périmètres institutionnels, concertation des acteurs et légitimité des décisions et des choix, affirmation des métropoles… La lettre FutuRIS – édition juillet 2015