L`immobilier de santé
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L`immobilier de santé
DTZ Research PROPERTY TIMES L’immobilier de santé : un futur prometteur France Immobilier de Santé 2014 L’heure est toujours à la concentration chez les opérateurs privés de la santé que ce soit dans le secteur médico-social que sanitaire. Tarification en baisse, pression fiscale orientée à la hausse, recherche d’économies et préservation des marges sont autant de raisons qui expliquent les mouvements de recomposition des acteurs du secteur. Après KORIAN et MEDICA, c’est au tour de MEDIPARTENAIRES et MEDIPOLE Santé d’unir leur destin pour se positionner en deuxième place du classement des opérateurs les plus importants dans le secteur médico-social. 17 Mars 2015 Sommaire Contexte économique et réglementaire 2 Accueil et hébergement 4 Les opérateurs privés 6 Marché de l’investissement en immobilier de santé en France Définitions 8 11 Coté investissement immobilier, les volumes sont toujours élevés avec plus de 730 millions d’euros de transactions réalisées en 2014, un chiffre à comparer aux 770 millions d’euros relevés en 2013. Les transactions ont été nombreuses, confirmant ainsi le changement de paradigmes de ce segment : davantage de transactions d’actifs unitaires et moins de cessions de portefeuilles, moins d’externalisations et plus de cessions entre investisseurs. Ils s’engagent davantage sur l’acquisition de cliniques, après avoir largement investi dans les maisons de retraite, en l’absence de cette catégorie de produits sur le marché. L’investissement sur des actifs immobiliers de santé achève donc sa maturation et s’ancre durablement dans la stratégie des grands acteurs de l’investissement, que ce soit des foncières ou des fonds. Les 10 premiers opérateurs de santé détiennent encore près de 5 milliards d’euros de patrimoine immobilier tous types d’actifs confondus, soit un potentiel important d’externalisations pour les investisseurs en immobilier de santé. Les 75 000 à 100 000 créations de lits en EHPAD nécessaires d’ici 2025 représentent un investissement immobilier potentiel de l’ordre de 4 à 8 milliards d’euros sur 10 ans. Graphique 1 Volume d’investissements prévisionnel en immobilier de santé en France, en millions d’euros 800 600 400 200 Auteur Magali Marton Head of EMEA Research +33 (0)1 49 64 49 54 [email protected] www.dtz.com 0 2006 2007 Clinique 2008 2009 2010 2011 2012 Maison de retraite / Maison de soins 2013 2014 Autres Source : DTZ Research Property Times 1 France Immobilier de Santé 2014 Contexte économique et réglementaire Faible croissance de la consommation de santé Graphique 2 Taux de croissance annuel de la consommation de santé et de biens médicaux et du PIB, % Le montant des dépenses courantes de santé a atteint 247,7 milliards d’euros en 2013, soit 11,7 % du produit intérieur brut (PIB) en base 2010. La consommation de soins et de biens médicaux (CSBM), qui en représente les trois quarts, atteint pour sa part 186,7 milliards d’euros. 8 Elle s’établit à 8,8 % du PIB en 2013, contre 8,7 % en 2012. Ce pourcentage est relativement stable depuis le début des années 2000 et place la France dans le groupe de tête des pays de l’OCDE pour le poids des dépenses courantes de santé dans le PIB. La France marque cependant sa différence par la part élevée du financement public de la santé. 0 La progression en valeur de la CSBM reste sensiblement inférieure à 3% pour la quatrième année consécutive : + 2,2 % en 2013, après + 2,1 % en 2012, + 2,7 % en 2011 et + 2,3 % en 2010. La CSBM affiche donc des taux de progression relativement faibles comparés à ceux enregistrés au début des années 2000 (entre 5% et 6% entre 2000 et 2004). Le recul de la consommation de médicaments, imputable à la faible croissance de leur volume conjuguée à la baisse des prix, contribue négativement à la croissance de la CSBM. La composition des dépenses de santé reste dominée par trois types de dépenses majeures : les soins hospitaliers (86,7 milliards d’euros en hausse de 2.6% en un an), les soins de ville (48,9 milliards d’euros en 2013, en hausse de 2,9% en un an) et les médicaments qui, avec un volume de 33,5 milliards d’euros en 2013, enregistrent un recul de 1,3%, après celui de 1,2% relevé en 2012. Ce résultat résulte d’une nette diminution des prix et d’une hausse modérée des volumes. 