X = X ? Les électeurs de la métropole ont droit à une juste

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X = X ? Les électeurs de la métropole ont droit à une juste
X=X?
Les électeurs de la métropole ont droit à une juste représentation
La Chambre de commerce du Montréal métropolitain s’oppose vigoureusement à l’institutionnalisation
de la sous-représentation de la région métropolitaine dans la politique québécoise. Nous demandons à
tous les élus de respecter le Grand Montréal et ses électeurs.
La région métropolitaine représente plus de 50 % de la population du Québec. Or, elle ne compte
pourtant que 54 des 125 circonscriptions, soit 42 % d’entre elles. C’est inacceptable et irrespectueux
des citoyens et contribuables de la métropole. Les propositions mises de l’avant, que ce soit le projet
de loi 19 du gouvernement ou la proposition de l’opposition officielle, ne règlent pas cette situation.
Aucun des deux ne propose la solution juste et équitable, qui est de créer trois nouvelles
circonscriptions dans la région métropolitaine, là où la croissance de la population s’est produite, et
d’éliminer trois circonscriptions là où le nombre d’habitants ne les justifie plus.
Les propositions envisagées vont dans un tout autre sens. Que ce soit le maintien des circonscriptions
en région, sans égard au nombre d’électeurs qui y résident, ou la création de deux catégories de
circonscriptions, urbaines et rurales, elles ont toutes pour effet d’affaiblir la métropole.
Le projet de loi 19 propose simplement d’ajouter trois nouvelles circonscriptions. Est-il nécessaire de
rappeler que l’Assemblée législative de l’Ontario compte 107 élus pour une population 50 % plus
nombreuse que celle du Québec? L’Assemblée nationale compte déjà assez de membres. La refonte
de la carte électorale ne doit pas se faire par l’ajout de nouvelles circonscriptions, mais par un
redécoupage complet qui tienne compte de l’évolution démographique du Québec. L’île de Montréal a
déjà perdu des circonscriptions pour refléter les mouvements de population; pourquoi faire fi de cette
règle maintenant?
Le débat sur la refonte de la carte nous mène à un constat souvent répété : le gouvernement répond
mal aux besoins de la métropole. S’ils étaient mis en vigueur, les projets de refonte des deux
principaux partis constitueraient non seulement de véritables dénis de justice électorale, mais ils
soulèveraient également d’importantes questions légales.
Dans le cadre de ses démarches sur ce sujet, la Chambre a sondé l’opinion de Stéphane Beaulac, un
spécialiste en droit constitutionnel et professeur à la Faculté de droit de l’Université de Montréal. Le
professeur nous explique que les projets de réforme qui sont sur la table constitueraient « des
violations aux garanties constitutionnelles en matière de droits démocratiques ».
Ce ne sont pas les régions qui ont le droit d’être représentées à l’Assemblée nationale, mais bien les
électeurs. Or, les électeurs de la région métropolitaine sont des citoyens à part entière et leur poids
électoral doit reproduire cette réalité. Un vote à Montréal, à Longueuil, à Laval ou à Sainte-Thérèse
devrait avoir le même poids démocratique qu’un vote en région.
Nous présumons que tous les députés de la région métropolitaine, de quelque parti que ce soit,
auront à cœur de défendre le droit de leurs électeurs à une juste représentation démocratique. C’est
leur devoir!
Michel Leblanc
Président et chef de la direction
Chambre de commerce du Montréal métropolitain