6 4 2 -2 -4 CSBM Taux de croissance du PIB Source : INSEE Graphique 3 Consommation annuelle des dépenses de santé 0 20 40 60 80 Soins hosp. publics Soins hosp. privés Soins de ville Transports de malades Médicaments Autres biens médicaux 2012 2013 Sources : DREES, Comptes nationaux de la santé Les trois quarts des soins hospitaliers sont réalisés dans des structures publiques (66,8 milliards d’euros, en progression de 2,8%) alors que ceux privés ont représenté un peu moins de 20 milliards d’euros en 2013, en hausse de 1,5%. Un système de santé largement pris en charge par la Sécurité Sociale La répartition des dépenses de santé selon leur mode de financement n’a que peu évolué en 2013. La Sécurité Sociale supporte près de 76% de la dépense totale alors que les organismes complémentaires comptent pour 14% supplémentaires. Il en résulte une part prise en charge par les ménages en baisse, passée de 9% en 2012 à 8,8% en 2013. Cette prise en charge par les ménages est encore élevée pour certains types de dépenses (optique, soins dentaires ou médicaments) ; elle est en revanche très faible pour d’autres dépenses comme les soins hospitaliers. www.dtz.com Graphique 4 Financement de la dépense de soins et de biens médicaux en France en 2013 (%) 9 Sécurité Sociale de base 14 État et CMU-C org. de base 1 76 Org. complémentaires Ménages Sources : DREES, Comptes nationaux de la santé Property Times 2 France Immobilier de Santé 2014 Graphique 5 Mises en chantier et autorisations de construire en baisse Les autorisations de construction connaissent depuis 2001 une évolution à la fois accidentée et régulière jusqu’en 20062008, avec plus de 2,5 millions de m² de locaux de santé autorisés. En 2009 et 2010, les autorisations avaient été moins nombreuses, et ce jusqu’en 2011 qui marque un nouveau retournement de tendance avec près de 2,5 millions de m² autorisés (graphique 5). L’embellie n’aura été que de courte durée et 2012 s’est achevée sur l’un des volumes d’autorisations les plus bas avec seulement 1,7 million de m², mouvement baissier encore amplifié en 2013 avec seulement 1,4 million de m² autorisés. Dans ce contexte, les mises en chantier ont enregistré un véritable coup d’arrêt, passant de plus de 2,1 millions de m² en 2011 à 1,5 million de m² en 2012 (dernière donnée communiqué par les services de l’Etat). Certifications des établissements : 91% des établissements ont été traités La Haute Autorité de Santé (HAS) procède, depuis début 2010, aux certifications V2010 visant à vérifier la mise en place de critères de performance et de qualité des établissements de santé. Au 1er décembre 2014, 2 623 visites de certification ont été réalisées et 2 391 établissements de santé disposent de leur résultat de certification (91 % des établissements). Le dernier baromètre des certifications fait état de 17% du parc audité aujourd’hui certifié auxquels viennent s’ajouter 34% de certifications avec réserves et 36% avec recommandations (graphique 6). Les opérateurs ont donc intégré cette nouvelle donne sur la qualité des établissements et se sont très largement mobilisés pour satisfaire à ces nouvelles procédures. En deux ans, le nombre d’établissements certifiés est passé de 141 à 417 (données arrêtées en décembre 2014). Baisse des tarifs des structures d’accueil depuis 2013 Strictement réglementés par l’Etat, les tarifs pratiqués dans les différentes structures enregistrent des taux de croissance de plus en plus faibles au fil du temps. L’année 2013 marque une aggravation de cette tendance avec des tarifs en baisse de -0,2% pour les activités de Médecine Chirurgie et Obstétrique (MCO) et -0,6% pour les structures de psychiatrie (PSY) et de Soins de Suite et Réadaptation (SSR) (graphique 7). Cette baisse des tarifs s’accompagne aujourd’hui d’une bataille autour de la baisse des charges des cliniques au titre du pacte de responsabilité aux entreprises d’hospitalisation privée. Il en résulterait une baisse des tarifs de 1,75% en 2014. Construction des établissements de santé, milliers de m² 3 500 3 000 2 500 2 000 1 500 1 000 500 0 Autorisations Mises en chantier Source : SITADEL - *Données non disponibles Graphique 6 Nombre d’établissements de santé par niveau de certification 1000 800 600 400 200 0 Fin 2012 Fin 2013 Fin 2014 Source : HAS (Haute Autorité de la Santé) Graphique 7 Croissance des tarifs des différentes structures d’accueil 2,5% 2,0% 1,5% 1,0% 0,5% 0,0% -0,5% -1,0% 2007 2008 2009 MCO 2010 PSY 2011 2012 2013 2014 SSR Source : Journal Officiel www.dtz.com Property Times 3 France Immobilier de Santé 2014 Accueil et hébergement Graphique 8 Nombre de lits d'hospitalisation, en milliers Aux différents secteurs de soins correspondent des développements immobiliers particuliers. Les opérateurs se spécialisent dans une branche définie, plutôt sanitaire ou bien médico-sociale. 600 500 400 300 Le secteur sanitaire 200 100 Nombre de lits d’hospitalisation complète en baisse, mais hausse pour l’ambulatoire La lente érosion du nombre de lits d’hospitalisation de 2002 à 2010 masque un important changement de modèle. En MCO, les hospitalisations complètes ont reculé en moyenne de 0,9% par an sur la période alors que l’ambulatoire a augmenté de 5,5% par an. La tendance est identique sur les établissements de SSR avec une croissance de 1,1% pour les hospitalisations complète et de 7,2% pour celles partielles (graphiques 8 et 9). Concernant le MCO, l’évolution des capacités d’accueil complet ou de jour montre bien le changement de modèle qui s’opère depuis 2002. L’accueil complet a reculé de 7% quand, dans le même temps, les hospitalisations ambulatoires ont augmenté de 53%. Les opérateurs privés privilégient donc les capacités journalières en se concentrant sur des activités ciblées. 0 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Soins de courte durée (MCO) Psychiatrie Soins de suite et de réadaptation Soins de longue durée Source : DREES Graphique 9 Répartition de l’accueil complet et de jour en 2010 Soins de courte durée (MCO) 18% Psychiatrie 46% 20% Soins de suite et de réadaptation Les soins de suites et de réadaptation sont dominés par les opérateurs privés, qui devraient continuer leur expansion, avec une tendance nette à développer davantage des capacités d’accueil en jour/nuit (+73% depuis 2002) que celles complète. 16% Soins de longue durée Source : DREES La psychiatrie intéresse progressivement le privé ; son parc réduit et l’accès récent au secteur privé pour l’accueil de jour en font un actif de report opportun. Comme pour le SSR, le développement du bâtiment est moins contraint. Le traitement des maladies cérébrales accompagnant le vieillissement global de la population rend ces structures pérennes. Domination du MCO et du SSR Graphique 10 Nombre de lits d'hospitalisation en 2010 80% 60% 40% 20% La répartition du nombre de lits d’hospitalisation montre la prédominance des lits MCO avec 46% du parc des lits, suivis, très loin derrière, par les lits de SSR puis de soins longue durée, avec 20 et 18% du parc (graphique 10). 0% -20% Soins de courte durée (MCO) Psychiatrie Hospitalisation complète Soins de suite et de réadaptation Hospitalisation jour/nuit Source : DREES www.dtz.com Property Times 4 France Immobilier de Santé 2014 Secteur privé : taux de pénétration important dans le MCO, très faible pour le PSY Le secteur MCO est celui où le taux de pénétration des opérateurs privés est le plus important, surtout en ce qui concerne les hospitalisations ambulatoires (50%). Celles complètes posent la question de la rotation des patients et du modèle économique à définir. Les soins de suites sont dominés par les opérateurs privés, qui devraient continuer leur expansion, que ce soit en accueil de jour ou en hébergement complet. Cette position de catalyseur de la productivité en MCO pour la partie en hébergement complet, combinée à une organisation aisée pour les soins journaliers, en font un actif phare de ces dernières années. Son utilité dans le parcours de soin et les moindres contraintes afférentes à son développement, comparé à un MCO, font du SSR un actif immobilier sûr et promis à un bel avenir. Enfin, le secteur PSY est largement sous-exploité par les opérateurs privés, avec 4% des hospitalisations partielles (tableau 1). Le secteur médico-social Forte progression de l’accueil en EHPAD Tableau 1 France : Taux de pénétration du secteur privé selon l’activité de soins Type d’activité MCO PSY SSR Soins longue durée Venues en hosp. part. 50% 4% 29% Entrées en hosp. comp. 27% 18% 31% Journées en hosp. comp. 22% 22% 31% - 2% 2% Source : DREES SAE données administrative, traitement DRASS Graphique 11 Structures d’accueil des personnes âgées en France, en milliers d’unités 1 500 1 000 500 Le vieillissement de la population française a engendré un besoin croissant de structures d’accueil pour les personnes âgées, avec la constitution de deux types de structures prédominantes : les maisons de retraite et les Etablissements d’Hébergement pour Personnes Agées et Dépendantes (EHPAD). De 2005 à 2012, le nombre de lits en maisons de retraite a progressé de 3,6% et ceux en EHPAD de 23%. En 7 ans, les EHPAD ont pris le dessus sur les maisons de retraite et représentent aujourd’hui le nombre de places d’hébergement le plus important. A contrario, le modèle d’hébergement en logements-foyers ou en soin à domicile s’inscrit en recul (graphique 11). Une part des opérateurs privés encore faible Selon les données de la dernière enquête (2011) réalisée auprès des EHPAD, la part du secteur privé à but non lucratif est encore assez faible, que ce soit pour les maisons de retraite (24% en nombre de structures) ou en EHPAD (22%). Les capacités d’accueil des personnes âgées restent donc très largement dominées par des structures publiques ou privées à but non lucratif (graphique 12). Pour autant, les groupes médico-sociaux poursuivent le rachat d’établissements indépendants et de groupes de taille moyenne pour continuer de croître et proposer une alternative innovante (ergothérapie, e-services, domotique, e-médecine…) à la question de l’hébergement des seniors. www.dtz.com 0 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 Maisons de retraite (en nombre de lits) Logements-foyers (en nombre de logements) EHPAD (en nombre de lits) Soins à domicile (en nombre de places) Source : DREES Graphique 12 Répartition du parc de maisons de retraites et d’EHPAD en France par statut, fin 2011 Maisons de retraite Privé à but lucratif 24% Privé à but non lucratif 32% Public 44% EHPAD Privé à but lucratif 22% Privé à but non lucratif 29% Public 49% Source : DREES SAE données administratives, traitement DRASS Property Times 5 France Immobilier de Santé 2014 Les opérateurs privés Tableau 2 Opérateurs de santé : concentration dans tous les secteurs Nombre d’établissements par opérateur en 2014 Les spécialistes de la dépendance, comme ORPEA, se sont positionnés sur le moyen et long séjour (activité de SSR, PSY et EHPAD). Les groupes hospitaliers (GENERALE DE SANTE) bénéficient d’une complémentarité d’activité entre les structures de SSR et de MCO et se positionnent sur le court et le moyen séjour. Début 2014, GENERALE de SANTE a confirmé son désengagement de ses activités de psychiatrie ainsi que de plusieurs cliniques de soins de suite liées à la santé mentale afin de recentrer ses activités sur ses pôles territoriaux MCO et SSR. Cette transaction illustre bien la stratégie de concentration des opérateurs sur un segment précis d’activité, sanitaire ou médico-social. Le produit de la cession du pôle psychiatrique permet aussi la poursuite de son désendettement tout en augmentant sa capacité d’investissement. MEDICO – SOCIAL SANTAIRE Plusieurs catégories d’opérateurs peuvent être identifiées. D’un côté sont présents des pure players, spécialisés soit dans les maisons de retraite (comme EMERA ou le NOBLE AGE) soit dans le MCO comme le groupe de cliniques MEDIPARTENAIRES. De l’autre, des opérateurs qui se spécialisent en fonction des durées de séjour. Le fait marquant de l’année 2013 avait été la fusion de KORIAN et MEDICA. Cette opération a permis de donner naissance au leader européen des maisons de retraite avec un chiffre d’affaires de 2,2 milliards d’euros, à comparer à 1,6 milliard d’euros annoncés pour 2013 par ORPEA. Opérateurs MCO PSY SSR EHPAD GENERALE DE SANTE 47 - 28 - VITALIA 42 - 5 - MEDI-PARTENAIRES / MEDIPOLE SANTE 36 - 7 - CAPIO 22 - 4 - DOMUS VI - - - 200 ORPEA - 31 68 246 KORIAN +MEDICA - - 36 328 Source : Sites Internet des opérateurs L’autre grand mouvement de l’année 2014 aura été la fusion entre MEDIPOLE Sud Santé et MEDI-PARTENAIRES qui se regroupent pour créer le second acteur de l’hospitalisation privée en France en nombre de lits (6 300 lits dans 60 structures de santé). Ce mouvement est motivé par des économies d’échelle (restauration, fournitures de matériel ou de médicaments), rendues nécessaires par le recul des revenus induites par la baisse des tarifs et une pression fiscale croissante. Effet taille & groupe pour se développer La recherche d’un effet taille / effet groupe permet aux opérateurs de disposer de capacités de financement plus importantes et de mutualiser les ressources médicales. C’est la stratégie gagnante développée par les opérateurs ces dix dernières années dans le secteur médical. L’effet taille constitue la deuxième étape de cette stratégie. Les plus grands groupes rachètent les plus petits afin d’absorber à la fois leur patrimoine immobilier mais surtout leurs autorisations. Il s’agit aussi pour les opérateurs privés de peser dans les discussions avec les pouvoirs publics à l’heure où s’engage la réflexion sur le développement d’une offre d’hébergement pour les retraités moins aisés, bastion des structures publiques et associatives. Si l’externalisation des murs a été essentiellement un moyen de dégager des liquidités pour investir dans le rachat de groupes ou se désendetter, on observe désormais un véritable partenariat entre les investisseurs en immobilier de santé et les opérateurs. www.dtz.com Property Times 6 France Immobilier de Santé 2014 Place aux poids lourds du secteur Après les opérateurs de maisons de retraite, c’est au tour du secteur des cliniques de connaître une recomposition en 2014. L’érosion de leurs marges, la pression sur la tarification des actes orientée à la baisse depuis 2 ans contraint les opérateurs à changer de modèle et à chercher un effet de taille et des synergies nouvelles. Leader incontesté tant en termes de chiffre d’affaires (un peu moins de 1,9 milliard d’euros de chiffres d’affaires annoncé en 2013) que de lits et de places, La GENERALE DE SANTE a cédé son portefeuille de cliniques psychiatriques pour se renforcer sur les deux pôles de MCO et de SSR. Le groupe vient d’annoncer son rapprochement avec RAMSAY France. Suivant un raisonnement similaire, MEDI-PARTENAIRES et MEDIPOLE SANTE ont, eux aussi, fusionné pour créer un nouveau groupe fort d’un chiffre d’affaires de 830 millions d’euros et d’un patrimoine d’établissements totalisant 6 300 lits. Cette nouvelle alliance a permis aux deux entités de ravir ème la 2 place du classement des opérateurs du court et moyen séjours à VITALIA (graphique 13). La fusion entre MEDICA et KORIAN est venue en 2013 bouleverser le classement des opérateurs spécialistes de la dépendance (graphique 14). Leader du marché, ORPEA a affiché un chiffre d’affaires de 1,6 milliard d’euros en 2013 en mettant l’accent sur des projets fortement créateurs de valeur, notamment à l’international. La compétition est donc désormais lancée entre les deux poids lourds du secteur ; ils développent une logique de croissance à l’international tant en Europe (Belgique, Espagne, Italie, Suisse et Allemagne via les acquisitions de SENEVITA et de KORIAN-MEDICA), mais aussi Chine pour ORPEA. DOMUS VI, né de la fusion entre DOMUS VI et DOLCEA, affiche, quant à lui, un chiffre d’affaires de 611 millions d’euros en 2013 pour un parc de plus de 15 000 lits, essentiellement en EHPAD. La modernisation de ses établissements est là encore un enjeu majeur affiché par l’opérateur dans ses documents de référence. Pour 2015, DOMUS VI axe son développement sur la création de valeur via une croissance organique et un désendettement (graphique 14). Le secteur associatif est lui aussi l’objet d’une consolidation. Fin novembre, les associations AREPA et AREFO-ARPAD ont signé un protocole d’accord non-engageant. Ce rapprochement vise à la création du premier organisme associatif, à but non lucratif. Celui-ci totaliserait 127 établissements (47 EHPAD, 77 logements foyers, 2 résidences locatives avec services et un SSIAD) et un service de transport de proximité pour les personnes âgées. Le futur groupe réalisera un volume d’affaires supérieur à 200 millions d’euros et passera devant la FCES (Fondation Caisse d’Epargne pour la Solidarité), qui possède 119 établissements. Les 4 groupes privés d’EHPAD représentent la moitié du parc privé à but lucratif Graphique 13 Les opérateurs spécialistes du court et moyen séjour en 2013 : CA en millions d’euros et nombre de lits/places 2 000 20 000 1 500 15 000 1 000 10 000 500 5 000 0 0 CA Nombre de lits/places Source : Sites des opérateurs Graphique 14 Les opérateurs spécialistes de la dépendance en 2013 2500 35 000 30 000 25 000 20 000 15 000 10 000 5 000 0 2000 1500 1000 500 0 Korian + Medica France CA Orpéa Domus Vi Nombre de lits/places (EHPAD) Source : Sites des opérateurs Graphique 15 Capacité en lits des 4 premiers groupes privés d’EHPAD 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 Source : DTZ Research Le mouvement de concentration des opérateurs privés du secteur de la dépendance a donné naissance à 4 grands groupes qui affichent une capacité d’accueil proche de 60 000 lits. Ils représentent donc plus de la moitié des lits de ce segment (118 000 lits recensés fin 2011). Le lancement par l’Etat d’un groupe de travail sur la tarification des EHPAD en Décembre dernier pourrait peser sur le futur du secteur (graphique15). www.dtz.com Property Times 7 France Immobilier de Santé 2014 Marché de l’investissement en immobilier de santé en France Graphique 16 Patrimoine en immobilier de santé des principales foncières par types d’actifs, nombre d’établissements et valeur en millions d’euros, début 2015 Foncières et investisseurs : spécialisation dans la diversification 80 2 000 60 1 500 ICADE SANTE continue de dominer assez largement le secteur de la santé avec un patrimoine de 1,9 milliard d’euros d’actifs en patrimoine, suivi par GECIMED (1,1 milliard d’euros). En nombre d’actifs, GECIMED arrive en tête (75 établissements), suivi de près par ICADE SANTE et COFINIMMO (graphique 16). 40 1 000 20 500 L’essentiel des actifs détenus par les foncières se situe dans le secteur médico-social et plus précisément dans les EHPAD (GECIMED, FONCIERE DES MURS et COFINIMMO). ICADE SANTE, filiale d’ICADE dédiée à l’investissement dans l’immobilier de santé, marque sa différence avec une forte exposition au secteur MCO via la propriété de cliniques exploitées par GENERALE DE SANTE et MEDIPARTENAIRES. C’est aussi sur le secteur des EHPAD que le groupe FONCIERE DES MURS a axé son développement dans le secteur de l’immobilier de santé, avec un patrimoine évalué à 332 millions d’euros. La différence de valorisation des foncières s’explique par la nature des actifs détenus. Plus de 50% du patrimoine des foncières en EHPAD, le MCO est loin derrière L’ensemble du patrimoine d’immobilier de santé détenu par les foncières et les investisseurs est majoritairement constitué d’EHPAD. Ces actifs, tout comme les SSR, ont un fonctionnement plus lisible quant aux risques à anticiper du fait d’une fonction hébergement importante (graphique 17). 0 0 EHPAD MCO SSR PSY Patrimoine Source : Sites des investisseurs FDM : Foncières des Murs. Graphique 17 Répartition par type d’actifs du patrimoine total détenu par les foncières, début 2015 PSY 8% SSR 15% EHPAD 47% MCO 30% Source : Sites des investisseurs Les MCO, qui attirent des investisseurs plus spécialisés, représentent 30% des actifs détenus. Si l’EHPAD demeure la porte d’entrée des investisseurs en immobilier de santé, les autres types d’actifs attirent de plus en plus d’engagements. Au-delà de la spécialisation, opérateurs et foncières ou fonds d’investissement ont noué de véritables partenariats gagnants. Les 10 premiers opérateurs détiennent encore près de 5 milliards d’euros de patrimoine immobilier, soit un potentiel important d’externalisations pour les investisseurs. Les 75 000 à 100 000 lits en EHPAD nécessaires d’ici 2025 représentent un potentiel d’investissement de 4 à 8 milliards d’euros en un peu plus de 10 ans. En marge d’un investissement privé encore important en immobilier de santé, celui des investisseurs institutionnels est donc promis à bel avenir. www.dtz.com Property Times 8 France Immobilier de Santé 2014 Plus de 730 millions d’euros investis en 2014 Après le volume record enregistré en 2013 avec près de 800 millions d’euros engagés, l’année 2014 a vu le volume de transactions reculer légèrement, atteignant 733 millions d’euros. Les investissements ont pourtant été nombreux avec une vingtaine de transactions recensées au cours de l’année passée - un chiffre record – mais le volume moyen a été plus faible ce qui explique ce moindre volume in fine. On se souvient qu’en 2013, trois transactions d’un montant supérieur à 100 millions d’euros étaient venues dynamiser le marché. En 2014, ces investissements d’envergure ont été moins nombreux. On signalera l’acquisition par ICADE SANTE des murs de sept établissements exploités par CAPIO SANTE pour un montant de plus de 260 millions d'euros. C’est la plus grande transaction de l’année. La foncière a d’ailleurs multiplié les acquisitions en 2014 à travers les rachats de cliniques exploités par RAMSAY SANTE, GENERALE DE SANTE, MEDI-PARTENAIRES ou VEDICI, pour un volume additionnel de 200 millions d’euros. L’autre grand animateur du marché aura été en 2014 BNP REIM via son fond dédié HEALTH PROPERTY FUND 1 qui aura signé pour plus de 100 millions d’euros d’engagements en immobilier de santé au cours de l’année. De leurs cotés, VIVERIS et PRIMONIAL continuent d’enrichir leur patrimoine avec de nouveaux actifs. Depuis deux ans, l’essentiel du marché se concentre sur les cliniques (MCO, SSR, PSY) avec plus de 600 millions d’euros investis, un modèle qui rompt avec la forte dominante « Maisons de retraite/Maisons de soins » relevée entre 2008 et 2012, en dépit d’un fort appétit des investisseurs mais en l’absence de produits sur le marché. Graphique 18 Volume d’investissement en immobilier de santé en millions d’euros 800 600 400 200 0 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 Clinique Maison de retraite / Maison de soins Autres Source : DTZ Research Graphique 19 Volume d’investissement en immobilier de santé en millions d’euros 800 600 400 200 0 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 Investissements Développement Un marché arrivé à maturité Source : DTZ Research La composition du volume d’investissement selon le type d’opérations réalisées montre bien l’arrivée à maturité de ce secteur alternatif d’investissement avec aujourd’hui une majorité du volume investi issu de cessions entre investisseurs (538 millions d’euros en 2014). Les externalisations demeurent bien l’autre axe de développement pour les investisseurs opérant dans cette classe d’actifs. Elles auront représenté un peu moins de 200 millions d’euros au cours de l’année passée. Graphique 20 L’immobilier de santé – qu’il soit en clinique ou en EHPAD continue de séduire les investisseurs. En mai dernier, ICADE SANTE a annoncé l’ouverture de son capital à un nouvel investisseur pour 110 millions d’euros qui viendront augmenter la capacité d’investissement de son OPCI Santé. Les taux de rendement prime des cliniques MCO et SSR-PSY ont continué de se compresser 2014 et se situent dans une fourchette comprise entre 5,75% pour les EHPAD et 6,40% pour les MCO (graphique 20). Les opportunités sont toujours aussi rares et les investisseurs spécialistes du secteur ou nouveaux entrants se livrent à une compétition féroce qui peut entraîner des acquisitions à des taux de rendement plus bas pour des actifs de très grande qualité. www.dtz.com Externalisations Taux de rendement prime 11% 10% 9% 8% 7% 6% 5% Ehpad (hors Paris) hors LMP/LMNP SSR et PSY (hors Paris) MCO (hors Paris) Source : DTZ Research Property Times 9 France Immobilier de Santé 2014 www.dtz.com Property Times 10 France Immobilier de Santé 2014 Définitions Agence Régionale de Santé Nées de la loi du 21 juillet 2009, les ARH, au nombre de 26, concentrent en un seul établissement public régional, les organismes étatiques jusqu’alors initiateurs et acteurs des politiques locales de santé. Les ARS traduisent au niveau régional la politique de santé et de prévention de l’Etat. Consommation de santé et de biens médicaux (CSBM) Cette donnée des comptes nationaux témoigne de l’évolution annuelle de la valeur des services et des biens acquis par les patients. On distingue la Consommation de Services et de Biens Médicaux de la Consommations de Services de Médecine préventive, les deux constituant la consommation médicale totale. Clinique MCO Clinique regroupant les activités de Médecine, Chirurgie et Obstétrique ou spécialisée dans une de ces activités. Clinique SSR Clinique spécialisée dans les Soins de Suite et Réadaptation. Clinique PSY Clinique spécialisée dans la Psychiatrie. EHPAD Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes. Haute Autorité de Santé Cette autorité administrative à caractère scientifique est créée par loi du 13 août 2004 portant réforme de l’assurance maladie. Elle est constituée d’un collège de 7 membres, de 7 commissions spécialisées et de services organisés autour de 4 directions comptant près de 400 agents. Ses missions consistent à identifier les prestations qui ont un caractère médical, définir les bonnes pratiques de soins, intervenir en faveur de la qualité des soins, contrôler la qualité de l’information médicale, diffuser l’information sur les données de santé publique et développer les relations internes et internationales Hospitalisation complète Qualifie l’activité des unités et services qui, accueillant et hébergeant des patients, se caractérisent par un équipement en lits d’hospitalisation, et par des équipes médicales et paramédicales qui assurent le diagnostic, les soins et la surveillance. Hospitalisation de jour Qualifie des unités hospitalières qui effectuent pendant la seule journée des investigations spécialisées, des traitements médicaux séquentiels délicats, des interventions chirurgicales courtes, ou une surveillance post-thérapeutique particulière. Les lits et places autorisés Correspondent aux lits et places pour lesquels l’établissement bénéficie d’une autorisation des tutelles. PASA et UHR Pôles d’Activités et de Soins Adaptés et Unités d’Hébergement Renforcées, initiés en 2008 dans le cadre du plan Alzheimer. Tarification à l’activité (T2A) Est issue de la réforme hospitalière du plan Hôpital 2007 ; elle vise à la création d’un cadre unique de facturation et de paiement des activités hospitalières dans lequel l’allocation des ressources est fondée sur la nature et le volume des activités. Une logique de résultat remplace la logique de moyen jusqu’alors en place. Ce sont désormais les recettes qui vont déterminer les dépenses et non l’inverse. www.dtz.com Property Times 11 EMEA France John Forrester Chief Executive +44 (0)20 3296 2002 [email protected] Antoine Derville PDG +33 (0)1 49 64 90 70 [email protected] Agency Investissement Expertise Marc-Henri Bladier Directeur Général +33 (0)1 49 64 90 69 [email protected] Nils Vinck Directeur +33 (0)1 49 64 46 37 [email protected] Jean-Philippe Carmarans PDG +33 (0)1 47 48 48 77 [email protected] Asset Management Conseil Alban Liss Président +33 (0)1 49 64 48 58 [email protected] Jean-Louis Guilhamat Directeur Corporate Solutions +33 (0)1 49 64 47 82 [email protected] Disclaimer Il ne saurait être initié de transaction, basée sur le présent document, sans l’appui d’un avis professionnel spécifique et de qualité. Bien que les données aient été vérifiées de façon rigoureuse, la responsabilité de DTZ ne saurait être engagée en aucune manière en cas d’erreur ou inexactitude figurant dans le présent document. Toute référence, reproduction ou diffusion, totale ou partielle, du présent document et des informations qui y figurent, est interdite sans accord préalable exprès de DTZ. En tout état de cause, toute référence, reproduction ou diffusion devra en mentionner la source. Accédez à l’ensemble des publications de DTZ sur notre site internet : www.dtz.com/research © DTZ 2015 Global Headquarters 77 West Wacker Drive 18th Floor Chicago, IL 60601 USA phone +1 312 424 8000 fax +1 312 424 8080 email [email protected] DTZ France 8 rue de l’Hôtel de Ville 92522 Neuilly-sur-Seine Cedex France phone +33 (0)1 49 64 49 64 fax +33 (0)1 47 48 94 72 email [email protected] www.dtz.com/research